Aller au contenu

X 5800

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
X 5800
Description de cette image, également commentée ci-après
X 5845 + X 3824 à la halte du Perrier sur la ligne du Parc Régional du Livradois-Forez.
Identification
Exploitant(s) SNCF
Désignation X 5801 à 5855
Surnom Mobylettes, U150
Type autorail
Motorisation Diesel
Composition M
Couplage non
Concepteur Renault
Commande mécanique
Construction 55 autorails
Constructeur(s) Régie Renault
1953-1954
Mise en service de 1953 à 1954
Effectif 0 au (01/01/2010)
Retrait de 1968 à 1977
Caractéristiques techniques
Disposition des essieux 1A2
Écartement standard (1 435 mm)
Carburant gazole
Moteur thermique 1 × Saurer BXDS
(X 5801-5807)
ou 1 × Renault 561 (X 5808-5855)
Puissance Saurer : 118 kW
Renault : 110 kW
à 1500 tr/min
Transmission embrayage à disque, boîte de vitesses à 4 rapports
Puissance continue 112 kW
Masse en service 17,5 t
Longueur HT 14,707 m
Largeur 3,150 m
Hauteur 4,081 m
Masse totale 17,5 t
Longueur totale 16,040 m
Empattement 8,700 m
Empattement total 1,45 m
Voie Standard 1.435 m
Diamètre des roues Ø750
Places assises 57 + 6 pl.
Climatisation ventilation
Vitesse maximale 90 km/h

Les X 5800 sont une série de cinquante-cinq autorails de la SNCF en service de 1953 à 1977.

De type U150 (pour « unifiés 150 ch ») et livrés à la suite des X 5500, ils forment le bataillon inférieur des autorails unifiés commandés par la SNCF après la guerre en trois puissances (U150, U300, U600), auxquels s'ajouteront les U825 un peu plus tard. Ils sont affectés à des dessertes omnibus sur des lignes secondaires.

La fermeture de la plupart de ces lignes secondaires et le remplacement des X 5800 par les X 3800, autorails plus puissants et plus spacieux, provoquent la disparition de ces petits autorails sur les voies de la SNCF en 1977. Au début du XXIe siècle, une demi-douzaine d'entre eux sont préservés, mais leur état de conservation est très variable.

Origine de la série

[modifier | modifier le code]

L'unification des types d'engins a pour but de simplifier l'exploitation et l'entretien, par rapport à la multiplicité des matériels existants avant-guerre, certains types ne comptant même qu'un unique exemplaire. Les U150 ont pour mission de tenter de concurrencer l'autocar dans son prix de revient, pour les lignes à faible trafic[1].

Dans le même objectif, la Fédération nationale des cheminots, une branche professionnelle de la CGT, et un autre syndicat obtiennent en 1946 la mise en fabrication d'une série encore plus économique, les autorails justement surnommés « FNC », mais sans arriver à différer de beaucoup la fermeture des plus petites lignes[2].

Deux prototypes valident le concept des U150 et une première série de cinquante-et-un X 5500 est commandée par la SNCF à Renault en 1946-1948. Dans un second temps, les X 5800 sont commandés par la SNCF à Renault en trois marchés différents entre et et livrés par l'usine de Choisy-le-Roi en 1953 et 1954[3].

Description

[modifier | modifier le code]

Caractéristiques techniques

[modifier | modifier le code]
Schéma d'un X 5800.
Pupitre de conduite du X 5845.

Ces autorails constituent la suite de la série des X 5500 dont ils partagent de très nombreuses caractéristiques : caisse, chaîne cinématique, équipements mécaniques, électriques et pneumatiques, performances, capacité en nombre de passagers. Ils ne sont toutefois pas immatriculés à la suite, le nombre de numéros disponibles ne le permettant pas car les X 5600 (FNC) sont livrés entre-temps. Si les rapports de leur boîte de vitesses autorisent une vitesse maximale de 98 km/h, la limite en service est fixée à 90 km/h[4].

Les X 5800 se distinguent extérieurement des X 5500 par les portes d'accès à la plateforme voyageurs qui sont coulissantes au lieu d'être en accordéon à 4 vantaux[5].

De construction, les 7 premiers exemplaires sont équipés d'un moteur Saurer BXDS de 160 ch (118 kW), le reste de la série, d'un moteur Renault 561 de 150 ch (110 kW). À partir de 1960, neuf exemplaires destinés à parcourir des lignes au profil difficile reçoivent un moteur Saurer à la place du Renault[4].

Les X 5801 à 5820 possèdent une caisse recouverte de panneaux d'aluminium alors que les X 5821 à 5855 disposent d'une caisse en alliage léger d'acier inoxydable ne nécessitant pas obligatoirement une mise en peinture[4].

Aménagements intérieurs et livrée

[modifier | modifier le code]
L'intérieur du X 5845.

De l'avant (côté moteur) vers l'arrière, l'autorail se compose du local technique (moteur et auxiliaires, poste de conduite surélevé), du local à bagages et des toilettes, d'un grand compartiment voyageurs de 37 places, de la plateforme d'accès qui est équipée de six strapontins puis d'un petit compartiment voyageurs de 20 places. Ce dernier est séparé de la plateforme par une porte, de même que le grand compartiment et le local à bagages[1].

Les X 5800 se différencient des X 5500 par l'emplacement des toilettes, prévu dès la construction, qui est reporté du côté gauche de l'engin et par la répartition différente des banquettes (3 + 2 places au lieu de 2 + 3) ; l'éclairage intérieur des numéros 5821 à 5855 est assuré par des tubes fluorescents en lieu et place des lampes à incandescence et le revêtement intérieur de leur caisse est constitué de plaques en matière plastique fixées sur l'ossature de la caisse[4].

Image externe
X 5822 à caisse inox sur le site Patrimoine ferrociaire français.

Les X 5821, X 5822 et X 5823 n'ont jamais été peints, leurs faces frontales étant décorées d'une moustache jaune de chrome pour améliorer la visibilité comme sur l'autorail prototype Budd[6] ; l'une de ces unités est affectée à Beauvais, les deux autres à Narbonne pour juger de l'influence des conditions climatiques sur la tenue du métal[4]. Tous les autres X 5800, y compris ceux à caisse en acier inox, adoptent lors de leur mise en service la livrée autorails de l'époque : bas de caisse rouge vermillon jusqu'au dessous des baies latérales, crème au-dessus, y compris le pavillon et le kiosque de conduite ; à partir de 1968 et au fil des révisions, la plupart d'entre eux ont le pavillon et parfois le kiosque repeints en rouge vermillon[7].

Carrière et services

[modifier | modifier le code]

La carrière des X 5800 est indissociable de celle des X 5500, les deux séries connaissant sensiblement les mêmes affectations et la même évolution[2].

En 1955 les X 5800, tous en service, se répartissent entre les régions Nord, Sud-Est et Sud-Ouest de la SNCF[8]. Ils remplacent les X 5700 puis les X 5600 qui ont roulé peu de temps, mais qui ne sont pas prévus pour une longévité plus grande. Certaines unités sont louées à la Compagnie de chemins de fer départementaux (CFD) ou à la Société générale de chemins de fer et de transports automobiles (CFTA)[2].

Au fil du temps pourtant, les inconvénients de leur construction légère se font sentir : des fissures ou des fléchissements apparaissent sur les caisses ou les chariots ; le remplacement de ces derniers par de véritables bogies est même envisagé mais la mesure n'est pas mise en œuvre[9]. De plus, de nombreuses petites lignes sont fermées et leur trafic est reporté sur la route. Enfin, l'arrivée des X 3800 emmenant davantage de voyageurs accélère la réforme des X 5800[10].

Les radiations s'échelonnent de 1968 à 1977 avec un pic en 1973 où dix-huit exemplaires sont réformés. Les dernières unités rattachées au dépôt de Nevers et louées aux CFD pour service sur l'étoile d'Autun sont radiées le [11],[12].

Après sa réforme en 1971, le X 5809 est racheté par l'entreprise suisse Matisa et transformé en véhicule d'auscultation des voies ; il garde ce rôle jusqu'en 1981 au moins[4].

Autorails préservés

[modifier | modifier le code]

Le X 5809, ancienne voiture auscultation des rails no 303 de Matisa, est préservé à l'association des Amis de la Gare de Wassy à Wassy ; il a reçu une livrée grise et bleue[13].

Le X 5815 est conservé, moteur hors service, au Vélorail du Périgord Vert à Corgnac-sur-l'Isle (ancien Chemin de fer touristique du Bréda)[14].

Le X 5822 à caisse inox, propriété de l'écomusée de Sabres Marquèze, est confié au Train des mouettes ; son moteur en mauvais état est déposé en 2023[15].

Le X 5830 est conservé à l'association des Amis de la Gare de Wassy à Wassy, moteur hors service[16].

Le X 5845, propriété de la FACS (collection Jean-Pilippe Isnard), est confié à l'Association des trains du Sud de la France à Ambert où il assure des circulations touristiques[17].

Le X 5 852, l'un des derniers exemplaires de la série radié en , est préservé au Train Thur Doller Alsace ; il est classé monument historique en [18].

Un exemplaire apparaît au cinéma dans le film Le Petit Baigneur[19].

Ces autorails ont été reproduits à l'échelle HO par :

  • L'artisan LMJ/Vapeur 70, sous forme de kit à monter (caisse en résine, châssis en métal)
  • L'artisan RPI/Sesam Rail sous forme de kit à monter (caisse en résine, châssis en laiton)
  • La firme Rail87.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b Constant 1998, p. 72.
  2. a b et c Barry 1983, p. 8.
  3. Constant 1998, p. 73.
  4. a b c d e et f Barry 1983, p. 7.
  5. Constant 1998, p. 74.
  6. Olivier Constant, Encyclopédie du matériel moteur SNCF : Supplément à la revue « Le Train », t. 4 : Les autorails des années 1950 à nos jours (2e partie), Publitrains, , 98 p. (ISSN 1267-5008), p. 34.
  7. Fieux 2001, p. 30.
  8. Constant 1998, p. 74-75.
  9. Fieux 2001, p. 29-30.
  10. Fieux 2001, p. 31.
  11. Jean Cluizel, « 1975-1995 : 20 ans d'odeurs oxyacétyléniques », Voies ferrées, no 88,‎ , p. 53.
  12. Constant 1998, p. 78.
  13. « SNCF autorail x-5809 - agw », sur Patrimoine Ferroviaire Français (consulté le ).
  14. « SNCF autorail X-5815 - Vélorail du Périgord Vert », sur Patrimoine Ferroviaire Français (consulté le ).
  15. « SNCF autorail X-5822 – TdM / T&T », sur Patrimoine ferroviaire français (consulté le ).
  16. « Sncf autorail x-5830 - agw », sur Patrimoine Ferroviaire Français (consulté le ).
  17. « Notre patrimoine », sur le site de la FACS (consulté le ).
  18. « Le matériel roulant de l’association/Autorails », sur le site du TTDA (consulté le ).
  19. « Autorail X5822 des Mouettes », sur Fondation du patrimoine (consulté le ).

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Pierre Barry, « Les 150 ch : des autorails rustiques », La Vie du rail, no 1920,‎ , p. 4-8 (ISSN 0042-5478). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Olivier Constant, Encyclopédie du matériel moteur SNCF : Supplément à la revue « Le Train », vol. 3 : Les autorails depuis 1938 (1re partie), Publitrains, , 98 p. (ISSN 1267-5008). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Olivier Constant, Le Train, no 76 spécial « Les X 5500/5800 150 ch »,  .
  • Jacques Defrance, Le matériel moteur de la SNCF, N. M. La Vie du Rail, 1976.
  • Loïc Fieux, « Les X 5500 et 5800, ou l'autorail léger selon la SNCF », Loco Revue, no 10 hors-série « Les autorails légers »,‎ , p. 27-31 (ISSN 1277-3646). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • R.-M. Vandermar, « Les autorails unifiés de la SNCF », Rail et Traction, no 42,‎ , p. 119-130 (lire en ligne [PDF]).

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Lien externe

[modifier | modifier le code]