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Une histoire immortelle

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Une histoire immortelle

Titre original The Immortal Story
Réalisation Orson Welles
Scénario Orson Welles
Louise de Vilmorin
d'après une nouvelle de Karen Blixen
Acteurs principaux
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Genre Drame
Durée 58 min
Première diffusion 1968

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Une histoire immortelle (The Immortal Story) est un film franco-britannique réalisé par Orson Welles pour la télévision française. Il est tourné en 1967 et diffusé en 1968.

À l'étranger, le film connaît une exploitation en salles de 1968 à 1972 (Allemagne de l'Ouest, États-Unis, pays d'Europe du Nord, Espagne et Portugal, Amérique du Sud...).

À la fin du XIXe siècle, Charles Clay, un riche marchand américain du port de Macao qui pressent la fin de son existence, paye deux inconnus pour réaliser une vieille légende : un pauvre marin aurait reçu cinq guinées d'or ainsi qu'un copieux repas en échange d'une nuit d'amour avec une jeune fille de 17 ans. Les deux amants qui se découvrent dans la chambre nuptiale s'abandonnent l'un à l'autre mais au petit matin, un dénouement ironique empêchera Clay de tirer pleinement satisfaction de sa mise en scène. Malgré l'effronterie sacrilège du vieil homme, la légende intemporelle lui survivra…

Cette histoire est tirée d'une nouvelle de Karen Blixen intitulée L'Éternelle Histoire qui se trouve dans le recueil Le Festin de Babette, Paris, Gallimard, 1958.

Fiche technique

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(2 versions alternatives : 47 min (TV française) / 62 min États-Unis)
  • Année de production : 1967
  • Première du film à la télévision : en Drapeau de la France France le
  • Sortie du film en salle : Allemagne de l'Ouest Allemagne de l'Ouest :

Distribution

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Autour du film

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Versions du film

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Welles a tourné simultanément deux versions du film :

– l'une en anglais (version la plus courante et la plus complète du film d'une durée de 58 minutes) ;
– l'autre en langue française (version écourtée d'une durée 47 minutes, plus rarement diffusée) destinée à la télévision française.

Une version alternative de 62 minutes a été éditée pour la première américaine du film. Cette version est diffusée sur la chaîne câblée TCM (Turner Classic Movies)[1].

Dans la version française, c'est l'acteur Philippe Noiret qui double la voix de Orson Welles[2].

Références

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Le film traite du thème des mythes populaires et des rapports entre fiction et réalité.

Welles s'amuse donc à convoquer plusieurs personnages de fictions devenus des mythes populaires, y compris ceux de son propre cinéma.

C'est un jeu de mise en abyme et de correspondances plus ou moins explicites :

  • Les noms des personnages principaux, Paul, le marin et Virginie, la femme qui joue le rôle de la jeune fille, renvoient ironiquement à Paul et Virginie, le roman de Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre (dans le film, Paul a encore sa virginité tandis que Virginie, est une prostituée d'une quarantaine d'années).
  • On peut trouver dans le personnage de Paul, le marin danois qui a passé une année sur une île déserte après un naufrage, une évocation distanciée de Robinson.
  • Le secrétaire Elishama Levinsky, évoque lui, le mythe du juif errant.
  • Le nom du vieux commerçant interprété par O. Welles repose sur un jeu de mots, Clay traduit de l'anglais au français, signifiant argile. Ce patronyme est donc un écho lointain au Golem et évoque plus ironiquement le destin du personnage, voué à retourner à la terre après avoir voulu agir en démiurge.
  • La scène finale où Clay laisse choir le coquillage donné par le marin, évoque la scène d'ouverture de Citizen Kane, lorsque Kane laisse tomber le globe de verre en expirant dans son dernier souffle le mot « Rosebud ».

Mise en scène

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La facture visuelle, l'ambiance musicale (la Gnossienne no 1 d'Erik Satie, très présente), la permanence de la voix off superposée à l'action, ainsi que le rythme contemplatif, donnent au film un aspect irréel, assez mental et onirique. Ils ne sont pas, non plus, sans évoquer la dimension funèbre du récit et la mélancolie des personnages.

Les voiles et les miroirs constituent des leitmotivs visuels renvoyant à la thématique de l'illusion et de la fiction.

L'ensemble de ces éléments rend sensible un sentiment d'intemporalité, de suspension ou de flottement, qui répond au titre du film : « une histoire immortelle ».

Deux jours après le début du tournage, Orson Welles contacte Willy Kurant, chef opérateur qui a à l'époque une certaine notoriété pour avoir fait l'image du film de Jean-Luc Godard Masculin féminin car il est mécontent du travail de son propre chef-opérateur : celui-ci, terrifié par Welles travaille de manière trop académique. Les deux hommes se rencontrent dans la chambre d'hôtel du réalisateur (ce dernier portant un pyjama rose et fumant un cigare) et Welles est convaincu par les propositions de Willy Kurant concernant la lumière et la couleur. Le chef opérateur lui propose en effet de jouer non sur le contraste des valeurs (le sombre et le clair) mais de travailler sur le contraste des couleurs. Par ailleurs, puisqu'il s'agit de l'adaptation d'une nouvelle, Kurant a essayé d'adopter « un style doux, un style de nouvelle », avec des couleurs très saturées[3].

Bibliographie

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  • Daniele Heymann, La Télévision au secours des géants, in L'Express no 798 du 3-, p. 66-68
  • Jean Regazzi, L'Expérience du roman (Lecture et mise en abyme chez Melville, Faulkner et Welles), Paris, L'Harmattan, 2011, "Dans la chambre claire d'Orson Welles", p. 149-187 (ISBN 978-2-343-00695-6 et 978-2-296-54927-2).
  • Gilbert Salachas, « Histoire immortelle », Téléciné no 146, Paris, Fédération des Loisirs et Culture Cinématographique (FLECC), , p. 37-38, (ISSN 0049-3287).

Notes et références

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  1. Page consacrée au film une histoire immortelle sur le site de la chaîne TCM
  2. Page casting du film une histoire immortelle sur l’Internet Movie Database (rubrique Other Crew)
  3. Interview de Willy Kurant en bonus de l'édition collector du DVD du film Le Départ, (éditions Malavida 2012)

Liens externes

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