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Éric Zemmour

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Éric Zemmour
Description de cette image, également commentée ci-après
Éric Zemmour à la Comédie du livre de Montpellier ()
Naissance (65 ans)
Montreuil, Drapeau de la France France
Auteur
Langue d’écriture Français
Genres

Éric Zemmour[1], né le à Montreuil en Seine-Saint-Denis, est un écrivain et journaliste politique français, reporter au service politique du Figaro chroniqueur et polémiste à la fois dans l'émission télévisée On n'est pas couché sur France 2 et Z comme Zemmour sur RTL.

Biographie

Les premières années

Né à Montreuil-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) le , Éric Zemmour est issu d'une famille française juive d'Algérie,[2],[3] d'origine berbère[4] (son patronyme signifie « olivier » en langue berbère)[4], arrivée en métropole durant la guerre d'Algérie[5]. Il passe son enfance à Drancy puis son adolescence dans le quartier parisien de Château Rouge[6]. Fils de Roger Zemmour, un ambulancier, et de son épouse Lucette, mère au foyer[6], il dit avoir de l'admiration pour sa mère et sa grand-mère. Son père étant souvent absent, il est en effet élevé par des femmes « qui [lui] ont appris à être un homme[7] ».

Le journaliste politique

Diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, il essaie par deux fois d'intégrer l'École nationale d'administration ; ces tentatives sont infructueuses[8]. Éric Zemmour entre alors au Quotidien de Paris, sous la houlette de Philippe Tesson, où il devient journaliste au service politique de 1986 à 1994. Avec la disparition du journal en 1994, il devient éditorialiste à Info-Matin où il restera un an. Il intègre ensuite la rédaction du Figaro en 1996 comme journaliste politique. Éric Zemmour est pigiste pour Marianne en 1997, et pour Valeurs actuelles en 1999[9]. Il est également chroniqueur politique au Spectacle du Monde. Malgré sa propre déconvenue concernant son accès à l'ENA, son statut de journaliste lui permet d'être membre du jury au concours d'entrée de cette école en 2006[10].

L'écrivain et essayiste

Il est l'auteur de portraits d'Édouard Balladur (Balladur, immobile à grands pas, 1995) et de Jacques Chirac (L'Homme qui ne s'aimait pas, 2002) ainsi que d'essais politiques. Il publie notamment en 2006 Le Premier sexe, essai sur ce qu'il juge être une féminisation de la société. Il participe à l'élaboration des textes du film Dans la peau de Jacques Chirac de Michel Royer et Karl Zéro même si ce dernier déclare toutefois n'avoir que peu utilisé les textes fournis par Zemmour[11]. En janvier 2008, il publie Petit Frère (tiré à 63 000 exemplaires), roman dans lequel il attaque l'« angélisme antiraciste[2] » Le modèle {{Guillemets}} ne doit pas être utilisé dans l'espace encyclopédique. En mars 2010, avec Mélancolie française, c'est l'histoire de France qui est revisitée par Éric Zemmour.

Le polémiste audiovisuel

Depuis , il participe toutes les semaines à l'émission Ça se dispute sur la chaîne d'information en continu i>Télé où il est opposé à Nicolas Domenach (Christophe Barbier jusqu'en 2006). Il participe aussi à Vendredi pétantes sur Canal+ jusqu'en juin 2006. À partir de , il rejoint France 2 pour participer à l'émission On n'est pas couché, menée par Laurent Ruquier, en compagnie de Michel Polac puis d'Éric Naulleau. Lors de cette émission, ses interviews de personnalités du monde politique ou culturel se terminent fréquemment en affrontements. Il participe également à l'émission L'Hebdo, en tant qu'éditorialiste, sur Tempo (RFO) chaîne destinée à l'outre-mer ; il y est entouré, entre autres, de Dominique Wolton. Enfin, on peut le retrouver sur la chaine câblée Histoire, dans l'émission Le grand débat, magazine animé par Michel Field[12]. Depuis le 4 janvier 2010, il présente, du lundi au vendredi à 7h15, une brève chronique sur RTL intitulée Z comme Zemmour, au cours de laquelle il analyse l'actualité[13].

Conflits avec ses contradicteurs

Les sujets traités ainsi que les positions défendues par Éric Zemmour lui attirent de nombreux contradicteurs. L'éventuelle influence de ses origines juives ont parfois été évoquées[réf. nécessaire]. D'après l'article de François Dufay La fronde des intellos paru en juin 2002 dans Le Point, Jean-Marie Le Pen aurait confié que « [les] seuls trois journalistes se [montrant] corrects à son égard » sont Élisabeth Lévy, Éric Zemmour et Serge Moati[14]. Zemmour remarquera lors d'un entretien : « Je pense que chez lui, il y a un clin d'œil ironique, ça fait référence à sa fameuse déclaration d'il y a quinze ans qui avait tant fait scandale quand il critiquait Elkabbach, Levaï, qui étaient tous juifs et là vous remarquerez que les trois qui le traitent bien sont aussi tous juifs... Et il le sait très bien, et tout le monde le sait très bien[15] »

Le , il porte plainte contre le rappeur français d'origine congolaise Youssoupha pour « menaces de crimes et injure publique » Le modèle {{Guillemets}} ne doit pas être utilisé dans l'espace encyclopédique après la mise en ligne de la chanson À force de le dire, teaser de l'album Sur Les Chemins Du Retour, dans laquelle Zemmour est attaqué ad hominem : « À force de juger nos gueules, les gens le savent, qu'à la télé souvent les chroniqueurs diabolisent les banlieusards, chaque fois que ça pète on dit qu'c'est nous, j'mets un billet sur la tête de celui qui fera taire ce con d'Éric Zemmour » Le modèle {{Guillemets}} ne doit pas être utilisé dans l'espace encyclopédique[16].

Le chanteur précise dans un interview antérieure au journal Le Parisien qu'il s’agit de le faire taire non par la force mais par des arguments : « Le faire taire, c'est le remettre en place ...Les paroles ne parlent ni de meurtre, ni d'agressions, ni de blessures... Je n'ai ni l'envie de le faire tuer ni de le priver de sa liberté d'expression. Le faire taire, c'est le remettre en place, le mettre face à ses propres contradictions » [17]. L'album sort finalement le avec une version expurgée du titre polémique où le nom de Zemmour est brouillé.

Vie privée

Éric Zemmour est marié à Mylène, administratrice judiciaire. Ils ont deux fils, Hugo et Thilbault[18], et une fille, Clarisse.

Prises de positions politiques

L'anti-néolibéralisme

Dans les propos qu'il tient régulièrement sur les plateaux de télévision[19], comme dans ses éditoriaux du Figaro, Éric Zemmour se situe plutôt à droite de l'échiquier politique, bien qu’il affirme par ailleurs ne pas se revendiquer de droite ou de gauche[20],[21]. Il se déclare lui-même de tradition gaulliste, voire bonapartiste[22],[23],[21].

Il est partisan d'une ligne conservatrice au niveau social et sociétal, même s'il est par ailleurs résolument antilibéral sur le plan économique. Il se réclame ainsi du courant réactionnaire, en opposition à une société qui déconstruit l'ordre social, en particulier la famille et les traditions, sous un but mensonger : libérer l'individu qui se retrouve en réalité isolé et réduit au seul statut de consommateur. Il donne la réaction comme subversive, en démontrant que les progressistes, aujourd'hui dominants dans le champ culturel et médiatique, ne peuvent prétendre critiquer l'ordre établi puisqu'ils sont eux-mêmes cet ordre ou ceux qui en fixent les normes[24].

Économiquement antilibéral, sa désapprobation du libre-échange le pousse à s'opposer au fédéralisme européen[25]; l'Union européenne qu'il considère comme nettement en faveur de la libre circulation des biens et en profond désaccord avec le modèle social français. Selon lui, à cause de l'UE, gauche et droite ne peuvent qu'appliquer « la même politique [économique], le social-libéralisme ou le libéralisme-social »[26] car, selon le mot de Philippe Séguin, « droite et gauche sont les détaillants du même grossiste, l'Europe »[27].

Le droit d'ingérence et le droit de l'hommisme

Éric Zemmour exprime régulièrement des opinions qu'il qualifie d'« anti-droit-de-l'hommiste », s'opposant ainsi à des hommes politiques (Bernard Kouchner), des écrivains (Bernard-Henri Lévy) et des associations prônant le droit d'ingérence, qu'il considère comme une forme de néocolonialisme[28].

L'immigration, la notion de race et l'antiracisme

L'immigration et l'assimilation

Partisan de la tradition assimilationniste française, Éric Zemmour s'oppose vivement à l'immigration « de masse » et au modèle actuel d'intégration des immigrés qu'il juge trop peu exigeant envers ces derniers. En novembre 2008, il accorde au mensuel Le Choc du mois une interview où il compare l'immigration à un « tsunami démographique »[29]. Il s'est aussi prononcé en faveur de l'amendement Mariani sur les tests génétiques concernant les candidats au regroupement familial[30]. À de nombreuses reprises, il s'est déclaré favorable à l'assimilation, même s'il la qualifie lui-même de « névrotique ». Tous ces propos récurrents sur ce thème de l'immigration, ainsi que ses charges virulentes contre certaines associations (DAL et SOS Racisme notamment), sont d'ailleurs régulièrement sujets à polémiques.

Sa déclaration sur les races humaines

Éric Zemmour déclare sur Arte le - alors qu’il était invité de l’émission Paris/Berlin : le débat[31] animée par Isabelle Giordano - que Noirs et Blancs appartiennent à deux races différentes et que cette différence est faite par la couleur de la peau, sans pour autant les hiérarchiser. Il affirme que Mélanésiens et Antillais sont de la même race. « S'il n'y a pas de race, il n'y a pas de métissage. » Il poursuit : « À la sacralisation des races, de la période nazie et précédente, a succédé la négation des races. Et c'est d'après moi, aussi ridicule l'une que l'autre. »

Le philosophe Vincent Cespedes, présent à l'émission, rédige un droit de réponse sur le site d'Arte[32] et répond aux « zemmouristes » sur son blog [33]. Suite aux nombreuses polémiques sur Internet engendrées par ses paroles, Zemmour publie également un droit de réponse dans l'hebdomadaire Vendredi[34].

Le procès de l'antiracisme

Il dit vouloir faire le procès de l'antiracisme des années 1980[35] qu'il qualifie, avec le féminisme, de « cause(s) de bien-pensants » se rattachant au « milieu des pseudos-élites françaises et occidentales » que le peuple ne suivrait pas du tout[5]. C'est surtout après avoir « lu Pierre-André Taguieff », connu pour ses prises de position et ses travaux sur la « Nouvelle droite » et l'antiracisme, qu'il a « compris que le progressisme antiraciste n’était que le successeur du communisme, avec les mêmes méthodes totalitaires mises au point par le Komintern dans les années 1930 »[36]. Selon lui, l'antiracisme est une tactique initiée par François Mitterrand pour faire oublier le virage libéral de la gauche en 1983. L'antiracisme serait une idéologie mise en place par d'anciens gauchistes qui auraient dû renoncer à leurs illusions. Avec les immigrés, ceux-ci auraient ainsi trouvé une sorte de peuple révolutionnaire de substitution[5].

Poursuites pour discrimination

La Licra a décidé de poursuivre Éric Zemmour en justice pour ses propos à la suite de l'émission Salut les terriens présentée par Thierry Ardisson du 6 mars 2010 où il faisait la promotion de son livre Mélancolie française. Il a déclaré lors de cette émission que : « les Français issus de l'immigration étaient plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes... C'est un fait. »[37] Le club Averroès, promoteur du multiculturalisme dans les médias, a saisi le CSA[38] après les poursuites engagées Licra.

Présence médiatique actuelle

Publications

Liens externes

Notes et références

  1. Nom originaire d'Afrique du Nord qui vient du berbère azemmur qui signifie « olivier ». Dictionnaire des noms
  2. a et b Les Grandes Gueules, RMC, video « Je viens d'Afrique du Nord. Moi, mes ancêtres étaient des Juifs berbères (...) Ils ont vécu avec les Arabes pendant 1 000 ans ».
  3. Selon le programme des GG du 7 janvier 2008 publié sur le blog des Grandes Geules, Éric Zemmour a été invité à 13h pour présenter son livre Petit frère
  4. a et b « Éric Zemmour : “Je ne demande pas la francisation des noms” », Article de L'Express par Laurent Martinet, publié le 11/03/2010 à 12:20 - mis à jour le 11/03/2010 à 18:09, « Je suis né à Montreuil en Seine-Saint-Denis. Je ne suis donc pas un immigré [...] et mes parents étaient français. Mais mes origines sont en effet berbères et mon nom signifie en effet olivier en berbère. »
  5. a b et c Laurent Nicolet, « Entretien Eric Zemmour », Migros Magazine, no 29,‎
  6. a et b Vincent Monnier, « Eric Zemmour : passé recomposé », Paris Obs, nos 364-2257,‎
  7. Klara Klein, « Le mâle être », Victoire (Le Soir),‎
  8. Suzanne Mpome, « Interview d'Éric Zemmour (seconde partie) », sur Le ring (consulté le Date invalide ([[]] 12 juin 2008))
  9. Who's Who in France
  10. « Éléments d’information sur les membres du jury 2006 », sur prepena.sciencespobordeaux.fr, (consulté le )
  11. L'infime regret de Karl Zéro, propos recueillis de Carlos Gomez, publiés le 8 avril 2008 dans le Journal du Dimanche
  12. « Le grand débat », sur http://www.histoire.fr, (consulté le )
  13. http://www.toutelatele.com./article.php3?id_article=21985
  14. François Dufay, « La fronde des intellos », Le Point, no 1551,‎
  15. Jacques Le Bohec, L'implication des journalistes dans le phénomène Le Pen, L'Harmattan, , 230 p. (ISBN 978-2747570206), p. 103
  16. Le Monde du 21 avril 2009
  17. Interview du chanteur Youssoupha dans le Parisien le 21 mars 2009
  18. Cf. les remerciements de L'Autre
  19. Ça se dispute et On n'est pas couché notamment
  20. On n’est pas couché du 08/09/2007
  21. a et b Éric Zemmour répond à des questions d’internautes sur L’Express
  22. Interview d'Éric Zemmour par Nicky Depasse sur Nostalgie Belgique, le 17 juin 2007
  23. Jean Sévillia, « Zemmour. Feu sur les idées reçues », Le Figaro, 26 février 2010
  24. Éric Zemmour, « Immigration: le réel interdit », Le Monde,‎
  25. Propos récurrents dans Ça se dispute et ses éditoriaux du Figaro, et particulièrement mis en avant lors de l'interview de François Bayrou dans l'émission On 'est pas couché du 1er décembre 2007
  26. Ça se dispute, iTélé, septembre 2007
  27. Interview de François Bayrou dans l'émission On n'est pas couché du 1er décembre 2007
  28. Éric Zemmour, « Nicolas Sarkozy ou le soixante-huitard malgré lui », Le Figaro,‎
  29. Interview dans Le Choc du mois n°27, novembre 2008.
  30. Ripostes, France 5,
  31. Paris/Berlin : le débat, retranscription de l'émission du 13/11/2008.
  32. Droit de réponse de Vincent Cespedes
  33. Vincent Cespedes répond aux zemmouristes, 7 décembre 2008
  34. Polémique sur les races : Zemmour répond aux internautes
  35. Interview d'Éric Zemmour par Monique Atlan dans l'émission "Quelle étagère...", le
  36. Eric Zemmour, Immigration : le réel interdit, Le Monde, 12 Octobre 2007.
  37. La Licra va poursuivre en justice Eric Zemmour, le 16 mars 2010 sur lemonde.fr
  38. AFP, [Respects veut voir Zemmour en banlieue], Le Figaro, 12 Mars 2010.