Aller au contenu

Enlèvement des lycéennes de Chibok

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 7 mai 2014 à 02:41 et modifiée en dernier par Khaerr (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

L'enlèvement des lycéennes de Chibok a lieu en avril 2014, pendant la Rébellion islamiste au Nigeria. Dans la nuit du 14 au 15 avril 2014, 237 lycéennes sont enlevées par des combattants islamistes de Boko Haram.

Contexte

Le nom officiel de Boko Haram est « Jamāʿat ʾahl al-sunnah li-l-Daʿwah wa-al-Jihād » qui signifie en arabe « Peuple engagé dans la propagation de l'enseignement du prophète Mahomet et du jihad ». Dans sa définition abrégée en haoussa, « Boko Haram » signifie « L'éducation occidentale est un interdite »[1]. Boko Haram cible donc particulièrement les lycées et les écoles où sont dispensé un enseignement jugé trop occidental par les islamistes.

Les islamistes attaquent à plusieurs reprises des établissement scolaires, tuant professeurs et lycéens. Ainsi, le , à Mamudo, des hommes armés massacrent 41 lycéens et un professeur[2], le 29 septembre, à Gujba, au moins 44 étudiants sont abattus dans leur dortoir[3] et la nuit du 24 au , à Buni Yadi, 59 lycéens sont tués dans un autre massacre[4].

Si les lycéennes sont épargnées lors ces trois attaques, des enlèvements commencent à être commis par les islamistes, ainsi le , lors de la bataille de Bama, des femmes et des enfants sont capturés par les hommes de Boko Haram[5]. Le , des femmes sont enlevées lors du massacre de Kawuri[6],[7]. Le , lors du deuxième massacre de Konduga, une vingtaine de combattants vont dans un collège enlever une vingtaine de jeunes filles. Selon un professeur, les rebelles leurs auraient ordonné d'abandonner leurs études et de se marier[8],[9].

Le raid de Chibok

Le rapt le plus important a lieu le 14 avril à Chibok, 276 lycéennes âgées de 12 à 17 ans sont capturées par des islamistes qui effectuent un raid sur la ville (53 d'entre-elles parviennent à s'échapper dans les trois semaines qui suivent selon la police nigériane)[10],[11],[12],[13],[14]. Après avoir effectué leur raid, les islamistes se replient ensuite probablement sur leur base, dans la forêt de Sambisa[15].

Première offensive de l'armée nigériane

La nuit du 24 au 25 avril, des affrontements éclatent entre l'armée nigériane et les rebelles islamistes dans les environs de Bulanbuli, entre la ville d'Alagarmo et la forêt de Sambisa. Les militaires prennent l'avantage et selon les autorités nigérianes, les combats font quatre morts et neuf blessés du côté de l'armée contre 40 morts chez les rebelles ainsi que plusieurs prisonniers[16][15].

Après la bataille, des milices d'autodéfense effectuent des patrouilles dans la forêt de Sembisa, mais selon les informations de RFI, les lycéennes ont probablement été conduites par minibus vers une base arrière de Boko Haram, à l'extrême nord du Cameroun[17].

Le Département d'État des États-Unis estime de son côté que les captives ont probablement été transférées dans des pays voisins. Selon certains informations, elles auraient été vendues pour 12 dollars chacune[18].

La revendication de Boko Haram

Le 5 mai, le rapt des lycéennes de Chibok est revendiqué par Abubakar Shekau, le chef de Boko Haram qui déclare : « J'ai enlevé les filles. Je vais les vendre sur le marché, au nom d'Allah. Il y a un marché ou ils vendent les êtres humains [...] J'ai dit que l'éducation occidentale devait cesser. Les filles, vous devez quitter (l'école) et vous marier. [...] Une fille de 12 ans, je la donnerais en mariage, même une fille de 9 ans, je le ferais »[18],[19].

Réactions

Le rapt et sa revendication par Boko Haram provoquent une vague d'indignation au Nigeria. Un groupe baptisé « Bring back our girls » (Ramenez nos filles) organise une série de manifestations dans tout le pays pour réclamer la libération des lycéennes et demander au gouvernement et à l'armée de faire plus d'efforts pour leur libération[18].

Références

  1. AFP, « Plus de 260 morts dans les combats entre police et "talibans" », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  2. France 24 : Les lycées de l'État de Yobe fermés après un massacre attribué à Boko Haram
  3. Guardian : Gunmen kill 44 students in Yobe
  4. Reuters : Cinquante-neuf morts dans l'attaque d'un pensionnat au Nigeria
  5. AFP : Nigeria: une offensive contre Boko Haram tue des civils, détruit des villages
  6. VOA : Bilan des attaques au Nigeria: plus de 85 morts, plus de 50 personnes hospitalisées
  7. Jeune Afrique : Nigeria : massacres de villageois dans deux États du nord-est
  8. Reuters : Un assaut de Boko Haram fait 51 morts au Nigeria-témoins
  9. AFP : Nigeria: 39 morts dans l’attaque d’un village par Boko Haram
  10. AFP : Plus de cent lycéennes enlevées au Nigeria
  11. RFI : Nigeria: 115 des 129 lycéennes enlevées par Boko Haram sont toujours disparues selon la directrice
  12. VOA : Nigéria: les lycéennes enlevées étaient 234 au total
  13. Le Figaro : Nigeria: les lycéennes enlevées seront traitées en "esclaves", "vendues" et "mariées"
  14. 20 Minutes : Boko Haram: Ce qu’on sait de l’enlèvement des jeunes Nigérianes
  15. a et b RFI : Nigeria: combats dans l'Est entre l'armée et Boko Haram
  16. RFI : Nigeria: l'armée patrouille dans les zones contrôlées par Boko Haram
  17. RFI : Nigeria: des lycéennes enlevées par Boko Haram acheminées au Cameroun
  18. a b et c RFI : Nigeria: Boko Haram va «vendre» les lycéennes enlevées
  19. AFP : Nigeria : les lycéennes enlevées seront traitées en "esclaves", selon Boko Haram