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Athanor (four)

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Athanor dans un laboratoire alchimique

L‘athanor également désigné fourneau cosmique désigne en alchimie le four utilisé pour fournir la chaleur pour la digestion alchimique.

Ethymologie

Athanor vient de l'arabe at-tannūr (التنور) et de l'hébreu tanur qui veut dire le fourneau, le four à pain ou encore la source d'eau chaude.

Usage

Un processus important dans l'alchimie était la distillation. Les substances amenées à l'état gazeux par réchauffement, condensaient sur les parois du vaisseau avant de couler dans un récipient préconçu à cet effet. On pouvait aussi obtenir de la même manière des substances par sublimation : un matériau solide était réchauffé et ses gaz s'accumulaient sous forme de corps solides dans les endroits plus frais de l'appareillage de sublimation. Un troisième procédé était la dite digestion alchimique: les substances étaient placées dans un récipient clos pour un certain laps de temps, à une température régulière, susceptibles d'y subir une transformation chimique ou d'arriver à une quelconque maturation.

Au Moyen Âge il s'avérait difficile de régler la température des fours. L'invention du registre capable de réguler l'arrivée d'air permit d'obtenir des températures différentes dans le même four. Avant l'avènement de cette invention, l'alchimiste devait impérativement posséder un four particulier pour chaque température.

Architecture et types de fours

Les fours étaient habituellement construits à base de briques et mastiqués avec une glaise spéciale. Il y eut aussi des fours métalliques à base de cuivre ou de fer, ainsi que des fours en argile. Les combustibles utilisés étaient le bois ou le charbon. Chaque four intégrait en principe une pièce pour les cendres, une autre pour le feu et une troisième qui servait d'atelier, qui étaient toutes séparées les unes des autres.

L'athanor était aussi appelé four philosophique, car il devait permettre de réaliser la pierre philosophale (lapis philosophorum). Dans un tel four, une substance pouvait être traitée sur une période prolongée à une température précise et régulière. La construction avait la forme d'une tour, et en son intérieur on trouvait un récipient oval (l'oeuf philosophal). Ce récipient contenait la substance qui devait se transformer en la pierre philosophale.

Au XVIe siècle un four vit le jour (appelé Henri le paresseux ou en latin piger henricus pour le confort qu'il permit dans son utilisation) qui possédait une buse à combustible séparée, permettant une alimentation du feu en charbon de bois quasi automatique. L'alchimiste n'avait donc pas à surveiller la combustion de manière permanente.