Aller au contenu

Bataille de Groix

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 21 août 2013 à 14:32 et modifiée en dernier par Jrcourtois (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Bataille de Groix
Description de l'image Bridports Action Groix.jpg.
Informations générales
Date
Lieu Au large de Groix
Morbihan, Bretagne, France
Issue Victoire britannique
Belligérants
Drapeau de la France République française Drapeau de la Grande-Bretagne. Royaume de Grande-Bretagne
Commandants
Louis Thomas Villaret de Joyeuse Alexander Hood
Forces en présence
12 vaisseaux de ligne 14 vaisseaux de ligne
Pertes
3 navires capturés
670 morts ou blessés
aucun navire perdu
31 morts
113 blessés

Guerres de la Révolution

Batailles



Coordonnées 47° 38′ 21″ nord, 3° 35′ 12″ ouest

La bataille navale de Groix oppose au large de Groix, le (5 messidor an III dans le calendrier révolutionnaire), les flottes française et britannique, sans issue marquée. Néanmoins, ce dénouement permit le débarquement des émigrés à Quiberon.

Préambule

Les 18 et 19 prairial (an III, 6 et ) une division de l'escadre française composée de trois vaisseaux le Nestor, le Zélé et le Fougueux et de 6 ou 7 frégates avait été chassée sous Belle-Île. Le 8 juin au matin, un convoi, escorté par l'amiral de Vence, revenant de Bordeaux fut abordé par la division britannique, les frégates qui l'escortaient se battirent et parvinrent à en sauver la majeure partie; les Britanniques ne prirent que sept vaisseaux marchands, quatre s'étant réfugiés sous la batterie de Kerdonis à Belle-Île. Un vaisseau rasé britannique vint pour les y prendre, la batterie tira dessus à boulets rouges sans parvenir à l'incendier, mais elle le força d'abandonner son dessein; en revanche, il envoya une bordée à la batterie mais elle passa par dessus le corps de garde. À ce moment, la division britannique avait disparu.

Escarmouche

Environ le 27 prairial (15 juin) une escadre française, composée d'un vaisseau à 3 ponts, de huit vaisseaux de ligne et de douze frégates parut et vint joindre la division qui était sous Belle-Île ; ils disparurent le 30 (18 juin) pour aller chercher la division britannique.

Combats des 21, 22 et 23 juin

Les Britanniques étaient commandés par Lord Alexander Hood, 1er vicomte Bridport, vice-amiral, qui était parti du port de Portsmouth pour aller chercher la flotte française sortie de Brest, et qui lui livra les combats des 21, 22 et 23 juin. Sir John Warren, amiral britannique, qui avait son pavillon à bord de la Pomone, dirigea spécialement les opérations du premier débarquement d’émigrés venus de Grande-Bretagne, et concourut à la prise du fort de Penthièvre.

Une escadre britannique de quatorze vaisseaux de ligne, sous le commandement de l’amiral Hood, sur le HMS Royal George, prend en chasse l’escadre, composée de douze vaisseaux de ligne, du vice-amiral Louis Thomas Villaret de Joyeuse au large de l’île de Groix.

Le 22 juin, une escadre française rencontra la division britannique ; celle-ci s’enfuit à la vue des français qui la poursuivit ; déjà quatre des vaisseaux français l’avaient jointe et avaient commencé le combat ; une frégate qui était à la découverte vit et signala environ 70 voiles ; le vice-amiral Joyeuse qui commande l’escadre fit signal de ralliement ; les vents étaient contraires ; pour revenir ils furent obligés de louvoyer ; sur ces entrefaites il vint un coup de vent du nord-est qui démâta un des vaisseaux français (l'Alexander, pris sur les Britanniques il y a un an). Cet accident arriva en présence d’une escadre britannique composée de vingt-trois vaisseaux de ligne, ce qui, joint à la division chassée, faisait une escadre de vingt-huit vaisseaux dont dix à trois ponts, que suivaient environ 50 bâtiments de transport ; dès que les vents eurent changés, l’escadre française revint à toutes voiles, les Britanniques la poursuivirent de même.

Le 23 juin 1795

Le 5 messidor (23 juin), les deux escadres parurent à la vue de Groix à 4 heures du matin, à 5 heures et demie elles étaient toutes les deux à 4 lieues de terre, ce fut là que le combat commença. Les Français continuaient toujours leur route tout en se battant ; ils étaient à une demi-lieue de la pointe ouest de l'île, quand le feu prit par accident au vaisseau français le Formidable. Il fut obligé de jeter à bas son mât d'artimon et de noyer ses poudres ; un vaisseau britannique l'obligea d'amener son pavillon. Un instant après l’Alexandre et le Tigre, deux autres vaisseaux français, furent coupés et pris.

L'affrontement dure deux heures et quarante minutes et permet aux Britanniques de capturer trois vaisseaux français, ce qui n'empêchera pas Bridport d'être critiqué dans la Navy pour n'avoir pas remporté une victoire plus décisive.

Les Britanniques s'arrêtèrent à une lieue de la première batterie de l'île de Groix[1] en sorte qu'elle n'eut aucune part à l'affaire. L'escadre française entra, partie dans la rade de Lorient, partie dans celle du Port Liberté et partie dans celle de l'actuelle Larmor [2], l'escadre britannique amarina  [sic] ses prises et passa la nuit à une lieue et demie de la pointe ouest de l'île ; trois frégates et un vaisseau de ligne allèrent à la pointe de l'est. Comme elles faisaient route, une frégate française voulut sortir mais elles la chassèrent et la forcèrent à rentrer. La première frégate lui envoya environ 30 boulets, mais elle n'était pas à portée ; elles passèrent la nuit à une heure et demie de la pointe de l'est ; le convoi était resté à environ quatre lieues dans le sud ; il y passa la nuit. D'après ces dispositions des Britanniques, toute la garnison passa la nuit au bivouac, c'était le jour de la Saint-Jean (24 juin) ; tous les feux de joie étaient finis à six heures et demie ; à dix heures les frégates qui étaient à la pointe de l'est firent des signaux ; aussitôt il parut des feux sur la côte depuis la baie du Pouldu[3] jusqu'à Quiberon[4].

Bilan

Le bilan est lourd pour la flotte française : 670 morts et trois navires pris. L'escadre britannique dénombre 31 tués. En France, une commission d'enquête fut nommée et releva de leurs fonctions les capitaines n'ayant pas suivi les ordres du vice-amiral Villaret.

À propos du combat naval de Groix du les marins et soldats pris sur les vaisseaux Alexandre, Formidable et Tigre ont séjourné dans les prisons britanniques jusqu'à leur libération en 1797[5].

Liste des vaisseaux

Seuls les vaisseaux marqués par une étoile ont réellement participé à la bataille.

Français

commandés par Louis Thomas Villaret de Joyeuse

Britanniques

commandés par Alexander Hood

Notes et références

  1. La première batterie de l'île de Groix doit être celle de la pointe du Grognon, au nord ; elle défend l'entrée des Couraux, et la côte nord-est.
  2. La rade de Larmor, au nord, en face de celle de Port-Louis, est défendue par la batterie de Loqueltas à l'ouverture du chenal conduisant à Port-Louis et à Lorient.
  3. La baie du Pouldu, dans laquelle se jette la Laïta venant de Quimperlé, à environ 12 kilomètres Nord-Ouest de Larmor.
  4. Il s'agissait sans doute de signaux entre les Chouans et les Britanniques.
  5. On dispose des listes nominatives des prisonniers débarqués à Cherbourg le du navire parlementaire La Cérès, soit 40 hommes du Formidable, 22 du Tigre et 11 de l'Alexandre. D'autres parlementaires en ont certainement rapatrié dans d'autres ports. La source indiquée ici est le registre 4P3 1 du SHD Cherbourg.
  6. Bâtiment britannique précédemment capturé par les Français

Voir aussi

Source partielle

Articles connexes

Lien externe