Aller au contenu

Beau Masque

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Beau Masque
Description de cette image, également commentée ci-après
Usine de filature des années 1970
Titre original Beau Masque
Réalisation Bernard Paul
Scénario Bernard Paul
Jean-Patrick Lebel
Richard Bohringer
d'après le roman de Roger Vailland
Acteurs principaux
Sociétés de production Francina
International Cinévision
UPF
Verona Produzione
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau de l'Italie Italie
Genre Drame, romance
Durée 100 min
Sortie 1972

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Beau Masque est un film franco-italien réalisé par Bernard Paul, sorti en 1972, adaptation du roman homonyme de Roger Vailland.

Dans une région de l'est de la France, Pierrette, une jeune ouvrière de l'usine locale de filature, se consacre entièrement à son action syndicale au détriment de sa vie privée, qui est réduite à pas grand-chose depuis qu'elle s'est séparée de son époux et qu'elle a confié leur enfant à la garde d'une parente. Elle rencontre deux hommes qui vont changer sa vie. Elle croise d'abord le chemin d'un émigré italien surnommé « Beau Masque », camionneur de son état. Ensuite, lors du bal organisé par le Parti communiste, elle fait la connaissance de Philippe Letourneau, le directeur de l'usine, un jeune fils de famille poussé par ses parents, actionnaires majoritaires de l'entreprise. Bien qu'attirée par Philippe, Pierrette ne donne pas suite à leurs premiers contacts, ne voulant pas compromettre son engagement syndical. C'est avec Beau Masque qu'elle noue une relation amoureuse. Mais une vague de licenciements, que le directeur ne maîtrise pas, précipite les protagonistes dans le drame…

Fiche technique

[modifier | modifier le code]

Distribution

[modifier | modifier le code]
Andrée Tainsy sur le tournage de Beau masque, à Blanaz, 1972.

Françoise Arnoul[1] : « Christian Ferry, à la Paramount-France, s’est tout de suite intéressé au projet Beau masque. Les Américains exigeant une vedette dans la distribution, Bernard pensa à Jane Fonda. Ils avaient gardé de bonnes relations depuis Les Félins, de René Clément, où Bernard était assistant avec Costa-Gavras. Grâce à Élisabeth[2] qui avait hébergé longtemps Jane et Vadim, nous avons réussi à la joindre au moment où, toujours fidèle à ses options, elle s’était engagée dans un nouveau combat, à Détroit aux côtés des Noirs. Bernard prit un charter et, au milieu des prises de parole de militants, Jane donna son accord pour être la Pierrette de Beau Masque. Le cœur battant, j’ouvris le télégramme de Bernard : « Jane is OK. » C’est tout ce qu’il savait dire en anglais. Christian Ferry mit en marche la production. […] D’abord, en y regardant de plus près, les Américains finirent par trouver que cette histoire faisait la part un peu trop belle à l’idéologie communiste. Ils traînèrent tellement les pieds avant de donner un accord définitif que, de report en report, Jane Fonda ne fut plus disponible. Bernard proposa alors à Christian Ferry d’engager une actrice moins connue. »

Dominique Labourier sur le tournage de Beau Masque

Françoise Arnoul[1] : « Nous avions remarqué Dominique Labourier, et je m’étais même permis de suggérer à Jean Renoir de la rencontrer pour jouer la petite bonne du Roi d'Yvetot. Et, après avoir vu toutes les stars du cinéma italien, Bernard choisit pour le rôle de Beau masque un jeune acteur de théâtre, Luigi Diberti. »

  • Extérieurs : Villerupt (Meurthe-et-Moselle), Ain.
  • Françoise Arnoul[1] : « Toutes les filatures de France refusant, l’une après l’autre, de nous accueillir, il fallut trouver une région de population ouvrière où il serait possible d’en reconstituer une. Le choix de Bernard se fixa sur l’est de la France. Une région à forte immigration italienne datant des années 1920 où les familles ouvrent chaleureusement leur porte pour vous faire goûter leur pastasciutta. Sans Villerupt, Longwy et d’autres, sans leurs élus, le film n’aurait probablement pas pu se faire. Le tournage fut long et difficile. Semé d’embûches, de rires et de larmes. Comme à Martigues[3], la population était proche de nous. Assez étonnée que le cinéma ne soit pas seulement un monde de paillettes et de stars en limousine. Bien sûr, ce n’était ni la mine ni l’usine, mais la masse de travail et de tension accumulée sur un plateau ne cessait de les surprendre. Dans ce lieu de la métallurgie en crise, les gens n’avaient pas oublié les sanglantes batailles ouvrières et furent émus aux larmes en participant au tournage de certaines séquences. J’ai repris mon rôle de « grouillotte ». Costumière à l’écoute des cœurs et humeurs. Pas simple de trouver à Villerupt des volontaires pour jouer les CRS qui allaient matraquer à mort notre héros, leur héros Beau masque. […] Après les séquences en Meurthe-et-Moselle chargée d’histoire, nous sommes partis « prendre un bol d’air » pour tourner les scènes lyriques du film dans les superbes montagnes à vaches de l’Ain. »

Françoise Arnoul[1] : « Nous avons cherché, Bernard et moi, les raisons pour lesquelles Beau masque n’était pas réussi. Il nous a semblé qu’il avait été gêné par son obsession de fidélité à l’œuvre de Vailland. Il avait changé l’époque du roman et s’était laissé piéger par un certain discours politique langue de bois, lié aux années d’après-mai 68. En revanche, ce qui reste de beau dans le film, ce sont les rapports entre les personnages, les relations de tendresse et d’amour. Ce qui vient de lui, de sa chair. »

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c et d Extrait de ses mémoires, Animal doué de bonheur, Éditions Belfond, Paris, 1995 (ISBN 2714432441).
  2. Élisabeth Vailland, veuve de Roger Vailland.
  3. Lieu de tournage en 1968, de son film précédent Le Temps de vivre (1969).

Liens externes

[modifier | modifier le code]