Aller au contenu

Jones Very

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Jones Very
Fonctions
Pasteur unitarien
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 66 ans)
SalemVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Formation
Activités
Fratrie
Washington Very (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Organisation
Église unitarienne
Membre de
Transcendental Club (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mouvements
Genre artistique
Influencé par
Lieu de détention
McLean Hospital (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
Vue de la sépulture.

Jones Very (né le à Salem - mort le à Salem) est un essayiste, poète, pasteur unitarien et mystique américain affilié au mouvement transcendantaliste. Il est surtout connu pour être le spécialiste universitaire de William Shakespeare et en particulier de ses sonnets.

Jones Very[1],[2] est né le à Salem[3], dans le Massachusetts. Il est l’aîné d'une fratrie de six enfants, nés hors mariage, son père, également appelé Jones Very, un capitaine de marine qu'il accompagnait régulièrement dans ses voyages maritimes décède en 1824, sa mère Lydia Very était une athée convaincue[4] En 1834, étudiant brillant, il est admis directement en deuxième année à l'Université Harvard. Pendant ses études il approfondit sa connaissance des œuvres de Lord Byron, William Wordsworth, Samuel Taylor Coleridge, William Cullen Bryant, Johann Wolfgang von Goethe et de Friedrich von Schiller.

Successivement en 1835 et 1836, il publie des essais qui lui font remporter le Bowdoin Prizes (en)[5] qui récompense des travaux en littérature classique. Il publie régulièrement des poèmes dans le Salem Observer (en), The Knickerbocker (en) et Harvardiana (en), la revue littéraire des étudiants de Harvard.

Trois de ses essais qui feront date sont publiés en 1839 : Epic Poetry, Hamlet, Shakespeare[6].

En 1836, après l'obtention de son diplôme, il est engagé comme Assistant de grec ancien à Harvard[7].

Parallèlement, Jones Very entame des études de théologie à la Harvard Divinity School à partir de 1836. Il est nommé pasteur de l'église unitarienne, il prêchera dans le Maine, le Massachusetts et le Rhode Island, il rédige plus de 117 sermons[8].

En 1838, le second de ses essais sur la poésie épique attire l'attention d'Elizabeth Peabody[9],[10] (belle-sœur de Nathaniel Hawthorne[11]), une figure de l'unitarisme, qui le fait connaître auprès de Ralph Waldo Emerson[12]. Ce dernier l'invite à faire une lecture publique au Concord Lyceum[13],[14] (Lyceum movement) dans le New Hampshire, Emerson est conquis et soutiendra Jones Very dans sa vocation de poète, et le fait entrer dans le cercle des transcendantalistes.Il fera une dédicace de son essai Nature[15]: « Harmony of Man with Nature Must Be Reconciled With God » (« L'harmonie de l'homme avec la nature doit passer par la réconciliation avec Dieu »). Jones Very en fera un commentaire que l'on retrouve dans l'édition de Essays and Poems, faite par Charles C. Little et James Brown (publisher) (en), en 1839[6],[16].

Dans sa quête mystique il est dans un effacement de soi radical afin que le Christ parle par lui, ce qui aurait pu rester une démarche mystique devient une délire car déformé par ses troubles de la personnalité de type probablement bi-polaire[17] avec une comorbidité schizophrénique. Ses conférences sont émaillées de grandes déclarations exaltées qui le font passer pour un excentrique, puis pour un fou.

En , à la suite d'une crise d'élation, il est interné à l’hôpital McLean de Charlestown, il en sortira le . Il est déchargé de ses fonctions d'assistant par le président de l'Université de Harvard.

Il se dévoue alors à la prédication unitarienne, mais ne renonçant en rien à la conviction que, par lui, parlait le Christ annonçant sa Parousie. Autour de lui les personnes s'interrogent, s'agit-il d'un fou en Dieu ou d'un fou tout court[18],[19] !?
En 1839, à 26 ans, ses troubles de la personnalité s'aggravent et progressivement ne lui permettent plus d'apparaître au sein du mouvement unitarien et le condamnent à vivre en reclus[20].

Jones Very passe ses dernières années à Salem en solitaire sous les soins de sa sœur Lydia, dès 1858, il se retire de toute vie sociale et littéraire. Il meurt le dans l'indifférence complète.

Regards sur l'œuvre

[modifier | modifier le code]

Dans un premier temps il est influencé par Byron, Goethe et Shakespeare. La rédaction de ses premiers poèmes sont inspirés par William Wordsworth.

Son œuvre s'inscrit dans le mouvement de la poésie lyrique[21], inaugurée par Emily Dickinson, Walt Whitman, plusieurs poètes se rattachent à ce mouvement : Herman Melville, Henry David Thoreau, Edgar Allan Poe et Ralph Waldo Emerson qui influencera la pensée de Jones Very.

L’œuvre de Jones Very fut redécouverte en 1936, grâce à un article d'Ivor Winters : Jones Very: A New England Mystic, pour la revue American Review (literary journal) (en). Cette redécouverte a permis l'élaboration d'une édition critique des œuvres complètes de Jones Very, qui est reprise par les éditions suivantes.

Jones Very

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Jones Very, Emerson's "Brave Saint.", par William Irving Bartlett, éd. Duke University Press, 1942.
  • Jones Very: the Effective Years, 1833-1840, par Edwin Gittleman, éd. Columbia University Press, 1967
  • Emerson's Reluctant Foe: Andrews Norton and the Transcendental Controversy, article de Robert D. Habich pour la revue The New England Quarterly (en), Vol. 65, n°. 2, p. 208-237, [22]
  • Jones Very, poète mystique de la Nouvelle-Angleterre, par Colette Gerbaud, thèse de doctorat, Université Paris IV, 1974.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. (en) « Jones Very | American poet and mystic », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  2. (en-US) Poetry Foundation, « Jones Very », sur Poetry Foundation, (consulté le )
  3. (en-US) Academy of American Poets, « Jones Very | Academy of American Poets », sur poets.org (consulté le )
  4. (en-us) « Jones Very », sur www.harvardsquarelibrary.org, (version du sur Internet Archive)
  5. (en) « Prize Office », sur prizes.fas.harvard.edu (consulté le )
  6. a b et c (en-US) Jones Very, Essays and poems, Boston : Charles C. Little and James Brown, (lire en ligne)
  7. (en-US) Emily Mace, « Very, Jones (1813-1880) », sur Harvard Square Library, (consulté le )
  8. (en) « Jones Very Analysis - eNotes.com », sur eNotes (consulté le )
  9. (en) « Elizabeth Palmer Peabody | American educator », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  10. (en-US) « Elizabeth Palmer Peabody », sur transcendentalism-legacy.tamu.edu (consulté le )
  11. (en-US) « The Peabody Sisters », sur uudb.org (consulté le )
  12. « Jones Very », sur xroads.virginia.edu (consulté le )
  13. (en-US) « History of the Lyceum Movement », sur The Walden Woods Project (consulté le )
  14. (en-US) « Em_Con_51 -- Records of the Concord Lyceum (Volume A1), showing entries for meetings, April 18-June 13, 1838, documenting EmersonÂ’s delivery of the lecture series Human Culture. | Special Collections | Concord Free Public Library », sur concordlibrary.org (consulté le )
  15. (en-US) « EMERSON - NATURE--Web text », sur transcendentalism-legacy.tamu.edu (consulté le )
  16. « Emerson--Review of Jones Very », sur transcendentalism-legacy.tamu.edu (consulté le )
  17. (en-US) « Jones Very Poems > My poetic side », sur mypoeticside.com (consulté le )
  18. (en-US) « Emerson’s Telescope: Jones Very and Romantic Individualism », sur MIT Press Journals
  19. (en-US) Cole, Phyllis, « Epistles to the Unborn », Studies in the American Renaissance,,‎ (lire en ligne)
  20. « Jones Very », sur transcendentalism-legacy.tamu.edu (consulté le )
  21. (en-US) « Lyric Poetry | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consulté le ).
  22. (en) Robert D. Habich, « Emerson's Reluctant Foe: Andrews Norton and the Transcendental Controversy », The New England Quarterly, vol. 65, no 2,‎ , p. 208–237 (ISSN 0028-4866, DOI 10.2307/366096, lire en ligne, consulté le )

Liens externes

[modifier | modifier le code]