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Khankendi

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Stepanakert
(hy) Ստեփանակերտ
Blason de Stepanakert
Khankendi
La place de la Liberté
Administration
Maire Davit Sarkissian
Démographie
Gentilé Stepanakertsi
Population 55 151 hab.
Densité 2 146 hab./km2
Géographie
Coordonnées 39° 48′ 55″ nord, 46° 45′ 07″ est
Superficie 2 570 ha = 25,7 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Haut-Karabagh (2020-2023)
Voir sur la carte topographique du Haut-Karabagh (2020-2023)
Stepanakert

Stepanakert (en arménien : Ստեփանակերտ) est la capitale et la plus grande ville de la république du Haut-Karabagh[1]. Selon des estimations de 2015, la ville compte 55 151 habitants[2]. La très grande majorité des habitants sont des Arméniens, les Azéris ayant fui lors de la première guerre du Haut-Karabagh en 1991. Lors de la seconde guerre en 2020, une grande partie des habitants arméniens fuient à leur tour la ville, sévèrement bombardée par les forces azerbaïdjanaises[3].

Histoire

Siège, datant de la période soviétique, de l'ancien oblast autonome du Haut-Karabagh, abritant de 1994 à 2023 la présidence de la république du Haut-Karabagh.

Selon les sources médiévales arméniennes, le lieu est pour la première fois mentionné sous le nom Vararakn (Վարարակն, « torrent rapide »)[4] ; il remonterait au moins au XIIIe siècle, comme l'attestent des khatchkars récemment retrouvés sur place[5]. Ce village est renommé Khankendi (Xankəndi) en 1847[4]. Les sources azerbaïdjanaises font quant à elles remonter l'histoire de la ville à la fondation du village Khankendi (« village du khan ») par le khan du Karabagh à la fin du XVIIe siècle.

La ville moderne reçoit le nom de Stepanakert en 1923 en mémoire de Stepan Chahoumian, chef bolchevik arménien de Bakou (Azerbaïdjan). Sous l'ère soviétique, la ville devient un important centre économique ; vers 1985, elle compte 19 centres de production[4].

Lorsque l'Azerbaïdjan déclare son indépendance en 1991, la cité est renommée Khankendi dans le cadre d'une campagne de « désoviétisation » et d'« azérification »[6] de l'ancien oblast autonome du Haut-Karabagh, peuplé majoritairement d'Arméniens. Des combats s'ensuivent, qui dégénèrent en guerre. Au cessez-le-feu de 1994, l'ancien oblast autonome et ses alentours sont sous contrôle arménien, territorialement accolés à l'Arménie, mais Stepanakert, qui comptait avant le conflit environ 70 000 habitants, n'en comptait plus que 50 000 en 1992 à la suite des bombardements azerbaïdjanais, en particulier au début de cette année lors des tirs d'artillerie depuis la ville de Chouchi. Peu nombreuses sont les constructions à ne pas avoir été endommagées. Stepanakert a également subi diverses attaques terrestres azerbaïdjanaises, toutes infructueuses. La prise de Chouchi par les forces arméniennes, le , met fin aux tirs d'artillerie, mais les bombardements aériens continuent jusqu'à la fin de la guerre[7].

Le , au début de la guerre arméno-azerbaïdjane de 2020, la ville subit un intense bombardement azerbaïdjanais. Les forces azéries lancent des bombes à sous-munitions ainsi que des bombes au phosphore blanc, interdites depuis 2010, sur des quartiers civils[8], et une grande partie de la population quitte la ville[9].

Le , la ville est une nouvelle fois bombardée lors de l'attaque des forces azéries[10], rompant ainsi l'accord de cessez-le-feu signé à la fin du conflit de 2020. À la suite du blocus du corridor de Latchine pendant dix mois, les troupes azerbaïdjanaises profitent de l'affaiblissement des forces du Haut-Karabagh pour ainsi bombarder la population civile[11].

Stepanakert est encerclée le [12]. Le 15 octobre, l'armée azérie entre à Stepanakert et le président Aliyev hisse le drapeau du pays[13].

Économie

Avant la guerre de 1991, l'économie de Stepanakert reposait sur l'agro-alimentaire, le commerce de la soie ainsi que sur la production de vins[4]. Durement touchée, cette économie s'est redressée peu à peu entre 1992 et 2020, principalement grâce aux investissements en provenance de la diaspora arménienne, mais est à nouveau grandement affectée par la guerre de 2020.

Jumelage

Personnalités nées à Stepanakert

Galerie

Notes et références

  1. Pour le statut international du Haut-Karabagh, cf. l'article « Haut-Karabagh ».
  2. (fr) « Indicateurs démographiques et sociaux », Représentation du Haut-Karabagh en France. Consulté le 30 octobre 2015.
  3. « Haut-Karabakh: la population de la capitale Stepanakert évacuée », sur RFI,
  4. a b c et d (hy) S. Mkrtchyan, « Ստեփանակերտ », Soviet Armenian Encyclopedia, vol. XI, RSS d'Arménie, Erevan, 1985, p. 124.
  5. (fr) « Découverte des ruines d’une église à Stepanakert », Nouvelles d'Arménie Magazine,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. (en) Svante E. Cornell, Small Nations and Great Powers: A Study of Ethnopolitical Conflict in the Caucasus, Routledge, Londres, 2001, p. 74.
  7. (en) « Former Soviet Union: Carnage in Karabakh », TIME Magazine,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Karabakh: quand la tornade "Smertch" s'abat », sur Courrier international, (consulté le ).
  9. Veronika Dorman, « Au Haut-Karabakh, Stepanakert dans l'angoisse des frappes qui s'intensifient », sur Libération.fr, (consulté le ).
  10. La rédaction, « Crise entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan en direct: plusieurs villes du Karabakh ciblées par des "tirs intensifs", une "opération terrestre a démarré" », sur Var-Matin, (consulté le )
  11. « Haut-Karabagh : les soldats azerbaïdjanais encerclent Stepanakert », sur TV5 Monde,
  12. « Haut-Karabakh : les soldats azerbaïdjanais encerclent Stepanakert », sur TV5MONDE - Informations, (consulté le ).
  13. FRANCE24, « Haut-Karabakh : le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, a hissé le drapeau national à Stepanakert », sur France 24, FRANCE24, (consulté le ).
  14. (en) « Stepanakert, Donostia sign cooperation agreement », Panorama.am,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes