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Les Deux Orphelines (pièce de théâtre)

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Les Deux Orphelines
Illustration de Desroches-Valnay.
Format
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Auteurs
Genre
Lieu
Pays
Œuvre dérivée
Les Deux Orphelines (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Les Deux Orphelines est un drame en 5 actes d’Adolphe d'Ennery et Eugène Cormon créé le au théâtre de la Porte-Saint-Martin.

Adapté par d'Ennery en roman en , il a été publié en feuilleton dans la Nation en puis publié aux éditions Rouff en .

Au XVIIIe siècle, peu avant la Révolution française : l’orpheline Henriette Gérard accompagne Louise, sa sœur adoptive aveugle, à Paris. Les deux jeunes filles espèrent bien trouver un médecin qui guérira Louise de sa cécité. Hélas, Henriette est enlevée par le marquis de Presles, un roué déterminé à en faire son jouet. Louise n’a pas plus de chance que sa sœur : livrée à elle-même, elle tombe dans les mains de la Frochard, une mégère alcoolique qui ne cessera de l’humilier et de la tourmenter pour la forcer à mendier et à chanter dans les rues. Tout commence à s’arranger avec l’intervention du chevalier de Vaudrey et de la comtesse de Linières. Le premier s’est épris d’Henriette qu’il entreprend de sauver tandis que la seconde n’est autre que la mère biologique de Louise.

Distribution originale

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  • Pierre : Taillade.
  • Le comte de Linières : Lacressonnière.
  • Le chevalier de Vaudrey : Régnier.
  • Jacques : Laray.
  • Le marquis de Presles : Fraisier.
  • De Mailly : Renot.
  • D’Estrées : Rolle.
  • Picard : Vollet.
  • Le docteur : Mangin.
  • Martin : Machanette.
  • Lafleur  : Murray.
  • Premier homme du peuple : Emrol.
  • Deuxième homme du peuple : Lansoy.
  • Un chanteur des rues : Émile.
  • Un sergent  : Néraut.
Les Deux Orphelines au théâtre de la Porte-Saint-Martin par Paul Boyer.
Septième tableau : l’affrontement entre Jacques et Pierre.

Jouée au théâtre de la Porte-Saint-Martin récemment reconstruit après l’incendie qui l’avait entièrement détruit lors du siège de Paris, la pièce a connu un succès prodigieux[1]. Casanove, dans la Fantaisie parisienne, exhorte le public en ces termes : « Accourez au théâtre de la Porte-Saint-Martin et savourez en pleurant, dans sa délicieuse amertume, le plat dramatique du jour : Les deux Orphelines[2]. » Cette pièce a en effet constitué « le succès le plus prolongé et très certainement le chef-d’œuvre de l'auteur[3] », et « le boulevard n'avait pas revu, depuis longtemps, pareille fête. », rapporte La Presse illustrée[4]. La pièce a connu deux rappels de la salle entière lors de la première[5]. Après avoir déclaré, en guise de préambule, que « la Porte-Saint-Martin, pour l’annoncer au public, pourrait se pavoiser de mouchoirs en guise de drapeaux », la Presse illustrée enchaine en déclarant que

« M. Dennery et M. Cormon, son très-habile collaborateur, viennent de nous donner, avec les Deux Orphelines, le drame le mieux fait et le plus touchant qu’ils aient produit peut-être dans toute leur carrière. L’intrigue, terriblement compliquée, se déroule avec une clarté parfaite ; ses péripéties se tiennent et s’enchaînent ; il y a de l’ordre dans son mouvement et de la liaison dans les mille fils entre-croisés de sa trame. L’intérêt monte de scène en scène, sans jamais faiblir, jusqu’à son point culminant. Ajoutez à ce métier consommé une action poignante qui vise au cœur et qui le frappe à tout coup. Les auteurs jouent des cordes sensibles du public, comme un virtuose des touches d’un clavier[4]. »

Ayant fait l’objet d’une adaptation à New York[6], la première a eu lieu le . Après avoir payé les 720 $ de droits d’auteur réclamés par d’Ennery, le directeur n’avait pas hésité à envoyer son régisseur à Paris pour reproduire, fidèlement et les décors et les costumes. La pièce a remporté un tel succès que l’actrice américaine Kate Claxton (en)[7] est devenue, en quelque sorte, dépendante du rôle de Louise, l’orpheline aveugle, pour une bonne partie de sa carrière. Son rôle l’avait rendue si populaire qu’elle a dû acheter les droits de la pièce à Palmer et la jouer en tournée pendant plusieurs décennies[8].

Adaptations

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Les Deux Orphelines à l’affiche de l’Union Square Theatre de la 14e Rue à Manhattan.

Le roman a inspiré seize adaptations dont une à l'opéra et quinze cinématographiques, principalement au temps du cinéma muet, dont notamment celle de D. W. Griffith en et de Riccardo Freda en  :

Notes et références

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  1. « Porte-Saint-Martin (Théâtre de la) », dans Berthelot, Hartwig Derenbourg et al., La Grande encyclopédie : inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts par une société de savants et de gens de lettres, t. 27, Paris, H. Lamirault, 1886-1902, 1200 p. (OCLC 1361155929, lire en ligne), p. 363.
  2. Casanove, « Revue dramatique », La Fantaisie parisienne : littérature, théâtre, musique et modes, Paris, vol. 6, no 2,‎ , p. 9 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  3. « Porte-Saint-Martin (Théâtre de la) », dans Berthelot, Hartwig Derenbourg et al., La Grande encyclopédie : inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts par une société de savants et de gens de lettres, t. 14, Paris, H. Lamirault, 1886-1902, 1199 p. (OCLC 1361155929, lire en ligne), p. 114.
  4. a et b « Théâtres : Porte-Saint-Martin : Les Deux Orphelines », La Presse illustrée, Paris, no 306,‎ , p. 7 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  5. Gérome, « Bien souvent… », L’Univers illustré, Paris, Levy, vol. 17, no 985,‎ , p. 86 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  6. (en) Peter Brooks, « Body and Voice in Melodrama and Opera », dans Victor Brombert, Stirling Haig, Resonant Themes : Literature, History, and the Arts in Nineteenth- and Twentieth-Century Europe, Chapel Hill, U of North Carolina Press, , 213 p. (ISBN 978-1-46964-561-2, OCLC 1037946579, lire en ligne), p. 95-111.
  7. Kate Claxton (d) Voir avec Reasonator
  8. (en) David R. Beasley, McKee Rankin and the Heyday of the American Theater, Waterloo, Wilfrid Laurier Univ. Press, , xvii, 520 (ISBN 978-0-88920-390-7, OCLC 248639558, lire en ligne), p. 131.

Liens externes

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