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Letizia Bonaparte

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Letizia Bonaparte
Description de cette image, également commentée ci-après
Letizia Bonaparte en robe de cour, peinture de Robert Lefèvre (1813).
Biographie
Titulature Altesse impériale
Madame mère
Dynastie Maison Bonaparte
Nom de naissance Maria Letizia Ramolino
Naissance
Ajaccio, Drapeau de la République de Gênes République de Gênes
Décès (à 85 ans)
Rome,  États pontificaux
Sépulture Chapelle impériale d'Ajaccio
Père Gian Girolamo Ramolino
Mère Angela Maria Pietra-Santa
Conjoint Charles Bonaparte
Enfants Napoleone Buonaparte (d) (1764)
Maria Anna Buonaparte (d) (1767)
Joseph Bonaparte (1768)
Napoléon Bonaparte (1769)
Maria Anna Bonaparte (1770)
Maria Anna Bonaparte (d)(1771)
Un fils mort-né
Lucien Bonaparte
Élisa Bonaparte
Louis Bonaparte
Un fils mort-né
Pauline Bonaparte
Caroline Bonaparte
Jérôme Bonaparte

Description de l'image Blason fam fr Bonaparte ornamented.svg.

Letizia Bonaparte, née Maria-Letizia Ramolino le à Ajaccio et morte le à Rome, est la mère de Napoléon Ier, connue sous son titre de « Madame Mère »[Note 1]. Elle fut au total la mère de sept souverains (un empereur, trois rois, un prince, une reine et une grande-duchesse) et la grand-mère d'un empereur, Napoléon III.

Elle est la fille de Jean-Jérôme Ramolino (capitaine dans l'armée génoise puis inspecteur général des Ponts et Chaussées de l'île de Corse)[1],[2] et d'Angela-Maria Pietra-Santa, issue d'une famille noble originaire de Sartène[réf. nécessaire].

La famille Ramolino est originaire d’Italie mais établie en Corse depuis au moins 250 ans, et serait issue des comtes de Coll'Alto[réf. nécessaire] ; le premier Ramolino établi à Ajaccio avait épousé la fille d'un doge de Gênes, et reçut de cette République de grandes distinctions[3].

Mariage et enfants

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Charles Bonaparte a dix-huit ans quand son oncle lui fait épouser le Letizia Ramolino âgée de treize ans[4]. Le mariage a été approuvé par Paoli qui y voit une alliance de clan utile. La jeune femme rapidement mère et réputée pour sa beauté (en particulier auprès du comte Marbeuf le représentant français qui la fréquente assidûment) est présente aux côtés de son époux, dans la résistance des Corses contre la république génoise en mai 1768, au cours de la guerre d’indépendance. Elle le suit à cheval dans ses expéditions, même pendant sa grossesse de Napoléon. Le , lors de la retraite de Ponte-Novo, enceinte de Napoléon, la légende prétend qu'elle aurait répété plusieurs fois, dans l’ascension du Monte Rotondo, où les patriotes corses avaient trouvé refuge : « Il sera le vengeur de la Corse ! »[5].

Le Sacre de Napoléon () peint par David (musée du Louvre).
Gros plan du Sacre de Napoléon, devant sa mère, en réalité absente.

Après l’échec décisif de la bataille de Ponte-Novo le , elle se retire avec son mari sur le sommet du Monte Rotondo, ayant reçu du comte de Vaux des passeports pour se rendre à Ajaccio. Ses larmes et les supplications de Lucien Bonaparte, archidiacre d’Ajaccio, oncle de son mari, font renoncer celui-ci au dessein qu’il avait formé de suivre Paoli dans son exil.

Napoléon naît le à Ajaccio, une légende rapportée par Las Cases (chroniqueur le plus proche de Napoléon) voulant que cette naissance ait eu lieu sur un tapis représentant César[6]. Une rumeur défendue notamment par Hervé le Borgne et Edmond Outin[7],[8], a fait du comte de Marbeuf, d'après une supposée liaison adultérine avec Letizia, le père de Napoléon Bonaparte qui, serait né, non à Ajaccio, mais à Sainte-Sève dans le Finistère, où Letizia aurait suivi Marbeuf en . Cette hypothèse est démentie par les analyses ADN[9]. Par ailleurs, pour Jean Tulard « on est dans l'invraisemblance » car il n'est pas possible que le séjour de Letizia en Bretagne n'ait pas été documenté[10]. L'influence de Marbeuf qui aurait protégé Napoléon en le faisant entrer à l'école de Brienne et le ralliement des Bonaparte à la France améliorent la position de la famille.

La famille Bonaparte connait la pauvreté au décès de Carlo-Maria en 1785. Seule l'entrée dans le métier des armes de son second fils Napoléon, permet à la famille de renouer avec un semblant de prospérité. En 1793, elle doit fuir la Corse insurgée et s'installer à Marseille dans l'hôtel de Cipières. De cette époque, Letizia conserve un goût certain pour l'austérité et l'économie[Note 2].

Mère d'empereur

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Madame Mère peint par François Gérard.

Un tel caractère ne peut s'entendre avec l'extravagante Joséphine de Beauharnais que le futur Empereur des Français épouse en 1796. Contrairement à ce que peut laisser croire le célèbre tableau de David, sur lequel elle figure, Maria Letizia n'assiste d'ailleurs pas au sacre de son fils en 1804, en raison de leurs désaccords sur son mariage et son couronnement. Pour autant, elle est élevée, par décret du , au rang d'altesse impériale et de Madame Mère. Vivant loin de la cour, elle s'installe au château de Pont-sur-Seine, offert par son fils, et demeure à l'Hôtel de Brienne lors de ses rares visites à Paris.

Profondément religieuse, elle se met sous la protection du Pape lors des exils napoléoniens et s'installe à Rome, d'abord au palais Falconieri chez son demi-frère le cardinal Joseph Fesch, puis au palais Rinuccini. Le général Bertrand, devant la santé déclinante de Napoléon, lui écrit une lettre lui demandant de faire venir un médecin et un prêtre à Sainte-Hélène. Croyant que son fils a quitté Sainte-Hélène par suite d’une intervention divine (Madame Mère et le cardinal Fesch, cloîtrés et atteints de mysticisme, sont sous l'influence d'une voyante autrichienne), elle refuse l'envoi d'hommes de qualité, n'y dépêchant qu'un vieil abbé corse hémiplégique, Antoine Bonavita, accompagné de l'ignorant abbé Vignali et du médecin François Antommarchi qui débarquent dans l'île le [11].

C'est à Rome qu'elle apprend la mort de son fils Napoléon le . Elle y survit quinze ans, pour décéder le , à l’âge de 85 ans. Enterrée à Corneto, sa dépouille sera transférée à Ajaccio en 1851, puis, dans cette même ville, en 1860 à la Chapelle impériale récemment construite, sur l'ordre de Napoléon III, son petit-fils[Note 3].

Elle est à l’origine de l’expression « Pourvu que ça dure ! », qu’elle employait en évoquant les victoires de son fils, Napoléon Ier (« Pourvou qu'ça doure ! » disait-elle avec l'accent corse)[12].

Descendance

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Elle donne à Charles Bonaparte quatorze enfants dont huit survivent (trois meurent en bas âge et trois à la naissance)[13] :

Album de famille

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  • Lycée Laetitia Bonaparte, à Ajaccio.

Représentations dans la culture

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Télévision

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Notes et références

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  1. Ce titre inhabituel en apparence est issu de l'Ancien Régime et s'appliquait à la mère d'un souverain qui ne portait pas le titre de reine (cas de la mère de François Ier par exemple.)
  2. « […] Mon cousin racontait que son patron, homme en 1818 de près de quatre-vingts ans, se rappelait le temps où la maman Bonaparte, la mère Lajoie (Letitia), comme l'appelaient les émigrés, était à Marseille avec ses trois filles : Élisa, Pauline et Caroline, tenant une maison où, moyennant un écu de Brabant ou une piastre à colonne, on faisait mettre à l'Élisa et à la Pauline l'habit sans couture […] » Gustave Revilliod : lettre à Louis-Étienne Jousserandot, 9 février 1872, publiée dans Lettres d'un inconnu bien connu (Genève, 1883).
  3. La dépouille de son demi-frère, le cardinal Fesch sera également transférée à la Chapelle impériale au même moment, celle de son époux Charles Bonaparte n'y sera transférée que 90 ans plus tard, en 1951.
  4. D'après le Dictionnaire Napoléon (sous la direction de Jean Tulard). Cependant, dans ses Mémoires domestiques de la famille Buonaparte, Charles Bonaparte indique que son premier enfant avec Maria Letizia Ramolino, était une fille : « […] je partis pour Rome […], laissant ma femme enceinte d'une fille qui est morte. » Ces mémoires ont été traduits de l'italien et publiés pour la première fois en 2002 dans l'ouvrage de Dorothy Carrington, Portrait de Charles Bonaparte (Cahors, 2002).

Références

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  1. Bonaparte Letizia (1749-1836), Mère de Napoléon Ier
  2. Hyppolyte Larrey, Madame Mère (Napoleonis Mater) avant 1750
  3. Decaux 1951, p. 12.
  4. Friedrich Max Kircheisen, Napoléon, Plon, , p. 3
  5. André Castelot, Bonaparte
  6. Duhourcau 1933, p. 44.
  7. Edmond Outin dans Napoléon fils du comte Marbeuf, 2006
  8. Herve Le Borgne dans Napoléon Breton ?, 2008
  9. (en) Gérard Lucotte, Thierry Thomasset et Peter Hrechdakian, « Haplogroup of the Y Chromosome of Napoléon the First », Journal of Molecular Biology Researc, vol. 1, no 1,‎ , p. 12-19 (ISSN 1925-430X, lire en ligne)
  10. Notice « Marbeuf » dans : Jean Tulard, Dictionnaire amoureux de Napoléon 2012
  11. Michel Vergé-Franceschi, Napoléon, une enfance corse, éd. Larousse, 2009
  12. Petit Larousse de l'histoire de France.
  13. Duhourcau 1933, p. 34.
  14. D'après une lettre du capitaine Ristori à un ami, l'ex-intendant Colla de Pradine, datée du 27 septembre 1779, publiée en partie par Paul Bartel, le Figaro Littéraire du . Dorothy Carrington date cette lettre du 17 août.

Bibliographie

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Liens externes

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Articles connexes

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