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Maurice Tourneur

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Maurice Tourneur
Description de cette image, également commentée ci-après
Maurice Tourneur en 1920, photographié par Fred Hartsook.
Nom de naissance Maurice Félix Thomas
Naissance
Paris, France
Nationalité Drapeau de la France Française
Décès (à 85 ans)
Paris, France
Profession Réalisateur

Maurice Félix Thomas dit Maurice Tourneur, né le dans le 17e arrondissement de Paris[1] et mort le dans le 16e arrondissement de la même ville[2], est un réalisateur français, figure majeure du cinéma muet, tant en France qu'aux États-Unis.

Après des débuts en tant que graphiste et illustrateur, il se tourne vers le cinéma au début des années 1910. Ses premiers films, réalisés en France, révèlent déjà un talent certain pour la mise en scène et une sensibilité à l'esthétique visuelle. Attiré par l'effervescence du cinéma américain, il s'installe à Hollywood au milieu des années 1910 où il réalise de nombreux films qui le propulsent au rang des grands cinéastes de son époque. Ses adaptations de romans populaires, tout comme ses œuvres plus personnelles, sont marquées par un style visuel riche et une exploration de thèmes souvent mélancoliques ou fantastiques. Ses films, tels que Trilby (1915) ou L'Oiseau bleu (1918), sont salués par la critique et le public.

Son retour en France, après la Première Guerre mondiale, coïncide avec une période de transition pour le cinéma. Il réalise quelques films en France, mais les succès commerciaux se font plus rares. L'avènement du cinéma parlant marque un tournant dans sa carrière. Bien qu'il continue à travailler, il ne retrouvera jamais tout à fait la gloire de ses années hollywoodiennes.

Son cinéma se distingue par une grande richesse visuelle, une maîtrise de la mise en scène et une capacité à créer des atmosphères particulières. Il a su tirer parti des possibilités offertes par le cinéma muet pour explorer des thèmes complexes et créer des images marquantes. Son influence se fait encore sentir aujourd'hui, notamment auprès des cinéastes qui s'intéressent à l'expressionnisme et au cinéma gothique.

Malgré son importance dans l'histoire du cinéma, son œuvre a longtemps été méconnue du grand public. Ce n'est que récemment que ses films ont fait l'objet de nouvelles restaurations et de rééditions, permettant ainsi aux cinéphiles de redécouvrir l'un des plus grands cinéastes de sa génération.

Fils d'un bijoutier de Belleville, Maurice Tourneur étudie au Lycée Condorcet, où il se lie d'amitié avec Francis Jourdain. Puis il commence sa vie professionnelle comme graphiste et illustrateur de magazines dans sa jeunesse. Après s'être engagé dans une unité d'artillerie française en Afrique du Nord, il devient, à son retour, assistant du sculpteur Auguste Rodin, puis celui du peintre Puvis de Chavannes. Attiré par le théâtre, plusieurs personnes de sa famille font partie d'une troupe[3], il devient acteur, croise la route de la tragédienne Réjane et la suit dans sa tournée en Amérique du Sud. Il intègre ensuite la compagnie d'André Antoine. En 1904, il épouse la comédienne Fernande Petit dite Fernande Van Doren[4],[5] (1877-1964), dont il aura un fils, le futur Jacques Tourneur. Jusqu'en 1911, il met en scène près de 400 pièces de théâtre.

Dès 1912 il s'intéresse au cinéma, devient l'assistant de son ami Émile Chautard puis passe à la réalisation. Pour la Société Française des Films et Cinématographes Éclair il tourne Figures de cire, Les Gaîtés de l'escadron, Fille de pirates. Maniant bien la langue anglaise, il est envoyé en 1914 par Éclair aux États-Unis. À cette époque la World Pictures, considère Tourneur comme le meilleur cinéaste du moment. En 1918, il fonde sa propre maison de production. Il divorce de sa première femme en 1923 et épouse l'actrice Louise Lagrange.

Revenu en France à l'avènement du parlant, après plusieurs déconvenues sur ses derniers films américains[6], il tourne jusqu'en 1948. Victime d'un accident d'auto, devenu paraplégique, il se met à l'écriture de romans policiers.

À sa mort en 1961 à l'âge de 85 ans, il est enterré au cimetière du Père-Lachaise (71e division).

Il fait partie des très rares artistes français à avoir été honorés par une étoile au Hollywood Walk of Fame à Los Angeles.

Filmographie

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Cinéma muet

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États-Unis

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  • 1928 : L'Équipage, dernier film muet de Tourneur, tourné lors de son retour en France, commencé avant son départ en Allemagne pour le tournage de Le Navire des hommes perdus, mais achevé après celui-ci.

Cinéma parlant

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Notes et références

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  1. Archives de Paris 16e, acte de naissance no 294 année 1876 (vue 23/31) (avec mentions marginales des mariages et du décès)
  2. Archives de Paris 16e, acte de décès no 987, année 1961 (vue 10/10)
  3. Sa sœur Yvonne dite Yvonne Mirval et son frère Robert dit Robert Tourneur étaient tous deux acteurs.
  4. Acte de mariage n° 213 (vue 17/31). Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 10e arrondissement, registre des mariages de 1904.
  5. Elle tournera sous la direction de son mari, soit sous son nom de naissance soit sous son nom de scène.
  6. En 1929, Tourneur se fâche avec Irving Thalberg sur le tournage de L'Île mystérieuse, film repris par Benjamin Christensen puis finalement terminé par Lucien Hubbard.

Bibliographie

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  • Harry Waldman. Maurice Tourneur: The Life and Films, McFarland, 2001, (ISBN 9780786409570)
  • Christine Leteux, Maurice Tourneur, Réalisateur sans frontières, La Tour verte, 2015, (ISBN 978-2-917-819-33-3)
  • Eric Bonnefille, Maurice Tourneur, Une vie au long cours, L'Harmattan, 2017, (ISBN 978-2-343-12373-8)

Liens externes

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