Te decet laus
Le Te decet laus est une brève hymne religieuse dont le texte fut composé par saint Benoît de Nursie au VIe siècle.
Caractéristique
Il s'agit de l'une des trois hymnes catholiques et anciennes en prose dans la tradition de l'Église, avec les Gloria in excelsis Deo et Te Deum, alors que d'autres sont les hymnes versifiées[1].
Au contraire des deux autres, l'auteur de celle-ci fut bien identifié. Inspiré par la liturgie byzantine, saint Benoît de Nursie († 547) avait composé ce texte[1],[2] et fixé son usage dans sa règle de saint Benoît, établie vers 530. L'hymne grecque serait elle-même originaire de la liturgie synagogale du matin de Chabbat[2].
C'est également une doxologie, louange à la sainte Trinité.
Usage dans la liturgie
Auprès des monastères, l'hymne Te decet laus sert de conclusion de l'office solennel des vigiles (matines) du dimanche et des fêtes, à la suite de la lecture de l'Évangile et juste avant l'oraison du jour, puis l'office de laudes[3]. Il s'agit donc d'une tradition depuis le VIe siècle.
« Après le quatrième répons commencera l'hymne Te Deum laudamus, laquelle étant terminée, l'abbé lira la leçon de l'Évangile, tous se tenant debout avec respect et crainte religieuse, et à la fin tous répondront Amen. Et aussitôt l'abbé entonnera l'hymne Te decet laus. Et la bénédiction étant donnée, ils commenceront l'office du matin. »
— Règle de saint Benoît, chapitre XI Comment célébrer les vigiles du dimanche (vers 530)[4]
Texte
Texte en latin[3],[2]
Te decet laus,
te decet hymnus ;
tibi gloria Deo Patri, et Filio,
cum Sancto Spiritu
in sæcula sæculorum.
Amen.
Traduction[3]
À vous revient la louange,
à vous convient l'hymne ;
à vous gloire, à Dieu le Père, et au Fils,
et au Saint-Esprit,
dans tous les siècles des siècles.
Ainsi soit-il.
Mélodies
De nos jours, les deux versions de mélodies sont connues.
D'une part, il s'agit d'un chant grégorien authentique qui est donné pour le Temps pascal[2],[1] : [lire en ligne] (notation grégorienne)
D'autre part, une adaptation de celui-ci fut exécutée par les Mauristes au XVIIe siècle[2],[1] : [lire en ligne] (notation à gros carrés)
(Il ne faut pas suivre les épisèmes vertical et horizontal ainsi que le point mora (|, — et •), invention au début du XXe siècle, qui furent supprimés dans les éditions critiques[5].)
Voir aussi
- Gloire à Dieu, Te Deum
- Hymne religieux, Chant grégorien
- Règle de saint Benoît, Liturgie des Heures
- Benoît de Nursie
Liens externes
Notes et références
- Marie-Emmanuel Pierre, Cantabo Domino, Cours de chant grégorien, p. 176 - 178, Abbaye Saint-Michel de Kergonan, Plouharnel 2005
- Daniel Saulnier, Le chant grégorien, p. 107, Abbaye Saint-Pierre de Solesmes, 2003
- Psautier latin-français du bréviaire monastique, p. 107, Société de Saint-Jean-L'Évangéliste, Paris - Tournai - Rome 1938, réimpression par les Éditions Sainte-Madeleine, 2003
- Ainsi que chapitre XIV « Aux fêtes des Saints et à toutes les solennités, on fera cet office comme nous l'avons réglé pour le dimanche. » ; traduction de Prosper Guéranger, p. 39 - 40 et 42, Abbaye Saint-Pierre de Solesmes, réimpression 2007
- http://palmus.free.fr/Article.pdf p. 12 - 13