Prise du Peñon d'Alger (1529)
Date | |
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Lieu | Alger, Algérie |
Casus belli | Volonté d'écarter toute menace espagnole |
Issue | Victoire ottomane |
Changements territoriaux | Prise du Peñon par les Ottomans |
Régence d'Alger |
Khayr ad-Din Barberousse |
2 000 janissaires | 200 soldats |
inconnues | 175 morts 25 prisonniers |
Guerres hispano-algériennes
La prise du Peñon d'Alger s'est déroulé le quand Khayr ad-Din Barberousse, a fait tomber la forteresse espagnole du Peñon qui était implantée sur un îlot face à la ville d'Alger.
Barberousse est doté d'une artillerie solide ; il fait battre le fort pendant vingt deux jours. Les Espagnols répliquent par des coups d'artillerie sur la ville qui subit des dommages. Finalement, les soldats de Kheireddine finissent par investir le fort le [1].
Contexte
En 1510, les Espagnols s'étaient installés sur une petite île en face d'Alger et contraignaient le dirigeant local Sālim al-Tūmī a accepter leur présence par un traité et payer un tribut[2]. Des fortifications ont été construites sur l'îlot, et une garnison de 200 hommes a été établie[3]. Sālim al-Tūmī a dû se rendre en Espagne pour prêter serment d'obéissance à Ferdinand d'Aragon[3].
En 1516, cependant, l'émir d'Alger Sālim al-Tūmī invita les frères corsaires Arudj et Khayr ad-Din Barberousse afin d'expulser les Espagnols. Arudj, avec l'aide de troupes ottomanes[2], est venu à Alger, et a ordonné l'assassinat de Sālim, celui-ci complotait avec les Espagnols afin d'assassiné Arudj, et expulsé les pirates[4], et a saisi la ville. Des expéditions espagnoles ont été réalisées pour reprendre la ville, d'abord en 1516 sous Don Diego de Vera, puis en 1519 sous Don Ugo de Moncada, mais les deux expéditions furent un échec total[3].
Khair ad-Din, succéde à Arudj après que ce dernier eut été tué en bataille contre les Espagnols lors de la bataille de Tlemcen en 1518. La capture d'Alger en 1516 est rendue possible grâce au soutien du sultan ottoman Sélim Ier. Ce soutien cesse avec la mort du sultan Sélim en 1520, ce qui a amené Barberousse à perdre la ville au profit d'un chef kabyle local en 1524[3], et à se retirer vers son fief à Djidjelli[5].
Considérée par Barberousse comme une « épine au cœur des Algérois »[6], cette forteresse gênait les mouvements navals autour de la capitale de l’État des Barberousse. L'essor de la marine algéroise nécessite de supprimer cette menace. Le préside espagnol est lui en mauvaise posture
Reconquête
Quand Soliman le Magnifique déclare la guerre à Ferdinand de Habsbourg en janvier 1529, il souhaite mener l’offensive dans la Méditerranée occidentale et choisit donc de renouveler le soutien ottoman à Barberousse[7].
Barberousse reçoit de l'Empire ottoman 2 000 janissaires, de l'artillerie et un soutien financier important[5]. Grâce à la corruption, Barberousse obtient le ralliement du cheikh d'Alger[5]. Après avoir pris la ville , Barberousse commença alors à assiéger El Peñón de Argel, la forteresse espagnole à l'entrée du port. Après 22 jours de tirs d'artillerie, Don Martin de Vargas s'est finalement rendu le 29 mai 1529, avec seulement 25 survivants, et sans avoir reçu l'aide de l'Espagne péninsulaire[3],[5]. Vargas a été condamné à mort, la forteresse a été démantelée, et la pierre a été utilisée pour construire une digue. Barberousse utilisa ses esclaves chrétiens comme main d'œuvre[3],[5].
Conséquences
Au cours des années suivantes, Barberousse fit d'Alger une base majeure afin de lancer des raids[8]. L'immense expédition d'Alger a été entreprise par Charles Quint en 1541 pour reprendre Alger, mais cela a également été un lourd échec[3]. Alger est resté pendant trois siècles sous domination ottomane, jusqu'à l'expédition d'Alger de 1830[2].
Notes et références
- Kaddache 2009, p. 354.
- Ring, p. 54.
- Houtsma, p. 258.
- Meynier 2010, p. 313.
- Garnier 2008, p. 20.
- Mouilleseaux et Lassus 1962, p. 162.
- Garnier 2008, p. 19-20.
- Garnier 2008, p. 21.
Annexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Martijn Theodoor Houtsma, E.J. Brill's first encyclopaedia of Islam, 1913-1936.
- Édith Garnier, L'Alliance impie, Éditions du Félin, (ISBN 978-2-86645-678-8, lire en ligne).
- Mahfoud Kaddache, L'Algérie des Algériens, Alger, EDIF2000, (1re éd. 1982), 786 p. (ISBN 978-9-961-96621-1).
- Gilbert Meynier, L’Algérie, cœur du Maghreb classique : De l’ouverture islamo-arabe au repli (698-1518), Paris, La Découverte, , 358 p. (ISBN 9782707152312).
- Louis Mouilleseaux et Jean Lassus, Histoire de l'Algérie : Textes de Jean Lassus (o.fl.a.)., Imprimeries Oberthur pour le compte des Productions de Paris, (lire en ligne).
- Trudy Ring, International Dictionary of Historic Places: Middle East and Africa.