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Paul-Émile Sarradin

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Paul-Émile Sarradin
Fonctions
Maire de Nantes

(9 ans)
Prédécesseur Hippolyte-Étienne Etiennez
Successeur Joseph Canam
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Nantes (Loire-Atlantique)
Date de décès
Nationalité Française

Paul-Émile Sarradin

Paul-Émile Sarradin, né le à Nantes[1], mort en 1909, est un industriel et un homme politique français, maire de Nantes de 1899 à 1908, issu d'une famille de parfumeurs présente à Nantes dès 1781.

Biographie de Paul-Emile Sarradin

Paul-Emile est le fils d'Emile Sarradin et le petit-fils de Paul Sarradin, fondateur de l'entreprise nantaise.

Formation

Il fait des études classiques dans une institution privée jusqu'à la 3ème, puis entre à l'Ecole primaire supérieure de Nantes, créée en 1833 et à laquelle son directeur Arsène Leloup donne une orientation fortement professionnelle[2] et non pas au collège royal.

Il fait un apprentissage chez un parfumeur parisien, puis revient à Nantes où, le 26 avril 1851, il épouse Clémentine Villemin[3], fille d'un horloger nantais (place Royale)[4].

Chef d'entreprise

Paul-Emile Sarradin succède à son père Emile à la tête de l'entreprise, qu'il oriente vers la production du savon, notamment le savon pour bébé, puis vers la production de cosmétiques divers (dentifrice, mousse à raser, teinture de cheveux...) avec un produit particulièrement connu à l'époque : la Frizoléine[5]. Un autre produit remarqué est le parfum Stella Violetta. Il ouvre aussi un magasin à Paris (rue d'Enghien).

Il est aussi directeur de la Caisse d'épargne à partir de 1876[6].

Homme politique

En 1881, il cède la direction de l'entreprise à son frère et se tourne ensuite vers l'activité politique et le journalisme. Il participe à la fondation d'un journal républicain modéré, Le Progrès de Loire-Inférieure, dont il sera administrateur jusqu'en 1896. Ce journal se veut concurrent du Phare de la Loire de George Schwob, plus radical. En 1896, il cède la direction à François Salières, fondateur du Populaire.

Dans la municipalité d'Hippolyte-Étienne Etiennez, il est premier adjoint à partir de 1896[7].

Maire de Nantes

À la suite de la démission pour raisons de santé du maire, Paul-Emile Sarradin est élu à sa place le 7 mai 1899, par 18 voix contre 16 blancs. Il est réélu le 20 mai 1900, après les élections municipales des 6 et 13 mai, par 24 voix contre 4 blancs et 7 abstentions, et de nouveau après les élections des 1er et 8 mai 1904 (18 voix contre 18 blancs).

Réalisations

Durant ses mandats, il poursuit l'extension du réseau d'égouts et du service des Eaux, avec, en particulier, la construction du réservoir de la Contrie sur le territoire de Chantenay, dont l'inauguration a lieu en 1904[8].

Il installe la Bibliothèque municipale dans ses locaux de la rue Gambetta et crée le bâtiment des Archives municipales. Durant son mandat est créée l'Ecole des Beaux-Arts.

L'Exposition 1904 et le Village noir

L'année 1904 est marquée par la présence à Nantes pendant plusieurs mois, dans le cadre de l'Exposition de Nantes 1904, d'une exposition Le Village noir, organisé par l'entrepreneur de spectacle Jean-Alfred Vigé, assisté par le Sénégalais (citoyen français de Gorée) Jean Thiam[9]. Le village est installé sur l'esplanade du Champ-de-Mars et est animé par "120 indigènes". Le journal royaliste L'Espérance du peuple réagit en souhaitant que le maire place cette attraction plutôt là où il habite, cours Delorme (actuel boulevard Guist'hau).

L'annexion de Chantenay et de Doulon

Le principal aspect de son administration est la préparation de l'annexion des communes de Chantenay et de Doulon. Â partir de 1900, la municipalité Sarradin se trouve en conflit avec celle de Chantenay, dirigée par Paul Griveaud, radical allié avec les socialistes. L'inauguration de la Contrie donne lieu à des actes d'hostilité symbolique : installation d'un "poteau frontière" entre les deux communes, refus d'inviter le maire de Chantenay… seul les représentants de l'opposition chantenaysienne avaient été conviés à la cérémonie[8]

L'annexion devient effective après le vote de la loi du .

Les conseils municipaux des trois communes sont alors dissous et c'est le secrétaire général de la préfecture de Loire-Inférieure, Joseph Canal, qui fait fonction de maire pendant environ un mois et demi, en présidant la Délégation spéciale chargé de la gestion courante. Les élections de 1908 ayant donné la victoire aux radicaux, Gabriel Guist'hau devient maire.

Paul-Émile Sarradin est également le fondateur, en 1907, de l'Association des maires de France, dont il est le premier président.

Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur le 30 juin 1901.

La famille Sarradin

Le premier Sarradin présent à Nantes est Paul, venu de Vendôme et fondateur du magasin de parfums et de savons de toilette situé rue de la Fosse (1781).

Son fils Emile, né en 1800 et mort en 1896, prend sa succession à la tête de l'entreprise ; membre du Comité républicain sous le Second Empire, il fait partie du conseil municipal à majorité républicaine élu en août 1870 ; par la suite, il est adjoint au maire de Waldeck-Rousseau, Lechat et Brissonneau (1871-72 et 1874-1881).

Les frères de Paul-Emile (fils du précédent) :

  • Eugène-Stanislas, né en 1828, dirige l'entreprise lorsque Paul-Emile se tourne vers d'autres occupations ;
  • Amédée, né en 1838, élève du lycée, reçu à l'École normale supérieure, agrégé de Lettres, est ensuite professeur dans différentes villes, dont Nantes.

Hommages

  • place Emile Sarradin à Nantes (quartier Monselet)

Notes et références

  1. Kahn et Landais, 1992.
  2. L'EPS devient Ecole professionnelle municipale en 1841 et est à l'origine, entre autres, du lycée Gaspard-Monge-la Chauvinière
  3. Clémentine Eugénie Louise Villemin. Cf. Livre doré, 2, page 20.
  4. Cozic et Garnier, tome 2, page 38.
  5. Affiche sur le site du Conseil Général : [1]
  6. Livre doré, 2, page 23.
  7. Livre doré, 2, page 15.
  8. a et b La Contrie stocke l'eau de la ville depuis un siècle - Archives municipales de Nantes - pages 26 et 27
  9. Cf. Alain Croix dir., Nantais venus d'ailleurs, Histoire des étrangers à Nantes des origines à nos jours, Nantes-Histoire/Presses universitaires de Rennes, 2007, pages 187-192. Jean Thiam, de religion musulmane, appartient à la caste des "bijoutiers-griots" de l'ethnie wolof ; c'est par ailleurs un grand propriétaire foncier, conseiller municipal de Gorée en 1904. Dans le village, outre un rôle de codirigeant, il tient un atelier de bijouterie.

Voir aussi

Bibliographie

  • René Blanchard, Le Livre doré de l’hôtel-de-ville de Nantes, Supplément 2, Imprimerie Salières, 1901, pages 19-25.
  • Fernand Soil, Le Livre doré de l’hôtel-de-ville de Nantes, Supplément 3, Imprimerie du Commerce, 1958, pages 11-14.
  • Claude Kahn et Jean Landais, Nantes et les Nantais sous le Second Empire, Ouest Editions, 1992, [ISBN 2908261928]. Fiche biographique page 289.Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jean Guiffan, Joël Barreau et Jean-Louis Liters, dir., Le Lycée Clemenceau. 200 ans d'histoire, Nantes, Editions Coiffard, 2008, pages 450 (fiche biographique). [ISBN 9782910366858].

Liens externes

  • Site du Conseil général, exposition L'Aventure industrielle en Loire-Inférieure : [2]Document utilisé pour la rédaction de l’article