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« Renaud » : différence entre les versions

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{{En-tête label|AdQ|année=2008}}
{{Autre1|le chanteur français}}
{{voir homonymes|Renaud (homonymie)}}
{{Infobox Musique (artiste)
{{autre|les autres membres de la famille|Famille Séchan}}
| charte = vocal
{{Infobox Musique (artiste)
| nom = Renaud
| charte = chanteur
| nom naissance = Renaud Séchan
| nom alias = Le chanteur énervant
| nom = Renaud
| image = [[Image:Renaud 5.jpg|300px]]
| image = Renaud, 2017 (cropped).jpg
| légende = Renaud en concert à [[la Cigale]] le {{date|29|septembre|2007}}.
| légende = Renaud en 2017.
| nom de naissance = Renaud Pierre Manuel Séchan
| nationalité = {{France}}
| naissance = {{date|11|mai|1952}}<br />[[Paris]], {{France}}
| date de naissance = {{date de naissance|11|mai|1952|âge=oui}}
| lieu de naissance = [[15e arrondissement de Paris|{{15e|arrondissement}} de Paris]] ([[France]])
| décès =
| genre = [[Chanson française]], [[pop rock]], [[musique folk|folk]]
| décès lieu =
| instrument = [[Chant]], [[guitare]], [[accordéon]], [[harmonica]]
| années actives = Depuis [[1975 en musique|1975]]
| genre = [[chanson|chanson française]]
| années actives = Depuis [[1968 en musique|1968]]
| label = [[Polydor]] <small>(1975-1983)</small><br>[[Virgin Records|Virgin]] <small>(1985-2015)</small><br>[[Warner Music France|Warner]] / [[Parlophone (label)|Parlophone]] <small>(Depuis 2016)</small><br>[[Ceci-Cela]] <small>(1985-2012)</small><br>Couci Couça <small>(Depuis 2009)</small><ref>{{Lien web | titre=Présentation de la société COUCI COUCA | url=http://www.societe.com/societe/couci-couca-512373309.html | site=Société.com | consulté le=13 avril 2016}}.</ref>
| label = [[Polydor]] <small>(1975-1983)</small><br>[[Virgin Records|Virgin]]
| site web = [http://www.renaud-lesite.fr/ renaud-lesite.fr]
| entourage = [[Olivier Séchan]]<br>[[Thierry Séchan]]<br>[[Romane Serda]]
| instrument = [[guitare]]
| logo = Renaud signature.svg
| type voix =
| profession = [[auteur-compositeur-interprète]]<br> [[acteur]] <small>(occasionnel)</small>
| site officiel = [http://www.rougesang.fr/ www.rougesang.fr]<br> [http://www.myspace.com/renaudrenard myspace.com/renaudrenard]
}}
}}


'''Renaud Séchan''' dit '''Renaud''' est un [[auteur-compositeur-interprète]] [[France|français]] né à [[Paris]] le {{date|11|mai|1952}}.
'''Renaud Séchan''', [[Nom de scène|dit]] '''Renaud''', né le {{date de naissance|11|mai|1952}} à [[Paris]] {{arrondissement |15|Paris|long=oui}}, est un [[auteur-compositeur-interprète]] et [[acteur]] [[France|français]].


Avec vingt-six albums commercialisés, totalisant près de vingt millions d'exemplaires vendus, il est l'un des chanteurs les plus populaires de France. Ses œuvres, aux textes, volontiers révoltés et [[libertaire]]s, émaillés d'[[argot]] et au phrasé singulier empreint de [[Parler parisien|gouaille parisienne]], abordent des thèmes aussi bien légers que graves, faisant alterner humour, émotion et critique sociale. S'il connait un succès important dans les années 1970, 1980 et 1990, sa carrière évolue ensuite en dents de scie, le chanteur étant régulièrement victime de [[Dépression (psychiatrie)|dépression]] et d’[[alcoolisme]], maux qu'il raconte dans différents titres.
Avec 23 albums, vendus à plus de 15 millions d'exemplaires, Renaud est l'un des chanteurs les plus populaires en France et l'un des plus connus dans la [[francophonie]]<ref>Lescharts.com, [http://lescharts.com/showinterpret.asp?interpret=Renaud Place de Renaud dans les charts], (page consultée le {{date|22|décembre|2007}}).</ref><ref>Julie Hubert, ''[http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/bibliotheque/etudiant/e_julie_hubert.htm La réception de la chanson française au Québec : le cas Renaud]'', [[Université Laval]] (thèse de maître des arts), 1993, {{ISBN|0315915633}}.</ref>. Il utilise ses chansons pour critiquer la société, rendre hommage ou faire rire en faisant une utilisation importante d'[[argot]] dans ses paroles.


Il a également joué dans plusieurs films, dont une [[Germinal (film, 1993)|adaptation]] de ''[[Germinal (roman)|Germinal]]'' par [[Claude Berri]] en 1993.
Il s'est lui-même surnommé '''le chanteur énervant''' en raison de ses multiples engagements pour des causes comme les [[droits de l'homme]], l'[[écologisme]] ou l'[[antimilitarisme]] qui transparaissent fréquemment dans ses chansons et qui ont suscité de nombreuses réactions tout au long de sa carrière.


Alors que [[#Prises de position|ses prises de position]] suscitent des polémiques, il s'est lui-même surnommé « le chanteur énervant » en raison de ses multiples engagements pour des causes comme les [[droits de l'homme]], l'[[écologisme]] ou l'[[antimilitarisme]] qui transparaissent fréquemment dans ses chansons.
Il a également joué dans quelques films, notamment dans l'[[Germinal (film, 1993)|adaptation]] de ''[[Germinal (roman)|Germinal]]'' par [[Claude Berri]] en [[1993]], et dans ''[[Wanted (film)|Wanted]]'' de [[Brad Mirman]] en [[2003]].


== Biographie ==
== Biographie ==
=== L'enfance et l'adolescence (1952 - 1968) ===
=== Origines et jeunesse ===
==== Naissance et origines familiales (1952) ====
Renaud Pierre Manuel Séchan est né le {{date|11|mai|1952}} dans le [[14e arrondissement de Paris|14{{e}} arrondissement de Paris]]. Il a un [[Jumeau#Jumeaux dizygotes ou faux jumeaux|faux jumeau]], David, ainsi que quatre autres frères et sœurs dont l'écrivain [[Thierry Séchan]].
Renaud Pierre Manuel Séchan naît le {{date|11|mai|1952}}<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur=Paula Haddad|titre=Biographie de Renaud|année=2019|mois=avril|url=https://www.universalmusic.fr/artiste/9939-renaud/bio|éditeur=[[Universal Music France]]|consulté le=26 avril 2019}}.</ref> à {{heure|3|30}}, dans le [[15e arrondissement de Paris|{{15e|arrondissement}} de Paris]], dix minutes après son frère David. Sa mère a choisi le prénom Renaud<ref>{{ouvrage|auteur=[[Christian Laborde]]|titre=Renaud. Biographie|éditeur=Flammarion|date=2008|passage=244}}.</ref>, parce que sa grand-mère et sa mère lui chantaient ''La complainte du Roi Renaud'', et elle trouvait cela tellement triste qu'elle pleurait à chaque fois<ref>{{Ouvrage|lire en ligne=https://books.google.ch/books?id=xM5FDwAAQBAJ&pg=PT14&lpg=PT14|titre=Le Roman de Renaud|auteur1=[[Thierry Séchan]]|préface=David Séchan|éditeur=[[Éditions du Rocher]]|année=2006|pages totales=214|ISBN=978-2268057156}}.</ref>.


Son père, [[Olivier Séchan|Olivier]] (1911-2006), professeur d'[[allemand]] et de [[néerlandais]], [[Traduction|traducteur]] et [[Écrivain|auteur]] de [[Roman policier|romans policiers]] et de livres pour enfants, est originaire d'une famille [[Protestantisme|protestante]] des [[Cévennes]]<ref name="xandelours">[http://xandelours.canalblog.com/archives/3__renaud/index.html Extrait de la préface de Renaud], ''Xan de l'Ours, la légende de l'homme sauvage'', préface de Renaud, éd. Cairn.</ref>. Il a reçu le [[prix des Deux Magots]] en [[1942]] pour ''[[Les corps ont soif]]'' et a travaillé pendant la [[Seconde Guerre mondiale]] à [[Radio-Paris]] (radio collaboratrice) comme traducteur{{note|group="n"|Pendant deux ans, il n'était qu'un obscur traducteur d'allemand à Radio Paris au cinquième sous-sol, où il ne traitait que des nouvelles d'informations générales et rien qui eût trait à la guerre. Tout ça m'a valu de me faire traiter de petit-fils et fils de SS<ref name="Varrod_2010_11_22">Entretien de [[Didier Varrod]], ''Serge'', {{date-|22 novembre 2010}}.</ref>.}}. Il a donné à Renaud le goût de l'[[écriture]], l'amour de la vérité et une éducation protestante [[Puritanisme|puritain]]e<ref name="Delahousse">[[Laurent Delahousse]], « Renaud, les raisons de la colère », émission ''[[Un jour, un destin]]'' sur [[France 2]], {{date-|26 septembre 2012}}.</ref>.
Son père, [[Olivier Séchan|Olivier]], originaire d'une famille [[Protestantisme|protestante]] des Cévennes, est professeur d'[[allemand]] et de [[néerlandais]], [[traducteur]] et [[auteur]] de [[Roman policier|romans policiers]]. Il a reçu le [[Prix des Deux Magots]] en [[1942]] pour ''[[Les Corps ont soif]]''. Il lui a donné le goût de l'écriture. Sa mère, Solange, originaire d'une famille de [[mineur (métier)|mineurs]] du Nord, était [[ouvrier|ouvrière]] avant de devenir [[femme au foyer]]. Son grand-père paternel, [[Louis Séchan]] est un [[hellénisme|helléniste]] français renommé, professeur à [[sorbonne|la Sorbonne]]<ref>Et qui aurait enseigné à [[Georges Pompidou]] et [[Léopold Sédar Senghor]]. Voir Régis Chevandier, ''Renaud - Foulard rouge, blouson de cuir, etc. - Construction d'un personnage - 1975-1996'' {{lire en ligne|lien=http://books.google.com/books?id=zJ6UqGrF3rMC}}, L'Harmattan, 2007, p. 22., {{ISBN|2296024815}}</ref>, auteur de divers ouvrages et dont la femme, Isabelle Bost, était, par son père, la petite fille d'[[Ami Bost]]<ref>Les pasteurs de l'église réformée de France, [http://sitepasteurs.free.fr/base/pag25.htm#14 Base de données généalogique], (page consultée le {{date|31|janvier|2008}}).</ref> et la nièce de [[John Bost]] et, par sa mère, la nièce de [[Louisa Siefert]] (arrière-grande-tante de Renaud), qui connut [[Arthur Rimbaud]]<ref name="Chevandier">Régis Chevandier, ''Renaud - Foulard rouge, blouson de cuir, etc. - Construction d'un personnage - 1975-1996'' {{lire en ligne|lien=http://books.google.com/books?id=zJ6UqGrF3rMC}}, L'Harmattan, 2007, {{ISBN|2296024815}}. {{Commentaire biblio|a : p.22, c : p.117, d : p.11, e : p.116}}</ref>. Son grand-père maternel, Oscar, ancien mineur après avoir quitté l’école à l'âge de 13 ans, fut d'abord membre du [[Parti communiste français|Parti communiste]], puis le quitta en [[1937]], déçu après un voyage en [[Union des républiques socialistes soviétiques|Union Soviétique]] en [[1932]]. Il rejoignit ensuite le [[Parti populaire français]]<ref>Cette histoire a longtemps été méconnue par Renaud. Voir Régis Chevandier, ''Renaud - Foulard rouge, blouson de cuir, etc. - Construction d'un personnage - 1975-1996'' {{lire en ligne|lien=http://books.google.com/books?id=zJ6UqGrF3rMC}}, L'Harmattan, 2007, p. 22., {{ISBN|2296024815}}</ref> puis travailla dans une [[usine]] parisienne et fut actif au sein du mouvement [[Anarcho-syndicalisme|anarcho-syndicaliste]]. À ce double héritage culturel s'ajoutent également deux tendances musicales : sa mère écoute de la [[musique populaire|chanson populaire]] allant de [[Fréhel]] à [[Maurice Chevalier]] ou [[Édith Piaf]] alors que son père est amateur de [[musique classique]] et de [[chanson|chanson française]], notamment [[Georges Brassens]]<ref name="">Arnold, ''[http://www.bside-rock.com/Renaud-Chanteur-enerve-et-enervant.html?artsuite=0#sommaire_1 Renaud : Chanteur énervé et énervant]'', Bside-rock, (page consultée le {{date|31|janvier|2008}}).</ref>.


Sa mère, Solange Mériaux (1922-2019), née dans une famille de [[mineur (métier)|mineurs]] du [[Nord (département français)|Nord]], était [[ouvrier|ouvrière]] dans une usine de [[Saint-Étienne]] avant de devenir [[femme au foyer]] lorsqu'elle se marie à vingt ans. Au démarrage de la vie artistique de Renaud, elle travaille alors comme secrétaire chez [[Leica]] à [[Rueil-Malmaison]]. Elle lui a apporté chaleur, simplicité des rapports et l'amour de la rue<ref name="Delahousse"/>.
Vers 10-12 ans, il découvre la vague [[yéyé]] et les [[The Beatles|Beatles]] et vers 14-15 ans, il se met à écouter le [[chanson de révolte|chant de révolte]] de [[Hugues Aufray]], qui devient sa première idole<ref name="renaudforum">Max, [http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/bar-tabac/forum/phpBB2/viewtopic.php?t=10402 Liste exhaustive des contributions de Renaud], forum du [http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/ HLM des fans de Renaud], (page consultée le {{date|31|janvier|2008}}).</ref>, et [[Bob Dylan]] puis [[Joan Baez]], [[Leonard Cohen]], [[Donovan (musicien)|Donovan]], [[Art Sullivan|Sullivan]]. En [[1966]], il découvre [[Antoine (chanteur)|Antoine]] dont les thèmes qu'il défend le touchent, et commence la [[guitare]]. Son style vestimentaire s'inspire toutefois d'un autre chanteur : [[Ronnie Bird]]<ref name="TS">Thierry Séchan, ''Renaud bouquin d'enfer'', Éditions du Rocher, [[2003]] {{lire en ligne|lien=http://www.editionsdurocher.fr/ouvrage_rocher-203-Renaud,_Bouquin_d_Enfer-EdR.html
|texte=présentation en ligne}} {{ISBN|2268038718}}.</ref>.


Renaud est le septième des huit enfants qu'a eus son père. Il a deux frères : David, un [[Jumeau#Jumeaux dizygotes ou « faux » jumeaux|faux jumeau]] et l'écrivain [[Thierry Séchan]] (1949-2019), ainsi que deux sœurs : Nelly (1947-2021) et Sophie (née en 1956) ; il a aussi deux demi-sœurs, Christine, (née en 1941) et Catherine (morte en 1939), ainsi qu'un demi-frère, Nicolas (né en 1935), enfants de son père [[Olivier Séchan|Olivier]] et de sa première épouse, Renée Vincent, née en 1913 et morte avec Nicolas dans un bombardement américain, lors du [[Débarquement de Normandie]], le {{date-|7 juin 1944}} à [[Falaise (Calvados)|Falaise]]. C'est à {{nobr|12 ans}}, en 1964, que Renaud découvre que sa sœur Christine est en fait sa demi-sœur et à {{nobr|64 ans}}, en 2016, lorsqu'il veut voir la tombe de son demi-frère Nicolas et de Renée Vincent, qu'il découvre qu'il avait une autre demi-sœur, Catherine, morte le {{date-|10 février 1939}} d'une maladie infantile<ref>{{Lien web|auteur1=Pascal Lecoq|url=https://actu.fr/normandie/falaise_14258/renaud-sur-les-traces-de-son-frere-decede-a-falaise_959077.html|titre=Renaud sur les traces de son frère décédé à Falaise|site=[[Les Nouvelles de Falaise]]|date=30 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur=Éric Bureau|titre=Renaud dévoile ses secrets de famille dans son autobiographie|année=2016|mois=mai|jour=27|éditeur=[[Le Parisien]]|url=http://www.leparisien.fr/loisirs-spectacles/renaud-devoile-ses-secrets-de-famille-dans-son-autobiographie-27-05-2016-5833923.php|consulté le=26 avril 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|lire en ligne=https://books.google.ch/books?id=ytgGniMYPJgC&pg=PT65|titre=Renaud|sous-titre=B''r''iographie|collection=Pop culture|auteur1=[[Christian Laborde]]|éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]]|pages totales=312|date=17/9/2008|ISBN=978-2-08-120434-8}}.</ref>.
Malgré certaines aptitudes, notamment en [[français]], Renaud manifeste très peu d'intérêt pour les études, avec un dégoût particulier pour les cours de [[gymnastique]] dont le côté [[militaire]] l'énerve déjà<ref name="TS"/>. En [[1963]], Renaud et son frère rentrent en [[Classe de sixième française|sixième]] au lycée Gabriel Fauré dans le [[13e arrondissement de Paris|13{{e}} arrondissement]] où leur père enseigne l'[[allemand]]. À partir de là, les résultats de Renaud commencent à baisser, notamment en [[mathématiques]], celui-ci préférant s'intéresser aux [[Boum (fête)|boums]], aux [[fille]]s, et aux [[mobylette]]s<ref name="Mino">[http://www.originals.fr.fm/ L'Intégrale de Renaud], ''Sa vie de A à Z'', (dernière mise à jour le {{date|1|décembre|2000}}).</ref>. Il commence à sécher les cours, préférant aller écrire des poèmes devant les statues du [[jardin du Luxembourg]]<ref name="TS"/>. En [[1965]], il échoue au [[Diplôme national du brevet|BEPC]] et doit redoubler sa [[classe de troisième française|troisième]] mais le lycée Gabriel Fauré refuse de le garder malgré l'influence de son père. Il intègre ainsi le [[lycée Montaigne]] à la rentrée [[1967]] sans plus de succès dans ses résultats.


Son grand-père paternel, [[Louis Séchan]], était un [[hellénisme|helléniste]] français renommé, professeur à la [[faculté des lettres de Paris]]{{note|group="n"|name="Chevandier1"|Et qui aurait enseigné à [[Georges Pompidou]] et [[Léopold Sédar Senghor]]<ref name="Chevandier2" />.}}, auteur de divers ouvrages et dont l'épouse, Isabelle Bost, était, par son père, la petite-fille d'[[Ami Bost]]<ref>Les pasteurs de l'église réformée de France, {{lien brisé|url=http://sitepasteurs.free.fr/base/pag25.htm |titre=http://sitepasteurs.free.fr/base/pag25.htm#14 Base de données généalogique }}, consulté le {{date-|31|janvier|2008}}.</ref> et la nièce de [[John Bost]] et, par sa mère, la nièce de [[Louisa Siefert]] (arrière-grand-tante de Renaud), qui connut [[Arthur Rimbaud]]<ref name="Chevandier2">{{Harvsp|Régis Chevandier|2007|p=22}}.</ref>.
Plutôt que les études, Renaud se sent bien plus attiré par la [[politique]]. Dès [[1962]], il s'intéresse aux réactions et manifestations pacifistes métropolitaines durant la [[guerre d'Algérie]], auxquelles ses parents ont participé, et est profondément choqué par les [[Affaire de la station de métro Charonne|évènements du métro Charonne]] et par l'explosion de deux bombes de l'[[Organisation armée secrète|OAS]] près des appartements de la famille Séchan<ref name="Rougenoir">[[Éric Guéret]], [[Didier Varrod]], ''Renaud, le Rouge et le Noir'', documentaire diffusé sur [[France 3]] le {{date|16|décembre|2002}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/hlm/passagestv/les%20resumes/rouge-noir.htm|texte=présentation en ligne}}.</ref>. En [[1966]], il fait ses premiers pas de militant en rejoignant le MCAA (Mouvement Contre l'[[arme nucléaire|Arme Atomique]]), animé par [[Jean Rostand]]<ref name="manus">Jacques Erwan, Renaud Séchan, ''Les Manuscrits de Renaud'', Éditions Textuel, 2006, 336 p. {{ISBN|9782845972049}} {{Commentaire biblio|a : p.39, b : p.182, c : p.173}}</ref>. Dans son nouveau lycée, à l'atmosphère plus politisée, il rencontre d'autres camarades du même bord politique que lui avec qui il part provoquer les étudiants de la [[Université Paris II|faculté de droit d'Assas]] et leurs militants d'[[extrême droite]], toute proche<ref name="Mino"/>. Par l'intermédiaire de ses copains, il s'approche des milieux [[Maoïsme|maoïstes]] et [[trotskisme|trotskystes]]<ref name="TS"/>. Cette rebellion lui vaut quelques heurts avec son père. Il crée un Comité Viêt Nam dans son lycée pour protester contre la [[guerre du Viêt Nam]] en [[1967]] et fréquente assidûment les « Amitiés franco-chinoises. »


Son grand-père maternel, Oscar Mériaux, mineur après avoir quitté l'école à l'âge de {{nobr|13 ans}}, fut d'abord membre du [[Parti communiste français|Parti communiste]], puis le quitta en [[1937]], {{référence nécessaire | déçu après un voyage en [[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] en [[1932]] }}. Il rejoignit ensuite le [[Parti populaire français]], parti fondé par [[Jacques Doriot]], et fit un an de prison à la [[Libération de la France|Libération]] pour faits de [[Collaboration en France|collaboration]]{{note|group="n"|name="Chevandier3"|Cette histoire aurait longtemps été méconnue par Renaud<ref name="Chevandier2" />.<!-- numéro de page à vérifier : 22 ?? -->}}.
En [[mai 68|mai 1968]], Renaud rejoint son frère Thierry et vit pendant trois semaines dans la [[Sorbonne]] occupée, participant aux manifestations et barricades. Il fête ses seize ans le [[11 mai]] sur les barricades du [[Quartier latin (quartier parisien)|quartier latin]].


{{boîte déroulante/début|titre=Ascendance de Renaud}}
=== Les débuts dans la musique (1968 - 1977) ===
<center>
[[Image:Sorbonne .jpg|thumb|right|250px|Ses premières chansons furent écrites pendant l'occupation de la [[Sorbonne]] en [[mai 68]].]]
{{Ancêtres-compact5
Pendant mai 1968, il participe à la création du groupe ''[[Gavroche]] révolutionnaire'' qui ne fait guère d'émules<ref name="Mino"/>. Il récite aussi des sketches de [[Guy Bedos]], ce sont ses premiers pas sur scène<ref name="Rougenoir"/>. C'est par ailleurs dans l'un des amphithéâtres de la [[Sorbonne]] que Renaud croise un étudiant qui commence à chanter avec sa guitare une chanson qu'il avait écrite<ref name="TS"/>. Il découvre alors l'écriture de chansons, et rédige sa première chanson, ''[[Crève Salope]]'' qui a eu un franc succès auprès des autres étudiants<ref>Aujourd'hui l'artiste regrette cette chanson qui déplut à son père.</ref>. Deux autres chansons, ''C.A.L. en Bourse'' et ''[[Ravachol]]'', suivent rapidement, toutes encore inédites aujourd'hui.
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|boxstyle_5=background-color: #9fe;
|1= '''Renaud''' Pierre Manuel '''Séchan'''<br>(11/05/1952)<br>[[chanteur]]
|2= '''[[Olivier Séchan]]'''<br>(14/01/1911-07/07/2006)<br>professeur d'[[allemand]] et de [[néerlandais]], [[Traduction|traducteur]] et<br>[[Écrivain|auteur]] de [[Roman policier|romans policiers]] et de livres pour enfants
|3= '''Solange Mériaux'''<br>(22/02/1922-25/01/2019)<br>[[ouvrier|ouvrière]]
|4= [[Louis Séchan|Étienne Jean Joseph '''Louis Séchan''']]<br>(06/04/1882-20/10/1968)<br>[[hellénisme|helléniste]], professeur à [[faculté des lettres de Paris]]
|5= '''Isabelle''' Georgette Christine '''Bost'''<br>(26/11/1885-1974)
|6= '''Oscar Mériaux'''<br>(22/06/1899-20/01/1974)<br>[[Mineur (métier)|mineur]]
|7= '''Solange''' Lucie Marie '''Cardon'''<br>(08/02/1902-06/02/1996)
|8= '''Joseph Séchan'''<br>(17/03/1844-08/10/1888)<br>lieutenant au {{29e}} régiment d'infanterie en garnison à Autun (Saône et Loire) puis capitaine au {{92e}} régiment d'infanterie en garnison à Clermont-Ferrand
|9= '''Marie-Louise Bonnecaze'''<br>(21/06/1855-?)
|10= '''Élisée''' Henri '''Bost'''<br>(04/06/1836-15/02/1920)<br>ministre protestant
|11= '''« Clémy »''' Émilie '''Clémentine Siefert'''<br>(28/01/1847-28/01/1903)<br>(nièce de la poétesse [[Louisa Siefert]])
|12= '''Pierre Joseph Mériaux'''<br>(01/01/1868-????)<br>mineur, mécanicien
|13= '''Félicie Trognon'''<br>(14/11/1873-04/03/1953)
|14= '''Gustave''' Lucien '''Cardon'''<br>(09/06/1878-???)
|15= '''Marie''' Louise Victorine '''Calippe'''<br>(18/01/1885-10/12/1960)
|16='''Jean Séchan'''<br>(23/07/1808-????)
|17='''Mariane Maupu'''<br>(1818-18/03/1856)<br>ménagère
|18='''Etienne''' Merault '''Bonnecaze'''<br>(23/02/1821-02/09/1894)<br>avoué
|19='''Marie-Aminthe Decressac-Villagrand'''<br>(12/10/1832)
|20= [[Ami Bost|Paul '''Ami''' Isaac David '''Bost''']]<br>(10/06/1790-24/12/1874)<br>[[pasteur chrétien|pasteur protestant]], [[instituteur]]
|21= '''« Jenny »''' Jeanne Françoise '''Pattey'''<br>(10/03/1795-23/08/1874)
|22= '''Henry Siefert'''<br>négociant, [[Ordre du Christ (Saint-Siège)|chevalier de l'ordre du Christ]]
|23= '''Adèle''' Adrienne '''Beltz'''
|30= '''Louis''' Henri '''Calippe'''<br>(1860-????)
|31= '''Marie''' Antoinette '''Quignon'''<br>(1862-????)
}}</center>
<small>''Sources'' : Lexilogos.com<ref>[http://www.lexilogos.com/famille/bost_ami.htm Lexilogos.com].</ref>.</small>
{{boîte déroulante/fin}}


À ce double héritage culturel s'ajoutent également deux tendances musicales : sa mère écoute de la [[musique populaire|chanson populaire]] allant de [[Fréhel (chanteuse)|Fréhel]] à [[Maurice Chevalier]] ou [[Édith Piaf]], alors que son père est amateur de [[musique classique]] et de [[chanson|chanson française]] à textes, notamment [[Georges Brassens]]<ref>Arnold, ''[http://www.bside-rock.com/Renaud-Chanteur-enerve-et-enervant.html?artsuite=0#sommaire_1 Renaud : Chanteur énervé et énervant]'', Bside-rock, (page consultée le {{date-|31|janvier|2008}}).</ref>.
En août 1968, comme cela se fait un peu partout en [[Europe]], il fonde avec quelques amis une [[Socialisme utopique|communauté]] [[anarchisme|anarchiste]] sur le [[Mont Lozère]], dans les [[Cévennes]] mais ils sont rapidement délogés par la [[Gendarmerie nationale (France)|gendarmerie]]<ref>Renaud Séchan, ''Des araignées et des filles'', [[Charlie Hebdo]], {{date|5|mai|1993}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/ch_05-05-93.htm}}.</ref>. Ses parents l'inscrivent ensuite dans une classe de seconde artistique du lycée Claude Bernard, au milieu des quartiers de la [[porte d'Auteuil]], dont l'environnement [[bourgeois]] l'exaspère<ref>Un sentiment qui l'inspirera plus tard pour les chansons ''Camarade bourgeois'' et ''Adieu minette''.</ref>. Il retrouve ses amis de Montaigne au « Bréa », un bistrot près de son ancien lycée qu'il continua de fréquenter ensuite.


==== Enfance et adolescence (1952-1968) ====
En avril [[1969]], il arrête ses études, part s'installer dans une chambre de bonne, et entre dans la vie active comme magasinier puis vendeur à la Librairie 73 au [[Boulevard Saint-Michel (Paris)|boulevard Saint-Michel]] durant deux ans, il profite de ses temps libres pour lire autre chose que ce que lui a imposé l'école : [[Boris Vian|Vian]], [[Jacques Prévert|Prévert]], [[Guy de Maupassant|Maupassant]], [[Émile Zola|Zola]], [[Bruant]], [[Céline]]… À cette époque, il chante encore uniquement pour amuser ses amis ou [[drague|draguer]]<ref name="TS"/>. Les chansons sont de lui, mais aussi d'[[Hugues Aufray]] ou de [[Bob Dylan]]. Au bout de quelques mois il peut s'acheter une première moto avec laquelle il rencontre ses premiers amis « loubards » et fréquente les bandes d'[[Argenteuil (Val-d'Oise)|Argenteuil]], de [[Place de la République|République]] et de [[Place de la Bastille|Bastille]]. Comme eux, il se met à porter le cuir et avoue avoir failli mal tourner. Avec eux il connait les bagarres, même s'il préfère les éviter, et est entraîné dans quelques petits casses mais, pensant à ce que penserait sa mère, il refuse d'aller plus loin<ref name="Mino"/>.
Renaud emménage dans le [[14e arrondissement de Paris|{{14e|arrondissement}} de Paris]], [[rue Monticelli]], chez ses grands-parents paternels, Louis et Isabelle, dans un immeuble de la [[Régie immobilière de la ville de Paris]] (RIVP), réservé aux enseignants. Ils sont alors sept à se partager les deux pièces. Puis, son père étant professeur et son grand-père, un illustre universitaire, la famille obtient assez rapidement un grand appartement dans le même carré d'immeuble de la RIVP, au cinquième étage du [[Avenue Paul-Appell|6 avenue Paul-Appell]]<ref>[[Thierry Séchan]] et David Séchan, [https://books.google.ch/books?id=xM5FDwAAQBAJ&pg=PT14&lpg=PT14 ''Le roman de Renaud''], [[Éditions du Rocher]], 2006.</ref>. Son [[École maternelle en France|école maternelle]] se trouve [[rue Sarrette]] et son [[École élémentaire en France|école élémentaire]], [[rue Prisse-D'Avennes]]<ref>[[Thierry Séchan]], [https://books.google.ch/books?id=5WeUkJr5wGMC&pg=PT15 ''Lettres à mon frère Renaud''], [[Éditions de l'Archipel]], 2013.</ref>.


Entre dix et douze ans, il écrit des romans sur la machine à écrire de son père<ref name="Delahousse"/>, découvre la vague [[yéyé]] et les [[The Beatles|Beatles]]. Plus tard, il écoute {{douteux|le [[chant de révolte]] de [[Hugues Aufray]]}}, qui devient sa première idole, [[Bob Dylan]] puis [[Joan Baez]], [[Leonard Cohen]], [[Donovan (musicien)|Donovan]] ou encore [[Art Sullivan]]. En [[1966]], il découvre [[Antoine (chanteur)|Antoine]] dont les thèmes le touchent et commence à jouer de la [[guitare]]. Mais il copie plutôt le style vestimentaire d'un autre chanteur : [[Ronnie Bird]]<ref name="TS">Thierry Séchan, ''Renaud bouquin d'enfer'', Éditions du Rocher, [[2003]] {{lire en ligne|lien=http://www.editionsdurocher.fr/ouvrage_rocher-203-Renaud,_Bouquin_d_Enfer-EdR.html|texte=présentation en ligne}} {{ISBN|978-2-268-03871-1}}.</ref>.
En [[1971]], en vacances à [[Belle-Île-en-Mer]], il rencontre [[Patrick Dewaere]] dans une soirée<ref name="TV5">[http://www.tv5.org/TV5Site/musique/artiste-153-renaud.htm Fiche de Renaud], [[TV5MONDE]].</ref> qui le fait entrer comme [[acteur|comédien]] au [[Café de la Gare]] (à [[Paris]]) pour remplacer un acteur au physique similaire parti aux [[États-Unis]]. Pendant quelques mois, tout en restant libraire la journée, il joue avec [[Coluche]], [[Miou-Miou]], [[Romain Bouteille]], [[Henri Guybet]], [[Sotha]] et, bien sûr, [[Patrick Dewaere]], notamment dans ''[[Robin des quoi ?]]'' de [[Romain Bouteille]]<ref>« J'avais à l'époque une ressemblance physique avec Gégé ([[Gérard Lefèvre]]), un des membres de la troupe qui partait aux [[États-Unis]]. Ils m'ont proposé de le remplacer au pied levé, comme ça. À cette époque-là, au Café de la Gare, c'était la tradition, on n'engageait pas de comédiens, on engageait le type qui était là et qui avait envie de travailler. Comme je les avais fait marrer avec mes premières chansonnettes, ils ont trouvé que j'avais quand même une capacité d'interprète. J'ai joué deux mois avec eux. », [[Georges-Marc Benamou]], François Jonquet, Kristina Larsen, ''[[Globe Hebdo]]'' n°33, {{date|22|septembre|1993}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/gh_33.htm}}.</ref>. Il rend finalement sa place à l'acteur à son retour (il fut plus tard remplacé par [[Gérard Depardieu]]). Renaud pense alors avoir trouvé sa vocation : comédien<ref name="TS"/>.


Malgré certaines aptitudes, notamment en [[français]], Renaud manifeste très peu d'intérêt pour les études, avec un dégoût particulier pour les cours de [[gymnastique]] dont le côté [[militaire]] l'énerve déjà<ref name="TS"/>. En [[1963]], Renaud et son frère entrent en [[Classe de sixième française|sixième]] au [[Cité scolaire Gabriel-Fauré|lycée Gabriel-Fauré]] dans le [[13e arrondissement de Paris|{{13e|arrondissement}}]] où leur père enseigne l'[[allemand]]. À partir de là, les résultats de Renaud commencent à baisser, notamment en [[mathématiques]] ; il préfère s'intéresser aux [[Boum (fête)|boums]], aux filles et aux [[mobylette]]s<ref name="Mino">{{Lien web|langue=fr|auteur=Auteur non identifié|titre=L'Intégrale de Renaud |année=2000|mois=décembre|jour=1|url=https://web.archive.org/web/20020605161802/http://www.originals.fr.fm/|consulté le=27 avril 2019}}.</ref>{{Refins}}. Il commence à sécher les cours, préfère aller écrire des poèmes devant les statues du [[jardin du Luxembourg]]<ref name="TS"/>. En [[1965]], il échoue au [[Diplôme national du brevet|BEPC]] et doit redoubler sa [[classe de troisième française|troisième]] mais le lycée Gabriel-Fauré refuse de le garder malgré l'influence de son père. Il intègre ainsi le [[Lycée Montaigne (Paris)|lycée Montaigne]] à la rentrée [[1967]] sans amélioration de ses résultats.
En [[1972]] Renaud, licencié suite à ses retards successifs, quitte Paris pour s'installer dans le Sud et atterit à [[Avignon]]. Il en revient au bout de cinq mois, face au peu d'avenir que lui offre la ville dans les carrières artistiques qu'il envisage, après avoir effectué de multiples petits boulots de plongeur à représentant en livres pornos<ref name="Mino"/>.


Plutôt que par les études, Renaud se sent bien plus attiré par la [[politique]]. Dès [[1962]], il s'intéresse aux réactions et manifestations [[Pacifisme|pacifistes]] métropolitaines durant la [[guerre d'Algérie]] auxquelles ses parents ont participé et est profondément choqué par les [[Affaire de la station de métro Charonne|évènements du métro Charonne]], ainsi que par l'explosion de deux bombes de l'[[Organisation armée secrète|OAS]] près des appartements de la famille Séchan<ref name="GuéretVarrod_2002_12_16">[[Éric Guéret]], [[Didier Varrod]], ''Renaud, le Rouge et le Noir'', documentaire diffusé sur [[France 3]] le {{date-|16 décembre 2002}}.</ref>. En [[1966]], il fait ses premiers pas de militant en rejoignant le MCAA (Mouvement contre l'[[arme nucléaire|arme atomique]]), animé par [[Jean Rostand]]<ref name="manus">Jacques Erwan, Renaud Séchan, ''Les Manuscrits de Renaud'', Éditions Textuel, 2006, 336 p. {{ISBN|978-2-84597-204-9}} {{Commentaire biblio|a : p.39, b : p.182, c : p.173}}.</ref>. Dans son nouveau lycée, à l'atmosphère plus politisée, il se lie à d'autres camarades du même bord politique et avec qui il part provoquer les étudiants de la [[Université Panthéon-Assas|faculté de droit d'Assas]] toute proche<ref name="Mino" /> et ses militants d'[[extrême droite]]. Par l'intermédiaire de ses amis, il s'approche des milieux [[Maoïsme|maoïstes]] et [[trotskisme|trotskistes]]<ref name="TS"/>. Cette rébellion lui vaut quelques heurts avec son père. Il crée un comité Viêt Nam dans son lycée pour protester contre la [[guerre du Viêt Nam]], en [[1967]] et fréquente assidûment les « Amitiés franco-chinoises ».
En [[1973]]-[[1974]], en plein dans sa période [[dandy]] où il fréquente les hauts lieux de [[Quartier du Montparnasse|Montparnasse]], il continue les petits boulots, prend des courts d'art dramatique, et joue quelques petits rôles dans des [[série télévisée|séries télévisées]], des petits films… Après s'être fait rejeter lors d'une audition sur scène pour jouer de la musique au [[Don Camillo (cabaret)|Don Camillo]], il commence à chanter dans les rues et les cours d'immeuble du côté de la [[porte d'Orléans]], rejoignant un copain [[accordéon]]iste, Michel Pons, le fils du patron de son bistrot favori le « Bréa ». Il y chante le Paris populaire qu'il affectionne tant à travers des chansons de [[Aristide Bruant|Bruant]] principalement ou de simples bals musette, mais son répertoire s'élargit avec les chansons qu'il écrit et compose lui-même. L'idée était de faire revivre la tradition des accordéonistes qui venaient faire la manche que Renaud avait vu dans son enfance et la recette obtient un certain succès<ref>« Jusqu'au jour où, en 1973-1974, j'ai franchi le pas j'ai rencontré un copain qui jouait de l'accordéon. Je le considérais a priori comme un ringard, avec son instrument, et le voilà qui commence à jouer devant moi et qui entame quelques notes derrière mes mélodies, à chanter, à gratouiller sur ma guitare. J'ai eu envie de faire la manche avec lui. Je l'ai trouvé original dans sa démarche que je trouvais différente de celle des gratteux qui jouaient les « Dylan » aux terrasses des cafés. Je lui ai proposé de chanter dans les cours d'immeubles de la périphérie, du côté de la [[porte d'Orléans]], où, enfant, j'avais vu des [[gitan]]s, des [[montreur d'ours|montreurs d'ours]], des [[violon]]istes, des [[accordéon]]istes qui venaient faire la manche. J'ai voulu faire revivre cette tradition. », [[Georges-Marc Benamou]], François Jonquet, Kristina Larsen, ''[[Globe Hebdo]]'' n°33, {{date|22|septembre|1993}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/gh_33.htm}}.</ref>.
[[Image:Café de la Gare Paris.jpg|left|thumb|240px|[[Paul Lederman]] remarqua Renaud alors que celui-ci chantait devant le [[Café de la Gare]].]]
En 1974 alors que [[Coluche]] donne son premier spectacle au nouveau [[Café de la Gare]] [[rue du Temple]], Renaud, Michel et leur guitariste Bénédicte Coutler décident de jouer dans la cour pour les 500 personnes de la file d'attente, où ils se font remarquer par [[Paul Lederman]], le producteur de Coluche, qui leur propose de venir jouer au Caf'conc' de Paris, en première partie du spectacle de [[Coluche]]<ref name="TV5"/>. Leur groupe est appelé les P'tits Loulous. Engagés pour trois mois, le groupe ne dure que trois semaines car Michel doit partir effectuer son [[conscription|service militaire]]. Encouragé par Ledermann, Renaud continue alors seul en chantant ses propres chansons (''Hexagone'', ''Camarade bourgeois''…). C'est là qu'un soir de [[1975]], deux producteurs, [[Jacqueline Herrenschmidt]] et [[François Bernheim]], l'entendent chanter et lui proposent de faire un disque. Renaud, qui avait déjà refusé une proposition de Ledermann - il entend toujours faire acteur -, est peu motivé par la proposition mais accepte tout de même<ref name="Mino"/>. Son premier [[disque microsillon#Disque_33_tours|33 tours]], ''[[Amoureux de Paname]]'', sort en mars 1975. [[Jean-Louis Foulquier]] est le premier à inviter Renaud à son émission ''[[Studio de Nuit]]''<ref>Qu'il fait alors en direct de chez « La Mère Catherine », un bistrot de la Butte-Montmartre, entre 3 et 5 heures du matin. En surprise à Renaud, [[Marcel Azzola]] l'accompagne à l'accordéon.</ref>. Lors de son premier passage télévisée, à ''[[Midi-Première]]'' chez [[Danièle Gilbert]], il joue ''Camarade Bourgeois''. Avec 2 200 exemplaires vendus, ''Amoureux de Paname'' lui vaut un succès d'estime qui lui permet de chanter dans des [[Maison des Jeunes et de la Culture|MJC]] et de faire quelques dates, faiblement rémunérées, en France et en Belgique<ref name="Mino"/>. La chanson [[Hexagone (chanson)|''Hexagone'']], qui brocarde la France d'alors en la comparant à la « gangrène » qui sévit « à [[Santiago du Chili|Santiago]] comme à Paris » (allusion au régime de [[Augusto Pinochet|Pinochet]]), est [[censure en France|interdite d'antenne]] sur [[France Inter]] pendant la visite du [[pape]] en France<ref name="Mino"/>.


En [[mai 68|mai 1968]], avec son frère [[Thierry Séchan|Thierry]], Renaud vit pendant trois semaines dans la [[Sorbonne]] occupée, participant aux manifestations et barricades.
En juin [[1975]], il partage l'affiche avec [[Yvan Dautin]] à La Pizza du Marais devant un petit public comprenant les déjà célèbres [[Julien Clerc]] et [[Maxime Le Forestier]]<ref name="Rougenoir"/>. Il y fait aussi la connaissance de [[Bernard Lavilliers]] qui essaye de percer comme lui. L'auditoire ne sait pas trop quoi penser de ce jeune homme ni très bon chanteur, ni très bon musicien mais quelques journalistes s'intéressent déjà à lui. Renaud, lui, ne croit pas à une quelconque carrière et continue de faire le figurant dans des petits feuilletons ou le mécanicien dans un magasin de moto<ref name="Mino"/>. Début [[1977]], il joue même plusieurs soirs dans ''[[Le Secret de Zonga]]'', une pièce de [[Martin Lamotte]] au café-théâtre [[Théâtre du Point Virgule|La Veuve Pichard]]. Il y rencontre Dominique Lanvin, sa future femme<ref>À l'époque Dominique était marié depuis huit ans avec l'un des membres de la troupe, [[Gérard Lanvin]], qui a inspiré Renaud pour Gérard Lambert en 1980, moment où le divorce avec Lanvin fut prononcé.</ref>.


=== Débuts ===
=== La période du loubard (1977 - 1982) ===
==== Débuts sur scène et premières chansons (1968-1970) ====
Toujours avec ses mêmes producteurs, Renaud sort son deuxième album ''[[Laisse béton]]'' en [[1977]] où il abandonne son image de titi parisien (qu'il trouve trop [[Folklore|folklorique]]<ref name="Mino"/>) pour celle du gentil loubard au blouson de cuir<ref>''La Chanson du Loubard'', paroles de [[Muriel Huster]], lui collera à la peau un certain temps</ref>, image qu'il durcit jusqu’à l'album ''[[Marche à l'ombre (album)|Marche à l'ombre]]''. Renaud dispose de plus de liberté pour cet album imposant ses musiciens, la pochette et la chanson ''Les Charognards'' que ses producteurs refusaient pour « apologie du gansterisme » (il n'avait pas réussi à leur imposer une chanson contre [[Francisco Franco|Franco]] sur l'album précédent)<ref name="Mino"/>. Nettement plus soigné, ''Laisse béton'' se vend modestement mais la chanson-titre devient vite un tube dans les premiers mois de [[1978]] et le grand public découvre Renaud. En avril, le nouveau venu dans la chanson française triomphe au [[Printemps de Bourges]] 1978 accompagné par le groupe Oze. Son image de loubard amène aux concerts un public de voyous auquel il n'avait jusqu'alors pas été habitué<ref name="Mino"/>. Le [[30 juin]], Renaud remporte le premier prix au Festival de [[Spa (ville)|Spa]], en [[Belgique]], avec ''Chanson pour Pierrot''. Le single ''Laisse béton'' atteint les 300 000 exemplaires vendus et l'album se vend à 200 000 exemplaires, cette soudaine célébrité l'amène à se poser des questions sur l'influence qu'il peut avoir<ref>« Je ne sais pas comment ça s'est passé. ''Laisse béton'' qui est au hit-parade, je l'ai écrite en une demi-heure sur une table de restau. On l'a enregistrée très vite et très mal et la productrice n'y croyait pas. Ce n'est pas un boulot trop chiant ni trop tuant, le succès m'a incité à continuer. En me disant que si j'en ai marre. j'arrête et si ça marche très très bien, je ferais ce qu'a fait [[Jacques Dutronc|Dutronc]]. Entrer par la grande porte au cinoche. C'est ça ma vocation, le ciné, le café-théâtre, la télé », entretien avec Viviane Mahler, ''[[Actuel]]'', 1977 {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/actuel_1977.htm}}.</ref>. Les médias commence à lui coller l'étiquette de loubard alors qu'il refuse de se limiter à cet aspect. En effet Renaud n'attribue pas à ses chansons de zonard un côté autobiographique mais une manière de faire connaître les problèmes de ces gens qu'il a connus<ref>« D'abord, parce que je chantais la zone, j'ai été catalogué comme un zonard, un loubard avec son blouson de cuir. Lorsque j'ai dit : « Halte-là, j'ai la prétention de chanter la zone non pas de façon autobiographique mais parce que je la connais, parce que les problèmes de ces gens me touchent » », [[Georges-Marc Benamou]], François Jonquet, Kristina Larsen, ''[[Globe Hebdo]]'' n°33, {{date|22|septembre|1993}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/gh_33.htm}}.</ref>. Pour se « démystifier » aux yeux du public, il termine tous ses spectacles par ''Peau Aime'' qui se retrouve sur son album suivant. La boîte de production ayant fait faillite, [[Polydor]] rachète le contrat de Renaud, qui dispose d'un contrat moins [[léonin]].
[[Fichier:P1300735 Paris V chapelle La Sorbonne rwk.jpg|vignette|redresse|Les premières chansons de Renaud furent écrites pendant l'occupation de la [[Sorbonne]] en [[mai 68]].]]


Pendant {{date-|mai 1968}}, il participe à la création du groupe [[Gavroche]] révolutionnaire qui ne fait guère d'émules<ref name="Mino"/>. Il récite aussi des sketchs de [[Guy Bedos]], ce sont ses premiers pas sur scène<ref name="GuéretVarrod_2002_12_16" />. C'est par ailleurs dans l'un des amphithéâtres de la [[Sorbonne]] que Renaud croise [[Évariste (chanteur)|Évariste]], chanteur passé des studios à l'autoproduction, qui chante en s'accompagnant de sa guitare une chanson écrite par lui-même. Il découvre alors l'écriture de chansons et rédige sa première : ''[[Crève salope]]'' qui a un franc succès auprès des autres étudiants{{note|group="n"|Aujourd'hui l'artiste la regrette car elle déplut à son père.}}. Deux autres chansons, ''C.A.L. en Bourse'' et ''Ravachol'', suivent rapidement, encore inédites à ce jour.
Troisième album de Renaud, ''[[Ma gonzesse]]'' sort en janvier [[1979]]. Dans la lignée du précédent, Renaud se dévoile néanmoins plus sensible et adepte de l'autodérision. ''C'est mon dernier bal'' est interdite d'antenne. En mars, il affronte sa première grande salle parisienne : le [[Théâtre de la Ville]], salle de huit cents places où il joue à guichets fermés cinq soirs de suite. Avec le succès croissant arrive les premières controverses. Maintenant que le chanteur a gagné beaucoup d'argent et qu'il se met à faire des chansons sentimentales, son image de loubard rebelle ne colle plus vraiment et certains, comme ''[[Rock & Folk]]'', le voient déjà récupéré par la société de consommation. De plus la famille d'intellectuels du côté de son père lui vaut d'être traîté de [[bourgeois]]. Ces critiques énervent Renaud qui promet un prochain album « d'une violence noire. »<ref name="TS"/>


En {{date-|août 1968}}, suivant le ''[[Zeitgeist]]'' qui souffle sur l'[[Europe]] et les [[États-Unis]], il fonde avec quelques amis une [[Socialisme utopique|communauté]] [[anarchisme|anarchiste]] sur le [[mont Lozère]], dans les [[Cévennes]], rapidement délogée par la [[Gendarmerie nationale française|gendarmerie]]. Ses parents l'inscrivent alors dans une classe de seconde artistique du lycée Claude Bernard, au milieu du quartier de la [[porte d'Auteuil]], dont l'environnement, [[bourgeoisie|bourgeois]] comme celui de sa famille, mais auquel manque la distanciation de celle-ci, l'exaspère{{note|group="n"|Ce sentiment l'inspirera plus tard pour les chansons ''Camarade bourgeois'' et ''Adieu minette''.}}. Il retrouve ses amis de Montaigne au « Bréa », bistrot proche de son ancien lycée qu'il continua de fréquenter par la suite.
L'album suivant, ''[[Marche à l'ombre (album)|Marche à l'ombre]]'', sorti en [[1980]], est dédié, entre autres, à Paul Toul (pseudonyme de [[Jacques Mesrine]]), criminel français des [[années 1970]], abattu par la [[Police (institution)|police]]. Plus violent et plus sombre (''Baston'', ''La Teigne'', ''Marche à l'ombre'', ''Mimi l'ennui''…) sans être dénué d'humour, l'album obtient un fort succès. Renaud a abandonné son groupe de scène pour une équipe de musiciens professionels comme [[Jean-Philippe Goude]]<ref>L'équipe comprenait, entre autres, Gérard Prévost (basse), [[Amaury Blanchard]] (batterie) [[Jean-Philippe Goude]] (claviers), Alain Ranval (guitare), [[Klaus Blasquiz]] et Shitty (chœurs)</ref>. Gérard Lambert, personnage central de la chanson ''Les aventures de Gérard Lambert'', devient un vrai phénomène. Plus préjudiciable ''Où c'est qu'j'ai mis mon flingue?'' s'en prend violemment à toutes les critiques qu'il a pu recevoir et lui attire les foudres du [[Parti communiste français]]. La même année Renaud est applaudi par le public et par la presse à [[Bobino (Paris)|Bobino]] dont [[Polydor]] met en vente un double album live ''[[Renaud à Bobino]]''. La première partie du spectacle, qui était elle aussi assurée par Renaud, sort en album sous le titre ''[[Le P'tit Bal du samedi soir et autres chansons réalistes]]''. Renaud y chante de vieilles chansons du siècle précédent, accompagné par l'accordéoniste [[Joss Baselli]].


En {{date-|avril 1969}}, il arrête ses études, s'installe dans une chambre de bonne et entre dans la vie active comme magasinier puis vendeur à la Librairie 73 au [[Boulevard Saint-Michel (Paris)|boulevard Saint-Michel]] durant deux ans. Il profite de ses temps libres pour lire autre chose que ce que lui a imposé l'école : [[Boris Vian|Vian]], [[Jacques Prévert|Prévert]], [[Guy de Maupassant|Maupassant]], [[Émile Zola|Zola]], [[Aristide Bruant|Bruant]], [[Louis-Ferdinand Céline|Céline]]… À cette époque, il chante encore, mais uniquement pour amuser ses amis ou [[Séduction|draguer]]<ref name="TS"/>, des compositions personnelles, mais aussi des reprises d'[[Hugues Aufray]] ou de [[Bob Dylan]]. Au bout de quelques mois il peut s'acheter une première moto avec laquelle il rencontre ses premiers amis « loubards » et fréquente les bandes d'[[Argenteuil (Val-d'Oise)|Argenteuil]], de [[Place de la République (Paris)|République]] et de [[Place de la Bastille|Bastille]]. Ils l'influencent davantage que par le port du cuir et Renaud reconnaît avoir alors failli mal tourner. Avec eux il connaît les bagarres, qu'il préfère tout de même éviter, et va jusqu'à se laisser entraîner dans quelques larcins mais, songeant à ce qu'en penserait sa mère, refuse d'aller plus loin<ref name="Mino"/>.
Avec ''[[Le Retour de Gérard Lambert]]'', enregistré fin [[1981]], Renaud commence à délaisser son blouson noir, transition entre ''[[Marche à l'ombre (album)|Marche à l'ombre]]'' et ''[[Morgane de toi]]''. Devenu père d'une petite Lolita depuis août 1980, Renaud préfère s'éloigner de la violence<ref name="TS"/>. Cependant, les ventes n'égalent pas celles de ''[[Marche à l'ombre (album)|Marche à l'ombre]]'' malgré la présence de deux titres phares, ''Manu'' et ''La Blanche'' (dédiée à [[Michel Roy]]), et d'une chanson signée [[Coluche]], ''Soleil immonde''<ref>Qui est aussi la première chanson qui n'ait pas été composée par Renaud lui-même.</ref>. En novembre 1981, sort ''Les aventures de Gérard Lambert'', une [[Bande dessinée|BD]] scénarisée par Renaud et dessinée par Jacques Armand<ref>Jacques Armand était professeur de dessin et illustrateur dans un hebdomadaire de l'Eure qui lui avait envoyé quelques planches. Voir [http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/hlm/biographie/bio3.htm Biographie de Renaud], ''[http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/ Le Hlm des fans de Renaud]'', (page consultée le {{date|1|février|2008}}).</ref>. Fin [[1982]], Renaud fait sans le savoir ses adieux au loubard sur la scène de l'[[Olympia (Paris)|Olympia]]<ref name="TS"/> dont un double album live intitulé ''[[Un Olympia pour moi tout seul]]'' est édité.


==== Expériences du métier de comédien (1971-1974) ====
===Paternité et succès (1982-1990)===
En 1971, en vacances à [[Belle-Île-en-Mer]], il rencontre [[Patrick Dewaere]] dans une soirée<ref name="TV5">[http://www.tv5.org/TV5Site/musique/artiste-153-renaud.htm Fiche de Renaud], [[TV5 Monde]].</ref> qui le fait entrer comme [[acteur|comédien]] au [[Café de la Gare]] (à [[Paris]]) pour remplacer un acteur au physique similaire parti aux [[États-Unis]]. Pendant quelques mois, tout en restant libraire la journée, il joue avec [[Coluche]], [[Miou-Miou]], [[Romain Bouteille]], [[Henri Guybet]], [[Sotha]] et, bien sûr, [[Patrick Dewaere]], notamment dans ''Robin des quoi ?'' de [[Romain Bouteille]]{{note|group="n"|« J'avais à l'époque une ressemblance physique avec Gégé (Gérard Lefèvre), un des membres de la troupe qui partait aux [[États-Unis]]. Ils m'ont proposé de le remplacer au pied levé, comme ça. À cette époque-là, au Café de la Gare, c'était la tradition, on n'engageait pas de comédiens, on engageait le type qui était là et qui avait envie de travailler. Comme je les avais fait marrer avec mes premières chansonnettes, ils ont trouvé que j'avais quand même une capacité d'interprète. J'ai joué deux mois avec eux. »<ref name="Globe_1993_09_22">[[Georges-Marc Benamou]], François Jonquet, Kristina Larsen, ''[[Globe Hebdo]]'' {{n°|33}}, {{date-|22 septembre 1993}}.</ref>}}. Il rend finalement sa place à l'acteur à son retour, plus tard remplacé par [[Gérard Depardieu]]. Renaud pense alors avoir trouvé sa vocation : comédien<ref name="TS"/>.
Inspiré par des amis et par la lecture des récits des voyages d'[[Antoine (chanteur)|Antoine]]<ref>[[Antoine (chanteur)|Antoine]], ''Rouge sang, de Renaud'', dans [[Sébastien Bataille]], ''Chroniques de luxe'' {{lire en ligne|lien=http://www.editionsbdl.com/BATAILLE_Chroniques.html|texte=présentation en ligne}}, éd. Le Bord De l'eau, 2007 {{ISBN|2915651752}}.</ref>, aspirant à fuir un peu la surmédiatisation, Renaud découvre la mer et prend le large avec son bateau, ''la [[Makhnovchtchina]]''. L'épopée dure de septembre 1982 à mars 1983 et il en tire un tube : ''Dès que le vent soufflera'' avec son fameux « Tatatsin ». Pour ''[[Morgane de toi]]'', sorti en [[1983]], Renaud part à [[Los Angeles]] et s'entoure de musiciens américains renommés, comme le guitariste [[Albert Lee]]. Cet investissement n'est pas vain car ''[[Morgane de toi]]'' se vend à plus d'un million d'exemplaires en quelques mois. Deux chansons sont dédiées à sa fille, inaugurant une longue tradition qui se poursuit sur tous les albums suivants. [[Serge Gainsbourg]] réalise le premier clip de Renaud sur ''[[Morgane de toi]]''. Renaud a définitivement cassé son image : moins agressif, plus écolo, un blouson en jean à la place du blouson de cuir<ref name="TS"/>. Il conserve cependant les santiags et le [[bandana]] rouge.


Il est exempté du [[conscription|service militaire]]{{pourquoi}}. En 1972, licencié de la Librairie 73 à cause de ses retards successifs, Renaud quitte Paris pour s'installer à [[Avignon]]. Il en revient au bout de cinq mois, face au peu d'avenir que lui offre la ville dans les carrières artistiques qu'il envisage et après avoir effectué de multiples petits boulots allant de plongeur à représentant en ouvrages pornographiques<ref name="Mino"/>.
En [[1981]], Renaud représente 45% du chiffre d'affaires de [[Polydor]]<ref name="TS"/>. Mais ne se sentant pas soutenu par sa maison de disque, il ne renouvelle pas son contrat après ''[[Morgane de toi]]'' et quitte Polydor. Il signe chez [[Virgin Records|Virgin]] pour 18 millions de francs, une somme record pour l'époque<ref name="sincere">Entretien d'Alain Remond, ''Renaud sincérement'','' [[Télérama]]'', n°2023, {{date|19|octobre|1988}}, pp. 30-34 {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/telerama_2023.htm}}.</ref>. Il fonde alors son label, ''[[Ceci-Cela]]'', ainsi qu'une maison d'éditions ''Mino Music'' et ''Encore merci'' qui s'occupe du merchandising. Il joue au [[Le Zénith (Paris)|Zénith]] de Paris, qui vient juste d'être inauguré, du [[17 janvier]] au {{date|5|février|1984}} [[1984]] puis effectue une tournée qui se termine au [[Printemps de Bourges]]. Entre le [[10 juillet|10]] et le [[20 juillet]], Renaud part à la rencontre de son public [[Québec|québécois]] et réunit 40 000 personnes au cours de ses six concerts en Amérique du Nord. Le [[8 septembre]], malgré ses relations en froid avec le PCF, il chante en vedette à la [[Fête de l'Humanité]], revenant ainsi sur ses prises de positions passées pas plus tard qu'au début de l'année, afin de bien montrer qu'il s'oppose à la [[Droite (politique)|droite]].


En 1973-1974, dans sa période [[dandy]] où il fréquente les hauts lieux de [[Quartier du Montparnasse|Montparnasse]], il continue les petits boulots, prend des cours d'art dramatique, et joue quelques petits rôles dans des [[série télévisée|séries télévisées]] ou des petits films. N'ayant pas été retenu lors d'une audition sur scène pour jouer de la musique au [[Don Camilo]], il commence à chanter dans les rues et les cours d'immeubles du côté de la [[porte d'Orléans]], rejoignant un copain [[accordéon]]iste, Michel Pons, fils du patron de son bistrot favori le « Bréa ». Il y chante le Paris populaire qu'il affectionne à travers les chansons de [[Aristide Bruant|Bruant]] principalement ou de simples bals musette. Son répertoire s'élargit avec ce qu'il écrit et compose lui-même. L'idée est de faire revivre la tradition des accordéonistes qu'il avait vus faire la manche dans son enfance. La recette obtient un certain succès : « jusqu'au jour où, en 1973-1974, j'ai franchi le pas j'ai rencontré un copain qui jouait de l'accordéon. Je le considérais ''a priori'' comme un ringard, avec son instrument, et le voilà qui commence à jouer devant moi et qui entame quelques notes derrière mes mélodies, à chanter, à grattouiller sur ma guitare. J'ai eu envie de faire la manche avec lui. J'ai trouvé sa démarche originale, différente de celle des ''gratteux'' qui jouaient les « Dylan » aux terrasses des cafés. Je lui ai proposé de chanter dans les cours d'immeubles de la périphérie, du côté de la [[porte d'Orléans]], où, enfant, j'avais vu des [[Roms|gitans]], des [[montreur d'ours|montreurs d'ours]], des [[violon]]istes, des [[accordéon]]istes qui venaient faire la manche. J'ai voulu faire revivre cette tradition<ref name="Globe_1993_09_22" />. »
L'année [[1985]] est une année mouvementée pour Renaud. En février, la chanteuse [[Valérie Lagrange]] propose à Renaud d'écrire une chanson pour l'[[Afrique]]<ref>''Chanson Ethiopie'' {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/stars_inconnu.htm}}, ''Stars''.</ref>. À l'époque en effet, une sécheresse sans précédent sévissait en [[Éthiopie]] depuis plusieurs années, faisant des milliers de victimes. Des musiciens africains et des artistes d'Amérique du Nord comme [[Bob Geldof]] avaient déjà réalisé des disques de solidarité mais en [[France]], rien n'avait été fait. Valérie Lagrange voit en Renaud le catalyseur idéal pouvant faire bouger les artistes<ref name="TS"/>. Après quelques hésitations, Renaud accepte, écrit une chanson sur une musique de [[Franck Langolff]] et réunit une trentaine d'artistes (parmi lesquels [[Francis Cabrel]], [[Jean-Jacques Goldman]], [[Jacques Higelin]], [[Coluche]], [[Julien Clerc]], [[Alain Souchon]]…). Le disque dépasse rapidement le million d'exemplaires (1&thinsp;724&thinsp;000 exactement, 8{{e}} single le plus vendu en France<ref>[http://www.infodisc.fr/S_ToutTemps.php Les Meilleures Ventes Tout Temps de 45 T. / Singles], Infodisc, (page consultée le {{date|2|février|2008}}).</ref>) et rapporte plusieurs millions de francs à [[Médecins sans frontières]], l'association bénéficiaire de l'opération. Le concert des ''[[Chanteurs sans frontières]]'' organisé par la suite à [[La Courneuve]] est cependant bien moins réussi.


==== Rencontres déterminantes et premier album (1974-1976) ====
En août, dans le cadre du [[Festival mondial de la jeunesse et des étudiants]], Renaud part donner une série de concerts à [[Moscou]], en [[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]]. Séjour encadré mais globalement positif, Renaud se réjouissant d'affronter un public non francophone, jusqu’à l'incident du [[parc Gorki]] : devant dix mille personnes (triées sur le volet), Renaud entame sa chanson pacifiste ''[[Déserteur (chanson)|Déserteur]]''. Des projecteurs éclairent soudainement les gradins, trois mille spectateurs se lèvent en même temps et quittent la salle<ref name="sincere"/>. Incident prémédité, probablement par une faction dirigeante peu encline à cette ouverture vers l'Occident, dont Renaud, fils de communistes fervents, sort profondément blessé<ref name="TS"/>. Ce séjour soviétique modifie profondément sa vision du pays et lui inspire la chanson ''Fatigué'' (paru ensuite dans le futur album ''[[Mistral gagnant]]'') qu'il ébauche sur un banc de la [[Place Rouge]] devant l'[[hotel Ukraine]]<ref name="manus">. Épuisé moralement et physiquement, Renaud quitte l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] pour l'enregistrement de son album suivant à [[Los Angeles]].
[[Fichier:Café de la Gare Paris.jpg|vignette|gauche|upright=1|[[Paul Lederman]] remarqua Renaud alors que celui-ci chantait devant le [[Café de la Gare]].]]


En 1974, alors que [[Coluche]] donne son premier spectacle au nouveau [[Café de la Gare]] [[rue du Temple]], Renaud, Michel et leur guitariste Bénédicte Coutler décident de jouer dans la cour pour les {{nombre|cinq-cents|personnes}} de la file d'attente. Ils se font remarquer par [[Paul Lederman]], le producteur de Coluche, qui leur propose de venir jouer au Caf'conc' de Paris, en première partie du spectacle de [[Coluche]]<ref name="TV5"/>. Leur groupe est appelé les P'tits Loulous. Engagé pour trois mois, le groupe ne dure que trois semaines car Michel doit partir effectuer son [[conscription|service militaire]]. Encouragé par Paul Lederman, Renaud continue seul en chantant ses propres chansons (''[[Hexagone (chanson)|Hexagone]]'', ''Camarade bourgeois''…) C'est là qu'un soir de [[1975]], deux producteurs, Jacqueline Herrenschmidt et [[François Bernheim]] l'entendent et lui proposent de faire un disque. Renaud, qui avait déjà refusé une proposition de Paul Lederman {{incise|il entend toujours faire acteur}} est peu enthousiasmé par la proposition mais accepte tout de même<ref name="Mino"/>. Son premier [[disque microsillon#Disque 33 tours|33 tours]], ''[[Amoureux de Paname]]'', sort le {{date|3|avril|1975|en musique}}. [[Jean-Louis Foulquier]] est le premier à l'inviter à son émission ''[[Studio de nuit]]''{{note|group="n"|Qu'il fait alors en direct de chez « La Mère Catherine », un bistrot de la Butte-Montmartre, entre 3 et 5 heures du matin. En surprise à Renaud, [[Marcel Azzola]] l'accompagne à l'accordéon.}}. Lors de son premier passage télévisé, à ''[[Midi Première]]'' chez [[Danièle Gilbert]], il joue ''Camarade Bourgeois''. Avec {{nombre|2200|exemplaires}} vendus, ''Amoureux de Paname'' lui vaut un succès d'estime qui lui permet de chanter dans des [[Maison des jeunes et de la culture|MJC]] et de faire quelques dates, faiblement rémunérées, en France et en Belgique<ref name="Mino"/>. La chanson ''[[Hexagone (chanson)|Hexagone]]'', qui brocarde la France d'alors (qu'il accuse de fascisme en le comparant à la « gangrène » qui sévit « à [[Santiago]] comme à Paris », allusion au régime de [[Augusto Pinochet|Pinochet]]), est [[censure en France|interdite d'antenne]] sur [[France Inter]] pendant la visite du [[pape]] en France<ref name="Mino"/>.
Arrivé dans les bacs en décembre, ''[[Mistral gagnant]]'' sent la désillusion (''Fatigué''), la désespérance (''Morts les Enfants'', ''P'tite Conne'' - chanson dédiée à [[Pascale Ogier]], la fille de l'actrice [[Bulle Ogier]]), la nostalgie de l'enfance (''Mistral Gagnant''), transcrivant ainsi les derniers mois difficiles durant lesquels Renaud écrivit les chansons de l'album. La chanson [[Miss Maggie]], hymne [[féminisme|féministe]] - écrite après le [[drame du Heysel]] - et charge contre [[Margaret Thatcher]], déclenche une polémique en [[Angleterre]]<ref name="TS"/>. L'accueil enthousiaste du public (plus d'un million d'exemplaires vendus) et de la critique favorable à ce disque « inquiet » redonne confiance à Renaud pour sa prochaine prestation pendant un mois au [[Le Zénith (Paris)|Zénith]] début [[1986]]. 180.000 assistent aux concerts du Zénith, avec pour décor, un bateau ''le Karaboudjan''<ref>Le nom ''Karaboudjan'' vient du cargo présent dans ''[[Le Crabe aux pinces d'or]]'' des ''[[Les Aventures de Tintin et Milou|Aventures de Tintin et Milou]]''</ref>. Sa tournée ''[[Le Retour de la Chetron Sauvage]]'' est un franc succès. Par ailleurs, un recueil de ses chansons et dessins, préfacé par [[Frédéric Dard]], lui vaut d'être invité par [[Bernard Pivot]] dans l'émission ''[[Apostrophes]]'', reconnaissance officielle de ses talents d'écrivain<ref>[http://www.ina.fr/archivespourtous/?vue=notice&from=fulltext&full=apostrophes+renaud&num_notice=1&total_notices=8 ''Apostrophes''] sur le site de l'[[Institut national de l'audiovisuel|INA]], émission du {{date|14|février|1986}}.</ref>.
[[Image:Coluche portrait.png|150px|thumb|right|[[Coluche]] était un ami proche de Renaud.]]
Nonobstant, si sa vie d'artiste est comblée, ce n'est pas le cas de sa vie personnelle. Renaud s'enfonce doucement dans la [[Dépression (médecine)|déprime]]<ref name="TS"/> : par la remise en question de ses engagements (qui a commencé depuis ''[[Morgane de toi]]''), par le temps qui passe… et par les premiers deuils. Le {{date|19|juin|1986}}, la mort brutale de son ami [[Coluche]] l'affecte gravement. En [[1988]], Renaud dédie son nouvel album ''[[Putain de camion (album)|Putain de camion]]'' à [[Marius Colucci|Marius]] et à Romain, les fils de Michel et Véronique Colucci. La [[Putain de camion|chanson-titre]] de l'album est d'ailleurs un hommage à celui qui fut le parrain de sa fille Lolita. L'album sort sans promotion, décision qui a un effet sensible sur les ventes : 750 000, soit deux fois moins que le précédent. L'album obtient malgré tout en [[1989]] plusieurs prix<ref>Grand prix national du disque du [[Ministère de la Culture (France)|Ministère de la Culture]], Grand prix du disque de la ville de [[Paris]], grand prix de la [[Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique|SACEM]] récompensant ses talents d'auteur-compositeur.</ref>.


Lucien Gibara, directeur d'un café-théâtre appelé la Pizza du Marais (futur [[théâtre des Blancs-Manteaux]] et où se sont déjà produits les chanteurs [[Bernard Lavilliers]] et [[Maxime Le Forestier]]), écoute l'album ''[[Amoureux de Paname]]'' et souhaite programmer Renaud dans son fief pour partager l'affiche avec un autre jeune chanteur qui aura une carrière plus discrète, [[Yvan Dautin]]. Renaud accepte la proposition, doublée d'un emploi de barman et de plongeur. Il trouve tout de même le temps de prendre l'inspiration auprès de petits loubards, tout en fréquentant « la zappi », comme les amis de la famille Séchan et ces derniers surnommaient ce lieu à l'époque. En juin [[1975]], il partage donc l'affiche avec [[Yvan Dautin]] à la Pizza du Marais devant un petit public comprenant les déjà célèbres [[Julien Clerc]] et [[Maxime Le Forestier]]<ref name="GuéretVarrod_2002_12_16" />. Il y rencontre la même année Dominique, sa future épouse, à l'époque mariée avec [[Gérard Lanvin]]{{note|group="n"|Dominique était mariée depuis huit ans avec [[Gérard Lanvin]], qui était l'un des membres de la troupe et dont Renaud s'est inspiré pour créer le personnage de Gérard Lambert en 1980, vers l'époque où fut prononcé le divorce entre Dominique et Gérard Lanvin.}}{{,}}<ref name="Renaud 2017">{{Ouvrage|auteur=Renaud |titre=Comme un enfant perdu |éditeur=Pocket |année=2017 |isbn=9782266274302 |oclc=999892590}}.</ref>. Renaud se moque de celui-ci dans une première chanson intitulée ''Les Aventures de Gérard Lambert''{{note|group="n"|En 1981, Renaud consacrera à cet antihéros tout un album, intitulé ''Le retour de Gérard Lambert''. Les chansons de Renaud transposent en couplets humoristiques le passé peu glorieux de Gérard Lanvin, qui avait été un petit voyou de banlieue.}}. Peu après, le chanteur réussit à séduire Dominique et le divorce avec Lanvin est alors prononcé<ref>Thierry Séchan, ''Lettres à mon frère Renaud'', éditions Archipel, {{date-|8 mai 2013}}, {{p.|13}}.</ref>. Il y fait aussi la connaissance de [[Bernard Lavilliers]] qui essaye de percer comme lui. Renaud, qui ne croit toujours pas à une quelconque carrière musicale, continue les petits rôles dans des feuilletons ou comme mécanicien dans un magasin de motos<ref name="Mino"/>. Début [[1977]], il joue même plusieurs soirs dans ''[[Le Secret de Zonga]]'', pièce de [[Martin Lamotte]] au café-théâtre [[Théâtre du Point-Virgule|la Veuve Pichard]].
En [[1989]], Renaud organise un grand concert gratuit [[place de la Bastille]] à Paris, ''Ça suffat comme ci'' avec [[Johnny Clegg]] et la [[Mano Negra]], initié par l'écrivain [[Gilles Perrault]] et la [[Ligue communiste révolutionnaire|LCR]] en réponse au sommet du [[Groupe des huit|G7]] à [[Paris]]. La même année sort un double album live, ''[[Visage pâle rencontrer public]]'', ''Renaud tour 89'' témoignage d'une tournée avec pour décor un arbre géant.


Cette époque marque le renoncement à son image de [[titi parisien]] et le début de Renaud le loubard : pour son deuxième album, il troque sa casquette de ''marlou'' et les chemisettes pour des santiags et un Perfecto en cuir. S'ensuivent quelques concerts en province, où le chanteur est très demandé à la suite d{{'}}''Amoureux de Paname'', et où il rode certaines des chansons qui composeront l'album suivant.
De [[1975]] à [[1985]], il a enregistré sept albums. Jusqu'en [[1995]], il en enregistre trois (plus deux albums de reprises).


=== Période loubard ===
=== L'Irlande, le Nord, et la Belle de Mai (1991 - 1995) ===
==== Premiers succès (1977-1979) ====
En [[1991]] arrive l'album ''[[Marchand de cailloux]]'', enregistré en [[Irlande]] durant la première [[guerre du Golfe (1990-1991)|guerre du Golfe]] contre laquelle Renaud a milité (on peut lire au dos du disque « enregistré pendant leur sale guerre »). Avec des chansons pacifistes, de pêche à la ligne (''Tant qu'il y aura des ombres'') ainsi que sur les dirigeants [[Parti socialiste (France)|socialistes]] qui l'ont tant déçu (''[[Tonton]]'', ''Le tango des élus''), l'album se vend à peine moins bien que ''Putain de camion'' (650 000 exemplaires) mais obtient un [[Académie Charles-Cros|Grand Prix de l'Académie du disque Charles Cros]]. Le clip de ''P’tit voleur'' est tourné avec [[Emmanuelle Béart]].
Avec les mêmes producteurs qu’''Amoureux de Paname ''(Jacqueline Herrenschmidt et François Bernheim), Renaud sort son deuxième album ''[[Laisse béton (album)|Laisse béton]]'' en [[1977]] où il abandonne son image de titi parisien (qu'il trouve trop [[Folklore|folklorique]]<ref name="Mino"/>) pour celle du gentil loubard au blouson de cuir{{note|group="n"|''La Chanson du Loubard'', paroles de [[Muriel Huster]]. Cette image lui collera à la peau un certain temps.}}, image qu'il durcit jusqu’à l'album ''[[Marche à l'ombre (album)|Marche à l'ombre]]''. Renaud a plus de liberté pour cet album. Il impose ses musiciens, la pochette et la chanson ''Les Charognards'' que ses producteurs refusaient pour « apologie du gangstérisme » (il n'avait pas réussi à leur imposer une chanson contre [[Francisco Franco|Franco]] sur l'album précédent, qui fut transformée en ''Petite fille des sombres rues''{{note|group="n"|''Le Rouge et le noir'', documentaire.}})<ref name="Mino"/>. Nettement plus soigné, ''Laisse béton'' se vend modestement mais la chanson-titre devient vite un tube dans les premiers mois de [[1978]] et le grand public découvre le chanteur Renaud.


[[Fichier:Alain Meilland et Renaud Printemps de Bourges 1978.jpg|vignette|upright=1|[[Alain Meilland]] et Renaud dans la loge de la MCB avant le premier passage au Printemps de Bourges 1978.]]
En mai [[1992]], il chante cinq semaines durant au [[Casino de Paris]], cette fois sans décor exorbitant. En juillet 1992, il commence à tenir une chronique ''Renaud bille en tête'' dans [[Charlie Hebdo]]. Il arrête en décembre 1993 pour se consacrer à l’enregistrement de ''À la Belle de Mai''. Il recommence entre janvier 1995 et juillet 1996 avec ''Envoyé spécial chez moi''. Il consacre le reste de l'année 1992 au tournage de [[Germinal (film, 1993)|Germinal]] où il joue le rôle d'[[Étienne Lantier]] au côté de [[Gérard Depardieu]], [[Miou-Miou]] et [[Jean Carmet]]. En [[1980]], dans la loge de [[Bobino (Paris)|Bobino]], le réalisateur [[Claude Berri]] lui avait en effet promis qu'un jour il lui trouverait un rôle au cinéma<ref name="TS"/>. En tant que petit-fils de mineur (Oscar, inspiration de la chanson homonyme), Renaud, qui aurait pourtant préféré un petit rôle, ne peut pas refuser<ref name="TS"/>. Comme en prélude à la sortie du film, Renaud enregistre début [[1993]] ''[[Renaud cante el' Nord]]'', album de reprises de chansons [[ch'ti]]. Au cours des six mois de tournage de [[Germinal (film, 1993)|Germinal]], Renaud a pu découvrir le folklore des gens du Nord et, par amour de ces gens qu'il considère d'une grande générosité, a décidé de le chanter<ref>''Renaud chante ch'ti'' {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/huma_09-09-93.xml}}, ''[[L'Humanité]]'', {{date|9|septembre|1993}}.</ref>. L'album lui vaut sa première [[Victoires de la musique|Victoire de la musique]] en [[1994]] dans la catégorie « Album de musique traditionnelle » et se vend à 300 000 exemplaires, bien que Renaud pensait qu'il n'intéresserait que les gens du Nord. Toujours en [[1994]], il sort un conte pour enfants ''La petite vague qui avait le mal de mer'' qui est ensuite traduit en [[espagnol|castillan]] et en [[catalan]].


Il arpente régulièrement les couloirs des [[studios des Buttes-Chaumont]] à la recherche de petits rôles à la télé, ce qui lui permet de jouer pour la télévision{{note|group="n"|« Y avait trente mecs pour un rôle de dix lignes. C’est comme ça que j’ai joué des petits trucs dans des petits feuilletons, mais aussi un grand rôle dans « La Neige de Noël » et un autre important dans « [[Madame Ex]] », d’après un roman d’[[Hervé Bazin]]. Dans le premier, j’étais un drogué, dans l’autre un jeune homme de bonne famille, le fils de [[Jean-Pierre Darras]], avec costard-cravate, l’horreur quoi! Depuis, on m’a fait des milliers de propositions. Je reçois deux scénarios par mois. Je refuse tout en bloc, car, en général, on veut me faire endosser des caricatures de rôles de loubard, ou des trucs trop durs, ou trop loin de moi. Et j’attends le chef-d’œuvre. Ça fait deux ans et demi que j’ai commencé à écrire un scénario. Il est toujours pas fini ! », ''Renaud le solitaire travaille en famille'', [[Télé 7 jours]], 15 septembre 1984, [https://parlezmoiderenaud.com/renaud-le-solitaire-travaille-en-famille/ lire en ligne]}}. En 1977, il joue un homme de bonne famille dans ''[[Madame Ex]]'' et un dealer d'héroïne dans l'épisode ''La Neige de Noël'' de la série ''[[Brigade des mineurs (série télévisée, 1977)|Brigade des mineurs]]''. L'épisode traite de la drogue et fut déprogrammé juste avant sa diffusion car considéré comme trop réaliste<ref name="Société&représentation">[https://www.cairn.info/revue-societes-et-representations-2016-2-page-183.htm La triple logique de la censure : retour sur l’affaire de La Neige de Noël à l’automne 1977], Erwan Pointeau-Lagadec, Sociétés & Représentations, 2016</ref>. Le téléfilm fut finalement diffusé en décembre 1977 dans le cadre d’un épisode des ''[[Les Dossiers de l'écran|Dossiers de l’écran]]''<ref name="neige">[http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/hlm/comedien/neige_de_noel.htm La Neige de Noël], HLM des fans de Renaud</ref>{{,}}<ref name="neige2">[https://parlezmoiderenaud.com/brigade-des-mineurs/ Parlez-moi de Renaud]</ref>. Fin 1977, au cours de l'émission ''[[Studio de nuit]]'' de [[Jean-Louis Foulquier]], sur France Inter{{note|group="n"|Elle est consacrée à une rétrospective du Premier Printemps de Bourges (qui s'était déroulé quelques mois auparavant, en avril 1977), Jean Louis Foulquier, avait proposé à Renaud de venir au studio un soir, à l'issue de sa prestation quotidienne à la Pizza du Marais.}} Jacques Erwan (journaliste) et [[Alain Meilland]] (cofondateur avec [[Daniel Colling]] du [[Printemps de Bourges]]) vont lui proposer un premier passage à ce nouveau festival consacré à la chanson française{{note|group="n"|Pour la seconde édition du Printemps de Bourges et 1978. Renaud chantera au grand théâtre de la Maison de la Culture entre Michel Sohier (humoriste local) et Ricet Barrier qui en sera la vedette.}}. Ce nouveau venu dans la chanson triomphe au [[Printemps de Bourges]] en avril 1978, accompagné par le groupe Oze. La chanson ''Hexagone'' fait partie du [[Printemps de Bourges 78 (disque)|double album compilation]] et Renaud restera très attaché à ce festival qui le programmera souvent.
Suit en novembre 1994, ''[[À la Belle de Mai]]'' (du nom d'un ancien [[Belle de Mai (Marseille)|quartier marseillais]]), enregistré à son domicile<ref>L'enregistrement des voix se fait même dans les toilettes, comme le signale le livret de l'album</ref>, entièrement acoustique. Renaud privilégie plus les coups de cœur que les coups de sang : il chante son admiration pour [[Che Guevara]], [[Emiliano Zapata|Zapata]] ou [[Francisco Villa|Pancho Villa]]. Trois musiques sont signées par son ami [[Julien Clerc]] et les arrangements sont dirigés par l'accordéoniste [[Jean-Louis Roques]] dont l'influence musicale a pris de plus en plus d'importance depuis [[1978]]<ref name="Mino"/>. Mais les ventes de l'album ne décollent pas vraiment (300.000 exemplaires), malgré quelques succès (''C'est quand qu'on va où ?'', ''La médaille'', ''Mon amoureux'', ''À la Belle de Mai''). Le concert ainsi que la tournée qui suivit sont enregistrés sur le double album live ''[[Paris-Provinces Aller/Retour]]'' et sur VHS. À partir du {{1er mai}} [[1995]], peu avant l’[[Élection présidentielle française de 1995|élection présidentielle en France]], Renaud se produit à [[maison de la Mutualité|la Mutualité]], symbole des grands meetings de la gauche. Durant l'hiver 1995, il avait effectué une tournée en [[Bosnie]] avec ''[[Charlie Hebdo]]'' et [[Philippe Val]]. Cette même année, Renaud enregistre un album reprenant vingt-trois chansons de [[Georges Brassens]] ''[[Renaud chante Brassens]]''.


Son image de loubard amène aux concerts un public de voyous auquel il n'avait jusqu'alors pas été habitué<ref name="Mino"/>. Le [[30 juin]], Renaud remporte le premier prix au Festival de [[Spa (ville)|Spa]], en [[Belgique]], avec ''Chanson pour Pierrot''. La vente du single ''Laisse béton'' atteint les {{unité|300000 exemplaires}} et l'album se vend à {{unité|200000 exemplaires}}. Cette soudaine célébrité l'amène à se poser des questions sur l'influence qu'il peut avoir{{note|group="n"|« Je ne sais pas comment ça s'est passé. ''Laisse béton'' qui est au hit-parade, je l'ai écrite en une demi-heure sur une table de restau. On l'a enregistrée très vite et très mal et la productrice n'y croyait pas. Ce n'est pas un boulot trop chiant ni trop tuant, le succès m'a incité à continuer. En me disant que si j'en ai marre, j'arrête et si ça marche très très bien, je ferais ce qu'a fait [[Jacques Dutronc|Dutronc]]. Entrer par la grande porte au cinoche. C'est ça ma vocation, le ciné, le café-théâtre, la télé », entretien avec Viviane Mahler, ''[[Actuel (magazine)|Actuel]]'', 1977.}}. Les médias commencent à lui coller l'étiquette de loubard alors qu'il refuse de se limiter à cet aspect. En effet, Renaud n'attribue pas à ses chansons de zonard un côté autobiographique mais une manière de faire connaître les problèmes de ces gens qu'il a connus{{note|group="n"|« D'abord, parce que je chantais la zone, j'ai été catalogué comme un zonard, un loubard avec son blouson de cuir. Lorsque j'ai dit : « Halte-là, j'ai la prétention de chanter la zone non pas de façon autobiographique mais parce que je la connais, parce que les problèmes de ces gens me touchent »<ref name="Globe_1993_09_22" />}}. Pour se « démystifier » aux yeux du public, il termine tous ses spectacles par ''Peau Aime'' qui se retrouve sur son album suivant. La boîte de production ayant fait faillite, [[Polydor]] rachète le contrat de Renaud, qui dispose d'un contrat moins [[Clause léonine|léonin]].
Mais pour Renaud (et surtout pour ses maisons de disques), cette année 1995 est aussi l'année des compilations. Polydor et Virgin, ses deux maisons de disques, sortent coup sur coup ''The meilleur of Renaud 1975-1985'', ''The meilleur of Renaud 1985-1995'' et une double compilation ''The very meilleur of Renaud'', l'ensemble se vend à 800 000 exemplaires. Puis en novembre sort ''L'intégrale Renaud'' contenant trois albums inédits (''[[Renaud chante Brassens]]'', ''[[Les Introuvables (Renaud)|Les Introuvables]]'' et ''[[Le Retour de la Chetron Sauvage]]'').


Troisième album de Renaud, ''[[Ma gonzesse]]'' sort en janvier [[1979]]. Dans la lignée du précédent, Renaud se dévoile néanmoins plus sensible et adepte de l'autodérision. ''C'est mon dernier bal'' est interdite d'antenne. En mars, il affronte sa première grande salle parisienne : le [[Théâtre de la Ville]], salle de huit cents places où il joue à guichets fermés cinq soirs de suite. Avec le succès croissant, arrivent les premières controverses. Maintenant que le chanteur a gagné beaucoup d'argent et qu'il se met à faire des chansons sentimentales, son image de loubard rebelle ne colle plus vraiment et certains, comme ''[[Rock & Folk]]'', le voient déjà récupéré par la société de consommation. De plus, la famille d'intellectuels du côté de son père lui vaut d'être traité de [[bourgeoisie|bourgeois]]. Ces critiques énervent Renaud qui promet un prochain album « d'une violence noire<ref name="TS"/> ».
=== Le passage du « Renard » (1995 - 2002) ===
Voilà quelques années déjà que Renaud s'enfonçait dans la dépression. [[Nostalgie (sentiment)|Nostalgie ]] du temps qui passe, perte de ses idéaux, une longue période de silence commence en 1995 et ne se termine qu'en [[2002]], avec d'innombrables rechutes<ref name="TS"/>. Renaud a toujours été nostalgique de son enfance et fataliste quant à l'avenir (''J'ai la vie qui me pique les yeux'', ''Mistral Gagnant''), et la perte de plusieurs amis proches comme Coluche, [[Pierre Desproges|Desproges]] et [[Serge Gainsbourg|Gainsbourg]] l'affectèrent beaucoup. Au fil des années, et malgré un soutien constant de sa femme (qui, selon la famille Séchan, « portait Renaud à bout de bras »), Renaud céda à sa [[mélancolie]] pour se rapprocher de son côté sombre - qu'il surnomme lui-même « Renard ». Pris dans l'[[alcoolisme]], la solitude et le cynisme, Renaud y perd son grand amour, Dominique, qui le quitte en [[1999]] en même temps que l'inspiration. Il emménage alors avec son frère Thierry au-dessus de la brasserie la ''[[Closerie des Lilas]]'', qui devient son quartier général<ref name="TS"/>.


==== Gérard Lambert et transition (1980-1981) ====
Devenu l'ombre de lui-même, ses quelques apparitions le montrent bouffi par l'alcool, les yeux cernés. Conscients de l'urgence, ses musiciens [[Alain Lanty]] et [[Jean-Pierre Bucolo]], l'embarquent dans une tournée thérapeutique ''Une guitare, un piano et Renaud'', marathon de 202 dates dans des petites salles de province entre [[octobre 1999]] et [[mars 2001]], qui lui fait réaliser l'amour que lui porte encore son public, indéfectible malgré les performances vocales éraillées du chanteur<ref name="TS"/>. La tournée introduit deux nouvelles chansons, ''Boucan d'enfer'' et ''Elle a vu le loup'' mais Renaud n'arrive plus à écrire et ne sait même pas s'il arriverait à sortir un nouvel album<ref name="Mino"/>. Le premier déclic arrive grâce à son ami journaliste [[Pascal Fioretto]]. Alors en cure, Renaud craque et veut se resservir un verre. Fioretto lui accorde à la condition qu'il lui écrive une chanson sur l'[[homosexualité]]. Une heure plus tard, Renaud termine ''Petit Pédé''<ref>[[Pascal Fioretto]], art. ''Paparazzi mais presque'' dans ''[[Fluide glacial]]'', [[2006]].</ref>. En [[2001]], il reçoit une [[Victoires de la musique|Victoire de la musique]] pour l'ensemble de son œuvre, ce qui, dans un sens, peut revenir à le considérer à la retraite. Il a d'ailleurs avoué l'avoir à l'époque considéré comme un hommage posthume<ref name="TS"/>. À cette occasion, il interprète ''Mistral gagnant'' mais sa prestation se révèle catastrophique : sa voix, qui a souffert de ces années noires, est complètement fausse et l'alcool le rend méconnaissable. Le second déclic a lieu en revisionnant la prestation : Renaud se rend compte de l'urgence et décide de se ressaisir<ref name="Mino"/>. Il repart en cure, réécrit des chansons et un an plus tard sort son onzième album.
L'album suivant, ''[[Marche à l'ombre (album)|Marche à l'ombre]]'', sorti en janvier [[1980]], est dédié, entre autres, à Paul Toul (pseudonyme de [[Jacques Mesrine]]), criminel français des [[années 1970]], tué par la [[Police (institution)|police]]. Plus violent et plus sombre (''Baston'', ''La Teigne'', ''Marche à l'ombre'', ''Mimi l'ennui''…) sans être dénué d'humour, l'album obtient un fort succès. Renaud a abandonné son groupe de scène pour une équipe de musiciens professionnels comme [[Jean-Philippe Goude]]{{note|group="n"|L'équipe comprenait, entre autres, Gérard Prévost (basse), [[Amaury Blanchard]] (batterie) [[Jean-Philippe Goude]] (claviers), Alain Ranval (guitare), [[Klaus Blasquiz]] et Shitty (chœurs).}}. Gérard Lambert, personnage central de la chanson ''Les Aventures de Gérard Lambert'', créée pour railler le comédien Gérard Lanvin, devient un vrai phénomène. {{non neutre|Plus préjudiciable}}, ''Où c'est qu'j'ai mis mon flingue ?'' s'en prend violemment à toutes les critiques qu'il a pu recevoir {{pourquoi|et lui attire les foudres du [[Parti communiste français]]}}. La même année, Renaud est applaudi par le public et par la presse à [[Bobino]]. [[Polydor]] sort le double album ''[[Renaud à Bobino]]'' enregistré lors de ces soirées. La première partie du spectacle, qui était, elle aussi, assurée par Renaud, sort en album sous le titre ''[[Le P'tit Bal du samedi soir et autres chansons réalistes]]''. Renaud y chante de vieilles chansons du siècle précédent, accompagné par l'accordéoniste [[Joss Baselli]].


En 1980, Renaud publie chez l'éditeur à réputation révolutionnaire [[Champ libre]], un recueil des paroles de ses chansons intitulé ''Sans zikmu''. La relation avec l'éditeur tournera court à la suite d'un échange de lettres où [[Gérard Lebovici]] reproche à Renaud sa complaisance avec des médias staliniens et le fait qu'il n'ait pas écrit de chanson sur [[Jacques Mesrine|Mesrine]] lorsqu'il était encore en vie<ref>Éditions [[Champ libre]], ''Correspondance vol. 2'', Champ Libre, Paris, 1981, {{p.|83 et suivantes}}.</ref>.
=== La renaissance depuis 2002 ===


Avec ''[[Le Retour de Gérard Lambert]]'', enregistré fin [[1981]], Renaud commence à délaisser son blouson noir, transition entre ''[[Marche à l'ombre (album)|Marche à l'ombre]]'' et ''[[Morgane de toi]]''. Devenu père d'une petite [[Lolita Séchan|Lolita]] le 9 août 1980, {{nombre|huit|jours}} après son mariage avec Dominique<ref name="Renaud 2017" />, Renaud préfère s'éloigner de la violence<ref name="TS"/>. Cependant, les ventes n'égalent pas celles de ''[[Marche à l'ombre (album)|Marche à l'ombre]]'' malgré la présence de deux titres phares, ''Manu'' et ''La Blanche'', et d'une chanson signée [[Coluche]], ''Soleil immonde''. En novembre 1981, sort ''Les Aventures de Gérard Lambert'', une [[Bande dessinée|BD]] scénarisée par Renaud et dessinée par Jacques Armand. Fin [[1982]], Renaud fait, sans le savoir, ses adieux au loubard sur la scène de l'[[Olympia (Paris)|Olympia]]<ref name="TS"/>. Un double album live intitulé ''[[Un Olympia pour moi tout seul]]'' est édité à l'occasion de ce concert.
En [[mai 2002]] un nouvel album, illustré par [[Titouan Lamazou|Titouan]], apparaît donc dans les bacs huit ans après le dernier enregistrement de matériel original du chanteur énervant : ''[[Boucan d'enfer]]'' se vend à plus de deux millions d'exemplaires, fruit d'un matraquage médiatique inédit depuis ''Mistral Gagnant''. Mis en musique par ses amis Lanty et Bucolo, l'album est à l'image des dernières années passées : noir et sans concession. ''Docteur Renaud, Mister Renard'', ''Cœur perdu'', ''Mal barrés'' reflètent le purgatoire passé, alors que ''Elle a vu le loup'' renoue avec la tradition des chansons intimistes sur sa fille. La chanson ''[[Manhattan-Kaboul]]'' en duo avec [[Axelle Red]] connaît un succès énorme ({{formatnum:523000}}&nbsp;exemplaires vendus). Après tant d'années, Renaud commence à reprendre le dessus sur Renard, son côté sombre rongé par l'alcool. Pendant la ''Tournée d'enfer'' qui s'ensuit, dans un décor de fête de village, il connaît quelques rechutes, fait un [[delirium tremens]]<ref>« Quand mon disque est sorti en mai dernier, j'ai dit que j'étais un homme nouveau, redevenu un triste buveur d'eau. Un mois et demi après, je faisais une crise de delirium tremens. J'avais replongé. », entretien de [[Didier Varrod]], ''Paris Match'', {{date|1|décembre|2002}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/pm_12-02.htm}}.</ref>, et la voix n'est pas toujours au rendez vous<ref name="TS"/>, mais il remporte malgré tout un vif succès. Plus de 170 concerts<ref>[http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/concert/ancien/boucan_d_enfer.htm Boucan d'enfer tour], ''[http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud Le HLM des Fans de Renaud]'', (page consultée le {{date|2|février|2008}}).</ref> sont donnés, la tournée s'arrêtant notamment plusieurs fois au [[Le Zénith (Paris)|Zénith de Paris]] et au [[festival des Vieilles Charrues]]. Au côté de [[Johnny Hallyday]], Renaud joue dans le film ''[[Wanted (film)|Wanted]]'' de [[Brad Mirman]]. L'année est couronnée par 3 [[Victoires de la musique 2003|Victoires de la Musique]] et 2 [[NRJ Music Awards#Palmarès 2003 - IVe NRJ Music Awards |NRJ Music Awards]]. L'apparition de Renaud à cette cérémonie et dans d'autres émissions de variétés, furent par la suite critiquées compte-tenu des reproches très durs qu'il avait pu faire à ces médias. Un article au vitriol du journal ''Tant pis pour vous'' lui est notamment consacré en mars 2004. Renaud attaque le journal en justice demandant de lourds dommages et intérêts pour un journal économiquement fragile, ce qui lui est reproché par la presse<ref>La plainte est déclarée irrecevable, Renaud ayant attaqué le journaliste et non pas le directeur de publication. Voir Grégory Protche, ''Quelques pavés dans la gueule de Renaud'', ''Tant pis pour vous'', n°1, mars-avril 2004, pp. 16-17 {{lire en ligne|lien=http://maah.ifrance.com/00aa%20quelques_paves_.htm}}.</ref>.


=== Paternité et succès ===
En [[2002]], il rencontre la chanteuse [[Romane Serda]] à la [[Closerie des Lilas]] qui devient rapidement la nouvelle femme de sa vie. Renaud se marie avec elle le {{date|5|août|2005}}, à la mairie de [[Châteauneuf-de-Bordette]] ([[Drôme (département)|Drôme]]). La liaison entre Renaud et Romane Serda a pourtant engendré des polémiques du côté des fans<ref>[http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/bar-tabac/forum/phpBB2/viewtopic.php?t=20306&postdays=0&postorder=asc&start=0 Une polémique parmi d'autres sur un forum] Il fut reproché à Romane de devoir sa carrière plus par l'aide du nom de son mari que par son propre talent. Romane a sorti deux albums, dont le [[Romane Serda (album)|premier]] vendu à plus de 50.000 exemplaires.</ref>. Ayant retrouvé l'amour et s'étant remarié, il parvient enfin à sortir de l'[[alcoolisme]] et à sentir renaître son âme de militant. Depuis [[2005]], il lutte activement pour la libération d'[[Íngrid Betancourt]] et des autres otages des [[Forces armées révolutionnaires de Colombie|FARCS]] en [[Colombie]] pour lesquels il consacre une chanson, ''Dans la jungle'', ensuite traduite en [[espagnol]] et interprétée par [[Melingo]], un chanteur argentin. [[Image:Etsto.jpg|thumb|right|300px|À droite, Renaud au côté de [[Romane Serda]] lors de l'inauguration de l'école Renaud Séchan en 2006.]] Il organise le {{date|23|février|2006}}, à l'occasion des quatre ans de détention de l'otage, un grand concert au [[Zénith de Rouen]] réunissant de nombreuses personnalités. Cette même année, il relance son combat contre la [[corrida]] et pour la réintroduction des [[Ours des Pyrénées|ours]] dans les [[Pyrénées]]. Son deuxième enfant, Malone, naît le {{date|14|juillet|2006}}<ref>Ses deuxième et troisième prénoms sont Olivier, en hommage à son [[Olivier Séchan|père]], et Oscar, en hommage à son grand-père</ref>. Le {{date|14|octobre|2006}} est inauguré l'école Renaud Séchan à [[Mirabel-aux-Baronnies]] (proche du village natal de Romane Serda), le chanteur avait en effet fait un don conséquent pour sa construction<ref>''La Tribune Portes de Provence'', numéro du 19 au {{date|25|octobre|2006}}.</ref>.
==== ''Morgane de toi'' (1982-1983) ====
[[Fichier:Renaud_vers_1982.jpg|vignette|gauche|alt=Photo d'identité de Renaud.|[[Photographie d'identité|Photo d'identité]] de Renaud vers 1982, pour la [[Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique|SACEM]].]]
Inspiré par des amis et par la lecture des récits des voyages d'[[Antoine (chanteur)|Antoine]]<ref>[[Antoine (chanteur)|Antoine]], ''Rouge sang, de Renaud'', dans Sébastien Bataille, ''Chroniques de luxe'' {{lire en ligne|lien=http://www.editionsbdl.com/BATAILLE_Chroniques.html|texte=présentation en ligne}}, éd. Le Bord De l'eau, 2007 {{ISBN|978-2-915651-75-1}}.</ref>, aspirant à fuir un peu la surmédiatisation, Renaud découvre la mer et prend le large avec son bateau, le ''Maknovtchina''. L'épopée avec son épouse Dominique et sa fille Lolita, dure de septembre 1982 à mars 1983. Il en tire son tube ''[[Dès que le vent soufflera]]'' avec son fameux « tatatan » mais l'expérience se révèle finalement décevante, Dominique et Lolita étant sujettes au [[mal de mer]] par mauvais temps, aussi offre-t-il son bateau quelques années plus tard à son beau-frère qui le revendra<ref name="Delahousse"/>. Pour ''[[Morgane de toi]]'', sorti en 1983, Renaud part pour [[Los Angeles]] et s'entoure de musiciens américains renommés, comme le guitariste [[Albert Lee]]. Cet investissement n'est pas vain car ''[[Morgane de toi (chanson)|Morgane de toi]]'' se vend à plus d'un million d'exemplaires en quelques mois. Deux chansons y sont dédiées à sa fille, inaugurant une longue tradition qui se poursuit sur tous les albums suivants. [[Serge Gainsbourg]] réalise le premier clip de Renaud sur ''[[Morgane de toi]]''. Renaud a définitivement cassé son image : moins agressif, plus écolo, un blouson en jean à la place du blouson de cuir<ref name="TS"/>. Il conserve cependant les santiags et le [[bandana]] rouge.


En janvier 1983, d’après [[Frédéric Martel]], Renaud se décommande, de même que Jean Marais, d’un gala organisé par ''[[Le Gai Pied|Gai Pied Hebdo]]'' et l'« Association des médecins gais » pour la recherche contre le sida<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Frédéric Martel]]|titre=Le Rose et le Noir|sous-titre=Les homosexuels en France depuis 1968|éditeur=[[Éditions du Seuil|Le Seuil]]|collection=L'Épreuve des faits|p.=269-270|ISBN=978-2-02-021894-8|pages totales=456}}.</ref>.
C'est le [[2 octobre]] [[2006 en musique|2006]] que sortent simultanément son douzième album intitulé ''[[Rouge Sang (album)|Rouge Sang]]'' et une version collector de celui-ci. Les deux versions s'écoulent à plus de 170 000 exemplaires dès la première semaine (triple disque de platine). ''Rouge Sang'' est vu par certains comme une sorte de renaissance, tant le Renaud de ''[[Boucan d'enfer]]'' était l'œuvre d'un autre personnage, cynique, désabusé, et plus consensuel. L'album est ainsi nettement plus engagé que le précédent opus (''Leonard's Song'' dédiée à [[Leonard Peltier]], ''J'ai retrouvé mon flingue'', ''Elle est facho'', ''Rouge Sang''). La critique sur l'album est mitigée : bien que l'ensemble de la presse célèbre le « retour à la forme » du chanteur après ces années noires, de nombreux journaux (dont ''[[Le Monde]]'' et ''[[Télérama]]'') considèrent que la plume de Renaud s'est émoussée et regrettent les arrangements « très électriques » et datés de [[Jean-Pierre Bucolo]].


En [[1981]], Renaud représente 45 % du chiffre d'affaires de [[Polydor]]<ref name="TS"/>. Mais, ne se sentant pas soutenu par sa maison de disques, il ne renouvelle pas son contrat après ''[[Morgane de toi]]''. Il signe chez [[Virgin Records|Virgin]] pour {{nobr|18 millions}} de francs, une somme record pour l'époque<ref name="Remond_1988_10_19">{{Article|auteur1=[[Alain Rémond]]|titre=Renaud sincèrement|périodique=[[Télérama]]|n°=2023|date=19 octobre 1988|p.=30-34}}.</ref>. Il fonde alors son label, [[Ceci-Cela]], ainsi qu'une maison d'éditions ''Mino Music'' et ''Encore merci'' qui s'occupe du merchandising. Il joue au [[Le Zénith Paris - La Villette|Zénith]] de Paris, qui vient juste d'être inauguré, du {{date-|17 janvier}} au {{date-|5|février|1984}}, puis effectue une tournée qui se termine au [[Printemps de Bourges]]. Entre le 10 et le {{date-|20 juillet}}, il part à la rencontre de son public [[Québec|québécois]] et réunit {{nombre|40000|personnes}} au cours de ses six concerts en Amérique du Nord. Le {{date-|8 septembre}}, malgré ses relations en froid avec le [[Parti communiste français|PCF]], il chante en vedette à la [[Fête de l'Humanité]], revenant ainsi sur ses prises de position passées pas plus tard qu'au début de l'année, afin de bien montrer qu'il s'oppose à la [[Droite (politique)|droite]].
[[Image:Renaud RougeSang02.jpg|300px|thumb|left|Renaud en concert à [[Auxerre]] le {{date|22|juillet|2007}}.]]
Illustré par [[Patrice Killoffer|Killofer]], jamais aucun album de Renaud n'avait encore contenu autant de chansons : 24 sur l'édition collector (y compris un titre écrit par un autre chanteur, ''Rien à te mettre'' par [[Benoît Dorémus]]). Durant la tournée médiatique, Renaud enregistre une publicité où, non sans humour, lui et [[Vincent Delerm]] (qu'il cite dans ''[[Les Bobos]]'', premier single de l'album, vendue à 67 100 exemplaires en 16 semaines) vantent leurs albums respectifs. Renaud écrit et produit ''[[Après la pluie (album)|Après la pluie]]'', le deuxième album de Romane Serda, album qui sort le {{date|26|février|2007}}.


==== ''Mistral Gagnant'' : popularité fatigante (1985) ====
En février 2007, dans un entretien à ''[[Paris Match]]'', il annonce qu'il souhaite déménager en [[Angleterre]] pour élever son fils dans un univers plus calme. Toutefois ce n'est pas une [[expatriation fiscale]] : il continue à payer ses impôts en France<ref>« Même si demain je pouvais fiscalement m’installer en Angleterre, je ne le ferais pas.» « Le pays qui m’offre 80% de mes revenus, c’est la France (…) Je suis fraternel et solidaire de ce pays qui m’a vu naître, que j’aime et que je ne méprise pas sous prétexte que je vais vivre huit mois par an à Londres.» Il se déclare également « heureux de payer l'[[Impôt de solidarité sur la fortune|ISF]].» ''[[Paris Match]]'', {{date|15|février|2007}}.</ref>.
L'année 1985 est mouvementée pour Renaud. En février, la chanteuse [[Valérie Lagrange]] lui propose d'écrire une chanson pour l'[[Afrique]]. À l'époque, une sécheresse sans précédent sévit en [[Éthiopie]] depuis plusieurs années, faisant des milliers de victimes. Des musiciens africains et des artistes d'Amérique du Nord comme [[Michael Jackson]] (''[[We Are the World]]''), ou [[Bob Geldof]] (chanteur irlandais du groupe [[The Boomtown Rats]] et organisateur du ''[[Live Aid]] 1985'') avaient déjà réalisé des disques de solidarité mais en [[France]], rien n'avait été fait. Valérie Lagrange voit en Renaud le catalyseur idéal pouvant faire bouger les artistes<ref name="TS"/>. Après quelques hésitations, il accepte, écrit une chanson (''S.O.S. Éthiopie'') sur une musique de [[Franck Langolff]] et réunit une trentaine d'artistes ([[Francis Cabrel]], [[Jean-Jacques Goldman]], [[Jacques Higelin]], [[Coluche]], [[Julien Clerc]], [[Alain Souchon]] et autres). Le disque dépasse rapidement le million d'exemplaires ({{nombre|1724000|exactement}}, huitième single le plus vendu en France<ref>[http://www.infodisc.fr/S_ToutTemps.php Les Meilleures Ventes Tout Temps de 45 T. / Singles], Infodisc, consulté le {{date-|2|février|2008}}.</ref>) et rapporte plusieurs millions de francs à [[Médecins sans frontières]], l'association bénéficiaire de l'opération. {{refnec|Le concert des ''[[Chanteurs sans frontières]]'', organisé par la suite à [[la Courneuve]], obtient un succès plus mitigé.}}


En août, contacté par le [[Festival mondial de la jeunesse et des étudiants]], Renaud part donner une série de concerts à [[Moscou]], en [[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]]. Séjour encadré mais globalement positif, Renaud se réjouissant d'affronter un public non francophone, jusqu’à l'incident du [[parc Gorki]] : devant dix mille personnes (triées sur le volet), Renaud entame sa chanson pacifiste ''[[Déserteur (chanson)|Déserteur]]''. Des projecteurs éclairent soudainement les gradins, trois mille spectateurs se lèvent en même temps et quittent la salle<ref name="Remond_1988_10_19" />. Incident prémédité, probablement par une faction dirigeante peu encline à cette ouverture vers l'Occident, dont Renaud, fils de communistes fervents, sort profondément blessé<ref name="TS"/> et même furieux (« j'ai failli sortir dix fois de scène »<!--ref>[https://www.youtube.com/watch?v=iOKahhqafkA Vidéo Youtube "Renaud à Moscou"], consulté le 12 décembre 2020</ref-->). Ce séjour soviétique modifie sa vision du pays et lui inspire la chanson ''[[Fatigué]]'' (paru ensuite dans le futur album ''[[Mistral gagnant (album)|Mistral gagnant]]'') qu'il avait ébauchée le jour même devant l'[[hôtel Ukraine]]<ref name="manus"/>. Épuisé moralement et physiquement, il quitte l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] pour l'enregistrement de son album suivant à [[Los Angeles]].
Il effectue au printemps et à l'été 2007 une tournée ''Rouge Sang tour''. La voix y est souvent meilleure que pendant la tournée Boucan d'enfer<ref>« J'ai retrouvé ma voix un petit peu même si elle reste toujours aussi pourrie. », Pierre Derensy, [http://www.rocknfrance.free.fr/chroniques.php?id_album=629 interview de Renaud], Rock'n'France, {{date|8|septembre|2006}}.</ref>, et le décor représente les toits de [[Paris]], en référence à [[Robert Doisneau]] et au dernier concert des [[The Beatles|Beatles]]. Celle-ci s'arrête notamment 4 fois à [[Palais omnisports de Paris-Bercy|Bercy]] et au [[Centre de détention]] de [[Bapaume]] lors de la [[fête de la Musique]]. Il offre également un concert à l'[[L'Isle-sur-la-Sorgue|Isle-sur-Sorgue]], ville où il possède une résidence secondaire. Une tournée des festivals ([[Festival d'été international de Québec|Festival d'été de Québec]], [[Francofolies]], [[Paléo Festival Nyon|Paléo]], [[Fête de l'Humanité]]) a lieu durant l'été 2007. Il termine sa tournée par un concert gratuit offert à ses fans le {{date|29|septembre|2007}} à [[la Cigale]]. Sur scène durant près de 6 heures il revisite l'ensemble de son répertoire<ref>Renaud a chanté ce soir là 68 chansons. Voir Pierre, [http://www.concertandco.com/lieu/cigale-paris-18eme/renaud/critique-concert-1-3-19353.htm Critique du concert], Concertandco.com, {{date|20|octobre|2007}}.</ref>. En novembre sort ''[[Tournée Rouge Sang]]'' témoignage sur CD et DVD des concerts de Bercy. En septembre sort ''Jeunesse se passe'', le premier album de [[Benoît Dorémus]] que produit Renaud (impressionné par son premier auto-produit il avait fait signer Dorémus sur son label [[Ceci-Cela]] en janvier 2006).


Arrivé en décembre et sorti au Québec le 20 janvier 1986, ''[[Mistral gagnant (album)|Mistral gagnant]]'' sent la désillusion (''[[Fatigué]]''), la désespérance (''Morts les enfants'', ''P'tite Conne'' où il fustige la drogue {{incise|chanson en hommage à [[Pascale Ogier]] (qu'il ne nomme pas), victime d'une overdose et fille de l'actrice [[Bulle Ogier]]}}, la nostalgie de l'enfance (''[[Mistral gagnant (chanson)|Mistral gagnant]]''), traduisant ainsi les derniers mois difficiles durant lesquels Renaud écrivit les chansons de l'album. Le titre ''[[Miss Maggie]]'' {{incise|écrit après le [[drame du Heysel]]}} se veut d'abord un hommage aux femmes, qu'il considère incapables d'être aussi violentes que les hommes, et se transforme en pamphlet contre [[Margaret Thatcher]]<ref>{{Ouvrage |langue= fr|auteur1= [[Daniel Ichbiah]] |titre= 50 ans de chansons françaises |année=2012 |pages totales= 174|isbn=9791091410168 }}.</ref>. L'offensive contre le [[Premier ministre du Royaume-Uni]] déclenche une polémique en [[Angleterre]]<ref name="TS"/>. L'accueil enthousiaste du public (plus d'un million d'exemplaires vendus) et de la critique favorable à ce disque « inquiet » redonne confiance à Renaud pour sa prochaine prestation pendant un mois au [[Le Zénith Paris - La Villette|Zénith]] début 1986. {{nombre|180000|personnes}} y assistent. Le décor, un bateau, ''le Karaboudjan''{{note|group="n"|''Karaboudjan'' est le nom du cargo du [[Capitaine Haddock]] dans l'album des ''[[Les Aventures de Tintin|Aventures de Tintin]]'' ''[[Le Crabe aux pinces d'or]]''.}}. Sa tournée ''[[le Retour de la Chetron Sauvage]]'' est un franc succès. Par ailleurs, un recueil de ses chansons et dessins, préfacé par [[Frédéric Dard]], lui vaut d'être invité par [[Bernard Pivot]] dans l'émission ''[[Apostrophes]]'', reconnaissance officielle de ses talents d'écrivain<ref>[http://www.ina.fr/archivespourtous/?vue=notice&from=fulltext&full=apostrophes+renaud&num_notice=1&total_notices=8 ''Apostrophes''], ''[[Institut national de l'audiovisuel|INA]]'', émission du {{date-|14|février|1986}}.</ref>.
En janvier 2008, il prépare un disque de reprises de [[Musique traditionnelle irlandaise|chansons traditionnelles]] [[Irlande|irlandaises]]<ref>Renaud, lors de l'émission ''[[Sur la route]]'', [[France Inter]], {{date|10|janvier|2008}}.</ref>.


==== ''Putain de camion'' : premières déprimes (1986-1990) ====
== Le chanteur engagé ==
Si sa vie d'artiste est comblée, ce n'est pas le cas de sa vie personnelle. Renaud s'enfonce doucement dans la [[Dépression (psychiatrie)|déprime]]<ref name="TS"/> : par la remise en question de ses engagements (qui a commencé depuis ''[[Morgane de toi]]''), par le temps qui passe… et par les premiers deuils. Le {{date-|19|juin|1986}}, la mort brutale de son ami [[Coluche]] l'affecte gravement. En 1988, Renaud dédie son nouvel album ''[[Putain de camion (album)|Putain de camion]]'' à [[Marius Colucci|Marius]] et à Romain, les fils de Michel et Véronique Colucci. La [[Putain de camion (chanson)|chanson-titre]] de l'album est d'ailleurs un hommage à celui qui est le parrain de sa fille [[Lolita Séchan|Lolita]]. L'album sort sans promotion, décision qui a un effet sensible sur les ventes : {{nombre|800000}}, soit deux fois moins que le précédent. L'album obtient malgré tout en 1989 plusieurs prix{{note|group="n"|Grand prix national du disque du [[Ministère de la Culture (France)|ministère de la Culture]], grand prix du disque de la ville de [[Paris]], grand prix de la [[Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique|SACEM]] récompensant ses talents d'auteur-compositeur.}}.
Tout au long de sa carrière, Renaud n'a cessé de [[militant|militer]] pour de nombreuses causes. La plupart de ces chansons, quand elles ne sont pas franchement engagées, évoquent au moins au détour d'un couplet un sujet sensible à l'artiste. Cet engagement lui a valu de s'autoproclamer « chanteur énervant », une expression largement reprise par les [[média]]s<ref>Éric Bulliard, [http://www.lagruyere.ch/culture/articles/06.10.05-culture.htm Retour du chanteur énervant], La Gruyère.ch, {{date|5|octobre|2006}} (page consultée le {{date|2|février|2008}}).</ref>.


En [[1989]], Renaud organise un grand concert gratuit [[place de la Bastille]] à Paris, ''Ça suffat comme ci'' avec [[Johnny Clegg]] et [[Mano Negra]], conçu par l'écrivain [[Gilles Perrault]] et la [[Ligue communiste révolutionnaire|LCR]] en réponse au sommet du [[Groupe des sept (économie)|G7]] à [[Paris]]. La même année sort un double album live, ''[[Visage pâle rencontrer public]]'', ''Renaud tour 89'' témoignage d'une tournée avec, pour décor, un arbre géant.
=== Idéologie ===
Si ses positions et sa vision du monde ont pu évoluer, il apparaît clairement que Renaud a toujours eu des idéaux de [[Gauche (politique)|gauche]]. Il s'explique sur ce choix politique de deux manières : par les valeurs [[humanisme (philosophie)|humanistes]] que défend ce bord et par l'héritage [[Protestantisme|protestant]] et [[socialisme|socialiste]] du côté paternel et l'héritage [[communisme|communiste]] du côté maternel. Les engagements de son grand-père paternel semblent néanmoins n'avoir apporté qu'un bagage culturel et non idéologique<ref name="Chevandier">''Renaud : foulard rouge, blouson de cuir, etc'' de Régis Chevandier.</ref>. Non affilié à un courant idéologique défini, il se considère avant tout comme membre d'une grande famille de gauche<ref>« J'ai toujours eu le sentiment d'appartenir à une famille de gauche dans laquelle se retrouvent des anars, des trotskistes, des communistes, des socialistes. Je me suis engueulé avec des membres de cette famille, mais comme on s'engueule avec son père, sans jamais se fâcher définitivement. », entretien de Zoé Lin, ''Renaud : honte à celui qui n'a d'avis sur rien, sa vie doit être triste'', ''[[L'Humanité]]'', {{date|14|décembre|1996}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/huma_14-12-96.htm}}.</ref>.


En 1990, le chanteur écrit six titres pour le deuxième album de [[Vanessa Paradis]], sur des musiques de Franck Langolff. Mais, entre-temps, Vanessa Paradis rencontre [[Serge Gainsbourg]] qui tient absolument à écrire l'intégralité de ''[[Variations sur le même t'aime]]''. Il s'entretient avec Renaud pour le supplier de se retirer du projet. Le chanteur se voit contraint de « mettre à la poubelle » les six maquettes déjà enregistrées pour Vanessa Paradis<ref>{{Article|titre=Renaud politiquement incorrect ?|périodique=[[Platine magazine|Platine]]|numéro=137|date=janvier 2005}}.</ref>.
Si plusieurs de ces chansons présentent clairement un message [[Anarchie|anarchiste]], Renaud, ancien [[Mai 68|soixante-huitard]], n'est pas pour autant un anarchiste convaincu. En effet même s'il trouve le principe magnifique, il ne pense pas la doctrine applicable dans la société actuelle<ref>« Est-ce que ça tient la route de défendre une théorie magnifique, mais par essence inapplicable dans nos sociétés ? L'anar qui paye son loyer, qui bosse pour un patron, ou même simplement qui consomme, n'est finalement pas beaucoup plus cohérent que celui qui va voter. », Renaud Séchan, ''Adieu la plage…'', [[Charlie Hebdo]], {{date|12|mai|1993}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/ch_12-05-93.htm}}.</ref>. Le côté anarchiste de Renaud se ressent notamment lorsque celui-ci raille les représentants de l'ordre dans ses chansons ; c'est notamment l'[[armée]] qui en fait le plus les frais, Renaud étant un ardent [[pacifisme|pacifiste]] (''la Ballade Nord-Irlandaise'', ''[[Manhattan-Kaboul]]'') et [[Antimilitarisme|antimilitariste]] (''[[Déserteur (chanson)|Déserteur]]'', ''La Médaille'' contre laquelle l’''Association de soutien à l’armée française'' porte plainte). Il s'en prend de la même manière à la police<ref>« Je suis anti-flic à la manière [[Georges Brassens|Brassens]]. À part quelques faits divers où je trouve qu'ils ont une attitude un peu trop répressive, un peu trop haineuse, ils sont confrontés aussi parfois à des horreurs. Je suis [[anticléricalisme|anti-clérical]] de la même manière. Les flics, c'est le symbole de l'uniforme, de la répression mais je traverse toujours dans les clous pour ne pas avoir à parler avec un flic comme disait Brassens. C'est le meilleur moyen de vivre avec eux, vivre dans une espèce de semblant d'égalité. », entretien de Marc Thirion, ''Renaud de A à Z'', ''[[OK]]'', {{date|24|février|1986}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/ok_6-86.htm}}.</ref> (''[[Hexagone (chanson)|Hexagone]]'', ''Où c'est qu'j'ai mis mon flingue''). Il privilégie la fraternité humaine et se dit opposé à l'idée de frontière. De la vient son engagement [[régionalisme|régionaliste]] et son soutien des luttes identitaires<ref>« Je suis [[paris]]ien mais aussi [[basque]], [[corse]], [[Bretagne|breton]], [[Occitanie|occitan]], [[Catalogne|catalan]], [[picard|ch'timi]]... citoyen d'une [[Europe]] des peuples pas des banquiers, des bétonneurs et des marchands, sympathisant de la première heure de toutes les luttes des peuples sans État, des peuples que l'on opprime, des langues, des cultures et des traditions que l'on nie, des paysages qu'on massacre, des folklores qu'on ridiculise et des militants qu'on criminalise. », entretien de [[Pascal Fioretto]], ''Sept années d'absence'', ''[[Marianne]]'', {{date|20|mai|2002}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/ma_20-05-02.htm}}.</ref>, engagement qui se retrouve notamment dans les chansons ''Le Blues de la Porte d'Orléans'' ou ''Corsic’armes''.


=== Diversifications, puis alcoolisme ===
À [[Droite (politique)|droite]], Renaud suscite des sentiments contrastés. [[Louis Pauwels]] l'associe à [[Coluche]], dans son article dénonçant le [[Syndrome d'immunodéficience acquise|SIDA]] mental dont serait atteinte la jeunesse [[Mouvement contre le projet Devaquet|manifestant contre la loi Devaquet]]<ref>« Ces jeunes avaient entre 8 et 14 ans en 1981. Ce sont les enfants du rock débile, les écoliers de la vulgarité pédagogique, les béats de Coluche et Renaud nourris de soupe infra idéologique cuite au show-biz, ahuris par les saturnales de "touche pas à mon pote", et, somme toute, les produits de la culture [[Jack Lang|Lang]]… C'est une jeunesse atteinte d'un sida mental. », [[Louis Pauwels]], ''Le [[monôme]] des Zombies'', ''[[Le Figaro Magazine]]'', {{date|6|décembre|1986}}.</ref>. Alors Premier Ministre, [[Édouard Balladur]] déclara que Renaud était son chanteur préféré<ref>Interrogé sur un concert de [[Johnny Hallyday]], il commenta : « Moi, je n'aime pas trop, commente-t-il, je préfère Renaud. », [[Erik Izraelewicz]], ''La nomination d'Edouard Balladur comme premier ministre - Le fils politique de Georges Pompidou'', ''[[Le Monde]]'', {{date|31|mars|1993}}.</ref>. Plus récemment [[Christine Albanel]]<ref>Interview, ''[[Le Parisien]]'', {{date|21|juin|2007}}.</ref> ou [[Jean-Marie Le Pen]]<ref>« J'aime bien Renaud, bien que nous n'avons pas des opinions parallèles », émission ''[[Les Grandes Gueules (émission)|les Grandes gueules]]'', [[RMC]], {{date|30|août|2006}}.</ref> ont fait des déclarations similaires.
==== ''Marchand de cailloux'' (1991-1993) ====
En [[1991]] arrive l'album ''[[Marchand de cailloux]]'', enregistré au Studio Sarm West à Londres durant la [[guerre du Golfe]] contre laquelle Renaud a milité (on peut lire au dos du disque « enregistré pendant leur sale guerre »). Avec des chansons pacifistes, de pêche à la ligne (''Tant qu'il y aura des ombres'') ainsi que sur les dirigeants [[Parti socialiste (France)|socialistes]] qui l'ont tant déçu (''[[François Mitterrand|Tonton]]'', ''Le Tango des élus''), l'album se vend un peu moins bien que ''Putain de camion'' ({{nombre|565000|exemplaires}})<ref name="!a">{{lien web |langue=en |titre=France Album Sales : Renaud - Page 18 of 18 - ChartMasters |url=http://chartmasters.org/2016/04/france-album-sales-renaud/18/ |site=ChartMasters |date=16-04-2016 |consulté le=23-08-2020}}.</ref> mais obtient un [[Académie Charles-Cros|Grand Prix de l'Académie du disque Charles Cros]]. Le clip de ''P’tit voleur'' est tourné avec [[Emmanuelle Béart]].


En mai [[1992]], il chante cinq semaines durant au [[Casino de Paris]], cette fois sans décor exorbitant. En juillet 1992, il fait partie de l'équipe qui relance ''[[Charlie Hebdo]]'', et devient actionnaire du titre<ref>Yves-Marie Labé et Dorian Saigre, Il revendra ses parts à son départ du journal. ''De la bande de copains à l'entreprise prospère'', ''[[Le Monde]]'', {{date-|30 juillet 2008}}.</ref>. Il arrête sa chronique ''Renaud bille en tête'' en décembre 1993 pour se consacrer à l'enregistrement de ''À la Belle de Mai''. Il recommence entre janvier 1995 et juillet 1996 avec ''Envoyé spécial chez moi''.
Cependant, l'[[extrême droite]] est clairement un ennemi pour Renaud. [[Antifascisme|Antifasciste]], il lutte contre l'[[antisémitisme]] mais cela ne l'empêche pas de vivement s'en prendre à la politique d'[[Israël]] au sujet du [[conflit israélo-palestinien]]. Les paroles de la chanson ''Miss Maggie'' où la répression de l'[[Intifada]] est comparée au [[génocide arménien]] et à la [[Shoah]]<ref>« Palestiniens et Arméniens témoignent du fond de leur tombeau qu'un génocide c'est masculin comme un SS un torero », Renaud Séchan, chanson ''Miss Maggie'', 1985.</ref>, déclenchent une polémique et lui valent des accusations d'antisémitisme. Renaud avoue la tournure maladroite, même si le but était bien de provoquer, et remanie la phrase en « Palestiniens, Juifs, Arméniens »<ref>David Reinharc, [http://davidreinharc.blogspot.com/2007/07/debat-sur-israel-palestine-les-juifs.html Débat avec Renaud sur Israel-Palestine, les juifs, l'islamisme et l'occident], ''Israël Magazine'', {{date|19|juillet|2007}}.</ref>.


==== Dans le Nord (1993-1994) ====
Une constante dans les engagements de Renaud est sa tendance à toujours se placer du côté des minorités et des personnes en position de faiblesse<ref>Laurent Berthet, ''Renaud ou l'humanité meurtrie'', in Le Banquet, janvier 2004, n°19/20, p. 417-434 {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/bibliotheque/etudiant/e_laurent_berthet/laurent_berthet_00_00_sommaire.htm}}.</ref>. Il a longuement milité pour des associations humanitaires ou organisations non gouvernementales, tels que [[Les Restos du Cœur]], [[Médecins sans frontières]] ou [[SOS Racisme]]<ref>[[Yves Frémion]], Renaud-Renard, ''[[Fluide glacial]]'' n° 318, décembre 2002 {{lire en ligne|lien =http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/fg_318.htm}}.</ref>, mais les problèmes de malversations auquelles sont mêlés les associations humanitaires, et le sentiment d'inefficacité de ces combats, ont fini par le rendre plus méfiant et distant vis-à-vis de ces groupes<ref>« C’est pas très gentil pour les Restos que je trouve indispensables et très efficaces. Mais j’en ai un peu ras-le-bol des combats humanitaires et des associations qui ont défrayé la chronique par des détournements, des malversations financières, etc. Même ça, on finit par en revenir. Les circonstances ont fait que je ne participe plus aux Restos depuis deux ans, mais s’ils me redemandent, je serai toujours présent. Avec cependant un certain recul, le sentiment que c’est un peu dérisoire, comme toute forme d’engagement des artistes », entretien de [[Dominique Simonnet]], ''Le roman de Renaud'', ''[[La Libre Belgique]]'', {{date|20|mai|1952}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/lalibre_20-05-02.htm}}.</ref> ; une lassitude qu'il décrit dans ''Tout arrêter''.
Il consacre le reste de l'année 1992 au tournage de ''[[Germinal (film, 1993)|Germinal]]'' où il joue le rôle d'[[Étienne Lantier]] aux côtés de [[Gérard Depardieu]], [[Miou-Miou]] et [[Jean Carmet]]. En [[1980]], dans la loge de [[Bobino]], le réalisateur [[Claude Berri]] lui avait en effet promis qu'un jour il lui trouverait un rôle au cinéma<ref name="TS" />. Même s'il aurait préféré un petit rôle, Renaud accepte en tant que petit-fils de mineur (Oscar, inspiration de la chanson homonyme dédiée à celui qui lui a donné son foulard rouge et sa fameuse [[gapette|gâpette]])<ref name="TS" />. Il apprécie beaucoup Claude Berri et l'expérience de tournage, assez difficile, tout en déplorant que certaines scènes représentant des semaines de travail aient été coupées au montage. Claude Berri lui déclara qu'il aurait pu incarner [[François Villon]], un biopic fut même envisagé<ref>{{Lien web|url= www.telerama.fr/cinema/renaud-du-chanteur-revolte-a-l-acteur-lamine,85406.php|titre= Renaud, du chanteur révolté à l'acteur laminé|date= 2 octobre 1993|site= Télérama}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url= archives.lesoir.be/avec-ou-sans-germinal-renaud-se-sent-un-lantier-du-xxe-_t-19931001-Z079MR.html|titre= Avec ou sans ''Germinal'', Renaud se sent un Lantier du {{s-|XX}}|date= 1er octobre 1993|site= Le Soir}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|auteur= Bonneville, L.|année= 1993|titre= Claude Berri : ''Germinal''|périodique= Séquences, La Revue du Cinéma|lire en ligne= https://www.erudit.org/fr/revues/sequences/1993-n167-sequences1157397/50019ac.pdf}}</ref>. Comme en prélude à la sortie du film, Renaud enregistre début [[1993]] ''[[Renaud cante el' Nord]]'', album de reprises de chansons [[ch'ti (linguistique)|ch'ti]]. Au cours des six mois de tournage de ''[[Germinal (film, 1993)|Germinal]]'', Renaud a pu découvrir le folklore des gens du [[bassin minier du Nord-Pas-de-Calais]] et, par amour de ces gens qu'il considère d'une grande générosité, a décidé de le chanter<ref>{{Lien web|auteur=B. P.|titre=Renaud chante ch'ti|jour=9|mois=septembre|année=1993|éditeur=[[L'Humanité]]|url=https://www.humanite.fr/node/62941|consulté le=26 avril 2019}}.</ref>. L'album lui vaut sa première [[Victoires de la musique|Victoire de la musique]] en [[1994]] dans la catégorie « Album de musique traditionnelle » et se vend à {{nombre|350000|exemplaires}}, alors que Renaud pensait qu'il n'intéresserait que les gens du Nord. Toujours en [[1994]], il sort un conte pour enfants ''La Petite vague qui avait le mal de mer''.


==== ''À la Belle de Mai'' et hommage à Brassens (1994-1995) ====
Renaud reste un chanteur impliqué et militant, d'ailleurs réguliérement interrogé sur l'actualité politique et sociale (notamment lors de son passage à l'émission ''[[sept sur sept|7 sur 7]]''). Mais il a, à de multiple reprises, émis le souhait de se retirer des turbulences des engagements politiques, comme il l'exprime dans les chansons ''Fatigué'' ou ''Je vis caché''. Il désire mener une vie simple, proche de la nature, à l'écart de la violence, des [[drogue]]s (''La blanche'', ''P’tite conne''), exprimant parfois un univers parfois passéiste (''Rouge gorge'') et nostalgique de l'enfance (''Mistral gagnant'', ''Le sirop de la rue'').
{{Loupe|À la Belle de Mai}}
Suit en novembre 1994, ''À la Belle de Mai'', un album dont la première chanson éponyme raconte l'arrivée d'un étranger parisien dans ce [[Belle de Mai|quartier marseillais]]. Le titre vise sans le nommer [[Bernard Tapie]], qui offre le titre européen à l'OM, puis ses déboires lorsqu'il a voulu entrer en politique, et termine sur son retour vers la capitale<ref>Interview au journal ''L'humanité'' du 6 avril 1995, repris par le site d'un fan du chanteur, [https://moulindemarnay.pagesperso-orange.fr/renaud/alabelledemai3.html À la belle de Mai - 1994 -]</ref>.


L'album est enregistré à son domicile{{note|group="n"|L'enregistrement des voix se fait même dans les toilettes, comme le signale le livret de l'album.}}, entièrement acoustique. Renaud privilégie plus les coups de cœur que les coups de sang : il chante son admiration pour [[Che Guevara]], [[Emiliano Zapata|Zapata]] ou [[Pancho Villa]]. Trois musiques sont signées par son ami [[Julien Clerc]] et les arrangements sont dirigés par l'accordéoniste [[Jean-Louis Roques]] dont l'influence musicale a pris de plus en plus d'importance depuis [[1978]]<ref name="Mino"/>. L'album atteint les {{nombre|585000 exemplaires}}, porté par les titres ''C'est quand qu'on va où ?'', ''La médaille'', ''Mon amoureux'', ''Lolito Lolita'' et ''À la Belle de Mai''. Le concert ainsi que la tournée qui suivit sont enregistrés sur le double album live ''[[Paris-Provinces Aller/Retour]]'' et sur VHS. À partir du {{date-|1 mai 1995}}, peu avant l’[[Élection présidentielle française de 1995|élection présidentielle en France]], Renaud se produit à [[maison de la Mutualité|la Mutualité]], symbole des grands meetings de la gauche. Durant l'hiver 1995, il avait effectué une tournée en [[Bosnie-Herzégovine|Bosnie]] avec ''[[Charlie Hebdo]]'' et [[Philippe Val]]. Cette même année, Renaud enregistre un album reprenant vingt-trois chansons de [[Georges Brassens]] : ''[[Renaud chante Brassens]]''.
En 2006, pour soutenir les projets autour de la protection des enfants, il crée la ''[http://www.fondation-malone.fr fondation Malone]'', dont la [[reconnaissance d'utilité publique]] est en cours.


Mais pour Renaud (et surtout pour ses maisons de disques), cette année 1995 est aussi l'année des compilations. Polydor et Virgin, ses deux maisons de disques, sortent coup sur coup ''The meilleur of Renaud 1975-1985'', ''The meilleur of Renaud 1985-1995'' et une double compilation ''[[The Very Meilleur of Renaud (1975/1995)]]'', l'ensemble se vend à {{nombre|800000|exemplaires}}. Puis en novembre sort ''L'Intégrale Renaud ([[Coffret 18 CD : Renaud - Intégrale]])'' contenant trois albums inédits (''[[Renaud chante Brassens]]'', ''[[Les Introuvables (album de Renaud)|Les Introuvables]]'' et ''[[Le Retour de la Chetron Sauvage]]'').
=== Engagements politiques ===
Renaud a toujours assumé son affection et sa fascination pour [[François Mitterrand]] auquel il envoyait des copies de chacun de ses disques à leur sortie. Pourtant après l'[[élection présidentielle française de 1981]] où il avait voté au second tour pour Mitterrand<ref>Il avait auparavant fortement soutenu la [[Candidature de Coluche lors de l'élection présidentielle française de 1981|candidature de Coluche]]. Voir [[Georges-Marc Benamou]], François Jonquet, Kristina Larsen, ''[[Globe Hebdo]]'' n°33, {{date|22|septembre|1993}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/gh_33.htm}}.</ref>, bien que se réjouissant de l'[[abolition de la peine de mort]] et l'autorisation des [[radio libre|radios libres]], Renaud s'opposa rapidement aux positions économiques et géopolitiques des socialistes notamment après le [[tournant de la rigueur]] opéré par le [[Gouvernement Pierre Mauroy (3)|gouvernement Mauroy]] en [[1983]]<ref>Renaud Séchan, ''Renaud Bille en tête'', Paris, éd. Le Seuil, « Point Virgule », 1994, p. 62, {{date|24|février|1993}} {{ISBN|2020222086}}.</ref>. La même année, il s'engage activement pour la [[Marche des beurs]], comme il le fait plus tard pour la campagne ''Touche pas à mon pote'' de [[SOS Racisme]]<ref name="Chevandier"/>. En 1985, il se rend à l'[[Palais de l'Élysée|Élysée]] pour exiger des explications suite à l'assassinat politique de [[Eloi Machoro]], secrétaire général du [[Front de libération nationale kanak et socialiste|FLNKS]]<ref>« Au fait, c'est vrai que vous êtes allé demander des explications à l'Élysée, le lendemain de la mort d'Eloi Machoro ? - Absolument. L'assassinat politique, c'est pas vraiment l'idée que je me fais d'un régime de gauche. Moi, j'ai milité dans mes chansons, mes propos, pour qu'elle arrive, la gauche. Et j'estime que j'avais droit à des explications. » Entretien d'Alain Remond, ''Renaud sincérement'','' [[Télérama]]'', n°2023, {{date|19|octobre|1988}}, pp. 30-34 {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/telerama_2023.htm}}. Eloi Machoro sera cité dans les chansons ''Jonathan'' et ''Triviale poursuite'' de l'album ''Putain de Camion''</ref>.
[[Image:Mitterrand.gif|thumb|left|300px|Malgré leurs désaccords, François Mitterrand était son homme politique préféré.]]


==== Passage du « Renard » (1995-2002) ====
Le {{date|7|décembre|1987}}, Renaud signe une tribune « Tonton laisse pas béton » au travers d'une pleine page publiée dans le quotidien ''[[Le Matin de Paris]]'' pour convaincre un Mitterrand qui montrait de l'hésitation à se représenter à l'occasion des [[élection présidentielle française de 1988|élections de 1988]]<ref>Cette tribune était revendiquée par le « Mouvement individuel, énervant et indépendant pour la réélection de François Mitterrand ». Le « Tonton laisse pas béton » a largement occulté l'autre slogan « Mitterrand ou jamais » lancé par [[Gérard Depardieu]] le [[22 décembre]] de la même année.</ref>. Cela n'empêche pas Renaud de voter [[Pierre Juquin]] au premier tour<ref name="Chevandier"/> et de poursuivre ses critiques sur le parti socialiste durant le second septennat de Mitterrand. En 1988, il signe une tribune dans ''Révolution'' pour exiger la libération d'[[Otelo Saraiva de Carvalho]]<ref>Otelo de Saraiva de Carvalho est également cité dans la chanson ''Triviale Poursuite'' de l'album ''Marchand de Cailloux'' : « Vingt ans pour Otelo / Autant pour [[Nelson Mandela|Mandela]] »</ref> à l'occasion de la visite officielle en France du [[Mário Soares|Président portugais]]. La même année il organise un concert à l'[[Olympia (Paris)|Olympia]] afin de réunir des fonds pour financer un hôpital [[Territoires palestiniens occupés|palestinien]]<ref>« Je fais un truc important, politique, artistique à l’Olympia avec des artistes qui soutiennent la révolution des pierres et les enfants palestiniens qui s’font… qui s’font dégober tous les jours, là personne n’en parle. Et pour réunir un plateau sur cet Olympia qui était bourré à craquer, on a trouvé deux artistes : [[Bernie Bonvoisin|Bernie]], le chanteur de [[Trust (groupe)|Trust]] et [[Graeme Allwright]], artiste français, francophone, car paraît qu’il est [[Nouvelle-Zélande|Néo-zélandais]], je crois, et tous les autres c’était, y'avait 25 artistes arabes de première génération, deuxième, [[Sapho (chanteuse)|Sapho]], y'avait [[Cheb Kader]] et ça été fabuleux concert. », Renaud Séchan, disque ''[http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/discotheque/interview_ecrite.htm L'interview]'', 1988.</ref>. Renaud se montre également actif à l'occasion des célébrations du bicentenaire de la [[Révolution française]] en [[1989]]. Il critiquait le fait d'inviter les « maîtres du monde » pour le sommet du [[Groupe des huit|G7]] à Paris alors que la période était censée rendre hommage à la Révolution et aux [[sans-culotte]]<ref>Il qualifia ces célébrations de « dernière insulte qu’un gouvernement de gauche pouvait faire aux opprimés ».</ref>. Organisateur d’un concert protestataire sur le thème « [[Dette du tiers monde|Dette]], [[Colonisation|colonies]], [[apartheid]], ça suffat comme ci », réunissant plus de 100.000 personnes [[Place de la Bastille]], Renaud força le Parti socialiste à prendre position sur l'abolition de la dette. En [[1991]] Renaud désapprouva fortement le choix de François Mitterrand de s'impliquer dans la [[Guerre du Golfe (1990-1991)|guerre du Golfe]] aux côtés des Américains, celle ci se résumant pour lui à une histoire de sous que les Irakiens allaient devoir payer au prix fort. Il écrit diverses chroniques dans ''[[L'Idiot international]]'' de [[Jean-Edern Hallier]]<ref>Il s'en éloigne « après un article particulièrement nauséabond de Jean-Edern sur les juifs de [[Deauville]] ou/et du [[Sentier]] »</ref>. Malgré ces divergences avec Mitterrand, Renaud entretient toujours un grand respect pour celui qu'il identifiait sous certains aspects à un père<ref>« Oui, j'aime ce bonhomme, je le revendique, je l'assume malgré les critiques de [[Guy Bedos|Bedos]] qui considère que c'est de l'[[Complexe d'Œdipe|Œdipe]] mal digéré. Et je dois reconnaître qu'il n'a pas tout à fait tort. Mitterrand a quelque chose de mon papa, dans la physionomie. », Georges-Marc Benamou, François Jonquet, Kristina Larsen, ''[[Globe Hebdo]]'' n°33, {{date|22|septembre|1993}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/gh_33.htm}}.</ref>. Une chanson lui est d'ailleurs consacrée sur l'album ''Marchand de Cailloux'' (''Tonton'') et ''[[Baltique (chanson)|Baltique]]'', du nom de [[Baltique (chien)|son chien]], sera un ultime hommage sur l'album ''Boucan d'enfer''.
Renaud a toujours été nostalgique de son enfance et fataliste quant à l'avenir (''J'ai la vie qui me pique les yeux'', ''[[Mistral gagnant (chanson)|Mistral gagnant]]'') et, dans les années 1980, la perte de plusieurs amis proches comme [[Coluche]], [[Pierre Desproges|Desproges]] et [[Serge Gainsbourg|Gainsbourg]] l'affecte beaucoup. Au fil des années, et malgré un soutien constant de son épouse (qui, selon la famille Séchan, « portait Renaud à bout de bras »), Renaud cède à sa [[mélancolie]] pour se rapprocher de son côté sombre {{Incise|qu'il surnomme lui-même « Renard » (par analogie avec Gainsbourg/Gainsbarre)|stop}}. Connaissant, depuis plusieurs années déjà, une tendance à la dépression en raison de la [[Nostalgie (sentiment)|nostalgie]] du temps qui passe et de la perte de ses idéaux, il entame en [[1995]] une longue période de silence (qui ne se termine qu'en [[2002]]) avec quelques apparitions sur scène et d'innombrables rechutes<ref name="TS"/>.


Pris dans l'[[alcoolisme]], la solitude et le cynisme, Renaud y perd son grand amour, Dominique, qui le quitte en [[1999]] (après près de vingt-cinq ans de relation) en même temps que l'inspiration. Il emménage alors avec son frère Thierry au-dessus de la brasserie ''[[la Closerie des Lilas]]'', qui devient son quartier général<ref name="TS"/>.
Aux [[élections européennes de 1994]], Renaud est avant-dernier sur la liste ''[[Fédération régions & peuples solidaires|Régions et peuples solidaires]]'', derrière [[Gilles Perrault]], [[Jacques Higelin]] et [[Christian Laborde (écrivain)|Christian Laborde]]<ref>[http://www.psinfo.net/elections/euro/1994/listes/fede.html Liste Régions et peuples solidaires], Européennes du {{date|12|juin|1994}}, PSinfo.net, (page consultée le {{date|3|février|2008}}).</ref>, marquant ainsi son engagement [[régionalisme|régionaliste]] (il soutient ainsi [[Jean-Philippe Casabonne]] et [[Peio Serbielle]], fait des concerts de soutien, et un [[drapeau basque]] figure sur le décor de sa tournée ''Boucan d'enfer''). Depuis le départ de Mitterrand, il s'avoue peu convaincu par [[Lionel Jospin]] et les autres dirigeants socialistes<ref>« Le [[Parti socialiste (France)|Parti socialiste]] est à la dérive et n'a plus beaucoup d'idées à proposer, même à ses propres électeurs. », entretien de [[Didier Varrod]], ''[[Paris Match]]'', {{date|1|décembre|2002}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/pm_12-02.htm}}.</ref>, mis à part Bertrand Delanoë et l'aile gauche du parti<ref>''Le Parti socialiste est à la dérive et n'a plus beaucoup d'idées à proposer, même à ses propres électeurs. J'aime bien un homme comme Bertrand Delanoë, et peut-être les quelques pistes que propose l'aile gauche du PS'', entretien de [[Didier Varrod]], ''[[Paris Match]]'', {{date|1|décembre|2002}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/pm_12-02.htm}}.</ref>. Renaud s'est orienté vers un [[écologisme]] de gauche, représenté par [[José Bové]]<ref>« J'aurais voté pour le représentant de la gauche altermondialiste, écolo, José Bové. En l'état, je voterai sans doute [[Dominique Voynet]], même si je préfère [[Yves Cochet]]. », entretien avec Véronique Mortaigne, ''Renaud : Je n'ai jamais écrit Sarko égale facho'', ''[[Le Monde]]'', {{date|1|octobre|2006}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/lm_02-10-06.xml}}.</ref> ou [[Les Verts (France)|les Verts]]<ref>(Au sujet des élections présidentielles françaises de 2002) « Hormis les Verts, ils étaient tous pour le productivisme à tout crin, la mondialisation douce, voire, pour certaine, le retour de la dictature du prolétariat. Bref, comme disait l'autre, toutes des salopes sauf [[Noël Mamère|Mamère]]. », entretien de [[Pascal Fioretto]], ''Sept années d'absence'', ''[[Marianne]]'', {{date|20|mai|2002}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/ma_20-05-02.htm}}.</ref>, qu'il a soutenu lors des [[élection présidentielle française de 1995|élections présidentielles de 1995]], de [[élection présidentielle française de 2002|2002]] et de [[élection présidentielle française de 2007|2007]]. [[Élection présidentielle française de 1995|En 1995]], il vote pour Lionel Jospin au deuxième tour, afin d'éviter ''le retour des bandits''<ref>« Oh, moi, je vais voter Jospin, bien sûr, sans grand enthousiasme, surtout pour faire barrage au retour des bandits� », Renaud Séchan, propos tenus sur le plateau du [[journal télévisé]] de [[Bruno Masure]], [[France 2]]. Voir Renaud Séchan, ''Los Bandidos, Qui prennent aux pauvres pour donner aux riches'', ''[[Charlie Hebdo]]'', {{date|10|mai|1994}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/ch_10-05-95.htm}}.</ref>. En 1999, il signe un texte demandant l'arrêt des bombardements au [[Guerre du Kosovo|Kosovo]].


Devenu l'ombre de lui-même, ses quelques apparitions le montrent bouffi par l'alcool, les yeux cernés. Conscients de l'urgence, ses musiciens [[Alain Lanty]] et [[Jean-Pierre Bucolo]] l'embarquent dans une tournée thérapeutique ''Une guitare, un piano et Renaud'', marathon de {{nobr|deux-cent-deux dates}} dans des petites salles de province entre [[octobre 1999]] et [[mars 2001]], qui lui fait réaliser l'amour que lui porte encore son public, malgré les performances vocales éraillées et parfois totalement catastrophiques du chanteur<ref name="TS"/>. La tournée présente trois nouvelles chansons, ''Baltique'', ''Boucan d'enfer'' et ''Elle a vu le loup'' mais Renaud n'arrive plus à écrire et ne sait même pas s'il arriverait à sortir un nouvel album<ref name="Mino"/>. Un premier déclic arrive grâce à son ami journaliste [[Pascal Fioretto]]. Alors en cure, Renaud craque et veut se resservir un verre. Fioretto le lui accorde, à la condition qu'il lui écrive une chanson. Une heure plus tard, Renaud termine ''Petit Pédé''<ref>[[Pascal Fioretto]], art. ''Paparazzi mais presque'' dans ''[[Fluide glacial]]'', [[2006]].</ref>. En [[2001]], il reçoit une [[Victoires de la musique|Victoire de la musique]] pour l'ensemble de son œuvre, qu'il dit avoir considérée à l'époque comme un hommage posthume<ref name="TS"/>. À cette occasion, il interprète ''[[Mistral gagnant (chanson)|Mistral gagnant]]''. En regardant sa prestation, il se rend compte de l'urgence de se ressaisir<ref name="Mino"/>. Mais le véritable déclic provient de sa rencontre en [[1999]] à [[la Closerie des Lilas]] avec [[Romane Serda]], une jeune chanteuse dont le groupe n'arrive pas à percer et dont il tombe très vite amoureux<ref name="prisedir">''Romane, la deuxième chance de Renaud'', Prise directe, diffusé sur France 2 le {{date-|15 mars 2011}}.</ref>. Un soir où il rentre ivre, Romane le prévient qu'elle le quittera s'il n'arrête pas de boire<ref name="prisedir"/>.
Il vote pour [[Noël Mamère]] au premier tour de [[Élection présidentielle française de 2002|l'élection de 2002]]<ref>Malgré cela, il admet qu'il aurait voté pour ce dernier [[Élection présidentielle française de 2002|aux élections de 2002]] s'il avait su que le [[Front national (parti français)|Front National]] se serait retrouvé au second tour : « Je suis effondré et je me sens responsable, car si on m'avait dit que Jospin arriverait derrière [[Jean-Marie Le Pen|Le Pen]], j'aurais voté pour lui. Même si je trouve que Jospin manque de [[charisme]] et qu'il a mené une politique sans ambition. », ''[[Ouest-France]]'', {{date|27|avril|2002}}.</ref>. Renaud a aussi fait partie du Comité de soutien socialiste au oui à la constitution européenne créé à l'initiative de [[Jack Lang]] lors du [[Référendum français sur le traité établissant une Constitution pour l'Europe|référendum de 2005]]. En 2007, après avoir soutenu [[Dominique Voynet]], présente au premier concert de sa tournée, il apporte son soutien à [[Ségolène Royal]] en étant présent au meeting de [[Stade Charléty|Charléty]] pour s'opposer à [[Nicolas Sarkozy]]<ref>''[http://www.dailymotion.com/video/x1va6m_renaud-au-stade-charlety_music Renaud au Stade Charléty]'', ''[[Dailymotion]]'', vidéo postée le {{date|1|mai|2007}}.</ref>. Il a aussi soutenu [[Yves Cochet]] lors des [[Élections législatives françaises de 2007|législatives de la même année]] dans le [[14e arrondissement de Paris]] où il réside. A l'automne 2007 il s'engage contre la [[Loi française du 20 novembre 2007 relative à la maîtrise de l'immigration, à l'intégration et à l'asile|loi Hortefeux]] et les test ADN<ref>« Quand la génétique entre en cause dans une loi sur l'immigration, c'est dégueulasse. On n'est pas loin de l'[[eugénisme]] et du [[fascisme]] », entretien de Karine Vouillamoz, ''[[Le Matin]]'', {{date|8|décembre|2007}}.</ref>, participant au meeting au Zénith et annonçant l'écriture d'une chanson sur le sujet<ref>Émission ''[[Le Grand Journal]]'', [[Canal+]], {{date|19|novembre|2007}}.</ref>. En décembre 2007, il offre un de ses tableaux pour une vente aux enchères en faveur du journaliste [[Denis Robert]]<ref>[http://peinepartagee.blogspot.com Catalogue de la Vente aux enchères publiques du dimanche 2 décembre 2007], Peinepartagee (blog), (page consultée le {{date|4|février|2008}}).</ref>. Il devient membre du comité de soutien à [[Denis Baupin]] lors des [[Élections municipales de 2008 à Paris|municipales de 2008 à Paris]]<ref>[http://paris18.lesverts2008.fr/spip.php?article71 Comité de soutien de Denis Baupin], Baupin2008.fr, (page consultée le {{date|4|février|2008}}).</ref>.


Renaud retourne en cure, recommence à écrire des chansons et sort son treizième album un an plus tard.
Début [[2005]], son engagement dans une campagne contre le [[Reproduction et partage de produits culturels sans accord des ayant droits|téléchargement illégal]] lui vaut quelques réactions de la part de ses fans. À la fin de l'année, le chanteur revient sur sa décision, s'explique avoir été mal informé sur le [[Pair à pair|Peer to Peer]] et « embobiné » par [[Virgin]], et distribue gratuitement sa chanson militante ''Dans la jungle'' sur un [[forum Internet]] d'un site de fans sans la permission de sa maison de disque<ref>Freddes, ''[http://www.sospc-en-ligne.com/actualites-news-626.html Renaud offre sa musique en téléchargement !]'', Sospc-en-ligne.com, {{date|30|octobre|2005}}.</ref>. Il met d'ailleurs par la suite à disposition des enregistrements rares ou inédits sur ce même site<ref>[http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/discotheque/telechargement/telechargement.htm Discothèque], ''[http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud Le HLM des fans de Renaud]'', (page consultée le {{date|4|février|2008}}).</ref>.


=== Renaissance ===
Après avoir chanté qu'il aimait « fumer une bonne vieille [[Gauloises|Goldo]], en écoutant chanter [[Bruant]] »<ref>Renaud Séchan, chanson ''Pourquoi d'abord ?'', album ''Marche à l'ombre'', 1980.</ref>, Renaud se lance dans la lutte anti-tabac avec sa chanson ''Arrêter la clope'' en [[2006]]. Il soutient l'[[Législation sur le tabac en France|interdiction de fumer dans les lieux publics]] et l'[[Organisation mondiale de la santé]] lui remet un certificat honorifique.
==== Retour avec un ''Boucan d'enfer'' (2002-2005) ====
[[Fichier:Renaud-Detail.jpg|vignette|redresse|left|Renaud lors de l'inauguration de l'école Renaud-Séchan en 2006.]]
En [[mai 2002]] un nouvel album, ''[[Boucan d'enfer]]'', illustré par [[Titouan Lamazou]], apparaît donc dans les bacs, huit ans après le dernier enregistrement original du chanteur énervant. Mis en musique par ses amis [[Alain Lanty]] et [[Jean-Pierre Bucolo]], l'album est à l'image des dernières années passées : noir et sans concession, avec des chansons comme ''Docteur Renaud, Mister Renard'', ''Cœur perdu'' et ''Mal barrés'' qui reflètent le purgatoire passé. Le single ''[[Manhattan-Kaboul]]'' en duo avec [[Axelle Red]] connaît un énorme succès ({{nombre|523000|exemplaires}} vendus) et l'album se vend à plus de deux millions d'exemplaires<ref name="!a" />, un record pour le chanteur.


Après tant d'années, Renaud commence à prendre le dessus sur Renard, le nom qu'il donne à son côté sombre rongé par l'alcool. Pendant la ''[[Tournée d'enfer]]'' qui s'ensuit, dans un décor de fête de village, il connaît quelques rechutes, fait un [[delirium tremens]]{{note|group="n"|« Quand mon disque est sorti en mai dernier, j'ai dit que j'étais un homme nouveau, redevenu un triste buveur d'eau. Un mois et demi après, je faisais une crise de delirium tremens. J'avais replongé. »<ref name="Varrod_2002_12_01">Entretien de [[Didier Varrod]], ''[[Paris Match]]'', {{date-|1 décembre 2002}}.</ref>}}, et la voix n'est pas toujours au rendez-vous<ref name="TS"/>, mais il remporte malgré tout un grand succès. Plus de {{nobr|cent-soixante-dix concerts}} sont donnés, la tournée s'arrêtant notamment plusieurs fois au [[Le Zénith Paris - La Villette|Zénith de Paris]] et au [[festival des Vieilles Charrues]]. Aux côtés de [[Johnny Hallyday]], Renaud joue dans le film ''[[Wanted (film, 2003)|Wanted]]'' de [[Brad Mirman]]. L'année est couronnée par trois [[18e cérémonie des Victoires de la musique|Victoires de la Musique]] et deux [[NRJ Music Awards#Palmarès 2003 - IVe NRJ Music Awards|NRJ Music Awards]]. Les apparitions de Renaud à cette cérémonie et dans d'autres émissions de variétés furent par la suite critiquées compte tenu des reproches très durs qu'il avait pu faire à ces médias. Un article au vitriol du journal ''Tant pis pour vous'' lui est notamment consacré en mars 2004. Renaud attaque le journal en justice demandant de lourds dommages et intérêts pour un journal économiquement fragile, ce qui lui est reproché par la presse{{note|group="n"|La plainte est déclarée irrecevable, Renaud ayant attaqué le journaliste et non pas le directeur de publication. Voir Grégory Protche, ''Quelques pavés dans la gueule de Renaud'', ''Tant pis pour vous'', {{n°|1}}, mars-avril 2004, {{p.|16-17}}.}}. Cela n’entache cependant pas son image. Il reste très populaire auprès de ses compatriotes et est régulièrement placé dans les dix personnes les plus appréciées par les Français<ref>{{Lien brisé|titre=TOP 50 du JDD|année=2010|mois=août|éditeur=[[Le Journal du dimanche|Le JDD]]|url=http://www.lejdd.fr/top50/|consulté le=26 avril 2019}}.</ref>.
Depuis [[2005]], il lutte activement pour la libération d'[[Íngrid Betancourt]] et des autres otages en [[Colombie]] détenus par les [[Forces armées révolutionnaires de Colombie|FARCS]]<ref>« Le déclic a été le passage à la télé, il y a un an, de la fille d'Ingrid, [[Mélanie Betancourt]], 20 ans : Je l'ai vue si digne, si belle ; physiquement, elle me faisait penser à ma fille, et j'ai fait un transfert affectif, j'ai imaginé Lolita, qui a l'âge de Mélanie, privée de sa maman depuis plus de trois ans. Voilà, ce sont des raisons irrationnelles, affectives qui m'ont poussé à m'engager. », entretien de [[Dominique Simonnet]], ''Un Renaud sachant renauder'', ''[[La Libre Belgique]]'', {{date|15|décembre|2005}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/lalibre_15-12-05.xml}}.</ref> pour lesquels il compose une chanson ''Dans la jungle'' (traduite dans plusieurs langues)<ref>. Elle a été chantée en [[espagnol]] par [[Melingo]], puis par Renaud dans l'édition limitée de ''Rouge Sang''. Une version bretonne a été faite par [[Alan Stivell]] comme l'indique [http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/news/nouvel_album_2006/Dans_la_Jungle le site du HLM des fans de Renaud]. [[Joan Baez]] a également chantée la chanson lors de ses concerts en France.</ref>). Le {{date|23|février|2006}}, à l'occasion des quatre ans de détention de l'otage, il organise entre autres un grand concert au [[Zénith de Rouen]] réunissant de nombreuses personnalités. Dix jours plus tôt, un concert similaire, ''Les Voix de l'Engagement'', s'était tenu en Belgique, à [[Louvain-la-Neuve]], en soutien également à [[Aung San Suu Kyi]] ([[Prix Nobel de la paix]], assignée à résidence en [[Birmanie]]). Renaud y chante notamment en duo avec [[Hugues Aufray]]. Un autre meeting de soutien à Íngrid Betancourt est organisé au Zénith de Paris le {{date|18|novembre|2007}} dans l'espoir, déçu, d'une libération proche d'Íngrid Betancourt<ref>[http://www.concert.betancourt.info/ Site sur le concert des comités Betancourt], Fédération Internationale des Comités Ingrid Betancourt, (page consultée le {{date|4|février|2008}}).</ref>.

En [[2003]], il emménage avec la chanteuse [[Romane Serda]] dans le {{14e|arrondissement}} de Paris et ils se marient le {{date-|5 août 2005}}, à la mairie de [[Châteauneuf-de-Bordette]] ([[Drôme (département)|Drôme]]). La liaison entre Renaud et Romane Serda a pourtant engendré des polémiques du côté des fans{{note|group="n"|Il fut reproché à Romane de devoir sa carrière plus au nom de son époux qu'à son propre talent. Romane a sorti deux albums, dont le premier vendu à plus de {{unité|50000 exemplaires}}.}}. Ayant retrouvé l'amour et s'étant remarié, il parvient enfin à sortir de l'[[alcoolisme]] et à sentir renaître son âme de militant. Depuis [[2005]], il lutte activement pour la libération d'[[Íngrid Betancourt]] et des autres otages des [[Forces armées révolutionnaires de Colombie|FARC]] en [[Colombie]] auxquels il consacre une chanson, ''Dans la jungle'', traduite ensuite en [[espagnol]] et interprétée par [[Melingo]], un chanteur argentin.

==== ''Rouge Sang'' : continuité de la renaissance (2006-2007) ====
[[Fichier:Renaud en mai 2007, peu avant de retomber dans ses démons..jpg|vignette|Renaud en 2007, peu avant de retomber dans ses addictions.]]
Il organise le {{date-|23 février 2006}}, à l'occasion des quatre ans de détention d'[[Íngrid Betancourt]], un grand concert au [[Zénith de Rouen]] réunissant de nombreuses personnalités. Cette même année, il relance son combat contre la [[corrida]] et pour la réintroduction des [[ours dans les Pyrénées|ours]] dans les [[Pyrénées]]. Son deuxième enfant, Malone, naît le {{date-|14 juillet 2006}}{{note|group="n"|Ses deuxième et troisième prénoms sont Olivier, en hommage à son [[Olivier Séchan|père]], et Oscar, en hommage à son grand-père.}}. Le {{date-|14 octobre 2006}} est inaugurée l'école Renaud-Séchan à [[Mirabel-aux-Baronnies]] (proche du village natal de Romane Serda), pour la construction de laquelle le chanteur avait donné une importante somme d'argent<ref>''La Tribune Portes de Provence'', 19 au {{date-|25|octobre|2006}}.</ref>.

C'est le {{date-|2 octobre 2006|en musique}} que sortent simultanément son douzième album intitulé ''[[Rouge Sang (album)|Rouge Sang]]'' et une version collector de celui-ci. Les deux versions s'écoulent à plus de {{nombre|170000 exemplaires}} dès la première semaine (triple disque de platine, {{nombre|700000 exemplaires}} au total). ''Rouge Sang'' est vu par certains comme une sorte de renaissance, tant le Renaud de ''[[Boucan d'enfer]]'' était l'œuvre d'un autre personnage, cynique, désabusé, et plus consensuel. L'album est ainsi nettement plus engagé que le précédent opus (''Leonard's Song'' dédié à [[Leonard Peltier]], ''J'ai retrouvé mon flingue'', ''Elle est facho'', ''Rouge Sang''). La critique sur l'album est mitigée : bien que l'ensemble de la presse célèbre le « retour à la forme » du chanteur après ses années noires, de nombreux journaux (dont ''[[Le Monde]]'' et ''[[Télérama]]'') considèrent que sa plume s'est émoussée et déplorent les arrangements « très électriques » et datés de [[Jean-Pierre Bucolo]].

Illustré par [[Patrice Killoffer|Killofer]], jamais aucun album de Renaud n'avait encore contenu autant de chansons : vingt-quatre sur l'édition collector (y compris un titre écrit par un autre chanteur, [[Benoît Dorémus]] : ''Rien à te mettre''). Durant la tournée médiatique, Renaud enregistre une publicité où, non sans humour, lui et [[Vincent Delerm]] (qu'il cite dans ''[[Les Bobos (chanson)|Les Bobos]]'', premier single de l'album, vendu à {{nombre|67100|exemplaires}} en seize semaines) vantent leurs albums respectifs. Renaud écrit et produit ''[[Romane Serda|Après la pluie]]'', deuxième album de Romane Serda, qui sort le {{date-|26 février 2007}}.

En février 2007, il annonce qu'il s'installe en [[Angleterre]] avec sa famille, tout en précisant qu'il paiera toujours ses impôts en France<ref>{{Lien web|titre=Renaud anglais, ses impôts en France|jour=15|mois=février|année=2007|éditeur=[[L'Express]]|url=http://www.lexpress.fr/actualite/politique/renaud-anglais-ses-impots-en-france_462958.html|consulté le=26 avril 2019}}.</ref>.

Il effectue au printemps et à l'été 2007 la tournée ''Rouge Sang tour''. La voix y est souvent meilleure que pendant la tournée ''Boucan d'enfer''{{note|group="n"|« J'ai retrouvé ma voix un petit peu même si elle reste toujours aussi pourrie. »<ref>{{Lien brisé|auteur=Pierre Derensy|titre=interviews de Renaud (2006 - 2007)|année=2008|url=http://www.rocknfrance.free.fr/chroniques.php?id_album=629|site=Rock'n'France|consulté le=27 avril 2019}}.</ref>}}, et le décor représente les toits de [[Paris]], en référence à [[Robert Doisneau]] et au dernier concert des [[The Beatles|Beatles]]. Celle-ci s'arrête notamment quatre fois à [[Palais omnisports de Paris-Bercy|Bercy]] et au [[Centre de détention en France|centre de détention]] de [[Bapaume]] lors de la [[Fête de la musique]]. Il offre également un concert à [[L'Isle-sur-la-Sorgue]], ville où il possède une résidence secondaire. Une tournée des festivals (Festival des Terres Neuvas, [[Festival d'été de Québec]], [[Francofolies]], [[Paléo Festival Nyon|Paléo]], [[Fête de l'Humanité]], [[Musilac]]) a lieu durant l'été 2007. Il termine sa tournée par un concert gratuit offert à ses fans le {{date-|29|septembre|2007}} à [[la Cigale]]. Sur scène durant près de six heures, il revisite l'ensemble de son répertoire{{note|group="n"|Renaud a chanté ce soir là {{nobr|68 chansons}}<ref>{{Lien web|auteur=Pierre|titre=Critique du concert de Renaud|année=2007|mois=octobre|jour=20|url=http://www.concertandco.com/lieu/cigale-paris-18eme/renaud/critique-concert-1-3-19353.htm|site=ConcertAndCo|consulté le=27 avril 2019}}.</ref>.}}. En novembre sort ''[[Tournée Rouge Sang]]'', témoignage sur CD et DVD des concerts de Bercy. En septembre sort ''Jeunesse se passe'', le premier album de [[Benoît Dorémus]] que produit Renaud (impressionné par son premier album, qui était auto-produit, il avait fait signer Dorémus sur son label [[Ceci-Cela]] en janvier 2006).

==== ''Molly Malone'' : fatigue d'un artiste (2008-2010) ====
À partir de 2008, Renaud se fait plus discret sur la scène médiatique. Son silence à la libération d'[[Íngrid Betancourt]] le {{date-|2|juillet|2008}}, une cause pour laquelle il s'était pleinement investi, suscite des interrogations<ref>{{Lien web|auteur=AFP|titre=Renaud a parlé à Ingrid Betancourt|jour=24|mois=juillet|année=2008|éditeur=[[Le Figaro]]|url=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2008/07/24/01011-20080724FILWWW00515-renaud-a-parle-a-ingrid-betancourt.php|issn=0182-5852|consulté le=26 avril 2019}}.</ref>. Pour faire taire la rumeur, il explique avoir préféré la rencontrer hors caméras<ref>{{Lien brisé|langue=fr|auteur=|titre=Renaud explique son silence depuis la libération d'Ingrid Betancourt|année=2009|mois=novembre|jour=12|url=http://people.voila.fr/people/actu-stars/tv-cine-musique/renaud-explique-son-silence-depuis-la-liberation-d-ingrid-betancourt-people_1475.html|site=[[Voila]]|consulté le=26 avril 2019}}.</ref>.

Sa fille [[Lolita Séchan|Lolita]] se marie avec le chanteur [[Renan Luce]] au cours de l'été 2009<ref>[http://www.purepeople.com/media/renan-luce-et-lolita-se-sont-maries-le_m259789 Lolita et Renan Luce se sont mariés], ''purepeople.com'', {{date-|1 aout 2009}}.</ref> et il quitte le [[14e arrondissement de Paris|{{XIVe|arrondissement}}]] pour [[Meudon]], en banlieue parisienne<ref name="Varrod_2010_11_22" />. Le {{date-|23 novembre 2009}} sort ''[[Molly Malone – Balade irlandaise]]'', un album de reprises de [[Musique irlandaise|chansons traditionnelles]] [[Irlande (pays)|irlandaises]], projet qu'il dit envisager depuis plus de {{nobr|vingt-cinq ans}}. Il comporte treize chansons qui sont toutes des adaptations du répertoire traditionnel de la musique celtique irlandaise, comme ''The Water is Wide'' devenue ''La Ballade Nord-Irlandaise'', une chanson qu'il reprend {{nobr|dix-huit ans}} plus tard (elle figurait dans l'album ''[[Marchand de cailloux]]''). L'album reçoit un accueil mitigé, beaucoup de critiques reprochant au chanteur d'avoir une voix de plus en plus fatiguée<ref>A. D., [http://www.purepeople.com/article/renaud-n-aurait-plus-de-voix-son-nouvel-album-divise-les-critiques_a44676/1 « Renaud n'aurait plus de voix ? Son nouvel album divise les critiques »], ''purepeople.com'', {{date-|23 novembre 2009}}, consulté le {{date-|21 mars 2011}}.</ref>{{, }}<ref>Laurent Decotte, « La voix fatiguée, Renaud chante l’Irlande, ses ouvriers, la liberté », ''[[La Voix du Nord]]'', {{date-|28 novembre 2009}}.</ref>.

Fin 2010, sort une intégrale vinyle et un nouveau florilège sur trois CD (''[[Le Plein de super (album)|Le Plein de super]]''). La même année, il reprend ''Encore un rhum'' sur ''[[VIP: Very Intimes Poteaux]]'', album hommage au groupe [[Soldat Louis]]. Il participe également au projet collectif ''{{Dr|Tom}} - La liberté en cavale'', qui reprend des chansons de [[Franck Langolff]], décédé quatre ans plus tôt<ref>[http://www.musiquemag.com/news-vanessa-paradis-raphael-et-yannick-noah-en-cavale-pour-le-docteur-tom-3882.htm « Vanessa Paradis, Raphaël et Yannick Noah en cavale pour le docteur Tom »], ''Musique Mag'', {{date-|1 octobre 2010}}.</ref>.

=== Rechute et « Phénix » ===
==== Rechute dans ses addictions (2010-2014) ====
Renaud se lance ensuite dans la préparation d'un album. Mais plusieurs entretiens ont lieu où il s'avoue en panne d'inspiration et dévoré par la nostalgie : {{citation bloc|Je ne sais plus faire, j'ai perdu la sève. Même mon fils de quatre ans qui devrait m'inspirer de belles chansons, pour parler de son avenir, de la société dans laquelle il va évoluer, eh bien, non, ça ne m'inspire pas. C'est épuisant de passer ses jours et ses nuits à repenser à son enfance et à son adolescence. Chaque année qui passe, la nostalgie se rapproche<ref name="Varrod_2010_11_22" />.}}

Il déclare être hanté par ses vieux démons depuis quatre ans et s'être remis à boire. [[Romane Serda]] et Renaud divorcent le {{date-|23 septembre 2011}}. À sa sortie du tribunal, elle dira de Renaud : {{citation|Nous venons de divorcer mais je l'aime<ref>{{Lien web |url=http://lci.tf1.fr/people/romane-serda-sur-renaud-nous-venons-de-divorcer-mais-je-l-aime-6751385.html|titre=Romane Serda sur Renaud : « Nous venons de divorcer mais je l'aime. » IciTF1 |auteur=Ludmilla Intravaia |année=2011 |consulté le=15 octobre 2011}}.</ref>.}}

En octobre 2012 est publiée une nouvelle intégrale des albums studios, contenant une nouvelle édition de la compilation ''[[Les Introuvables (album de Renaud)|Les Introuvables]]'' avec des titres parus sur différents supports (compilations, albums hommage, etc.) En janvier 2013, il est nommé [[Ordre des Arts et des Lettres|commandeur des Arts et Lettres]]<ref name="Artsetlettres">[http://www.culturecommunication.gouv.fr/Ministere/Les-services-rattaches-a-la-Ministre/Section-des-distinctions-honorifiques Arrêté du {{date-|17 janvier 2013}} portant nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres].</ref>.

En juin 2014 sort ''[[La Bande à Renaud]]'', un album de reprises de chansons de Renaud par quinze artistes ([[Jean-Louis Aubert]], [[Cœur de pirate]], [[Bénabar]], [[Disiz]], [[Élodie Frégé]], [[Raphael (chanteur français)|Raphael]], [[Nicola Sirkis]], [[Benjamin Biolay]], [[Nolwenn Leroy]], [[Hubert-Félix Thiéfaine]], [[Carla Bruni-Sarkozy]], [[Renan Luce]], [[Alexis HK]], [[Benoît Dorémus]] et [[Grand Corps Malade]]). À la suite du succès de ''[[La Bande à Renaud]]'' ({{nombre|200000|exemplaires}}), un second volume sort le 27 octobre.

Le {{date-|1 décembre 2014}}, une version française de ''Do They Know It's Christmas'' sort, sous le nom de ''Noël est là'', pour soutenir la lutte contre l'[[Épidémie de maladie à virus Ebola en Afrique de l'Ouest|épidémie d'Ebola]]. Renaud y chante et apparaît dans le clip musical aux côtés d'autres artistes français.

==== Relève temporaire (2015) ====
Le {{date-|11 mai 2015}}, un documentaire inédit ''Renaud, on t'a dans la peau'' est diffusé en soirée sur [[France 3]], le jour de l'anniversaire du chanteur. [[Didier Varrod]], réalisateur du documentaire (il avait déjà signé un documentaire sur Renaud en 2002), a pu rencontrer Renaud pour lui faire voir le film quelques jours avant sa diffusion à la télévision. D'après le réalisateur, Renaud aurait été particulièrement ému par le reportage. Le lendemain, [[Benoît Dorémus]] annonce, via les [[Réseau social|réseaux sociaux]], que Renaud, encore touché par le documentaire sur lui, est parvenu à écrire une nouvelle chanson, information reprise par plusieurs sources comme la page [[Facebook]] « Soutenons Renaud Séchan ».

En {{date-|juin 2015}}, le frère de Renaud, Thierry Séchan, annonce que Renaud a écrit quatorze textes, et que le guitariste [[Michaël Ohayon]] et le chanteur [[Renan Luce]] ont composé les musiques du futur album. Renaud confirme l'information sur [[RTL]], ajoutant que l'album pourrait sortir dès septembre et qu'il sera enregistré à [[Bruxelles]]. Toutefois, toujours d'après Thierry, il doit diminuer sa consommation d'alcool et de tabac pour pouvoir de nouveau chanter<ref name=FS2015N/>{{,}}<ref name="Grand corps"/>. L'album est finalement repoussé à Noël<ref name=FS2015N>{{Lien web|url=http://www.francesoir.fr/culture-musique/renaud-un-nouvel-album-noel|titre=Renaud : un nouvel album à Noël|auteur=V-L|jour=23|mois=août|année=2015|éditeur=[[France-Soir]]|consulté le=14 novembre 2015}}.</ref> et devrait comporter une douzaine de titres dont deux consacrés à l'[[Attentat contre Charlie Hebdo|attentat contre ''Charlie Hebdo'']] de janvier 2015<ref name=FS2015N/>, puisque {{citation|ce qui l’a marqué le plus en 2015, c’est l’attentat contre ''Charlie Hebdo'', d’autant qu’il était ami avec [[Charb]], [[Cabu]], [[Georges Wolinski|Wolinski]]<ref name=FS2015N/>}}, déclare son frère. L'album aurait pu se nommer ''{{Langue|en|Mulholland Drive}}''<ref name=FS2015N/>, du titre d'une chanson présente sur l'album, racontant son voyage à [[Los Angeles]]<ref name=Melody2015/>.

En octobre, il écrit et chante le titre ''Ta Batterie'' sur l'album ''[[Il nous restera ça]]'' de [[Grand Corps Malade]]<ref name="Grand corps">{{Lien web|langue=fr|url=http://www.chartsinfrance.net/Grand-Corps-Malade/news-97773.html
|titre=Renaud de retour : Grand Corps Malade raconte leur rencontre et donne de ses nouvelles|auteur=Julien Conclaves|jour=23
|mois=juin|année=2015|site=Charts in France|consulté le=14 novembre 2015}}.</ref>. C'est durant sa collaboration avec Grand Corps Malade qu'il retrouve le goût d’écrire pour de nouvelles chansons, l’inspiration lui revenant à cette période. Au début de janvier 2016, Renaud déclare sur Facebook : {{citation bloc|Je ne bois plus une goutte d’alcool depuis cent-huit jours, je ne fume plus que maximum quinze cigarettes par jour au lieu de deux paquets et demi. Je pète la forme, j’ai fini mon disque, reste le mixage et le mastering, donc sortie prévue en mars<ref name=7J16>{{Lien web|url=http://m.lavoixdunord.fr/culture-loisirs/renaud-annonce-qu-il-ne-boit-plus-et-qu-il-va-bientot-ia0b0n3257254|titre=Renaud annonce qu'il ne boit plus et qu'il va bientôt sortir son nouvel album|date=7 janvier 2016|site=[[La Voix du Nord]]|consulté le=9 janvier 2016}}.</ref>.}}

[[Fichier:Renaud concert Zénith 2016 15.jpg|vignette|gauche|alt=Photo de Renaud à la guitare en 2016|Renaud à la guitare au [[Le Zénith Paris - La Villette|Zénith de Paris]] en octobre 2016.]]
Il déclare également sur l'antenne d'[[Europe 1]] que c'est son plus bel album depuis ''[[Mistral gagnant (album)|Mistral gagnant]]''<ref name=7J16/>. Deux chansons sont {{citation|dédiées aux victimes des attentats et autres}} : ''Hyper Cacher''<ref name=7J16/> (en référence à la [[prise d'otages du magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes]]) et ''[[J'ai embrassé un flic]]''<ref name=Melody2015>{{Lien web|url=http://www.melody.tv/actualites-musicales/voir/923/renaud--ses-nouvelles-chansons-sappellent-jai-embrasse-un-flic-ou-mulholland-drive|titre=Renaud : ses nouvelles chansons s'appellent ''J'ai embrassé un flic'' ou ''Mulholland Drive''|auteur=Thierry Cadet| site=Melody.tv|date=25 juin 2015| consulté le=9 janvier 2016}}.</ref> (en référence aux [[manifestations des 10 et 11 janvier 2015]]<ref name=Melody2015/>). Toujours sur Facebook, il déclare qu'il compte reprendre la scène courant 2016<ref name=7J16/>.

Le {{date-|7 janvier 2016}}, en mémoire des victimes des [[Attentat contre Charlie Hebdo|attentats contre ''Charlie Hebdo'']] disparues l'année précédente, il est présent [[Place de la République (Paris)|place de la République]] à [[Paris]], et chante ''[[Que Marianne était jolie]]'' soutenu par [[Christophe Alévêque]], de [[Michel Delpech]], mort quelques jours plus tôt<ref>[https://www.marianne.net/societe/video-renaud-chante-marianne-place-de-la-republique Renaud chante Marianne place de la République] sur ''[[Marianne (magazine)|Marianne]]'', {{date-|8 janvier 2016}}.</ref>.

Le {{date-|26 janvier 2016}} à minuit, Renaud publie sur son site internet la première chanson ''[[Toujours debout]]'', issue de son futur album (dont il n’a pas composé les musiques)<ref>Bulletin d’informations de 8h, ''Matin première'' sur [[La Première (radio belge)|La Première]], {{date-|26|janvier|2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Renaud dévoile ''Toujours debout'', le premier extrait de son nouvel album|url=http://people.bfmtv.com/musique/renaud-devoile-le-premier-extrait-de-son-nouvel-album-946320.html|site=[[BFM TV]]|consulté le=25 janvier 2016}}.</ref>. Le même jour, sur [[France Inter]], il annonce la sortie son nouvel album : ''[[Renaud (album)|Renaud]]''<ref>{{Lien web|titre=Renaud, toujours debout|url=https://www.franceinter.fr/depeche-renaud-toujours-debout|site=[[France Inter]]|date=26 janvier 2016|consulté le=28 janvier 2016|auteur=Didier Varod}}.</ref>. Le clip officiel de ''Toujours debout'' sort le {{date-|26|février|2016}}<ref>{{Lien web|url=http://www.lefigaro.fr/musique/2016/02/26/03006-20160226ARTFIG00212--toujours-debout-le-nouveau-clip-de-renaud-tourne-au-grand-palais.php|éditeur=[[Le Figaro]]|date=26 février 2016|consulté le=26 février 2016|auteur=Mathias Pisana|titre=''Toujours debout'' : le nouveau clip de Renaud tourné au Grand Palais}}.</ref>.

Début 2016, il fait plusieurs apparitions sur scène avec [[I Muvrini]]<ref>{{Lien web|auteur=Hugo-Pierre Gausserand |titre=Renaud est remonté sur scène au Zénith de Rouen|jour=10|mois=février|année=2016|éditeur=[[Le Figaro]]|url=http://www.lefigaro.fr/musique/2016/02/10/03006-20160210ARTFIG00025-renaud-est-remonte-sur-scene-au-zenith-de-rouen.php|issn=0182-5852|consulté le=26 avril 2019}}.</ref>. Le 2 mars, il fait son retour comme chroniqueur dans l'hebdomadaire ''[[Charlie Hebdo]]'' avec un billet bimensuel<ref>{{Lien web|auteur=Alice Develey |titre=Renaud : son retour à Charlie Hebdo comme chroniqueur|jour=23|mois=février|année=2016|éditeur=[[Le Figaro]]|url=http://www.lefigaro.fr/musique/2016/02/23/03006-20160223ARTFIG00109-renaud-son-retour-a-charlie-hebdo-comme-chroniqueur.php|issn=0182-5852|consulté le=26 avril 2019}}.</ref>. Il tient aussi, à partir d'avril 2016, une chronique mensuelle dans le magazine ''[[Causette]]''<ref>{{Lien web|titre=La chronique à Renaud|url=https://www.causette.fr/le-mag/lire-article/article-1457/la-chronique-a-renaud.html|site=www.causette.fr|consulté le=2016-04-16}}.</ref>.

==== ''Toujours debout'' (2016-2017) ====
[[Fichier:Festival des Vieilles Charrues 2017 - Renaud - 034.jpg|vignette|alt=Photo de Renaud sur scène|Renaud en concert au [[festival des Vieilles Charrues]] en [[Bretagne (région administrative)|Bretagne]] en juillet 2017.]]
Son album ''Renaud'' sort le {{date-|8|avril|2016|en musique}}<ref>{{Lien web|auteur=Marine Chassagnon|titre=Attentats, prostitution... de quoi parle Renaud dans son nouvel album|jour=8|mois=avril|année=2016|url=https://www.huffingtonpost.fr/2016/04/07/nouvel-album-renaud-_n_9632572.html|éditeur=[[HuffPost]]|consulté le=27 avril 2019}}.</ref> et connaît un succès fulgurant, vendant plus de {{unité|500000|albums}} en six semaines<ref>{{Lien web|url=http://www.lepoint.fr/musique/renaud-a-vendu-500-000-albums-en-6-semaines-18-05-2016-2040100_38.php|titre=Renaud a vendu {{unité|500000 albums}} en 6 semaines|editeur=[[Le Point]]|date=18 mai 2016|consulté le=27 avril 2019}}.</ref>, recevant ainsi un [[Disque de certification|disque de diamant]]<ref>[https://snepmusique.com/les-certifications/?interprete=renaud snepmusique.com : certifications de Renaud]</ref>. En janvier 2017, le [[Syndicat national de l'édition phonographique|SNEP]] révèle que Renaud a dominé les ventes en France avec plus de {{Nombre|730000|albums}} vendus en 2016<ref>{{Lien web|titre=''Toujours debout'': (sic) en 2016, Renaud a dominé les ventes d'albums en France|url=http://www.lexpress.fr/culture/musique/toujours-debout-en-2016-renaud-a-domine-les-ventes-d-albums-en-france_1866299.html|site=[[L'Express]]|date=6 janvier 2017|consulté le=6 janvier 2017}}.</ref>.

En mai 2016 sort sa première autobiographie, ''Comme un enfant perdu'', dans laquelle il revient sur son parcours<ref>Judith Korber, [https://www.lci.fr/livre/comme-un-enfant-perdu-5-choses-que-vous-ne-saviez-pas-sur-renaud-1511574.html « "Comme un enfant perdu" : 5 choses que vous ne saviez pas sur Renaud »] sur le site de [[LCI]], {{date-|26 mai 2016}}.</ref>. En juillet 2016, le groupe [[Tryo]] dévoile le [[clip]] de ''Souffler'' (extrait de l'album ''[[Vent debout (album)|Vent debout]]''), dans lequel apparaît Renaud<ref>Frédéric Jambon, [https://www.letelegramme.fr/musique/tryo-aller-a-l-essentiel-07-11-2016-11283730.php « Tryo. "Aller à l'essentiel" »] sur ''[[Le Télégramme]]'', {{date-|7 novembre 2016}}.</ref>.

Il entame le {{Date-|1|octobre|2016}} à [[Évry]] la tournée ''Phénix Tour''<ref>Benjamin Locoge, [https://www.parismatch.com/Culture/Musique/Hier-soir-a-Evry-Renaud-1080838 « Hier soir à Évry... Renaud »] sur ''[[Paris Match]]'', {{date-|2 octobre 2016}}.</ref>, avec plus de cent-trente dates à travers la France mais aussi au [[Royaume-Uni]], en [[Suisse]] et en [[Belgique]]<ref>Caroline Detrez, [http://www.nrj.fr/actus/musique/renaud-sa-tournee-commence-maintenant-341339 « Renaud : sa tournée commence maintenant ! »] sur le site de [[NRJ]], {{date-|30 septembre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>[https://www.parismatch.com/People/Renaud-les-secrets-de-son-retour-1098359 Renaud : les secrets de son retour] sur ''[[Paris Match]]'', {{date-|19 octobre 2016}}.</ref>.

Il reçoit, dans la nuit du 10 au {{Date-|11|février|2017}}, la [[Victoire de l'artiste interprète masculin|Victoire de l'artiste masculin]] de l'année aux [[32e cérémonie des Victoires de la musique|{{32e}} Victoires de la musique]]<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/musiques/article/2017/02/10/victoires-de-la-musique-jain-sacree-artiste-feminine_5078017_1654986.html|titre=Victoires de la musique 2017 : Renaud et Jain sacrés meilleurs artistes de l'année|site=[[Le Monde]]|date=10 février 2017|consulté le=11 février 2017}}.</ref>. Fin 2017 sort ''[[Phénix Tour]]'', un album qui revient sur sa longue tournée.

Après cela, il connait une nouvelle rechute.

Le 6 décembre 2017 sort le film ''[[Stars 80, la suite]]'' dans lequel il apparaît à la scène finale sous le personnage de Renard qui découvre que le public ne l'a pas oublié.

==== ''Les Mômes et les Enfants d'abord'' (2018-2019) ====
En {{date-||mars|2018}}, il est annoncé que Renaud est de retour en [[Studio d'enregistrement|studio]], pour un album destiné aux [[enfant]]s. Certaines chansons sont composées par [[Renan Luce]] et [[Romane Serda]], et c'est [[Michaël Ohayon]] qui réalise le disque<ref>Clémence Apetogbor, [https://www.20minutes.fr/culture/2237155-20180313-renaud-retour-studio-enregistrer-album-enfants « Renaud de retour en studio pour enregistrer un album pour enfants »], sur ''[[20 Minutes (France)|{{nombre|20|Minutes}}]]'', {{date-|13 mars 2018}}.</ref>{{,}}<ref>Julien Gonçalves, [http://www.chartsinfrance.net/Renaud/news-106342.html « Renaud de retour en studio : le chanteur prépare un album pour les enfants »], sur ''[[Charts in France]]'', {{date-|14 mars 2018}}.</ref>.

La [[Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique|SACEM]] lui décerne, le {{date-|10 décembre 2018}}, un prix spécial pour l'ensemble de sa carrière. Il y apparaît affaibli et incapable de chanter (sortant d'une cure de désintoxication à la suite de plusieurs rechutes après sa tournée), mais toujours aussi engagé<ref>{{Lien web|auteur=[[Agence France-Presse|AFP]]|url=https://www.la-croix.com/Culture/Renaud-Sans-Sacem-nous-serions-gilets-jaunes-2018-12-10-1300988840|titre=Renaud : {{Citation|Sans la SACEM, nous serions des gilets jaunes}} |site=[[La Croix]]|date=10 décembre 2018|consulté le=décembre 2018}}.</ref>.

En {{date-||décembre|2018}}, le journal ''[[La Provence]]'' annonce que Renaud produira le prochain album de [[Dave (chanteur)|Dave]], après avoir écouté sa nouvelle chanson ''La Fille aux deux papas''. Dave déclara : {{citation|Renaud a écouté cette chanson [...] et là, ça lui a plu donc il a dit :« Je vais écouter les autres » puis a fini : « Je produis ton album}}<ref>[https://www.lepoint.fr/musique/renaud-va-produire-le-nouvel-album-de-dave-19-12-2018-2280509_38.php Renaud va produire le nouvel album de Dave] sur ''[[Le Point]]'', {{date-|19 décembre 2018}}.</ref>{{,}}<ref>Léna Lutaud, [http://www.lefigaro.fr/culture/2018/12/20/03004-20181220ARTFIG00270-comment-renaud-a-decide-de-produire-le-nouveau-disque-de-dave.php « Comment Renaud a décidé de produire le nouveau disque de Dave »], ''[[Le Figaro]]'', {{date-|20 décembre 2018}}.</ref>.

Le {{date-|23|janvier|2019}}, il est hospitalisé à la suite d'une lourde chute à son domicile<ref>{{Lien web|auteur=Julien GONCALVES|titre=Renaud hospitalisé après une lourde chute|jour=23|mois=janvier|année=2019|éditeur=Purebreak Charts|url=http://www.chartsinfrance.net/Renaud/news-109204.html|consulté le=24 janvier 2019}}.</ref>.

En {{date-||juillet|2019}}, dans un entretien accordé au ''[[Le Parisien|Parisien]]'', il déclare que son prochain disque s'intitulera ''[[Les Mômes et les Enfants d'abord !]]'' et sortira à l'automne 2019. Ce sera {{citation|plus un album sur l'enfance qu'un album pour enfants}} de douze titres, qui va en {{citation|faire râler plus d'un}} avec {{citation|plein de gros mots}}. Il a été enregistré chez Renaud (à [[l'Isle-sur-la-Sorgue]]), [[Bruxelles]] et [[Paris]]<ref>{{Lien web|auteur=Éric Bureau|url=http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/musique/renaud-j-ai-toujours-eu-envie-de-vivre-13-07-2019-8116122.php|titre=Renaud : "J’ai toujours eu envie de vivre"|site=[[Le Parisien]]|date=13 juillet 2019}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=Jules Pecnard avec l'[[Agence France-Presse|AFP]]|url=https://people.bfmtv.com/musique/renaud-annonce-son-prochain-album-pour-l-automne-1730278.html|titre=Renaud annonce son prochain album pour l'automne|éditeur=[[BFM TV]]|date=13 juillet 2019}}</ref>. L'album sort finalement le {{date-|29 novembre 2019|en musique}}, après la parution du single ''Les Animals''<ref>{{Lien web|auteur=Jean-François Convert|titre="Les mômes et les enfants d’abord" : la nostalgie mélancolique du dernier Renaud, entre Doisneau et Zep|jour=28|mois=novembre|année=2019|éditeur=[[France Info (offre globale)|France Info]]|url=https://www.francetvinfo.fr/culture/musique/renaud/les-momes-et-les-enfants-dabord-la-nostalgie-melancolique-du-dernier-renaud-entre-doisneau-et-zep_3690857.html|consulté le=24 décembre 2019}}.</ref>. Une semaine après sa sortie, l'album s'écoule à {{nombre|70000|exemplaires}}, plaçant Renaud numéro un des ventes en [[France]]<ref>{{Lien web|auteur1=Candice Mahout|auteur2=Jérôme Lachasse|url=https://www.bfmtv.com/people/musique/renaud-numero-un-des-ventes-avec-son-nouvel-album_AN-201912060085.html|titre=Renaud numéro un des ventes avec son nouvel album|éditeur=[[BFM TV]]|date=6 décembre 2019}}</ref>. Il est classé un mois plus tard par le [[Syndicat national de l'édition phonographique]] (SNEP), à la {{17e|place}} des albums les plus vendus en [[2019 en musique|2019]]<ref>{{Lien web|auteur=Julien Baldacchino|url=https://www.franceinter.fr/economie/angele-johnny-pnl-en-2019-la-musique-francophone-domine-toujours-le-marche-francais|titre=Angèle, Johnny, PNL : en 2019, la musique francophone domine toujours le marché français|éditeur=[[France Inter]]|date=7 janvier 2020}}</ref> et obtient un [[Disque de certification|double-disque de platine]]<ref>[https://snepmusique.com/les-certifications/?interprete=Renaud&titre=LES%20M%C3%94MES%20ET%20LES%20ENFANTS%20D%27ABORD Snep], certification du disque ''Les Mômes et les Enfants d'abord !''</ref>.

=== Des albums de reprises (depuis 2020) ===
Le {{date-|8|juillet|2020}}, il met en ligne le titre ''Corona Song'', qui se veut un hommage aux victimes de la [[pandémie de Covid-19]] et aux soignants. Il s'y attaque à la Chine {{incise|qui « nous a envoyé ce virus »}}, à [[Donald Trump]] {{incise|dont il évoque « [l]a connerie »}}, aux gouvernants politiques {{incise|qui l'ont « bloqué chez lui deux mois sans possibilité d'aller au café voir ses potes »}} et apporte son soutien au [[Didier Raoult|{{Pr|Didier}} Raoult]]. L'accueil critique des médias et du public s'avère assez mitigé, notamment en raison de son interprétation, des paroles de la chanson et de l’apparence diminuée du chanteur<ref>Gilles de Diesbach et Marie-Claude Martin, [https://www.rts.ch/info/culture/musiques/11464556-renaud-fait-mal-a-ses-admirateurs-avec-sa-chanson-corona-song.html « Renaud fait mal à ses admirateurs avec sa chanson ''Corona Song'' »], sur ''[[Radio télévision suisse|rts.ch]]'', {{date-|13 juillet 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur1=Eric Bureau|auteur2=Emmanuel Marolle|titre=«Corona song» : Renaud sort une chanson surprise sur le coronavirus|jour=08|mois=juillet|année=2020|éditeur=[[Le Parisien]]|url=https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/musique/corona-song-renaud-sort-une-chanson-surprise-sur-le-coronavirus-08-07-2020-8349819.php|consulté le=11 août 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur= Olivier Nuc|titre=Corona song, la nouvelle chanson de Renaud plus embarrassante que jamais|jour=9|mois=juillet|année=2020|éditeur=[[Le Figaro]]|url=https://www.lefigaro.fr/musique/renaud-corona-song-sa-nouvelle-chanson-plus-embarrassante-que-jamais-20200709|consulté le=11 août 2020}}.</ref>.

En {{date-|septembre 2021}}, Renaud annonce la préparation d'un album de reprises de classiques de la chanson française, prévu dans un premier temps pour {{date-|février 2022}}. Pour la même occasion, il annonce avoir tiré un trait sur les tournées, se déclarant à la « retraite »<ref>[https://www.nostalgie.fr/artistes/renaud/actus/renaud-prepare-un-album-de-reprises-de-chansons-francaises-pour-le-mois-de-fevrier-2022-70248135 Renaud prépare un album de reprises de chansons françaises pour le mois de février 2022]</ref>. Son album ''[[Métèque (album de Renaud)|Métèque]]'' est finalement publié le {{date-|6|mai|2022}}, mois du {{70e}} anniversaire du chanteur. L'album est réédité au mois de décembre avec quatre titres supplémentaires : trois reprises (''[[Suzanne (chanson)|Suzanne]]'', ''[[Pour en finir avec le travail|La vie s'écoule, la vie s'enfuit]]'', ''Ma fille'') et un inédit écrit avec [[Marc Cuadrado]] (''J'veux une Harley'')<ref>[http://www.rfm.fr/news/Renaud-une-nouvelle-edition-de-son-album-Meteque-sortira-le-2-decembre-27756 Renaud: une nouvelle édition de son album « Métèque » sortira le 2 décembre], RFM, 24 octobre 2022</ref>.

[[Fichier:Renaud concert 2023 3.jpg|vignette|Renaud (au centre) lors d'un concert au théâtre d'[[Yerres]] en décembre 2023.]]
Il annonce finalement son retour sur scène pour {{date-|2023}}, dans le cadre d'une série de concerts intimistes. Le spectacle comprend un orchestre de cordes, avec huit musiciennes, un piano et un accordéon et il est orchestré par [[Alain Lanty]]<ref>[https://www.ouest-france.fr/culture/musiques/renaud/le-chanteur-renaud-de-retour-sur-scene-apres-un-passage-a-vide-eb327bdc-9be0-11ed-a46e-299a25da9690 Le chanteur Renaud de retour sur scène après « un passage à vide »], ''[[Ouest-France]]'', 24 janvier 2023</ref>. La tournée, qui prévoit 80 concerts, est programmée pour durer toute l'année 2023<ref>[https://www.bfmtv.com/people/musique/renaud-ajoute-39-dates-a-sa-tournee-dans-mes-cordes-dont-quatre-a-paris_AN-202302140408.html Renaud ajoute 39 dates à sa tournée "Dans mes cordes", dont quatre à Paris], [[BFM TV]], 14 février 2023</ref>. Le répertoire est centré sur les titres des années 1980 et 1990 et le chanteur y rend hommage à sa nouvelle compagne, Cerise<ref name="ParisienCordes">[https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/musiqu/renaud-reussit-son-retour-sur-scene-pour-la-premiere-date-de-sa-tournee-25-01-2023-WH5LQUX2PNAW3FC7PVMS5LVWNU.php Renaud réussit son retour sur scène, pour la première date de sa tournée], ''[[Le Parisien]]'', Eric Bureau, 25 janvier 2023</ref>. Cette tournée aboutit à un disque, ''[[Dans mes cordes]]'', qui rassemble titres enregistrés en studio et morceaux live et qui sort le {{date|1|décembre|2023}}<ref>[https://www.nostalgie.fr/artistes/renaud/actus/renaud-sortira-lalbum-dans-mes-cordes-prochainement-70249650 Renaud sortira l’album "Dans mes cordes" prochainement], Nostalgie, 25 octobre 2023</ref>.

Il participe, la même année, à un duo ''Maintenant'' avec [[Vianney]], sur son album ''[[À 2 à 3]]''<ref>[https://www.tf1info.fr/culture/vianney-devoile-un-extrait-de-maintenant-son-duo-avec-renaud-ma-chanson-la-plus-intime-2274244.html "Ma chanson la plus intime" : Vianney dévoile un extrait de "Maintenant", son duo avec Renaud], TF1, 26 octobre 2023</ref> et l'année suivante à l'album ''[[Éclect!que]]'' de [[Gaëtan Roussel]] sur le titre ''Avec personne (c'est vrai on s'entend bien)''. En septembre 2024, il s'associe avec le peintre [[Ernest Pignon-Ernest]], pour ''Des mots et des images'' : vingt artistes illustrent ses titres au bénéfice de l'[[Fonds des Nations unies pour l'enfance|Unicef]]<ref name="Unicef">[https://www.unicef.fr/article/renaud-des-mots-et-des-images-pour-soutenir-les-droits-de-lenfant/ Renaud, Des mots et des images, 20 chansons illustrées par des artistes contemporains pour soutenir les droits de l’enfant], Communiqué de l'Unicef, 22 juillet 2024</ref>.

== Prises de position ==
Tout au long de sa carrière, Renaud n'a cessé de militer pour de nombreuses causes, dont certaines étaient (ou sont encore) taboues. La plupart de ses chansons, quand elles ne sont pas franchement engagées, évoquent au moins au détour d'un couplet un sujet qui est cher au cœur de l'artiste.

=== Idées et relations politiques ===
Renaud est d’abord engagé à [[Gauche (politique)|gauche]]. Il s'explique sur ce choix politique de deux manières : par les valeurs [[Humanisme|humanistes]] que défend ce bord et par l'héritage [[Protestantisme|protestant]] et [[socialisme|socialiste]] du côté paternel et l'héritage [[communisme|communiste]] du côté maternel. Les engagements de son grand-père paternel semblent néanmoins n'avoir apporté qu'un bagage culturel et non idéologique<ref name="Chevandier4">{{Harvsp|Régis Chevandier|2007|p=}}.</ref>. Non affilié à un courant idéologique défini, il se considère avant tout comme membre d'une grande famille de gauche{{note|group="n"|« J'ai toujours eu le sentiment d'appartenir à une famille de gauche dans laquelle se retrouvent des anars, des trotskistes, des communistes, des socialistes. Je me suis engueulé avec des membres de cette famille, mais comme on s'engueule avec son père, sans jamais se fâcher définitivement. », entretien de Zoé Lin, ''Renaud : honte à celui qui n'a d'avis sur rien, sa vie doit être triste'', ''[[L'Humanité]]'', {{date-|14 décembre 1996}}.}}. Renaud n'hésitera pourtant pas à égratigner les partis de gauche dans ses chansons (''Socialiste'') ou dans ses concerts lorsqu'il le juge nécessaire.

Si plusieurs de ses chansons présentent clairement un message [[Anarchie|anarchiste]], Renaud, ancien [[Mai 68|soixante-huitard]], n'est pas pour autant un anarchiste convaincu. En effet même s'il trouve le principe magnifique, il ne pense pas les idées applicables dans la société actuelle{{note|group="n"|« Est-ce que ça tient la route de défendre une théorie magnifique, mais par essence inapplicable dans nos sociétés ? L'anar qui paye son loyer, qui bosse pour un patron, ou même simplement qui consomme, n'est finalement pas beaucoup plus cohérent que celui qui va voter. », Renaud Séchan, ''Adieu la plage…'', [[Charlie Hebdo]], {{date-|12 mai 1993}}.}}. Le côté anarchiste de Renaud se ressent notamment lorsque celui-ci raille les représentants de l'ordre dans ses chansons ; c'est notamment l'[[armée]] qui en fait le plus les frais, Renaud étant un ardent [[pacifisme|pacifiste]] (''la Ballade Nord-Irlandaise'', ''[[Manhattan-Kaboul]]'') et [[Antimilitarisme|antimilitariste]] (''[[Déserteur (chanson)|Déserteur]]'', ''Trois matelots'', ''La Médaille'' contre la radiodiffusion de laquelle l’[[Association de soutien à l'armée française]] porte plainte<ref>{{Article |langue=fr |titre=Radio : Michel Boyon, poursuivi par l'Association de soutien à l'armée française (ASAF) a été relaxé |périodique=Le Monde |date=10 septembre 1997 }}</ref>). Il s'en prend de la même manière à la police{{note|group="n"|« Je suis anti-flic à la manière [[Georges Brassens|Brassens]]. À part quelques faits divers où je trouve qu'ils ont une attitude un peu trop répressive, un peu trop haineuse, ils sont confrontés aussi parfois à des horreurs. Je suis [[anticléricalisme|anti-clérical]] de la même manière. Les flics, c'est le symbole de l'uniforme, de la répression mais je traverse toujours dans les clous pour ne pas avoir à parler avec un flic comme disait Brassens. C'est le meilleur moyen de vivre avec eux, vivre dans une espèce de semblant d'égalité. », entretien de Marc Thirion, ''Renaud de A à Z'', ''OK'', {{date-|24 février 1986}}.}} (''[[Hexagone (chanson)|Hexagone]]'', ''Où c'est qu'j'ai mis mon flingue''). Il privilégie la fraternité humaine et se dit opposé à l'idée de frontière. De là vient son engagement [[régionalisme (politique)|régionaliste]]{{note|group="n"|« Je suis [[paris]]ien mais aussi [[basque]], [[corse]], [[Bretagne|breton]], [[occitanie (région culturelle)|occitan]], [[Catalogne|catalan]], [[picard|ch'timi]]… citoyen d'une [[Europe]] des peuples pas des banquiers, des bétonneurs et des marchands, sympathisant de la première heure de toutes les luttes des peuples sans État, des peuples que l'on opprime, des langues, des cultures et des traditions que l'on nie, des paysages qu'on massacre, des folklores qu'on ridiculise et des militants qu'on criminalise.»<ref name="Fioretto_2002_05_20">{{Lien web|auteur=[[Pascal Fioretto]]|titre=Mes engagements et mes galères|jour=20|mois=mai|année=2002|éditeur=[[Marianne (magazine)|Marianne]]|url=https://www.marianne.net/archive/mes-engagements-et-mes-galeres|consulté le=26 avril 2019}}.</ref>}}, engagement qui se retrouve notamment dans les chansons ''Le Blues de la Porte d'Orléans'' ou ''Corsic’armes''.

À [[Droite (politique)|droite]], Renaud suscite des sentiments contrastés. [[Louis Pauwels]] l'associe à [[Coluche]], dans son article dénonçant le « SIDA mental » dont serait atteinte la jeunesse [[Projet de loi Devaquet|manifestant contre la loi Devaquet]]{{note|group="n"|« Ces jeunes avaient entre 8 et 14 ans en 1981. Ce sont les enfants du rock débile, les écoliers de la vulgarité pédagogique, les béats de Coluche et Renaud nourris de soupe ''infra'' idéologique cuite au show-biz, ahuris par les saturnales de « Touche pas à mon pote », et, somme toute, les produits de la culture [[Jack Lang|Lang]]… C'est une jeunesse atteinte d'un sida mental. », [[Louis Pauwels]], ''Le monôme des Zombies'', ''[[Le Figaro Magazine]]'', {{date-|6|décembre|1986}}.}}. Alors Premier ministre, [[Édouard Balladur]] déclare que Renaud était son chanteur préféré{{note|group="n"|Interrogé sur un concert de [[Johnny Hallyday]], il commenta : « Moi, je n'aime pas trop, commente-t-il, je préfère Renaud. »<ref>{{Lien web|auteur=[[Érik Izraelewicz]]|titre=La nomination d'Edouard Balladur comme premier ministre Le fils politique de Georges Pompidou|jour=31|mois=mars|année=1993|éditeur=[[Le Monde]]|url=https://www.lemonde.fr/archives/article/1993/03/31/la-nomination-d-edouard-balladur-comme-premier-ministre-le-fils-politique-de-georges-pompidou_3916485_1819218.html|consulté le=27 avril 2019}}.</ref>}}. Dans les années 2000, [[Christine Albanel]]<ref>Entretien accordé au ''[[Le Parisien|Parisien]]'', {{date-|21|juin|2007}}.</ref> ou [[Jean-Marie Le Pen]]{{note|group="n"|« J'aime bien Renaud, bien que nous n'avons pas des opinions parallèles », émission ''[[Les Grandes Gueules (émission)|les Grandes gueules]]'', [[RMC]], {{date-|30|août|2006}}.}} font des déclarations similaires.

L'[[extrême droite]] est définie comme un ennemi par Renaud. [[Antifascisme|Antifasciste]] déclaré, il lutte contre l'[[antisémitisme]] et s’en prend vivement à la politique d'[[Israël]] au sujet du [[conflit israélo-palestinien]]. Les paroles de la chanson ''Miss Maggie'' où la répression de l'[[Intifada]] est comparée au [[génocide arménien]] et à la [[Shoah]]{{note|group="n"|« Palestiniens et Arméniens témoignent du fond de leur tombeau qu'un génocide c'est masculin comme un SS un torero », Renaud Séchan, chanson ''Miss Maggie'', 1985.}}, déclenchent une polémique et lui valent des accusations d'antisémitisme. Renaud avoue la tournure maladroite, même si le but était bien de provoquer, et remanie la phrase en « Palestiniens, Juifs, Arméniens<ref>David Reinharc, [http://davidreinharc.blogspot.com/2007/07/debat-sur-israel-palestine-les-juifs.html Débat avec Renaud sur Israël-Palestine, les juifs, l'islamisme et l'Occident], ''Israël Magazine'', {{date-|19|juillet|2007}}.</ref> ».

Une constante dans les engagements de Renaud est sa tendance à toujours se placer du côté des minorités et des personnes en position de faiblesse<ref>Laurent Berthet, ''Renaud ou l'humanité meurtrie'', in ''Le Banquet'', janvier 2004, {{n°|19/20}}, {{p.|417-434}}.</ref>. Il a longuement milité pour des associations humanitaires ou organisations non gouvernementales, tels que [[les Restos du cœur]], [[Médecins sans frontières]] ou [[SOS Racisme]]<ref>[[Yves Frémion]], Renaud-Renard, ''[[Fluide glacial]]'' {{n°|318}}, décembre 2002.</ref>, mais les problèmes de malversations auxquelles sont mêlées les associations humanitaires, et le sentiment de leur inefficacité, ont fini par le rendre plus méfiant et distant vis-à-vis de ces groupes{{note|group="n"|« C’est pas très gentil pour les Restos que je trouve indispensables et très efficaces. Mais j’en ai un peu ras-le-bol des combats humanitaires et des associations qui ont défrayé la chronique par des détournements, des malversations financières, etc. Même ça, on finit par en revenir. Les circonstances ont fait que je ne participe plus aux Restos depuis deux ans, mais s’ils me redemandent, je serai toujours présent. Avec cependant un certain recul, le sentiment que c’est un peu dérisoire, comme toute forme d’engagement des artistes », entretien de [[Dominique Simonnet]], ''Le roman de Renaud'', ''[[La Libre Belgique]]'', {{date-|20 mai 1952}}.}} ; une lassitude qu'il décrit dans ''Tout arrêter''.

Renaud est un chanteur impliqué et militant, d'ailleurs régulièrement interrogé sur l'actualité politique et sociale (notamment {{Précision nécessaire|lors de son passage à l'émission ''[[7 sur 7]]''}}). Mais il a, maintes fois, émis le souhait de se retirer des turbulences des engagements politiques, comme il l'exprime dans les chansons ''[[Fatigué]]'' ou ''Je vis caché''. Il désire mener une vie simple, proche de la nature, à l'écart de la violence, des [[drogue]]s (''La Blanche'', ''P’tite conne'', ''Zénobe''), exprimant parfois un univers passéiste (''Rouge gorge'') et nostalgique de l'enfance (''[[Mistral gagnant (chanson)|Mistral gagnant]]'', ''Le sirop de la rue'').

En 1981, il est co-solidaire de la publication ''Avis de recherche'' consacrée au soutien des appelés insoumis au service militaire<ref>{{Article|langue=fr|titre=Générique|périodique=Avis de recherche|numéro=29|pages=2|date=15 janvier 1981}}</ref>.

Renaud a toujours assumé l'affection et sa fascination pour le socialiste [[François Mitterrand]], auquel il envoyait chacun de ses disques à sa sortie. Pourtant, après l'[[élection présidentielle française de 1981]] où il avait voté au second tour pour Mitterrand{{note|group="n"|Il avait auparavant fortement soutenu la [[Candidature de Coluche lors de l'élection présidentielle française de 1981|candidature de Coluche]]<ref name="Globe_1993_09_22" />.}}, bien que se réjouissant de l'abolition de la [[peine de mort]] et de l'autorisation des [[radio libre|radios libres]], Renaud s'opposa rapidement aux positions économiques et géopolitiques des socialistes notamment après le [[tournant de la rigueur]] opéré par le [[Gouvernement Pierre Mauroy (3)|gouvernement Mauroy]] en [[1983]]<ref>Renaud Séchan, ''Renaud Bille en tête'', Paris, éd. Le Seuil, « Point Virgule », 1994, {{p.|62}}, {{date-|24|février|1993}} {{ISBN|978-2-02-022208-2}}.</ref>. La même année, il s'engage activement aux côtés de la [[Marche pour l'égalité et contre le racisme]], comme il le fait plus tard pour la campagne ''Touche pas à mon pote'' de [[SOS Racisme]]<ref name="Chevandier5">{{Harvsp|Régis Chevandier|2007|p=117}}.</ref>. En 1985, il se rend à l'[[Palais de l'Élysée|Élysée]] pour exiger des explications à la suite de la mort d'[[Éloi Machoro]], secrétaire général du [[Front de libération nationale kanak et socialiste|FLNKS]]{{note|group="n"|« Au fait, c'est vrai que vous êtes allé demander des explications à l'Élysée, le lendemain de la mort d'Eloi Machoro ? - Absolument. L'assassinat politique, c'est pas vraiment l'idée que je me fais d'un régime de gauche. Moi, j'ai milité dans mes chansons, mes propos, pour qu'elle arrive, la gauche. Et j'estime que j'avais droit à des explications. »<ref name="Remond_1988_10_19" />. Éloi Machoro sera cité dans les chansons ''Jonathan'' et ''Triviale poursuite'' de l'album ''Putain de Camion''.}}.

Le {{date-|7|décembre|1987}}, Renaud signe une tribune, « Tonton laisse pas béton », sur toute la largeur d'une pleine page publiée dans le quotidien ''[[le Matin de Paris]]'', pour convaincre Mitterrand de ne plus hésiter à se représenter à l'occasion des [[élection présidentielle française de 1988|élections de 1988]]{{note|group="n"|Cette tribune était revendiquée par le « Mouvement individuel, énervant et indépendant pour la réélection de François Mitterrand ». Le « Tonton laisse pas béton » a largement occulté l'autre slogan « Mitterrand ou jamais », lancé par [[Gérard Depardieu]], le [[22 décembre]] de la même année.}}. Cela n'empêche pas Renaud de voter [[Pierre Juquin]] au premier tour<ref name="Chevandier6">{{Harvsp|Régis Chevandier|2007|p=11}}.</ref> et de poursuivre ses critiques sur le Parti socialiste durant le second septennat de Mitterrand. En 1988, à l'occasion de la visite officielle en France du [[Mário Soares|président portugais]], il signe dans ''[[Révolution (hebdomadaire)|Révolution]]'' une tribune demandant la libération d'[[Otelo Saraiva de Carvalho]]{{note|group="n"|Otelo de Saraiva de Carvalho est également cité dans la chanson ''Triviale Poursuite'' de l'album ''Marchand de Cailloux'' : « Vingt ans pour Otelo / Autant pour [[Nelson Mandela|Mandela]] ».}}. La même année, il organise un concert à l'[[Olympia (Paris)|Olympia]] afin de réunir des fonds pour financer un hôpital [[Territoires palestiniens occupés|palestinien]]. Renaud se montre également actif à l'occasion des célébrations du bicentenaire de la [[Révolution française]] en [[1989]]. Il critiquait le fait d'inviter les « maîtres du monde » pour le sommet du [[Groupe des sept (économie)|G7]] à Paris alors que la période était censée rendre hommage à la Révolution et aux [[sans-culottes]]{{note|group="n"|Il qualifia ces célébrations de « dernière insulte qu’un gouvernement de gauche pouvait faire aux opprimés ».}}. Organisateur d’un concert protestataire sur le thème « [[Dette du tiers monde|Dette]], [[Colonisation|colonies]], [[apartheid]], ça suffat comme ci », réunissant plus de {{nombre|100000|personnes}} [[Place de la Bastille]], Renaud force le Parti socialiste à prendre position sur l'abolition de la dette. En [[1991]] Renaud désapprouve fortement le choix de François Mitterrand de s'impliquer dans la [[guerre du Golfe]] aux côtés des Américains, celle-ci se résumant pour lui à une histoire d'argent que les Irakiens allaient devoir payer au prix fort. Il écrit diverses chroniques dans ''[[l'Idiot international]]'' de [[Jean-Edern Hallier]]{{note|group="n"|Il s'en éloigne « après un article particulièrement nauséabond de Jean-Edern sur les juifs de [[Deauville]] ou/et du [[Sentier (quartier de Paris)|Sentier]]. »}}. Malgré ses divergences avec Mitterrand, Renaud nourrit toujours un grand respect pour celui qu'il identifiait sous certains aspects à un père{{note|group="n"|« Oui, j'aime ce bonhomme, je le revendique, je l'assume malgré les critiques de [[Guy Bedos|Bedos]] qui considère que c'est de l'[[Complexe d'Œdipe|Œdipe]] mal digéré. Et je dois reconnaître qu'il n'a pas tout à fait tort. Mitterrand a quelque chose de mon papa, dans la physionomie. »<ref name="Globe_1993_09_22" />}}. Une chanson lui est d'ailleurs consacrée sur l'album ''Marchand de Cailloux'' (''Tonton'') et ''[[Baltique (chanson)|Baltique]]'', du nom de [[Baltique (chien)|son chien]], sera un ultime hommage sur l'album ''Boucan d'enfer''.

Aux [[élections européennes de 1994 en France]], Renaud est avant-dernier sur la liste ''[[Régions et peuples solidaires]]'', derrière [[Gilles Perrault]], [[Jacques Higelin]] et [[Christian Laborde]]<ref>[http://www.psinfo.net/elections/euro/1994/listes/fede.html Liste Régions et peuples solidaires], Européennes du {{date-|12|juin|1994}}, PSinfo.net, (page consultée le {{date-|3|février|2008}}).</ref>, marquant ainsi son engagement [[régionalisme (politique)|régionaliste]] (il soutient ainsi Jean-Philippe Casabonne et [[Peio Serbielle]], donne des concerts de soutien, et un [[drapeau basque]] figure sur le décor de sa tournée ''Boucan d'enfer''). Depuis le départ de Mitterrand, il s'avoue peu convaincu par [[Lionel Jospin]] et les autres dirigeants socialistes{{note|group="n"|« Le [[Parti socialiste (France)|Parti socialiste]] est à la dérive et n'a plus beaucoup d'idées à proposer, même à ses propres électeurs. »<ref name="Varrod_2002_12_01" />}}, mis à part Bertrand Delanoë et l'aile gauche du parti{{note|group="n"|Le Parti socialiste est à la dérive et n'a plus beaucoup d'idées à proposer, même à ses propres électeurs. J'aime bien un homme comme Bertrand Delanoë, et peut-être les quelques pistes que propose l'aile gauche du PS<ref name="Varrod_2002_12_01" />.}}. Renaud s'est orienté vers un [[écologisme]] de gauche, représenté par [[José Bové]]{{note|group="n"|« J'aurais voté pour le représentant de la gauche altermondialiste, écolo, José Bové. En l'état, je voterai sans doute [[Dominique Voynet]], même si je préfère [[Yves Cochet]]. », entretien avec Véronique Mortaigne, ''Renaud : Je n'ai jamais écrit Sarko égale facho'', ''[[Le Monde]]'', {{date-|1 octobre 2006}}.}} ou [[Les Verts (France)|les Verts]]{{note|group="n"|(Au sujet des élections présidentielles françaises de 2002) « Hormis les Verts, ils étaient tous pour le productivisme à tout crin, la mondialisation douce, voire, pour certains, le retour de la dictature du prolétariat. Bref, comme disait l'autre, toutes des salopes sauf [[Noël Mamère|Mamère]]. »<ref name="Fioretto_2002_05_20" />}}, qu'il a soutenus lors des [[élection présidentielle française de 1995|élections présidentielles de 1995]], de [[élection présidentielle française de 2002|2002]] et de [[élection présidentielle française de 2007|2007]]. [[Élection présidentielle française de 1995|En 1995]], il vote pour Lionel Jospin au deuxième tour, afin d'éviter {{Citation|le retour des bandits}}{{note|group="n"|« Oh, moi, je vais voter Jospin, bien sûr, sans grand enthousiasme, surtout pour faire barrage au retour des bandits », Renaud Séchan, propos tenus sur le plateau du [[journal télévisé]] de [[Bruno Masure]], [[France 2]]. Voir Renaud Séchan, ''Los Bandidos, Qui prennent aux pauvres pour donner aux riches'', ''[[Charlie Hebdo]]'', {{date-|10 mai 1994}}.}}. En 1999, il signe un appel du collectif d'extrême droite pro-serbe Non à la guerre s'opposant à l'intervention de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]] dans la [[guerre du Kosovo]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Renaud Dely |titre=Le piège à gauches de l'extrême droite. Des personnalités signent un appel puis se récusent. |url=https://www.liberation.fr/france/1999/04/13/le-piege-a-gauches-de-l-extreme-droite-des-personnalites-signent-un-appel-puis-se-recusent_271116/ |accès url=libre |site=Libération |date=13 avril 1999 |consulté le=2023-05-28}}</ref>.

Au premier tour de l’[[Élection présidentielle française de 2002|élection présidentielle de 2002]], il vote pour l’écologiste [[Noël Mamère]]{{note|group="n"|Malgré cela, il admet qu'il aurait voté pour ce dernier [[Élection présidentielle française de 2002|aux élections de 2002]] s'il avait su que le [[Front national (parti français)|Front national]] se serait retrouvé au second tour : « Je suis effondré et je me sens responsable, car si on m'avait dit que Jospin arriverait derrière [[Jean-Marie Le Pen|Le Pen]], j'aurais voté pour lui. Même si je trouve que Jospin manque de [[Charisme (psychologie)|charisme]] et qu'il a mené une politique sans ambition. », ''[[Ouest-France]]'', {{date-|27|avril|2002}}.}}. Renaud a aussi fait partie du Comité de soutien socialiste au Oui à la constitution européenne créé à l'initiative de [[Jack Lang]] lors du [[référendum français sur le traité établissant une constitution pour l'Europe|référendum de 2005]]. En 2007, après avoir soutenu [[Dominique Voynet]], présente au premier concert de sa tournée, il apporte son soutien à [[Ségolène Royal]] en étant présent au meeting de [[Stade Charléty|Charléty]] pour s'opposer à [[Nicolas Sarkozy]]. Il déclare avoir voté socialiste au deuxième tour des présidentielles 2007, mais qu'il aurait préféré voter pour la gauche radicale. Il a aussi soutenu [[Yves Cochet]] lors des [[Élections législatives françaises de 2007|législatives de la même année]] dans le [[14e arrondissement de Paris|{{14e}} arrondissement de Paris]] où il réside. À l'automne 2007, il s'engage contre la [[loi du 20 novembre 2007 relative à la maîtrise de l'immigration, à l'intégration et à l'asile|loi Hortefeux]] et les tests ADN{{note|group="n"|« Quand la génétique entre en cause dans une loi sur l'immigration, c'est dégueulasse. On n'est pas loin de l'[[eugénisme]] et du [[fascisme]] », entretien de Karine Vouillamoz, ''[[Le Matin de Paris|Le Matin]]'', {{date-|8|décembre|2007}}.}}, participant au meeting au Zénith et annonçant l'écriture d'une chanson sur le sujet<ref>Émission ''[[Le Grand Journal]]'', [[Canal+]], {{date-|19|novembre|2007}}.</ref>. En décembre 2007, il offre un de ses tableaux pour une vente aux enchères en faveur du journaliste [[Denis Robert]]<ref>[http://peinepartagee.blogspot.com Catalogue de la Vente aux enchères publiques du dimanche 2 décembre 2007], Peinepartagee (blog), (page consultée le {{date-|4|février|2008}}).</ref>. Il devient membre du comité de soutien à [[Denis Baupin]] lors des [[Élections municipales de 2008 à Paris|municipales de 2008 à Paris]]<ref>[http://paris18.lesverts2008.fr/spip.php?article71 Comité de soutien de Denis Baupin], Baupin2008.fr, (page consultée le {{date-|4|février|2008}}).</ref>. Il prend également position en faveur de différents candidats de gauche ([[Razzy Hammadi]] à [[Orly]], [[Dominique Voynet]] à [[Montreuil (Seine-Saint-Denis)|Montreuil]] ou [[Martine Lignières-Cassou]] à [[Pau]]).

Il prend en 2004 la défense de [[Peio Serbielle]], condamné, selon ses termes, pour « délit d'hospitalité ». En effet, le chanteur basque est placé durant {{nombre|16|mois}} en [[détention provisoire]] pour avoir hébergé des indépendantistes{{note|group="n"|« Dans une lettre de soutien lue par le député-maire Noël Mamère (Verts), mardi, lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale, le chanteur Renaud a pris la défense du chanteur basque[, Peio Serbielle,] en détention provisoire depuis le 3 octobre 2004. »<ref>{{Lien web|auteur= Elsa Evrard|titre=Un chanteur basque incarcéré, car trop accueillant|jour=31|mois=mars|année=2005|éditeur=[[Libération (journal)|Libération]]|url=https://www.liberation.fr/societe/2005/03/31/un-chanteur-basque-incarcere-car-trop-accueillant_514807|consulté le=27 avril 2019}}.</ref>.}}, avant d'être condamné, en 2018, à cinq ans de prison dont {{nobr|quarante-deux mois}} avec sursis et {{unité|2500 euros}} d’amende<ref>{{Lien web|url=https://www.sudouest.fr/2018/05/24/eta-le-chanteur-peio-serbielle-et-ses-co-accuses-bearnais-condamnes-mais-libres-5083921-4018.php|titre=ETA : le chanteur Peio Serbielle et ses co-accusés béarnais condamnés mais libres|site=[[Sud Ouest]]|date=24 mai 2018}}.</ref>.

Début 2005, son engagement dans une campagne contre le [[Atteinte au droit d'auteur|téléchargement illégal]] lui vaut quelques réactions de la part de ses fans. Sa position sera contradictoire sur le sujet. À la fin de l'année, le chanteur revient sur sa décision, s'explique avoir été mal informé sur le ''[[Pair à pair|peer to peer]]'' et « embobiné » par [[Virgin Records|Virgin]], et distribue gratuitement sa chanson militante ''Dans la jungle'' sur un [[forum (informatique)|forum Internet]] d'un site de fans sans la permission de sa maison de disques<ref>Freddes, ''[http://www.sospc-en-ligne.com/actualites-news-626.html Renaud offre sa musique en téléchargement !]'', Sospc-en-ligne.com, {{date-|30|octobre|2005}}.</ref>. Il met d'ailleurs par la suite à disposition des enregistrements rares ou inédits sur ce même site. Cependant, en [[juin 2008]] il s'engage, aux côtés de {{nobr|cinquante-et-un autres}} artistes, pour la [[loi favorisant la diffusion et la protection de la création sur internet|loi Hadopi]] réprimant le téléchargement illégal<ref>{{Lien brisé|langue=fr|titre=Les 52 artistes qui disent « non au piratage »|année=2008|mois=juin|jour=21|éditeur=[[Le Journal du dimanche|Le JDD]]|url=http://www.lejdd.fr/cmc/culture/200825/les-52-artistes-qui-disent-non-au-piratage_127423.html|consulté le=26 avril 2019}}.</ref>.

À partir de 2005, il lutte activement pour la libération d'[[Íngrid Betancourt]] et des autres otages en [[Colombie]] détenus par les [[Forces armées révolutionnaires de Colombie|FARC]]{{note|group="n"|« Le déclic a été le passage à la télé, il y a un an, de la fille d'Ingrid, [[Mélanie Delloye-Betancourt]], vingt ans : Je l'ai vue si digne, si belle ; physiquement, elle me faisait penser à ma fille, et j'ai fait un transfert affectif, j'ai imaginé [[Lolita Séchan|Lolita]], qui a l'âge de Mélanie, privée de sa maman depuis plus de trois ans. Voilà, ce sont des raisons irrationnelles, affectives qui m'ont poussé à m'engager. », entretien de [[Dominique Simonnet]], ''Un Renaud sachant renauder'', ''[[La Libre Belgique]]'', {{date-|15 décembre 2005}}.}} pour lesquels il compose une chanson ''Dans la jungle'' (traduite dans plusieurs langues). Le {{date-|23|février|2006}}, à l'occasion des quatre ans de détention de l'otage, il organise entre autres un grand concert au [[Zénith de Rouen]] réunissant de nombreuses personnalités. Dix jours plus tôt, un concert similaire, ''Les Voix de l'Engagement'', s'était tenu en Belgique, à [[Louvain-la-Neuve]], en soutien également à [[Aung San Suu Kyi]] ([[prix Nobel de la paix]], qui fut assignée à résidence en [[Birmanie]]). Renaud y chante notamment en duo avec [[Hugues Aufray]]. Un autre meeting de soutien à Íngrid Betancourt est organisé au [[Le Zénith Paris - La Villette|Zénith de Paris]] le {{date-|18|novembre|2007}} dans l'espoir, déçu, d'une libération proche d'Íngrid Betancourt<ref>[http://www.concert.betancourt.info/ Site sur le concert des comités Betancourt], Fédération Internationale des Comités Ingrid Betancourt, consulté le {{date-|4|février|2008}}.</ref>. Lorsque cette dernière est libérée le {{date-|2|juillet|2008}}, le Président de la République [[Nicolas Sarkozy]] salue son engagement lors de son intervention en direct. Il n'apparaît pas cependant aux diverses célébrations suivant sa libération, ne souhaitant pas s'exprimer publiquement<ref>[http://www.purepeople.com/12497-Renaud-a-parle-a-Ingrid-Betancourt-.html Renaud a parlé à Ingrid Bétancourt…].</ref>.

En {{date-|avril 2016}}, il indique qu'il ne votera « plus jamais » socialiste<ref>{{Lien web|auteur=Mathilde Doiezie|url=http://www.lefigaro.fr/musique/2016/04/03/03006-20160403ARTFIG00097-renaud-et-la-gauche-socialiste-c-est-fini.php|titre=Renaud et la gauche socialiste, c'est fini|site=[[Le Figaro]]|date=3 avril 2016}}.</ref>. À la même période, Renaud s'exprime sur [[RTL]] pour démentir des rumeurs selon lesquelles il soutiendrait la candidature de [[François Fillon]] ou d'[[Alain Juppé]] pour les [[primaire française de la droite et du centre de 2016|primaires à droite]] en préparation de l'[[Élection présidentielle française de 2017|élection présidentielle de 2017]]<ref>{{Lien web|auteur=Alice Develey|url=http://www.lefigaro.fr/musique/2016/04/05/03006-20160405ARTFIG00088-tout-compte-fait-renaud-ne-soutient-plus-francois-fillon.php|titre=Tout compte fait, Renaud ne soutient plus François Fillon|site=[[Le Figaro]]|date=5 avril 2016}}.</ref>. Il avait initialement déclaré qu'il soutiendrait François Fillon s'il se trouvait au second tour de l'élection présidentielle face à [[Marine Le Pen]], avant de se rétracter<ref>{{Lien web|auteur=Robin Cannone|url=http://www.lefigaro.fr/musique/2016/12/12/03006-20161212ARTFIG00281-non-renaud-ne-votera-pas-pour-francois-fillon-en-2017.php|titre=Non, Renaud ne votera pas pour François Fillon en 2017|site=[[Le Figaro]]|date=12 décembre 2016}}.</ref>. À la suite de l'[[affaire Fillon]], il déclare ne plus soutenir François Fillon<ref>{{Lien web|auteur=F.L.|url=https://www.20minutes.fr/lyon/2008539-20170204-fillon-penelope-dehors-quand-renaud-retourne-veste-concert|titre="Fillon et sa Penelope dehors!" : Quand Renaud retourne sa veste en concert|site=[[20 minutes (France)|20 minutes]]|date=4 février 2017}}.</ref>. En {{date-|février 2017}}, il déclare qu'{{Citation|il se peut qu['il] vote pour}} [[Jean-Luc Mélenchon]]<ref>{{Lien web|auteur=Benjamin Locoge|url=http://www.parismatch.com/Culture/Musique/Renaud-Je-suis-un-exemple-a-suivre-pour-ceux-qui-sont-au-fond-du-trou-1183817|titre=Renaud : "Un exemple à suivre pour ceux qui sont au fond du trou !"|site=[[Paris Match]]|date=11 février 2017}}.</ref>. Mais le mois suivant, il annonce qu'il va voter [[Emmanuel Macron]] car c'est {{citation|le seul qui me paraît intègre, le seul sans parti, le seul sans casserole au cul et la seule alternative aux [[Marine Le Pen|Le Pen]] et aux [[François Fillon|Fillon]]}}<ref>{{Lien web|url=http://www.lefigaro.fr/musique/2017/04/03/03006-20170403ARTFIG00273-apres-son-beguin-pour-fillon-renaud-votera-macron.php|titre= Après son béguin pour Fillon, Renaud votera Macron|site=[[Le Figaro]]|date=3 avril 2017}}.</ref>.

En avril 2022, il annonce voter pour [[Philippe Poutou]] au premier tour de l'[[Élection présidentielle française de 2022|élection présidentielle]], puis voter pour faire barrage à Marine Le Pen au second<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur=Steven Bellery |auteur2=Ryad Ouslimani |titre=Renaud annonce sur RTL qu'il va voter pour Philippe Poutou |url=https://www.rtl.fr/actu/politique/presidentielle-2022-renaud-annonce-sur-rtl-qu-il-va-voter-pour-philippe-poutou-7900142064 |accès url=libre |site=www.rtl.fr |date=2022-04-06 |consulté le=2022-04-06}}</ref>.


=== Écologisme et défense des animaux ===
=== Écologisme et défense des animaux ===
L'[[écologisme]] est un autre grand combat de Renaud. Auparavant plus intéressé par les droits de l'Homme et la politique, le déclic écologique est venu avec la naissance de sa fille en [[1980]] qui lui a fait prendre conscience que les générations futures « devaient continuer à profiter de ce que la nature a donné à l'homme{{note|group="n"|« Le déclic est venu avec la naissance de ma fille qui m'a fait ouvrir les yeux sur des problèmes fondamentaux. Avant, je ne vivais pas que pour moi, mais disons que je m'attachais plus aux [[Droits de l'homme|Droits de l'Homme]] ou à des thèmes purement politiques ou sociaux. »<ref name="KempfPégeault_1989_N7">Entretien de [[Hervé Kempf]] et Nelly Pégeault, ''Reporterre'', {{n°|7}}, juillet-août 1989.</ref>}}. » Et dès [[1984]], il s'engage à [[Greenpeace]] pour qui il organise un concert, et participe à quelques manifestations, notamment le {{date-|30|janvier|1985}} en occupant les locaux de la [[Japan Airlines]], pour protester contre la chasse à la baleine permise par le gouvernement [[japon]]ais (cela lui vaut quatre heures de [[garde à vue en droit français|garde à vue]]). Mais, fatigué par les luttes de pouvoir à l'intérieur de l'organisation, et à la suite de l'[[affaire du Rainbow Warrior]], il quitte [[Greenpeace]] avec d'autres amis partis fonder l'association [[Robin Wood (association)|Robin des Bois]] en [[1985]]{{note|group="n"|« Puis tous les potes que j'avais à Greenpeace France se sont fait virer par d'autres membres pour d'obscures raisons de pouvoir, de luttes intestines. J'ai trouvé ça tellement nul, je me suis dit, allez hop, je milite dans mon coin, tout seul, Quelques semaines après, il y a eu l'affaire du bateau de Greenpeace, le Rainbow Warrior, coulé en 1985. […] Et le plus étonnant, c'est qu'au bout du compte, ça s'est retourné contre le mouvement Greenpeace, avec la fermeture du bureau français. Quand mes copains ont été « démissionnés », ils ont monté une association qui s'appelle Robin des Bois et je les ai suivis. »<ref name="KempfPégeault_1989_N7" />.}}.
[[Image:Renaud nocorrida.jpg|thumb|200px|Renaud arborant le tee-shirt de l'Alliance anticorrida.]]

Il a lutté contre la construction du [[tunnel routier du Somport|tunnel du Somport]] dans la [[Vallée d'Aspe]]{{note|group="n"|Au sujet de l'affaire du tunnel de Somport : « Des années à protester dans différents médias contre ce bétonnage prévu dans un des plus beaux paysages du monde, concerts de soutien aux opposants, manifestations judiciaires (notamment pour soutenir [[Éric Petetin]], incarcéré une quinzaine de fois pour son activisme anti-tunnel), et, finalement, une vallée splendide défigurée par une voie express, mille camions par jour, les bétonneurs et le lobby des transports et de la vitesse ont gagné. »<ref name="Large_2006_09">{{Lien web|langue=fr|auteur institutionnel=association Pays de l’ours - Adet|auteur1=[[Marc Large]]|auteur2=Renaud|titre=Interview Renaud|année=2006|mois=septembre|url=https://www.paysdelours.com/fr/ladet/soutenir-pays-de-l-ours-adet/interview-renaud.html|site=www.paysdelours.com|consulté le=27 avril 2019}}.</ref>.}} (finalement construit) et participe encore aujourd'hui à la réintroduction des [[ours dans les Pyrénées|ours]] dans les [[Pyrénées]]{{note|group="n"|Il a par exemple parrainé l'ourse slovène Palouma<ref name="Large_2006_09" />.}}. Pour les vingt ans de [[Catastrophe nucléaire de Tchernobyl|Tchernobyl]], il offre une chanson (''26 avril'') à Greenpeace. Il milite activement pour l'abolition du [[Rallye Dakar]] (''{{nobr|500 connards}} sur la ligne de départ''). Il est attaché à une vie et un environnement simple et sain. Il est d'ailleurs un fervent [[pêche à la mouche|pêcheur à la mouche]], à l'instar de [[René Fallet]] dont il a hérité des cannes à pêche.

Attaché à la cause animale, Renaud est un militant [[Opposition à la corrida|anticorrida]]. Il a composé deux chansons contre la corrida (''Olé''<ref>Cette chanson fait explicitement référence à la chanson ''Les Étrangères'' de [[Jean Ferrat]]</ref> et ''Rouge Sang'') et il est membre du Comité radicalement anti-corrida (CRAC), de l'Alliance anticorrida et membre d'honneur de la FLAC (Fédération des Luttes pour l'Abolition des Corridas)<ref>[https://www.sudouest.fr/culture/toros/renaud-rejoint-la-federation-des-luttes-pour-l-abolition-des-corridas-8531129.php] Sud-Ouest</ref>. En [[juillet 2007]], il assure la [[voix off]] d'un spot publicitaire de la [[Société protectrice des animaux]] (SPA) contre la corrida qui est censuré par le [[Autorité de régulation professionnelle de la publicité|Bureau de vérification de la publicité]] (BVP). Renaud s'insurge contre cette décision et adresse une lettre ouverte au président [[Nicolas Sarkozy]] le [[13 août]], aux côtés d'autres personnalités{{note|group="n"|Parmi lesquelles [[Geneviève de Fontenay]], [[Surya Bonaly]], [[Jean-Claude Van Damme]] et [[Alexandra Paul]]<ref>{{Lien web|titre=Renaud, Bonaly et Van Damme contre la corrida|année=2007|mois=août|jour=18|url=https://www.nouvelobs.com/societe/20070813.OBS0447/renaud-bonaly-et-van-damme-contre-la-corrida.html|site=[[L'Obs]]|consulté le=26 avril 2019}}.</ref>.}}.


Le {{date-|4|février|2008}}, il adresse une lettre ouverte au président de la [[Fédération des conseils de parents d'élèves]] (FCPE) demandant le soutien dans la demande d'interdiction de l'accès aux arènes pour les mineurs de moins de {{nombre|16|ans}}<ref>[http://vivre-autrement.eu/hdzop45f6/renaud.pdf Télécharger le courrier]</ref>. En [[septembre 2009]], il apporte son soutien au livre promotionnel de la SPA, ''SOS SPA Tome 2 - Tauromachie, l'enfer du décor'', [[bande dessinée]] de Geoffroy et Chardot dans laquelle il apparaît sur quelques planches. Lors de la tournée Rouge Sang Tour (2007), Renaud montre son engagement pour la cause anticorrida en autorisant des stands associatifs qui luttent pour cette cause à l'entrée de ses concerts. Le 24 avril 2024, il reçoit de la ville de Bourges, devenue capitale européenne de la Culture à partir de 2028, une médaille pour le récompenser de son engagement pour des causes humanistes et contre la corrida <ref>[https://www.leberry.fr/bourges-18000/loisirs/vous-avez-donne-un-souffle-incroyable-au-printemps-de-bourges-renaud-a-recu-la-medaille-de-la-ville_14491689/ Le Berry Républicain]</ref>.
L'[[écologisme]] est un autre grand combat de Renaud. Auparavant plus intéressé par les droits de l'Homme et la politique, le déclic écologique est venu avec la naissance de sa fille en [[1980]] qui lui a fait prendre conscience que les générations futures « devaient continuer à profiter de ce que la nature a donné à l'homme.<ref>« Le déclic est venu avec la naissance de ma fille qui m'a fait ouvrir les yeux sur des problèmes fondamentaux. Avant, je ne vivais pas que pour moi, mais disons que je m'attachais plus aux [[Droits de l'homme|Droits de l'Homme]] ou à des thèmes purement politiques ou sociaux. », entretien de [[Hervé Kempf]] et Nelly Pégeault, ''Reporterre'', n°7, juillet-août 1989 {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/rp_07-89.htm}}.</ref> » Et dès [[1984]], il s'engage à [[Greenpeace]] pour qui il organise un concert, et participe à quelques manifestations, notamment le {{date|30|janvier|1985}} en occupant les locaux de la [[Japan Airlines]], pour protester contre la chasse à la baleine permise par le gouvernement [[japon]]ais (cela lui vaut quatre heures de [[garde à vue]]). Mais, fatigué par les luttes de pouvoir à l'intérieur de l'organisation, et suite à l'[[affaire du Rainbow Warrior]], il quitte [[Greenpeace]] avec d'autres amis partis fonder l'association [[Robin des Bois (association)|Robin des Bois]] en [[1985]]<ref>« Puis tous les potes que j'avais à Greenpeace France se sont fait virer par d'autres membres pour d'obscures raisons de pouvoir, de luttes intestines. J'ai trouvé ça tellement nul, je me suis dit, allez hop, je milite dans mon coin, tout seul, Quelques semaines après, il y a eu l'affaire du bateau de Greenpeace, le Rainbow Warrior, coulé en 1985. [...] Et le plus étonnant, c'est qu'au bout du compte, ça s'est retourné contre le mouvement Greenpeace, avec la fermeture du bureau français. Quand mes copains ont été « démissionnés », ils ont monté une association qui s'appelle Robin des Bois et je les ai suivis. », entretien de [[Hervé Kempf]] et Nelly Pégeault, ''Reporterre'', n°7, juillet-août 1989 {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/rp_07-89.htm}}.</ref>.


En 2006, il lui a été reproché d'avoir offert un [[Véhicule tout-terrain|4x4]] à son épouse. Il assume cette position en contradiction avec ses opinions écologistes{{note|group="n"|« Le plus grand des paradoxes, de la part de mes adversaires actuellement en ce qui me concerne, c'est d'être soi-disant écolo et de rouler en 4x4. Je peux leur citer mille exemples de contradictions chez les écolos ! Alors oui, je roule en 4x4 non pas parce que j'aime les grosses voitures mais parce que j'ai un gros chien, un bébé, une poussette avec des roulettes d'un côté et des nacelles de l'autre, plus une poussette canne, plus deux guitares et trois bagages. »<ref name="Derensy_2006_10_19">{{Lien brisé|langue=fr|auteur=Pierre Derensy|titre=|année=2006|mois=octobre|jour=19|url=http://www.ramdam.com/actu/2006/05927.htm|site=www.ramdam.com|consulté le=26 avril 2019}}.</ref>}}.
Il a lutté contre la construction du [[tunnel du Somport]] dans la [[Vallée d'Aspe]]<ref>(Au sujet de l'affaire du tunnel de Somport) « Des années à protester dans différents médias contre ce bétonnage prévu dans un des plus beau paysage du monde, concerts de soutien aux opposants, manifestations judiciaires (notamment pour soutenir [[Éric Pétetin]] incarcéré une quinzaine de fois pour son activisme anti-tunnel), et, au final, une vallée splendide défigurée par une voie express, mille camions par jour, les bétonneurs et le lobby des transports et de la vitesse ont gagné. », [[Marc Large]], [http://www.paysdelours.com/fr/ladet/soutenir-pays-de-l-ours-adet/interview-renaud.html Interview de Renaud], [http://www.paysdelours.com Paysdelours.com], (page consultée le {{date|4|février|2008}}).</ref> (finalement construit) et participe encore aujourd'hui à la réintroduction des [[Ours des Pyrénées|ours]] dans les [[Pyrénées]]<ref>Il a par exemple parrainé à plusieurs reprises des ours réintroduits. Voir [[Marc Large]], [http://www.paysdelours.com/fr/ladet/soutenir-pays-de-l-ours-adet/interview-renaud.html Interview de Renaud], [http://www.paysdelours.com Paysdelours.com], (page consultée le {{date|4|février|2008}}).</ref>. Pour les 20 ans de [[Catastrophe de Tchernobyl|Tchernobyl]] il offre une chanson (''[[26 avril]]'') à Greenpeace. Il milite activement pour l'abolition du [[Rallye Dakar]] (''500 connards sur la ligne de départ''). Il est attaché à une vie et un environnement simple et sain. Il est d'ailleurs un fervent [[pêche à la mouche|pêcheur à la mouche]], à l'instar de [[René Fallet]] dont il a hérité les cannes à pêches.


=== Soutien à Yvan Colonna ===
Attaché à la cause animale, Renaud est un militant [[Critique de la corrida|anticorrida]]. Il a composé deux chansons contre la corrida (''Olé'' et ''Rouge Sang'') et il est membre du [http://www.anticorrida.com Comité Radicalement Anti-Corrida] et de l'[http://www.anticorrida.org Alliance Anticorrida] dont il porte le tee-shirt régulièrement lors de ses apparitions télévisées et auxquels il accorde un stand à la sortie de ces concerts<ref>Par exemple lors du concert de soutien à Íngrid Betancourt au Zénith de Rouen le {{date|23|février|2006}}.</ref>. En [[juillet 2007]] il assure la [[voix off]] d'un spot publicitaire de la [[Société protectrice des animaux|SPA]] contre la corrida<ref>[http://www.dailymotion.com/video/x2j6yw_spot-contre-la-corrida-renaud_ads Le spot anti-corrida avec Renaud], ''[http://www.dailymotion.com Dailymotion]'', vidéo postée le {{date|13|juillet|2007}}par SPA75.</ref> qui est censuré par le [[Bureau de vérification de la publicité]] (BVP). Renaud s'insurge contre cette décision et adresse une lettre ouverte au président [[Nicolas Sarkozy]] le [[13 août]] au côté d'autres personnalités<ref>Parmi lesquelles [[Geneviève de Fontenay]], [[Surya Bonaly]], [[Jean-Claude Van Damme]] et [[Alexandra Paul]]. Voir ''Renaud, Bonaly et Van Damme contre la corrida'', ''[[Le Nouvel Observateur]]'', {{date|18|août|2007}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/no_18-08-07.xml}}.</ref>.
Renaud affiche depuis quelques années un soutien à [[Yvan Colonna]]<ref>{{Lien web|nom1=Korber|prénom1=Judith |titre=Renaud soutient plus que jamais Yvan Colonna, l'assassin du préfet Erignac |url=http://www.metronews.fr/culture/renaud-soutient-plus-que-jamais-yvan-colonna-l-assassin-du-prefet-erignac/mpch!3CbO11BXepNQ/ |site=metronews|date=8 mars 2016|consulté le=2016-04-23}}.</ref>, indépendantiste [[corse]] condamné pour activités [[Terrorisme|terroristes]], dont l'assassinat du préfet [[Claude Érignac]]<ref>{{Lien web|auteur institutionnel=[[Agence France-Presse|AFP]] / [[Reuters]]|titre=Yvan Colonna condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac|jour=20|mois=juin|année=2011|éditeur=[[Le Monde]]|url=https://www.lemonde.fr/societe/article/2011/06/20/yvan-colonna-condamne-a-la-perpetuite-pour-l-assassinat-du-prefet-erignac_1538541_3224.html|consulté le=27 avril 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur institutionnel=[[Agence France-Presse|AFP]]|titre=Colonna définitivement condamné à la perpétuité|jour=11|mois=juillet|année=2012|éditeur=[[Le Monde]]|url=https://www.lemonde.fr/societe/article/2012/07/11/la-cour-de-cassation-decide-du-sort-d-yvan-colonna_1731918_3224.html|consulté le=27 avril 2019}}.</ref>. À plusieurs reprises en 2016, Renaud arbore un T-shirt sur lequel est inscrit {{Citation|Yvan Colonna, otage de la raison d'État}}<ref>{{Lien web|auteur=Hélène Pagesy|titre=Renaud : comment expliquer son soutien à Yvan Colonna ?|url=http://www.lefigaro.fr/musique/2016/03/09/03006-20160309ARTFIG00149-renaud-defenseur-d-yvan-colonna-depuis-plusieurs-annees.php|site=lefigaro.fr|éditeur=''[[Le Figaro]]''|date=9 mars 2016|consulté le=2016-04-23}}.</ref>, notamment lors de l'émission de télévision ''[[le Grand Journal]]'', le {{date-|13 avril 2016}}<ref>{{Lien web|titre=Renaud en interview - ''Le Grand Journal''|date=13 avril 2016|url=http://www.canalplus.fr/c-emissions/le-grand-journal/pid5411-le-grand-journal.html?vid=1381740|site=canalplus.fr|éditeur=[[Canal+]]|consulté le=2016-04-23}}.</ref>.


Il rend aussi visite aux proches du détenu à perpétuité, à [[Cargèse]]<ref>{{Lien web|titre=Renaud en visite à Cargèse sur les traces d'Yvan Colonna - France 3 Corse ViaStella|url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/corse/renaud-en-visite-cargese-sur-les-traces-d-yvan-colonna-943110.html|site=France 3 Corse ViaStella|date=3 mars 2016|consulté le=2016-04-23}}.</ref>. Il se fait tatouer une Corse accompagnée d'une [[Tête de Maure|tête-de-maure]] sur l'avant-bras droit<ref name="CorseMatin">[https://www.corsematin.com/article/ajaccio/renaud-yvan-a-ete-condamne-avant-ses-proces.1970800.html « Renaud : Yvan a été condamné avant ses procès »], ''[[Corse-Matin]].com'', 4 avril 2016 (consulté le 20 avril 2016).</ref>. Quand on lui pose la question sur une supposée innocence d'Yvan Colonna, il affirme : {{Citation|Je ne peux pas me prononcer sur ce point précisément. La vérité, il n'y a que lui qui la connaît. Ce n'est pas moi, ''pinzutu'', parisien, qui peux dire, oui c'est lui ou, non ce n'est pas lui, qui a tué<ref name="CorseMatin"/>.}} Dans ''[[Charlie Hebdo]]'' du {{date-|20 avril 2016}}, Renaud déclare qu'il {{citation|réclame l'amnistie générale pour tous les prisonniers politiques corses (dont Yvan).}}
En [[2006]], il lui a été reproché d'avoir offert un [[Véhicule tout-terrain|4x4]] à sa femme. Il assume cette position en contradiction avec ses opinions écologistes<ref>« Le plus grand des paradoxes, de la part de mes adversaires actuellement en ce qui me concerne, c'est d'être soi disant écolo et de rouler en 4x4. Je peux leur citer mille exemples de contradictions chez les écolos ! Alors oui, je roule en 4x4 non pas parce que j'aime les grosses voitures mais parce que j'ai un gros chien, un bébé, une poussette avec des roulettes d'un côté et des nacelles de l'autre, plus une poussette canne, plus deux guitares et trois bagages. », Pierre Derensy, [http://www.ramdam.com/actu/2006/05927.htm Entretien avec Renaud], Ramdam.com, {{date|19|octobre|2006}}.</ref>.


=== Rapports avec les médias ===
=== Rapports avec les médias ===
Renaud et la presse n'ont pas toujours été en bons termes, notamment la presse de gauche de l'aveu de Renaud lui-même{{note|group="n"|« J'ai des problèmes avec la presse de gauche, en général ! Avec vous, avec l'Événement du jeudi, avec Libé. »<ref name="Globe_1993_09_22" />}}. Le conflit le plus évident est celui qui oppose le chanteur avec ''[[Libération (journal)|Libération]]'', notamment les pages culturelles qui ont émis de nombreuses critiques défavorables à son sujet{{note|group="n"|« Si Renaud Séchan est si déplorable, ce n’est pas parce qu’il joue au rouge, ni parce qu’il est esthétiquement trois fois nul et non avenu (auteur compositeur interprète), c’est parce qu’il est faux comme les [[blé]]s (qu’il ramasse) : de la pointe des cheveux à celle des santiags, en passant par l’accent. »<ref>Bayon et Serge Loupien, ''Séchan séché'', ''[[Libération (journal)|Libération]]'', {{1er}} et {{date-|2 mars 1986}}.</ref>}} depuis le début de sa carrière{{note|group="n"|« Avec Libé, ce sont des rapports conflictuels depuis toujours. Du jour où j'ai commencé à vendre des disques et avoir une certaine popularité, ils m'ont traité par le mépris ou le silence, avant de m'allumer. C'est un peu trop systématique pour que je puisse ne pas y être sensible. »<ref name="Globe_1993_09_22" />}} et à qui Renaud n'a cessé de lancer de petites « piques » à travers les paroles de plusieurs de ses chansons ou sur scène{{note|group="n"|Voir notamment la chanson ''l’Aquarium'' de l'album ''[[Marchand de cailloux]]'' « Énervé par ces gauchos - Dev’nus des patrons bien gros - J’ai balancé mon journal par la f’nêtre - Comme j’suis un garçon réglo - J'ai visé le caniveau - Sur d'y r’trouvé l’rédacteur en chef », le mot ''journal'' étant substitué par ''Libération'' sur l'enregistrement live ''[[Paris-Provinces Aller/Retour]]''. Dans le programme de ''Visage pâle attaquer Zénith'', Renaud définit Libé comme un « quotidien centre-mou dont les pages culturelles servent à emballer le poisson. »}}. En [[1989]], un article en pleine page de ''Libération'', au sujet de la maison achetée par Renaud à [[Outremont]] (Montréal), titre « Renaud passe du HLM à la cabane au Canada » et critique le fait que sa maison se situe dans un quartier aisé{{note|group="n"|À ce sujet Renaud raconte l'anecdote : « Je leur envoie un fax un petit peu saignant parce que je n'ai pas à me coucher devant un patron de presse aussi puissant soit-il. Je lui dis que ce sont des manières dignes de ''[[Minute (hebdomadaire)|Minute]]'', et effectivement, trois jours après, cet article est repris quasiment mot pour mot par ''Minute''. Je l'ai faxé à Libé en signant : ''La preuve !'' »<ref name="Globe_1993_09_22" />.}}.


Renaud a également eu quelques démêlés avec ''[[l'Événement du jeudi]]'' notamment lorsque celui-ci révèle en [[1993]] que le chanteur a touché les [[Association pour l'emploi dans l'industrie et le commerce|Assedic]] pendant huit mois en [[1980]]{{note|group="n"|« Dans ''L'Événement'', je me suis d'abord fait allumer par Patrice Delbourg, puis par un fouille-merde qui est allé dans les archives des Assedic du spectacle pour trouver qu'en 1980, j'avais touché des Assedic pendant huit mois. Ça m'a valu une page entière, il y a quelques mois. »<ref name="Globe_1993_09_22" />}}.
Renaud et la presse n'ont pas toujours été en bons termes, notamment la presse de gauche de l'aveu de Renaud lui-même<ref>« J'ai des problèmes avec la presse de gauche, en général ! Avec vous, avec l'Evénement du jeudi, avec Libé. », Georges-Marc Benamou, François Jonquet, Kristina Larsen, ''[[Globe Hebdo]]'' n°33, {{date|22|septembre|1993}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/gh_33.htm}}.</ref>. Le conflit le plus évident est celui qui oppose le chanteur avec ''[[Libération (journal)|Libération]]'', notamment les pages culturelles qui ont émis de nombreuses critiques défavorables à son sujet<ref>« Si Renaud Séchan est si déplorable, ce n’est pas parce qu’il joue au rouge, ni parce qu’il est esthétiquement trois fois nul et non avenu (auteur compositeur interprète), c’est parce que qu’il est faux comme les [[bL|bls]] (qu’il ramasse) : de la pointe des cheveux à celle des santiags, en passant par l’accent. », ''Séchan séché'', Bayon et Serge Loupien, ''[[Libération]]'', 1{{er}} et {{date|2|mars|1986}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/libe_01-03-86.htm}}.</ref> depuis le début de sa carrière<ref>« Avec Libé, ce sont des rapports conflictuels depuis toujours. Du jour où j'ai commencé à vendre des disques et avoir une certaine popularité, ils m'ont traité par le mépris ou le silence, avant de m'allumer. C'est un peu trop systématique pour que je puisse ne pas y être sensible. », Georges-Marc Benamou, François Jonquet, Kristina Larsen, ''[[Globe Hebdo]]'' n°33, {{date|22|septembre|1993}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/gh_33.htm}}.</ref> et à qui Renaud n'a cessé de lancer de petites « piques » à travers les paroles de plusieurs de ces chansons ou sur scène<ref>Voir notamment la chanson ''l’Aquarium'' de l'album ''[[Marchand de cailloux]]'' ''« Enervé par ces gauchos - Dev’nus des patrons bien gros - J’ai balancé mon journal par la f’nêtre - Comme j’suis un garçon réglo - J'ai visé le caniveau - Sur d'y r’trouvé l’rédacteur en chef »'', le mot ''journal'' étant substitué par ''Libération'' sur l'enregistrement live ''[[Paris-Provinces Aller/Retour]]''. Dans le programme de ''Visage pâle attaquer Zénith'', Renaud définit Libé comme un « quotidien centre-mou dont les pages culturelles servent à emballer le poisson »</ref>. En [[1989]] un article en pleine page de ''Libération'', au sujet de la maison achetée par Renaud à [[Outremont]], titre « Renaud passe du HLM à la cabane au Canada » et critique le fait que sa maison se situe dans un quartier aisé<ref>À ce sujet Renaud raconte l'anecdote : « Je leur envoie un fax un petit peu saignant parce que je n'ai pas à me coucher devant un patron de presse aussi puissant soit-il. Je lui dis que ce sont des manières dignes de ''[[Minute (journal)|Minute]]'', et effectivement, trois jours après, cet article est repris quasiment mot pour mot par ''Minute''. Je l'ai faxé à Libé en signant : ''La preuve !'' », Georges-Marc Benamou, François Jonquet, Kristina Larsen, ''[[Globe Hebdo]]'' n°33, {{date|22|septembre|1993}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/gh_33.htm}}.</ref>.


Pour son album ''[[Putain de camion (album)|Putain de camion]]'', dédié à [[Coluche]] et sorti en [[1988]], Renaud décide de n'en faire absolument aucune publicité par le biais des médias traditionnels ([[presse écrite|presse]], [[Radiodiffusion|radio]], [[télévision]]). ''[[Mistral gagnant (album)|Mistral gagnant]]'' l'album précédent avait en effet eu droit à une forte promotion et s'était vendu à plus d'un million d'exemplaires ; Renaud était désireux de couper les ponts avec les médias, fatigué des critiques sur ses origines ou son compte en banque. Mais la décision d'éviter toute promotion fait chuter les ventes de moitié par rapport à ses deux précédents albums (soit {{nombre|750000|exemplaires}} malgré tout). Finalement, Renaud se résigne et continue de passer par le système médiatique pour promouvoir ses albums, partagé entre le besoin de s'attirer un public plus large et le risque de s'exposer aux critiques en s'affichant dans ces médias qu'il décrie tant. Par exemple son apparition aux [[NRJ Music Awards]] lors de son retour en 2002 lui a attiré plusieurs critiques.
Renaud a également eu quelques démêlés avec ''[[l'Événement du jeudi]]'' notamment lorsque celui-ci révèle en [[1993]] que le chanteur a touché les [[Association pour l'emploi dans l'industrie et le commerce|Assedic]] pendant huit mois en [[1980]]<ref>« Dans ''L'Événement'', je me suis d'abord fait allumer par Patrice Delbourg, puis par un fouille-merde qui est allé dans les archives des Assedic du spectacle pour trouver qu'en 1980, j'avais touché des Assedic pendant huit mois. Ça m'a valu une page entière, il y a quelques mois. », Georges-Marc Benamou, François Jonquet, Kristina Larsen, ''[[Globe Hebdo]]'' n°33, {{date|22|septembre|1993}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/gh_33.htm}}.</ref>.


En 2002, pour la sortie de ''[[Boucan d'enfer]]'', les critiques redeviennent élogieuses, célébrant le retour et la sortie de la période ''noire et jaune'' de Renaud. La réception est plus mitigée pour l'album ''[[Rouge Sang (album)|Rouge Sang]]''. Renaud s'en prend vivement à la presse parisienne{{note|group="n"|{{Citation|De ''[[Télérama]]'' au ''[[Le Monde|Monde]]'', en passant par ''[[les Inrockuptibles]]'', ''[[Libération (journal)|Libération]]'', ''[[le Point]]'' et ''[[L'Obs|le Nouvel Obs]]'', ils ont été dans le meilleur des cas méprisants, au pire diffamatoires, insultants. Les mêmes qui m'avaient tressé des louanges un peu excessives sur mon album précédent ''[[Boucan d'enfer]]'', qui était un disque triste, peu engagé {{Incise|et qui n'est pas mon meilleur album même si paradoxalement c'est le plus gros succès discographique de ma carrière}} m'ont assassiné avec le même excès sur l'album ''Rouge sang''. À croire que ces gens-là me préfèrent malheureux.}}<ref>{{Lien web|auteur=Victor Hache|titre=Renaud : « Je rêve d'une gauche plus forte, plus unie, plus combative »|jour=15|mois=septembre|année=2007|éditeur=[[L'Humanité]]|url=https://www.humanite.fr/node/377756|consulté le=26 avril 2019}}.</ref>}} qui ne le soutiendrait pas contrairement à la presse de province{{note|group="n"|« Toute la presse populaire m'encense et la presse de gauche bourgeoise bohème, ou plutôt bourgeoise-bourgeoise, dite de gauche parisienne qui ne va pas en province, qui ne touche pas le cœur des gens dans les banlieues ou les cités, me reproche à moi d'avoir perdu toute légitimité populaire. »<ref name="Derensy_2006_10_19" />}} et il juge les procès d'intentions qui lui sont faits pour les chansons ''[[Les Bobos (chanson)|Les Bobos]]'' et ''Elle est facho'' (qui finit par ''… et elle vote [[Nicolas Sarkozy|Sarko]]'') sans fondement. En 2007, dans un numéro spécial du mensuel d'extrême-droite ''le Choc du Mois'' consacré à la chanson française dont il figure d'ailleurs seul en couverture, Renaud accorde un entretien assez décomplexé dans lequel il s'affirme prêt à soutenir une demande de mise en liberté au profit des détenus politiques quelle que soit leur appartenance {{Référence souhaitée}}.
Pour son album ''[[Putain de camion]]'', dédié à [[Coluche]] et sorti en [[1988]], Renaud décide de n'en faire absolument aucune publicité par le biais des médias traditionnels ([[presse écrite|presse]], [[Radiodiffusion|radio]], [[télévision]])<ref>Pour l'annoncer à sa maison de disque, Renaud aurait écrit au gros feutre rouge sur un tableau blanc de Virgin : « Pour son prochain LP (avril 88) Renaud ne fera AUCUNE promo. Ni presse pourrie, ni radios nulles, ni télé craignos. Signé : Renaud ». Voir Cédric Adam, ''[http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/bibliotheque/etudiant/e_cedric_adam/ami_de_charly_00_000_sommaire.htm Renaud, ami de Charly, ennemi de Libé]'', Institut Pédagogique et Social de Marcinelle (Graduat en communication), juin 2001, 89 p.</ref>. ''[[Mistral gagnant]]'' l'album précédent avait en effet eu droit à une forte promotion et s'était vendu à plus d'un million d'exemplaires ; Renaud était désireux de couper les ponts avec les médias, fatigué des critiques sur ses origines ou son compte en banque. Mais la décision d'éviter toute promotion fait chuter les ventes de moitié par rapport à ses deux précédents albums (soit 750 000 exemplaires malgré tout). Finalement Renaud se résigne et continue de passer par le système médiatique pour promouvoir ses albums, partagé entre le besoin de s'attirer un public plus large et le risque de s'exposer aux critiques en s'affichant dans ces médias qu'il décrie tant. Par exemple son apparition aux [[NRJ Music Awards]] lors de son retour en 2002 lui a attiré plusieurs critiques.


=== Laïcité, religion et rapport à la mort ===
En 2002, pour la sortie de [[Boucan d'enfer]] les critiques redeviennent élogieuses, célébrant le retour et la sortie de la période ''noire et jaune'' de Renaud. La réception est plus mitigée pour l'album ''[[Rouge Sang (album)|Rouge Sang]]''. Renaud s'en prend vivement à la presse parisienne<ref>« De ''[[Télérama]]'' au ''[[Le Monde|Monde]]'', en passant par ''[[les Inrockuptibles]]'', ''[[Libération (journal)|Libération]]'', ''[[le Point]]'' et ''[[le Nouvel Observateur|le Nouvel Obs]]'', ils ont été dans le meilleur des cas méprisants, au pire diffamatoires, insultants. Les mêmes qui m'avaient tressé des louanges un peu excessives sur mon album précédent ''[[Boucan d'enfer]]'', qui était un disque triste, peu engagé - et qui n'est pas mon meilleur album même si paradoxalement c'est le plus gros succès discographique de ma carrière - m'ont assassiné avec le même excès sur l'album ''Rouge sang''. À croire que ces gens-là me préfèrent malheureux. », entretien de Victor Hache, ''Renaud : « Je rêve d'une gauche plus forte, plus unie, plus combative »'', ''[[L'Humanité]]'', {{date|16|septembre|2007}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/huma_15-09-07.xml}}.</ref> qui ne le soutiendrait pas contrairement à la presse de province<ref>« Toute la presse populaire m'encense et la presse de gauche bourgeoise bohème, ou plutôt bourgeoise-bourgeoise, dite de gauche parisienne qui ne va pas en province, qui ne touche pas le coeur des gens dans les banlieues ou les cités, me reproche à moi d'avoir perdu toute légitimité populaire. », Pierre Derensy, [http://www.ramdam.com/actu/2006/05927.htm Entretien avec Renaud], Ramdam.com, {{date|19|octobre|2006}}.</ref> et il juge les procès d'intentions qui lui sont faits pour les chansons ''[[Les Bobos]]'' et ''Elle est facho'' (qui finit par ''… et elle vote [[Nicolas Sarkozy|Sarko]]'') sans fondement.
Issu d'une famille [[Protestantisme|protestante]], portant la [[croix huguenote]], il revendique son appartenance à cette communauté même s'il ne croit pas en Dieu{{note|group="n"|« Je suis l'arrière-petit-fils d'un [[pasteur chrétien|pasteur]] dont le père et le grand-père étaient pasteurs également. Bien que non-croyant, je revendique mon appartenance à cette communauté de cœur et d'esprit dont le nom « Protestants » sonne comme une identité. » ''Pour aller à gauche c'est par où ?'', Renaud Séchan, [[Charlie Hebdo]] {{n°|47}}, {{date-|19 mai 1993}}.}}.


En effet, Renaud est [[agnosticisme|agnostique]] et ne le cache pas. Au contraire, il sermonne vertement les [[Fanatisme|fanatiques]] religieux, les [[curé]]s et les [[pape]]s dans ses chansons. La [[religion]], notamment le [[catholicisme]], est toujours considérée dans les textes de Renaud comme un frein au développement intellectuel et à la liberté{{note|group="n"|« Ce sont les hommes pas les curés/Qui font pousser les orangers », Renaud Séchan, chanson ''La Ballade nord-irlandaise'', ''[[Marchand de cailloux]]'', 1991 ; « Moins nombreux malgré leur poids/Lolito-Lolita/Viennent curés et prélats/Ils prieront pour toi/Ils te diront : ''Ferme-là, /Travaille, consomme et tais toi, /Et le ciel t'appartiendra'' », Renaud Séchan, chanson ''Lolito-[[Lolita Séchan|Lolita]]'', ''[[À la Belle de Mai]]'', 1994.}}{{,}}{{note|group="n"|« L'essentiel à nous apprendre (…) C'est l’amour de ton prochain », Renaud Séchan, chanson ''C'est quand qu'on va où ?'', ''[[À la Belle de Mai]]'', 1994.}}.
=== Laïcité, religion et mort ===


Partisan d'un socialisme [[Laïcité|laïque]], il déplore par exemple que François Mitterrand n'ait pas émis le désir de se faire enterrer civilement pour aller jusqu'au bout de son [[agnosticisme]]<ref>''Merde à Dieu !'', Renaud Séchan, [[Charlie Hebdo]] {{n°|188}}, {{date-|24 janvier 1996}}.</ref>.
Issu d'une famille [[Protestantisme|protestante]], portant la [[croix huguenote]], il revendique son appartenance à cette communauté même s'il n'en partage pas les croyances<ref>« Je suis l'arrière-petit-fils d'un [[pasteur]] dont le père et le grand-père étaient pasteurs également. Bien que non-croyant, je revendique mon appartenance à cette communauté de cœur et d'esprit dont le nom « Protestants » sonne comme une identité. » ''Pour aller à gauche c'est par où ?'', Renaud Séchan, [[Charlie Hebdo]] n°47, {{date|19|mai|1993}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/ch_19-05-93bis.htm}}.</ref>.


Renaud entretient un rapport particulier avec la mort, comme l'évoque sa chanson ''[[Mon bistrot préféré]]''. En effet nombre de ses amis sont disparus prématurément, notamment [[Patrick Dewaere]], [[Coluche]] (qui était le parrain de sa fille), [[Pierre Desproges]], [[Serge Gainsbourg]], [[Michel Roy (compositeur)|Michel Roy]] (compositeur de la chanson ''Baston'' et sujet de la chanson ''La Blanche''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Thierry|nom1=Séchan|titre=Lettres à mon frère Renaud|éditeur=L'Archipel|date=2013-05-08|isbn=978-2-8098-1064-6|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=5WeUkJr5wGMC&lpg=PT44&ots=ae__cfE7ed&dq=Michel%20Roy%20compositeur%20baston&hl=fr&pg=PT44#v=onepage&q=Michel%20Roy%20compositeur%20baston&f=false|consulté le=2020-06-15}}</ref>), [[Franck Langolff]], [[François Ovide]] (guitariste de Renaud et compositeur de la chanson ''Mon amoureux''). La disparition de [[Georges Brassens]], de [[François Mitterrand]] et de [[Frédéric Dard]] le marquent également beaucoup, tout comme le décès du jeune Lucas, à qui est dédiée la chanson ''Elsa'', prénom de sa jeune sœur.
En effet Renaud est [[agnosticisme|agnostique]] et ne le cache pas. Au contraire il sermonne vertement les [[Fanatisme|fanatiques]] religieux, les [[curé]]s et les [[pape]]s dans ses chansons. La [[religion]], notamment le [[catholicisme]], a toujours été considéré par Renaud comme un frein au développement intellectuel et à la liberté<ref>« Ce sont les hommes pas les curés/Qui font pousser les orangers », Renaud Séchan, chanson ''La Ballade nord-irlandaise'', ''[[Marchand de cailloux]]'', 1991 ; « Moins nombreux malgré leur poids/Lolito-Lolita/Viennent curés et prélats/Ils prieront pour toi/Ils te diront : ''Ferme-là,/Travaille, consomme et tais toi,/Et le ciel t'appartiendras'' », Renaud Séchan, chanson ''Lolito-Lolita'', ''[[À la Belle de Mai]]'', 1994.</ref>. Pourtant il ne rejette pas certains messages de l'Église comme l'amour de son prochain<ref>« L'essentiel à nous apprendre (…) C'est l’amour de ton prochain », Renaud Séchan, chanson ''C'est quand qu'on va où ?'', ''[[À la Belle de Mai]]'', 1994</ref>.


Durant l'été 2016, il se fait tatouer dans le dos le buste du [[Jésus-Christ|Christ]] portant la [[Sainte Couronne|couronne d'épines]] et cerclé du message : {{citation|Comme lui j'ai aimé}}, {{Citation|Comme lui j'ai souffert}}<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur=Pierre Roeder|titre=Le chanteur Renaud s'est fait tatouer le Christ|année=2016|mois=septembre|jour=4|éditeur=[[Le Parisien]]|url=http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/tv/renaud-s-est-fait-tatouer-le-christ-04-09-2016-6091975.php|consulté le=27 avril 2019}}.</ref>.
Partisan d'un socialisme [[Laïcité|laïque]], il déplore par exemple que François Mitterrand n'ait pas émis le désir de se faire enterrer civilement pour aller jusqu'au bout de son [[agnosticisme]]<ref>''Merde à Dieu !'', Renaud Séchan, [[Charlie Hebdo]] n°188, {{date|24|janvier|1996}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/ch_24-01-96.htm}}.</ref>.


=== Alcool ===
Renaud entretient un rapport particulier avec la mort, comme l'évoque sa chanson ''[[Mon bistrot préféré]]''. En effet nombre de ses amis ont disparus prématurément, c'est le cas pour [[Patrick Dewaere]], [[Coluche]] (qui était le parrain de sa fille), [[Pierre Desproges]], [[Serge Gainsbourg]], [[Michel Roy]] (compositeur de la chanson ''Baston''), [[Franck Langolff]], [[François Ovide]] (guitariste de Renaud et compositeur de la chanson ''Mon Amoureux''). Les disparitions de [[Georges Brassens]], [[François Mitterrand]] et [[Frédéric Dard]] le marqueront également beaucoup, tout comme le décès du jeune Lucas à qui est dédiée la chanson ''Elsa'', prénom de sa jeune sœur.
Renaud sombre plusieurs fois dans l'[[alcoolisme]], qu'il décrit dans ''Boucan d'enfer''. Il affirme en avoir gardé une image d'alcoolique dont se servent certains de ses détracteurs<ref name="Derensy_2006_10_19" />.


En 1986, désireux de diversifier ses expériences professionnelles, il réalise une [[publicité]] pour [[Kanterbräu]]. Le spot, où il figure avec [[Jean-Louis Roques]], est inspiré des paroles de la chanson ''Germaine''. Il regretta ensuite d'avoir ainsi incité à la consommation d'alcool{{note|group="n"|{{citation|J'évite tout ce qui accélère la vie. Sauf le tabac, là, j'ai du mal. D'où ma grande honte quand j'ai fait ma pub pour Kanterbraü et que le professeur Got m'a reproché de pousser les jeunes à boire, à se tuer au volant et à tuer des gens. Ça m'a foutu une grande claque, parce que je n'y avais pas pensé. Pour me donner bonne conscience, je me disais que je les faisais juste boire de la Kanterbraü plutôt que de la [[Heineken]]. J'ai été nul ! Tout ça parce que je voulais tâter d'autres métiers, voir si j'étais capable d'écrire un spot de pub. Si jamais je refais une pub, ce sera contre l'alcool. De toute façon, je ne bois plus.}}<ref name="Remond_1988_10_19" />}} et reversa les {{nombre|900000|[[franc français|francs]]}} gagnés au [[Muséum national d'histoire naturelle]], pour la rénovation de la [[grande galerie de l'Évolution]].<!--Ses textes ont toujours condamné les drogues « dures<ref>Renaud Séchan, chanson ''La Blanche'', [[Le Retour de Gérard Lambert]]'', 1981 ; Renaud Séchan, chanson ''P'tite conne'', ''[[Mistral gagnant (album)|Mistral gagnant]]'', 1985.</ref> », sa position sur les drogues « douces » est plus ambiguë. Après avoir chanté qu'il aimait « fumer une bonne vieille [[Gauloises|Goldo]], en écoutant chanter [[Aristide Bruant|Bruant]]<ref>Renaud Séchan, chanson ''Pourquoi d'abord ?'', album ''[[Marche à l'ombre (album)|Marche à l'ombre]]'', 1980.</ref> », Renaud se lance dans la lutte anti-tabac avec sa chanson ''Arrêter la clope'' en [[2006]], soutient l'[[Législation sur le tabac en France|interdiction de fumer dans les lieux publics]] et l'[[Organisation mondiale de la santé]] lui remet un certificat honorifique. Dans plusieurs de ses textes, il évoque la consommation de [[Cannabis (drogue)|cannabis]]<ref>«On a une plantation/pas énorme, trois hectares/d'une herbe qui rend moins con/non c'est pas du Ricard », puis, à la fin : « Monsieur le président/Pour finir ma bafouille/J'voulais t'dire simplement/Ce soir on fait des nouilles/À la ferme c'est l'panard/Si tu veux, viens bouffer/On fumera un pétard/Et on pourra causer. » Renaud Séchan, chanson ''[[Déserteur (chanson)|Déserteur]]'', ''[[Morgane de toi]]'', 1983.</ref> et a également admis en avoir consommé<ref>Renaud Séchan, chanson Docteur Renaud Mister Renard, ''[[Boucan d'enfer]]'', 2002.</ref-->
== Style artistique ==


Au cours d'un entretien accordé au magazine ''Serge'' en 2010, Renaud se confie sur ses angoisses et ses rapports avec l'alcool : {{citation|Je bois parce que je ne suis pas bien dans ma peau, dans ma couenne. J’ai des psychoses, des angoisses, un mal de vivre, une nostalgie de mon enfance. Et cela empire avec tous ces amis qui meurent autour de moi. Cela me déprime, je suis tout seul dans mon bistrot. Alors plutôt que de ruminer mes pensées, eh bien je bois un petit verre et ça va un peu mieux}} et ajoute {{citation|J’ai constamment le sentiment d’être persécuté, suivi, écouté, espionné sur mon mail comme sur mon portable par des gens qui me veulent du mal. J’ai des paranoïas bien précises… J’ai peur de mourir aussi, je ne sais pas d’où ça vient, c’est une maladie}}<ref>Erwan L'Éléouet, ''[https://books.google.fr/books?id=wPPRCgAAQBAJ&pg=PT80&dq=renaud+magazine+serge&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjE0beirJzPAhVIB8AKHeFUDo8Q6AEIHzAA#v=onepage&q=renaud%20magazine%20serge&f=false Renaud: Paradis perdu]'', 18 novembre 2015 (Référence à un extrait du magazine ''Serge'', {{Numéro avec majuscule|2}}, décembre 2010 / janvier 2011, {{p.|22-27}})</ref>.
=== Univers musical et littéraire ===


== Vie privée ==
Renaud, dans la tradition de la chanson française accorde avant tout une importance au texte. Il a d'ailleurs écrit la quasi-totalité de ses chansons (''La chanson du loubard'', ''Soleil immonde'' et ''Rien à te mettre'' figurent parmi les rares exceptions). Il subit les influences de [[Aristide Bruant|Bruant]], de [[François Béranger]] et d'autres chanteurs réalistes, du folk song d'[[Hugues Aufray]] (sa première idole et celui qui lui a donné l'envie de chanter<ref name="renaudforum"/>) et d'[[Antoine (chanteur)|Antoine]], et du protest song de [[Bob Dylan]]. Une bonne partie de ses textes utilisent l'[[argot]]<ref>Ania Hawro, ''[http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/bibliotheque/etudiant/e_ania_hawro.htm L'argot dans les chansons de Renaud]'', Université de Gdansk (Mémoire de linguistique), 2003, 65 p.</ref>, un langage populaire que Renaud a appris enfant puis en fréquentant la rue alors qu'il vivait de petits boulots<ref> ''[http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&from=personnalites&code=C0524225048&num_notice=4&total_notices=5 Renaud et l'argot]'', [[INA]], entretien de 1min47s, [[TF1]], {{date|9|février|1981}}.</ref>, et comprennent de nombreux [[calembour]]s. Outre les chansons engagées, Renaud écrit également sur des sujets plus personnels, souvent biographiques, comme la famille, le [[divorce]] ou l'enfance. A partir de ''Morgane de toi'' par exemple, dans chacun de ses albums studios, au moins une chanson sera dédiée à sa fille<ref>''En cloque'', ''Morgane de toi'', ''Mistral gagnant'', ''Baby-sitting blues'', ''Il pleut'', ''C'est pas du pipeau'', ''Mon amoureux'', ''C'est quand qu'on va où ?'', ''Elle a vu le loup'' et ''Adieu l'enfance''</ref>. Renaud glisse fréquemment quelques touches humoristiques dans ces chansons en se servant du [[jeu de mots|jeu de mot]], de la [[parodie]] ou du [[satire]] pour mieux faire passer ses messages ou simplement faire rire. Renaud est connu pour recourir fréquemment au portrait dans ses textes<ref>Intervention d'Olivier Béguin, ''[http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/bibliotheque/etudiant/f_olivier_beguin.htm L'art du portrait chez Renaud]'', Université catholique de Milan (Conférence sur la musique populaire française à Manchester), 2003.</ref>. Certains de ses personnages sont biographiques (''[[Miss Maggie]]'', ''[[L'Entarté]]'', ''Tonton''), d'autres sont des caricatures de groupes sociaux (''Deuxième génération'', ''Dans mon HLM'', ''Petit pédé''), d'autres enfin représentent une partie de sa propre personnalité (''Manu'', ''La teigne'', ''Cent ans''). Certains reviennent sur deux chansons (Gérard Lambert, La Pépette, Germaine).
En 1975, Renaud tombe amoureux de Dominique Quilichini mariée alors à [[Gérard Lanvin]], qu'elle quitte pour le chanteur. Ils se marient le {{1er}} août 1980, huit jours avant la naissance de leur fille, Lolita à qui il dédie en 1983 la chanson ''[[Morgane de toi (chanson)|Morgane de toi]]''. Après 25 ans de relation le couple se sépare en 1999.

En 1999, il rencontre la chanteuse [[Romane Serda]], avec qui il se marie le 5 août 2005. Ils donnent naissance à un garçon, Malone, né en juillet 2006. Le couple divorce en septembre 2011<ref>{{Lien web |titre=gala.fr/qui-sont-les-femmes-qui-ont-compte-dans-la-vie-de-renaud |url=https://photo.gala.fr/photos-qui-sont-les-femmes-qui-ont-compte-dans-la-vie-de-renaud-48994}}</ref>.

Avec sa nouvelle compagne Christine Marot, de 27 ans sa cadette, il achète en 2022 une maison et s'installe à [[Trentemoult]] ([[Loire-Atlantique]]), un ancien village de pêcheurs<ref>{{Lien web |titre=jeanmarcmorandini.com/renaud-pose-pour-la-premiere-fois-avec-sa-nouvelle-compagne-christine-42-ans-alias-cerise |url=https://www.jeanmarcmorandini.com/article-534294-decouvrez-le-chanteur-renaud-qui-pose-pour-la-premiere-fois-avec-sa-nouvelle-compagne-christine-42-ans-alias-cerise-j-ai-achete-une-maison-avec-elle-a-trentemoult-en-loire-atlantique.html}}</ref>. Ils se marient à Paris le samedi 4 mai 2024<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Par Michel Valentin Le 4 mai 2024 |nom=à 19h06 |titre=« Un vrai oui, un oui exubérant ! » : Renaud s’est marié avec Cerise à la mairie du XIVe à Paris |url=https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/musique/un-vrai-oui-un-oui-exuberant-renaud-sest-marie-avec-cerise-a-la-mairie-du-xive-a-paris-04-05-2024-ZBTDCFTW6JEMNGEENBGZAKZIFI.php |site=leparisien.fr |date=2024-05-04 |consulté le=2024-05-04}}</ref>.

== Style artistique ==
=== Univers musical et littéraire ===
[[Fichier:Renaud concert Zénith 2016 17.jpg|vignette|upright|Renaud en 2016.]]
Renaud, dans la tradition de la chanson française, accorde avant tout une importance au texte. Il a d'ailleurs écrit la quasi-totalité de ceux-là (''La chanson du loubard'', ''Soleil immonde'' et ''Rien à te mettre'' figurent parmi les rares exceptions). Il subit les influences de [[Aristide Bruant|Bruant]], de [[François Béranger]] et d'autres chanteurs réalistes, du folk song d'[[Hugues Aufray]] (sa première idole et celui qui lui a donné l'envie de chanter) et d'[[Antoine (chanteur)|Antoine]], et du protest song de [[Bob Dylan]]. Une bonne partie de ses textes utilisent l'[[argot]], un langage populaire que Renaud a appris enfant puis en fréquentant la rue alors qu'il vivait de petits boulots<ref>''[http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&from=personnalites&code=C0524225048&num_notice=4&total_notices=5 Renaud et l'argot]'', [[Institut national de l'audiovisuel|INA]], entretien d'{{heure||1|47|durée=oui}}, [[TF1]], {{date-|9|février|1981}}.</ref>, et comprennent de nombreux [[calembour]]s. Outre les chansons engagées, Renaud écrit également sur des sujets plus personnels, souvent biographiques, comme la famille, le [[divorce]] ou l'enfance. À partir de ''Morgane de toi'' par exemple, dans chacun de ses albums studio, au moins une chanson sera dédiée à sa fille{{note|group="n"|''En cloque'', ''Morgane de toi'', ''Mistral gagnant'', ''Baby-sitting blues'', ''Il pleut'', ''C'est pas du pipeau'', ''Mon amoureux'', ''C'est quand qu'on va où ?'', ''Elle a vu le loup'' et ''Adieu l'enfance''.}}. Renaud glisse fréquemment quelques touches humoristiques dans ses chansons en se servant du [[jeu de mots]], de la [[parodie]] ou de la [[satire]] pour mieux faire passer ses messages ou simplement faire rire. Renaud est connu pour recourir fréquemment au portrait dans ses textes<ref>Intervention d'Olivier Béguin, ''L'art du portrait chez Renaud]'', [[Université catholique du Sacré-Cœur|iniversité catholique de Milan]], conférence sur la musique populaire française à Manchester, 2003.</ref>. Certains de ses personnages sont biographiques (''[[Miss Maggie]]'', ''[[L'Entarté]]'', ''Tonton''), d'autres sont des caricatures de groupes sociaux (''Deuxième génération'', ''Dans mon HLM'', ''Petit pédé''), d'autres enfin représentent une partie de sa propre personnalité (''Manu'', ''La teigne'', ''Cent ans''). Certains reviennent sur deux chansons (Gérard Lambert, La Pépette, Germaine).


L'aspect musical passe plutôt au deuxième plan<ref>« J’ai toujours dit que la musique était le véhicule pour mettre en valeur le texte et les mots. J’essaye de faire ça le mieux possible. Alors des fois c’est un peu rock, des fois c’est un peu folk, des fois c’est un peu country, mais dans l’absolu, peu importe… », dialogue avec [[Bénabar]], ''Renaud et Bénabar, acolytes anonymes'', Thomas Vandenberghe, septembre 2002 {{lire en ligne|lien=http://www.benabar.net/?prdocuments=263&prtypedocinfo=6}}.</ref>. Il a néanmoins composé de nombreuses [[Mélodie (succession de hauteurs)|mélodie]]s, dont celles de ''Mistral gagnant'' et d’''Hexagone'', mais n'en a fait que cinq sur ''Rouge Sang'' et aucune sur ''Boucan d'enfer''. Son son a souvent varié au gré des [[Arrangeur musical|arrangeur]]s : assez épuré au déparé, [[Java (danse)|java]] et [[accordéon]] dans la période [[titi parisien]], parfois FM avec [[synthétiseur]] comme pour ''Marchand de cailloux'', acoustique avec ''À la Belle de Mai'' ou avec une utilisation importante de [[guitare électrique]] dans ''Rouge Sang''. Renaud n'ayant jamais pris de cours de chant<ref name="TS"/>, sa voix éraillée ne fait pas non plus l'unanimité, d'autant plus que l'alcool et la cigarette ont accentué son côté rauque<ref>« Pour ce qui est de la voix, je l’ai un peu retrouvée par rapport à 2002 et à mon album Boucan d’enfer. De toute façon, je n’ai jamais bien chanté et les gens ne sont pas là pour ma voix, que j’avais effectivement perdue en me malmenant avec le tabac- que je continue - mais aussi avec l’alcool - que j’ai arrêté », entretien de Victor Hache, ''[[L'Humanité]]'', {{date|27|juillet|2007}} {{lire en ligne|lien=http://www.humanite.fr/fete-article.html?id_article=858641}}.</ref> ; elle est en tout cas un signe distinctif du chanteur<ref>Par exemple, dans le conte qu'à écrit Renaud, ''Le petit oiseaux qui chantait faux'', l'oiseau est une caricature évidente du chanteur.</ref>.
L'aspect musical passe plutôt au deuxième plan{{note|group="n"|« J’ai toujours dit que la musique était le véhicule pour mettre en valeur le texte et les mots. J’essaye de faire ça le mieux possible. Alors, des fois c’est un peu rock, des fois c’est un peu folk, des fois c’est un peu country, mais dans l’absolu, peu importe… »<ref name="Vandenberghe_2002_09">dialogue avec [[Bénabar]], ''Renaud et Bénabar, acolytes anonymes'', Thomas Vandenberghe, septembre 2002.</ref>.}}. Il a néanmoins composé de nombreuses [[Mélodie (succession de hauteurs)|mélodies]], dont celles de ''Mistral gagnant'' et d’''Hexagone'', mais n'en a fait que cinq sur ''Rouge Sang'' et qu'une sur ''Boucan d'enfer''. Son accompagnement musical a souvent varié au gré des [[Arrangeur musical|arrangeurs]] : assez épuré au départ, [[Java (danse)|java]] et [[accordéon]] dans la période [[titi parisien]], parfois FM avec [[synthétiseur]] comme pour ''Marchand de cailloux'', acoustique avec ''À la Belle de Mai'' ou avec une utilisation importante de [[guitare électrique]] dans ''Rouge Sang''. Renaud n'ayant jamais pris de cours de chant<ref name="TS"/>, sa voix éraillée ne fait pas non plus l'unanimité, d'autant plus que l'alcool et la cigarette ont accentué son côté rauque{{note|group="n"|« Pour ce qui est de la voix, je l’ai un peu retrouvée par rapport à 2002 et à mon album ''Boucan d’enfer''. De toute façon, je n’ai jamais bien chanté et les gens ne sont pas là pour ma voix, que j’avais effectivement perdue en me malmenant avec le tabac- que je continue {{incise|mais aussi avec l’alcool}} que j’ai arrêté. »<ref>{{Lien brisé|langue=fr|auteur1=Marie-Noëlle Bertrand|auteur2=Victor Hache|auteur3=Renaud|titre=Renaud|année=2007|mois=juillet|jour=27|éditeur=[[L'Humanité]]|url=https://www.humanite.fr/fete-article.html?id_article=858641|consulté le=26 avril 2019}}.</ref>}} ; elle est en tous cas un signe distinctif du chanteur{{note|group="n"|Par exemple, dans le conte qu'à écrit Renaud, ''Le petit oiseau qui chantait faux'', l'oiseau est une métaphore du chanteur comme il est stipulé dans le mot de l'éditeur.}}. Il est à noter que le chanteur a beaucoup travaillé avec des musiciens et collaborateurs du groupe [[Magma (groupe)|Magma]] : [[Muriel Huster]] (photographe), [[Klaus Blasquiz]] (chœurs), Gérald Bikialo, [[Randy Brecker]], [[Bernard Paganotti]] (basse), [[Dominique Bertram]] (basse), [[Jean-Michel Kajdan]] (guitares), [[Teddy Lasry]] et [[Claude Salmiéri]] (batterie) ont tous à un moment ou un autre travaillé pour Magma et Renaud.


Encore plus que [[Léo Ferré]], [[Jacques Brel]], [[Boby Lapointe]] ou [[Boris Vian]], les deux artistes qu'il admire le plus sont [[Charles Trenet]] et surtout [[Georges Brassens]] qui lui a donné l'envie d'écrire des chansons et dont il revendique la filiation{{note|group="n"|« Je me sens un peu comme un fils de Brassens, et je revendique cette filiation. C’est quand même grâce à lui que j’ai voulu chanter, écrire des chansons. », entretien d'André Navarro, ''[[L'Indépendant (Pyrénées-Orientales)|L'Indépendant]]'' {{n°|42}}, {{date-|20 octobre 1996}}.}}. Il ne l'a rencontré que deux fois : une fois enfant, une autre fois sur un plateau de télévision. Brassens lui avait alors indiqué qu'il trouvait ses chansons « merveilleusement bien construites ». Dix ans après sa mort, Renaud avoua qu'après un tel compliment venant d'une telle personne, tous les hommages lui paraîtraient bien fades<ref>Renaud Séchan, ''Renaud parle de Brassens'', ''[[Charlie Hebdo]]''.</ref>. En [[1996]] sort l'album-hommage ''[[Renaud chante Brassens]]'' où Renaud reprend {{nobr|23 chansons}} du répertoire de son idole, encouragé par deux proches de Brassens, Pierre Onténiente et André Tillieu, qui l'accompagnent dans sa promotion<ref name="Chevandier7">{{Harvsp|Régis Chevandier|2007|p=116}}.</ref>.
[[Image:Georges Brassens, plaque commémorative, Paris.jpg|250px|thumb|Plaque commémorative de [[Georges Brassens]], réalisée par Renaud et apposée [[impasse Florimont]] le {{date|22|septembre|1994}}.]]
Encore plus que [[Léo Ferré]], [[Jacques Brel]], [[Boby Lapointe]] ou [[Boris Vian]], les deux artistes qu'il admire le plus sont [[Charles Trenet]] et surtout [[Georges Brassens]] qui lui a donné l'envie d'écrire des chansons et dont il revendique la filiation<ref>« Je me sens un peu comme un fils de Brassens, et je revendique cette filiation. C’est quand même grâce à lui que j’ai voulu chanter, écrire des chansons. », entretien d'André Navarro, ''[[L'Indépendant (journal français)|L'Indépendant]]'' n°42, {{date|20|octobre|1996}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/indep_20-10-96.htm}}.</ref>. Il ne l'a rencontré que deux fois : une fois enfant, une autre fois sur un plateau de télévision. Brassens lui avait alors indiqué qu'il trouvait ses chansons « merveilleusement bien construites ». Dix ans après sa mort, Renaud avoua qu'après un tel compliment venant d'une telle personne, tous les hommages lui paraîtraient bien fades<ref>Renaud Séchan, ''Renaud parle de Brassens'', ''[[Charlie Hebdo]]'', {{lire en ligne|lien=http://www.ifrance.com/maah/00aa%20renaud%20parle%20de%20brassens.htm}}</ref>. En [[1996]] sort l'album-hommage ''[[Renaud chante Brassens]]'' où Renaud reprend 23 chansons du répertoire de son idole, encouragés par deux proches de Brassens, Pierre Onténiente et André Tillieu, qui l'accompagnent dans sa promotion<ref name="Chevandier"/>.


Son chanteur vivant préféré est [[Bruce Springsteen]] auquel il a offert une guitare [[Fender Telecaster|Telecaster]] 59 rouge et qu'il a rencontré lors d'un concert au [[Le Zénith (Paris)|Zénith de Paris]]. Il a également interprété sa chanson ''No surrender'' sur scène au Zénith en 1986 et à traduit les chansons ''Factory'', ''My hometown'' et ''Wreck on the Highway'' en 1984. Cette version restera dans les tiroirs<ref name="manus"/>. Il avoue également écouter [[Antonio Vivaldi|Vivaldi]], [[Wolfgang Amadeus Mozart|Mozart]], [[Frédéric Chopin|Chopin]], les [[The Beatles|Beatles]] et [[Bob Dylan]]. Son chanteur français préféré est [[Alain Souchon]]<ref>(À la question ''quel est le chanteur français que tu admire le plus ?'') « Vivant ? Alain Souchon. Disparu : Brassens Disparu, mais toujours vivant ! », Renaud Séchan, le chat [[RTL2]], {{date|20|juin|2002}} {{lire en ligne|lien=http://www.rtl2.fr/club/chat-logs.asp?dicid=27567}}.</ref> à qui il adresse un hommage dans une chanson de l'album ''Rouge sang'' (''Sentimentale mon cul''). Il est également amateur de la ''nouvelle scène française'', écoutant [[Renan Luce]], [[Benjamin Biolay]], [[Vincent Delerm]], [[Clarika]], [[Aldebert]] ou [[Benoît Dorémus]] qu'il produit. Il se dit écœuré par les émissions de [[télé réalité]] musicales qu'il accuse de produire des chanteurs sans intérêt et inexpérimentés<ref>« Ça m'a choqué, écœuré. Autrefois, un chanteur mettait dix ans à s'imposer : dix ans de scènes, de galas, de galères... Maintenant, on prend une poignée d'ados branchés qu'on fout dans un loft, trois pas de danse, un micro, ils sont stars ! Ils n'ont rien à vendre, rien à dire, rien à faire. Hallucinant ! », Renaud à propos des émissions comme ''[[Popstars]]'' et ''[[Star Academy]]'', entretien de Catherine Schwaab, [[Paris Match]], {{date|24|mai|1952}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/parismatch_24-05-02.htm}}.</ref>. Il admet néanmoins apprécier [[Élodie Frégé]] qu'il cite dans les artistes qu'il affectionne<ref>Entretien de Claire Damon, ''Renaud : On livre son âme sur scène, comme une strip-teaseuse...'', ''[[La République du Centre]]'', {{date|21|mai|2007}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/rdc_21-05-07.xml}}.</ref>. Il apprécie également les chanteurs Québecois comme [[Robert Charlebois]] ou [[les Cowboys Fringants]] qui ont d'ailleurs déclaré être influencé par Renaud (''En berne'' des Cowboys Fringants est fortement inspiré d’''[[Hexagone]]''<ref>Citation de [[Karl Tremblay]] des [[Les Cowboys Fringants|Cowboys Fringants]] (lors du spectacle ''Renaud et les Cowboys fringants'' à [[Québec]], {{date|5|juillet|2007}})</ref>) mais son chanteur québécois préféré reste [[Richard Desjardins]], qu'il compare à [[Léo Ferré]]. Parmi les chanteurs suisses [[Sarclo]], qui fera la première partie des concerts de sa tournée en [[1996]], qui est pour lui « la plus belle invention [[suisse romande]] depuis l'invention du trou de [[gruyère]] »<ref>Renaud Séchan, ''A quoi sert la presse musicale ?'', ''[[Paroles & Musique]]'' n°28, [[avril 1990]] {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/pem_04-90.htm}}. On peut aussi noter que, contrairement à ce que Renaud pense, il n'y a pas de trous dans le [[gruyère]] mais dans l'[[emmental]].</ref> ainsi que [[Le bel Hubert]] et [[Michel Bühler]]. Il apprécie aussi le chanteur catalan [[Lluís Llach]]. Dans le cadre de l'émission ''[[Les Enfants du rock]]'', il s'est rendu en [[Afrique du Sud]] pour interviewer le chanteur [[Johnny Clegg]] pour qui il avait eu un coup de cœur. Ému par son combat contre l'[[Apartheid]], il lui a dédié la chanson ''Jonathan'' et entretient toujours de très bons termes avec lui. En [[2006]], Renaud produit d'ailleurs son album ''[[One Life (album)|One Life]]''.
Son chanteur vivant préféré est [[Bruce Springsteen]] auquel il a offert une guitare [[Fender Telecaster|Telecaster]] 59 rouge et qu'il a rencontré lors d'un concert au [[Le Zénith Paris - La Villette|Zénith de Paris]]. Il a également interprété sa chanson ''No surrender'' sur scène au Zénith en 1986 et a traduit les chansons ''Factory'', ''My hometown'' et ''Working on the Highway'' en 1984. Cette version restera dans les tiroirs<ref name="manus"/>. Il avoue également écouter [[Antonio Vivaldi|Vivaldi]], [[Wolfgang Amadeus Mozart|Mozart]], [[Frédéric Chopin|Chopin]], les [[The Beatles|Beatles]] et [[Bob Dylan]]. Son chanteur français préféré est [[Alain Souchon]]{{note|group="n"|À la question « quel est le chanteur français que tu admires le plus ? », Renaud répond : « Vivant ? Alain Souchon. Disparu : Brassens. Disparu, mais toujours vivant ! »<ref>{{Lien brisé|auteur=Renaud Séchan|titre=Renaud Séchan, le chat RTL2|année=2002|mois=juin|jour=20|url=http://www.rtl2.fr/club/chat-logs.asp?dicid=27567|consulté le=27 avril 2019}}.</ref>}} à qui il adresse un hommage appuyé dans une chanson de l'album ''Ma gonzesse'' (« J'ai la vie qui m'pique les yeux ») et dans l'album ''Rouge sang'' (''Sentimentale mon cul''). Il est également amateur de la ''nouvelle scène française'', écoutant [[Renan Luce]], [[Benjamin Biolay]], [[Vincent Delerm]], [[Clarika]], [[Aldebert (musicien)|Aldebert]] ou [[Benoît Dorémus]] qu'il produit. Il se dit écœuré par les émissions de [[téléréalité]] musicales qu'il accuse de produire des chanteurs sans intérêt et inexpérimentés{{note|group="n"|« Ça m'a choqué, écœuré. Autrefois, un chanteur mettait dix ans à s'imposer : dix ans de scènes, de galas, de galères… Maintenant, on prend une poignée d'ados branchés qu'on fout dans un loft, trois pas de danse, un micro, ils sont stars ! Ils n'ont rien à vendre, rien à dire, rien à faire. Hallucinant ! », Renaud à propos des émissions comme ''[[Popstars]]'' et ''[[Star Academy (France)|Star Academy]]'', entretien de Catherine Schwaab, ''[[Paris Match]]'', {{date-|24 mai 1952}}.}}. Il admet néanmoins apprécier [[Élodie Frégé]] qu'il cite dans les artistes qu'il affectionne<ref>Entretien de Claire Damon, ''Renaud : On livre son âme sur scène, comme une strip-teaseuse…'', ''[[La République du Centre]]'', {{date-|21 mai 2007}}.</ref>. Il apprécie également les chanteurs québécois comme [[Robert Charlebois]] ou [[les Cowboys fringants]] qui ont d'ailleurs déclaré être influencés par Renaud (''En berne'' des Cowboys fringants est fortement inspiré d’''[[Hexagone (chanson)|Hexagone]]''{{note|group="n"|Citation de [[Karl Tremblay]] des [[Les Cowboys fringants|Cowboys fringants]] (lors du spectacle ''Renaud et les Cowboys fringants'' à [[Québec]], {{date-|5|juillet|2007}})}}) mais son chanteur québécois préféré reste [[Richard Desjardins]], qu'il compare à [[Léo Ferré]]. Parmi les chanteurs suisses [[Sarclo]], qui fera la première partie des concerts de sa tournée en [[1996]], qui est pour lui « la plus belle invention [[suisse romande]] depuis l'invention du trou de [[Gruyère suisse|gruyère]]{{note|group="n"|Renaud Séchan, ''A quoi sert la presse musicale ?'', ''Paroles & Musique'' {{|28}}, [[avril 1990]]. On peut aussi noter que, contrairement à ce que Renaud pense, il n'y a pas de trous dans le [[gruyère suisse|gruyère]] mais dans l'[[emmental]].}} » ainsi que [[Le bel Hubert]] et [[Michel Bühler]]. Il apprécie aussi le chanteur catalan [[Lluís Llach]]. Dans le cadre de l'émission ''[[Les Enfants du rock]]'', il s'est rendu en [[Afrique du Sud]] pour interroger le chanteur [[Johnny Clegg]] pour qui il avait eu un coup de cœur. Ému par son combat contre l'[[Apartheid]], il lui a dédié la chanson ''Jonathan'' et a toujours entretenu de très bons termes avec lui, jusqu’à sa mort en 2019. En [[2006]], Renaud produit d'ailleurs son album ''[[One Life (album)|One Life]]''.


Parmi les auteurs littéraires il cite [[Guy de Maupassant|Maupassant]], [[Boris Vian]], [[Jacques Prévert|Prévert]], [[Jack Kerouac]], [[René Fallet]] ; les polars ([[Le Masque (collection)|Le Masque]]), ''[[Le Feu follet]]'' de [[Pierre Drieu La Rochelle]], ''[[La Mort à Venise (nouvelle)|La Mort à Venise]]'' de [[Thomas Mann]] et ''Au bonheur des mots'' de [[Claude Gagnière]] sont ses livres de chevet<ref name="renaudforum"/>.
Parmi les auteurs littéraires il cite [[Guy de Maupassant|Maupassant]], [[Boris Vian]], [[Jacques Prévert|Prévert]], [[Jack Kerouac]], [[René Fallet]] ; les polars ([[Le Masque (collection)|Le Masque]]), ''[[Le Feu follet (film)|Le Feu follet]]'' de [[Pierre Drieu la Rochelle]], ''[[La Mort à Venise]]'' de [[Thomas Mann]] et ''Au bonheur des mots'' de [[Claude Gagnière]] sont ses livres de chevet.


=== Une influence ===
=== Influence ===
Les trente années de carrière de Renaud ont eu une certaine influence sur la chanson française. De nombreux groupes et artistes disent avoir été inspirés par Renaud comme [[Soldat Louis]], [[Mano Solo]], [[Tryo]], [[Zebda]], [[Mickey 3D]], [[Têtes raides]] (qui ont repris ''Hexagone'' lors de leur tournée 2004), [[Renan Luce]] ou [[Bénabar]]{{note|group="n"|Bénabar : « C’est devenu dur aujourd’hui de penser ses textes en français sans penser à Renaud. C’est quelqu’un dont ''a priori'' tu ne peux pas dire qu’il ne t’a pas influencé. Tout comme Higelin. »<ref name="Vandenberghe_2002_09" />}}. [[Benoît Dorémus]] se dit également fortement influencé par Renaud qui l'a d'ailleurs produit. Cette influence s'étend même à l'ensemble du monde francophone avec des groupes comme les Québécois des [[Les Cowboys fringants|Cowboys fringants]]. Plus récemment, un jeune [[Creuse (département)|Creusois]] devenu [[Paris]]ien d'adoption, [[Gauvain Sers]], est également très influencé par Renaud. Ce n'est pas pour rien que ce dernier l'a invité à faire ses premières parties lors de sa dernière tournée<ref>Emmanuel Marolle, [http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/musique/video-gauvain-sers-renaud-est-morgane-de-lui-28-05-2017-6989967.php « Gauvain Sers : Renaud est Morgane de lui »] sur ''[[Le Parisien]]'', {{date-|28 mai 2017}}.</ref>.


Plus éloigné de son univers musical, les paroles contestataires du chanteur ont trouvé écho auprès de la scène [[rap]] (notamment les chansons sur la [[banlieue]], un thème que Renaud s'était approprié et qui fut plus tard repris par les rappeurs). Un album hommage lui est même consacré auquel ont participé des rappeurs comme [[Doc Gynéco]], [[MC Jean Gab'1]] et [[Disiz]]. Certains voient d'ailleurs en MC Jean Gab'1 l'une des influences les plus visibles, le rappeur appartenant à l'une des premières générations de rappeurs qui ont fait le lien entre les banlieusards comme ceux décrits par Renaud et ceux de l'époque contemporaine<ref>{{Lien brisé|langue=fr|auteur=Reivax|titre=Renaud rappeur avant l'heure ?|année=2003|mois=octobre|jour=25|url=http://www.abcdrduson.com/articles/feature.php?id=108|site=www.abcdrduson.com|consulté le=27 avril 2019}}.</ref>. En 2010, le chanteur [[Raphael (chanteur français)|Raphael]] enregistre ''Le Patriote'' sur son album ''Pacific 231'' où il chante « ''Mon pote Renaud tu nous manques tant, putain réveille-toi car la France c'est devenu salement déprimant depuis qu't'es parti en vacances'' », une chanson inspirée d{{'}}''Hexagone''. Renaud consacre également un slam, dans son album ''Renaud, le phénix'', slam intitulé ''pour Karim, pour Fabien''.
Les trente années de carrière de Renaud ont eu une certaine influence sur la chanson française. De nombreux groupes et artistes disent avoir été inspirés par Renaud comme [[Mano Solo]], [[Tryo]], [[Zebda]], [[Mickey 3D]], [[Têtes Raides]] (qui ont repris ''Hexagone'' lors de leur tournée 2004) ou [[Bénabar]]<ref>Bénabar : « C’est devenu dur aujourd’hui de penser ses textes en français sans penser à Renaud. C’est quelqu’un dont a priori tu ne peux pas dire qu’il ne t’a pas influencé. Tout comme Higelin. », dialogue avec [[Bénabar]], ''Renaud et Bénabar, acolytes anonymes'', Thomas Vandenberghe, septembre 2002 {{lire en ligne|lien=http://www.benabar.net/?prdocuments=263&prtypedocinfo=6}}.</ref>. [[Benoît Dorémus]] se dit également fortement influencé par Renaud qui l'a d'ailleurs produit.


Renaud est aussi apprécié de [[Booba]], qui a utilisé un sample de ''[[Mistral gagnant (chanson)|Mistral gagnant]]'' pour son morceau ''Pitbull'' dans son album ''[[Ouest Side]]'' sorti en [[2006 en musique|2006]]<ref>{{Lien web|url=https://musique.rfi.fr/musique/20060207-renaud-sample-booba|titre=Renaud samplé par Booba|éditeur=[[Radio France internationale|RFI]]|date=7 février 2006}}</ref>. Le rappeur déclare qu'il a été bercé par ses chansons et le considère comme {{citation|le meilleur parolier français}}<ref>{{Lien web|url=http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/musique/chat-dialoguez-en-direct-avec-booba-05-12-2012-2382079.php|titre=Booba en chat : "Pourquoi pas un duo avec Johnny ?"|site=[[Le Parisien]]|date=5 décembre 2012}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=Julien Bordier|url=https://www.lexpress.fr/culture/musique/booba-quand-je-me-regarde-dans-une-glace-je-vois-une-plaquette-d-abdos_1035314.html|titre=Booba: "Quand je me regarde dans une glace, je vois une plaquette d'abdos!"|site=[[L'Express]]|date=30 septembre 2011}}</ref>.
Plus éloigné de son univers musical, les paroles contestataires du chanteur ont trouvé écho auprès de la scène [[rap]] (notamment les chansons sur la [[banlieue]], un thème que Renaud s'était approprié et qui fut plus tard repris par les rappeurs). Un album hommage lui est même consacré auquel ont participé des rappeurs comme [[Doc Gynéco]], [[MC Jean Gab'1]] et [[Disiz la Peste]]. Certains voit d'ailleurs en MC Jean Gab'1 l'une des influences les plus visibles, le rappeur appartenant à l'une des premières générations de rappeurs qui ont fait le lien entre les banlieusards comme ceux décrits par Renaud et ceux de l'époque contemporaine<ref>Xavier de Larminat, ''Renaud rappeur avant l'heure ?'', [http://www.abcdrduson.com/ ABCDR du son], octobre 2003 {{lire en ligne|lien=http://www.abcdrduson.com/articles/feature.php?id=108}}.</ref>.


== Discographie ==
== Discographie ==
{{loupe|Discographie de Renaud|Liste des chansons de Renaud}}
{{Article détaillé|Discographie de Renaud|Liste des chansons de Renaud}}
Au total, Renaud a vendu plus de quinze millions d'albums (dont trois millions de compilations diverses) et trois millions de 45 tours<ref name="RS">Section ''Bio'', [http://www.rougesang.fr Rougesang.fr], (page consultée le {{date|4|février|2008}}). {{Commentaire biblio|Site officiel de Renaud.}}</ref>.


Au total, Renaud a vendu plus de quinze millions de disques (dont trois millions de compilations diverses) et trois millions de 45 tours<ref name="RS">Section ''Bio'', [http://www.rougesang.fr Rougesang.fr], (page consultée le {{date-|4|février|2008}}). {{Commentaire biblio|Site officiel de Renaud.}}</ref>.
=== Albums studios ===


Parallèlement, Renaud a participé à différents projets tels que [[Chanteurs sans frontières]] ou [[les Enfoirés]] tout au long de sa carrière. Il a également composé quelques musiques de films (par exemple ''[[Marche à l'ombre (film)|Marche à l'ombre]]'') et produit les albums de quelques artistes, notamment [[Romane Serda]] et [[Benoît Dorémus]]. Il lui est aussi arrivé d'écrire des chansons pour d'autres artistes ([[Régine]], [[Patricia Kaas]]…).
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! Année
=== Albums studio ===
! Titre
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! Nombre d'albums vendus<ref name="RS"/>
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! Simples
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! scope=col | Ventes françaises<ref name="!a" />
| [[1975 en musique|1975]]
! scope=col | Morceaux représentatifs
| '''''[[Amoureux de Paname]]'''''
|-
| 300.000
| [[1975 en musique|1975]]
| <small>[[Hexagone (chanson)|Hexagone]]</small>
| align="center" | ''[[Amoureux de Paname]]''
|-{{ligne grise}}
| align="center" | {{formatnum:380000}}
| <small>''[[Hexagone (chanson)|Hexagone]]'', ''Société tu m'auras pas'', ''Camarade bourgeois''</small>
|-
| [[1977 en musique|1977]]
| [[1977 en musique|1977]]
| '''''[[Laisse béton]]'''''
| align="center" | ''[[Laisse béton (album)|Laisse Béton]]'' <small>(ou ''Place de ma Mob'')</small>
| align="center" | {{formatnum:475000}}
| 550.000
| <small>Laisse béton, Je suis une bande de jeunes, Adieu minette, La chanson du loubard, La boum, Le blues de la Porte d'Orléans</small>
| <small>''[[Laisse béton (chanson)|Laisse béton]]'', ''[[Adieu minette]]'', ''[[La Boum (chanson)|La Boum]]''</small>
|-----
|-
| [[1979 en musique|1979]]
| [[1979 en musique|1979]]
| '''''[[Ma gonzesse]]'''''
| align="center" | ''[[Ma gonzesse]]''
| align="center" | {{formatnum:505000}}
| 550.000
| <small>Ma gonzesse, Sans déc', C'est mon dernier bal, Chanson pour Pierrot</small>
| <small>''[[Ma gonzesse (chanson)|Ma gonzesse]]'', ''Chanson pour Pierrot'', ''C'est mon dernier bal'', ''J'ai la vie qui m'pique les yeux''</small>
|-
|-{{ligne grise}}
| [[1980 en musique|1980]]
| [[1980 en musique|1980]]
| '''''[[Marche à l'ombre (album)|Marche à l'ombre]]'''''
| align="center" | ''[[Marche à l'ombre (album)|Marche à l'ombre]]''
| align="center" | {{formatnum:800000}}
| 700.000
| <small>Marche à l'ombre, Dans mon HLM, It is not because you are, Les aventures de Gérard Lambert</small>
| <small>''Marche à l'ombre'', ''[[Dans mon H.L.M.]]'', ''It is not because you are''</small>
|-----
|-
| [[1981 en musique|1981]]
| [[1981 en musique|1981]]
| '''''[[Le Retour de Gérard Lambert]]'''''
| align="center" | ''{{nobr|[[Le Retour de Gérard Lambert]]}}''
| align="center" | {{formatnum:625000}}
| 650.000
| <small>Mon beauf', Manu</small>
| <small>''[[Mon beauf']]'', ''[[Manu (chanson)|Manu]]''</small>
|-
|-{{ligne grise}}
| [[1983 en musique|1983]]
| [[1983 en musique|1983]]
| '''''[[Morgane de toi]]'''''
| align="center" | ''[[Morgane de toi]]''
| align="center" | {{formatnum:1480000}}
| 1.500.000
| <small>Morgane de toi, [[Déserteur (chanson)|Déserteur]], En cloque, Ma chanson leur a pas plu…, Doudou s'en fout, Près des autos tamponneuses</small>
| <small>''[[Morgane de toi (chanson)|Morgane de toi]]'', ''[[Dès que le vent soufflera]]'', ''[[Déserteur (chanson)|Déserteur]]'', ''En cloque'', ''Ma chanson leur a pas plu'', ''Doudou s'en fout''</small>
|-----
|-
| [[1985 en musique|1985]]
| [[1985 en musique|1985]]
| '''''[[Mistral gagnant]]'''''
| align="center" | ''[[Mistral gagnant (album)|Mistral gagnant]]''
| align="center" | {{formatnum:1315000}}
| 2.000.000
| <small>Baby-sitting blues, [[Miss Maggie]], Mistral gagnant, Morts les enfants, La pêche à la ligne, Le retour de la Pépette, Trois matelots</small>
| <small>''Baby-sitting blues'', ''[[Miss Maggie]]'', ''[[Mistral gagnant (chanson)|Mistral gagnant]]'', ''Morts les enfants'', ''La Pêche à la ligne'', ''Le Retour de la Pépette'', ''Trois matelots''</small>
|-
|-{{ligne grise}}
| [[1988 en musique|1988]]
| [[1988 en musique|1988]]
| '''''[[Putain de camion (album)|Putain de camion]]'''''
| align="center" | ''[[Putain de camion (album)|Putain de camion]]''
| align="center" | {{formatnum:780000}}
| 750.000
| <small>Allongés sous les vagues, Il pleut, Jonathan, La mère à Titi, Me jette pas, Rouge-gorge, Socialiste, Triviale Poursuite</small>
| <small>''Allongés sous les vagues'', ''Il pleut'', ''Jonathan'', ''La Mère à Titi'', ''Me jette pas'', ''Rouge-gorge'', ''Socialiste'', ''Triviale Poursuite''</small>
|-----
|-
| [[1991 en musique|1991]]
| [[1991 en musique|1991]]
| '''''[[Marchand de cailloux]]'''''
| align="center" | ''[[Marchand de cailloux]]''
| align="center" | {{formatnum:565000}}
| 650.000
| <small>500 connards sur la ligne de départ, L'aquarium, Dans ton sac, La ballade Nord-irlandaise, Les dimanches à la con, Marchand de cailloux, P'tit Voleur, Tonton</small>
| <small>''500 connards sur la ligne de départ'', ''L'Aquarium'', ''Dans ton sac'', ''La Ballade nord-irlandaise'', ''Les Dimanches à la con'', ''Marchand de cailloux'', ''P'tit voleur'', ''Tonton''</small>
|-
|-{{ligne grise}}
| [[1993 en musique|1993]]
| [[1993 en musique|1993]]
| '''''[[Renaud cante el' Nord]]'''''
| align="center" | ''[[Renaud cante el' Nord]]''
| align="center" | {{formatnum:350000}}
| 300.000
| <small>Tout in haut de ch’terri, Eun’goutt’ed’jus, Fanny de la sorgue, El pinsonnée, M’lampiste - chansons traditionnelles du Nord chantées en [[ch'ti]]</small>
| <small>''Tout in haut de ch’terri'', ''Eun’goutt’ed’jus'', ''El pinsonnée'', ''M’lampiste'' - chansons traditionnelles du Nord chantées en [[ch'ti (linguistique)|ch'ti]]</small>
|-----
|-
| [[1994 en musique|1994]]
| [[1994 en musique|1994]]
| '''''[[À la Belle de Mai]]'''''
| align="center" | ''[[À la Belle de Mai]]''
| align="center" | {{formatnum:585000}}
| 600.000
| <small>Adios Zapata, Devant les lavabos, Son bleu, Le petit chat est mort, Le sirop de la rue, La médaille, C'est quand qu'on va où ?, À la Belle de Mai</small>
| <small>''Adios Zapata'', ''Devant les lavabos'', ''Son bleu'', ''Le Petit Chat est mort'', ''Le Sirop de la rue'', ''La Médaille'', ''C'est quand qu'on va où ?'', ''À la Belle de Mai''</small>
|-
|-{{ligne grise}}
| [[1995 en musique|1995]]
| [[1995 en musique|1995]]
| '''''[[Les Introuvables (Renaud)|Les Introuvables]]'''''
| align="center" | ''[[Les Introuvables (album de Renaud)|Les Introuvables]]''
|
|
| <small>Welcome Gorby, Touche pas à ma sœur - morceaux rares, qui furent tout d'abord uniquement disponible dans l'Intégrale</small>
| <small>''Welcome Gorby'', ''Touche pas à ma sœur'' - morceaux rares, qui furent tout d'abord uniquement disponible dans l'Intégrale</small>
|-----
|-
| [[1996 en musique|1996]]
| [[1996 en musique|1996]]
| '''''[[Renaud chante Brassens]]'''''
| align="center" | ''[[Renaud chante Brassens]]''
| align="center" | {{formatnum:245000}}
| 300.000
| <small>Celui qui a mal tourné, Les illusions perdues, Je suis un voyou, La marine, Oiseaux de passage, L'Orage - reprises de chansons de [[Georges Brassens]] qui ne fut au départ que disponible dans l'Intégrale</small>
| <small>''Les Illusions perdues'', ''Je suis un voyou'', ''La Marine'', ''Oiseaux de passage'' (pas dans l'album mais sur un CD séparé), ''L'Orage'' - reprises de chansons de [[Georges Brassens]] qui ne fut au départ disponible que dans l'« Intégrale ».</small>
|-
|-{{ligne grise}}
| [[2002 en musique|2002]]
| [[2002 en musique|2002]]
| '''''[[Boucan d'enfer]]'''''
| align="center" | ''[[Boucan d'enfer]]''
| align="center" | {{formatnum:2130000}}
| 2.200.000
| <small>Baltique, Cœur perdu, Docteur Renaud Mister Renard, Elle a vu le loup, [[Manhattan-Kaboul]], Petit pédé, [[Mon bistrot préféré]], Tout arrêter…</small>
| <small>''[[Baltique (chanson)|Baltique]]'', ''[[Cœur perdu]]'', ''[[Docteur Renaud, Mister Renard]]'', ''Elle a vu le loup'', ''[[Manhattan-Kaboul]]'', ''[[Petit Pédé]]'', ''[[Mon bistrot préféré]]'', ''Tout arrêter...''</small>
|-----
|-
| [[2006 en musique|2006]]
| [[2006 en musique|2006]]
| '''''[[Rouge Sang (album)|Rouge Sang]]'''''
| align="center" | ''[[Rouge Sang (album)|Rouge Sang]]''
| align="center" | {{formatnum:700000}}
| 700.000
| <small>À la téloche, Arrêter la clope, [[Les Bobos]], Les cinq sens, Dans la jungle, Elle est facho, Elsa</small>
| <small>''À la téloche'', ''Arrêter la clope'', ''[[Les Bobos (chanson)|Les Bobos]]'', ''Les Cinq Sens'', ''Dans la jungle'', ''Elle est facho'', ''Elsa''</small>
|-
| [[2009 en musique|2009]]
| align="center" | ''[[Molly Malone – Balade irlandaise]]''
| align="center" | {{formatnum:205000}}
|<small>''Vagabond'', ''Incendie''</small>
|-
| [[2016 en musique|2016]]
| align="center" | ''[[Renaud (album)|Renaud]]''
| align="center" | {{formatnum:730000}}<ref>{{lien web|url=http://www.aficia.info/charts/ventes-de-semaine-30-claudio-capeo-regne-partage-booba-devance-major-lazer-justin-bieber/75776|auteur=Jonathan hamard|titre=Ventes de la semaine 30 : Claudio Capéo règne sans partage, Booba devance Major Lazer et Justin Bieber|site=aficia.info|date=29 juillet 2016|consulté le=7 août 2016}}.</ref>
|<small>''[[Toujours debout]]'', ''[[J'ai embrassé un flic]]'', ''[[Les Mots (chanson de Renaud)|Les Mots]]'', ''Héloïse''</small>
|-
| [[2019 en musique|2019]]
| align="center" | {{nobr|''[[Les Mômes et les Enfants d'abord !]]''}}
| align="center" | {{formatnum:200000}} <ref>{{Lien web |url= https://snepmusique.com/les-certifications/?categorie=Albums&interprete=Renaud&titre=LES%20M%C3%94MES%20ET%20LES%20ENFANTS%20D%27ABORD |titre= Les certifications - SNEP|site=snepmusique.com |date=16 avril 2024}}.</ref>
|<small>''Les Animals'', ''On va pas s'laisser pourrir''</small>
|-
| [[2022 en musique|2022]]
| align="center" | {{nobr|''[[Métèque (album de Renaud)|Métèque]]'' <small>(Album de reprises)</small>}}
| align="center" | {{formatnum:}}
|<small>''Si tu me payes un verre''</small>
|}
|}


=== Albums ''live'' ===
=== Albums en public ===
{| class="wikitable"<noinclude></noinclude>
{| class="wikitable alternance" style="text-align:center"
! Année
! scope=col | Année
! Titre
! scope=col | Titre
! Nombre d'albums vendus<ref name="RS"/>
! scope=col | Ventes françaises<ref name="!a" />
|-----
|-
| [[1980 en musique|1980]]
| [[1980 en musique|1980]]
| '''''[[Renaud à Bobino]]'''''
| ''[[Renaud à Bobino]]''
| {{formatnum:280000}}
| 550.000
|-
|-{{ligne grise}}
| [[1981 en musique|1981]]
| [[1981 en musique|1981]]
| '''''[[Le P'tit Bal du samedi soir et autres chansons réalistes]]'''''
| ''[[Le P'tit Bal du samedi soir et autres chansons réalistes]]''
| {{formatnum:210000}}
| 350.000
|-----
|-
| [[1982 en musique|1982]]
| [[1982 en musique|1982]]
| '''''[[Un Olympia pour moi tout seul]]'''''
| ''[[Un Olympia pour moi tout seul]]''
| {{formatnum:290000}}
| 500.000
|-
|-{{ligne grise}}
| [[1986 en musique|1986]]
| ''[[Le Retour de la Chetron Sauvage]]''
| Album uniquement disponible dans les intégrales de 1995 et 2003
|-
| [[1989 en musique|1989]]
| [[1989 en musique|1989]]
| '''''[[Visage pâle rencontrer public]]'''''
| ''[[Visage pâle rencontrer public]]''
| {{formatnum:360000}}
| 270.000
|-----
|-
| [[1995 en musique|1995]]
| '''''[[Le Retour de la Chetron Sauvage]]'''''
| Album uniquement disponible dans l'Intégrale
|-{{ligne grise}}
| [[1996 en musique|1996]]
| [[1996 en musique|1996]]
| '''''[[Paris-Provinces Aller/Retour]]'''''
| ''[[Paris-Provinces Aller/Retour]]''
| {{formatnum:190000}}
| 150.000
|-----
|-
| [[2003 en musique|2003]]
| [[2003 en musique|2003]]
| '''''[[Tournée d'enfer]]'''''
| ''[[Tournée d'enfer]]''
| {{formatnum:180000}}
| 130.000
|-
|-{{ligne grise}}
| [[2007 en musique|2007]]
| [[2007 en musique|2007]]
| '''''[[Tournée Rouge Sang]]'''''
| ''[[Tournée Rouge Sang]]''
| {{formatnum:100000}}
|-
| [[2017 en musique|2017]]
| ''[[Phénix Tour]]''
|
|-
| [[2023 en musique|2023]]
| ''[[Dans mes cordes]]''
|
|
|}
|}


=== En concert ===
=== En concert ===
En concert, Renaud a l'habitude de beaucoup parler avec son public entre deux chansons, voir de le provoquer avec des gags et des jeux de scène ; il en profite aussi parfois pour donner son avis sur des sujets d'actualité<ref>[http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/concert/index2.htm Salle de concert], ''[http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud Le HLM des fans de Renaud]'', (page consultée le 5 férvier 2008).</ref>.
En concert, Renaud a l'habitude de beaucoup parler avec son public entre deux chansons, voire de le provoquer avec des gags et des jeux de scène ; il en profite aussi parfois pour donner son avis sur des sujets d'actualité.


Les concerts de Renaud sont aussi connu pour leurs décors. Le premier grand concert de Renaud se déroule devant 6 000 personnes au [[Le Zénith (Paris)|Zénith]] qu'il inaugure pendant plus de trois semaines en [[1984]] et recevra en tout 75 000 spectateurs. En [[1986]], il réoccupe le Zénith pendant un mois, la campagne publicitaire de cette tournée, intitulée ''Le Retour de la Chetron Sauvage'', le montre avec un bandana rouge en train de sucer son pouce après avoir été mordu par un [[hameçon]]. En pleine élections législatives, Renaud pose comme thème de campagne ''Les méchants c’est pas nous !''. Le décor de ce concert représente un port avec un immense cargo du nom de ''Karaboudjan'' en référence à [[Tintin]]. Renaud revient au Zénith en [[1988]], avec en première partie le groupe [[Soldat Louis]], l'unique décor est un arbre gigantesque où sont perchés les trois choristes. Pour la [[Tournée d'enfer]], le décor représente une place de village un jour de [[14 juillet]]. Pour la [[Tournée Rouge Sang]], ce sont les toits de Paris qui sont reconstitués en hommage à [[Robert Doisneau]] et au dernier concert des [[The Beatles|Beatles]] sur les toits de Londres.
Les concerts de Renaud sont aussi connus pour leurs décors. Le premier grand concert de Renaud se déroule devant {{nombre|6000|personnes}} au [[Le Zénith Paris - La Villette|Zénith]] qu'il inaugure pendant plus de trois semaines en [[1984]] et recevra en tout {{nombre|75000|spectateurs}}. En [[1986]], il réoccupe le Zénith pendant un mois, la campagne publicitaire de cette tournée, ''Le Retour de la Chetron Sauvage'', le montre avec un bandana rouge en train de sucer son pouce après avoir été mordu par un [[hameçon]]. En pleine élections législatives, Renaud pose comme thème de campagne ''Les méchants c’est pas nous !'' Le décor de ce concert représente un port avec un immense cargo au nom de ''[[Karaboudjan]]'' en référence à [[Tintin]]. Renaud revient au Zénith en [[1988]], avec en première partie le groupe [[Soldat Louis]], l'unique décor est un arbre gigantesque où sont perchés les trois choristes. Pour la ''[[Tournée d'enfer]]'', le décor représente une place de village un jour de [[14 juillet]]. Pour la ''[[Tournée Rouge Sang]]'', ce sont les toits de Paris qui sont reconstitués en hommage à [[Robert Doisneau]] et au dernier concert des [[The Beatles|Beatles]] sur le toit d'Apple Corp à Londres.


Plusieurs de ces concerts sont sortis en [[VHS]] et [[DVD]], d'autres ont été enregistrés mais jamais commercialisés.
Plusieurs de ces concerts sont sortis en [[Video Home System|VHS]] et [[DVD]], d'autres ont été enregistrés mais jamais commercialisés.


=== Participations ===
== Autres activités ==
=== Acteur ===
{|-
Renaud ne fut pas le premier de sa famille à travailler dans le cinéma. [[Edmond Séchan]], frère d'Olivier et oncle de Renaud, officiait déjà comme chef-opérateur et aurait beaucoup aidé [[Albert Lamorisse]] pour ses films<ref>[[Jean Tulard]], ''Le Dictionnaire du Cinéma'', éd. Robert Laffont, 2007, 1040 p. {{ISBN|978-2-221-10832-1}}.</ref>. Le nom de cet oncle est ainsi inscrit dans un certain nombre de films français comme ''[[Les Aventures d'Arsène Lupin]]'', ''[[Mort en fraude (film)|Mort en fraude]]'', ''[[les Dragueurs]]'', ''[[La Cité de l'indicible peur|la Grande Frousse]]'', ''[[Les Tribulations d'un Chinois en Chine (film)|les Tribulations d'un Chinois en Chine]]'', ''[[la Boum]]''...
|valign=top, align=left, width="400"|
:'''Solos :'''
* [[1986 en musique|1986]] : '''''[[La Fugue du Petit Poucet]]''''' <small>(''Le camionneur rêveur'')</small>
* [[1990 en musique|1990]] : '''''[[Diversion (album)|Diversion]]''''' <small>(''Sidi h' bibi'' - reprise de la [[Mano Negra]])</small>
* [[1992 en musique|1992]] : '''''Urgence''''' <small>(''Toute seule à une table'')</small>
* [[1993 en musique|1993]] : '''''[[Chantons Brassens]]''''' <small>(''Celui qui a mal tourné'')</small>
* [[1994 en musique|1994]] : '''''L'évasion de Toni''''' <small>(''Ourson prisonnier'')</small>
* [[1994 en musique|1994]] : '''''[[Natacha]] - Mambo à Buenos Aires''''' <small>(''Zénobe'')</small>
* [[1995 en musique|1995]] : '''[[Blue Jean Society]]''' - '''''Macadam''''' <small>(''J'traîne sur le macadam'')</small>
* [[2002 en musique|2002]] : '''''Autour de [[Serge Reggiani]]''''' <small>(''Le petit garçon'')</small>
* [[2006 en musique|2006]] : '''''#20 ans [[Catastrophe de Tchernobyl|Tchernobyl]]''''' <small>(''26 avril'')</small>
* [[2006 en musique|2006]] : '''''Paysâmes''''' <small>(''Pas de dimanche pour la [[Confédération paysanne]]'')</small>
|valign=top, align=left, width="400"|
:'''Duos :'''
* [[1996 en musique|1996]] : '''''Aufray trans Dylan''''' <small>(''Au cœur de mon pays'', avec [[Hugues Aufray]])</small>
* [[1997 en musique|1997]] : '''''Julien : le 4 octobre''''' <small>(''Travailler c'est trop dur'', avec [[Julien Clerc]])</small>
* [[1997 en musique|1997]] : '''''Olympia 97''''' <small>(''Le bateau mouche'' et ''Hollywood'', avec [[David McNeil]])</small>
* [[1998 en musique|1998]] : '''''[[Liaisons dangereuses]]''''' <small>(''Hexagonal'', avec [[Doc Gynéco]])</small>
* [[2002 en musique|2002]] : '''''Entre-deux''''' <small>(''Comme de bien entendu !'', avec [[Patrick Bruel]])</small>
* [[2004 en musique|2004]] : '''''[[Romane Serda (album)|Romane Serda]]''''' <small>(''[[Anaïs Nin]]'', avec [[Romane Serda]])</small>
* [[2007 en musique|2007]] : '''''Favourite Songs''''' <small>(''Cent ans'', avec [[Vincent Delerm]] et [[Bénabar]])</small>
* [[2007 en musique|2007]] : '''''Naiz''''' <small>(''Kixmi'', avec [[Peio Serbielle]] et [[Nadine Rossello]])</small>
|}
====Collectifs====


Renaud commence sa carrière d'acteur très tôt. À trois ans, lui et son frère jumeau sont amenés par leur oncle sur le tournage du film ''[[Le Ballon rouge]]'' d'[[Albert Lamorisse]] pour servir de figurants. Le film obtiendra la [[Palme d'or]] du court-métrage au [[Festival de Cannes]] 1956 et l'[[Oscars du cinéma|Oscar]] du meilleur scénario original à [[Hollywood]]. Renaud définit cette expérience comme étant son premier souvenir.
:'''Collaborations diverses :'''
* [[1985]] : '''''[[Chanteurs sans frontières]]''''' <small>(''[[Éthiopie]]'')</small>
* [[1986]] : '''''[[La Fugue du Petit Poucet]]''''' <small>(pour la [[Croix-Rouge française]])</small>
* [[1989]] : '''''Association [[Charles Aznavour]]''''' (<small>''[[Pour toi Arménie]]'')</small>
* [[1994]] : '''''L'Évasion de Toni''''' <small>(''[[La Courte échelle]]'')</small>
* [[1996]] : single ''Quand la lettre est jolie'' par '''[[David McNeil]] et les chanteurs camouflés''' <small>([[Robert Charlebois]], [[Julien Clerc]], [[Maxime Le Forestier]], Renaud, [[Alain Souchon]], [[Laurent Voulzy]])</small>


Avant la chanson, la première vocation de Renaud est de devenir acteur. Dans les [[années 1970]], il joue quelque temps au [[café de la Gare]], où il devient très ami avec [[Miou-Miou]] et surtout avec [[Coluche]], puis à [[Théâtre du Point-Virgule|la Veuve Pichard]] dans la pièce ''le Secret de Zonga'' de [[Martin Lamotte]]. Il réussit également à décrocher quelques petits rôles dans des téléfilms ou des séries. Le succès aidant, il se détourne de cette voie pour se consacrer entièrement à la musique. Par la suite, il reçoit plusieurs propositions de tournage mais aucune ne l'intéressera jusqu'en [[1993]].
{|-
|valign=top, align=left, width="400"|
:'''Avec les Enfoirés :'''
* [[1992]] : '''''La soirée des Enfoirés à l'Opéra''''' <small>(''La Ballade nord-irlandaise'' [avec [[Carole Fredericks]], [[Jean-Jacques Goldman]], [[Michael Jones (chanteur)|Michael Jones]]], ''Dans ton sac'', ''[[Putain de camion]]'', ''La pêche à la ligne'' [avec [[Francis Cabrel]]], ''Chanson pour l'Auvergnat'' [avec [[Carole Fredericks]], [[Jean-Jacques Goldman]], [[Michael Jones (chanteur)|Michael Jones]], [[Patricia Kaas]], [[Muriel Robin]], [[Patrick Sébastien]] et [[Smaïn]]]</small>)
* [[1994]] : '''''Les Enfoirés au Grand Rex''''' <small>(''Sur la route de Memphis'' [avec [[Eddy Mitchell]], [[Paul Personne]], [[Jean-Jacques Milteau]]], ''Un autre monde'' [Ensemble], ''La chanson des Restos'' [Ensemble]</small>)
* [[1995]] : '''''Les Enfoirés à l'Opéra Comique''''' <small>(''Le tourbillon de la vie'' [avec [[Patricia Kaas]] et [[Alain Souchon]]], ''Les Plays-Boys'' [avec [[Pierre Palmade]], [[Patrick Bruel]], [[Laurent Voulzy]], [[Alain Souchon]] et [[Florent Pagny]]], ''On ira tous au paradis'' [Ensemble], ''La chanson des Restos'' [Ensemble])</small>
|valign=top, align=left, width="400"|
* [[1998]] : '''''Enfoirés en cœur''''' <small>(''Bienvenue chez moi'' [Ensemble], ''Un homme heureux'' [avec [[Patrick Bruel]]], ''Celui qui chante'' [Ensemble], ''La chanson des Restos'' [Ensemble])</small>
* [[1999]] : '''''Dernière édition avant l'an 2000''''' <small>(''Emmenez-moi'' [Ensemble], ''C'est déjà ça'' [avec [[Zazie]], [[Coumba Gawlo Seck|Coumba Gawlo]], [[Marc Lavoine]] et [[Dan Ar Braz]]], ''La chanson des Restos'' [Ensemble])</small>
* [[2004]] : '''''Les Enfoirés dans l'espace''''' <small>(''Une autre histoire'' [Ensemble], ''Z'avez pas vu Mirza ?'' [Ensemble], ''Ma préférence'' [avec [[Patricia Kaas]], [[Natasha St-Pier]] et [[Francis Cabrel]]], ''Je l'aime à mourir'' [avec [[Jean-Louis Aubert]] et [[Patricia Kaas]]], ''Tous les cris les S.O.S.'' [Ensemble], ''La chanson des Restos'' [Ensemble])</small>
|}
==== Musiques de film ====
* [[1980 au cinéma|1980]] : ''[[Viens chez moi, j'habite chez une copine]]'' de [[Patrice Leconte]] <small>- qui comprend aussi ''P'tit déj' blues''.</small>
* [[1984 au cinéma|1984]] : ''[[Marche à l'ombre (film)|Marche à l'ombre]] '' de [[Michel Blanc]]
* [[1996 au cinéma|1996]] : ''[[Fallait pas !...]]'' de [[Gérard Jugnot]]


En [[1980]], il compose la chanson du film ''[[Viens chez moi, j'habite chez une copine]]'' de [[Patrice Leconte]] et en [[1984]] celle de ''[[Marche à l'ombre (album)|Marche à l'ombre]]'' de [[Michel Blanc]] (interprétée par Michel Blanc dans le film). En [[1995]], sur une musique de [[Khalil Chahine]], il écrit les paroles de la bande originale de ''[[Fallait pas !...]]'' de [[Gérard Jugnot]] qui est une chanson critique sur les [[secte]]s et les [[religion]]s.
==== Auteur/compositeur ====
* [[1980 en musique|1980]] : ''Le seuliste'', 45 tours de [[Bob Feeler]] <small>- signature du texte de la face B ''À bientôt en enfer''<ref>Renaud a signé ce texte de Bob Feeler à la demande de ce dernier</ref>.</small>
* [[1983 en musique|1983]] : ''Dans la nuit'', 45 tours de [[Franck Langolff]] <small>- paroles de la face B ''Jimmy et John''.</small>
* [[1991 en musique|1991]] : ''Château de cartes'' de [[Jean-Pierre Bucolo]] <small>- paroles de ''La vie en bleu''.</small>
* [[2003 en musique|2003]] : ''Sexe fort'' de [[Patricia Kaas]] <small>- chanson ''La nuit est mauve''.</small>
* [[2004 en musique|2004]] : ''Made in Paname'' de [[Régine]] <small>- chanson ''Je viens danser''.</small>
* [[2004 en musique|2004]] : ''[[Romane Serda (album)|Romane Serda]]'' de [[Romane Serda]] <small>- paroles de ''Mon carnet de velours'' et ''Petite soeur''.</small>
* [[2004 en musique|2004]] : ''[[Après la pluie (album)|Après la pluie]]'' de [[Romane Serda]] <small>- paroles de l'album.</small>


Mais sa principale expérience au cinéma a lieu en [[1993 au cinéma|1993]], avec l'adaptation de ''[[Germinal (film, 1993)|Germinal]]'' de [[Claude Berri]] où il joue [[Étienne Lantier]], l'un des rôles principaux, aux côtés de [[Gérard Depardieu]] et [[Miou-Miou]]. L'histoire démarre en [[1980]], dans une loge après un concert à [[Bobino]], Claude Berri avait promis à Renaud qu'un jour il lui trouverait un rôle au cinéma. Après deux ans de réflexion Renaud, qui aurait pourtant préféré un petit rôle, accepte en tant que petit-fils de [[Mineur (métier)|mineur]]. Au cours des six mois de tournage de mi-[[1992|août 1992]] à fin [[février 1993]], Renaud a pu découvrir le folklore des gens du Nord qui lui donneront envie de composer un album de chants traditionnels du Nord (''[[Renaud cante el' Nord]]'').
==== Producteur ====
* [[2004 en musique|2004]] : ''[[Romane Serda (album)|Romane Serda]]'' de [[Romane Serda]]
* [[2006 en musique|2006]] : ''[[One Life (album)|One Life]]'' de [[Johnny Clegg]]
* [[2007 en musique|2007]] : ''[[Après la pluie (album)|Après la Pluie]]'' de [[Romane Serda]]
* [[2007 en musique|2007]] : ''Jeunesse se passe'' de [[Benoît Dorémus]]


Il revient à l'écran en [[2003]] dans ''[[Wanted (film, 2003)|Wanted]]'' de [[Brad Mirman]] avec [[Johnny Hallyday]], [[Gérard Depardieu]] et [[Richard Bohringer]] où il interprète un [[tueur à gages]] silencieux et taciturne qui parle de lui à la troisième personne. En pleine période noire, Renaud avait accepté de tourner dans le film de son ami à condition d'interpréter un petit rôle avec peu de texte<ref>''Spéciale Renaud sur France 2'', ''TV Magazine'', entretien de Elisabeth Perrin, {{date-|24 mars 2003}}.</ref>. En 2006, il intervient dans le film ''[[Le Deal (film, 2007)|le Deal]]'' de [[Jean-Pierre Mocky]], chantant la ''Chanson de Radius''.
== Distinctions ==


=== Récompenses ===
==== Filmographie ====
{{Source Allociné et Imdb}}
* [[1978]] : Premier prix du Festival de [[Spa (ville)|Spa]] pour ''Chanson pour Pierrot''
* [[1956 au cinéma|1956]] : ''[[Le Ballon rouge]]'', [[moyen métrage]] d'[[Albert Lamorisse]] : le jumeau en rouge
* [[1984]] : Prix [[Raoul Breton]] de la [[Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique|SACEM]]
* [[1977 à la télévision|1977]] : ''[[Madame Ex]]'', téléfilm de [[Michel Wyn]] : Léon Davermelle
* [[1988]] : Grand Prix du disque de la Ville de [[Paris]], Grand Prix National du Disque du [[Ministère de la Culture (France)|Ministère de la Culture]] et prix de la [[Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique|SACEM]] pour l'album ''[[Putain de camion (album)|Putain de camion]]''
* [[1977 à la télévision|1977]] : ''[[Brigade des mineurs (série télévisée, 1977)|Brigade des mineurs]]'', série télévisée dans l'épisode ''La Neige de Noël'' de [[Michel Wyn]] : Yves<ref name="neige"/>{{,}}<ref name="neige2"/>
* [[1991]] : Grand prix de l'[[Académie Charles-Cros]] pour l'album ''[[Marchand de cailloux]]''
* [[1977 à la télévision|1977]] : ''[[Au plaisir de Dieu (mini-série)|Au plaisir de Dieu]]'', [[mini-série]] télévisée d'après [[Jean d'Ormesson]] : Alain
* [[2003]] : est nommé [[Ordre des Arts et des Lettres|Officier des Arts et Lettres]] par le [[Ministère de la Culture (France)|Ministre de la Culture]] [[Jean-Jacques Aillagon]] <small>- la médaille lui est remise à L'Hôtel de ville de Paris par [[Pascal Sevran]], à l'invitation de [[Bertrand Delanoë]].</small>
* [[1977 à la télévision|1977]] : ''[[Un juge, un flic]]'' de [[Denys de La Patellière]], première saison (1977), épisode : ''[[Le Crocodile empaillé]]''
* [[2004]] : [[Grande médaille de la chanson française]] décernée par l’[[Académie française]], Médaille de vermeille de la Ville de [[Paris]]
* [[1982 au cinéma|1982]] : ''[[Elle voit des nains partout !]]'' de [[Jean-Claude Sussfeld]] : [[Tarzan]] ([[caméo]])
* [[2005]] : 73{{ème}} lors de l'émission ''[[Le Plus Grand Français de tous les temps]]''
* [[1985 à la télévision|1985]] : ''[[La Dame du désert]]'', téléfilm de Serge Minkoff
* [[2006]] : Trophée [[La Poste (France)|La Poste]] de l’auteur favori des Français, Trophée des [[Nuits de la presse]] pour l’ensemble de son oeuvre, Entrée dans le ''[[Le Petit Larousse|Petit Larousse]]''
* [[1993 au cinéma|1993]] : ''[[Germinal (film, 1993)|Germinal]]'' de [[Claude Berri]] : [[Étienne Lantier]]
*'''[[Victoires de la musique]]''' :
* [[2003 au cinéma|2003]] : ''[[Wanted (film, 2003)|Wanted]]'' (''Crime Spree'') de [[Brad Mirman]] : Zéro
** [[1993]] : Victoire de l'album de musiques traditionnelles pour ''[[Renaud cante el' Nord]]''
* [[2006 au cinéma|2006]] : ''Renaud arrêter la clope'', court métrage de Mathieu Naert : Renaud
** [[2001]] : Victoire pour l'ensemble de sa carrière
* [[2007 au cinéma|2007]] : ''[[Le Deal (film, 2007)|Le Deal]]'' de [[Jean-Pierre Mocky]] : le chanteur des rues
** [[2003]] : Meilleur artiste, Meilleur album (''[[Boucan d'enfer]]'') et Meilleure chanson pour ''[[Manhattan-Kaboul]]'' en [[duo]] avec [[Axelle Red]]
* [[2017 au cinéma|2017]] : ''[[Stars 80, la suite]]'' de [[Thomas Langmann]] : lui-même
* '''[[NRJ Music Awards]]''' :
** [[NRJ Music Awards#Palmarès 2003 - IVe NRJ Music Awards |2003]] : Meilleure chanson francophone et Meilleur duo francophone pour ''[[Manhattan-Kaboul]]'' (avec [[Axelle Red]])


=== Hommages ===
=== Publicité ===
En [[1986]], Renaud a réalisé une publicité pour [[Kanterbräu]], où il apparaît avec [[Jean-Louis Roques]], publicité inspirée des paroles de la chanson ''Germaine''. Il regretta ensuite cette publicité vantant un alcool{{note|group="n"|« J'évite tout ce qui accélère la vie. Sauf le tabac, là, j'ai du mal. D'où ma grande honte quand j'ai fait ma pub pour Kanterbraü et que le professeur Got m'a reproché de pousser les jeunes à boire, à se tuer au volant et à tuer des gens. Ça m'a foutu une grande claque, parce que je n'y avais pas pensé. Pour me donner bonne conscience, je me disais que je les faisais juste boire de la Kanterbraü plutôt que de la [[Heineken]]. J'ai été nul ! Tout ça parce que je voulais tâter d'autres métiers, voir si j'étais capable d'écrire un spot de pub. Si jamais je refais une pub, ce sera contre l'alcool. De toute façon, je ne bois plus. »<ref name="Remond_1988_10_19" />}} et donna les {{nombre|900000|francs}} gagnés au [[Muséum national d'histoire naturelle]] pour rénover la [[Grande galerie de l'Évolution]]<ref>Journal de {{heure|20}} d'Antenne 2 du {{date-|11 février 1987}}, [http://www.ina.fr/video/CAB87005023/museum-renaud-video.html Extrait Ina].</ref>.
* [[1993 en musique|1993]] : ''Rock à Renaud'', chanson de [[Claude Nougaro]] sur l'album ''[[Chansongs]]'' ;
* [[1999 en musique|1999]] : ''Je m'en fous'' reprise en [[kabyle]] algérien d'''[[Hexagone (chanson)|Hexagone]]'' de [[Baaziz]] sur l'album ''Dorénavant''. Cette chanson fut diffusée en ouverture des concerts de la Tournée d'enfer ;
* [[2000 en musique|2000]]: [[Les Amis d'ta femme]] reprennent [[Laisse béton]] changée ''Laisse tomber, gros'' en patois [[lorrain]]. [[Ceci-Cela|Mino music]] demande à ce que la chanson soit enlevée des éditions suivantes ;
* [[2001 en musique|2001]] : ''[[Hexagone 2001… rien n'a changé]]'', album hommage par la scène rap ;
* [[2001 en bande dessinée|2001]] : [[Philippe Geluck]] lui dédie sa bande dessinée ''L'affaire [[Le Chat (bande dessinée)|Le Chat]]''
* [[2005 en musique|2005]] : ''[[Fredo chante Renaud]]'', album hommage de [[Fred Burguière]] chanteur du groupe [[Les Ogres de Barback]] ;
* [[2006 en musique|2006]] : un album ''Les Renardeaux chantent Renaud'' avait été initié par Hammadi Yazid (avec des groupes comme [[Têtes Raides]], [[Zebda]] ou [[la Tordue]]), mais il a été abandonné<ref name="Renardeaux">Hammadi Yazid, [http://forum.fluctuat.net/musique/chanson-scene-francaise/renardeaux-chantent-renaud-sujet_63_1.htm Intervention sur un forum], Flucutat.net, {{date|9|octobre|2006}}, (page consultée le {{date|4|février|2008}}).</ref> ;
* [[2006 en musique|2006]] : Inauguration à [[Mirabel-aux-Baronnies]] de l'''école Renaud Séchan'' pour la construction de laquelle le chanteur a fait un don de 150 000 € ;
* [[2006 en musique|2006]] : Plusieurs de ses chansons ont été traduites et chantées en Italien par [[Alessio Lega]] sur l'album ''Sotto il Pavé la Spiaggia'' ;
* [[2006 en musique|2006]] : [[R.wan]], le chanteur de [[Java (groupe)|Java]], reprend et modernise ''Laisse béton'', changé en ''Lâche l'affaire'' sur son album ''Radio Cortex'' ;
* [[2007 en musique|2007]] : ''Ben alors quoi ?'', chanson de [[Marie Cherrier]] sur l'album ''[[Alors quoi ?]]'' qui cite de nombreux élément du répertoire de Renaud et qui attaque violemment sa nouvelle femme ;
* [[2007 en musique|2007]] : ''Gros dégueulasse'', chanson des [[Les Wriggles|Wriggles]] sur l'album ''[[Tant pis ! Tant mieux !]]'' écrite dans un style qui fait référence à Renaud ;
* [[2007 en musique|2007]] : ''La chanson à Renaud'', chanson d'[[Alexandre Belliard]] sur l'album ''Demain... la peur''.


== Autres activités ==
=== Écrivain ===
À deux reprises, Renaud a écrit des chroniques dans ''[[Charlie Hebdo]]'' : en 1992-1993 et en 1995-1996. Il a également écrit quelques chroniques à ''[[l'Idiot international]]'', avant de couper les ponts à la suite d'un éditorial antisémite de [[Jean-Edern Hallier]].


Renaud a écrit divers ouvrages. La plupart ont trait à sa vie et à ses textes. Il a également entrepris l'écriture d'un récit de ses années d'alcoolique, intitulé ''le Jaune et le noir''. Il ne l'a jamais terminé, mais l'a plutôt remodelé pour devenir son autobiographie : ''Comme un enfant perdu''.
=== Acteur ===
Renaud ne fut pas le premier de sa famille a travailler dans le cinéma. [[Edmond Séchan]], frère d'Olivier et oncle de Renaud, officiait déjà comme chef-opérateur et aurait beaucoup aidé [[Albert Lamorisse]] pour ses films<ref>[[Jean Tulard]], ''Le Dictionnaire du Cinéma'', éd. Robert Laffont, 2007, 1040 p. {{ISBN|9782221108321}}.</ref>. Le nom de cet oncle est ainsi inscrit dans un certain nombre de films français comme ''[[Les Aventures d'Arsène Lupin]]'', ''[[Mort en fraude]]'', ''[[Les Dragueurs]]'', ''[[La Cité de l'indicible peur|La Grande frousse]]'', ''[[Les Tribulations d'un Chinois en Chine (film)|Les Tribulations d'un Chinois en Chine]]'', ''[[La Boum]]''…


Il signe également deux contes pour enfants : ''La petite vague qui avait le mal de mer'' ([[1993]]) et ''Le Petit oiseau qui chantait faux'' ([[2005]]).
Renaud débute sa carrière d'acteur très tôt. À 3 ans, lui et son frère jumeau sont amenés par leur oncle sur le tournage du film ''[[Le Ballon rouge]]'' d'[[Albert Lamorisse]] pour servir de figurants. Le film obtiendra la [[Palme d'or]] du court-métrage au [[Festival de Cannes]] 1956 et l'[[Oscar]] du meilleur scénario original à [[Hollywood]]. Renaud défini cette expérience comme étant son premier souvenir<ref>« Je n'oublierais jamais cette matinée de printemps où nous avons passé trois heures sur le trottoir avec notre petit ballon accroché à un fil de nylon, qu'un type avec une perche nous arrachait des mains et qu'après on ne voulait plus lâcher. Il avait donc fallu refaire la prise une dizaine de fois. J'avais trois ans et je me revois encore, ce doit être mon plus vieux souvenir, que j'ai revu vingt-cinq ans après en vidéo avec un grand bonheur ! », [http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/hlm/bio.htm Biographie de Renaud], [http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud Le HLM des fans de Renaud], (page consultée le {{date|4|février|2008}}).</ref>.


En mars 2016 Renaud reprend la plume pour écrire dans deux journaux papiers, ''[[Charlie Hebdo]]''<ref>{{Lien web|titre=Renaud, de retour dans ''Charlie Hebdo'', annonce qu'il va lire le Coran et qu'il n'a pas peur|url=https://www.huffingtonpost.fr/2016/03/02/renaud-charlie-hebdo-chronique-meme-pas-peur-coran-causette_n_9365140.html|site=huffingtonpost.fr|éditeur=''[[HuffPost|Huffington Post]]''|date=2 mars 2016|consulté le=2016-04-29}}.</ref> {{incise|pour lequel il avait déjà écrit}} et ''[[Causette]]''<ref>{{Lien web|auteur=Renaud |titre=La chronique à Renaud |url=https://www.causette.fr/le-mag/lire-article/article-1457/la-chronique-a-renaud.html |site=causette.fr |éditeur=''[[Causette]]'' |date=25 mars 2016 |consulté le=2016-04-29}}.</ref> {{incise|un magazine féminin généraliste|stop}}.
Avant la chanson la première vocation de Renaud est de devenir acteur. Dans les [[années 1970]], il joue quelques temps au [[café de la Gare]], où il devient très amis avec [[Miou-Miou]] et surtout avec [[Coluche]], puis à [[Théâtre du Point Virgule|La Veuve Pichard]] dans la pièce ''Le Secret de Zonga'' de [[Martin Lamotte]]. Il réussi également à décrocher quelques petits rôles dans des téléfilms ou des séries. Par la suite, le succès aidant, il se détourne de cette voie pour se consacrer entièrement à la musique. Par la suite il recevra plusieurs propositions pour tourner dans des films mais aucune ne l'intéressera jusqu'en [[1993]].


En mai de la même année, il publie son autobiographie : ''Comme un enfant perdu''.
En [[1977]] il compose la chanson du film ''[[Viens chez moi, j'habite chez une copine]]'' de [[Patrice Leconte]] et en [[1984]] celle de ''[[Marche à l'ombre]]'' de [[Michel Blanc]] (que Michel Blanc interprète dans le film). En [[1995]], sur une musique de [[Khalil Chahine]], il écrit les paroles de la bande originale de ''[[Fallait pas !...]]'' de [[Gérard Jugnot]] qui est une chanson critique sur les [[secte]]s et les [[religion]]s.
==== Recueils de chansons ====
Renaud est l'auteur de plusieurs recueils de ses chansons :
* ''Sans zikmu'', [[Champ libre|éditions Champ Libre]], 1980<ref>Renaud, ''Sans zikmu'', [[Champ libre|éditions Champ Libre]], 1980 {{ISBN|978-2-85184-113-1}}.</ref> ;
* {{Ouvrage|titre=Mistral gagnant : chansons et dessins|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions du Seuil|Le Seuil]]|année=1986}}<ref>{{Ouvrage|titre=Mistral gagnant : chansons et dessins |auteur=Renaud|préface=[[Frédéric Dard]]|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions du Seuil|Le Seuil]]|collection=Point virgule|numéro dans collection=41|année=1986|isbn=978-2-020-09110-7|oclc=16916742}}.</ref> ;
* ''Le Temps des noyaux suivi de Mistral Gagnant'', Le Seuil, 1988<ref>Renaud, ''Le Temps des noyaux suivi de Mistral Gagnant'', préface de [[Claude Duneton]], [[Éditions du Seuil|Le Seuil]], {{coll.|Point virgule}}, 1988 {{ISBN|978-2-02-010306-0}}.</ref> ;
* ''Le Renaud illustré « Mes 40 chansons préférées de moi »'', [[Éditions Albin Michel|Albin Michel]], 1999<ref>Renaud, ''Le Renaud illustré « Mes 40 chansons préférées de moi »'', dessins de Frédéric Rébéna, [[Éditions Albin Michel|Albin Michel]], 1999 {{ISBN|978-2-226-11170-8}}.</ref> ;
* ''Les Manuscrits de Renaud, chansons lettres dessins et inédits'', édition Textuel, 2006<ref>Renaud, ''Les Manuscrits de Renaud, chansons lettres dessins et inédits'', édition établie et commentée par Jacques Erwan, édition Textuel, 2006 {{ISBN|978-2-84597-204-9}}.</ref> ;
* ''Le Renaud'', éditions Mango, 2006<ref>Renaud, Zazie Sazonoff (illustrations), ''Le Renaud'', éditions Mango, 2006 {{ISBN|978-2-7404-2060-7}}.</ref> ;
* ''Chansons complètes'', éditeur Points, 2007<ref>Renaud, ''Chansons complètes'', éditeur Points, 2007 {{ISBN|978-2-7578-0536-7}}.</ref>.


==== Recueils de chroniques ====
Mais son expérience la plus notable au cinéma se fera en [[1993]], dans l'adaptation de ''[[Germinal]]'' de [[Claude Berri]] où il joue [[Étienne Lantier]], l'un des rôles principaux, aux côtés de [[Gérard Depardieu]] et [[Miou-Miou]]. L'histoire démarre en [[1980]], dans une loge après un concert à [[Bobino (Paris)|Bobino]], Claude Berri avait promis à Renaud qu'un jour il lui trouverait un rôle au cinéma. Après deux ans de réflexion Renaud, qui aurait pourtant préféré un petit rôle, accepte en tant que petit-fils de [[mineur]]. Au cours des six mois de tournage de mi-[[1992|août 1992]] à fin [[février 1993]], Renaud a pu découvrir le folklore des gens du Nord qui lui donneront envie de composer un album de chants traditionels du Nord (''[[Renaud cante el' Nord]]'').
* ''Renaud Bille en tête'', édition Point virgule, 1994<ref>Renaud, ''Renaud Bille en tête'', édition Point virgule, 1994 {{ISBN|978-2-02-022208-2}}.</ref>.
* ''Envoyé spécial chez moi'', [[Ramsay (maison d'édition)|Ramsay]], 1996<ref>Renaud, ''Envoyé spécial chez moi'', [[Ramsay (maison d'édition)|Ramsay]], 1996 {{ISBN|978-2-84114-234-7}}.</ref>.


==== Contes pour enfants ====
Il revient à l'écran en [[2003]] dans ''[[Wanted (film)|Wanted]]'' de [[Brad Mirman]] avec [[Johnny Hallyday]], [[Gérard Depardieu]] et [[Richard Bohringer]] où il interprète un [[tueur à gages]] silencieux et taciturne qui parle à la troisième personne. En pleine période noire, Renaud avait accepté de tourner dans le film de son ami à condition d'interpréter un petit rôle avec peu de texte<ref>''Spéciale Renaud sur France 2'', ''TV Magazine'', entretien de Elisabeth Perrin, {{date|24|mars|2003}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/tvmag_24-03-03.htm}}.</ref>.
* ''La petite vague qui avait le mal de mer'', dessins de [[Grill (auteur)|Grill]], [[Éditions du Seuil|Le Seuil]], 1993<ref>Renaud, ''La petite vague qui avait le mal de mer'', dessins de [[Grill (auteur)|Grill]], [[Éditions du Seuil|Le Seuil]], 1993 ; réédition [[Naïve Records|Naïve]], 2006 {{ISBN|978-2-35021-088-9}}.</ref>.
* ''Le Petit oiseau qui chantait faux'', dessins de [[Serge Bloch]], animé par [[Gérard Lo Monaco]], sur une musique d'Eduardo Makaroff et Paul Lazard, édition [[Naïve Records|Naïve]], 2005<ref>Renaud, ''Le Petit oiseau qui chantait faux'', dessins de [[Serge Bloch]], animé par [[Gérard Lo Monaco]], sur une musique d'Eduardo Makaroff et Paul Lazard, édition [[Naïve Records|Naïve]], 2005 {{ISBN|978-2-35021-024-7}}..</ref>.


==== Filmographie ====
==== Collaboration ====
* Avec Jacques Erwan : ''Renaud'', [[éditions Robert Laffont]], 1982<ref>Renaud et Jacques Erwan, ''Renaud'', [[éditions Robert Laffont]], 1982 {{ISBN|978-2-221-00843-0}}.</ref>
* [[1956]] : ''[[Le Ballon rouge]]'' d'[[Albert Lamorisse]], aux côtés de son frère David ;
* Recueil de photos avec Claude Gassian : ''Renaud'', [[Éditions du Seuil|Le Seuil]], 1988<ref>Claude Gassian (photos), Renaud (légendes), ''Renaud'', [[Éditions du Seuil|Le Seuil]], {{coll.|Point virgule}}, 1988.</ref>
* [[1971]] : ''[[Un juge, un flic]]'', série ;
* Recueil de photos avec [[Claude Dityvon]] : ''Mai 68'', édition Carrère, 1988<ref>[[Claude Dityvon]] (photos) et Renaud (légendes), ''Mai 68'', édition Carrère, 1988 {{ISBN|978-2868045188}}.</ref>
* [[1976]] : ''[[Brigade des mineurs]]'' - ''[[La Neige de Noël]]'' de [[Michel Wyn]] : ''Yves'' ;
* Avec Régis Lefèvre : ''Renaud'', ''Dès que le vent soufflera'', [[éditions Favre]], 1988<ref>Régis Lefèvre et Renaud, ''Renaud'', ''Dès que le vent soufflera'', [[éditions Favre]], 1988 {{ISBN|978-2-8289-0195-0}}.</ref>
* [[1977]] : ''[[Au plaisir de Dieu (feuilleton télévisé)|Au plaisir de Dieu]]'' (feuilleton TV) d'après [[Jean d'Ormesson]] : ''Alain'' ;
* Avec David Kuhn : ''Putain de bouquin'', édition Le Marque-Pages, 2006<ref>Renaud et David Kuhn, ''Putain de bouquin'', édition Le Marque-Pages, 2006 {{ISBN|978-2-915397-12-3}}.</ref>
* [[1977]] : ''[[Madame Ex]]'' ;
* [[1981]] : ''[[Elle voit des nains partout !]]'' de [[Jean-Claude Sussfeld]] : ''[[Tarzan]]'' (apparition de quelques secondes) ;
* [[1993]] : ''[[Germinal (film, 1993)|Germinal]]'' de [[Claude Berri]] : ''[[Étienne Lantier]]'' ;
* [[2002]] : ''[[Wanted (film)|Wanted]]'' (''Crime spree'') de [[Brad Mirman]] : ''Zéro'' ;
* [[2006]] : ''[[Le Deal]]'' de [[Jean-Pierre Mocky]] : ''Le chanteur des rues''.


Renaud a préfacé ou postfacé plusieurs ouvrages, tels que ''Fonds de tiroirs'' de [[Pierre Desproges]] (1990)<ref>[[Pierre Desproges]], ''Fonds de tiroirs'', Le Seuil, préface de Renaud, 1990 {{ISBN|978-2757808085}}.</ref>, ''Georges Brassens, histoire d'une vie'' de Thierry Séchan et [[Marc Robine]] (1991)<ref>{{Ouvrage|auteur1=Marc Robine|auteur2=Thierry Séchan|préface=Renaud|titre=Georges Brassens|sous-titre=histoire d'une vie|éditeur=Fixot|lieu=Paris|année=1991|pages totales=293|isbn=9782876451100|isbn2=2876451107|oclc=319870372|bnf=35487632}}.</ref>, ''Droit dans mes Santiags…'' d'[[Hugues Aufray]] (2005)<ref>''Droit dans mes Santiags…'', [[Hugues Aufray]], Alain Wodrascka, Monique Monnet, préface de Renaud, 2005 {{ISBN|978-2841672844}}.</ref> et ''Cette chanson qui emmerde le [[Front national (parti français)|Front national]]'' de [[Baptiste Vignol]] (2007)<ref>[[Baptiste Vignol]], ''Cette chanson qui emmerde le [[Front national (parti français)|Front national]]'', [[Baptiste Vignol]], préface de Renaud, édition Mascara, 2007 {{ISBN|978-2-35144-047-6}}.</ref>.
===Publicité===
En [[1986]], Renaud a réalisé une publicité pour [[Kanterbraü]]<ref>[http://www.dailymotion.com/alber57/video/1302618 Publicité Kanterbrau], sur ''[[Dailymotion]]'', (vidéo postée le {{date|9|décembre|2006}} par alber57).</ref>, où il apparaît avec [[Jean-Louis Roques]], publicité insipirée des paroles de la chanson ''Germaine''. Il regretta ensuite cette publicité vantant un alcool<ref>« J'évite tout ce qui accélère la vie. Sauf le tabac, là, j'ai du mal. D'où ma grande honte quand j'ai fait ma pub pour Kanterbrau et que le [[Claude Got|professeur Got]] m'a reproché de pousser les jeunes à boire, à se tuer au volant et à tuer des gens. Ça m'a foutu une grande claque, parce que je n y avais pas pensé. Pour me donner bonne conscience, je ne disais que je les faisais juste boire de la Kanterbrau plutôt que de la [[Heineken]]. J'ai été nul ! Tout ça parce que je voulais tâter d'autres métiers, voir si j'étais capable d'écrire un spot de pub. Si jamais je refais une pub, ce sera contre l'alcool. De toute façon, je ne bois plus. », entretien d'Alain Remond, ''Renaud sincérement'','' [[Télérama]]'', n°2023, {{date|19|octobre|1988}}, pp. 30-34 {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/telerama_2023.htm}}.</ref> et donna les {{formatnum:900000}} francs gagnés au [[Muséum national d'histoire naturelle]].


=== Écrivain ===
==== Bande dessinée ====
Renaud a scénarisé, en 1981, une BD éponyme à sa chanson ''Les Aventures de Gérard Lambert''<ref>''Les Aventures de Gérard Lambert'', scénarisée par Renaud et dessinée par Jacques Armand, B diffusion, 1981.</ref>, d’autres de ses chansons ont été à plusieurs reprises illustrées, donnant naissance à [[#Bandes dessinées|plusieurs bandes dessinées dérivées]]. Dans les années 1980 sont également publiées les BD ''La Bande à Renaud'' (avec la participation de [[Frank Margerin]]) et ''Le Retour de la Bande à Renaud''. Cet aspect de l'artiste est peu connu ; il a été mis en avant lors d'expositions célébrant plusieurs de ses illustrations.


==== Correspondance ====
Par deux reprises, Renaud a écrit des chroniques à ''[[Charlie Hebdo]]'' : en 1992-93 et en 1995-96. Il a également écrit quelques chroniques à ''[[l'Idiot international]]'', avant de couper les ponts suite à un éditorial antisémite de [[Jean-Edern Hallier]].
Au début des années 1980, est publié l'échange de lettres entre Renaud et l'éditeur [[Gérard Lebovici]] qui venait de faire paraître aux [[Champ libre|éditions Champ Libre]], maison réputée pour la radicalité des textes qu'elle édite ([[Guy Debord]], [[Mikhaïl Bakounine|Bakounine]], [[Clausewitz]], [[Hegel]]...), un recueil des paroles de ses quatre premiers albums assorti d'une présentation élogieuse<ref>{{Ouvrage|auteur1=Renaud|titre=Sans Zikmu|passage="Renaud est le seul auteur de chanson... à exprimer la révolte de sa génération révoltée... à avoir conquis l'audience de la jeunesse sauvage "({{4e}} de couverture).|lieu=Paris|éditeur=Champ Libre|date=1980|isbn=2-85184-113-0}}</ref>. Estimant qu'il s'est éloigné de cet esprit initial, il le lui fait savoir rudement, la réponse aussi peu cordiale de Renaud actant alors leur rupture définitive<ref>Renaud et [[Gérard Lebovici]], ''Correspondance volume 2'', éditions Champ libre, Paris, 1981, pages 83 à 86 {{ISBN|978-2-85184-131-5}}.</ref>.
Renaud a écrit divers ouvrages. La plupart ont trait à sa vie et à ses textes. Il a également entrepris l'écriture d'un récit de ses années d'alcoolique, intitulé le ''Le Jaune et le noir'', mais ne l'a toujours pas terminé.


==== Autobiographie ====
Il signe également deux contes pour enfants : ''La petite vague qui avait le mal de mer'' ([[1993]]) et ''Le Petit oiseau qui chantait faux'' ([[2005]]).
En 2016, Renaud publie son [[autobiographie]] : ''Comme un enfant perdu''<ref>Renaud, ''Comme un enfant perdu'', autobiographie, [[XO éditions]], Paris, 2016 {{ISBN|978-2-84563-265-3}}.</ref>.


==== Livres de Renaud ====
=== Sculpteur ===
{{...}}
===== Recueils de chansons =====
[[Fichier:P1090716 Paris XIV impasse Florimont plaque Georges-Brassens rwk.JPG|vignette|Plaque commémorative au {{numéro|9}}, impasse Florimont ; le bas-relief a été réalisé par Renaud<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Thierry Séchan]] |titre=Le Roman de Renaud |éditeur=[[Éditions du Rocher]] |lieu=[[Monaco]] |année=2006 |pages totales=214 |isbn=2 268 05715 1 |lire en ligne={{Google Livres |id=xM5FDwAAQBAJ |surligne=22%20septembre%201994}} }}.</ref>.]]
* ''Sans zikmu'', [[Ivrée|Ivrea]], collection [[Champ libre]], [[1980]], {{ISBN|2851841130}}.
La plus connue de ses sculptures est la tête de [[Georges Brassens]] figurant sur la plaque commémorative de la maison qu'il occupa [[impasse Florimont]], dans le {{14e}} arrondissement de Paris.
* ''Mistral Gagnant'', préface de [[San Antonio (homonymie)|San-Antonio]], [[Seuil]], collection Point virgule, [[1986]], {{ISBN|2020091100}}.
* ''Le Temps des noyaux suivi de Mistral Gagnant'', préface de [[Claude Duneton]], [[Seuil]], collection Point virgule, [[1988]], {{ISBN|2020103060}}.
* ''Le Renaud illustré « Mes 40 chansons préférées de moi »'', dessins de Frédéric Rébéna, [[Albin Michel]], [[1999]], {{ISBN|9782226111708}}.
* ''Les Manuscrits de Renaud, chansons lettres dessins et inédits'', édition établie et commentée par Jacques Erwan, édition Textuel, [[2006]], {{ISBN|2845972040}}.
* ''Le Renaud'', images de Zazie Sazonoff, Editions Mango, [[2006]], {{ISBN|2740420609}}.
* ''Chansons complètes'', éditeur Points, 2007, {{ISBN|2757805363}}.


=== Collectionneur ===
===== Recueils de chroniques =====
Renaud est un grand passionné de [[bande dessinée|bandes dessinées]] dont il possède une collection de plus de trois mille pièces (dont plus de deux mille cinq cents ouvrages originaux), notamment de [[André Franquin|Franquin]]<ref>{{Lien web|auteur1=Thierry Coljon|auteur2=Renaud|titre=Renaud boit de l'eau et nous du petit lait Enchanté... Docteur Renaud ou Mister Renard ?, Au calme, dans son bistrot préféré, Renaud nous parle de son Boucan d'enfer|année=2002|mois=mai|jour=22|url=https://www.lesoir.be/art/%252Frenaud-boit-de-l-eau-et-nous-du-petit-lait-enchante-doc_t-20020522-Z0LVKJ.html|éditeur=[[Le Soir]]|consulté le=26 avril 2019}}.</ref>. En {{Date-||avril|2016}}, il vend aux enchères plus de deux cents lots issus de sa collection, parmi lesquels une planche originale de [[Tintin]], vendue un peu plus d'un million d'euros<ref>{{Lien web|auteur=Mathilde Doiezie|titre=Une double planche de Tintin appartenant à Renaud vendue 1,05 million d'euros|url=http://www.lefigaro.fr/culture/encheres/2016/04/30/03016-20160430ARTFIG00077-renaud-sa-double-planche-de-tintin-s-envole-a-105-million-d-euros.php|site=lefigaro.fr|éditeur=''[[Le Figaro]]''|date=30 avril 2016|consulté le=2016-04-30}}.</ref> par [[François Tajan]].
* ''Renaud Bille en tête'', édition Point virgule, [[1994]], {{ISBN|2020222086}}.
* ''Envoyé spécial chez moi'', édition [[Ramsay]], [[1996]], {{ISBN|2841142345}}.
* ''Envoyé spécial chez moi'' poches, édition [[Pocket]], [[1999]], réedition 2002, {{ISBN|9782266078214}}.


== Œuvres dérivées ==
===== Contes pour enfants =====
Outre [[#Hommages et reprises|les nombreuses reprises de ses chansons]], plusieurs œuvres ont été [[Œuvre dérivée|dérivées]] de l’univers de Renaud et notamment de ses chansons : un [[jeu vidéo]] et plusieurs [[Bande dessinée|bandes dessinées]].
* ''La petite vague qui avait le mal de mer'', dessins de Grill, Le Seuil, [[1993]]. Réedition [[Naïve Records|Naïve]], 2006, {{ISBN|235021088X}}.
* ''Le Petit oiseau qui chantait faux'', dessins de Serge Bloch, animé par [[Gérard Lo Monaco]], sur une musique d'Eduardo Makaroff et Paul Lazard, édition [[Naïve Records|Naïve]], [[2005]], {{ISBN|2350210243}}.


===== Collaboration =====
=== Jeu vidéo ===
* ''Renaud'', Jacques Erwan, Renaud, [[Robert Laffont]], 1982, {{ISBN|222100843X}}.
* ''Renaud'', Claude Gassian (photos), Renaud (légendes), [[Seuil]], collection Point virgule, [[1988]].
* ''Mai 68'', [[Claude Dityvon]] (photos), Renaud (légendes), édition [[Carrère]], [[1988]].
* ''Renaud'', Régis Lefèvre et Renaud, [[Favre]], [[1988]], {{ISBN|2828901955}}
* ''Johnny Clegg, la passion zoulou'', Philippe Conrath, édition Seghers, postface de Renaud, 1988.
* ''Fonds de tiroirs'', [[Pierre Desproges]], édition du Seuil, préface de Renaud, 1990
* ''Georges Brassens, histoire d'une vie'', Renaud, Thierry Séchan et [[Marc Robine]], Fixot, [[1991]], {{ISBN|2232100804}}
* ''Putain de bouquin'', avec David Kuhn, édition Le Marque-Pages, 2006, {{ISBN|2915397120}}.
* ''Cette chanson qui emmerde le [[Front national]]'', [[Baptiste Vignol]], préface de Renaud, édition Mascara, 2007, {{ISBN|2351440471}}
* ''Xan de l'Ours, la légende de l'homme sauvage'', [[Marc Large]], préface de Renaud, édition Cairn, 2008, {{ISBN|2350681165}}


*[[1987 en jeu vidéo|1987]] : ''[[Marche à l'ombre (jeu vidéo)|Renaud : Marche à l'ombre]]'' par [[Infogrames Entertainment|Infogrames]] sorti sur [[Amstrad CPC]], [[Atari ST]], [[Commodore 64]], [[Thomson TO8]] et [[ZX Spectrum]].
== Produits dérivés ==

=== Livres sur Renaud ===
De nombreux ouvrage sur Renaud sont disponibles<ref>[http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/bibliotheque/index_livres_sur.htm Section Bibliographie], ''[http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/bibliotheque/index_livres_sur.htm Le HLM des fans de Renaud''], (page consultée le {{date|4|février|2008}}).</ref>.
* Pierre Tesquet, ''Portrait de Renaud'', [[1982]] ;
* Régis Lefèvre, ''Renaud, Dès que le vent soufflera'', Robert Favre, [[1985]] ;
* Catherine Paris, ''Hyperstar Renaud : de la zone au [[Le Zénith (Paris)|Zénith]]'', Édition Tout sur, [[1986]] ;
* [[Thierry Séchan]], ''Le Roman de Renaud'', [[Seghers]], [[1988]], {{ISBN|2232100804}} ;
* Sébastien Inion, ''Sur le chemin de Renaud'', [[1995]] ;
* Thierry Séchan, ''Renaud le livre'', [[1999]] ;
* Thierry Séchan, ''Renaud'', Seghers, [[2002]], {{ISBN|2232122190}} ;
* Laurent Berthet, ''Renaud le Spartacus de la chanson française'', Éditeur Christian Bertot, [[2002]] {{ISBN|2868081800}} ;
* [[Titouan Lamazou]], ''Renaud, vu par Titouan Lamazou'', [[Gallimard]], [[2002]], {{ISBN|2742411461}} ;
* Thierry Séchan, ''Renaud, sa vie et ses chansons'', Seghers, [[2002]] ;
* [[Méziane Hammadi]], ''Renaud, de A à Z'', Groupe Express Éditions, Les Guides MusicBook, [[2003]], {{ISBN|284343176X}} ;
* Régis Lefèvre, ''Renaud, deux vie retour gagnant'', [[Favre]], [[2003]], {{ISBN|282890718X}} ;
* Nicolas Traparic, ''Renaud au pays des Gavroches'', Ste Ecrivains Associes, [[2003]], {{ISBN|2748011848}} ;
* Thierry Séchan, ''Renaud bouquin d'enfer'', [[2003]], Editions du Rocher, {{ISBN|2268038718}} [[Image:Nuvola apps ksig horizonta.png|30px]] ;
* Jean-Louis Crimon, ''Renaud'', [[J'ai lu]], [[Librio]] musique, [[2004]], {{ISBN|229033748X}} ;
* Fabien Lecœuvre, ''Renaud'', Vade Retro, [[2004]], {{ISBN|284763018X}} ;
* [[Méziane Hammadi]], ''Renard doux, Renaud féroce'', Groupe Express Éditions, [[2005]], {{ISBN|2843433037}} ;
* Delphine Gaston, ''L'Intégrale Renaud : Tout Renaud de A à Z'', City Éditions, [[2006]], {{ISBN|2915320802}} - <small>à noter que Renaud a souligné de nombreuses erreurs sur ce livre qui est sorti à son insu.<ref name="renaudforum">[http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/bar-tabac/forum/phpBB2/viewtopic.php?t=10402 Liste exhaustive des contributions de Renaud] sur le forum du HLM des fans de Renaud.</ref></small> ;
* [[Sam Bernett]], ''Renaud : J'ai pas dit mon dernier mot'', [[Albin Michel]], [[2006]], {{ISBN|2226152156}} ;
* Méziane Hammadi, ''Parlez-vous le Renaud'', [[Éditions Le Bord de l'eau]], [[2006]], {{ISBN|2915651523}} ;
* Thierry Séchan, préface de David Séchan, ''Le Roman de Renaud'', [[2006]], {{ISBN|978-2268057156}} ;
* Thierry Séchan et Jean-Louis Crimon, ''Renaud raconté par sa tribu'', L'Archipel, {{ISBN|2841878015}} ;
* Régis Chevandier, ''Renaud : foulard rouge, blouson de cuir, etc.'', préface de [[Pascal Ory]], Paris, [[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]], [[2007]], {{ISBN|9782296024816}} [[Image:Nuvola apps ksig horizonta.png|30px]] ;
* Olivier Bovenisty, préface de Renaud, ''Renaud, l'argus énervant'', Éditions Didier Carpentier, [[2007]], {{ISBN|2841674894}} ;
* Différentes thèses et travaux universitaires sur Renaud existent également<ref>[http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/bibliotheque/etudiant Liste assez complète des travaux universitaires consacrés à Renaud], ''[http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/bibliotheque/index_livres_sur.htm Le HLM des fans de Renaud''], (page consultée le {{date|4|février|2008}}).</ref>.


=== Bandes dessinées ===
=== Bandes dessinées ===
{{Ancre|Bandes dessinées}}
[[Patrice Killoffer|Killofer]] a réalisé le livret du disque ''Rouge Sang'' en en faisant une mini BD pour l'édition double album.


Différentes BD traitent de l’univers de Renaud. La bande dessinée ''La Bande à Renaud'' de 1986 a été rééditée et complétée en 2002 puis en 2016<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Renaud : après le livre, la BD !|url=https://www.nostalgie.fr/artistes/renaud/actualites/renaud-apres-le-livre-la-bd-340750|site=[[Nostalgie.fr]]|date=13/09/2016|consulté le=2019-04-25}}.</ref>.
Renaud est un grand passionné de [[bande dessinée|bandes dessinées]], notamment de [[André Franquin|Franquin]] dont il possède une collection de plus de trois mille pièces dont plus de deux mille cinq cents ouvrages originaux<ref>Entretien de [[Thierry Coljon]], ''Renaud nous parle de son "Boucan d'enfer"'', ''Le Soir'', {{date|22|mai|2002}} {{lire en ligne|lien=http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/articles/lesoir_22-05-02.htm}}.</ref>. Il a scénarisé une BD sur les aventures de Gérard Lambert en 1981, ses chansons ont été à plusieurs reprises illustrées. [[Patrice Killoffer|Killofer]] a réalisé le livret de ''Rouge Sang'' en en faisant une mini BD. Différentes BD traitent de son univers.
* 1983 : ''Les Aventures de Gérard Lambert : les choses au poing'', texte et dessin [[Jacques Armand]], B diffusion (rééditée en 1993).
* 1986 : ''La Bande à Renaud'', collectif <small>([[Frank Margerin|Margerin]], [[Dodo (auteur)|Dodo]] et [[Ben Radis]], [[Bernard Hislaire|Yslaire]], [[Laurence Harlé]] et [[Michel Blanc-Dumont|Michel]] et [[Claudine Blanc-Dumont]], [[François Boucq|Boucq]], [[André Juillard]], [[Ted Benoit]], [[Thierry Cailleteau]], [[Paul Vatine|Vatine]], [[Laurent Vicomte]], [[François Walthéry|Walthery]], [[Arno (auteur)|Arno]], Walter Minus, [[Dany (dessinateur)|Dany]], [[Geof Darrow]] et [[Yves Chaland|Chaland]])</small>, [[Delcourt (maison d'édition)|Delcourt]] {{ISBN|978-2-906187-01-6}} (édition poche 1988).
* 1988 : ''Le Retour de la bande à Renaud'', collectif <small>([[Albert Uderzo|Uderzo]], [[Max Cabanes|Cabanes]], [[André Geerts|Geerts]], [[Régis Loisel|Loisel]] et [[Djian (bande dessinée)|Miltidjan]], [[Ptiluc]], [[Michel Plessix]] et [[Dieter]], [[Tronchet (auteur)|Tronchet]], [[Philippe Tome|Tome]] & [[Janry]], [[Arno (auteur)|Arno]] et [[José-Louis Bocquet]], [[Jean-Claude Denis]], [[Dominique David (auteur)|Dominique David]] et [[Philippe Berthet]], [[Lidwine]], [[Jano (auteur)|Jano]], [[Jean-Louis Tripp|Tripp]], [[François Boucq|Boucq]], [[Ben Radis]], [[Tanino Liberatore|Liberatore]] et [[Bob de Moor]])</small>, [[Delcourt (maison d'édition)|Delcourt]] {{ISBN|978-2-906187-15-3}}.
* 2002 : ''Renaud BD d'enfer'', collectif <small>([[André Juillard]], [[François Boucq|Boucq]], [[Albert Uderzo|Uderzo]], [[Frank Margerin|Margerin]], [[Dodo (auteur)|Dodo]] et [[Ben Radis]], [[Bernard Hislaire|Yslaire]], [[Laurence Harlé]] et [[Michel Blanc-Dumont|Michel]] et [[Claudine Blanc-Dumont]], [[Ted Benoit]], [[Thierry Cailleteau]], [[Paul Vatine|Vatine]], [[Laurent Vicomte]], [[Max Cabanes|Cabanes]], [[André Geerts|Geerts]], [[Régis Loisel|Loisel]] et [[Djian (bande dessinée)|Miltidjan]], [[Ptiluc]], [[Michel Plessix]] et [[Dieter]], [[Tronchet (auteur)|Tronchet]], [[Philippe Tome|Tome]] & [[Janry]], [[Arno (auteur)|Arno]] et [[José-Louis Bocquet]], [[Jean-Claude Denis]], [[Dominique David (auteur)|Dominique David]] et [[Philippe Berthet]], [[Simon Léturgie]], [[Pascal Rabaté|Rabaté]] et [[David Chauvel|Chauvel]] & [[Jérôme Lereculey|Lereculey]])</small>, [[Delcourt (maison d'édition)|Delcourt]] {{ISBN|978-2-84055-994-8}}{{note|group="n"|Seules trois chansons illustrées sont inédites par rapport aux BD précédentes : celles de [[Simon Léturgie]], [[Pascal Rabaté|Rabaté]] et [[David Chauvel|Chauvel]] & [[Jérôme Lereculey|Lereculey]].}}.
* 2009 : ''SOS SPA Tome 2 - Tauromachie, l'enfer du décor'', Hubert Chardot et A. Geoffroy (apparition).
* 2016 : ''La Bande à Renaud'', collectif <small>([[André Juillard]], [[François Boucq|Boucq]], [[Albert Uderzo|Uderzo]], [[Frank Margerin|Margerin]], [[Dodo (auteur)|Dodo]] et [[Ben Radis]], [[Bernard Hislaire|Yslaire]], [[Laurence Harlé]] et [[Michel Blanc-Dumont|Michel]] et [[Claudine Blanc-Dumont]], [[Ted Benoit]], [[Thierry Cailleteau]], [[Paul Vatine|Vatine]], [[Laurent Vicomte]], [[Max Cabanes|Cabanes]], [[André Geerts|Geerts]], [[Régis Loisel|Loisel]] et [[Djian (bande dessinée)|Miltidjan]], [[Ptiluc]], [[Michel Plessix]] et [[Dieter]], [[Tronchet (auteur)|Tronchet]], [[Philippe Tome|Tome]] & [[Janry]], [[Arno (auteur)|Arno]] et [[José-Louis Bocquet]], [[Jean-Claude Denis]], [[Dominique David (auteur)|Dominique David]] et [[Philippe Berthet]], [[Simon Léturgie]], [[Richard Guérineau|Guérineau]], [[Terreur Graphique]], [[Édith Grattery|Édith]], [[Pascal Rabaté|Rabaté]] et [[David Chauvel|Chauvel]] & [[Jérôme Lereculey|Lereculey]])</small>, [[Delcourt (maison d'édition)|Delcourt]] {{ISBN|978-2756082233}}{{note|group="n"|Seules trois chansons illustrées sont inédites par rapport à ''Renaud BD d'enfer de 2002'' : celles de [[Richard Guérineau|Guérineau]], [[Terreur Graphique]] et d'[[Édith Grattery|Édith]].
}}.
*2024 : '' Renaud, des mots et des images '', en faveur de l'[[Unicef]], collectif <small>([[Jef Aérosol]], [[Jean-Michel Alberola]], [[Najah Albukai]], Alione, [[Mustapha Boutadjine]], [[C215 (artiste)|C215]], [[Robert Combas]], [[Jo Di Bona]], [[Hervé Di Rosa]], Anna Foka, [[Philippe Garel]], [[Speedy Graphito]], Bilal Hamdad, Rouge Hartley, Sêma Lao, Nelly Maurel, [[Françoise Pétrovitch]], [[Ernest Pignon-Ernest]], Cristina Ruiz Guiñazù, [[Catherine Viollet]])</small>, Alternatives, {{ISBN|2073072542}}<ref name="Unicef"/>


== Exposition ==
* [[1981]] : ''Les aventures de Gérard Lambert'', scénarisée par Renaud et dessinée par Jacques Armand, B diffusion
* ''Renaud, « Putain d'expo ! »'', [[Philharmonie de Paris]], octobre 2020-novembre 2021<ref>{{Lien web|url=https://philharmoniedeparis.fr/fr/activite/exposition/22596-renaud-putain-dexpo |titre=RENAUD, « PUTAIN D’EXPO ! » |date= |consulté le=9 novembre 2021|site=[[Philharmonie de Paris|philharmoniedeparis.fr]]}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://www.francemusique.fr/emissions/l-actu-du-jour/l-actu-du-jour-du-vendredi-20-aout-2021-97566 |titre=Renaud : une "Putain d'expo" prolongée à la Philharmonie de Paris |date= 20 août 2021 |consulté le=9 novembre 2021|site=[[France Musique|francemusique.fr]]}}.</ref>.
* [[1983]] : ''Les aventures de Gérard Lambert : les choses au poing'', texte et dessin Jacques Armand, B diffusion (réeditée en 1993)
* [[1986]] : ''La Bande à Renaud'', Collectif <small>([[Frank Margerin|Margerin]], [[Dodo (auteur)|Dodo]] et [[Ben Radis]], [[Yslaire]], [[Laurence Harlé]] et [[Michel Blanc-Dumont|Michel]] et [[Claudine Blanc-Dumont]], [[François Boucq|Boucq]], [[André Juillard]], [[Ted Benoit]], [[Thierry Cailleteau]], [[Paul Vatine|Vatine]], [[Laurent Vicomte]], [[François Walthéry|Walthery]], [[Arno (auteur)|Arno]], [[Walter Minus]], [[Dany (dessinateur)|Dany]], [[Geof Darrow]] et [[Yves Chaland|Chaland]])</small>, [[Delcourt]], [[1986]], {{ISBN|2906187011}} (édition poche 1988).
* [[1988]] : ''Le retour de la bande à Renaud'', Collectif <small>([[Albert Uderzo|Uderzo]], [[Max Cabanes|Cabanes]], [[André Geerts|Geerts]], [[Régis Loisel|Loisel]] et [[Jean-Blaise Djian|Miltidjan]], [[Ptiluc]], [[Michel Plessix]] et [[Dieter]], [[Tronchet]], [[Tome]] & [[Janry]], [[Arno (auteur)|Arno]] et [[José-Louis Bocquet]], [[Jean-Claude Denis]], [[Dominique David]] et [[Philippe Berthet]], [[Lidwine]], [[Jano]], [[Jean-Louis Tripp|Tripp]], [[François Boucq|Boucq]], [[Ben Radis]], [[Tanino Liberatore|Liberatore]] et [[Bob de Moor]])</small>, [[Delcourt]], {{ISBN|2906187151}}.
* [[2002]] : ''Renaud BD d'enfer'', Collectif <small>([[André Juillard]], [[François Boucq|Boucq]], [[Albert Uderzo|Uderzo]], [[Frank Margerin|Margerin]], [[Dodo (auteur)|Dodo]] et [[Ben Radis]], [[Yslaire]], [[Laurence Harlé]] et [[Michel Blanc-Dumont|Michel]] et [[Claudine Blanc-Dumont]], [[Ted Benoit]], [[Thierry Cailleteau]], [[Paul Vatine|Vatine]], [[Laurent Vicomte]], [[Max Cabanes|Cabanes]], [[André Geerts|Geerts]], [[Régis Loisel|Loisel]] et [[Jean-Blaise Djian|Miltidjan]], [[Ptiluc]], [[Michel Plessix]] et [[Dieter]], [[Tronchet]], [[Tome]] & [[Janry]], [[Arno (auteur)|Arno]] et [[José-Louis Bocquet]], [[Jean-Claude Denis]], [[Dominique David]] et [[Philippe Berthet]], [[Simon Léturgie]], [[Pascal Rabaté|Rabaté]] et [[David Chauvel|Chauvel]] & [[Jérôme Lereculey|Lereculey]])</small>, [[Delcourt]], {{ISBN|2840559943}}<ref>Seuls trois chansons illustrées sont inédites par rapport aux BD précédentes : celles de [[Simon Léturgie]], [[Pascal Rabaté|Rabaté]] et [[David Chauvel|Chauvel]] & [[Jérôme Lereculey|Lereculey]]</ref>.


=== Jeu vidéo ===
== Distinctions ==
=== Décorations ===
* [[1987 en jeu vidéo|1987]] : ''[[Renaud - Marche à l'ombre]]'' par [[Infogrames]] sorti sur [[Amstrad CPC]], [[Atari ST]], [[Commodore 64]], [[Thomson TO8]] et [[ZX Spectrum]].
* [[2007]] : {{Déco OOCB}}<ref>[http://www.federation-wallonie-bruxelles.be/index.php?id=1947 Récompenses] attribuées par le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles</ref>
* [[2013]] : {{Déco CdrOAL}}<ref>[http://www.culture.gouv.fr/Nous-connaitre/Organisation/Services-rattaches-a-la-ministre/Conseil-de-l-Ordre-des-Arts-et-des-Lettres/Arretes-de-Nominations-dans-l-ordre-des-Arts-et-des-Lettres/Nomination-dans-l-ordre-des-Arts-et-des-Lettres-janvier-2013 Nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres, janvier 2013]</ref> ; (officier en 2003)
* [[2015]] : [[Fichier:Ordre de la Pléiade (Francophonie).gif|50px]] Chevalier de l'[[ordre de la pléiade]]<ref>[https://www.sudouest.fr/2015/09/07/le-chanteur-renaud-fait-chevalier-de-l-ordre-de-la-pleiade-par-le-depute-landais-jean-pierre-dufau-2116801-3350.php Sud Ouest, 7 septembre 2015]</ref>
*[[2024]] : Médaille de la ville de Bourges <ref>[https://www.leberry.fr/bourges-18000/loisirs/vous-avez-donne-un-souffle-incroyable-au-printemps-de-bourges-renaud-a-recu-la-medaille-de-la-ville_14491689/ Le Berry Républicain, 24 avril 2024]</ref>


=== Documentaire ===
=== Récompenses ===
* [[1978]] : Premier prix du Festival de [[Spa (ville)|Spa]] pour ''Chanson pour Pierrot''
En [[2002]], Renaud a fait l'objet d'un documentaire de deux heures intitulé ''Renaud, le Rouge et le Noir'', écrit par [[Didier Varrod]] et réalisé par [[Éric Guéret]]. Diffusé sur [[France 3]] le {{date|16|décembre|2002}}, le documentaire a réuni 5,35 millions de téléspectateurs.
* [[1984]] : [[Prix Raoul-Breton]] de la [[Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique|SACEM]]
* [[1988]] : Grand prix du disque de la Ville de [[Paris]], Grand Prix National du Disque du [[Ministère de la Culture (France)|Ministère de la Culture]] et prix de la [[Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique|SACEM]] pour l'album ''[[Putain de camion (album)|Putain de camion]]''
* [[1991]] : Grand prix de l'[[Académie Charles-Cros]] pour l'album ''[[Marchand de cailloux]]''
* [[2004]] : [[Grande médaille de la chanson française]] décernée par l'[[Académie française]]
* [[2004]] : [[Médaille de la Ville de Paris]], échelon vermeil
* [[2005]] : {{73e}} lors de l'émission ''[[le Plus Grand Français de tous les temps]]''
* [[2006]] : Trophée [[La Poste (entreprise française)|La Poste]] de l’auteur favori des Français, Trophée des ''Nuits de la presse'' pour l’ensemble de son œuvre, Entrée dans le ''[[Le Petit Larousse|Petit Larousse]]''
* [[2016]] : Album [[RTL]] de l'année 2016
* [[2018]] : Grand prix de la [[Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique|SACEM]]<ref>{{Lien web|titre=Grand prix de la Sacem 2018 : Renaud fatigué sur scène, mais {{Citation|toujours debout}}|jour=11|mois=décembre|année=2018|url=http://www.lefigaro.fr/musique/2018/12/11/03006-20181211ARTFIG00081-grand-prix-de-la-sacem-2018-renaud-fatigue-sur-scene-mais-toujours-debout.php|site=[[Le Figaro]]|consulté le=12 décembre 2018}}.</ref>


;[[Victoires de la musique]]
== Voir aussi ==
* [[9e cérémonie des Victoires de la musique|1994]] : [[Victoire de l'album de musiques traditionnelles ou de musiques du monde|Victoire de l'album de musiques traditionnelles]] pour ''[[Renaud cante el' Nord]]''
* [[16e cérémonie des Victoires de la musique|2001]] : Victoire pour l'ensemble de sa carrière
* [[18e cérémonie des Victoires de la musique|2003]] : [[Victoire de l'artiste interprète masculin]], [[Victoire de l'album de chansons, variétés|Victoire de l'album de chanson/variétés]] (''[[Boucan d'enfer]]'') et [[Victoire de la chanson originale]] pour ''[[Manhattan-Kaboul]]'' en [[duo]] avec [[Axelle Red]]
* [[32e cérémonie des Victoires de la musique|2017]] : [[Victoire de l'artiste interprète masculin|Artiste interprète masculin de l'année]]
;[[NRJ Music Awards]]
* [[NRJ Music Awards 2003|2003]] : Meilleure chanson francophone et Meilleur duo francophone pour ''[[Manhattan-Kaboul]]'' (avec [[Axelle Red]])
* [[NRJ Music Awards 2022|2022]] : Award d’honneur


=== Ressources bibliographiques ===
=== Hommages et reprises ===
* [[1993 en musique|1993]] : ''Rock à Renaud'', chanson de [[Claude Nougaro]] sur son album ''[[Chansongs]]''
* [[Thierry Séchan]], ''Renaud bouquin d'enfer'', [[2003]], Éditions du Rocher, {{ISBN|2268038718}} ;
* [[1998 en musique|1998]] : ''Mistral gagnant'', reprise par [[Vanessa Paradis]] et Maxime Le Forestier lors de la soirée des [[Les Enfoirés|Enfoirés]]. Cette reprise fut très largement plébiscitée par les radios et le public. Fait unique dans l'histoire des Enfoirés : il s'agit du seul duo à avoir été commercialisé en CD single (hors collégiales)
* Régis Chevandier, ''Renaud - Foulard rouge, blouson de cuir, etc. - Construction d'un personnage - 1975-1996'', L'Harmattan, 2007, {{ISBN|2296024815}} ;
* 1998 : [[Doc Gynéco]], sur son album concept ''[[Liaisons dangereuses (album)|Liaisons dangereuses]]'', revisite le thème d'''[[Hexagone (chanson)|Hexagone]]'' avec ''Hexagonal''. Renaud participe au projet en reprenant des morceaux de la version originale.
* [http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/ Le HLM des fans de Renaud], notamment les parties [http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/journaux/index.php revue de presse] et [http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/bibliotheque/etudiant/ travaux universitaires] ;
* [[1999 en musique|1999]] : ''Je m'en fous'', reprise en [[arabe]] algérien d'''Hexagone'' par [[Baaziz]] sur l'album ''Dorénavant''. Cette chanson fut diffusée en ouverture de certains des concerts de la tournée ''Une guitare, un piano et Renaud'' et de la ''Tournée d'enfer'' de Renaud
* [http://www.originals.fr.fm/ L'Intégrale de Renaud], [[2000]].
* [[2000 en musique|2000]] : ''Laisse tomber, gros'', reprise de ''[[Laisse béton (chanson)|Laisse béton]]'' en patois [[lorrain]] par le groupe [[Les Amis d'ta femme]]. [[Ceci-Cela|Mino music]] demande que la chanson soit enlevée des éditions suivantes
* [[2001 en musique|2001]] : ''[[Hexagone 2001… rien n'a changé]]'', album hommage par la scène rap
* [[2001 en bande dessinée|2001]] : [[Philippe Geluck]] lui dédie sa bande dessinée ''L'affaire [[Le Chat (bande dessinée)|Le Chat]]''
* [[2004 en musique|2004]] : Cazoul reprend ''[[Manhattan-Kaboul]]'' sur ''Les Plus Beaux Hits par Armand Cazeneuve dit « Cazoul »''
* [[2004 en musique|2004]] : Le groupe [[Têtes raides]] reprend ''Hexagone'' sur son album live ''28.05.04''
* [[2004 en musique|2004]] : Le groupe Arkol reprend ''Trivial Poursuite'' sur l'album ''Vue Imprenable''
* [[2005 en musique|2005]] : ''[[Fredo chante Renaud]]'', album hommage de [[Fred Burguière]] (chanteur du groupe [[Les Ogres de Barback]])
* [[2005 en musique|2005]] : ''Machinchose et ses amis : pas connus'', album de reprises de et/ou par Machinchose, dont ''Crève salope'', chanson inédite de Renaud
* [[2006 en musique|2006]] : Inauguration à [[Mirabel-aux-Baronnies]] de l'école Renaud Séchan, pour laquelle il fit un don de {{unité|150000|euros}}
* [[2006 en musique|2006]] : Trois de ses chansons ont été fidèlement traduites et chantées en italien par [[Alessio Lega]], sur l'album ''Sotto il Pavé la Spiaggia'' : ''C'est quand qu'on va où ?'', ''La médaille'' et ''Les Charognards'', qui est titré ''Tolleranza zero'' (zéro tolérance)
* [[2006 en musique|2006]] : Le morceau ''Pitbull'' du rappeur [[Booba]] contient un sample de [[Mistral gagnant (chanson)|''Mistral gagnant'']]
* [[2006 en musique|2006]] : ''Lâche l'affaire'' est reprise en version moderne de ''Laisse béton'', par [[R.wan]], le chanteur du groupe [[Java (groupe)|Java]], sur son album ''Radio Cortex''
* [[2006 en musique|2006]] : ''Une Chanson pour Renaud'', de [[Olivier Daguerre]] sur l'album ''Ô désirs''
* [[2007 en musique|2007]] : ''Ben alors quoi ?'', chanson de [[Marie Cherrier]] sur l'album ''Alors quoi ?'', qui cite de nombreux éléments du répertoire de Renaud et s'en prend à sa nouvelle femme
* [[2007 en musique|2007]] : ''Du côté des Mohicans (À Renaud)'', par [[Hugues Aufray]], sur son album ''Hugh !''
* [[2007 en musique|2007]] : ''Gros dégueulasse'', chanson des [[Les Wriggles|Wriggles]] sur l'album ''Tant pis ! Tant mieux !'', est écrite dans un style qui fait référence à Renaud
* [[2007 en musique|2007]] : ''La chanson à Renaud'', chanson d'[[Alexandre Belliard]] sur l'album ''Demain… la peur''
* [[2007 en musique|2007]] : ''Cent ans'' est reprise par [[Vincent Delerm]], [[Bénabar]] et Renaud dans l'album ''Vincent Delerm à la Cigale''
* [[2008 en musique|2008]] : ''Morts les enfants'', reprise en version reggae par [[R.wan]], le chanteur du groupe [[Java (groupe)|Java]], sur l'album collectif ''Il est Cinq Heures 02 Kingston s'éveille…'' (divers artistes)
* [[2008 en musique|2008]] : ''Marche à l'ombre'' est reprise par l'Opium Du Peuple
* [[2008 en musique|2008]] : ''Oublie ça'' de [[Keith Kouna]], adaptation québécoise de ''Laisse-béton''
* [[2009 en musique|2009]] : Le morceau ''Portrait chinois'' du rappeur [[Médine (rappeur)|Médine]] lui rend hommage : « Si j'étais rappeur mon frère, je serais Renaud »
* [[2010 en musique|2010]] : ''Patriote'', chanson de [[Raphael (chanteur français)|Raphael]] sur l'album ''[[Pacific 231 (album)|Pacific 231]]'', évoque Renaud : « Mon pote Renaud tu nous manques tant, putain, réveille-toi car la France c'est devenu salement déprimant depuis que tu es parti en vacances »
* [[2010 en musique|2010]] : ''Trublion rappe Renaud'', album de 6 titres de reprises, par Trublion<ref>[http://www.trublion-hiphop.net/trublion%20rappe%20renaud.html Disponible sur le site Internet de Trublion]</ref>
* [[2010 en musique|2010]] : ''Manu'', reprise en version punk par le groupe de [[Pop punk]] [[Zephyr 21]], sur son ''Album de reprises vol.1''
* [[2010 en musique|2010]] : Dans cherche l'amour, paru dans l'album étoile du sol, [[Dooz Kawa|Dooz kawa]] emprunte quelques structures syntaxiques à la chanson Manu.
* [[2012 en musique|2012]] : ''Hexagone'' est revisitée par [[Zebda]] et [[Karimouche]] à l'occasion d'une émission de ''[[Taratata]]''
* [[2014 en musique|2014]] : ''[[La Bande à Renaud]]'' Volume 1 (9 juin), volume 2 (27 octobre) : albums de reprises par différents artistes en hommage à Renaud.
* [[2014 en musique|2014]] : ''Triviale poursuite'' est réinterprétée par [[Tryo]] dans leur album de reprises ''[[Né quelque part (album de Tryo)|Né quelque part]]''
* 2015 : les chanteurs Frédéric Bobin et François Gaillard accompagnés du comédien Laurent Boissery créent "Envoyés Specials chez Renaud", une vingtaine de chansons reprises à la guitare et à l'accordéon, et une demi douzaine de textes publiés dans Charlie Hebdo entre 1994 et 1996. Comédien en alternance Pierre-Louis Lanier. Production Samedi 14 Productions - Lyon.
* [[2016 en musique|2016]] : Le morceau ''Pourquoi ?'' du groupe [[Les Fatals Picards]] lui rend hommage : « Au Panthéon de la chanson française, t'es comme Bernard Lavilliers mais en beaucoup plus balaise »
* [[2017 en musique|2017]] : ''Ma Gueule'' de [[Damien Saez|Saez]] dans l'album [[Lulu (album de Damien Saez)|Le Manifeste - Lulu]] rappelle l'écriture de Renaud et de sa musique (chanson ''En Cloque'')


=== Notes et références de l'article ===
== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références | colonnes=2}}
{{Références nombreuses|colonnes=3|groupe=n}}


=== Articles connexes ===
=== Références ===
{{Références nombreuses|colonnes=3}}
* [[Auteur-compositeur-interprète]]

* [[Chanson|Chanson française]]
== Annexes ==
* [[Écologisme]]
=== Bibliographie ===
* [[Georges Brassens]]
De nombreux ouvrages, thèses et travaux universitaires, sont consacrés à Renaud :
* [[Liste des chansons de Renaud]]
{{div col||31em}}
* [[Militant]]isme
* Pierre Tesquet, ''Portrait de Renaud'', 1982 ;
* [[Pacifisme]]
* Régis Lefèvre, ''Renaud, Dès que le vent soufflera'', Robert Favre, 1985 ;
* Catherine Paris, ''Hyperstar Renaud : de la zone au [[Le Zénith Paris - La Villette|Zénith]]'', Édition Tout sur, 1986 ;
* [[Thierry Séchan]], ''Le Roman de Renaud'', [[Éditions Seghers]], 1988 {{ISBN|978-2-232-10080-2}} ;
* Sébastien Inion, ''Sur le chemin de Renaud'', 1995 {{ISBN|979-8-718-37559-6}} ;
* Thierry Séchan, ''Renaud le livre'', 1999 ;
* Thierry Séchan, ''Renaud'', [[Éditions Seghers]], 2002 {{ISBN|978-2-232-12219-4}} ;
* Laurent Berthet, ''Renaud le Spartacus de la chanson française'', Éditeur Christian Bertot, [[2002]] {{ISBN|978-2-86808-180-3}} ;
* [[Titouan Lamazou]], ''Renaud, vu par Titouan Lamazou'', [[Éditions Gallimard]], 2002 {{ISBN|978-2-7424-1146-7}} ;
* Thierry Séchan, ''Renaud, sa vie et ses chansons'', [[Éditions Seghers]], [[2002]] ;
* Méziane Hammadi, ''Renaud, de A à Z'', Groupe Express Éditions, Les Guides MusicBook, 2003 {{ISBN|978-2-84343-176-0}} ;
* Régis Lefèvre, ''Renaud, deux vie''s'' retour gagnant'', [[Éditions Favre]], 2003 {{ISBN|978-2-8289-0718-1}} ;
* Nicolas Traparic, ''Renaud au pays des Gavroches'', Ste Écrivains Associes, 2003 {{ISBN|978-2-7480-1184-5}} ;
* {{Ouvrage|auteur=[[Thierry Séchan]]|titre=Renaud bouquin d'enfer|éditeur=Éditions du Rocher|date=2003|isbn=978-2-268-03871-1}} {{Plume}} ;
* [[Jean-Louis Crimon]], ''Renaud'', [[J'ai lu]], [[Librio]] musique, 2004 {{ISBN|978-2-290-33748-6}} ;
* Fabien Lecœuvre, ''Renaud'', Vade Retro, 2004 {{ISBN|978-2-84763-018-3}} ;
* Méziane Hammadi, ''Renard doux, Renaud féroce'', Groupe Express Éditions, 2005 {{ISBN|978-2-84343-303-0}} ;
* Delphine Gaston, ''L'Intégrale Renaud : Tout Renaud de A à Z'', City Éditions, 2006 {{ISBN|978-2-915320-80-0}} (Renaud a souligné de nombreuses erreurs sur ce livre qui est sorti à son insu) ;
* [[Sam Bernett]], ''Renaud : J'ai pas dit mon dernier mot'', [[Éditions Albin Michel|Albin Michel]], 2006{{ISBN|978-2-226-15215-2}} ;
* Méziane Hammadi, ''Parlez-vous le Renaud'', [[Le Bord de l'eau]], 2006 {{ISBN|978-2-915651-52-2}} ;
* Thierry Séchan, préface de David Séchan, ''Le Roman de Renaud'', 2006 {{ISBN|978-2-268-05715-6}} ;
* Thierry Séchan et Jean-Louis Crimon, ''Renaud raconté par sa tribu'', L'Archipel {{ISBN|978-2-84187-801-7}} ;
* Baptiste Vignol, ''Tatatssin, parole de Renaud'', Tournon, 2006 ;
* {{Ouvrage|langue=fr|titre=Renaud : foulard rouge, blouson de cuir, etc. : construction d'un personnage social : 1975-1996|prénom1=Régis|nom1=Chevandier|préface=[[Pascal Ory]]|lieu=Paris Budapest Kinshasa etc|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|année=2007|isbn=978-2-296-02481-6|url=https://books.google.com/books?id=zJ6UqGrF3rMC}}{{Plume}} ;
* Olivier Bovenisty, préface de Renaud, ''Renaud, l'argus énervant'', Éditions Didier Carpentier, 2007 {{ISBN|978-2-84167-489-3}} ;
* [[Marc Large]] et Nicolas Traparic, préfaces de [[Muriel Huster]] et [[Christian Laborde]], ''Renaud des Gavroches'', Éditions La Lauze, [[2009]] {{ISBN|978-2-35249-036-4}} ;
* Joanin Emmanuelle, ''Renaud, ma mère et moi'' (roman), 2010 {{ISBN|978-2-304-02152-3}} ;
* [[Alain Wodrascka]], ''Renaud, et s'il n'en reste qu'un'', 2011 {{ISBN|978-2755608649}} ;
* Claude Fléoutier (préface de Thierry Séchan), ''Renaud, Putain de vie'', 2012 {{ISBN|978-2354253929}} ;
* Sophie Philip, ''Renaud, éternel enfant...'', 2014 {{ISBN|979-1091882071}} ;
* Johanna Copans, ''Le Paysage des chansons de Renaud : une dynamique identitaire'', L’Harmattan, 2014 ;
* Erwan L'Éléouet, ''Renaud : Paradis perdu'', 2015 {{ISBN|978-2213693880}} ;
* Hubert Mordain, '' Renaud l'idole '', 2015 {{ISBN|9782332888587}} ;
* {{ouvrage|auteur=[[Alain Wodrascka]]|titre=Renaud, le Rimbaud des faubourgs|éditeur=Éditions Carpentier|date=2015|pages totales=160|isbn=978-2-841-67941-6}} ;
* [[Baptiste Vignol]], ''Renaud, Chansons d'enfer'', éditions Gründ, 2016 ;
* {{Ouvrage|auteur1=Stéphane Loisy|auteur2=David Séchan|titre=Renaud, tournée générale !|sous-titre=Le Phénix Tour, 2016-2017|éditeur=[[Éditions Gründ]]|date=16 octobre 2017|pages=256|isbn=978-2-3240-2084-1}} ;
* Hubert Mordain, '' Renaud le Phénix '', 2017 {{ISBN|9782414037285}} ;
*{{Ouvrage|auteur1=David Séchan|titre=Dans l'intimité de Renaud|éditeur=Best of Company|date=2018|pages totales=192|isbn=978-2373364934}} ;
*{{Ouvrage|auteur1=Baptiste Vignol|titre=Renaud l'intégrale - L'histoire de ses disques|éditeur=E/P/A|date=2019|pages totales=224|isbn=978-2-376-712-534}} ;
* [[Gaston (auteur de bande dessinée)|Gaston]] et [[Bertrand Dicale]], ''Renaud né sous le signe de l'Hexagone'' (bande dessinée), [[Delcourt (maison d'édition)|Delcourt]], 2023 {{ISBN|978-2413042570}}
{{div col end}}

=== Films documentaires ===
En 2002, Renaud a fait l'objet d'un documentaire de deux heures intitulé ''Renaud, le Rouge et le Noir'', écrit par [[Didier Varrod]] et réalisé par [[Éric Guéret]]. Diffusé sur [[France 3]] le {{date-|16|décembre|2002}}, le documentaire a réuni {{nobr|5,35 millions}} de téléspectateurs. Un second documentaire est réalisé par [[Serge Khalfon]], et présenté par [[Laurent Delahousse]] sur [[France 2]] le {{date-|26|septembre|2012}} : ''[[Un jour, un destin]]'' - « Renaud, les raisons de la colère ». Un troisième documentaire, réalisé par Alain Teulère, est diffusé sur [[TMC (chaîne de télévision)|TMC]] le {{date-|4|février|2015}} dans la série ''Il était une fois...'' - « Renaud ». Un quatrième documentaire, intitulé ''Renaud, on t'a dans la peau'', écrit par [[Didier Varrod]] et réalisé par Nicolas Maupied, est diffusé sur [[France 3]], à l'occasion de ses {{nobr|63 ans}}, le {{date-|11|mai|2015}}. Le documentaire ''Renaud, en plein cœur'', écrit par [[Didier Varrod]], est diffusé sur [[M6]], le {{date-|5 décembre 2016}}.


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
{{Autres projets|commons=Category:Renaud|wikiquote=Renaud}}
*{{dmoz|Renaud|http://www.dmoz.org/World/Fran%c3%a7ais/Arts/Musique/Genres/Chanson/Classique/Artistes/Renaud/}}
{{Liens}}
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* {{Archive RTS|7622686|Renaud, morgane de toi}}
* [http://www.rougesang.fr/ Site officiel]
* [http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud/ Le HLM des fans de Renaud, site non-officiel très complet]


{{Palette
{{Renaud}}
|Renaud
{{Article potentiellement de qualité|oldid=XXXXXXXX|date=28 janvier 2008}}
|Victoire de la musique de l'artiste interprète masculin
{{Multi bandeau|portail musique|portail cinéma}}
|Charlie Hebdo
|Mai 68
|Les Enfoirés
}}
{{Portail|rock|musique|cinéma français|Paris}}
{{Article de qualité|oldid=26841577|date=29 février 2008}}


[[Catégorie:Renaud| ]]
[[Catégorie:Auteur-compositeur-interprète francophone]]
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[[Catégorie:Membre des Enfoirés]]
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[[Catégorie:Naissance en 1952]]
[[Catégorie:Personnalité opposée à la corrida]]
[[Catégorie:Personnalité liée à L'Isle-sur-la-Sorgue]]
[[Catégorie:Élève du lycée Montaigne (Paris)]]
[[Catégorie:Famille Séchan]]
[[Catégorie:Famille Séchan]]
[[Catégorie:Nom de scène]]
[[Catégorie:Nom de scène]]
[[Catégorie:Naissance à Paris]]
[[Catégorie:Mononyme de chanteur français]]
[[Catégorie:Naissance en mai 1952]]

[[Catégorie:Naissance dans le 15e arrondissement de Paris]]
[[cy:Renaud]]
[[de:Renaud]]
[[en:Renaud Séchan]]
[[eo:Renaud]]
[[es:Renaud Séchan]]
[[it:Renaud]]
[[lb:Renaud]]
[[nl:Renaud]]
[[tr:Renaud Séchan]]

Dernière version du 17 août 2024 à 09:45

Renaud
Description de cette image, également commentée ci-après
Renaud en 2017.
Informations générales
Nom de naissance Renaud Pierre Manuel Séchan
Naissance (72 ans)
15e arrondissement de Paris (France)
Genre musical Chanson française, pop rock, folk
Instruments Chant, guitare, accordéon, harmonica
Années actives Depuis 1968
Labels Polydor (1975-1983)
Virgin (1985-2015)
Warner / Parlophone (Depuis 2016)
Ceci-Cela (1985-2012)
Couci Couça (Depuis 2009)[1]
Site officiel renaud-lesite.fr
Description de cette image, également commentée ci-après
Logo de Renaud.

Renaud Séchan, dit Renaud, né le à Paris 15e arrondissement de Paris, est un auteur-compositeur-interprète et acteur français.

Avec vingt-six albums commercialisés, totalisant près de vingt millions d'exemplaires vendus, il est l'un des chanteurs les plus populaires de France. Ses œuvres, aux textes, volontiers révoltés et libertaires, émaillés d'argot et au phrasé singulier empreint de gouaille parisienne, abordent des thèmes aussi bien légers que graves, faisant alterner humour, émotion et critique sociale. S'il connait un succès important dans les années 1970, 1980 et 1990, sa carrière évolue ensuite en dents de scie, le chanteur étant régulièrement victime de dépression et d’alcoolisme, maux qu'il raconte dans différents titres.

Il a également joué dans plusieurs films, dont une adaptation de Germinal par Claude Berri en 1993.

Alors que ses prises de position suscitent des polémiques, il s'est lui-même surnommé « le chanteur énervant » en raison de ses multiples engagements pour des causes comme les droits de l'homme, l'écologisme ou l'antimilitarisme qui transparaissent fréquemment dans ses chansons.

Origines et jeunesse

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Naissance et origines familiales (1952)

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Renaud Pierre Manuel Séchan naît le [2] à h 30, dans le 15e arrondissement de Paris, dix minutes après son frère David. Sa mère a choisi le prénom Renaud[3], parce que sa grand-mère et sa mère lui chantaient La complainte du Roi Renaud, et elle trouvait cela tellement triste qu'elle pleurait à chaque fois[4].

Son père, Olivier (1911-2006), professeur d'allemand et de néerlandais, traducteur et auteur de romans policiers et de livres pour enfants, est originaire d'une famille protestante des Cévennes[5]. Il a reçu le prix des Deux Magots en 1942 pour Les corps ont soif et a travaillé pendant la Seconde Guerre mondiale à Radio-Paris (radio collaboratrice) comme traducteur[n 1]. Il a donné à Renaud le goût de l'écriture, l'amour de la vérité et une éducation protestante puritaine[7].

Sa mère, Solange Mériaux (1922-2019), née dans une famille de mineurs du Nord, était ouvrière dans une usine de Saint-Étienne avant de devenir femme au foyer lorsqu'elle se marie à vingt ans. Au démarrage de la vie artistique de Renaud, elle travaille alors comme secrétaire chez Leica à Rueil-Malmaison. Elle lui a apporté chaleur, simplicité des rapports et l'amour de la rue[7].

Renaud est le septième des huit enfants qu'a eus son père. Il a deux frères : David, un faux jumeau et l'écrivain Thierry Séchan (1949-2019), ainsi que deux sœurs : Nelly (1947-2021) et Sophie (née en 1956) ; il a aussi deux demi-sœurs, Christine, (née en 1941) et Catherine (morte en 1939), ainsi qu'un demi-frère, Nicolas (né en 1935), enfants de son père Olivier et de sa première épouse, Renée Vincent, née en 1913 et morte avec Nicolas dans un bombardement américain, lors du Débarquement de Normandie, le à Falaise. C'est à 12 ans, en 1964, que Renaud découvre que sa sœur Christine est en fait sa demi-sœur et à 64 ans, en 2016, lorsqu'il veut voir la tombe de son demi-frère Nicolas et de Renée Vincent, qu'il découvre qu'il avait une autre demi-sœur, Catherine, morte le d'une maladie infantile[8],[9],[10].

Son grand-père paternel, Louis Séchan, était un helléniste français renommé, professeur à la faculté des lettres de Paris[n 2], auteur de divers ouvrages et dont l'épouse, Isabelle Bost, était, par son père, la petite-fille d'Ami Bost[12] et la nièce de John Bost et, par sa mère, la nièce de Louisa Siefert (arrière-grand-tante de Renaud), qui connut Arthur Rimbaud[11].

Son grand-père maternel, Oscar Mériaux, mineur après avoir quitté l'école à l'âge de 13 ans, fut d'abord membre du Parti communiste, puis le quitta en 1937, déçu après un voyage en Union soviétique en 1932[réf. nécessaire]. Il rejoignit ensuite le Parti populaire français, parti fondé par Jacques Doriot, et fit un an de prison à la Libération pour faits de collaboration[n 3].

À ce double héritage culturel s'ajoutent également deux tendances musicales : sa mère écoute de la chanson populaire allant de Fréhel à Maurice Chevalier ou Édith Piaf, alors que son père est amateur de musique classique et de chanson française à textes, notamment Georges Brassens[14].

Enfance et adolescence (1952-1968)

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Renaud emménage dans le 14e arrondissement de Paris, rue Monticelli, chez ses grands-parents paternels, Louis et Isabelle, dans un immeuble de la Régie immobilière de la ville de Paris (RIVP), réservé aux enseignants. Ils sont alors sept à se partager les deux pièces. Puis, son père étant professeur et son grand-père, un illustre universitaire, la famille obtient assez rapidement un grand appartement dans le même carré d'immeuble de la RIVP, au cinquième étage du 6 avenue Paul-Appell[15]. Son école maternelle se trouve rue Sarrette et son école élémentaire, rue Prisse-D'Avennes[16].

Entre dix et douze ans, il écrit des romans sur la machine à écrire de son père[7], découvre la vague yéyé et les Beatles. Plus tard, il écoute le chant de révolte de Hugues Aufray[Information douteuse], qui devient sa première idole, Bob Dylan puis Joan Baez, Leonard Cohen, Donovan ou encore Art Sullivan. En 1966, il découvre Antoine dont les thèmes le touchent et commence à jouer de la guitare. Mais il copie plutôt le style vestimentaire d'un autre chanteur : Ronnie Bird[17].

Malgré certaines aptitudes, notamment en français, Renaud manifeste très peu d'intérêt pour les études, avec un dégoût particulier pour les cours de gymnastique dont le côté militaire l'énerve déjà[17]. En 1963, Renaud et son frère entrent en sixième au lycée Gabriel-Fauré dans le 13e arrondissement où leur père enseigne l'allemand. À partir de là, les résultats de Renaud commencent à baisser, notamment en mathématiques ; il préfère s'intéresser aux boums, aux filles et aux mobylettes[18][source insuffisante]. Il commence à sécher les cours, préfère aller écrire des poèmes devant les statues du jardin du Luxembourg[17]. En 1965, il échoue au BEPC et doit redoubler sa troisième mais le lycée Gabriel-Fauré refuse de le garder malgré l'influence de son père. Il intègre ainsi le lycée Montaigne à la rentrée 1967 sans amélioration de ses résultats.

Plutôt que par les études, Renaud se sent bien plus attiré par la politique. Dès 1962, il s'intéresse aux réactions et manifestations pacifistes métropolitaines durant la guerre d'Algérie auxquelles ses parents ont participé et est profondément choqué par les évènements du métro Charonne, ainsi que par l'explosion de deux bombes de l'OAS près des appartements de la famille Séchan[19]. En 1966, il fait ses premiers pas de militant en rejoignant le MCAA (Mouvement contre l'arme atomique), animé par Jean Rostand[20]. Dans son nouveau lycée, à l'atmosphère plus politisée, il se lie à d'autres camarades du même bord politique et avec qui il part provoquer les étudiants de la faculté de droit d'Assas toute proche[18] et ses militants d'extrême droite. Par l'intermédiaire de ses amis, il s'approche des milieux maoïstes et trotskistes[17]. Cette rébellion lui vaut quelques heurts avec son père. Il crée un comité Viêt Nam dans son lycée pour protester contre la guerre du Viêt Nam, en 1967 et fréquente assidûment les « Amitiés franco-chinoises ».

En mai 1968, avec son frère Thierry, Renaud vit pendant trois semaines dans la Sorbonne occupée, participant aux manifestations et barricades.

Débuts sur scène et premières chansons (1968-1970)

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Les premières chansons de Renaud furent écrites pendant l'occupation de la Sorbonne en mai 68.

Pendant , il participe à la création du groupe Gavroche révolutionnaire qui ne fait guère d'émules[18]. Il récite aussi des sketchs de Guy Bedos, ce sont ses premiers pas sur scène[19]. C'est par ailleurs dans l'un des amphithéâtres de la Sorbonne que Renaud croise Évariste, chanteur passé des studios à l'autoproduction, qui chante en s'accompagnant de sa guitare une chanson écrite par lui-même. Il découvre alors l'écriture de chansons et rédige sa première : Crève salope qui a un franc succès auprès des autres étudiants[n 4]. Deux autres chansons, C.A.L. en Bourse et Ravachol, suivent rapidement, encore inédites à ce jour.

En , suivant le Zeitgeist qui souffle sur l'Europe et les États-Unis, il fonde avec quelques amis une communauté anarchiste sur le mont Lozère, dans les Cévennes, rapidement délogée par la gendarmerie. Ses parents l'inscrivent alors dans une classe de seconde artistique du lycée Claude Bernard, au milieu du quartier de la porte d'Auteuil, dont l'environnement, bourgeois comme celui de sa famille, mais auquel manque la distanciation de celle-ci, l'exaspère[n 5]. Il retrouve ses amis de Montaigne au « Bréa », bistrot proche de son ancien lycée qu'il continua de fréquenter par la suite.

En , il arrête ses études, s'installe dans une chambre de bonne et entre dans la vie active comme magasinier puis vendeur à la Librairie 73 au boulevard Saint-Michel durant deux ans. Il profite de ses temps libres pour lire autre chose que ce que lui a imposé l'école : Vian, Prévert, Maupassant, Zola, Bruant, Céline… À cette époque, il chante encore, mais uniquement pour amuser ses amis ou draguer[17], des compositions personnelles, mais aussi des reprises d'Hugues Aufray ou de Bob Dylan. Au bout de quelques mois il peut s'acheter une première moto avec laquelle il rencontre ses premiers amis « loubards » et fréquente les bandes d'Argenteuil, de République et de Bastille. Ils l'influencent davantage que par le port du cuir et Renaud reconnaît avoir alors failli mal tourner. Avec eux il connaît les bagarres, qu'il préfère tout de même éviter, et va jusqu'à se laisser entraîner dans quelques larcins mais, songeant à ce qu'en penserait sa mère, refuse d'aller plus loin[18].

Expériences du métier de comédien (1971-1974)

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En 1971, en vacances à Belle-Île-en-Mer, il rencontre Patrick Dewaere dans une soirée[21] qui le fait entrer comme comédien au Café de la GareParis) pour remplacer un acteur au physique similaire parti aux États-Unis. Pendant quelques mois, tout en restant libraire la journée, il joue avec Coluche, Miou-Miou, Romain Bouteille, Henri Guybet, Sotha et, bien sûr, Patrick Dewaere, notamment dans Robin des quoi ? de Romain Bouteille[n 6]. Il rend finalement sa place à l'acteur à son retour, plus tard remplacé par Gérard Depardieu. Renaud pense alors avoir trouvé sa vocation : comédien[17].

Il est exempté du service militaire[pourquoi ?]. En 1972, licencié de la Librairie 73 à cause de ses retards successifs, Renaud quitte Paris pour s'installer à Avignon. Il en revient au bout de cinq mois, face au peu d'avenir que lui offre la ville dans les carrières artistiques qu'il envisage et après avoir effectué de multiples petits boulots allant de plongeur à représentant en ouvrages pornographiques[18].

En 1973-1974, dans sa période dandy où il fréquente les hauts lieux de Montparnasse, il continue les petits boulots, prend des cours d'art dramatique, et joue quelques petits rôles dans des séries télévisées ou des petits films. N'ayant pas été retenu lors d'une audition sur scène pour jouer de la musique au Don Camilo, il commence à chanter dans les rues et les cours d'immeubles du côté de la porte d'Orléans, rejoignant un copain accordéoniste, Michel Pons, fils du patron de son bistrot favori le « Bréa ». Il y chante le Paris populaire qu'il affectionne à travers les chansons de Bruant principalement ou de simples bals musette. Son répertoire s'élargit avec ce qu'il écrit et compose lui-même. L'idée est de faire revivre la tradition des accordéonistes qu'il avait vus faire la manche dans son enfance. La recette obtient un certain succès : « jusqu'au jour où, en 1973-1974, j'ai franchi le pas j'ai rencontré un copain qui jouait de l'accordéon. Je le considérais a priori comme un ringard, avec son instrument, et le voilà qui commence à jouer devant moi et qui entame quelques notes derrière mes mélodies, à chanter, à grattouiller sur ma guitare. J'ai eu envie de faire la manche avec lui. J'ai trouvé sa démarche originale, différente de celle des gratteux qui jouaient les « Dylan » aux terrasses des cafés. Je lui ai proposé de chanter dans les cours d'immeubles de la périphérie, du côté de la porte d'Orléans, où, enfant, j'avais vu des gitans, des montreurs d'ours, des violonistes, des accordéonistes qui venaient faire la manche. J'ai voulu faire revivre cette tradition[22]. »

Rencontres déterminantes et premier album (1974-1976)

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Paul Lederman remarqua Renaud alors que celui-ci chantait devant le Café de la Gare.

En 1974, alors que Coluche donne son premier spectacle au nouveau Café de la Gare rue du Temple, Renaud, Michel et leur guitariste Bénédicte Coutler décident de jouer dans la cour pour les cinq-cents personnes de la file d'attente. Ils se font remarquer par Paul Lederman, le producteur de Coluche, qui leur propose de venir jouer au Caf'conc' de Paris, en première partie du spectacle de Coluche[21]. Leur groupe est appelé les P'tits Loulous. Engagé pour trois mois, le groupe ne dure que trois semaines car Michel doit partir effectuer son service militaire. Encouragé par Paul Lederman, Renaud continue seul en chantant ses propres chansons (Hexagone, Camarade bourgeois…) C'est là qu'un soir de 1975, deux producteurs, Jacqueline Herrenschmidt et François Bernheim l'entendent et lui proposent de faire un disque. Renaud, qui avait déjà refusé une proposition de Paul Lederman — il entend toujours faire acteur — est peu enthousiasmé par la proposition mais accepte tout de même[18]. Son premier 33 tours, Amoureux de Paname, sort le . Jean-Louis Foulquier est le premier à l'inviter à son émission Studio de nuit[n 7]. Lors de son premier passage télévisé, à Midi Première chez Danièle Gilbert, il joue Camarade Bourgeois. Avec 2 200 exemplaires vendus, Amoureux de Paname lui vaut un succès d'estime qui lui permet de chanter dans des MJC et de faire quelques dates, faiblement rémunérées, en France et en Belgique[18]. La chanson Hexagone, qui brocarde la France d'alors (qu'il accuse de fascisme en le comparant à la « gangrène » qui sévit « à Santiago comme à Paris », allusion au régime de Pinochet), est interdite d'antenne sur France Inter pendant la visite du pape en France[18].

Lucien Gibara, directeur d'un café-théâtre appelé la Pizza du Marais (futur théâtre des Blancs-Manteaux et où se sont déjà produits les chanteurs Bernard Lavilliers et Maxime Le Forestier), écoute l'album Amoureux de Paname et souhaite programmer Renaud dans son fief pour partager l'affiche avec un autre jeune chanteur qui aura une carrière plus discrète, Yvan Dautin. Renaud accepte la proposition, doublée d'un emploi de barman et de plongeur. Il trouve tout de même le temps de prendre l'inspiration auprès de petits loubards, tout en fréquentant « la zappi », comme les amis de la famille Séchan et ces derniers surnommaient ce lieu à l'époque. En juin 1975, il partage donc l'affiche avec Yvan Dautin à la Pizza du Marais devant un petit public comprenant les déjà célèbres Julien Clerc et Maxime Le Forestier[19]. Il y rencontre la même année Dominique, sa future épouse, à l'époque mariée avec Gérard Lanvin[n 8],[23]. Renaud se moque de celui-ci dans une première chanson intitulée Les Aventures de Gérard Lambert[n 9]. Peu après, le chanteur réussit à séduire Dominique et le divorce avec Lanvin est alors prononcé[24]. Il y fait aussi la connaissance de Bernard Lavilliers qui essaye de percer comme lui. Renaud, qui ne croit toujours pas à une quelconque carrière musicale, continue les petits rôles dans des feuilletons ou comme mécanicien dans un magasin de motos[18]. Début 1977, il joue même plusieurs soirs dans Le Secret de Zonga, pièce de Martin Lamotte au café-théâtre la Veuve Pichard.

Cette époque marque le renoncement à son image de titi parisien et le début de Renaud le loubard : pour son deuxième album, il troque sa casquette de marlou et les chemisettes pour des santiags et un Perfecto en cuir. S'ensuivent quelques concerts en province, où le chanteur est très demandé à la suite d'Amoureux de Paname, et où il rode certaines des chansons qui composeront l'album suivant.

Période loubard

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Premiers succès (1977-1979)

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Avec les mêmes producteurs qu’Amoureux de Paname (Jacqueline Herrenschmidt et François Bernheim), Renaud sort son deuxième album Laisse béton en 1977 où il abandonne son image de titi parisien (qu'il trouve trop folklorique[18]) pour celle du gentil loubard au blouson de cuir[n 10], image qu'il durcit jusqu’à l'album Marche à l'ombre. Renaud a plus de liberté pour cet album. Il impose ses musiciens, la pochette et la chanson Les Charognards que ses producteurs refusaient pour « apologie du gangstérisme » (il n'avait pas réussi à leur imposer une chanson contre Franco sur l'album précédent, qui fut transformée en Petite fille des sombres rues[n 11])[18]. Nettement plus soigné, Laisse béton se vend modestement mais la chanson-titre devient vite un tube dans les premiers mois de 1978 et le grand public découvre le chanteur Renaud.

Alain Meilland et Renaud dans la loge de la MCB avant le premier passage au Printemps de Bourges 1978.

Il arpente régulièrement les couloirs des studios des Buttes-Chaumont à la recherche de petits rôles à la télé, ce qui lui permet de jouer pour la télévision[n 12]. En 1977, il joue un homme de bonne famille dans Madame Ex et un dealer d'héroïne dans l'épisode La Neige de Noël de la série Brigade des mineurs. L'épisode traite de la drogue et fut déprogrammé juste avant sa diffusion car considéré comme trop réaliste[25]. Le téléfilm fut finalement diffusé en décembre 1977 dans le cadre d’un épisode des Dossiers de l’écran[26],[27]. Fin 1977, au cours de l'émission Studio de nuit de Jean-Louis Foulquier, sur France Inter[n 13] Jacques Erwan (journaliste) et Alain Meilland (cofondateur avec Daniel Colling du Printemps de Bourges) vont lui proposer un premier passage à ce nouveau festival consacré à la chanson française[n 14]. Ce nouveau venu dans la chanson triomphe au Printemps de Bourges en avril 1978, accompagné par le groupe Oze. La chanson Hexagone fait partie du double album compilation et Renaud restera très attaché à ce festival qui le programmera souvent.

Son image de loubard amène aux concerts un public de voyous auquel il n'avait jusqu'alors pas été habitué[18]. Le 30 juin, Renaud remporte le premier prix au Festival de Spa, en Belgique, avec Chanson pour Pierrot. La vente du single Laisse béton atteint les 300 000 exemplaires et l'album se vend à 200 000 exemplaires. Cette soudaine célébrité l'amène à se poser des questions sur l'influence qu'il peut avoir[n 15]. Les médias commencent à lui coller l'étiquette de loubard alors qu'il refuse de se limiter à cet aspect. En effet, Renaud n'attribue pas à ses chansons de zonard un côté autobiographique mais une manière de faire connaître les problèmes de ces gens qu'il a connus[n 16]. Pour se « démystifier » aux yeux du public, il termine tous ses spectacles par Peau Aime qui se retrouve sur son album suivant. La boîte de production ayant fait faillite, Polydor rachète le contrat de Renaud, qui dispose d'un contrat moins léonin.

Troisième album de Renaud, Ma gonzesse sort en janvier 1979. Dans la lignée du précédent, Renaud se dévoile néanmoins plus sensible et adepte de l'autodérision. C'est mon dernier bal est interdite d'antenne. En mars, il affronte sa première grande salle parisienne : le Théâtre de la Ville, salle de huit cents places où il joue à guichets fermés cinq soirs de suite. Avec le succès croissant, arrivent les premières controverses. Maintenant que le chanteur a gagné beaucoup d'argent et qu'il se met à faire des chansons sentimentales, son image de loubard rebelle ne colle plus vraiment et certains, comme Rock & Folk, le voient déjà récupéré par la société de consommation. De plus, la famille d'intellectuels du côté de son père lui vaut d'être traité de bourgeois. Ces critiques énervent Renaud qui promet un prochain album « d'une violence noire[17] ».

Gérard Lambert et transition (1980-1981)

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L'album suivant, Marche à l'ombre, sorti en janvier 1980, est dédié, entre autres, à Paul Toul (pseudonyme de Jacques Mesrine), criminel français des années 1970, tué par la police. Plus violent et plus sombre (Baston, La Teigne, Marche à l'ombre, Mimi l'ennui…) sans être dénué d'humour, l'album obtient un fort succès. Renaud a abandonné son groupe de scène pour une équipe de musiciens professionnels comme Jean-Philippe Goude[n 17]. Gérard Lambert, personnage central de la chanson Les Aventures de Gérard Lambert, créée pour railler le comédien Gérard Lanvin, devient un vrai phénomène. Plus préjudiciable[non neutre], Où c'est qu'j'ai mis mon flingue ? s'en prend violemment à toutes les critiques qu'il a pu recevoir et lui attire les foudres du Parti communiste français[pourquoi ?]. La même année, Renaud est applaudi par le public et par la presse à Bobino. Polydor sort le double album Renaud à Bobino enregistré lors de ces soirées. La première partie du spectacle, qui était, elle aussi, assurée par Renaud, sort en album sous le titre Le P'tit Bal du samedi soir et autres chansons réalistes. Renaud y chante de vieilles chansons du siècle précédent, accompagné par l'accordéoniste Joss Baselli.

En 1980, Renaud publie chez l'éditeur à réputation révolutionnaire Champ libre, un recueil des paroles de ses chansons intitulé Sans zikmu. La relation avec l'éditeur tournera court à la suite d'un échange de lettres où Gérard Lebovici reproche à Renaud sa complaisance avec des médias staliniens et le fait qu'il n'ait pas écrit de chanson sur Mesrine lorsqu'il était encore en vie[28].

Avec Le Retour de Gérard Lambert, enregistré fin 1981, Renaud commence à délaisser son blouson noir, transition entre Marche à l'ombre et Morgane de toi. Devenu père d'une petite Lolita le 9 août 1980, huit jours après son mariage avec Dominique[23], Renaud préfère s'éloigner de la violence[17]. Cependant, les ventes n'égalent pas celles de Marche à l'ombre malgré la présence de deux titres phares, Manu et La Blanche, et d'une chanson signée Coluche, Soleil immonde. En novembre 1981, sort Les Aventures de Gérard Lambert, une BD scénarisée par Renaud et dessinée par Jacques Armand. Fin 1982, Renaud fait, sans le savoir, ses adieux au loubard sur la scène de l'Olympia[17]. Un double album live intitulé Un Olympia pour moi tout seul est édité à l'occasion de ce concert.

Paternité et succès

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Morgane de toi (1982-1983)

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Photo d'identité de Renaud.
Photo d'identité de Renaud vers 1982, pour la SACEM.

Inspiré par des amis et par la lecture des récits des voyages d'Antoine[29], aspirant à fuir un peu la surmédiatisation, Renaud découvre la mer et prend le large avec son bateau, le Maknovtchina. L'épopée avec son épouse Dominique et sa fille Lolita, dure de septembre 1982 à mars 1983. Il en tire son tube Dès que le vent soufflera avec son fameux « tatatan » mais l'expérience se révèle finalement décevante, Dominique et Lolita étant sujettes au mal de mer par mauvais temps, aussi offre-t-il son bateau quelques années plus tard à son beau-frère qui le revendra[7]. Pour Morgane de toi, sorti en 1983, Renaud part pour Los Angeles et s'entoure de musiciens américains renommés, comme le guitariste Albert Lee. Cet investissement n'est pas vain car Morgane de toi se vend à plus d'un million d'exemplaires en quelques mois. Deux chansons y sont dédiées à sa fille, inaugurant une longue tradition qui se poursuit sur tous les albums suivants. Serge Gainsbourg réalise le premier clip de Renaud sur Morgane de toi. Renaud a définitivement cassé son image : moins agressif, plus écolo, un blouson en jean à la place du blouson de cuir[17]. Il conserve cependant les santiags et le bandana rouge.

En janvier 1983, d’après Frédéric Martel, Renaud se décommande, de même que Jean Marais, d’un gala organisé par Gai Pied Hebdo et l'« Association des médecins gais » pour la recherche contre le sida[30].

En 1981, Renaud représente 45 % du chiffre d'affaires de Polydor[17]. Mais, ne se sentant pas soutenu par sa maison de disques, il ne renouvelle pas son contrat après Morgane de toi. Il signe chez Virgin pour 18 millions de francs, une somme record pour l'époque[31]. Il fonde alors son label, Ceci-Cela, ainsi qu'une maison d'éditions Mino Music et Encore merci qui s'occupe du merchandising. Il joue au Zénith de Paris, qui vient juste d'être inauguré, du au , puis effectue une tournée qui se termine au Printemps de Bourges. Entre le 10 et le , il part à la rencontre de son public québécois et réunit 40 000 personnes au cours de ses six concerts en Amérique du Nord. Le , malgré ses relations en froid avec le PCF, il chante en vedette à la Fête de l'Humanité, revenant ainsi sur ses prises de position passées pas plus tard qu'au début de l'année, afin de bien montrer qu'il s'oppose à la droite.

Mistral Gagnant : popularité fatigante (1985)

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L'année 1985 est mouvementée pour Renaud. En février, la chanteuse Valérie Lagrange lui propose d'écrire une chanson pour l'Afrique. À l'époque, une sécheresse sans précédent sévit en Éthiopie depuis plusieurs années, faisant des milliers de victimes. Des musiciens africains et des artistes d'Amérique du Nord comme Michael Jackson (We Are the World), ou Bob Geldof (chanteur irlandais du groupe The Boomtown Rats et organisateur du Live Aid 1985) avaient déjà réalisé des disques de solidarité mais en France, rien n'avait été fait. Valérie Lagrange voit en Renaud le catalyseur idéal pouvant faire bouger les artistes[17]. Après quelques hésitations, il accepte, écrit une chanson (S.O.S. Éthiopie) sur une musique de Franck Langolff et réunit une trentaine d'artistes (Francis Cabrel, Jean-Jacques Goldman, Jacques Higelin, Coluche, Julien Clerc, Alain Souchon et autres). Le disque dépasse rapidement le million d'exemplaires (1 724 000 exactement, huitième single le plus vendu en France[32]) et rapporte plusieurs millions de francs à Médecins sans frontières, l'association bénéficiaire de l'opération. Le concert des Chanteurs sans frontières, organisé par la suite à la Courneuve, obtient un succès plus mitigé.[réf. nécessaire]

En août, contacté par le Festival mondial de la jeunesse et des étudiants, Renaud part donner une série de concerts à Moscou, en URSS. Séjour encadré mais globalement positif, Renaud se réjouissant d'affronter un public non francophone, jusqu’à l'incident du parc Gorki : devant dix mille personnes (triées sur le volet), Renaud entame sa chanson pacifiste Déserteur. Des projecteurs éclairent soudainement les gradins, trois mille spectateurs se lèvent en même temps et quittent la salle[31]. Incident prémédité, probablement par une faction dirigeante peu encline à cette ouverture vers l'Occident, dont Renaud, fils de communistes fervents, sort profondément blessé[17] et même furieux (« j'ai failli sortir dix fois de scène »). Ce séjour soviétique modifie sa vision du pays et lui inspire la chanson Fatigué (paru ensuite dans le futur album Mistral gagnant) qu'il avait ébauchée le jour même devant l'hôtel Ukraine[20]. Épuisé moralement et physiquement, il quitte l'URSS pour l'enregistrement de son album suivant à Los Angeles.

Arrivé en décembre et sorti au Québec le 20 janvier 1986, Mistral gagnant sent la désillusion (Fatigué), la désespérance (Morts les enfants, P'tite Conne où il fustige la drogue — chanson en hommage à Pascale Ogier (qu'il ne nomme pas), victime d'une overdose et fille de l'actrice Bulle Ogier —, la nostalgie de l'enfance (Mistral gagnant), traduisant ainsi les derniers mois difficiles durant lesquels Renaud écrivit les chansons de l'album. Le titre Miss Maggie — écrit après le drame du Heysel — se veut d'abord un hommage aux femmes, qu'il considère incapables d'être aussi violentes que les hommes, et se transforme en pamphlet contre Margaret Thatcher[33]. L'offensive contre le Premier ministre du Royaume-Uni déclenche une polémique en Angleterre[17]. L'accueil enthousiaste du public (plus d'un million d'exemplaires vendus) et de la critique favorable à ce disque « inquiet » redonne confiance à Renaud pour sa prochaine prestation pendant un mois au Zénith début 1986. 180 000 personnes y assistent. Le décor, un bateau, le Karaboudjan[n 18]. Sa tournée le Retour de la Chetron Sauvage est un franc succès. Par ailleurs, un recueil de ses chansons et dessins, préfacé par Frédéric Dard, lui vaut d'être invité par Bernard Pivot dans l'émission Apostrophes, reconnaissance officielle de ses talents d'écrivain[34].

Putain de camion : premières déprimes (1986-1990)

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Si sa vie d'artiste est comblée, ce n'est pas le cas de sa vie personnelle. Renaud s'enfonce doucement dans la déprime[17] : par la remise en question de ses engagements (qui a commencé depuis Morgane de toi), par le temps qui passe… et par les premiers deuils. Le , la mort brutale de son ami Coluche l'affecte gravement. En 1988, Renaud dédie son nouvel album Putain de camion à Marius et à Romain, les fils de Michel et Véronique Colucci. La chanson-titre de l'album est d'ailleurs un hommage à celui qui est le parrain de sa fille Lolita. L'album sort sans promotion, décision qui a un effet sensible sur les ventes : 800 000, soit deux fois moins que le précédent. L'album obtient malgré tout en 1989 plusieurs prix[n 19].

En 1989, Renaud organise un grand concert gratuit place de la Bastille à Paris, Ça suffat comme ci avec Johnny Clegg et Mano Negra, conçu par l'écrivain Gilles Perrault et la LCR en réponse au sommet du G7 à Paris. La même année sort un double album live, Visage pâle rencontrer public, Renaud tour 89 témoignage d'une tournée avec, pour décor, un arbre géant.

En 1990, le chanteur écrit six titres pour le deuxième album de Vanessa Paradis, sur des musiques de Franck Langolff. Mais, entre-temps, Vanessa Paradis rencontre Serge Gainsbourg qui tient absolument à écrire l'intégralité de Variations sur le même t'aime. Il s'entretient avec Renaud pour le supplier de se retirer du projet. Le chanteur se voit contraint de « mettre à la poubelle » les six maquettes déjà enregistrées pour Vanessa Paradis[35].

Diversifications, puis alcoolisme

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Marchand de cailloux (1991-1993)

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En 1991 arrive l'album Marchand de cailloux, enregistré au Studio Sarm West à Londres durant la guerre du Golfe contre laquelle Renaud a milité (on peut lire au dos du disque « enregistré pendant leur sale guerre »). Avec des chansons pacifistes, de pêche à la ligne (Tant qu'il y aura des ombres) ainsi que sur les dirigeants socialistes qui l'ont tant déçu (Tonton, Le Tango des élus), l'album se vend un peu moins bien que Putain de camion (565 000 exemplaires)[36] mais obtient un Grand Prix de l'Académie du disque Charles Cros. Le clip de P’tit voleur est tourné avec Emmanuelle Béart.

En mai 1992, il chante cinq semaines durant au Casino de Paris, cette fois sans décor exorbitant. En juillet 1992, il fait partie de l'équipe qui relance Charlie Hebdo, et devient actionnaire du titre[37]. Il arrête sa chronique Renaud bille en tête en décembre 1993 pour se consacrer à l'enregistrement de À la Belle de Mai. Il recommence entre janvier 1995 et juillet 1996 avec Envoyé spécial chez moi.

Dans le Nord (1993-1994)

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Il consacre le reste de l'année 1992 au tournage de Germinal où il joue le rôle d'Étienne Lantier aux côtés de Gérard Depardieu, Miou-Miou et Jean Carmet. En 1980, dans la loge de Bobino, le réalisateur Claude Berri lui avait en effet promis qu'un jour il lui trouverait un rôle au cinéma[17]. Même s'il aurait préféré un petit rôle, Renaud accepte en tant que petit-fils de mineur (Oscar, inspiration de la chanson homonyme dédiée à celui qui lui a donné son foulard rouge et sa fameuse gâpette)[17]. Il apprécie beaucoup Claude Berri et l'expérience de tournage, assez difficile, tout en déplorant que certaines scènes représentant des semaines de travail aient été coupées au montage. Claude Berri lui déclara qu'il aurait pu incarner François Villon, un biopic fut même envisagé[38],[39],[40]. Comme en prélude à la sortie du film, Renaud enregistre début 1993 Renaud cante el' Nord, album de reprises de chansons ch'ti. Au cours des six mois de tournage de Germinal, Renaud a pu découvrir le folklore des gens du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais et, par amour de ces gens qu'il considère d'une grande générosité, a décidé de le chanter[41]. L'album lui vaut sa première Victoire de la musique en 1994 dans la catégorie « Album de musique traditionnelle » et se vend à 350 000 exemplaires, alors que Renaud pensait qu'il n'intéresserait que les gens du Nord. Toujours en 1994, il sort un conte pour enfants La Petite vague qui avait le mal de mer.

À la Belle de Mai et hommage à Brassens (1994-1995)

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Suit en novembre 1994, À la Belle de Mai, un album dont la première chanson éponyme raconte l'arrivée d'un étranger parisien dans ce quartier marseillais. Le titre vise sans le nommer Bernard Tapie, qui offre le titre européen à l'OM, puis ses déboires lorsqu'il a voulu entrer en politique, et termine sur son retour vers la capitale[42].

L'album est enregistré à son domicile[n 20], entièrement acoustique. Renaud privilégie plus les coups de cœur que les coups de sang : il chante son admiration pour Che Guevara, Zapata ou Pancho Villa. Trois musiques sont signées par son ami Julien Clerc et les arrangements sont dirigés par l'accordéoniste Jean-Louis Roques dont l'influence musicale a pris de plus en plus d'importance depuis 1978[18]. L'album atteint les 585 000 exemplaires, porté par les titres C'est quand qu'on va où ?, La médaille, Mon amoureux, Lolito Lolita et À la Belle de Mai. Le concert ainsi que la tournée qui suivit sont enregistrés sur le double album live Paris-Provinces Aller/Retour et sur VHS. À partir du , peu avant l’élection présidentielle en France, Renaud se produit à la Mutualité, symbole des grands meetings de la gauche. Durant l'hiver 1995, il avait effectué une tournée en Bosnie avec Charlie Hebdo et Philippe Val. Cette même année, Renaud enregistre un album reprenant vingt-trois chansons de Georges Brassens : Renaud chante Brassens.

Mais pour Renaud (et surtout pour ses maisons de disques), cette année 1995 est aussi l'année des compilations. Polydor et Virgin, ses deux maisons de disques, sortent coup sur coup The meilleur of Renaud 1975-1985, The meilleur of Renaud 1985-1995 et une double compilation The Very Meilleur of Renaud (1975/1995), l'ensemble se vend à 800 000 exemplaires. Puis en novembre sort L'Intégrale Renaud (Coffret 18 CD : Renaud - Intégrale) contenant trois albums inédits (Renaud chante Brassens, Les Introuvables et Le Retour de la Chetron Sauvage).

Passage du « Renard » (1995-2002)

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Renaud a toujours été nostalgique de son enfance et fataliste quant à l'avenir (J'ai la vie qui me pique les yeux, Mistral gagnant) et, dans les années 1980, la perte de plusieurs amis proches comme Coluche, Desproges et Gainsbourg l'affecte beaucoup. Au fil des années, et malgré un soutien constant de son épouse (qui, selon la famille Séchan, « portait Renaud à bout de bras »), Renaud cède à sa mélancolie pour se rapprocher de son côté sombre — qu'il surnomme lui-même « Renard » (par analogie avec Gainsbourg/Gainsbarre). Connaissant, depuis plusieurs années déjà, une tendance à la dépression en raison de la nostalgie du temps qui passe et de la perte de ses idéaux, il entame en 1995 une longue période de silence (qui ne se termine qu'en 2002) avec quelques apparitions sur scène et d'innombrables rechutes[17].

Pris dans l'alcoolisme, la solitude et le cynisme, Renaud y perd son grand amour, Dominique, qui le quitte en 1999 (après près de vingt-cinq ans de relation) en même temps que l'inspiration. Il emménage alors avec son frère Thierry au-dessus de la brasserie la Closerie des Lilas, qui devient son quartier général[17].

Devenu l'ombre de lui-même, ses quelques apparitions le montrent bouffi par l'alcool, les yeux cernés. Conscients de l'urgence, ses musiciens Alain Lanty et Jean-Pierre Bucolo l'embarquent dans une tournée thérapeutique Une guitare, un piano et Renaud, marathon de deux-cent-deux dates dans des petites salles de province entre octobre 1999 et mars 2001, qui lui fait réaliser l'amour que lui porte encore son public, malgré les performances vocales éraillées et parfois totalement catastrophiques du chanteur[17]. La tournée présente trois nouvelles chansons, Baltique, Boucan d'enfer et Elle a vu le loup mais Renaud n'arrive plus à écrire et ne sait même pas s'il arriverait à sortir un nouvel album[18]. Un premier déclic arrive grâce à son ami journaliste Pascal Fioretto. Alors en cure, Renaud craque et veut se resservir un verre. Fioretto le lui accorde, à la condition qu'il lui écrive une chanson. Une heure plus tard, Renaud termine Petit Pédé[43]. En 2001, il reçoit une Victoire de la musique pour l'ensemble de son œuvre, qu'il dit avoir considérée à l'époque comme un hommage posthume[17]. À cette occasion, il interprète Mistral gagnant. En regardant sa prestation, il se rend compte de l'urgence de se ressaisir[18]. Mais le véritable déclic provient de sa rencontre en 1999 à la Closerie des Lilas avec Romane Serda, une jeune chanteuse dont le groupe n'arrive pas à percer et dont il tombe très vite amoureux[44]. Un soir où il rentre ivre, Romane le prévient qu'elle le quittera s'il n'arrête pas de boire[44].

Renaud retourne en cure, recommence à écrire des chansons et sort son treizième album un an plus tard.

Renaissance

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Retour avec un Boucan d'enfer (2002-2005)

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Renaud lors de l'inauguration de l'école Renaud-Séchan en 2006.

En mai 2002 un nouvel album, Boucan d'enfer, illustré par Titouan Lamazou, apparaît donc dans les bacs, huit ans après le dernier enregistrement original du chanteur énervant. Mis en musique par ses amis Alain Lanty et Jean-Pierre Bucolo, l'album est à l'image des dernières années passées : noir et sans concession, avec des chansons comme Docteur Renaud, Mister Renard, Cœur perdu et Mal barrés qui reflètent le purgatoire passé. Le single Manhattan-Kaboul en duo avec Axelle Red connaît un énorme succès (523 000 exemplaires vendus) et l'album se vend à plus de deux millions d'exemplaires[36], un record pour le chanteur.

Après tant d'années, Renaud commence à prendre le dessus sur Renard, le nom qu'il donne à son côté sombre rongé par l'alcool. Pendant la Tournée d'enfer qui s'ensuit, dans un décor de fête de village, il connaît quelques rechutes, fait un delirium tremens[n 21], et la voix n'est pas toujours au rendez-vous[17], mais il remporte malgré tout un grand succès. Plus de cent-soixante-dix concerts sont donnés, la tournée s'arrêtant notamment plusieurs fois au Zénith de Paris et au festival des Vieilles Charrues. Aux côtés de Johnny Hallyday, Renaud joue dans le film Wanted de Brad Mirman. L'année est couronnée par trois Victoires de la Musique et deux NRJ Music Awards. Les apparitions de Renaud à cette cérémonie et dans d'autres émissions de variétés furent par la suite critiquées compte tenu des reproches très durs qu'il avait pu faire à ces médias. Un article au vitriol du journal Tant pis pour vous lui est notamment consacré en mars 2004. Renaud attaque le journal en justice demandant de lourds dommages et intérêts pour un journal économiquement fragile, ce qui lui est reproché par la presse[n 22]. Cela n’entache cependant pas son image. Il reste très populaire auprès de ses compatriotes et est régulièrement placé dans les dix personnes les plus appréciées par les Français[46].

En 2003, il emménage avec la chanteuse Romane Serda dans le 14e arrondissement de Paris et ils se marient le , à la mairie de Châteauneuf-de-Bordette (Drôme). La liaison entre Renaud et Romane Serda a pourtant engendré des polémiques du côté des fans[n 23]. Ayant retrouvé l'amour et s'étant remarié, il parvient enfin à sortir de l'alcoolisme et à sentir renaître son âme de militant. Depuis 2005, il lutte activement pour la libération d'Íngrid Betancourt et des autres otages des FARC en Colombie auxquels il consacre une chanson, Dans la jungle, traduite ensuite en espagnol et interprétée par Melingo, un chanteur argentin.

Rouge Sang : continuité de la renaissance (2006-2007)

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Renaud en 2007, peu avant de retomber dans ses addictions.

Il organise le , à l'occasion des quatre ans de détention d'Íngrid Betancourt, un grand concert au Zénith de Rouen réunissant de nombreuses personnalités. Cette même année, il relance son combat contre la corrida et pour la réintroduction des ours dans les Pyrénées. Son deuxième enfant, Malone, naît le [n 24]. Le est inaugurée l'école Renaud-Séchan à Mirabel-aux-Baronnies (proche du village natal de Romane Serda), pour la construction de laquelle le chanteur avait donné une importante somme d'argent[47].

C'est le que sortent simultanément son douzième album intitulé Rouge Sang et une version collector de celui-ci. Les deux versions s'écoulent à plus de 170 000 exemplaires dès la première semaine (triple disque de platine, 700 000 exemplaires au total). Rouge Sang est vu par certains comme une sorte de renaissance, tant le Renaud de Boucan d'enfer était l'œuvre d'un autre personnage, cynique, désabusé, et plus consensuel. L'album est ainsi nettement plus engagé que le précédent opus (Leonard's Song dédié à Leonard Peltier, J'ai retrouvé mon flingue, Elle est facho, Rouge Sang). La critique sur l'album est mitigée : bien que l'ensemble de la presse célèbre le « retour à la forme » du chanteur après ses années noires, de nombreux journaux (dont Le Monde et Télérama) considèrent que sa plume s'est émoussée et déplorent les arrangements « très électriques » et datés de Jean-Pierre Bucolo.

Illustré par Killofer, jamais aucun album de Renaud n'avait encore contenu autant de chansons : vingt-quatre sur l'édition collector (y compris un titre écrit par un autre chanteur, Benoît Dorémus : Rien à te mettre). Durant la tournée médiatique, Renaud enregistre une publicité où, non sans humour, lui et Vincent Delerm (qu'il cite dans Les Bobos, premier single de l'album, vendu à 67 100 exemplaires en seize semaines) vantent leurs albums respectifs. Renaud écrit et produit Après la pluie, deuxième album de Romane Serda, qui sort le .

En février 2007, il annonce qu'il s'installe en Angleterre avec sa famille, tout en précisant qu'il paiera toujours ses impôts en France[48].

Il effectue au printemps et à l'été 2007 la tournée Rouge Sang tour. La voix y est souvent meilleure que pendant la tournée Boucan d'enfer[n 25], et le décor représente les toits de Paris, en référence à Robert Doisneau et au dernier concert des Beatles. Celle-ci s'arrête notamment quatre fois à Bercy et au centre de détention de Bapaume lors de la Fête de la musique. Il offre également un concert à L'Isle-sur-la-Sorgue, ville où il possède une résidence secondaire. Une tournée des festivals (Festival des Terres Neuvas, Festival d'été de Québec, Francofolies, Paléo, Fête de l'Humanité, Musilac) a lieu durant l'été 2007. Il termine sa tournée par un concert gratuit offert à ses fans le à la Cigale. Sur scène durant près de six heures, il revisite l'ensemble de son répertoire[n 26]. En novembre sort Tournée Rouge Sang, témoignage sur CD et DVD des concerts de Bercy. En septembre sort Jeunesse se passe, le premier album de Benoît Dorémus que produit Renaud (impressionné par son premier album, qui était auto-produit, il avait fait signer Dorémus sur son label Ceci-Cela en janvier 2006).

Molly Malone : fatigue d'un artiste (2008-2010)

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À partir de 2008, Renaud se fait plus discret sur la scène médiatique. Son silence à la libération d'Íngrid Betancourt le , une cause pour laquelle il s'était pleinement investi, suscite des interrogations[51]. Pour faire taire la rumeur, il explique avoir préféré la rencontrer hors caméras[52].

Sa fille Lolita se marie avec le chanteur Renan Luce au cours de l'été 2009[53] et il quitte le XIVe arrondissement pour Meudon, en banlieue parisienne[6]. Le sort Molly Malone – Balade irlandaise, un album de reprises de chansons traditionnelles irlandaises, projet qu'il dit envisager depuis plus de vingt-cinq ans. Il comporte treize chansons qui sont toutes des adaptations du répertoire traditionnel de la musique celtique irlandaise, comme The Water is Wide devenue La Ballade Nord-Irlandaise, une chanson qu'il reprend dix-huit ans plus tard (elle figurait dans l'album Marchand de cailloux). L'album reçoit un accueil mitigé, beaucoup de critiques reprochant au chanteur d'avoir une voix de plus en plus fatiguée[54],[55].

Fin 2010, sort une intégrale vinyle et un nouveau florilège sur trois CD (Le Plein de super). La même année, il reprend Encore un rhum sur VIP: Very Intimes Poteaux, album hommage au groupe Soldat Louis. Il participe également au projet collectif Dr Tom - La liberté en cavale, qui reprend des chansons de Franck Langolff, décédé quatre ans plus tôt[56].

Rechute et « Phénix »

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Rechute dans ses addictions (2010-2014)

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Renaud se lance ensuite dans la préparation d'un album. Mais plusieurs entretiens ont lieu où il s'avoue en panne d'inspiration et dévoré par la nostalgie :

« Je ne sais plus faire, j'ai perdu la sève. Même mon fils de quatre ans qui devrait m'inspirer de belles chansons, pour parler de son avenir, de la société dans laquelle il va évoluer, eh bien, non, ça ne m'inspire pas. C'est épuisant de passer ses jours et ses nuits à repenser à son enfance et à son adolescence. Chaque année qui passe, la nostalgie se rapproche[6]. »

Il déclare être hanté par ses vieux démons depuis quatre ans et s'être remis à boire. Romane Serda et Renaud divorcent le . À sa sortie du tribunal, elle dira de Renaud : « Nous venons de divorcer mais je l'aime[57]. »

En octobre 2012 est publiée une nouvelle intégrale des albums studios, contenant une nouvelle édition de la compilation Les Introuvables avec des titres parus sur différents supports (compilations, albums hommage, etc.) En janvier 2013, il est nommé commandeur des Arts et Lettres[58].

En juin 2014 sort La Bande à Renaud, un album de reprises de chansons de Renaud par quinze artistes (Jean-Louis Aubert, Cœur de pirate, Bénabar, Disiz, Élodie Frégé, Raphael, Nicola Sirkis, Benjamin Biolay, Nolwenn Leroy, Hubert-Félix Thiéfaine, Carla Bruni-Sarkozy, Renan Luce, Alexis HK, Benoît Dorémus et Grand Corps Malade). À la suite du succès de La Bande à Renaud (200 000 exemplaires), un second volume sort le 27 octobre.

Le , une version française de Do They Know It's Christmas sort, sous le nom de Noël est là, pour soutenir la lutte contre l'épidémie d'Ebola. Renaud y chante et apparaît dans le clip musical aux côtés d'autres artistes français.

Relève temporaire (2015)

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Le , un documentaire inédit Renaud, on t'a dans la peau est diffusé en soirée sur France 3, le jour de l'anniversaire du chanteur. Didier Varrod, réalisateur du documentaire (il avait déjà signé un documentaire sur Renaud en 2002), a pu rencontrer Renaud pour lui faire voir le film quelques jours avant sa diffusion à la télévision. D'après le réalisateur, Renaud aurait été particulièrement ému par le reportage. Le lendemain, Benoît Dorémus annonce, via les réseaux sociaux, que Renaud, encore touché par le documentaire sur lui, est parvenu à écrire une nouvelle chanson, information reprise par plusieurs sources comme la page Facebook « Soutenons Renaud Séchan ».

En , le frère de Renaud, Thierry Séchan, annonce que Renaud a écrit quatorze textes, et que le guitariste Michaël Ohayon et le chanteur Renan Luce ont composé les musiques du futur album. Renaud confirme l'information sur RTL, ajoutant que l'album pourrait sortir dès septembre et qu'il sera enregistré à Bruxelles. Toutefois, toujours d'après Thierry, il doit diminuer sa consommation d'alcool et de tabac pour pouvoir de nouveau chanter[59],[60]. L'album est finalement repoussé à Noël[59] et devrait comporter une douzaine de titres dont deux consacrés à l'attentat contre Charlie Hebdo de janvier 2015[59], puisque « ce qui l’a marqué le plus en 2015, c’est l’attentat contre Charlie Hebdo, d’autant qu’il était ami avec Charb, Cabu, Wolinski[59] », déclare son frère. L'album aurait pu se nommer Mulholland Drive[59], du titre d'une chanson présente sur l'album, racontant son voyage à Los Angeles[61].

En octobre, il écrit et chante le titre Ta Batterie sur l'album Il nous restera ça de Grand Corps Malade[60]. C'est durant sa collaboration avec Grand Corps Malade qu'il retrouve le goût d’écrire pour de nouvelles chansons, l’inspiration lui revenant à cette période. Au début de janvier 2016, Renaud déclare sur Facebook :

« Je ne bois plus une goutte d’alcool depuis cent-huit jours, je ne fume plus que maximum quinze cigarettes par jour au lieu de deux paquets et demi. Je pète la forme, j’ai fini mon disque, reste le mixage et le mastering, donc sortie prévue en mars[62]. »

Photo de Renaud à la guitare en 2016
Renaud à la guitare au Zénith de Paris en octobre 2016.

Il déclare également sur l'antenne d'Europe 1 que c'est son plus bel album depuis Mistral gagnant[62]. Deux chansons sont « dédiées aux victimes des attentats et autres » : Hyper Cacher[62] (en référence à la prise d'otages du magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes) et J'ai embrassé un flic[61] (en référence aux manifestations des 10 et 11 janvier 2015[61]). Toujours sur Facebook, il déclare qu'il compte reprendre la scène courant 2016[62].

Le , en mémoire des victimes des attentats contre Charlie Hebdo disparues l'année précédente, il est présent place de la République à Paris, et chante Que Marianne était jolie soutenu par Christophe Alévêque, de Michel Delpech, mort quelques jours plus tôt[63].

Le à minuit, Renaud publie sur son site internet la première chanson Toujours debout, issue de son futur album (dont il n’a pas composé les musiques)[64],[65]. Le même jour, sur France Inter, il annonce la sortie son nouvel album : Renaud[66]. Le clip officiel de Toujours debout sort le [67].

Début 2016, il fait plusieurs apparitions sur scène avec I Muvrini[68]. Le 2 mars, il fait son retour comme chroniqueur dans l'hebdomadaire Charlie Hebdo avec un billet bimensuel[69]. Il tient aussi, à partir d'avril 2016, une chronique mensuelle dans le magazine Causette[70].

Toujours debout (2016-2017)

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Photo de Renaud sur scène
Renaud en concert au festival des Vieilles Charrues en Bretagne en juillet 2017.

Son album Renaud sort le [71] et connaît un succès fulgurant, vendant plus de 500 000 albums en six semaines[72], recevant ainsi un disque de diamant[73]. En janvier 2017, le SNEP révèle que Renaud a dominé les ventes en France avec plus de 730 000 albums vendus en 2016[74].

En mai 2016 sort sa première autobiographie, Comme un enfant perdu, dans laquelle il revient sur son parcours[75]. En juillet 2016, le groupe Tryo dévoile le clip de Souffler (extrait de l'album Vent debout), dans lequel apparaît Renaud[76].

Il entame le à Évry la tournée Phénix Tour[77], avec plus de cent-trente dates à travers la France mais aussi au Royaume-Uni, en Suisse et en Belgique[78],[79].

Il reçoit, dans la nuit du 10 au , la Victoire de l'artiste masculin de l'année aux 32e Victoires de la musique[80]. Fin 2017 sort Phénix Tour, un album qui revient sur sa longue tournée.

Après cela, il connait une nouvelle rechute.

Le 6 décembre 2017 sort le film Stars 80, la suite dans lequel il apparaît à la scène finale sous le personnage de Renard qui découvre que le public ne l'a pas oublié.

Les Mômes et les Enfants d'abord (2018-2019)

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En , il est annoncé que Renaud est de retour en studio, pour un album destiné aux enfants. Certaines chansons sont composées par Renan Luce et Romane Serda, et c'est Michaël Ohayon qui réalise le disque[81],[82].

La SACEM lui décerne, le , un prix spécial pour l'ensemble de sa carrière. Il y apparaît affaibli et incapable de chanter (sortant d'une cure de désintoxication à la suite de plusieurs rechutes après sa tournée), mais toujours aussi engagé[83].

En , le journal La Provence annonce que Renaud produira le prochain album de Dave, après avoir écouté sa nouvelle chanson La Fille aux deux papas. Dave déclara : « Renaud a écouté cette chanson [...] et là, ça lui a plu donc il a dit :« Je vais écouter les autres » puis a fini : « Je produis ton album »[84],[85].

Le , il est hospitalisé à la suite d'une lourde chute à son domicile[86].

En , dans un entretien accordé au Parisien, il déclare que son prochain disque s'intitulera Les Mômes et les Enfants d'abord ! et sortira à l'automne 2019. Ce sera « plus un album sur l'enfance qu'un album pour enfants » de douze titres, qui va en « faire râler plus d'un » avec « plein de gros mots ». Il a été enregistré chez Renaud (à l'Isle-sur-la-Sorgue), Bruxelles et Paris[87],[88]. L'album sort finalement le , après la parution du single Les Animals[89]. Une semaine après sa sortie, l'album s'écoule à 70 000 exemplaires, plaçant Renaud numéro un des ventes en France[90]. Il est classé un mois plus tard par le Syndicat national de l'édition phonographique (SNEP), à la 17e place des albums les plus vendus en 2019[91] et obtient un double-disque de platine[92].

Des albums de reprises (depuis 2020)

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Le , il met en ligne le titre Corona Song, qui se veut un hommage aux victimes de la pandémie de Covid-19 et aux soignants. Il s'y attaque à la Chine — qui « nous a envoyé ce virus » —, à Donald Trump — dont il évoque « [l]a connerie » —, aux gouvernants politiques — qui l'ont « bloqué chez lui deux mois sans possibilité d'aller au café voir ses potes » — et apporte son soutien au Pr Didier Raoult. L'accueil critique des médias et du public s'avère assez mitigé, notamment en raison de son interprétation, des paroles de la chanson et de l’apparence diminuée du chanteur[93],[94],[95].

En , Renaud annonce la préparation d'un album de reprises de classiques de la chanson française, prévu dans un premier temps pour . Pour la même occasion, il annonce avoir tiré un trait sur les tournées, se déclarant à la « retraite »[96]. Son album Métèque est finalement publié le , mois du 70e anniversaire du chanteur. L'album est réédité au mois de décembre avec quatre titres supplémentaires : trois reprises (Suzanne, La vie s'écoule, la vie s'enfuit, Ma fille) et un inédit écrit avec Marc Cuadrado (J'veux une Harley)[97].

Renaud (au centre) lors d'un concert au théâtre d'Yerres en décembre 2023.

Il annonce finalement son retour sur scène pour , dans le cadre d'une série de concerts intimistes. Le spectacle comprend un orchestre de cordes, avec huit musiciennes, un piano et un accordéon et il est orchestré par Alain Lanty[98]. La tournée, qui prévoit 80 concerts, est programmée pour durer toute l'année 2023[99]. Le répertoire est centré sur les titres des années 1980 et 1990 et le chanteur y rend hommage à sa nouvelle compagne, Cerise[100]. Cette tournée aboutit à un disque, Dans mes cordes, qui rassemble titres enregistrés en studio et morceaux live et qui sort le [101].

Il participe, la même année, à un duo Maintenant avec Vianney, sur son album À 2 à 3[102] et l'année suivante à l'album Éclect!que de Gaëtan Roussel sur le titre Avec personne (c'est vrai on s'entend bien). En septembre 2024, il s'associe avec le peintre Ernest Pignon-Ernest, pour Des mots et des images : vingt artistes illustrent ses titres au bénéfice de l'Unicef[103].

Prises de position

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Tout au long de sa carrière, Renaud n'a cessé de militer pour de nombreuses causes, dont certaines étaient (ou sont encore) taboues. La plupart de ses chansons, quand elles ne sont pas franchement engagées, évoquent au moins au détour d'un couplet un sujet qui est cher au cœur de l'artiste.

Idées et relations politiques

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Renaud est d’abord engagé à gauche. Il s'explique sur ce choix politique de deux manières : par les valeurs humanistes que défend ce bord et par l'héritage protestant et socialiste du côté paternel et l'héritage communiste du côté maternel. Les engagements de son grand-père paternel semblent néanmoins n'avoir apporté qu'un bagage culturel et non idéologique[104]. Non affilié à un courant idéologique défini, il se considère avant tout comme membre d'une grande famille de gauche[n 27]. Renaud n'hésitera pourtant pas à égratigner les partis de gauche dans ses chansons (Socialiste) ou dans ses concerts lorsqu'il le juge nécessaire.

Si plusieurs de ses chansons présentent clairement un message anarchiste, Renaud, ancien soixante-huitard, n'est pas pour autant un anarchiste convaincu. En effet même s'il trouve le principe magnifique, il ne pense pas les idées applicables dans la société actuelle[n 28]. Le côté anarchiste de Renaud se ressent notamment lorsque celui-ci raille les représentants de l'ordre dans ses chansons ; c'est notamment l'armée qui en fait le plus les frais, Renaud étant un ardent pacifiste (la Ballade Nord-Irlandaise, Manhattan-Kaboul) et antimilitariste (Déserteur, Trois matelots, La Médaille contre la radiodiffusion de laquelle l’Association de soutien à l'armée française porte plainte[105]). Il s'en prend de la même manière à la police[n 29] (Hexagone, Où c'est qu'j'ai mis mon flingue). Il privilégie la fraternité humaine et se dit opposé à l'idée de frontière. De là vient son engagement régionaliste[n 30], engagement qui se retrouve notamment dans les chansons Le Blues de la Porte d'Orléans ou Corsic’armes.

À droite, Renaud suscite des sentiments contrastés. Louis Pauwels l'associe à Coluche, dans son article dénonçant le « SIDA mental » dont serait atteinte la jeunesse manifestant contre la loi Devaquet[n 31]. Alors Premier ministre, Édouard Balladur déclare que Renaud était son chanteur préféré[n 32]. Dans les années 2000, Christine Albanel[108] ou Jean-Marie Le Pen[n 33] font des déclarations similaires.

L'extrême droite est définie comme un ennemi par Renaud. Antifasciste déclaré, il lutte contre l'antisémitisme et s’en prend vivement à la politique d'Israël au sujet du conflit israélo-palestinien. Les paroles de la chanson Miss Maggie où la répression de l'Intifada est comparée au génocide arménien et à la Shoah[n 34], déclenchent une polémique et lui valent des accusations d'antisémitisme. Renaud avoue la tournure maladroite, même si le but était bien de provoquer, et remanie la phrase en « Palestiniens, Juifs, Arméniens[109] ».

Une constante dans les engagements de Renaud est sa tendance à toujours se placer du côté des minorités et des personnes en position de faiblesse[110]. Il a longuement milité pour des associations humanitaires ou organisations non gouvernementales, tels que les Restos du cœur, Médecins sans frontières ou SOS Racisme[111], mais les problèmes de malversations auxquelles sont mêlées les associations humanitaires, et le sentiment de leur inefficacité, ont fini par le rendre plus méfiant et distant vis-à-vis de ces groupes[n 35] ; une lassitude qu'il décrit dans Tout arrêter.

Renaud est un chanteur impliqué et militant, d'ailleurs régulièrement interrogé sur l'actualité politique et sociale (notamment lors de son passage à l'émission 7 sur 7[précision nécessaire]). Mais il a, maintes fois, émis le souhait de se retirer des turbulences des engagements politiques, comme il l'exprime dans les chansons Fatigué ou Je vis caché. Il désire mener une vie simple, proche de la nature, à l'écart de la violence, des drogues (La Blanche, P’tite conne, Zénobe), exprimant parfois un univers passéiste (Rouge gorge) et nostalgique de l'enfance (Mistral gagnant, Le sirop de la rue).

En 1981, il est co-solidaire de la publication Avis de recherche consacrée au soutien des appelés insoumis au service militaire[112].

Renaud a toujours assumé l'affection et sa fascination pour le socialiste François Mitterrand, auquel il envoyait chacun de ses disques à sa sortie. Pourtant, après l'élection présidentielle française de 1981 où il avait voté au second tour pour Mitterrand[n 36], bien que se réjouissant de l'abolition de la peine de mort et de l'autorisation des radios libres, Renaud s'opposa rapidement aux positions économiques et géopolitiques des socialistes notamment après le tournant de la rigueur opéré par le gouvernement Mauroy en 1983[113]. La même année, il s'engage activement aux côtés de la Marche pour l'égalité et contre le racisme, comme il le fait plus tard pour la campagne Touche pas à mon pote de SOS Racisme[114]. En 1985, il se rend à l'Élysée pour exiger des explications à la suite de la mort d'Éloi Machoro, secrétaire général du FLNKS[n 37].

Le , Renaud signe une tribune, « Tonton laisse pas béton », sur toute la largeur d'une pleine page publiée dans le quotidien le Matin de Paris, pour convaincre Mitterrand de ne plus hésiter à se représenter à l'occasion des élections de 1988[n 38]. Cela n'empêche pas Renaud de voter Pierre Juquin au premier tour[115] et de poursuivre ses critiques sur le Parti socialiste durant le second septennat de Mitterrand. En 1988, à l'occasion de la visite officielle en France du président portugais, il signe dans Révolution une tribune demandant la libération d'Otelo Saraiva de Carvalho[n 39]. La même année, il organise un concert à l'Olympia afin de réunir des fonds pour financer un hôpital palestinien. Renaud se montre également actif à l'occasion des célébrations du bicentenaire de la Révolution française en 1989. Il critiquait le fait d'inviter les « maîtres du monde » pour le sommet du G7 à Paris alors que la période était censée rendre hommage à la Révolution et aux sans-culottes[n 40]. Organisateur d’un concert protestataire sur le thème « Dette, colonies, apartheid, ça suffat comme ci », réunissant plus de 100 000 personnes Place de la Bastille, Renaud force le Parti socialiste à prendre position sur l'abolition de la dette. En 1991 Renaud désapprouve fortement le choix de François Mitterrand de s'impliquer dans la guerre du Golfe aux côtés des Américains, celle-ci se résumant pour lui à une histoire d'argent que les Irakiens allaient devoir payer au prix fort. Il écrit diverses chroniques dans l'Idiot international de Jean-Edern Hallier[n 41]. Malgré ses divergences avec Mitterrand, Renaud nourrit toujours un grand respect pour celui qu'il identifiait sous certains aspects à un père[n 42]. Une chanson lui est d'ailleurs consacrée sur l'album Marchand de Cailloux (Tonton) et Baltique, du nom de son chien, sera un ultime hommage sur l'album Boucan d'enfer.

Aux élections européennes de 1994 en France, Renaud est avant-dernier sur la liste Régions et peuples solidaires, derrière Gilles Perrault, Jacques Higelin et Christian Laborde[116], marquant ainsi son engagement régionaliste (il soutient ainsi Jean-Philippe Casabonne et Peio Serbielle, donne des concerts de soutien, et un drapeau basque figure sur le décor de sa tournée Boucan d'enfer). Depuis le départ de Mitterrand, il s'avoue peu convaincu par Lionel Jospin et les autres dirigeants socialistes[n 43], mis à part Bertrand Delanoë et l'aile gauche du parti[n 44]. Renaud s'est orienté vers un écologisme de gauche, représenté par José Bové[n 45] ou les Verts[n 46], qu'il a soutenus lors des élections présidentielles de 1995, de 2002 et de 2007. En 1995, il vote pour Lionel Jospin au deuxième tour, afin d'éviter « le retour des bandits »[n 47]. En 1999, il signe un appel du collectif d'extrême droite pro-serbe Non à la guerre s'opposant à l'intervention de l'OTAN dans la guerre du Kosovo[117].

Au premier tour de l’élection présidentielle de 2002, il vote pour l’écologiste Noël Mamère[n 48]. Renaud a aussi fait partie du Comité de soutien socialiste au Oui à la constitution européenne créé à l'initiative de Jack Lang lors du référendum de 2005. En 2007, après avoir soutenu Dominique Voynet, présente au premier concert de sa tournée, il apporte son soutien à Ségolène Royal en étant présent au meeting de Charléty pour s'opposer à Nicolas Sarkozy. Il déclare avoir voté socialiste au deuxième tour des présidentielles 2007, mais qu'il aurait préféré voter pour la gauche radicale. Il a aussi soutenu Yves Cochet lors des législatives de la même année dans le 14e arrondissement de Paris où il réside. À l'automne 2007, il s'engage contre la loi Hortefeux et les tests ADN[n 49], participant au meeting au Zénith et annonçant l'écriture d'une chanson sur le sujet[118]. En décembre 2007, il offre un de ses tableaux pour une vente aux enchères en faveur du journaliste Denis Robert[119]. Il devient membre du comité de soutien à Denis Baupin lors des municipales de 2008 à Paris[120]. Il prend également position en faveur de différents candidats de gauche (Razzy Hammadi à Orly, Dominique Voynet à Montreuil ou Martine Lignières-Cassou à Pau).

Il prend en 2004 la défense de Peio Serbielle, condamné, selon ses termes, pour « délit d'hospitalité ». En effet, le chanteur basque est placé durant 16 mois en détention provisoire pour avoir hébergé des indépendantistes[n 50], avant d'être condamné, en 2018, à cinq ans de prison dont quarante-deux mois avec sursis et 2 500 euros d’amende[122].

Début 2005, son engagement dans une campagne contre le téléchargement illégal lui vaut quelques réactions de la part de ses fans. Sa position sera contradictoire sur le sujet. À la fin de l'année, le chanteur revient sur sa décision, s'explique avoir été mal informé sur le peer to peer et « embobiné » par Virgin, et distribue gratuitement sa chanson militante Dans la jungle sur un forum Internet d'un site de fans sans la permission de sa maison de disques[123]. Il met d'ailleurs par la suite à disposition des enregistrements rares ou inédits sur ce même site. Cependant, en juin 2008 il s'engage, aux côtés de cinquante-et-un autres artistes, pour la loi Hadopi réprimant le téléchargement illégal[124].

À partir de 2005, il lutte activement pour la libération d'Íngrid Betancourt et des autres otages en Colombie détenus par les FARC[n 51] pour lesquels il compose une chanson Dans la jungle (traduite dans plusieurs langues). Le , à l'occasion des quatre ans de détention de l'otage, il organise entre autres un grand concert au Zénith de Rouen réunissant de nombreuses personnalités. Dix jours plus tôt, un concert similaire, Les Voix de l'Engagement, s'était tenu en Belgique, à Louvain-la-Neuve, en soutien également à Aung San Suu Kyi (prix Nobel de la paix, qui fut assignée à résidence en Birmanie). Renaud y chante notamment en duo avec Hugues Aufray. Un autre meeting de soutien à Íngrid Betancourt est organisé au Zénith de Paris le dans l'espoir, déçu, d'une libération proche d'Íngrid Betancourt[125]. Lorsque cette dernière est libérée le , le Président de la République Nicolas Sarkozy salue son engagement lors de son intervention en direct. Il n'apparaît pas cependant aux diverses célébrations suivant sa libération, ne souhaitant pas s'exprimer publiquement[126].

En , il indique qu'il ne votera « plus jamais » socialiste[127]. À la même période, Renaud s'exprime sur RTL pour démentir des rumeurs selon lesquelles il soutiendrait la candidature de François Fillon ou d'Alain Juppé pour les primaires à droite en préparation de l'élection présidentielle de 2017[128]. Il avait initialement déclaré qu'il soutiendrait François Fillon s'il se trouvait au second tour de l'élection présidentielle face à Marine Le Pen, avant de se rétracter[129]. À la suite de l'affaire Fillon, il déclare ne plus soutenir François Fillon[130]. En , il déclare qu'« il se peut qu['il] vote pour » Jean-Luc Mélenchon[131]. Mais le mois suivant, il annonce qu'il va voter Emmanuel Macron car c'est « le seul qui me paraît intègre, le seul sans parti, le seul sans casserole au cul et la seule alternative aux Le Pen et aux Fillon »[132].

En avril 2022, il annonce voter pour Philippe Poutou au premier tour de l'élection présidentielle, puis voter pour faire barrage à Marine Le Pen au second[133].

Écologisme et défense des animaux

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L'écologisme est un autre grand combat de Renaud. Auparavant plus intéressé par les droits de l'Homme et la politique, le déclic écologique est venu avec la naissance de sa fille en 1980 qui lui a fait prendre conscience que les générations futures « devaient continuer à profiter de ce que la nature a donné à l'homme[n 52]. » Et dès 1984, il s'engage à Greenpeace pour qui il organise un concert, et participe à quelques manifestations, notamment le en occupant les locaux de la Japan Airlines, pour protester contre la chasse à la baleine permise par le gouvernement japonais (cela lui vaut quatre heures de garde à vue). Mais, fatigué par les luttes de pouvoir à l'intérieur de l'organisation, et à la suite de l'affaire du Rainbow Warrior, il quitte Greenpeace avec d'autres amis partis fonder l'association Robin des Bois en 1985[n 53].

Il a lutté contre la construction du tunnel du Somport dans la Vallée d'Aspe[n 54] (finalement construit) et participe encore aujourd'hui à la réintroduction des ours dans les Pyrénées[n 55]. Pour les vingt ans de Tchernobyl, il offre une chanson (26 avril) à Greenpeace. Il milite activement pour l'abolition du Rallye Dakar (500 connards sur la ligne de départ). Il est attaché à une vie et un environnement simple et sain. Il est d'ailleurs un fervent pêcheur à la mouche, à l'instar de René Fallet dont il a hérité des cannes à pêche.

Attaché à la cause animale, Renaud est un militant anticorrida. Il a composé deux chansons contre la corrida (Olé[136] et Rouge Sang) et il est membre du Comité radicalement anti-corrida (CRAC), de l'Alliance anticorrida et membre d'honneur de la FLAC (Fédération des Luttes pour l'Abolition des Corridas)[137]. En juillet 2007, il assure la voix off d'un spot publicitaire de la Société protectrice des animaux (SPA) contre la corrida qui est censuré par le Bureau de vérification de la publicité (BVP). Renaud s'insurge contre cette décision et adresse une lettre ouverte au président Nicolas Sarkozy le 13 août, aux côtés d'autres personnalités[n 56].

Le , il adresse une lettre ouverte au président de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE) demandant le soutien dans la demande d'interdiction de l'accès aux arènes pour les mineurs de moins de 16 ans[139]. En septembre 2009, il apporte son soutien au livre promotionnel de la SPA, SOS SPA Tome 2 - Tauromachie, l'enfer du décor, bande dessinée de Geoffroy et Chardot dans laquelle il apparaît sur quelques planches. Lors de la tournée Rouge Sang Tour (2007), Renaud montre son engagement pour la cause anticorrida en autorisant des stands associatifs qui luttent pour cette cause à l'entrée de ses concerts. Le 24 avril 2024, il reçoit de la ville de Bourges, devenue capitale européenne de la Culture à partir de 2028, une médaille pour le récompenser de son engagement pour des causes humanistes et contre la corrida [140].

En 2006, il lui a été reproché d'avoir offert un 4x4 à son épouse. Il assume cette position en contradiction avec ses opinions écologistes[n 57].

Soutien à Yvan Colonna

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Renaud affiche depuis quelques années un soutien à Yvan Colonna[142], indépendantiste corse condamné pour activités terroristes, dont l'assassinat du préfet Claude Érignac[143],[144]. À plusieurs reprises en 2016, Renaud arbore un T-shirt sur lequel est inscrit « Yvan Colonna, otage de la raison d'État »[145], notamment lors de l'émission de télévision le Grand Journal, le [146].

Il rend aussi visite aux proches du détenu à perpétuité, à Cargèse[147]. Il se fait tatouer une Corse accompagnée d'une tête-de-maure sur l'avant-bras droit[148]. Quand on lui pose la question sur une supposée innocence d'Yvan Colonna, il affirme : « Je ne peux pas me prononcer sur ce point précisément. La vérité, il n'y a que lui qui la connaît. Ce n'est pas moi, pinzutu, parisien, qui peux dire, oui c'est lui ou, non ce n'est pas lui, qui a tué[148]. » Dans Charlie Hebdo du , Renaud déclare qu'il « réclame l'amnistie générale pour tous les prisonniers politiques corses (dont Yvan). »

Rapports avec les médias

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Renaud et la presse n'ont pas toujours été en bons termes, notamment la presse de gauche de l'aveu de Renaud lui-même[n 58]. Le conflit le plus évident est celui qui oppose le chanteur avec Libération, notamment les pages culturelles qui ont émis de nombreuses critiques défavorables à son sujet[n 59] depuis le début de sa carrière[n 60] et à qui Renaud n'a cessé de lancer de petites « piques » à travers les paroles de plusieurs de ses chansons ou sur scène[n 61]. En 1989, un article en pleine page de Libération, au sujet de la maison achetée par Renaud à Outremont (Montréal), titre « Renaud passe du HLM à la cabane au Canada » et critique le fait que sa maison se situe dans un quartier aisé[n 62].

Renaud a également eu quelques démêlés avec l'Événement du jeudi notamment lorsque celui-ci révèle en 1993 que le chanteur a touché les Assedic pendant huit mois en 1980[n 63].

Pour son album Putain de camion, dédié à Coluche et sorti en 1988, Renaud décide de n'en faire absolument aucune publicité par le biais des médias traditionnels (presse, radio, télévision). Mistral gagnant l'album précédent avait en effet eu droit à une forte promotion et s'était vendu à plus d'un million d'exemplaires ; Renaud était désireux de couper les ponts avec les médias, fatigué des critiques sur ses origines ou son compte en banque. Mais la décision d'éviter toute promotion fait chuter les ventes de moitié par rapport à ses deux précédents albums (soit 750 000 exemplaires malgré tout). Finalement, Renaud se résigne et continue de passer par le système médiatique pour promouvoir ses albums, partagé entre le besoin de s'attirer un public plus large et le risque de s'exposer aux critiques en s'affichant dans ces médias qu'il décrie tant. Par exemple son apparition aux NRJ Music Awards lors de son retour en 2002 lui a attiré plusieurs critiques.

En 2002, pour la sortie de Boucan d'enfer, les critiques redeviennent élogieuses, célébrant le retour et la sortie de la période noire et jaune de Renaud. La réception est plus mitigée pour l'album Rouge Sang. Renaud s'en prend vivement à la presse parisienne[n 64] qui ne le soutiendrait pas contrairement à la presse de province[n 65] et il juge les procès d'intentions qui lui sont faits pour les chansons Les Bobos et Elle est facho (qui finit par … et elle vote Sarko) sans fondement. En 2007, dans un numéro spécial du mensuel d'extrême-droite le Choc du Mois consacré à la chanson française dont il figure d'ailleurs seul en couverture, Renaud accorde un entretien assez décomplexé dans lequel il s'affirme prêt à soutenir une demande de mise en liberté au profit des détenus politiques quelle que soit leur appartenance [réf. souhaitée].

Laïcité, religion et rapport à la mort

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Issu d'une famille protestante, portant la croix huguenote, il revendique son appartenance à cette communauté même s'il ne croit pas en Dieu[n 66].

En effet, Renaud est agnostique et ne le cache pas. Au contraire, il sermonne vertement les fanatiques religieux, les curés et les papes dans ses chansons. La religion, notamment le catholicisme, est toujours considérée dans les textes de Renaud comme un frein au développement intellectuel et à la liberté[n 67],[n 68].

Partisan d'un socialisme laïque, il déplore par exemple que François Mitterrand n'ait pas émis le désir de se faire enterrer civilement pour aller jusqu'au bout de son agnosticisme[151].

Renaud entretient un rapport particulier avec la mort, comme l'évoque sa chanson Mon bistrot préféré. En effet nombre de ses amis sont disparus prématurément, notamment Patrick Dewaere, Coluche (qui était le parrain de sa fille), Pierre Desproges, Serge Gainsbourg, Michel Roy (compositeur de la chanson Baston et sujet de la chanson La Blanche[152]), Franck Langolff, François Ovide (guitariste de Renaud et compositeur de la chanson Mon amoureux). La disparition de Georges Brassens, de François Mitterrand et de Frédéric Dard le marquent également beaucoup, tout comme le décès du jeune Lucas, à qui est dédiée la chanson Elsa, prénom de sa jeune sœur.

Durant l'été 2016, il se fait tatouer dans le dos le buste du Christ portant la couronne d'épines et cerclé du message : « Comme lui j'ai aimé », « Comme lui j'ai souffert »[153].

Renaud sombre plusieurs fois dans l'alcoolisme, qu'il décrit dans Boucan d'enfer. Il affirme en avoir gardé une image d'alcoolique dont se servent certains de ses détracteurs[141].

En 1986, désireux de diversifier ses expériences professionnelles, il réalise une publicité pour Kanterbräu. Le spot, où il figure avec Jean-Louis Roques, est inspiré des paroles de la chanson Germaine. Il regretta ensuite d'avoir ainsi incité à la consommation d'alcool[n 69] et reversa les 900 000 francs gagnés au Muséum national d'histoire naturelle, pour la rénovation de la grande galerie de l'Évolution.

Au cours d'un entretien accordé au magazine Serge en 2010, Renaud se confie sur ses angoisses et ses rapports avec l'alcool : « Je bois parce que je ne suis pas bien dans ma peau, dans ma couenne. J’ai des psychoses, des angoisses, un mal de vivre, une nostalgie de mon enfance. Et cela empire avec tous ces amis qui meurent autour de moi. Cela me déprime, je suis tout seul dans mon bistrot. Alors plutôt que de ruminer mes pensées, eh bien je bois un petit verre et ça va un peu mieux » et ajoute « J’ai constamment le sentiment d’être persécuté, suivi, écouté, espionné sur mon mail comme sur mon portable par des gens qui me veulent du mal. J’ai des paranoïas bien précises… J’ai peur de mourir aussi, je ne sais pas d’où ça vient, c’est une maladie »[154].

Vie privée

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En 1975, Renaud tombe amoureux de Dominique Quilichini mariée alors à Gérard Lanvin, qu'elle quitte pour le chanteur. Ils se marient le 1er août 1980, huit jours avant la naissance de leur fille, Lolita à qui il dédie en 1983 la chanson Morgane de toi. Après 25 ans de relation le couple se sépare en 1999.

En 1999, il rencontre la chanteuse Romane Serda, avec qui il se marie le 5 août 2005. Ils donnent naissance à un garçon, Malone, né en juillet 2006. Le couple divorce en septembre 2011[155].

Avec sa nouvelle compagne Christine Marot, de 27 ans sa cadette, il achète en 2022 une maison et s'installe à Trentemoult (Loire-Atlantique), un ancien village de pêcheurs[156]. Ils se marient à Paris le samedi 4 mai 2024[157].

Style artistique

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Univers musical et littéraire

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Renaud en 2016.

Renaud, dans la tradition de la chanson française, accorde avant tout une importance au texte. Il a d'ailleurs écrit la quasi-totalité de ceux-là (La chanson du loubard, Soleil immonde et Rien à te mettre figurent parmi les rares exceptions). Il subit les influences de Bruant, de François Béranger et d'autres chanteurs réalistes, du folk song d'Hugues Aufray (sa première idole et celui qui lui a donné l'envie de chanter) et d'Antoine, et du protest song de Bob Dylan. Une bonne partie de ses textes utilisent l'argot, un langage populaire que Renaud a appris enfant puis en fréquentant la rue alors qu'il vivait de petits boulots[158], et comprennent de nombreux calembours. Outre les chansons engagées, Renaud écrit également sur des sujets plus personnels, souvent biographiques, comme la famille, le divorce ou l'enfance. À partir de Morgane de toi par exemple, dans chacun de ses albums studio, au moins une chanson sera dédiée à sa fille[n 70]. Renaud glisse fréquemment quelques touches humoristiques dans ses chansons en se servant du jeu de mots, de la parodie ou de la satire pour mieux faire passer ses messages ou simplement faire rire. Renaud est connu pour recourir fréquemment au portrait dans ses textes[159]. Certains de ses personnages sont biographiques (Miss Maggie, L'Entarté, Tonton), d'autres sont des caricatures de groupes sociaux (Deuxième génération, Dans mon HLM, Petit pédé), d'autres enfin représentent une partie de sa propre personnalité (Manu, La teigne, Cent ans). Certains reviennent sur deux chansons (Gérard Lambert, La Pépette, Germaine).

L'aspect musical passe plutôt au deuxième plan[n 71]. Il a néanmoins composé de nombreuses mélodies, dont celles de Mistral gagnant et d’Hexagone, mais n'en a fait que cinq sur Rouge Sang et qu'une sur Boucan d'enfer. Son accompagnement musical a souvent varié au gré des arrangeurs : assez épuré au départ, java et accordéon dans la période titi parisien, parfois FM avec synthétiseur comme pour Marchand de cailloux, acoustique avec À la Belle de Mai ou avec une utilisation importante de guitare électrique dans Rouge Sang. Renaud n'ayant jamais pris de cours de chant[17], sa voix éraillée ne fait pas non plus l'unanimité, d'autant plus que l'alcool et la cigarette ont accentué son côté rauque[n 72] ; elle est en tous cas un signe distinctif du chanteur[n 73]. Il est à noter que le chanteur a beaucoup travaillé avec des musiciens et collaborateurs du groupe Magma : Muriel Huster (photographe), Klaus Blasquiz (chœurs), Gérald Bikialo, Randy Brecker, Bernard Paganotti (basse), Dominique Bertram (basse), Jean-Michel Kajdan (guitares), Teddy Lasry et Claude Salmiéri (batterie) ont tous à un moment ou un autre travaillé pour Magma et Renaud.

Encore plus que Léo Ferré, Jacques Brel, Boby Lapointe ou Boris Vian, les deux artistes qu'il admire le plus sont Charles Trenet et surtout Georges Brassens qui lui a donné l'envie d'écrire des chansons et dont il revendique la filiation[n 74]. Il ne l'a rencontré que deux fois : une fois enfant, une autre fois sur un plateau de télévision. Brassens lui avait alors indiqué qu'il trouvait ses chansons « merveilleusement bien construites ». Dix ans après sa mort, Renaud avoua qu'après un tel compliment venant d'une telle personne, tous les hommages lui paraîtraient bien fades[162]. En 1996 sort l'album-hommage Renaud chante Brassens où Renaud reprend 23 chansons du répertoire de son idole, encouragé par deux proches de Brassens, Pierre Onténiente et André Tillieu, qui l'accompagnent dans sa promotion[163].

Son chanteur vivant préféré est Bruce Springsteen auquel il a offert une guitare Telecaster 59 rouge et qu'il a rencontré lors d'un concert au Zénith de Paris. Il a également interprété sa chanson No surrender sur scène au Zénith en 1986 et a traduit les chansons Factory, My hometown et Working on the Highway en 1984. Cette version restera dans les tiroirs[20]. Il avoue également écouter Vivaldi, Mozart, Chopin, les Beatles et Bob Dylan. Son chanteur français préféré est Alain Souchon[n 75] à qui il adresse un hommage appuyé dans une chanson de l'album Ma gonzesse (« J'ai la vie qui m'pique les yeux ») et dans l'album Rouge sang (Sentimentale mon cul). Il est également amateur de la nouvelle scène française, écoutant Renan Luce, Benjamin Biolay, Vincent Delerm, Clarika, Aldebert ou Benoît Dorémus qu'il produit. Il se dit écœuré par les émissions de téléréalité musicales qu'il accuse de produire des chanteurs sans intérêt et inexpérimentés[n 76]. Il admet néanmoins apprécier Élodie Frégé qu'il cite dans les artistes qu'il affectionne[165]. Il apprécie également les chanteurs québécois comme Robert Charlebois ou les Cowboys fringants qui ont d'ailleurs déclaré être influencés par Renaud (En berne des Cowboys fringants est fortement inspiré d’Hexagone[n 77]) mais son chanteur québécois préféré reste Richard Desjardins, qu'il compare à Léo Ferré. Parmi les chanteurs suisses Sarclo, qui fera la première partie des concerts de sa tournée en 1996, qui est pour lui « la plus belle invention suisse romande depuis l'invention du trou de gruyère[n 78] » ainsi que Le bel Hubert et Michel Bühler. Il apprécie aussi le chanteur catalan Lluís Llach. Dans le cadre de l'émission Les Enfants du rock, il s'est rendu en Afrique du Sud pour interroger le chanteur Johnny Clegg pour qui il avait eu un coup de cœur. Ému par son combat contre l'Apartheid, il lui a dédié la chanson Jonathan et a toujours entretenu de très bons termes avec lui, jusqu’à sa mort en 2019. En 2006, Renaud produit d'ailleurs son album One Life.

Parmi les auteurs littéraires il cite Maupassant, Boris Vian, Prévert, Jack Kerouac, René Fallet ; les polars (Le Masque), Le Feu follet de Pierre Drieu la Rochelle, La Mort à Venise de Thomas Mann et Au bonheur des mots de Claude Gagnière sont ses livres de chevet.

Les trente années de carrière de Renaud ont eu une certaine influence sur la chanson française. De nombreux groupes et artistes disent avoir été inspirés par Renaud comme Soldat Louis, Mano Solo, Tryo, Zebda, Mickey 3D, Têtes raides (qui ont repris Hexagone lors de leur tournée 2004), Renan Luce ou Bénabar[n 79]. Benoît Dorémus se dit également fortement influencé par Renaud qui l'a d'ailleurs produit. Cette influence s'étend même à l'ensemble du monde francophone avec des groupes comme les Québécois des Cowboys fringants. Plus récemment, un jeune Creusois devenu Parisien d'adoption, Gauvain Sers, est également très influencé par Renaud. Ce n'est pas pour rien que ce dernier l'a invité à faire ses premières parties lors de sa dernière tournée[166].

Plus éloigné de son univers musical, les paroles contestataires du chanteur ont trouvé écho auprès de la scène rap (notamment les chansons sur la banlieue, un thème que Renaud s'était approprié et qui fut plus tard repris par les rappeurs). Un album hommage lui est même consacré auquel ont participé des rappeurs comme Doc Gynéco, MC Jean Gab'1 et Disiz. Certains voient d'ailleurs en MC Jean Gab'1 l'une des influences les plus visibles, le rappeur appartenant à l'une des premières générations de rappeurs qui ont fait le lien entre les banlieusards comme ceux décrits par Renaud et ceux de l'époque contemporaine[167]. En 2010, le chanteur Raphael enregistre Le Patriote sur son album Pacific 231 où il chante « Mon pote Renaud tu nous manques tant, putain réveille-toi car la France c'est devenu salement déprimant depuis qu't'es parti en vacances », une chanson inspirée d'Hexagone. Renaud consacre également un slam, dans son album Renaud, le phénix, slam intitulé pour Karim, pour Fabien.

Renaud est aussi apprécié de Booba, qui a utilisé un sample de Mistral gagnant pour son morceau Pitbull dans son album Ouest Side sorti en 2006[168]. Le rappeur déclare qu'il a été bercé par ses chansons et le considère comme « le meilleur parolier français »[169],[170].

Discographie

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Au total, Renaud a vendu plus de quinze millions de disques (dont trois millions de compilations diverses) et trois millions de 45 tours[171].

Parallèlement, Renaud a participé à différents projets tels que Chanteurs sans frontières ou les Enfoirés tout au long de sa carrière. Il a également composé quelques musiques de films (par exemple Marche à l'ombre) et produit les albums de quelques artistes, notamment Romane Serda et Benoît Dorémus. Il lui est aussi arrivé d'écrire des chansons pour d'autres artistes (Régine, Patricia Kaas…).

Albums studio

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Année Titre Ventes françaises[36] Morceaux représentatifs
1975 Amoureux de Paname 380 000 Hexagone, Société tu m'auras pas, Camarade bourgeois
1977 Laisse Béton (ou Place de ma Mob) 475 000 Laisse béton, Adieu minette, La Boum
1979 Ma gonzesse 505 000 Ma gonzesse, Chanson pour Pierrot, C'est mon dernier bal, J'ai la vie qui m'pique les yeux
1980 Marche à l'ombre 800 000 Marche à l'ombre, Dans mon H.L.M., It is not because you are
1981 Le Retour de Gérard Lambert 625 000 Mon beauf', Manu
1983 Morgane de toi 1 480 000 Morgane de toi, Dès que le vent soufflera, Déserteur, En cloque, Ma chanson leur a pas plu, Doudou s'en fout
1985 Mistral gagnant 1 315 000 Baby-sitting blues, Miss Maggie, Mistral gagnant, Morts les enfants, La Pêche à la ligne, Le Retour de la Pépette, Trois matelots
1988 Putain de camion 780 000 Allongés sous les vagues, Il pleut, Jonathan, La Mère à Titi, Me jette pas, Rouge-gorge, Socialiste, Triviale Poursuite
1991 Marchand de cailloux 565 000 500 connards sur la ligne de départ, L'Aquarium, Dans ton sac, La Ballade nord-irlandaise, Les Dimanches à la con, Marchand de cailloux, P'tit voleur, Tonton
1993 Renaud cante el' Nord 350 000 Tout in haut de ch’terri, Eun’goutt’ed’jus, El pinsonnée, M’lampiste - chansons traditionnelles du Nord chantées en ch'ti
1994 À la Belle de Mai 585 000 Adios Zapata, Devant les lavabos, Son bleu, Le Petit Chat est mort, Le Sirop de la rue, La Médaille, C'est quand qu'on va où ?, À la Belle de Mai
1995 Les Introuvables Welcome Gorby, Touche pas à ma sœur - morceaux rares, qui furent tout d'abord uniquement disponible dans l'Intégrale
1996 Renaud chante Brassens 245 000 Les Illusions perdues, Je suis un voyou, La Marine, Oiseaux de passage (pas dans l'album mais sur un CD séparé), L'Orage - reprises de chansons de Georges Brassens qui ne fut au départ disponible que dans l'« Intégrale ».
2002 Boucan d'enfer 2 130 000 Baltique, Cœur perdu, Docteur Renaud, Mister Renard, Elle a vu le loup, Manhattan-Kaboul, Petit Pédé, Mon bistrot préféré, Tout arrêter...
2006 Rouge Sang 700 000 À la téloche, Arrêter la clope, Les Bobos, Les Cinq Sens, Dans la jungle, Elle est facho, Elsa
2009 Molly Malone – Balade irlandaise 205 000 Vagabond, Incendie
2016 Renaud 730 000[172] Toujours debout, J'ai embrassé un flic, Les Mots, Héloïse
2019 Les Mômes et les Enfants d'abord ! 200 000 [173] Les Animals, On va pas s'laisser pourrir
2022 Métèque (Album de reprises) Si tu me payes un verre

Albums en public

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Année Titre Ventes françaises[36]
1980 Renaud à Bobino 280 000
1981 Le P'tit Bal du samedi soir et autres chansons réalistes 210 000
1982 Un Olympia pour moi tout seul 290 000
1986 Le Retour de la Chetron Sauvage Album uniquement disponible dans les intégrales de 1995 et 2003
1989 Visage pâle rencontrer public 360 000
1996 Paris-Provinces Aller/Retour 190 000
2003 Tournée d'enfer 180 000
2007 Tournée Rouge Sang 100 000
2017 Phénix Tour
2023 Dans mes cordes

En concert, Renaud a l'habitude de beaucoup parler avec son public entre deux chansons, voire de le provoquer avec des gags et des jeux de scène ; il en profite aussi parfois pour donner son avis sur des sujets d'actualité.

Les concerts de Renaud sont aussi connus pour leurs décors. Le premier grand concert de Renaud se déroule devant 6 000 personnes au Zénith qu'il inaugure pendant plus de trois semaines en 1984 et recevra en tout 75 000 spectateurs. En 1986, il réoccupe le Zénith pendant un mois, la campagne publicitaire de cette tournée, Le Retour de la Chetron Sauvage, le montre avec un bandana rouge en train de sucer son pouce après avoir été mordu par un hameçon. En pleine élections législatives, Renaud pose comme thème de campagne Les méchants c’est pas nous ! Le décor de ce concert représente un port avec un immense cargo au nom de Karaboudjan en référence à Tintin. Renaud revient au Zénith en 1988, avec en première partie le groupe Soldat Louis, l'unique décor est un arbre gigantesque où sont perchés les trois choristes. Pour la Tournée d'enfer, le décor représente une place de village un jour de 14 juillet. Pour la Tournée Rouge Sang, ce sont les toits de Paris qui sont reconstitués en hommage à Robert Doisneau et au dernier concert des Beatles sur le toit d'Apple Corp à Londres.

Plusieurs de ces concerts sont sortis en VHS et DVD, d'autres ont été enregistrés mais jamais commercialisés.

Autres activités

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Renaud ne fut pas le premier de sa famille à travailler dans le cinéma. Edmond Séchan, frère d'Olivier et oncle de Renaud, officiait déjà comme chef-opérateur et aurait beaucoup aidé Albert Lamorisse pour ses films[174]. Le nom de cet oncle est ainsi inscrit dans un certain nombre de films français comme Les Aventures d'Arsène Lupin, Mort en fraude, les Dragueurs, la Grande Frousse, les Tribulations d'un Chinois en Chine, la Boum...

Renaud commence sa carrière d'acteur très tôt. À trois ans, lui et son frère jumeau sont amenés par leur oncle sur le tournage du film Le Ballon rouge d'Albert Lamorisse pour servir de figurants. Le film obtiendra la Palme d'or du court-métrage au Festival de Cannes 1956 et l'Oscar du meilleur scénario original à Hollywood. Renaud définit cette expérience comme étant son premier souvenir.

Avant la chanson, la première vocation de Renaud est de devenir acteur. Dans les années 1970, il joue quelque temps au café de la Gare, où il devient très ami avec Miou-Miou et surtout avec Coluche, puis à la Veuve Pichard dans la pièce le Secret de Zonga de Martin Lamotte. Il réussit également à décrocher quelques petits rôles dans des téléfilms ou des séries. Le succès aidant, il se détourne de cette voie pour se consacrer entièrement à la musique. Par la suite, il reçoit plusieurs propositions de tournage mais aucune ne l'intéressera jusqu'en 1993.

En 1980, il compose la chanson du film Viens chez moi, j'habite chez une copine de Patrice Leconte et en 1984 celle de Marche à l'ombre de Michel Blanc (interprétée par Michel Blanc dans le film). En 1995, sur une musique de Khalil Chahine, il écrit les paroles de la bande originale de Fallait pas !... de Gérard Jugnot qui est une chanson critique sur les sectes et les religions.

Mais sa principale expérience au cinéma a lieu en 1993, avec l'adaptation de Germinal de Claude Berri où il joue Étienne Lantier, l'un des rôles principaux, aux côtés de Gérard Depardieu et Miou-Miou. L'histoire démarre en 1980, dans une loge après un concert à Bobino, Claude Berri avait promis à Renaud qu'un jour il lui trouverait un rôle au cinéma. Après deux ans de réflexion Renaud, qui aurait pourtant préféré un petit rôle, accepte en tant que petit-fils de mineur. Au cours des six mois de tournage de mi-août 1992 à fin février 1993, Renaud a pu découvrir le folklore des gens du Nord qui lui donneront envie de composer un album de chants traditionnels du Nord (Renaud cante el' Nord).

Il revient à l'écran en 2003 dans Wanted de Brad Mirman avec Johnny Hallyday, Gérard Depardieu et Richard Bohringer où il interprète un tueur à gages silencieux et taciturne qui parle de lui à la troisième personne. En pleine période noire, Renaud avait accepté de tourner dans le film de son ami à condition d'interpréter un petit rôle avec peu de texte[175]. En 2006, il intervient dans le film le Deal de Jean-Pierre Mocky, chantant la Chanson de Radius.

Filmographie

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 Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par les bases de données Allociné et IMDb.

En 1986, Renaud a réalisé une publicité pour Kanterbräu, où il apparaît avec Jean-Louis Roques, publicité inspirée des paroles de la chanson Germaine. Il regretta ensuite cette publicité vantant un alcool[n 80] et donna les 900 000 francs gagnés au Muséum national d'histoire naturelle pour rénover la Grande galerie de l'Évolution[176].

À deux reprises, Renaud a écrit des chroniques dans Charlie Hebdo : en 1992-1993 et en 1995-1996. Il a également écrit quelques chroniques à l'Idiot international, avant de couper les ponts à la suite d'un éditorial antisémite de Jean-Edern Hallier.

Renaud a écrit divers ouvrages. La plupart ont trait à sa vie et à ses textes. Il a également entrepris l'écriture d'un récit de ses années d'alcoolique, intitulé le Jaune et le noir. Il ne l'a jamais terminé, mais l'a plutôt remodelé pour devenir son autobiographie : Comme un enfant perdu.

Il signe également deux contes pour enfants : La petite vague qui avait le mal de mer (1993) et Le Petit oiseau qui chantait faux (2005).

En mars 2016 Renaud reprend la plume pour écrire dans deux journaux papiers, Charlie Hebdo[177] — pour lequel il avait déjà écrit — et Causette[178] — un magazine féminin généraliste.

En mai de la même année, il publie son autobiographie : Comme un enfant perdu.

Recueils de chansons

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Renaud est l'auteur de plusieurs recueils de ses chansons :

  • Sans zikmu, éditions Champ Libre, 1980[179] ;
  • Mistral gagnant : chansons et dessins, Paris, Le Seuil, [180] ;
  • Le Temps des noyaux suivi de Mistral Gagnant, Le Seuil, 1988[181] ;
  • Le Renaud illustré « Mes 40 chansons préférées de moi », Albin Michel, 1999[182] ;
  • Les Manuscrits de Renaud, chansons lettres dessins et inédits, édition Textuel, 2006[183] ;
  • Le Renaud, éditions Mango, 2006[184] ;
  • Chansons complètes, éditeur Points, 2007[185].

Recueils de chroniques

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  • Renaud Bille en tête, édition Point virgule, 1994[186].
  • Envoyé spécial chez moi, Ramsay, 1996[187].

Contes pour enfants

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Collaboration

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Renaud a préfacé ou postfacé plusieurs ouvrages, tels que Fonds de tiroirs de Pierre Desproges (1990)[195], Georges Brassens, histoire d'une vie de Thierry Séchan et Marc Robine (1991)[196], Droit dans mes Santiags… d'Hugues Aufray (2005)[197] et Cette chanson qui emmerde le Front national de Baptiste Vignol (2007)[198].

Bande dessinée

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Renaud a scénarisé, en 1981, une BD éponyme à sa chanson Les Aventures de Gérard Lambert[199], d’autres de ses chansons ont été à plusieurs reprises illustrées, donnant naissance à plusieurs bandes dessinées dérivées. Dans les années 1980 sont également publiées les BD La Bande à Renaud (avec la participation de Frank Margerin) et Le Retour de la Bande à Renaud. Cet aspect de l'artiste est peu connu ; il a été mis en avant lors d'expositions célébrant plusieurs de ses illustrations.

Correspondance

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Au début des années 1980, est publié l'échange de lettres entre Renaud et l'éditeur Gérard Lebovici qui venait de faire paraître aux éditions Champ Libre, maison réputée pour la radicalité des textes qu'elle édite (Guy Debord, Bakounine, Clausewitz, Hegel...), un recueil des paroles de ses quatre premiers albums assorti d'une présentation élogieuse[200]. Estimant qu'il s'est éloigné de cet esprit initial, il le lui fait savoir rudement, la réponse aussi peu cordiale de Renaud actant alors leur rupture définitive[201].

Autobiographie

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En 2016, Renaud publie son autobiographie : Comme un enfant perdu[202].

Plaque commémorative au no 9, impasse Florimont ; le bas-relief a été réalisé par Renaud[203].

La plus connue de ses sculptures est la tête de Georges Brassens figurant sur la plaque commémorative de la maison qu'il occupa impasse Florimont, dans le 14e arrondissement de Paris.

Collectionneur

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Renaud est un grand passionné de bandes dessinées dont il possède une collection de plus de trois mille pièces (dont plus de deux mille cinq cents ouvrages originaux), notamment de Franquin[204]. En , il vend aux enchères plus de deux cents lots issus de sa collection, parmi lesquels une planche originale de Tintin, vendue un peu plus d'un million d'euros[205] par François Tajan.

Œuvres dérivées

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Outre les nombreuses reprises de ses chansons, plusieurs œuvres ont été dérivées de l’univers de Renaud et notamment de ses chansons : un jeu vidéo et plusieurs bandes dessinées.

Bandes dessinées

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Killofer a réalisé le livret du disque Rouge Sang en en faisant une mini BD pour l'édition double album.

Différentes BD traitent de l’univers de Renaud. La bande dessinée La Bande à Renaud de 1986 a été rééditée et complétée en 2002 puis en 2016[206].

Distinctions

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Décorations

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Récompenses

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Victoires de la musique
NRJ Music Awards

Hommages et reprises

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  • 1993 : Rock à Renaud, chanson de Claude Nougaro sur son album Chansongs
  • 1998 : Mistral gagnant, reprise par Vanessa Paradis et Maxime Le Forestier lors de la soirée des Enfoirés. Cette reprise fut très largement plébiscitée par les radios et le public. Fait unique dans l'histoire des Enfoirés : il s'agit du seul duo à avoir été commercialisé en CD single (hors collégiales)
  • 1998 : Doc Gynéco, sur son album concept Liaisons dangereuses, revisite le thème d'Hexagone avec Hexagonal. Renaud participe au projet en reprenant des morceaux de la version originale.
  • 1999 : Je m'en fous, reprise en arabe algérien d'Hexagone par Baaziz sur l'album Dorénavant. Cette chanson fut diffusée en ouverture de certains des concerts de la tournée Une guitare, un piano et Renaud et de la Tournée d'enfer de Renaud
  • 2000 : Laisse tomber, gros, reprise de Laisse béton en patois lorrain par le groupe Les Amis d'ta femme. Mino music demande que la chanson soit enlevée des éditions suivantes
  • 2001 : Hexagone 2001… rien n'a changé, album hommage par la scène rap
  • 2001 : Philippe Geluck lui dédie sa bande dessinée L'affaire Le Chat
  • 2004 : Cazoul reprend Manhattan-Kaboul sur Les Plus Beaux Hits par Armand Cazeneuve dit « Cazoul »
  • 2004 : Le groupe Têtes raides reprend Hexagone sur son album live 28.05.04
  • 2004 : Le groupe Arkol reprend Trivial Poursuite sur l'album Vue Imprenable
  • 2005 : Fredo chante Renaud, album hommage de Fred Burguière (chanteur du groupe Les Ogres de Barback)
  • 2005 : Machinchose et ses amis : pas connus, album de reprises de et/ou par Machinchose, dont Crève salope, chanson inédite de Renaud
  • 2006 : Inauguration à Mirabel-aux-Baronnies de l'école Renaud Séchan, pour laquelle il fit un don de 150 000 euros
  • 2006 : Trois de ses chansons ont été fidèlement traduites et chantées en italien par Alessio Lega, sur l'album Sotto il Pavé la Spiaggia : C'est quand qu'on va où ?, La médaille et Les Charognards, qui est titré Tolleranza zero (zéro tolérance)
  • 2006 : Le morceau Pitbull du rappeur Booba contient un sample de Mistral gagnant
  • 2006 : Lâche l'affaire est reprise en version moderne de Laisse béton, par R.wan, le chanteur du groupe Java, sur son album Radio Cortex
  • 2006 : Une Chanson pour Renaud, de Olivier Daguerre sur l'album Ô désirs
  • 2007 : Ben alors quoi ?, chanson de Marie Cherrier sur l'album Alors quoi ?, qui cite de nombreux éléments du répertoire de Renaud et s'en prend à sa nouvelle femme
  • 2007 : Du côté des Mohicans (À Renaud), par Hugues Aufray, sur son album Hugh !
  • 2007 : Gros dégueulasse, chanson des Wriggles sur l'album Tant pis ! Tant mieux !, est écrite dans un style qui fait référence à Renaud
  • 2007 : La chanson à Renaud, chanson d'Alexandre Belliard sur l'album Demain… la peur
  • 2007 : Cent ans est reprise par Vincent Delerm, Bénabar et Renaud dans l'album Vincent Delerm à la Cigale
  • 2008 : Morts les enfants, reprise en version reggae par R.wan, le chanteur du groupe Java, sur l'album collectif Il est Cinq Heures 02 Kingston s'éveille… (divers artistes)
  • 2008 : Marche à l'ombre est reprise par l'Opium Du Peuple
  • 2008 : Oublie ça de Keith Kouna, adaptation québécoise de Laisse-béton
  • 2009 : Le morceau Portrait chinois du rappeur Médine lui rend hommage : « Si j'étais rappeur mon frère, je serais Renaud »
  • 2010 : Patriote, chanson de Raphael sur l'album Pacific 231, évoque Renaud : « Mon pote Renaud tu nous manques tant, putain, réveille-toi car la France c'est devenu salement déprimant depuis que tu es parti en vacances »
  • 2010 : Trublion rappe Renaud, album de 6 titres de reprises, par Trublion[214]
  • 2010 : Manu, reprise en version punk par le groupe de Pop punk Zephyr 21, sur son Album de reprises vol.1
  • 2010 : Dans cherche l'amour, paru dans l'album étoile du sol, Dooz kawa emprunte quelques structures syntaxiques à la chanson Manu.
  • 2012 : Hexagone est revisitée par Zebda et Karimouche à l'occasion d'une émission de Taratata
  • 2014 : La Bande à Renaud Volume 1 (9 juin), volume 2 (27 octobre) : albums de reprises par différents artistes en hommage à Renaud.
  • 2014 : Triviale poursuite est réinterprétée par Tryo dans leur album de reprises Né quelque part
  • 2015 : les chanteurs Frédéric Bobin et François Gaillard accompagnés du comédien Laurent Boissery créent "Envoyés Specials chez Renaud", une vingtaine de chansons reprises à la guitare et à l'accordéon, et une demi douzaine de textes publiés dans Charlie Hebdo entre 1994 et 1996. Comédien en alternance Pierre-Louis Lanier. Production Samedi 14 Productions - Lyon.
  • 2016 : Le morceau Pourquoi ? du groupe Les Fatals Picards lui rend hommage : « Au Panthéon de la chanson française, t'es comme Bernard Lavilliers mais en beaucoup plus balaise »
  • 2017 : Ma Gueule de Saez dans l'album Le Manifeste - Lulu rappelle l'écriture de Renaud et de sa musique (chanson En Cloque)

Notes et références

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  1. Pendant deux ans, il n'était qu'un obscur traducteur d'allemand à Radio Paris au cinquième sous-sol, où il ne traitait que des nouvelles d'informations générales et rien qui eût trait à la guerre. Tout ça m'a valu de me faire traiter de petit-fils et fils de SS[6].
  2. Et qui aurait enseigné à Georges Pompidou et Léopold Sédar Senghor[11].
  3. Cette histoire aurait longtemps été méconnue par Renaud[11].
  4. Aujourd'hui l'artiste la regrette car elle déplut à son père.
  5. Ce sentiment l'inspirera plus tard pour les chansons Camarade bourgeois et Adieu minette.
  6. « J'avais à l'époque une ressemblance physique avec Gégé (Gérard Lefèvre), un des membres de la troupe qui partait aux États-Unis. Ils m'ont proposé de le remplacer au pied levé, comme ça. À cette époque-là, au Café de la Gare, c'était la tradition, on n'engageait pas de comédiens, on engageait le type qui était là et qui avait envie de travailler. Comme je les avais fait marrer avec mes premières chansonnettes, ils ont trouvé que j'avais quand même une capacité d'interprète. J'ai joué deux mois avec eux. »[22]
  7. Qu'il fait alors en direct de chez « La Mère Catherine », un bistrot de la Butte-Montmartre, entre 3 et 5 heures du matin. En surprise à Renaud, Marcel Azzola l'accompagne à l'accordéon.
  8. Dominique était mariée depuis huit ans avec Gérard Lanvin, qui était l'un des membres de la troupe et dont Renaud s'est inspiré pour créer le personnage de Gérard Lambert en 1980, vers l'époque où fut prononcé le divorce entre Dominique et Gérard Lanvin.
  9. En 1981, Renaud consacrera à cet antihéros tout un album, intitulé Le retour de Gérard Lambert. Les chansons de Renaud transposent en couplets humoristiques le passé peu glorieux de Gérard Lanvin, qui avait été un petit voyou de banlieue.
  10. La Chanson du Loubard, paroles de Muriel Huster. Cette image lui collera à la peau un certain temps.
  11. Le Rouge et le noir, documentaire.
  12. « Y avait trente mecs pour un rôle de dix lignes. C’est comme ça que j’ai joué des petits trucs dans des petits feuilletons, mais aussi un grand rôle dans « La Neige de Noël » et un autre important dans « Madame Ex », d’après un roman d’Hervé Bazin. Dans le premier, j’étais un drogué, dans l’autre un jeune homme de bonne famille, le fils de Jean-Pierre Darras, avec costard-cravate, l’horreur quoi! Depuis, on m’a fait des milliers de propositions. Je reçois deux scénarios par mois. Je refuse tout en bloc, car, en général, on veut me faire endosser des caricatures de rôles de loubard, ou des trucs trop durs, ou trop loin de moi. Et j’attends le chef-d’œuvre. Ça fait deux ans et demi que j’ai commencé à écrire un scénario. Il est toujours pas fini ! », Renaud le solitaire travaille en famille, Télé 7 jours, 15 septembre 1984, lire en ligne
  13. Elle est consacrée à une rétrospective du Premier Printemps de Bourges (qui s'était déroulé quelques mois auparavant, en avril 1977), Jean Louis Foulquier, avait proposé à Renaud de venir au studio un soir, à l'issue de sa prestation quotidienne à la Pizza du Marais.
  14. Pour la seconde édition du Printemps de Bourges et 1978. Renaud chantera au grand théâtre de la Maison de la Culture entre Michel Sohier (humoriste local) et Ricet Barrier qui en sera la vedette.
  15. « Je ne sais pas comment ça s'est passé. Laisse béton qui est au hit-parade, je l'ai écrite en une demi-heure sur une table de restau. On l'a enregistrée très vite et très mal et la productrice n'y croyait pas. Ce n'est pas un boulot trop chiant ni trop tuant, le succès m'a incité à continuer. En me disant que si j'en ai marre, j'arrête et si ça marche très très bien, je ferais ce qu'a fait Dutronc. Entrer par la grande porte au cinoche. C'est ça ma vocation, le ciné, le café-théâtre, la télé », entretien avec Viviane Mahler, Actuel, 1977.
  16. « D'abord, parce que je chantais la zone, j'ai été catalogué comme un zonard, un loubard avec son blouson de cuir. Lorsque j'ai dit : « Halte-là, j'ai la prétention de chanter la zone non pas de façon autobiographique mais parce que je la connais, parce que les problèmes de ces gens me touchent »[22]
  17. L'équipe comprenait, entre autres, Gérard Prévost (basse), Amaury Blanchard (batterie) Jean-Philippe Goude (claviers), Alain Ranval (guitare), Klaus Blasquiz et Shitty (chœurs).
  18. Karaboudjan est le nom du cargo du Capitaine Haddock dans l'album des Aventures de Tintin Le Crabe aux pinces d'or.
  19. Grand prix national du disque du ministère de la Culture, grand prix du disque de la ville de Paris, grand prix de la SACEM récompensant ses talents d'auteur-compositeur.
  20. L'enregistrement des voix se fait même dans les toilettes, comme le signale le livret de l'album.
  21. « Quand mon disque est sorti en mai dernier, j'ai dit que j'étais un homme nouveau, redevenu un triste buveur d'eau. Un mois et demi après, je faisais une crise de delirium tremens. J'avais replongé. »[45]
  22. La plainte est déclarée irrecevable, Renaud ayant attaqué le journaliste et non pas le directeur de publication. Voir Grégory Protche, Quelques pavés dans la gueule de Renaud, Tant pis pour vous, no 1, mars-avril 2004, p. 16-17.
  23. Il fut reproché à Romane de devoir sa carrière plus au nom de son époux qu'à son propre talent. Romane a sorti deux albums, dont le premier vendu à plus de 50 000 exemplaires.
  24. Ses deuxième et troisième prénoms sont Olivier, en hommage à son père, et Oscar, en hommage à son grand-père.
  25. « J'ai retrouvé ma voix un petit peu même si elle reste toujours aussi pourrie. »[49]
  26. Renaud a chanté ce soir là 68 chansons[50].
  27. « J'ai toujours eu le sentiment d'appartenir à une famille de gauche dans laquelle se retrouvent des anars, des trotskistes, des communistes, des socialistes. Je me suis engueulé avec des membres de cette famille, mais comme on s'engueule avec son père, sans jamais se fâcher définitivement. », entretien de Zoé Lin, Renaud : honte à celui qui n'a d'avis sur rien, sa vie doit être triste, L'Humanité, .
  28. « Est-ce que ça tient la route de défendre une théorie magnifique, mais par essence inapplicable dans nos sociétés ? L'anar qui paye son loyer, qui bosse pour un patron, ou même simplement qui consomme, n'est finalement pas beaucoup plus cohérent que celui qui va voter. », Renaud Séchan, Adieu la plage…, Charlie Hebdo, .
  29. « Je suis anti-flic à la manière Brassens. À part quelques faits divers où je trouve qu'ils ont une attitude un peu trop répressive, un peu trop haineuse, ils sont confrontés aussi parfois à des horreurs. Je suis anti-clérical de la même manière. Les flics, c'est le symbole de l'uniforme, de la répression mais je traverse toujours dans les clous pour ne pas avoir à parler avec un flic comme disait Brassens. C'est le meilleur moyen de vivre avec eux, vivre dans une espèce de semblant d'égalité. », entretien de Marc Thirion, Renaud de A à Z, OK, .
  30. « Je suis parisien mais aussi basque, corse, breton, occitan, catalan, ch'timi… citoyen d'une Europe des peuples pas des banquiers, des bétonneurs et des marchands, sympathisant de la première heure de toutes les luttes des peuples sans État, des peuples que l'on opprime, des langues, des cultures et des traditions que l'on nie, des paysages qu'on massacre, des folklores qu'on ridiculise et des militants qu'on criminalise.»[106]
  31. « Ces jeunes avaient entre 8 et 14 ans en 1981. Ce sont les enfants du rock débile, les écoliers de la vulgarité pédagogique, les béats de Coluche et Renaud nourris de soupe infra idéologique cuite au show-biz, ahuris par les saturnales de « Touche pas à mon pote », et, somme toute, les produits de la culture Lang… C'est une jeunesse atteinte d'un sida mental. », Louis Pauwels, Le monôme des Zombies, Le Figaro Magazine, .
  32. Interrogé sur un concert de Johnny Hallyday, il commenta : « Moi, je n'aime pas trop, commente-t-il, je préfère Renaud. »[107]
  33. « J'aime bien Renaud, bien que nous n'avons pas des opinions parallèles », émission les Grandes gueules, RMC, .
  34. « Palestiniens et Arméniens témoignent du fond de leur tombeau qu'un génocide c'est masculin comme un SS un torero », Renaud Séchan, chanson Miss Maggie, 1985.
  35. « C’est pas très gentil pour les Restos que je trouve indispensables et très efficaces. Mais j’en ai un peu ras-le-bol des combats humanitaires et des associations qui ont défrayé la chronique par des détournements, des malversations financières, etc. Même ça, on finit par en revenir. Les circonstances ont fait que je ne participe plus aux Restos depuis deux ans, mais s’ils me redemandent, je serai toujours présent. Avec cependant un certain recul, le sentiment que c’est un peu dérisoire, comme toute forme d’engagement des artistes », entretien de Dominique Simonnet, Le roman de Renaud, La Libre Belgique, .
  36. Il avait auparavant fortement soutenu la candidature de Coluche[22].
  37. « Au fait, c'est vrai que vous êtes allé demander des explications à l'Élysée, le lendemain de la mort d'Eloi Machoro ? - Absolument. L'assassinat politique, c'est pas vraiment l'idée que je me fais d'un régime de gauche. Moi, j'ai milité dans mes chansons, mes propos, pour qu'elle arrive, la gauche. Et j'estime que j'avais droit à des explications. »[31]. Éloi Machoro sera cité dans les chansons Jonathan et Triviale poursuite de l'album Putain de Camion.
  38. Cette tribune était revendiquée par le « Mouvement individuel, énervant et indépendant pour la réélection de François Mitterrand ». Le « Tonton laisse pas béton » a largement occulté l'autre slogan « Mitterrand ou jamais », lancé par Gérard Depardieu, le 22 décembre de la même année.
  39. Otelo de Saraiva de Carvalho est également cité dans la chanson Triviale Poursuite de l'album Marchand de Cailloux : « Vingt ans pour Otelo / Autant pour Mandela ».
  40. Il qualifia ces célébrations de « dernière insulte qu’un gouvernement de gauche pouvait faire aux opprimés ».
  41. Il s'en éloigne « après un article particulièrement nauséabond de Jean-Edern sur les juifs de Deauville ou/et du Sentier. »
  42. « Oui, j'aime ce bonhomme, je le revendique, je l'assume malgré les critiques de Bedos qui considère que c'est de l'Œdipe mal digéré. Et je dois reconnaître qu'il n'a pas tout à fait tort. Mitterrand a quelque chose de mon papa, dans la physionomie. »[22]
  43. « Le Parti socialiste est à la dérive et n'a plus beaucoup d'idées à proposer, même à ses propres électeurs. »[45]
  44. Le Parti socialiste est à la dérive et n'a plus beaucoup d'idées à proposer, même à ses propres électeurs. J'aime bien un homme comme Bertrand Delanoë, et peut-être les quelques pistes que propose l'aile gauche du PS[45].
  45. « J'aurais voté pour le représentant de la gauche altermondialiste, écolo, José Bové. En l'état, je voterai sans doute Dominique Voynet, même si je préfère Yves Cochet. », entretien avec Véronique Mortaigne, Renaud : Je n'ai jamais écrit Sarko égale facho, Le Monde, .
  46. (Au sujet des élections présidentielles françaises de 2002) « Hormis les Verts, ils étaient tous pour le productivisme à tout crin, la mondialisation douce, voire, pour certains, le retour de la dictature du prolétariat. Bref, comme disait l'autre, toutes des salopes sauf Mamère. »[106]
  47. « Oh, moi, je vais voter Jospin, bien sûr, sans grand enthousiasme, surtout pour faire barrage au retour des bandits », Renaud Séchan, propos tenus sur le plateau du journal télévisé de Bruno Masure, France 2. Voir Renaud Séchan, Los Bandidos, Qui prennent aux pauvres pour donner aux riches, Charlie Hebdo, .
  48. Malgré cela, il admet qu'il aurait voté pour ce dernier aux élections de 2002 s'il avait su que le Front national se serait retrouvé au second tour : « Je suis effondré et je me sens responsable, car si on m'avait dit que Jospin arriverait derrière Le Pen, j'aurais voté pour lui. Même si je trouve que Jospin manque de charisme et qu'il a mené une politique sans ambition. », Ouest-France, .
  49. « Quand la génétique entre en cause dans une loi sur l'immigration, c'est dégueulasse. On n'est pas loin de l'eugénisme et du fascisme », entretien de Karine Vouillamoz, Le Matin, .
  50. « Dans une lettre de soutien lue par le député-maire Noël Mamère (Verts), mardi, lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale, le chanteur Renaud a pris la défense du chanteur basque[, Peio Serbielle,] en détention provisoire depuis le 3 octobre 2004. »[121].
  51. « Le déclic a été le passage à la télé, il y a un an, de la fille d'Ingrid, Mélanie Delloye-Betancourt, vingt ans : Je l'ai vue si digne, si belle ; physiquement, elle me faisait penser à ma fille, et j'ai fait un transfert affectif, j'ai imaginé Lolita, qui a l'âge de Mélanie, privée de sa maman depuis plus de trois ans. Voilà, ce sont des raisons irrationnelles, affectives qui m'ont poussé à m'engager. », entretien de Dominique Simonnet, Un Renaud sachant renauder, La Libre Belgique, .
  52. « Le déclic est venu avec la naissance de ma fille qui m'a fait ouvrir les yeux sur des problèmes fondamentaux. Avant, je ne vivais pas que pour moi, mais disons que je m'attachais plus aux Droits de l'Homme ou à des thèmes purement politiques ou sociaux. »[134]
  53. « Puis tous les potes que j'avais à Greenpeace France se sont fait virer par d'autres membres pour d'obscures raisons de pouvoir, de luttes intestines. J'ai trouvé ça tellement nul, je me suis dit, allez hop, je milite dans mon coin, tout seul, Quelques semaines après, il y a eu l'affaire du bateau de Greenpeace, le Rainbow Warrior, coulé en 1985. […] Et le plus étonnant, c'est qu'au bout du compte, ça s'est retourné contre le mouvement Greenpeace, avec la fermeture du bureau français. Quand mes copains ont été « démissionnés », ils ont monté une association qui s'appelle Robin des Bois et je les ai suivis. »[134].
  54. Au sujet de l'affaire du tunnel de Somport : « Des années à protester dans différents médias contre ce bétonnage prévu dans un des plus beaux paysages du monde, concerts de soutien aux opposants, manifestations judiciaires (notamment pour soutenir Éric Petetin, incarcéré une quinzaine de fois pour son activisme anti-tunnel), et, finalement, une vallée splendide défigurée par une voie express, mille camions par jour, les bétonneurs et le lobby des transports et de la vitesse ont gagné. »[135].
  55. Il a par exemple parrainé l'ourse slovène Palouma[135].
  56. Parmi lesquelles Geneviève de Fontenay, Surya Bonaly, Jean-Claude Van Damme et Alexandra Paul[138].
  57. « Le plus grand des paradoxes, de la part de mes adversaires actuellement en ce qui me concerne, c'est d'être soi-disant écolo et de rouler en 4x4. Je peux leur citer mille exemples de contradictions chez les écolos ! Alors oui, je roule en 4x4 non pas parce que j'aime les grosses voitures mais parce que j'ai un gros chien, un bébé, une poussette avec des roulettes d'un côté et des nacelles de l'autre, plus une poussette canne, plus deux guitares et trois bagages. »[141]
  58. « J'ai des problèmes avec la presse de gauche, en général ! Avec vous, avec l'Événement du jeudi, avec Libé. »[22]
  59. « Si Renaud Séchan est si déplorable, ce n’est pas parce qu’il joue au rouge, ni parce qu’il est esthétiquement trois fois nul et non avenu (auteur compositeur interprète), c’est parce qu’il est faux comme les blés (qu’il ramasse) : de la pointe des cheveux à celle des santiags, en passant par l’accent. »[149]
  60. « Avec Libé, ce sont des rapports conflictuels depuis toujours. Du jour où j'ai commencé à vendre des disques et avoir une certaine popularité, ils m'ont traité par le mépris ou le silence, avant de m'allumer. C'est un peu trop systématique pour que je puisse ne pas y être sensible. »[22]
  61. Voir notamment la chanson l’Aquarium de l'album Marchand de cailloux « Énervé par ces gauchos - Dev’nus des patrons bien gros - J’ai balancé mon journal par la f’nêtre - Comme j’suis un garçon réglo - J'ai visé le caniveau - Sur d'y r’trouvé l’rédacteur en chef », le mot journal étant substitué par Libération sur l'enregistrement live Paris-Provinces Aller/Retour. Dans le programme de Visage pâle attaquer Zénith, Renaud définit Libé comme un « quotidien centre-mou dont les pages culturelles servent à emballer le poisson. »
  62. À ce sujet Renaud raconte l'anecdote : « Je leur envoie un fax un petit peu saignant parce que je n'ai pas à me coucher devant un patron de presse aussi puissant soit-il. Je lui dis que ce sont des manières dignes de Minute, et effectivement, trois jours après, cet article est repris quasiment mot pour mot par Minute. Je l'ai faxé à Libé en signant : La preuve ! »[22].
  63. « Dans L'Événement, je me suis d'abord fait allumer par Patrice Delbourg, puis par un fouille-merde qui est allé dans les archives des Assedic du spectacle pour trouver qu'en 1980, j'avais touché des Assedic pendant huit mois. Ça m'a valu une page entière, il y a quelques mois. »[22]
  64. « De Télérama au Monde, en passant par les Inrockuptibles, Libération, le Point et le Nouvel Obs, ils ont été dans le meilleur des cas méprisants, au pire diffamatoires, insultants. Les mêmes qui m'avaient tressé des louanges un peu excessives sur mon album précédent Boucan d'enfer, qui était un disque triste, peu engagé — et qui n'est pas mon meilleur album même si paradoxalement c'est le plus gros succès discographique de ma carrière — m'ont assassiné avec le même excès sur l'album Rouge sang. À croire que ces gens-là me préfèrent malheureux. »[150]
  65. « Toute la presse populaire m'encense et la presse de gauche bourgeoise bohème, ou plutôt bourgeoise-bourgeoise, dite de gauche parisienne qui ne va pas en province, qui ne touche pas le cœur des gens dans les banlieues ou les cités, me reproche à moi d'avoir perdu toute légitimité populaire. »[141]
  66. « Je suis l'arrière-petit-fils d'un pasteur dont le père et le grand-père étaient pasteurs également. Bien que non-croyant, je revendique mon appartenance à cette communauté de cœur et d'esprit dont le nom « Protestants » sonne comme une identité. » Pour aller à gauche c'est par où ?, Renaud Séchan, Charlie Hebdo no 47, .
  67. « Ce sont les hommes pas les curés/Qui font pousser les orangers », Renaud Séchan, chanson La Ballade nord-irlandaise, Marchand de cailloux, 1991 ; « Moins nombreux malgré leur poids/Lolito-Lolita/Viennent curés et prélats/Ils prieront pour toi/Ils te diront : Ferme-là, /Travaille, consomme et tais toi, /Et le ciel t'appartiendra », Renaud Séchan, chanson Lolito-Lolita, À la Belle de Mai, 1994.
  68. « L'essentiel à nous apprendre (…) C'est l’amour de ton prochain », Renaud Séchan, chanson C'est quand qu'on va où ?, À la Belle de Mai, 1994.
  69. « J'évite tout ce qui accélère la vie. Sauf le tabac, là, j'ai du mal. D'où ma grande honte quand j'ai fait ma pub pour Kanterbraü et que le professeur Got m'a reproché de pousser les jeunes à boire, à se tuer au volant et à tuer des gens. Ça m'a foutu une grande claque, parce que je n'y avais pas pensé. Pour me donner bonne conscience, je me disais que je les faisais juste boire de la Kanterbraü plutôt que de la Heineken. J'ai été nul ! Tout ça parce que je voulais tâter d'autres métiers, voir si j'étais capable d'écrire un spot de pub. Si jamais je refais une pub, ce sera contre l'alcool. De toute façon, je ne bois plus. »[31]
  70. En cloque, Morgane de toi, Mistral gagnant, Baby-sitting blues, Il pleut, C'est pas du pipeau, Mon amoureux, C'est quand qu'on va où ?, Elle a vu le loup et Adieu l'enfance.
  71. « J’ai toujours dit que la musique était le véhicule pour mettre en valeur le texte et les mots. J’essaye de faire ça le mieux possible. Alors, des fois c’est un peu rock, des fois c’est un peu folk, des fois c’est un peu country, mais dans l’absolu, peu importe… »[160].
  72. « Pour ce qui est de la voix, je l’ai un peu retrouvée par rapport à 2002 et à mon album Boucan d’enfer. De toute façon, je n’ai jamais bien chanté et les gens ne sont pas là pour ma voix, que j’avais effectivement perdue en me malmenant avec le tabac- que je continue — mais aussi avec l’alcool — que j’ai arrêté. »[161]
  73. Par exemple, dans le conte qu'à écrit Renaud, Le petit oiseau qui chantait faux, l'oiseau est une métaphore du chanteur comme il est stipulé dans le mot de l'éditeur.
  74. « Je me sens un peu comme un fils de Brassens, et je revendique cette filiation. C’est quand même grâce à lui que j’ai voulu chanter, écrire des chansons. », entretien d'André Navarro, L'Indépendant no 42, .
  75. À la question « quel est le chanteur français que tu admires le plus ? », Renaud répond : « Vivant ? Alain Souchon. Disparu : Brassens. Disparu, mais toujours vivant ! »[164]
  76. « Ça m'a choqué, écœuré. Autrefois, un chanteur mettait dix ans à s'imposer : dix ans de scènes, de galas, de galères… Maintenant, on prend une poignée d'ados branchés qu'on fout dans un loft, trois pas de danse, un micro, ils sont stars ! Ils n'ont rien à vendre, rien à dire, rien à faire. Hallucinant ! », Renaud à propos des émissions comme Popstars et Star Academy, entretien de Catherine Schwaab, Paris Match, .
  77. Citation de Karl Tremblay des Cowboys fringants (lors du spectacle Renaud et les Cowboys fringants à Québec, )
  78. Renaud Séchan, A quoi sert la presse musicale ?, Paroles & Musique no 28, avril 1990. On peut aussi noter que, contrairement à ce que Renaud pense, il n'y a pas de trous dans le gruyère mais dans l'emmental.
  79. Bénabar : « C’est devenu dur aujourd’hui de penser ses textes en français sans penser à Renaud. C’est quelqu’un dont a priori tu ne peux pas dire qu’il ne t’a pas influencé. Tout comme Higelin. »[160]
  80. « J'évite tout ce qui accélère la vie. Sauf le tabac, là, j'ai du mal. D'où ma grande honte quand j'ai fait ma pub pour Kanterbraü et que le professeur Got m'a reproché de pousser les jeunes à boire, à se tuer au volant et à tuer des gens. Ça m'a foutu une grande claque, parce que je n'y avais pas pensé. Pour me donner bonne conscience, je me disais que je les faisais juste boire de la Kanterbraü plutôt que de la Heineken. J'ai été nul ! Tout ça parce que je voulais tâter d'autres métiers, voir si j'étais capable d'écrire un spot de pub. Si jamais je refais une pub, ce sera contre l'alcool. De toute façon, je ne bois plus. »[31]
  81. Seules trois chansons illustrées sont inédites par rapport aux BD précédentes : celles de Simon Léturgie, Rabaté et Chauvel & Lereculey.
  82. Seules trois chansons illustrées sont inédites par rapport à Renaud BD d'enfer de 2002 : celles de Guérineau, Terreur Graphique et d'Édith.

Références

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Bibliographie

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De nombreux ouvrages, thèses et travaux universitaires, sont consacrés à Renaud :

Films documentaires

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En 2002, Renaud a fait l'objet d'un documentaire de deux heures intitulé Renaud, le Rouge et le Noir, écrit par Didier Varrod et réalisé par Éric Guéret. Diffusé sur France 3 le , le documentaire a réuni 5,35 millions de téléspectateurs. Un second documentaire est réalisé par Serge Khalfon, et présenté par Laurent Delahousse sur France 2 le  : Un jour, un destin - « Renaud, les raisons de la colère ». Un troisième documentaire, réalisé par Alain Teulère, est diffusé sur TMC le dans la série Il était une fois... - « Renaud ». Un quatrième documentaire, intitulé Renaud, on t'a dans la peau, écrit par Didier Varrod et réalisé par Nicolas Maupied, est diffusé sur France 3, à l'occasion de ses 63 ans, le . Le documentaire Renaud, en plein cœur, écrit par Didier Varrod, est diffusé sur M6, le .

Liens externes

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