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Baku

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Baku
Description de cette image, également commentée ci-après
Illustration d'un baku par Hokusai.
Créature
Nom japonais Baku (獏/貘?)
Groupe Folklore populaire
Sous-groupe Créature légendaire
Caractéristiques tapir, rêves, cauchemars
Proches komainu, kirin, ho-ou
Origines
Origines Folklore japonais
Région Sphère culturelle chinoise
Première mention Période Muromachi

Le baku (獏 ou 貘?) est une créature fantastique japonaise inspirée des représentations du tapir dans la littérature chinoise, elle est décrite comme un animal se nourrissant de rêves et des cauchemars.

Apparu dans la littérature japonaise depuis une période estimée aux alentours du XVe siècle, le baku est devenu une figure récurrente dans le domaine religieux, folklorique et encyclopédique du Japon. En Chine, elle est appelée (, ) et en Corée, le terme utilisé est maek (hangul :  ; hanja : ).

Comme il s'agissait en fait d'une mauvaise interprétation du tapir décrit et illustré dans la littérature chinoise exportée au Japon, le terme baku, décrit la créature fantastique, sous les kanji 獏 ou 貘 (?), ainsi que le tapir en biologie, généralement écrit en katakana baku (バク?). De ce fait, il est souvent illustré sous l'une de ces deux formes dans les productions contemporaines tel que les mangas ou les jeux vidéos.

Histoire et description[modifier | modifier le code]

Le baku traditionnel japonais est originaire du folklore chinois. Dans le dictionnaire Er ya (dynastie Han, derniers siècles avant notre ère), il est cité comme « léopard blanc » (白豹, báibào, le Shuowen Jiezi (publié vers 100 à 121), le décrit comme similaire à un ours, de couleur jaune et noire et vivant à Shuzhong (蜀中) (aujourd'hui Chengdu, dans la province du Sichuan). Guo Pu, qui écrivit les commentaires sur le Er ya, le décrit comme ayant une petite tête, des pattes courtes et des taches noires et blanches[1]. Le Shuowen jiezi zhu (zh) (说文解字注, Shuowen jiezi annoté) de Duan Yucai (XIXe siècle), le décrit également vivant dans le Sichuan et identique au panda, puis, comportant des taches noires et blanches, comme le panda.

Il devient familier au Japon dès la période Muromachi (XIVe – XVe siècles). Hori Tadao (2005) a décrit les capacités de consommation de rêves, attribuées au baku traditionnel et les a comparées aux autres moyen de protection contre les cauchemars tel que l'utilisation d'amulettes. La base de données Kaii-Yōkai Denshō[2], cite environ 1 957 articles, et Shigeru Mizuki (2004) décrit aussi les aptitudes du baku.

Un manuscrit japonais du début du XVIIe siècle, le Sankai Ibutsu (山海異物?), décrit le baku comme une chimère de la mythologie chinoise, avec une trompe d'éléphant, des yeux de rhinocéros, une queue de bœuf, des pattes de tigre, et censée protéger de la pestilence et du mal, quoique les capacités de protection contre les cauchemars ne soient pas mentionnées. Cependant, sur une estampe japonaise de 1971, un baku détruisant un cauchemar est dépeint avec une tête, des défenses et un tronc d'éléphant, des cornes et des griffes de tigre. La tête, les défenses et le tronc de l'éléphant sont caractéristiques du baku illustré par les estampes de l'ère classique japonaise (pré-Meiji) et des sanctuaires, temples et des sculptures netsuke. Durant l'ère Meiji, Lafcadio Hearn (1902), décrit un baku semblable, possédant également les attributs de protection contre les cauchemars.

Baku dans la culture populaire[modifier | modifier le code]

Depuis les années 1980, le baku apparaît dans les mangas, anime et autres formes de culture populaire, non plus comme une chimère d'un éléphant et d'un tigre, mais comme un tapir. On peut citer comme exemples le manga de Rumiko Takahashi, Urusei Yatsura (1995), et celui de Haruhiko Mikimoto, Marionette Generation (2001, original 1990), ou l'anime de 1984 de Mamoru Oshii, Beautiful Dreamer, ou encore, le professeur baku dans Love Monster de Riko Miyagi. Un baku semblable apparaît dans Pokémon et Digimon (Soporifik et Hypnomade ou encore Munna et Mushana sont des Pokémon proches du baku et il existe un Digimon du nom de Bakumon). Baku est un personnage principal du jeu Dual Hearts sur PlayStation 2, ressemblant à un cochon qui mange les rêves.

Cependant, tous les baku modernes ne sont pas des tapirs. Dans le dessin animé de Satoshi Kon, Paprika, sorti en 2007, Paprika, une jeune femme qui est une kami est une baku mangeuse de rêves qui dévore le méchant rêve. Le manga de Hakase Mizuki (2007), Ba_ku parle aussi d'un baku qui ne ressemble pas à un tapir. Dans le manga Naruto, un des personnages, Danzô Shimura, peut invoquer un baku géant capable de créer un grand courant d'aspiration de sa bouche en rejetant l'air par sa trompe.

Les baku dévoreurs de rêves ressemblant à des tapirs sont entrés dans la culture populaire non japonaise. Le livre illustré Le Mangeur de rêves de Christian Garrison raconte l'histoire d'un jeune garçon, Yukio, qui rencontre un baku et l'apporte à son village. Le Chasseur de rêves de Neil Gaiman, s'inspirant de la mythologie japonaise, concerne le baku.

Un baku apparaît dans le troisième épisode de la seconde saison de la série télévisée Lost Girl.

Dans le manga Yumekui Merry (Merry Nightmare), l'héroïne est une mangeuse de rêve. Elle n'a en rapport avec le baku que le fait de « manger » les rêves (yumekui voulant dire « mangeur de rêve »). Yumeji, le personnage principal, fait une allusion au baku pendant la série.

Dans la bande dessinée Vivant Human Specimen, le seul personnage humain dans un marché peuplé de yōkai est le vendeur du magasin de baku.

Dans la série Touhou Project, les baku sont les habitants et les maîtres du monde des rêves. Leur travail consiste à maintenir l'ordre dans ce monde. Ils sont capables de créer, de changer et d'effacer les rêves de n'importe quel être vivant en les mangeant. Doremy Sweet est le seul baku de la série connu à ce jour.

Dans la série d'animation et de jeux vidéo Yo-kai Watch, inspirée des yōkai tout en se passant dans un monde plus moderne, un yōkai se nomme « Baku » et dévore aussi les rêves et cauchemars.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (ja) 荒木達雄, « 中国古文献中のパンダ », 東京大学中国語中国文学研究所紀要, no 9,‎ , p. 1-22 (lire en ligne).
  2. (ja) « Site de la base de données Kaii-Yōkai Denshō », sur www.nichibun.ac.jp (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]