Aller au contenu

Mosquée Veli-Pacha

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Mosquée Veli-Pacha
Vue d'une mosquée depuis l'un de ses angles, avec un minaret sur la gauche. Un lampadaire et un arbre sont au premier plan.
La mosquée vue depuis le nord-ouest en 2021.
Présentation
Nom local Τζαμί του Βελή Πασά
Culte Musulman
Type Mosquée
Rattachement Dème d'Ioánnina
Fin des travaux Début du XIXe siècle
Autres campagnes de travaux 1re mosquée : XVIIe siècle ou début du XVIIIe siècle
Restaurations : années 1970 et 1990
Style dominant Ottoman
Date de désacralisation 1913
Protection Site archéologique de Grèce
Géographie
Pays Drapeau de la Grèce Grèce
Périphérie Épire
District régional Ioánnina
Ville Ioánnina
Coordonnées 39° 39′ 51″ nord, 20° 51′ 19″ est

Carte

La mosquée Veli-Pacha (en grec moderne : Τζαμί του Βελή Πασά / Tzamí tou Velí Passá) est un édifice ottoman situé dans la ville grecque d'Ioánnina, en Épire. La mosquée fut rénovée au tournant du XIXe siècle par Veli Pacha (en) et formait un complexe composé notamment d'une madrassa et de cuisines.

Une première petite mosquée pour la prière quotidienne (masjid) fut érigée à l'emplacement d'une église byzantine dédiée à saint Étienne[1],[2], au sud-ouest de la colline de Litharítsia[3], à environ 500 m de la forteresse d'Ioánnina. La date de construction de cet édifice primitif est incertaine, les spécialistes évoquant le début[4] (peu après 1617[2]) ou la fin du XVIIe siècle[5]. Selon des documents de 1670, la mosquée portait alors le nom de son fondateur, Bali Ketchonta. Elle fut par la suite appelée « mosquée de Tsiekour », en référence au quartier environnant[1].

Ali Pacha, gouverneur de la région de l'Épire pour le compte de l'Empire ottoman, fit construire des sérails dans la zone de la mosquée pour ses deux premiers fils, Mouchtar et Veli. Ce dernier, qui fut notamment beylerbey de Roumélie[6] et gouverneur de Morée[7],[8], fonda à cet endroit une institution religieuse dans un waqf daté de 1804[9]. Grand propriétaire terrien[10], il fit ainsi construire une nouvelle mosquée, une madrassa, des cuisines et des bâtiments annexes abritant notamment une bibliothèque et un khan[9],[11],[12].

À la suite du départ du pouvoir ottoman en 1913, la mosquée devint une caserne et son minaret fut détruit vers 1930[5], avant d'être saisie par le ministère de la Culture. L'édifice fut restitué à la municipalité d'Ioánnina et restauré dans les années 1970 et 1990 par la 8e Éphorie des antiquités byzantines[1],[13].

Architecture

[modifier | modifier le code]
Vue de la mosquée (salle de prière) depuis le sud-est. La madrassa se situe en arrière-plan.

La mosquée présente une salle de prière de 6 × 6,5 m[14], surmontée d'une coupole dont le tambour octogonal repose sur quatre trompes. Au nord figure un porche initialement ouvert et couronné de trois petits dômes, qui fut vraisemblablement muré après la construction de l'édifice. Le minaret, dont il ne subsiste aujourd'hui que la base, est logé sur la façade occidentale entre le porche et la salle de prière. La maçonnerie est caractérisée par un appareil pseudo-isodome en pierre de taille, tandis que le dôme principal et le toit du porche sont recouverts d'ardoises[1],[15].

À l'intérieur, des éléments d'un riche mihrab en marbre sont conservés[1],[15].

Le bâtiment des cuisines et la madrassa demeurent de nos jours au nord de la mosquée. L'ancienne école coranique abrite le Musée de la défense nationale d'Ioánnina[16].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c d et e (el) Ministère de la Culture et des Sports, « Το τζαμί του Βελή πασά » [« Mosquée de Veli Pacha »], sur www.odysseus.culture.gr (consulté le ).
  2. a et b Konstantína Tássi 2017, p. 97.
  3. Polixeni Demetracopoulou 2009, p. 174.
  4. (en) Giórgos Pantazís et Evangelía Lámbrou, « Investigating the orientation of eleven mosques in Greece », Journal of Astronomical History and Heritage, vol. 12, no 2,‎ , p. 159-166 (ISSN 1440-2807, lire en ligne), p. 160.
  5. a et b Fótis Vrákas 2007, p. 66.
  6. (en) Michalis N. Michael, Eftihios Gavriel et Matthias Kappler, Ottoman Cyprus: A Collection of Studies on History and Culture, Wiesbaden, Harrassowitz Verlag, , 366 p. (ISBN 978-3447058995), p. 175.
  7. Emily Neumeier 2017, p. 135.
  8. (en) Richard Alfred Davenport (en), The Life of Ali Pasha, of Tepeleni, vizier of Epirus, surnamed Aslan, or the Lion, Londres, T. Tegg and Son, , 418 p. (ISBN 978-5-87444-417-4, lire en ligne), p. 194.
  9. a et b Emily Neumeier 2017, p. 154.
  10. (en) Henry Holland, Travels in the Ionian Isles, Albania, Thessaly, Macedonia, etc. During the Years 1812 and 1913, Londres, Longman, , 551 p. (lire en ligne), p. 262.
  11. Tásos Mikrópoulos 2008, p. 389.
  12. (en) Mary Neumeier, The Architectural Transformation Of The Ottoman Provinces Under Tepedelenli Ali Pasha, 1788-1822 (thèse de doctorat de l'université de Pennsylvanie), , 425 p. (lire en ligne), p. 160 et 161.
  13. Tásos Mikrópoulos 2008, p. 388 et 389.
  14. Geórgios Smýris 2000, p. 42.
  15. a et b Tásos Mikrópoulos 2008, p. 388.
  16. Konstantína Tássi 2017, p. 75 et 76.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Polixeni Demetracopoulou (trad. du grec moderne par Elizabeth Key Fowden), « Veli Pasha complex », dans Érsi Broúskari (dir.) et al., Ottoman Architecture in Greece, Athènes, Ministère de la Culture et des Sports, , 494 p. (ISBN 9789602147931), p. 174–175.
  • (en) Tásos Mikrópoulos (dir.), Elevating and safeguarding culture using tools of the information society: dusty traces of the muslim culture, Earthlab, , 448 p. (ISBN 960-233-187-9, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) Emily Neumeier, « Rivaling Elgin: Ottoman Governors and Architectural Agency in the Morea », dans Benjamin Anderson et Felipe Rojas, Antiquarianisms: Contact, Conflict, Comparison, Oxford, Oxbow Books, (ISBN 978-1-78570-687-5, lire en ligne), p. 134–161. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (el) Angelikí Plágou, Περιφέρεια Ηπείρου: Περιφερειακή Ενότητα Ιωαννίνων: Όπου η Ομορφιά Περισσεύει [« Périphérie de l'Épire : district régional d'Ioánnina : là où la beauté demeure »], Londres, AKAKIA Publications,‎ , 6743 p. (ISBN 978-1-911352-35-8, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (el) Thanásis Proúntzos, Ο Προσανατολισμός των μουσουλμανικών Τεμενών Καλούτσιανης και Βελή Πασά στα Ιωάννινα [« L'orientation des mosquées de Kaloútsiani et Veli-Pacha à Ioánnina »] (mémoire de master de l'université polytechnique nationale d'Athènes), Athènes,‎ .
  • (el) Vassílios Pyrsinéllas, « Ιστορία της πόλεως των Ιωαννίνων » [« Histoire de la ville de Ioánnina »], Ipirotikí Estía, vol. 8,‎ , p. 762–763.
  • (el) Geórgios Smýris, « Τα μουσουλμανικά τζαμιά των Ιωαννίνων και η πολεοδομία της Οθωμανικής Πόλης » [« Les mosquées musulmanes d'Ioánnina et l'urbanisme de la ville ottomane »], Ipirotiká Chroniká, vol. 34,‎ , p. 9–90 (ISSN 1108-4758, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (el) Konstantína Tássi, Οι Μουσουλμάνοι των Ιωαννίνων: από την Αυτοκρατορία στο Έθνος κράτος 1913-1923 [« Les musulmans d'Ioánnina : de l'Empire à l'État-nation (1913-1923) »] (mémoire de master de l'université d'Ioánnina),‎ , 184 p. (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (el) Fótis Vrákas, Η Ήπειρος του χτες – Η Ήπειρος της οθωμανικής περιόδου 15ος - 20ος [« L'Épire d'hier – L'Épire de la période ottomane 15e-16e siècle »],‎ , 100 p. (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Articles connexes

[modifier | modifier le code]