Aller au contenu

Niuas

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Niuas
Carte des Tonga, avec les Niuas au nord.
Carte des Tonga, avec les Niuas au nord.
Géographie
Pays Drapeau des Tonga Tonga
Localisation Océan Pacifique
Coordonnées 15° 57′ 34″ S, 173° 46′ 59″ O
Superficie 71 km2
Point culminant Tafahi (560 m)
Géologie Île volcanique
Administration
Démographie
Population 1 650 hab.
Densité 23,24 hab./km2
Autres informations
Géolocalisation sur la carte : Tonga
(Voir situation sur carte : Tonga)
Niuas
Niuas
Géolocalisation sur la carte : océan Pacifique
(Voir situation sur carte : océan Pacifique)
Niuas
Niuas
Géolocalisation sur la carte : Océanie
(Voir situation sur carte : Océanie)
Niuas
Niuas
Île aux Tonga

Les Niuas (ou Niua) forment le groupe d'îles des Tonga le plus septentrional.

Il se compose de trois îles : Niuafoʻou, Niuatoputapu et Tafahi. L'ensemble du groupe a une superficie de 71 km2 pour une population de 1 650 habitants. Le village le plus peuplé est Hihifo sur Niuatoputapu. Le sommet volcanique de Tafahi (Piu 'o Tafahi) est le point culminant des Niuas[1] avec une altitude de 560 m[2].

Les Niuas tirent leur nom des abondantes noix de coco.

Le mot niua est composé du proto-polynésien niu (noix de coco) et du suffixe -a signifiant « en abondance, en grande quantité »[A 1]. Ce terme est utilisé pour qualifier l'ensemble d'îles des Niuas[A 1].

Le linguiste Paul Geraghty note que l'abondance de noix de coco, notée par les premiers habitants Lapita, a également été remarquée par les explorateurs hollandais Willem Schouten et Jacob Le Maire en 1616, qui ont nommé Tafahi Cocos-Eylant (île des noix de coco)[A 1].

Géographie

[modifier | modifier le code]

Les Niuas sont les sommets de volcans sous-marins dont certains étaient encore en activité jusqu'à une époque récente. Le volcan de Niuafo'ou est toujours actif : en 1946, une éruption poussa le gouvernement tongien à évacuer la population à Tongatapu et 'Eua. Les habitants ne furent autorisés à revenir sur l'île qu'en 1958[3].

Niuafoʻou se situe au sein du bassin de Lau, sur la microplaque tectonique de Niuafoʻou[4].

Carte montrant la séparation du proto-polynésien en deux groupes linguistiques distincts. Les Niuas font partie du groupe polynésien nucléaire, contrairement aux Tonga.

Paul W. Taylor (1995) estime que les îles de Niuafoʻou et Niuatoputapu ont pu être peuplées aux alentours du Ier millénaire av. J.-C. par des Lapita[5]. Peu à peu, ces populations développent une culture propre, partagée avec les îles des Tonga, de Samoa, d'Uvea (Wallis) et de Futuna : c'est ce que Patrick Vinton Kirch et Roger Green (2001) appellent la Polynésie ancestrale[6]. La langue commune est le proto-polynésien.

Les études linguistiques ont permis de montrer que les Niuas appartenaient au groupe « polynésien nucléaire », avec Samoa, Uvea et Futuna, tandis que les Tonga et Niue formaient un second groupe. Culturellement et linguistiquement, les trois îles des Niuas étaient donc plus proches de leur voisins au nord que des îles des Tonga auxquelles elles sont rattachées aujourd'hui.

Deux langues autochtones se sont développées : le niuatoputapu, langue aujourd'hui disparue mais qui est attestée en 1616[7] et le niuafo'ou, parlé sur l'île du même nom et aujourd'hui en grand danger de disparition[8]. Aujourd'hui, les habitants parlent le tongien.

Conquête tongienne

[modifier | modifier le code]

L'île de Niuafoʻou a été conquise par les Tongiens probablement au XIIIe ou XIVe siècle. Sous le règne du 24e Tuʻi Tonga, Kauʻulufonua Fekai (vers 1470[9]), le royaume des Tonga s'étendait jusqu'à Niuafoʻou, Niuatoputapu et ʻUvea (Wallis)[10].

Premiers contacts européens

[modifier | modifier le code]

Les premiers Européens à aborder les îles des Niuas sont les Hollandais Willem Schouten et Jacob Le Maire, au cours de leur circumnavigation en 1616.

Références

[modifier | modifier le code]
  1. a b et c Paul Geraghty, « Suffixation as a Place Naming Strategy in the Central Pacific and its Implications for Prehistory », Names, vol. 65, no 4,‎ , p. 235–244 (ISSN 1756-2279 et 0027-7738, DOI 10.1080/00277738.2017.1370069, lire en ligne, consulté le )

Références

[modifier | modifier le code]
  1. (en) Siosiane Fanua Bloomfield, Illness and Cure in Tonga : Traditional and Modern Medical Practice, Tonga, Vava'u Press, , 192 p. (ISBN 982-213-005-8, lire en ligne), p. 86
  2. (en) « Global Volcanism Program | Tafahi », sur volcano.si.edu (consulté le )
  3. .(en) Garth Rogers, The Fire has jumped. Eyewitness accounts of the eruption and evacuation of Niuafo’ou, Tonga, Suva, Fidji, University of the South Pacific (USP), , 127 p. (lire en ligne [PDF])
  4. Kempe et Kazmierczak 2012, p. 200.
  5. (en) Paul W. Taylor, « Myths, legends and volcanic activity: an example from northern Tonga », Journal of the Polynesian Society, vol. 104, no 3,‎ , p. 323-346 (lire en ligne).
  6. (en) Patrick Vinton Kirch et Roger Green, Hawaiki, Ancestral Polynesia : An Essay in Historical Anthropology, Cambridge University Press, , 400 p. (ISBN 978-0-521-78309-5), p. 99–119
  7. Niklas Jonsson, « Niuatoputapu facts », sur www2.ling.su.se, (consulté le )
  8. (en) Akihisa Tsukamoto, The language of Niuafo'ou Island (thèse de doctorat), Australian National University, , 482 p. (lire en ligne)
  9. (en) Robert D. Craig, Historical Dictionary of Polynesia (3e édition), Scarecrow Press, , 3e éd., 478 p. (ISBN 978-1-4616-5938-9, lire en ligne), p. 283.
  10. Christophe Sand, « Empires maritimes préhistoriques dans le Pacifique : Ga'asialili et la mise en place d'une colonie tongienne à Uvea (Wallis, Polynésie occidentale) », Journal de la Société des océanistes, vol. 108, no 1,‎ , p. 103-124 (ISSN 1760-7256, lire en ligne).

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • (en) Stephan Kempe et Józef Kazmierczak, « Terrestrial Analogues for Early Planetary Oceans: NIUAFO‘OU CALDERA LAKES (Tonga) and Their Geology, Water Chemistry, and Stromatolites », dans Arnold Hanslmeier, Stephan Kempe, Joseph Seckbach (eds.), Life on Earth and other Planetary Bodies, vol. 24 : Cellular Origin, Life in Extreme Habitats and Astrobiology, Springer Netherlands, (ISBN 9789400749665, lire en ligne), p. 195-234 Document utilisé pour la rédaction de l’article