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Thranduil

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Thranduil
Personnage de fiction apparaissant dans
l'œuvre de J. R. R. Tolkien.

Image illustrative de l’article Thranduil

Naissance Doriath
Origine Terre du Milieu
Sexe Masculin
Espèce Sindar
Yeux Gris
Activité Roi de la Forêt Noire
Famille Legolas
Oropher
Entourage Legolas
Ennemi de Sauron

Nains


Créé par J. R. R. Tolkien
Interprété par Lee Pace (Le Hobbit, adaptation cinématographique de Peter Jackson)
Voix Leonard Fenton, Otto Preminger
Films Le Hobbit
Romans Le Hobbit

Thranduil est un personnage de l'œuvre de J. R. R. Tolkien. Ce seigneur elfe apparaît en tant que « Roi elfe » (Elvenking) dans Le Hobbit, mais il est également mentionné dans Le Seigneur des anneaux. Il est le souverain des Elfes de la Forêt Noire et le père de Legolas, un des membres de la Communauté de l'Anneau.

Histoire[modifier | modifier le code]

Thranduil appartient au peuple des Sindar[1].Il est né à Doriath, avant sa chute[Note 1]. Son père Oropher et lui[2], qui avaient vécu en Doriath au Premier Âge, s'installèrent à Vert-Bois le Grand vers l'an 1000 du Second Âge et Oropher y devient le souverain des populations d'Elfes sylvains qui y résident déjà. À la fin du Second Âge, Oropher et Thranduil participent à la guerre de la Dernière Alliance. Mal équipées, les armées des Elfes sylvains souffrent d'importantes pertes durant la bataille de Dagorlad, dont leur roi. Après la défaite de Sauron, Thranduil ramène les survivants chez eux et devient leur nouveau souverain[3].

Aux alentours de l'an 1000 du Troisième Âge, Vert-Bois-le-Grand commence à être troublé par la réapparition de Sauron, qui s'installe incognito à Dol Guldur, dans le sud de la forêt. Cette dernière prend alors le nom de « Forêt Noire »[4]. L'irruption du Seigneur des ténèbres contraint Thranduil et son peuple à migrer vers le nord, au-delà de la rivière de la Forêt[5]. Ils excavent une cité souterraine dans les montagnes au nord-est des bois, non loin du royaume nain de la Montagne Solitaire et de la cité humaine de Dale, avec lesquels les sujets de Thranduil entretiennent des relations commerciales fructueuses[6].

Durant leur traversée de la Forêt Noire, Thorin et Cie sont capturés par les gardes de Thranduil et conduits devant lui[7]. À cette occasion apparaît sa seule description physique[8] :

« Dans une grande salle, aux piliers taillés dans la pierre vive, siégeait le Roi elfe sur un fauteuil de bois sculpté. Sur sa tête était posée une couronne de baies et de feuilles rouges, car l'automne était revenu ; mais au printemps, des fleurs des bois décoraient son front. Il tenait dans sa main un bâton de chêne sculpté. »

Ayant refusé de répondre à ses questions, les Nains finissent dans ses cachots, mais ils parviennent à s'évader grâce à Bilbo et son anneau[9]. Lorsque la nouvelle de la mort de Smaug parvient aux oreilles de Thranduil, il se rend à la Montagne à la tête d'une armée pour apporter son aide aux réfugiés d'Esgaroth et réclamer sa part du trésor du dragon[10]. Il participe à la bataille des Cinq Armées aux côtés des hommes d'Esgaroth[11] et des nains des Collines de Fer[12].

En 3017, Thranduil est chargé d'assurer la détention de Gollum, amené par Aragorn. Il accueille Gandalf lorsque ce dernier souhaite interroger le captif au sujet de l'anneau de Bilbo[13]. Gollum parvient à s'évader le grâce à une diversion orchestrée par les forces de Sauron[14]. Thranduil envoie son fils Legolas à Imladris pour en informer Elrond[15],[16],[17]. Legolas participe ainsi au Conseil d'Elrond et devient l'un des neuf membres de la Communauté de l'Anneau[18].

La Batille sous les Arbres

La Forêt Noire est l'un des nombreux théâtres de la guerre de l'Anneau, suivant le récit publié dans les appendices du Seigneur des anneaux. Thranduil subit d'abord une offensive des troupes de Dol Guldur le , en même temps que le deuxième des trois assauts contre la Lothlórien[19]. Il sort victorieux de cette « Bataille sous les Arbres »[20]. Le , ses forces font leur jonction avec celles de Galadriel et Celeborn pour marcher sur Dol Guldur et procéder à sa destruction[21]. Libérée de l'ombre de Sauron, la Forêt Noire est rebaptisée Eryn Lasgalen, « Bois des Vertes Feuilles », et partagée entre les vainqueurs.

À l'orée du Quatrième Âge, Thranduil devient ainsi le souverain d'un royaume considérablement agrandi (il s'étend sur le tiers nord de la forêt, jusqu'aux montagnes) et allié au royaume réunifié de Gondor et d'Arnor. À la demande du roi Elessar Telcontar, Thranduil autorise un certain nombre de ses sujets à s'installer en Ithilien. Des rapports commerciaux s'établissent alors entre les Elfes sylvains et les Hommes de Gondor[22].

Conception et évolution[modifier | modifier le code]

Le personnage de Thranduil apparaît pour la première fois dans Le Hobbit, en tant que « Roi elfe » (Elvenking) : le nom même de Thranduil n'est introduit que dans Le Seigneur des anneaux[23]. Des notes étymologiques datées de expliquent qu'il s'agit d'un nom sindarin signifiant « printemps vigoureux »[24].

John D. Rateliff souligne les points communs entre le souverain du Hobbit et un autre roi elfe de l'œuvre de Tolkien : Thingol, le souverain de la forêt de Doriath dans Le Silmarillion. Comme Thranduil, Thingol réside dans un palais souterrain (Menegroth, « les Mille Cavernes »), gouverne un royaume forestier et entretient des relations difficiles avec la race naine (elles entraînent d'ailleurs sa mort). Rateliff remarque que l'ambigüité concernant l'identité du roi des Elfes du Hobbit n'est jamais levée dans le texte même du livre : il pourrait s'agir de Thingol lui-même, ou bien simplement d'un analogue inspiré à Tolkien par un personnage qu'il avait inventé auparavant. Différents indices dans le texte du roman viennent à l'appui de chacune de ces deux théories, même si la première est rendue caduque par l'apparition du nom Thranduil dans Le Seigneur des anneaux[25].

Critique et analyse[modifier | modifier le code]

Lee Pace.

Adaptations[modifier | modifier le code]

  • Dans l'adaptation radiophonique du Hobbit réalisée pour la BBC en 1968, le rôle de Thranduil est tenu par Leonard Fenton[26].
  • Dans le dessin animé américain The Hobbit (1977), Thranduil est doublé par Otto Preminger[27].
  • Dans la série radiophonique Der Hobbit (1980), il est interprété par Martin Hirthe[28].
  • En 1985, un film soviétique en prises de vues réelles a été réalisé pour la télévision de Leningrad par le réalisateur Vladimir Latisheff[29].  Dans le film, qui a été diffusé à la télévision soviétique, l’acteur Zinovi Gerdt mène l’histoire en tant que narrateur.
  • En 1989 dans Hobit (série radiophonique), la voix du roi-elfe est assurée par Alfréd Swan[30]. Il n’est pas identifié par son nom personnel, conformément au roman original.
  • Thranduil est un héros elfe jouable dans le jeu vidéo Le Seigneur des anneaux : La Bataille pour la Terre du Milieu II (2006)[31].Thranduil est un héros pour la faction elfique. Dans la bonne campagne, il apparaît après la bataille de Dale et participe au siège de Dol Guldur.
  • Thranduil est un héros elfe jouable dans le jeu vidéo Lego: Le Hobbit (2014)[32]
  • L'acteur américain Lee Pace interprète le roi des Elfes dans la série des trois films du Hobbit de Peter Jackson (2012-2014)[33],[34]. Il y apparaît chevauchant un grand cerf. A la fin du film, il demande à Legolas de chercher Aragorn dans le Nord[35].
  • En 2003, dans Le Hobbit (jeu vidéo), Thranduil est appelé « Roi Elfe Thranduil », en utilisant à la fois son titre du Hobbit et son nom du Seigneur des Anneaux, pour accommoder les joueurs qui n’ont lu que Le Hobbit. Thranduil apparaît pour la première fois dans le niveau « Barrels Out of Bond », dans lequel on peut l’entendre parler du Conseil Blanc et de leur attaque sur Dol Guldur. Il revient en tant que partenaire de conversation dans le dernier niveau, dans lequel lui et Gandalf demandent au joueur, dans le personnage de Bilbo, de délivrer un message à Bard[36].
  • Les premières apparitions de Thranduil dans Le Seigneur des Anneaux Online (2017) ont lieu pendant la guerre de la Dernière Alliance. Dans le présent, Thranduil est rencontré pour la première fois en train de combattre dans la Forêt Noire pendant les derniers jours de la Guerre de l’Anneau.
  • En 2021, dans Le Seigneur des Anneaux : Rise to War, Thranduil est un commandant de rareté sans faille pour la faction des elfes et il est extrêmement difficile d’obtenir de la loyauté[37].

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La naissance de Thranduil est inconnue, mais certaines choses peuvent être déduites de deux passages des Contes inachevés pris ensemble : « Avant la construction du Barad-dûr, beaucoup de Sindar passaient vers l’est, et certains ont établi des royaumes dans les forêts [...] Thranduil, roi du nord de Vertbois le Grand, était l’un d’entre eux », et « Oropher était venu parmi eux [les Elfes de Vertbois] avec seulement une poignée de Sindar, et ils [...] est venu de Doriath après sa ruine. Puisque le Sindar Oropher a voyagé vers l’est depuis Doriath après sa ruine et que Thranduil était l’un des Sindar qui a fait le voyage, Thranduil doit avoir ses origines à Doriath avant sa ruine ou quelque part en Terre du Milieu au début du Deuxième Âge.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Matthew Dickerson et Jonathan Evans, Ents, Elves, and Eriador: The Environmental Vision of J.R.R. Tolkien, University Press of Kentucky, (lire en ligne)
  2. Pat Masson, « Not an Orderly Narrator », Mallorn: The Journal of the Tolkien Society, no 13,‎ , p. 23–28 (ISSN 0308-6674, lire en ligne, consulté le )
  3. Paul Nolan Hyde, « Quenti Lambardillion: A Column on Middle-earth Linguistics », Mythlore, vol. 13, no 1 (47),‎ , p. 30–32 (ISSN 0146-9339, lire en ligne, consulté le )
  4. Carol Jeffs, « The Forest », Mallorn: The Journal of the Tolkien Society, no 22,‎ , p. 33–36 (ISSN 0308-6674, lire en ligne, consulté le )
  5. Contes et légendes inachevés, « L'histoire de Galadriel et Celeborn », Appendice B.
  6. Robert T. Tally, « Review of The International Relations of Middle-earth: Learning from The Lord of the Rings », Mythlore, vol. 32, no 1 (123),‎ , p. 145–151 (ISSN 0146-9339, lire en ligne, consulté le )
  7. Mitchell T. Dennis et Kenton L. Sena, « Delving Too Greedily: Analyzing Prejudice Against Tolkien’S Dwarves as Historical Bias », Mythlore, vol. 41, no 2(142),‎ , p. 161–184 (ISSN 0146-9339, lire en ligne, consulté le )
  8. Michael R Hickman, « the religious ritual & practise of the elves of middle-earth at the time of the war of the ring », Mallorn: The Journal of the Tolkien Society, no 26,‎ , p. 39–43 (ISSN 0308-6674, lire en ligne, consulté le )
  9. Le Hobbit, chapitre IX « Treize tonneaux à la dérive ».
  10. Le Hobbit, chapitre XIV « Feu et eau ».
  11. Nicholas J. S. Polk, « A Holy Party: Holiness in The Hobbit », Mallorn: The Journal of the Tolkien Society, no 59,‎ , p. 57–63 (ISSN 0308-6674, lire en ligne, consulté le )
  12. Le Hobbit, chapitre XVII « L'orage éclate ».
  13. Adam Rosman, « Gandalf as torturer: the ticking bomb terrorist and due process in J.R.R. Tolkien's "The Lord of the Rings" », Mallorn: The Journal of the Tolkien Society, no 43,‎ , p. 38–42 (ISSN 0308-6674, lire en ligne, consulté le )
  14. Jean-François Orjollet, « J. R. R. Tolkien: Syllogistique Du Merveilleux », Littérature, no 8,‎ , p. 41–52 (ISSN 0047-4800, lire en ligne, consulté le )
  15. Leigh Smith, « 'I have looked the last on that which is fairest': Elegy in Beowulf and Tolkien's Lothlorien », Mallorn: The Journal of the Tolkien Society, no 44,‎ , p. 43–46 (ISSN 0308-6674, lire en ligne, consulté le )
  16. Through a Glass Darkly: Reflections on the Sacred, Sydney University Press, (ISBN 978-1-920898-54-0, lire en ligne)
  17. Charles Moseley, J.R.R.Tolkien, Liverpool University Press, (ISBN 978-0-7463-0749-6, lire en ligne)
  18. Le Seigneur des anneaux, Livre I, chapitre 2 « Le Conseil d'Elrond ».
  19. David Bell, « The Battle of the Pelennor Fields: An Impossible Victory? », Mallorn: The Journal of the Tolkien Society, no 19,‎ , p. 25–28 (ISSN 0308-6674, lire en ligne, consulté le )
  20. Tom Loback, « Orc Hosts, Armies and Legions: A Demographic Study », Mythlore, vol. 16, no 4 (62),‎ , p. 10–26 (ISSN 0146-9339, lire en ligne, consulté le )
  21. Janice Johnson, « The Celeblain of Celeborn and Galadriel », Mythlore, vol. 9, no 2 (32),‎ , p. 11–19 (ISSN 0146-9339, lire en ligne, consulté le )
  22. Le Seigneur des anneaux, Appendice B.
  23. Shippey 2005, p. 109.
  24. (en) J. R. R. Tolkien (éd. Christopher Gilson), « Words, Phrases and Passages in the Lord of the Rings », Parma Eldalamberon, no 17,‎ , p. 187.
  25. Rateliff 2011, p. 408-416.
  26. « Tolkien Audio Books to be released in 2008 », sur tolkienlibrary.com (consulté le )
  27. Bilbo le Hobbit, AlloCine Consulté le .
  28. « ARD-Hörspieldatenbank », sur hoerspiele.dra.de (consulté le )
  29. (de) für Russland HEUTE et B. P. v Weymarn, « Der Hobbit aus der Sowjetunion », sur Russia Beyond DE, dez 13, 2012 (consulté le )
  30. (sk) « J. R. R. Tolkien: Hobit (rozhlasová hra) », sur www.tv-archiv.sk (consulté le )
  31. « A Guide to RotWK 2.01 Elves - Battle for Middle Earth II Heaven Forum », sur bfme2.heavengames.com (consulté le )
  32. « Lego Thranduil »
  33. Marcel Aubron-Bülles, « Oxford, New York City, Paris: The Tolkien Exhibitions 2018-2020 », Mallorn: The Journal of the Tolkien Society, no 61,‎ , p. 32–34 (ISSN 0308-6674, lire en ligne, consulté le )
  34. Shaun Gunner, Richard Gonsowski et Sophie Watson, « Votes for Tauriel - but not the Love », Mallorn: The Journal of the Tolkien Society, no 55,‎ , p. 40–41 (ISSN 0308-6674, lire en ligne, consulté le )
  35. Robert T. Tally, « Three Rings for the Elven-kings: Trilogizing Tolkien in Print and Film », Mythlore, vol. 36, no 1 (131),‎ , p. 175–190 (ISSN 0146-9339, lire en ligne, consulté le )
  36. « Le Hobbit (jeu vidéo de 2003) »
  37. « Rise to war »

Bibliographie[modifier | modifier le code]