arçon
Étymologie
modifierDe latin vulgaire *arciō, arciōnem (archet, pommeau), de latin classique arcus (arc). Comparez italien arcione, portugais arção, espagnol arzón.
Nom commun
modifierSingulier | Pluriel |
---|---|
arçon | arçons |
\aʁ.sɔ̃\ |
arçon \aʁ.sɔ̃\ masculin
- (Équitation) Une des deux pièces de bois cintrées qui forment le corps de la selle.
On se moquait de la peur de M. de Moirod, dont à chaque instant la main prudente était prête à saisir l’arçon de sa selle.
— (Stendhal, Le rouge et le noir, 1830, réédition Gallimard, 2020, page 164)Comme on était en pays ami et par conséquent éloigné de tout danger, il avait accroché son casque à l’arçon de sa selle.
— (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)Ce cavalier vêtu de noir, glissant silencieusement dans les sables, emportant à l’arçon de sa selle un enfant garrotté, […], avait un aspect fatal et étrange.
— (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)[…] un paysan à cheval ou à mule, avec sa carabine à l’arçon, le sombrero sur les yeux et la mine farouche.
— (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)Plus loin, un jeune adolescent à cheval, vêtu d’un « poncho » aux brillantes couleurs avec le traditionnel lasso pendu à l’arçon de sa selle, me salua d’un « buenos dias ».
— (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)Il suivit le manège des soldats dans la cour. Il en vit un qui nettoyait les verres d’une lanterne d’arçon. Il supposa qu’on préparait une patrouille de nuit.
— (Jean Giono, Le Hussard sur le toit, 1951, réédition Folio Plus, pages 390-391)
- (Art) Instrument en forme d’archet.
- (Viticulture) Sarment de vigne que l’on courbe pour activer sa production.
L’arçon a, en général, un pied et demi de longueur, et même deux pieds, suivant la force du cep. Le sommet du cep, haut de deux à trois pieds, est fortement lié contre l’échalas, au moyen d’un osier partagé en deux ; et, près de cette ligature, on ramène le sommet de l’arçon, de manière qu’il plie presque en rond.
— (François Rozier, Cours complet d’agriculture théorique, pratique, économique et de médecine rurale et vétérinaire, Libraires Associés, Paris, 1793, page 571)
- (Argot) (Vieilli) (Rare) Signe d’alerte convenu entre voleurs.
Du temps de Vidocq l’arçon était un crachement et un C figuré à l’aide du pouce droit sur la joue droite.
Dérivés
modifier- arçonner
- arçonneur
- cheval d’arçon
- désarçonner
- être ferme dans les arçons, être ferme sur ses arçons (être ferme sur la selle ; être ferme dans ses opinions, dans ses principes et bien les soutenir)
- perdre les arçons (être désarçonné, tomber, être renversé du cheval ; être embarrassé dans la discussion, déconcerté dans une affaire et ne plus savoir quelles mesures prendre)
- pistolet d'arçon
- vider les arçons (être désarçonné, tomber, être renversé du cheval ; être embarrassé dans la discussion, déconcerté dans une affaire et ne plus savoir quelles mesures prendre)
Traductions
modifierPrononciation
modifier- La prononciation \aʁ.sɔ̃\ rime avec les mots qui finissent en \sɔ̃\.
- France (Vosges) : écouter « arçon [Prononciation ?] »
Paronymes
modifierAnagrammes
modifier→ Modifier la liste d’anagrammes
Voir aussi
modifier- arçon sur l’encyclopédie Wikipédia
Références
modifier- Lorédan Larchey, Les Excentricités du langage, cinquième édition, 1865
- Joseph-Marie-Rose Morisot, Vocabulaire des arts et métiers en ce qui concerne les constructions, volume V, Firmin Didot, Paris, 1814 → consulter cet ouvrage
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (arçon), mais l’article a pu être modifié depuis.