« André Rousselet » : différence entre les versions

{{Infobox PoliticienPersonnalité politique

| fonction1 = [[Assemblée nationaleDéputé (France)|Député français]] de
| circonscription 1 la =[[Deuxième circonscription de la Haute-Garonne|{{2e|circonscription}} de la Haute-Garonne]]

| à partir du fonction1 = {{date|123|mars4|1967}}

| jusqu'au fonction1 = {{date|30|mai|1968}} <br /> <small> ({{durée|3|4|1967|30|mai|1968}})</small>

| élection1 = [[Élections législatives de 1967 dans la Haute-Garonne|12 mars 1967]]

| législature 1 = [[IIIe législature{{Législature de la Cinquième République française|{{IIIeIII}} législature]]

| groupe parlementaire 1 = [[Fédération de la gauche démocrate et socialiste | Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS)]]

| prédécesseur 1 = [[Pierre Baudis]]

| successeur 1 = [[Pierre Baudis]]

| date de naissance = {{date de naissance|1|octobre10|1922}}

| lieu de naissance = [[Nancy]] ([[Meurthe-et-Moselle]], [[France]])

| date de décès = {{Datedate de décès|29|mai5|2016|1|octobre10|1922}}

| lieu de décès = {{Arrondissement|16|Paris}} ([[ParisFrance]])

'''André Rousselet''', né le {{date de naissance-|1 octobre |10|1922}} à [[Nancy]] et mort le {{date de mort-|29 mai |5|2016}} à [[{{Arrondissement|16|Paris]]}}<ref name="huffpost1">[httphttps://www.huffingtonpost.fr/2016/05/29/andre-rousselet-mort-fondateur-canal-plus-proprietaire-taxis-g7_n_10195608.html « André Rousselet, fondateur de Canal Plus et propriétaire des taxis G7, est mort »], ''[[Le Huffington Post]].fr'', {{date-|29 mai 2016}}.</ref>{{,}}<ref name=lemonde3382/>, est un [[Haute fonction publique française|haut fonctionnaire]], [[homme politique]] et [[chef d'entreprise]] [[France|français]].

André Rousselet nait à [[Nancy]] le {{1er}} octobre [[1922 en Lorraine|1922]]<ref name=lemonde3382/>. Son père, [[Marcel Rousselet]] (1893-1982), est un magistrat et juriste reconnu, premier président de la [[cour d'appel de Paris]] de 1950 à 1962. Le frère d'André, Jean, deviendra un pédiatre renommé, auteur notamment de l’ouvrage ''L’Allergie au travail''<ref name=lemonde3382/>.

Élève médiocre, André Rousselet obtient son [[Baccalauréat en France|baccalauréat]], option philosophie, en 1940, à [[Limoges]], sa famille ayant dû quitter son appartement parisien qui avaita été bombardé<ref name=lemonde3382/>. Il reconnaît avoir été [[pétainiste]] vers 16 ans, ce qui l’a rapproché plus tard de [[Robert Hersant]] et lui a également permis de mieux comprendre [[François Mitterrand]]<ref name=lemonde3382/>.

Inscrit en [[Droit (France)|droit]], il est d'abord tenté, à la fin de 1942, par l’expérience de l'[[École des cadres d'Uriage]], organisme issu de la [[Collaboration en France|Collaboration]] (mais que Laval finit par fermer pour sa critique du régime) où il reste peu de temps, avant de rentrer à Paris passer sa [[licence de droit (France)|licence de droit]]<ref name=lemonde3382/>. Cherchant à lui éviter le [[Service du travail obligatoire (France)|Service du travail obligatoire]] (STO), son père lui déniche un emploi en [[Alsace]], mais celui-ci ne dureradure pas. Retrouvé, il est envoyé dans une petite ville allemande où il resterareste captif pendant dix-huit mois, travaillant dans une usine et dormant dans des baraquements<ref name=lemonde3382/>. Revenu à Paris en 1944, après la [[Libération de Paris|Libération]], il termine sa licence de droit. Cependant, au lieu de passer l'examen du [[barreau]], il réussit le concours d’intégration à l’[[Préfecture|administration préfectorale]], bien avant que le concours de l’[[Ecole nationale d'administration (France)|ENA]] ne fûtsoit créé<ref name=lemonde3382/>.

André Rousselet, repéré par l'entourage de [[François Mitterrand]] en tant que « talentueux sous-préfet » avec une réputation d'« incorruptible »<ref name=lemonde3382/>, atterrit « par hasard » dans l'administration, comme il le dira lui-même<ref name=fig_G00177/>{{,}}<ref name=OBS1364>[http://teleobs.nouvelobs.com/actualites/20151214.OBS1364/mitterrand-canal-quand-andre-rousselet-se-raconte.html « La mort d'André Rousselet : quand il racontait Mitterrand, Canal+... »], Véronique Groussard, ''[[L'Obs]].com'', 19 décembre 2015 (modifié le 26 mai 2016 ; consulté le 30 mai 2016).</ref>. Il devient [[chef de cabinet]] adjoint de celui-ci, nommé [[Ministère de l'Intérieur (France)|ministre de l'intérieur]] du [[gouvernement Pierre Mendès France]] ({{date-|juillet 1954}}-{{date-|février 1955}}). C'est le premier pas d'une longue fidélité au futur président<ref name=lemonde3382/>. Il le suit au [[Ministère de la Justice (France)|ministère de la justiceJustice]], comme chef de cabinet, sous le [[gouvernement Guy Mollet]]. En 1982<ref name=lemonde3382/>, il reste une année à [[Palais de l'Élysée|l'Élysée]] en tant que directeur de cabinet avant de prendre en 1983 la direction de [[Havas]]<ref name=fig_G00177/>.

À partir de 1965, lors de chaque [[Élections présidentielles en France|campagne présidentielle]] de François Mitterrand, il se charge de rassembler les financements nécessaires à son organisation<ref name=OBS1364/>, notamment lors des campagnes présidentielles de [[Élection présidentielle française de 1974|1974]] et de [[Élection présidentielle française de 1981|1981]]<ref name=fig_G00177/>. Il indique notamment dans une interview parue dans ''[[L'Obs]]'' en {{date-|décembre 2015}}, concernant la campagne de 1981 : {{Citation|Sa règle [Mitterrand] était : "Je ne veux pas savoir", et la mienne se traduisait par : "Aucune trace, tout en liquide" [...] Je vois un jour arriver [[Guy Dejouany]], patron de la [[Générale des Eaux]], il entre dans mon bureau, une sacoche à la main. Et dans la sacoche, en grosses et moyennes coupures, trois millions de francs ! [...] De tous les financiers qui se sont occupés de campagnes électorales, le seul qui soit sorti indemne de son travail dans l'obscurité, c'est moi [...] J'ai simplement été plus discret et plus prompt à faire disparaître en fumée [...] ce qui ne devait pas survivre à la durée d’une campagne.}}<ref name=OBS1364/>.

André Rousselet étaitest un proche de François Mitterrand, dont il a été l'[[exécuteur testamentaire]]<ref name=fig_G00177/>{{,}}<ref name=lemonde3382/> (c'est d'ailleurs Rousselet qui annonça la mort de Mitterrand à [[Jacques Chirac|son successeur]]<ref>{{ouvrageOuvrage|auteurauteur1= [[Jacques Chirac]]|tome= II|titre= Mémoires|sous-titre= Le Temps présidentiel|tome=II|éditeur= [[NiL Éditions|Nil]]|année=2011|isbn=|numéro chapitre=5|titre chapitre= Un G7 hors norme|numéro chapitre= 5|année= 2011}}</ref>) et l'un des rares à l'époque à connaître l'existence de [[Mazarine Pingeot|Mazarine]]<ref name=OBS1364/>, la fille cachée du président<ref name=fig_G00177/>.

En 1958, à la suite de l'arrivée au pouvoir du [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]]<ref name=fig_G00177/>, André Rousselet demande à être placé en disponibilité de l'Administration et entre au service des relations extérieures chez [[Simca]]<ref name=fig_G00177>[http://www.lefigaro.fr/medias/2016/05/29/20004-20160529ARTFIG00177-disparition-d-andre-rousselet-le-fondateur-de-canal.php « Disparition d'André Rousselet, le fondateur de Canal + »], Caroline Sallé, ''[[Le Figaro]].fr'', 29 mai 2016.</ref>. En 1960, il devient propriétaire de la [[taxis G7|G7]], l'une des toutes premières compagnies de [[taxis parisiens]], elle-même filiale de Simca<ref name=OBS2398>[http://tempsreel.nouvelobs.com/economie/20150212.OBS2398/comment-le-roi-des-taxis-compte-contrer-uber-au-detriment-des-clients.html « Comment le roi des taxis compte contrer Uber »], Dominique Nora, ''[[L'Obs]].com'', 10 juillet 2015 .</ref>. Il la modernise (au début à la tête de 150 taxis, il va, à la suite d'un investissement, en détenir {{formatnum:2000}}<ref name=lemonde3382/>), puis lui adjoint de nouvelles activités. En 1993, la société avale son principal concurrent, les Taxis bleus<ref name=OBS2398/>. Il scinde la G7 en sept entités et revend un bon nombre de ses parts au prix fort à six associés<ref name=lemonde3382/>, au sein de l'actuel [[Groupe Rousselet|Groupe G7]].

En {{date-|juillet 1984}}, André Rousselet est nommé, par le gouvernement d'alors<ref>https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000519849</ref>, président d'[[Havas]], poste qu'il occupe jusqu'en 1986.

Le {{date-|4|novembre|1984}}, avec l'appui de [[François Mitterrand]]<ref name=lemonde3382/>, qui a la conviction que le [[Paysage audiovisuel français|paysage audiovisuel]] est « fermé », André Rousselet fonde la chaîne [[Canal+]]<ref name=lemonde3382>[httphttps://www.lemonde.fr/disparitions/article/2016/05/29/mort-d-andre-rousselet-fondateur-de-canal_4928555_3382.html « Mort d’André Rousselet, fondateur de Canal+ »], Nicole Vulser, ''[[Le Monde]].fr'', 29 mai 2016 (consulté le 30 mai 2016).</ref>. La grande liberté de ton (« l'esprit Canal »), alliée au succès progressif de cette première [[chaîne à péage]] du paysage audiovisuel français agace rapidement le monde politique, et surtout la [[Droites en France|droite]], dira-t-il. [[Michel Denisot]] déclare à son sujet : {{Citation|C'était un visionnaire, un créateur d'entreprise qui avait une longue vue et la création de Canal +, à l'époque, c'était avoir vingt ans d'avance, donc on lui doit beaucoup}}<ref name=fig_G00177/>.

Malgré des débuts difficiles<ref>Au début, du fait de ses difficultés financières, la chaine est affublé du sobriquet « Canal Plouf ». Source : [httphttps://www.lemonde.fr/disparitions/article/2016/05/29/mort-d-andre-rousselet-fondateur-de-canal_4928555_3382.html Article du ''Monde'' du 29 mai 2016].</ref>, et devant faire face à des pertes financières qui iront jusqu'à menacer l'existence de la chaîne, celle-ci devient progressivement un succès, grâce notamment à l'intervention de François Mitterrand<ref name=fig_G00177/>,. contreCette décision va à l'encontre de l’avis de [[Laurent Fabius]], alors son premier ministre, et celui de [[Jean Riboud]], le patron de [[Schlumberger (entreprise)|Schlumberger]] qui souhaitaitsouhaite récupérer la fréquence pour en faire un « [[CBS Corporation|CBS]] à la française »<ref name=lemonde3382/>. En moins de dix ans, André Rousselet crée un groupe audiovisuel international très rentable, avec comme points forts une diversification dans les chaînes thématiques ainsi qu'une production audiovisuelle et cinématographique<ref name=lemonde3382/>, malgré quelques aventures infructueuses, comme l’investissement dans la société de production de films américaine [[Carolco]] ou dans [[Telepiù]] en [[Italie]]<ref name=lemonde3382/>.

En 1994, André Rousselet démissionne<ref name=lemonde3382/>{{,}}<ref name=OBS1364/> de la présidence de Canal+ quand un nouveau pacte d'actionnaires, conclu entre [[Havas]], la [[Compagnie générale des eaux]] et la [[Société générale]], met Canal+ pratiquement sous tutelle<ref name=fig_G00177/>. Il crie à la manœuvre politique menée par [[Édouard Balladur]], alors [[Deuxième cohabitation|premier ministre de François Mitterrand]], par un article vengeur dans ''[[Le Monde]]'' intitulé « Édouard m'a tuer » (en référence à l'affaire [[Affaire Omar Raddad|Marchal]] et au graffiti « Omar m'a tuer »)<ref name=lemonde3382/>. Après son départ de Canal+ à l'{{nobr|été 1994}}, où il est remplacé par [[Pierre Lescure]], il prend la majorité du capital du quotidien nouvellement créé, ''[[InfoMatin]]'', avec l'intention de s’opposer à Édouard Balladur, alors en course pour l’[[Élection présidentielle française de 1995|élection présidentielle de 1995]]<ref name=lemonde3382/>. Après une centaine de millions de francs de pertes, des conflits incessants avec les journalistes et le refus de la rédaction de mettre en place une version rénovée<ref>{{Ouvrage | auteur1=André Rousselet | titre=À mi-parcours | sous-titre=mémoires | lieu=Paris | éditeur=Kero | année=2015 | pages totales=731 | isbn=978-2-36658-160-7 | bnf=44466536}}.</ref>, il dépose le bilan du journal le {{date-|8 janvier 1996}}, le jour de la mort de François Mitterrand<ref name=fig_G00177/>.

Évelyne, sa fille aînée, naît de sa première union à [[Pointe-à-Pitre]] alors qu'il étaitest sous-préfet de [[Guadeloupe]] entre 1952 et 1954<ref name=lemonde3382/>. Puis, le {{date-|11 décembre 1964}}, il se marie à [[Angoulême]] avec Catherine Rogé (dont le père est un ami de [[François Mitterrand]]). Ils auront trois enfants : [[Nicolas Rousselet|Nicolas]], [[Philippe Rousselet|Philippe]] et Oliver, décédé en bas âge<ref name=lemonde3382/>. Il est un passionné d'[[art contemporain]] et un collectionneur averti<ref name=fig_G00177/>.

André Rousselet meurt à son domicile parisien à l'âge de 93 ans<ref name=fig_G00177/>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur=[[Insee]] |titre=Acte de décès d’André Claude Lucien Rousselet |url=https://deces.matchid.io/id/ZbWpSS7d5aYI |site=[[Fichier des personnes décédées#MatchID|MatchID]] |consulté le=}}</ref>.

* [[GROUPEGroupe Rousselet|Groupe G7]]

{{Portail|politique française|télévision|entreprises|Cinquième République|Haute-Garonne}}

[[Catégorie:Décès àdans le 16e arrondissement de Paris]]