Banque d'investissement

banque, ou une division de banque
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Une banque d'investissement est une banque, ou une division de la banque, qui rassemble l'ensemble des activités de conseil, d'intermédiation et d'exécution ayant trait aux opérations dites de haut de bilan (introduction en Bourse, émission de dette, fusion/acquisition) de grands clients corporate (entreprises, investisseurs, mais aussi États…). Ces activités sont généralement scindées en entités distinctes, habituellement désignées par des anglicismes : les opérations de Corporate Finance (finance d'entreprise), de Global Capital Markets (marchés financiers), et de Structured Finance (opérations de financement).

On différencie parfois la banque d'investissement (investment banking en anglais) de la banque d'affaires (corporate banking) en attribuant à la première les activités de marchés et à la seconde celles de finance d'entreprise. Toutefois le terme de banque de financement et d'investissement (BFI), ou son équivalent anglais (corporate & investment bank ou CIB), qui inclut les deux activités, tend à se généraliser. En France, la BFI de la Société générale s'appelle SGCIB, et celle du Crédit agricole se nomme Crédit agricole CIB depuis février 2010.

Différences avec les banques de dépôt

À la différence d'une banque de dépôt, elles ne reçoivent pas les dépôts des particuliers et recherchent donc les liquidités auprès des autres banques, des marchés monétaires ou de la Banque centrale. Elles donnent également accès au marché des capitaux par émission d'actions et obligations. Cette distinction vient des États-Unis, où elle a été inscrite dans la loi par le Glass-Steagall Act après le krach de 1929. Toutefois, cette différence n'a jamais réellement pris pied en Europe et la plupart des banques d'investissement européennes font partie de groupes bancaires ayant aussi des activités de banque de dépôt, d'assurance et autres. Le Glass-Steagall Act a été abrogé en 1999 par le Gramm-Leach-Bliley Act, permettant ainsi l'intégration en une seule entité des activités de dépôt, d'investissement et d'assurance. Certains pensent que c'est cette abrogation qui a conduit à la crise financière liée aux subprimes [réf. nécessaire].

Elle a souvent également une activité importante dans le montage d'opérations de fusion-acquisition.

Détail des activités

Le métier s'est largement diversifié, surtout depuis l'émergence du système financier moderne après 1973, dans des activités multiples liées aux marchés financiers.

Celles-ci, avec des importances différentes selon les établissements, regroupent :

Déontologie

Conflits d'intérêts

Les activités de marchés et/ou de financement d'une banque d'investissement peuvent la conduire à se retrouver dans une situation de conflit d'intérêt vis-à-vis d'un ou plusieurs de ses clients par rapport à ses activités de finance d'entreprise (banque d'affaires), et vice-versa. Par exemple, le service de financement d'une banque propose un prêt à une société A souhaitant acquérir la société B; alors que le service de fusions-acquisitions de la même banque a obtenu un mandat de vente de ladite société B. Il y a conflit d'intérêts : la banque pourrait être tentée de favoriser l'acquéreur qu'elle finance, au détriment des intérêts de son client vendeur…

De même, via ses opérations de fusions-acquisitions par exemple, une banque d'investissement a accès à des informations très sensibles (stratégie d'entreprise, éléments financiers détaillés, business plan…), qui, dans le cas d'une société cotée, peuvent s'avérer déterminantes sur l'évolution du cours de Bourse de la société. Ainsi, les services de marchés financiers de ces banques sont ils également sources de conflit d'intérêts car l'obtention de ces informations leur permettrait de tirer avantage d'une asymétrie d'information entre eux et les autres actionnaires par exemple. On parle alors de délit d'initié.

Muraille de Chine

Pour remédier à cette situation et maintenir une crédibilité et une réputation de probité indispensables à leur survie, les banques d'investissement ont, avec l'aide du législateur et des autorités de contrôle, mis en place différents mécanismes de séparation et d'isolement leur permettant de maintenir des activités aux intérêts parfois contradictoires, mais néanmoins très complémentaires. Le dispositif dit de la « muraille de Chine » en fait partie : il s'agit de garantir l'étanchéité parfaite entre les différents services quant à la circulation d'informations sensibles. Elle repose sur l'engagement d'intégrité des « initiés » (qui encourent des sanctions très sévères en cas de manquement), ainsi que sur différents dispositifs de contrôle interne (restriction de l'accès à l'information au plus petit nombre d'intervenants possible, surveillance de leurs échanges internes et externes, etc.).

Voir aussi

Grandes banques d'investissement

Internationales

Françaises


Articles connexes


Bibliographie

  • Michel Fleuriet, La banque d'investissement et de marché, La Revue Banque, 2010 (ISBN 978-2863255407)

Notes et références