Crash de Noirétable

Le crash de Noirétable s'est produit 27 octobre 1972 lorsque le vol IT 696 Y d'Air Inter assuré par un Vickers Viscount en provenance de Lyon-Bron s'écrase vers 19 h 20 dans les monts du Forez à la limite des communes de Noirétable, dans la Loire, et de Viscomtat dans le Puy-de-Dôme, lors de son approche de l'aéroport de Clermont-Ferrand. Les 5 membres d'équipage et 54 des 63 passagers meurent dans l'accident et une passagère blessée décèdera quelques jours plus tard à l'hôpital, portant à 60 le nombre total de décès. L'accident est du à une erreur de positionnement de l'appareil par les pilotes suite à une défaillance du radiocompas et un non respect des procédures de calcul de position par temps d'orage.

Accident

Le 27 octobre 1972, le Vickers Viscount 724 (F-BMCH) d'Air Inter décolle de l'aéroport de Lyon-Bron à 18h48, assurant le vol IT 696 Y a destination de l'aéroport de Clermont-Ferrand. À Clermont la plupart des passagers doivent ensuite prendre le vol pour Bordeaux en provenance de Paris.

Le Vickers Viscount embarque 63 passagers et 5 membres d’équipage. Il décolle de Lyon sous un violent orage, son dernier dernier contact radio avec la tour de contrôle lyonnaise à 18h20 et ne répond plus aux appels suivants.

Alors qu'il est en approche pour atterrir à l'aéroport de Clermont-Ferrand, il s'écrase vers 19 h 20 dans les bois de la Faye, presque qu'au sommet du massif du mont Picot à 1000 mètres d'altitude, dans les monts du Forez. Le crash se produit à la limite des départements de la Loire, commune de Noirétable, et du Puy-de-Dôme, commune de Viscomtat, le massif se trouvant entre les deux villages, (le rapport d'accident indique la commune de Viscomtat comme lieu du crash, le docteur du village de Noirétable, Claude Bourdelle, qui intervint sur le site, indique que l'avion a percuté le massif coté Noirétable avant de basculer coté Viscomtat).

L'avion avait entamé une descente trop tôt à un endroit où le relief est important.

Recherches et sauvetage

Malgré 2000 personnes participant aux recherches, celles-ci seront particulièrement longues car initialement les secours pensaient que l'avion s'était accidenté dans la Limagne puis ensuite fait une recherche sur tout le Forez. Un paysan de Noirétable dont la ferme se situait en bas du massif voit passer l'avion avec une altitude anormalement basse, et lorsqu'il entend au flash d'information du soir qu'un avion s'est perdu dans la Loire, il fait le rapprochement. Il se rend immédiatement à la Gendarmerie et les recherches commencent alors sur le massif avec trois équipes constituées de pompiers, gendarmes et d'habitants de la commune.

L'épave n'est retrouvée que tard dans la nuit, à 1h30 du matin, lorsque une des équipes, constituée de pompiers, de gendarmes et d'un personne connaissant bien le massif arrivent sur place. L'avion s'est écrasé contre des rochers et la partie arrière, où se trouvaient les neuf survivants, fut projeté 200 mètres plus loin. Les survivants dont deux enfants, suivirent les progrès des sauveteurs sur France Inter, un radio-cassette dans une valise placée sous un siège s'étant allumé toute seule sur cette station en longues ondes lors de l'accident. Le secours est difficile, ils tombaient du grésille, il fait nuit et les équipes ne s'éclairent qu'avec de rares et faibles lampes électriques (les sauveteurs demanderont même à des journalistes arrivés en même temps qu'eux de les éclairer avec leur flashs).

À 5 heures du matin, tous les blessés ont été dirigés vers les hôpitaux de Thiers et de Clermond-Ferrand, les morts sont eux brancardés jusqu'à la Croix du Gât, à un kilomètre du mont Picot, puis amenés au Collège d'enseignement général (CEG) de Noirétable, dont le préau, le réfectoire et d'autres salles du rez-de-chaussée servent alors de chapelle ardente.

Une cérémonie officielle se déroule le dimanche avec les familles pour la levée des corps du CEG en présence de Robert Galley, ministre des Transports.

Une petite croix blanche avec une plaque a été installée sur le lieu d'impact.

Enquête

L'enquête démontrera que l'équipage a fait une erreur de positionnement par rapport à une balise NDB. Une défaillance du radiocompas serait à l'origine de cette erreur de navigation. Cette défaillance d'indication serait due à des interférences à cause des conditions orageuses. Mais les pilotes n'ont pas suivi les procédures pour calculer leur position par temps d'orage où il est connu que le radiocompas peut donner des indications erronées et qu'il faut donc recouper ces données avec d'autres sources. L'équipage aurait ainsi pu faire un recoupement avec le VOR de Moulins. L'avion entame ainsi sa descente 40 km avant la descente normale, comme pour un atterrissage à Thiers.

C'était le premier vol du commandant de bord sur cette ligne Lyon-Clermont.

Le taux d'alcoolémie du pilote est de 0,41 g/l et le copilote de 0,53 g/l, des seuils assez importants mais à l'époque non répréhensibles.

Liens externes

• Photos de l'intervention des secours et des enquêteurs, le lendemain de l'accident sur le site du Progrès.