« Charles Pichegru » : différence entre les versions

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| lieu de naissance = [[Les Planches-près-Arbois]] (province de [[Franche-Comté]])
| date de décès = 6 avril 1804
| lieu de décès = [[Ancien 3e arrondissement de Paris]]
| origine = [[France|Français]]
| allégeance = {{France monarchie}}<br/>{{France (1791-1792)}}<br/>{{France (1792-1804)}}
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}}
 
'''Jean-Charles Pichegru''', né le {{date|16|février|1761}} aux [[Les Planches-près-Arbois|Planches-près-Arbois]], dans la province de [[Franche-Comté]] (aujourd'hui département du [[Jura (département)|Jura]]), et mort le {{date|166|févrieravril|17611804}} et mort à [[Paris]] le {{date|6|avril|1804}}, est un [[Liste des généraux de la Révolution et du Premier Empire|général de division de la Révolution française]]. Il conspire par la suite avec [[Georges Cadoudal|Cadoudal]] contre le [[Consulat (histoire de France)|Consulat]] et [[Napoléon Ier|Bonaparte]], est arrêté puis retrouvé mort dans sa cellule.
 
Il conspire avec [[Georges Cadoudal|Cadoudal]] contre le [[Consulat (histoire de France)|Consulat]] et [[Napoléon Ier|Bonaparte]], est arrêté puis retrouvé mort dans sa cellule.
 
== Origine ==
Né au sein d’une famille de paysans<ref>Pichegru est de la [[Franche-Comté]] et d’une famille de cultivateurs.</ref>, il fait ses premières études au collège d’Arbois, et sa philosophie à l’[[École de Brienne|École militaire de Brienne]], tenue par les [[Ordre des Minimes|Minimes]]. Il reçoit une solide éducation puis devient répétiteur de mathématiques au Collège militaire de [[Brienne-le-Château|Brienne]], où il donne des leçons à [[Napoléon Ier|Napoléon Bonaparte]]<ref>« Pichegru, répétiteur à Brienne, m’apprit les mathématiques lorsque je n’avais que dix ans. Je possédais cette science au plus haut degré. Comme général, Pichegru était un homme d’un talent peu ordinaire, infiniment supérieur à Moreau, bien qu’il n’eût rien fait de véritablement remarquable, le succès des campagnes de [[Hollande]] étant, en grande partie, la conséquence de la [[Bataille de Fleurus (1794)|bataille de Fleurus]]. » ([[Barry Edward O'Meara|O’Meara]].)</ref>. Il s’engage ensuite au [[1er régiment d'artillerie (France)|{{1er|régiment}} d’artillerie]] où il devient sergent.
 
== La Révolution française ==
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Employé dans les états-majors en 1792, les appuis de [[Louis Antoine de Saint-Just|Saint-Just]] et de [[Maximilien de Robespierre|Robespierre]] l’aident également à gravir les échelons : [[général de brigade]] le {{date-|22 août 1793}}, [[général de division]] le {{date-|4 octobre 1793}}, puis commandant en chef de l'[[Armée du Rhin (Révolution française)|armée du Rhin]] la même année.
 
En {{date-|février 1794}}, il remplace [[Jean-Baptiste Jourdan|Jourdan]] à la tête de l’[[Armée du Nord (Révolution française)|armée du Nord]]. Il laqu'il réorganise. etIl mènelance une trèsnouvelle belle campagneoffensive en [[Comtéentrant deà Flandre|Flandre[[Anvers]], entre le {{date-|7 juillet}} à1794. [[Anvers]]Après de nombreuses victoires, il entre triomphalement à [[Amsterdam]] le {{date-|20 janvier 1795}}. :Durant cette campagne, il bat l’ennemi à [[Cassel (Nord)|Cassel]], à [[Bataille de Courtrai (1794)|Courtrai]], à [[Menin]], et s’[[Siège de Bois-le-Duc (1794)|empare de Bois-le-Duc]], de [[Siège de Venlo (1794)|Venlo]], de [[Nimègue]] et passe la [[Waal]] sur la glace. Il conclut la campagne deux jours après par la [[capture de la flotte hollandaise au Helder]] lorsqu'il envoie sur le [[Zuyderzée]] un escadron de hussards charger la flotte hollandaise prise par les glaces. Le {{date-|14 février 1795}}, il entre à [[Groningue (ville)|Groningue]], dans le nord des [[Pays-Bas]] : l’ensemble du pays est occupé.
 
Il réprime l’[[Insurrection du 12 germinal an III|insurrection du {{date républicaine-|12 germinal an III}}]] ({{date-|1 avril 1795}}). Il reçoit alors le titre de ''Sauveur de la Patrie''<ref>Lors des [[journées du 31 mai et du 2 juin 1793]], [[François Hanriot]] cerne la [[Convention nationale|Convention]] avec {{nombre|80000|hommes}}. Son rôle décisif lui vaut d'être appelé « sauveur de la patrie » par [[Jean-Paul Marat|Marat]].</ref> et est nommé général en chef des armées du [[Armée du Rhin (Révolution française)|Rhin]], du [[Armée du Nord (Révolution française)|Nord]] et de [[Armée de Sambre-et-Meuse|Sambre-et-Meuse]].
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[[Fichier:Général_JEAN_CHARLES_PICHEGRU.jpg|thumb|Jean-Charles Pichegru.]]
 
Général en chef des [[armée de Sambre-et-Meuse|armées de Sambre-et-Meuse]] (dirigée par Jourdan) et du Rhin en 1795, c’est à cette époque que Pichegru entretient des relations amicales avec les monarchistes<ref>« Quand Pichegru se fut livré au parti royaliste, consulté pour savoir si on ne pourrait pas aller jusqu’au général en chef de l’[[armée d'Italie]] : « N’y perdez pas votre temps, dit-il, je l’ai connu dans son enfance, ce doit être un caractère inflexible : s’il a pris un parti, il n’en changera pas. » ([[Emmanuel de Las Cases|Las Cases]].)</ref>. Il est notamment contacté par un agent royaliste, [[Louis Auguste Victor de Ghaisne de Bourmont|le comte de Bourmont]], et trahit. Il accueille surtout les propositions qui lui sont faites au nom du [[Louis V Joseph de Bourbon-Condé|prince de Condé]], chef de l’émigration. Les tractations secrètes se déroulent via les agents [[Louis Fauche-Borel|Fauche-Borel]], un imprimeur suisse, et le comte de [[Jean Gabriel Maurice Rocques|Montgaillard]] en août 1795 quelques semaines avant le déclenchement de la première campagne d’Allemagne.
 
Le parti blanc lui promet un million au comptant, une rente de {{unité|200000|francs}}, le maréchalat, le gouvernement d’[[Alsace]] et le [[château de Chambord]]<ref>« Pichegru s’était engagé à réunir son armée à celle des émigrés, à proclamer {{noble|Louis XVIII}} et à marcher sur [[Paris]]. De son côté, le [[Louis V Joseph de Bourbon-Condé|prince de Condé]] prenait l’engagement, au nom du prétendant, et par l’intermédiaire de [[Franche-Boul]], [[Roque de Montgaillard]], etc., à donner à Pichegru le gouvernement de l’Alsace, le château de Chambord, 1 million en argent, {{unité|200000|livres}} de rentes, la terre d’Arbois, qui prendrait le nom de Pichegru ; enfin douze pièces de canon, le [[Ordre royal et militaire de Saint-Louis|grand cordon rouge de Saint-Louis]], celui du [[Ordre du Saint-Esprit|Saint-Esprit]] et la dignité de maréchal. En attendant la réalisation de ces promesses on lui envoyait jusqu’à 900 louis à la fois, qui lui étaient fournis par le ministre britannique en [[Suisse]].»</ref>. Son inertie contraint [[Jean-Baptiste Jourdan|Jourdan]] qui marchait sur [[Düsseldorf]] à repasser sur la rive gauche du Rhin<ref>.
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« Pichegru, disait Napoléon, auquel on parle d’élever une statue, fut pourtant coupable des plus grands crimes que l’on connaisse ; un général qui s’est fait battre exprès, qui a fait tuer ses soldats de connivence avec l’ennemi ! »</ref> en novembre 1795. Rappelé par le [[Directoire]], soupçonné de trahison, il doit démissionner en {{date républicaine|ventôse* an IV}} ({{date-|mars 1796}}) et transférer son commandement à Moreau. Restant populaire, il obtient l’ambassade de [[Suède]].
 
Député des [[Conseil des Cinq-Cents|Cinq-Cents]] en 1797 et président de ce corps, Pichegru, est convaincu de collusion avec le [[maison de Condé|prince de Condé]]. (trahisonIl prouvée par la correspondance secrète découverte par son ancien camarade Moreau dans le fourgon deest Klinglinponctuellement en avrilcontact 1797) est arrêté par la garde même duà [[corps législatif (Consulat et Premier Empire)|corps législatifArbois]] après le [[coup d'État du 18 fructidor an V|coup d'État du {{date républicaine-|18 fructidor an V}}]] ({{date-|4 septembre 1797}}). Condamné le lendemainpuis à êtreParis déportéavec à [[Cayenne]], en [[Guyane]], il est conduit dans les déserts de [[Sinnamary]]. Au bout de quelque temps il s’évade au [[Suriname|Surinam]]l’imprimeur et gagneagent [[Londres]]royaliste en {{date républicaine|prairial* an VI}} ({{dateFauche-|juinBorel. 1798}}) où il reçoit l’accueil le plus distingué, et passe de là en [[Allemagne]].
 
Cette trahison est doublement prouvée d’une part par la correspondance secrète découverte par son ancien camarade [[Jean Victor Marie Moreau|Moreau]] dans le fourgon de Klinglin, un général autrichien, en avril 1797, et d’autre part via le [[Louis-Alexandre de Launay|comte d’Antraigues]] qui fuyant Venise à l’approche des troupes françaises est arrêté à Trieste par Bernadotte le 21 mai 1797. Il est transféré et interrogé par Bonaparte personnellement le 1er juin à Milan. Ce dernier rapporte à Barras à la mi-juin les éléments recueillis et choisis qui incriminent Pichegru.
 
Pichegru est arrêté par la garde même du [[corps législatif (Consulat et Premier Empire)|corps législatif]] après le [[coup d'État du 18 fructidor an V|coup d'État du {{date républicaine-|18 fructidor an V}}]] ({{date-|4 septembre 1797}}). Condamné le lendemain à être déporté à [[Cayenne]], en [[Guyane]], il est conduit dans les déserts de [[Sinnamary]]. Au bout de quelque temps il s’évade au [[Suriname|Surinam]] et gagne [[Londres]] en {{date républicaine|prairial* an VI}} ({{date-|juin 1798}}) où il reçoit l’accueil le plus distingué, et passe de là en [[Allemagne]].
 
== Le complot et la mort ==
[[Fichier:Sépulture du général Pichegru.jpg|vignette|tombe du cimetière d'Arbois (Jura, Franche-Comté) France]]
[[Fichier:Pichegru par Moreau de Tours.jpg|thumb|''La Mort de Pichegru''. Gravure de [[Fortuné Méaulle]] d'après un dessin d'[[Henri Meyer (illustrateur)|Henri Meyer]] reproduisant la toile de Georges Moreau de Tours.]]
 
Il participe à la conspiration de [[Georges Cadoudal|Cadoudal]], débarque en [[Normandie]] en {{date-|janvier 1804}}, mais est livré par un de ses anciens officiers, Le Blanc<ref>« En 1803, à l’époque de la fameuse conspiration, Pichegru fut victime de la plus infâme trahison : c’est vraiment la dégradation de l’humanité. Il fut vendu par un ami intime, qui vint offrir de le livrer pour cent mille écus. La nuit venue, l’infidèle ami conduisit les agents de la police à la porte de Pichegru, leur détailla la forme de sa chambre, ses moyens de défense. Pichegru avait des pistolets sur sa table de nuit ; la lumière était allumée, il dormait. On ouvrit doucement la porte à l’aide de fausses clefs que l’ami avait fait faire exprès. On renversa la table de nuit, la lumière s’éteignit, et l’on se colleta avec Pichegru, réveillé en sursaut. Il était très-fort, et il fallut le lier et le transporter nu ; il rugissait comme un taureau. » (Las Cases.)</ref>. Il est arrêté dans la nuit du {{date-|28 février}} et [[Prisonnier|incarcéré]] à la [[prison du Temple]].
 
Charles Pichegru meurt cinq semaines plus tard dans la cellule où il est enfermé. Le matin du {{date-|6 avril 1804}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Henri|nom1=Lambert|titre=Accusé Pichegru, levez-vous : gloire et misère d'un grand soldat : Jean-Charles Pichegru, 1761-1804|éditeur=Les Dossiers d'Aquitaine|année=2004|pages totales=414|isbn=978-2-84622-099-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=jFx8kQRRfRMC&printsec=frontcover|consulté le=22 février 2010}}</ref>, on trouve son corps sans vie, une cravate noire serrée autour du cou en tourniquet à l'aide d'une cheville de bois. La thèse officielle parle de suicide<ref>« Quant à l’inculpation relative à la mort de Pichegru, qu’on assurait avoir été étranglé par les ordres du premier Consul, Napoléon disait qu’il serait honteux de s’en défendre, que c’était par trop absurde. Que pouvais-je y gagner ? faisait-il observer. Un homme de mon caractère n’agit pas sans de grands motifs. M’a-t-on jamais vu verser le sang par caprice ?… Ceux qui me connaissent savent que mon organisation est étrangère au crime. Tout bonnement, Pichegru se vit dans une situation sans ressources ; son âme forte ne put envisager l’infamie du supplice ; il désespéra de ma clémence ou la dédaigna, et il se donna la mort. » (Las Cases.)</ref>.
 
Transféré au greffe du tribunal, son corps est inhumé le même jour hors de [[Paris]], au [[cimetière de Sainte-Catherine]]<ref>[http://www.tombes-sepultures.com/crbst_866.html Le cimetière Sainte-Catherine à Paris sur tombes-sepultures.com]</ref> du [[Faubourg Saint-Marcel (quartier de Paris)|faubourg Saint-Marcel]], près du lieu-dit de la [[Croix de Clamart]].<!-- PAS DE VALEUR AJOUTEE AU SUJET DE L'ARTICLE|près du [[cimetière de Clamart]]<ref>Le ''[[cimetière de Clamart]]'' se trouvait à l'angle des rues [[Rue du Fer-à-Moulin|du Fer-à-Moulin]] et [[Rue des Fossés-Saint-Marcel|des Fossés Saint-Marcel]] dans le {{5e}} arrondissement de Paris</ref>{{,}}<ref>[http://www.tombes-sepultures.com/crbst_865.html Le cimetière de Clamart à Paris sur tombes-sepultures.com]</ref>.-->
 
== Notes et références ==
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*Bernard Saugier, ''Pichegru. De la gloire de la Hollande à la prison du Temple'', Strasbourg, édition Coprur, 1995 {{ISBN|2-903297-96-7}}
* Quelques papiers personnels du général Pichegru sont conservés aux [[Archives nationales (France)|Archives nationales]] sous la cote 207AP {{lire en ligne |lien=https://www.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/rechercheconsultation/consultation/pog/consultationPogN3.action?nopId=c614y14gi58--16bldrbr16njl&pogId=FRAN_POG_06&search= }}.
* Albert Maurin, ''Galerie historique de la Révolution française (1787-1789)'', vol.III, chapitre consacré à Pichegru enrichi de son portrait en pied gravé par [[Jacques Étienne Pannier]] d'après [[Jules Gaildrau]], Bureau de la Société des travailleurs réunis, Paris, 1848-1849
 
=== Liens externes ===
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{{Liens}}
 
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{{Portail|histoire militaire|Franche-Comté|Révolution française|Premier Empire|politique française}}
 
{{DEFAULTSORT:Pichegru, Jean-Charles}}
[[Catégorie:Général de la Révolution française promu en 1793]]
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[[Catégorie:Déporté sous la Révolution]]
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[[Catégorie:DéputéDécès duà département43 du Juraans]]
[[Catégorie:Membre du Conseil des Cinq-Cents]]
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[[Catégorie:Personnalité s'étant suicidée en prison]]
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[[Catégorie:Personnalité inhumée dans le département du Jura]]
[[Catégorie:Personnalité de la Franche-Comté]]
[[Catégorie:Déporté sous la Révolution]]
[[Catégorie:Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile]]
[[Catégorie:Personnalité de la franc-maçonnerie française]]
[[Catégorie:Militaire français des guerres de la Révolution française]]
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