« Commode (empereur romain) » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
m →‎Le règne de Commode : Ajout de la source
 
(455 versions intermédiaires par plus de 100 utilisateurs sont masquées)
Ligne 1 :
{{voir homonymes|Commode}}
{{Infobox Empereur romain
| titre = = Empereur romain
| empereurnom = = Commode
| pred = prédécesseur = [[Marc Aurèle]]
| succ = successeur = [[Pertinax (empereur)|Pertinax]]
| image = Commodus = Commodo vestito da Ercole ai Musei Capitolini MC1120.jpg
| légende = Buste de Commode en [[Héraclès|Hercule]], portant la peau du [[lion de Némée]], la massue et les [[Pommes d'or du jardin des Hespérides|pommes d'or des Hespérides]], marbre de Luni, 191-192 ap. J.-C., [[musées du Capitole]] (MC 1120).
| taille = 131px
| dynastie = [[Antonins (Rome)|Antonins]]
| légende = Buste de Commode en [[Héraclès|Hercule]], portant la peau de lion, la massue et les [[Pommes d'or du jardin des Hespérides|pommes d'or des Hespérides]], marbre de Luni, 191-192 ap. J.-C., [[musées du Capitole]] (MC 1120).
| règne = {{date|18|mars|180}} – {{date|31|décembre|192}}<br /><small>({{durée|18|3|180|31|12|192}})</small>
| dynastie = [[Antonins (Rome)|Antonins]]
| nom de naissance = Lucius Aurelius Commodus
| regne = {{date|18|mars|180}} – {{date|31|décembre|192}} (~13 ans)
| date de naissance = {{date|31|août|161}}<br />à [[Lanuvium]], [[Italie (époque romaine)|Italie]]
| nomcomp = Lucius Aurelius Commodus
| nais = date de décès = {{date de décès|31|décembre|192|31|août|161}}<br -/>à [[LanuviumRome]], ([[Italie (époque romaine)|Italie]])
| mortpère = {{date|31|décembre|192}} (31 ans) -= [[RomeMarc Aurèle]]
| peremère = = [[MarcFaustine la AurèleJeune]]
| fratrie = 13 frères et sœurs dont [[Lucilla]], [[Fadilla]], [[Annia Cornificia Faustina la Jeune]], [[Vibia Aurelia Sabina]], [[Marcus Annius Verus Caesar]]
| mere = [[Faustine la Jeune]]
| femme = = [[Bruttia Crispina]] ([[177]] - c.[[180]])
}}
'''Commode''' ([[latin]]{{en : ''langue|la|Imperator Caesar Lucius Aelius Aurelius Commodus Augustus Pius Felix Sarmaticus Germanicus Maximus Britannicus''}}), né à ([[Lanuvium]] le {{date de naissance|31 août]] 161}} et mort à [[161Rome]] -le [[{{date de décès|31 décembre]] [[192]])}}, est un [[Liste des empereurs romains|empereur romain]] qui règnarègne de [[180]] à [[192]]. ÀIl l'instarest le fils de [[Caligula]],Marc [[NéronAurèle]] et [[Domitien]],le sondernier imageempereur estde cellela d'undynastie empereurdes cruel[[Antonins et sanguinaire(Rome)|Antonins]].
 
Arrivé sur le trône en 177, il gouverne conjointement avec son père durant trois ans. À la mort de Marc Aurèle en 180, Commode commence à régner de manière plus hostile au [[Sénat romain|Sénat]], se livrant à un exercice [[Autocratie|autocratique]] du pouvoir. Il est rapidement surnommé [[Héraclès|Hercule]] en raison de combats de [[gladiateur]]s auxquels il participe. Son règne est considéré comme marquant la fin de la [[Pax Romana]].
 
Durant les douze années de son règne, et malgré la réputation de despote qu'il se forge, Commode est à l'origine de plusieurs avancées de l'[[Empire romain]]. Pratiquant lui-même des cultes étrangers, il met fin aux [[Persécution des chrétiens dans la Rome antique|persécutions contre les chrétiens]] qui recommenceront dès sa mort. Il fait également ériger divers monuments célébrant les exploits de son père Marc Aurèle, comme une [[Statue équestre de Marc Aurèle|statue équestre]] ou une [[Colonne de Marc-Aurèle|colonne commémorative]] au cœur de [[Rome]].
 
Globalement aimé du peuple et soutenu par l'armée, à laquelle il fait don d'énormes sommes d'argent, il réussit à se maintenir au pouvoir contre de nombreuses conspirations. Son [[assassinat]] en 192 provoque une [[Année des cinq empereurs|guerre civile]] et la fin de la dynastie des Antonins. Soumis à la ''{{langue|la|[[damnatio memoriae]]}}'' par le Sénat, il est réhabilité par [[Septime Sévère]].
 
À l'instar de [[Caligula]], [[Néron]] et [[Domitien]], son image reste celle d'un empereur cruel et sanguinaire, propagée par des [[Littérature latine|auteurs latins]] qui, pour des raisons idéologiques et politiques, ont joué un rôle considérable dans le développement de sa [[légende noire]]. Cette image est cependant réévaluée par la recherche contemporaine.
 
== Sources ==
L'image dressée pour la postérité de Commode par les sources antiques parvenues jusqu'à nous le fait généralement figurer au rang des pires empereurs romains{{Sfn|Faure|Tran|Virlouvet|2018|p=360}}, aux côtés de [[Caligula]], [[Néron]] ou [[Domitien]]{{Sfn|Faure|Tran|Virlouvet|2018|p=362}}, un portrait encore généralement véhiculé dans la culture populaire{{Sfn|Teyssier|2018|p=11}}.
 
Cependant, depuis le {{S-|XXI}}, le règne de Commode est questionné à nouveaux frais, essayant de mieux cerner la personnalité et l'action d'un empereur resté au pouvoir pendant près de treize années, dont le principat « semble parfois se dérober à une approche rationnelle »{{Sfn|Faure|Tran|Virlouvet|2018|p=362}}.
 
=== Documents antiques ===
Peu nombreuses, les sources narratives ont en commun de développer une approche globalement « anti-commodienne »{{Sfn|McHugh|2015|p=9}}. Les plus importantes proviennent de trois auteurs : [[Dion Cassius]] (c.155-235), [[Hérodien]] (c.175-250) et un anonyme du {{S-|IV}}, auteur de l'''[[Histoire Auguste]]''.
 
Dion Cassius, dont le père a été [[consul suffect]] avec Commode en 183, n'a que six ans de plus que ce dernier{{Sfn|Teyssier|2018|p=12}}. Hellénophone, originaire de [[Bithynie]]{{Sfn|Faure|Tran|Virlouvet|2018|p=361}}, c'est un témoin privilégié du principat qui gravite près du pouvoir puisqu'il devient [[Questeur (Rome antique)|questeur]] en 188 et accède au [[Sénat romain|sénat]] quelques années plus tard{{Sfn|Teyssier|2018|p=12}}. Il rédige une ''[[Histoire romaine (Dion Cassius)|Histoire romaine]]'' sous les [[Sévères]], une trentaine d'années après la disparition de Commode, qui n'est parvenue à nous que sous une forme abrégée{{Sfn|Teyssier|2018|p=12}}. Bien qu'il s'en dégage une franche hostilité conditionnée par la vive opposition entre le sénat et l'empereur ainsi qu'une construction littéraire{{Sfn|Faure|Tran|Virlouvet|2018|p=361}} soulignant le contraste entre Commode, le despote « corrompu », et son père Marc-Aurèle, le prince « idéal »{{Sfn|Adams|2013|p=23}}, cette source demeure essentielle{{Sfn|Teyssier|2018|p=12}}.
 
Hérodien, également de langue grecque, écrit dans ses dernières années une ''[[Histoire des empereurs romains de Marc Aurèle à Gordien III]]'' dans laquelle il fait remonter à la fin de l'[[Antonins (Rome)|ère antonine]] les difficultés que traverse son époque{{Sfn|Faure|Tran|Virlouvet|2018|p=361}}. Contemporain des évènements qu'il décrit, il est néanmoins un peu plus clément avec Commode dont il relate le règne en son livre I, affirmant se démarquer des récits d'historiens « poussés par l'hostilité ou la haine envers des tyrans »{{Sfn|Teyssier|2018|p=12}}, sans que le portrait qu'il dresse de l'empereur, ici encore comparé aux vertus de son père, soit pour autant flatteur : Hérodien décrit un règne scandaleux et déplorable, dont il attribue cependant l'origine des excès à une tentative d'assassinat dont Commode a été l'objet{{Sfn|Adams|2013|p=25}}.
 
L'auteur de l'''Histoire Auguste'', un aristocrate latin écrivant à l'extrême fin du {{S-|IV}}{{Sfn|Adams|2013|p=25}} dont l'identité reste discutée{{Sfn|Faure|Tran|Virlouvet|2018|p=361}} consacre vingt chapitres à sa ''Vita Commodi Antonini'', presque exclusivement consacrés à illustrer les aspects négatifs de son caractère{{Sfn|Adams|2013|p=26}}. S'apparentant à un véritable pamphlet<ref>[[Marguerite Yourcenar]] explique : « Commode fut sûrement un détestable prince, mais sa vie par [l'auteur de l’''H.A.''] n'est qu'un furieux réquisitoire post mortem, qui finit par donner envie au lecteur de prendre parti pour cette brute traînée aux Gémonies » ; {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Marguerite|nom1=Yourcenar|titre=Sous bénéfice d'inventaire|passage=Pt7|éditeur=Gallimard|date=2015|isbn=978-2-07-258603-3|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=2rf0BgAAQBAJ&pg=PT7|consulté le=2022-09-19}}</ref> dont rien ne sort de positif concernant Commode{{Sfn|Adams|2013|p=26}}, le récit, vraisemblablement puisé chez des auteurs plus proches des évènements dont probablement l'œuvre perdue de [[Marius Maximus]], regorge néanmoins de détails précieux pour la recherche{{Sfn|Teyssier|2018|p=13}}.
 
À ces trois sources s'ajoutent quelques-unes de moindre portée mais qui peuvent s'avérer utiles. La correspondance de [[Fronton (grammairien)|Fronton]] avec Marc Aurèle, datant des années 162 à 176, laisse entrevoir les relations de ce dernier avec son jeune fils et renseigne sur son éducation{{Sfn|Adams|2013|p=21}} ainsi qu'un aperçu du contexte intellectuel de l'époque{{Sfn|Teyssier|2018|p=14}}. De la même manière, les traités de médecine de [[Claude Galien|Galien]], médecin de la cour impériale, apportent également un éclairage sur la période{{Sfn|Teyssier|2018|p=14}}.
 
Enfin, le ''Livre des Césars'' d'[[Aurelius Victor|Aurélius Victor]], rédigé vers 360{{Sfn|Teyssier|2018|p=13}}, apporte quelques détails inédits dans une vie de Commode brève et cinglante{{Sfn|Adams|2013|p=30}}. Vers la même époque, le règne du dernier des Antonins est résumé en quelques lignes dans l’''[[Abrégé de l'histoire romaine|Abrégé d'histoire romaine]]'' d'[[Eutrope (historien)|Eutrope]] et, au {{S-|V}}, on trouve quelques brèves informations chez l'auteur chrétien [[Paul Orose|Orose]]{{Sfn|Teyssier|2018|p=14}}.
 
En dehors de la documentation écrite, la [[numismatique]], l'[[épigraphie]] et l'étude de la statuaire permettent d'éclairer l'idéologie impériale, l'image que l'empereur veut laisser de lui-même ainsi qu'ils constituent, plus généralement, autant d'indices sur l'esprit de l'époque et que l'archéologie permet d'également éclairer{{Sfn|Teyssier|2018|p=13}} cette période charnière pour l'Empire romain{{Sfn|Teyssier|2018|p=15}}.
 
=== Historiographie contemporaine ===
Les historiens de la période moderne ont véhiculé l'image sulfureuse de Commode héritée des auteurs antiques, sans approfondir, et il faut attendre le milieu du {{S-|XX}} pour que des chercheurs commencent s'intéresser réellement à ce règne.
 
Les travaux sont cependant restés peu nombreux et ce n'est qu'en 1964 que paraît la première biographie de Commode sous la plume de l'historien italien Fulvio Grosso{{Sfn|Grosso|1964}}, l'année même de la sortie du [[péplum]] d'[[Anthony Mann]] ''[[La Chute de l'Empire romain]]''{{Sfn|Teyssier|2018|p=15}} mettant en scène un Commode sanguinaire et meurtrier de son père, un schéma qui sera repris par [[Ridley Scott]] en 2000 pour ''[[Gladiator (film, 2000)|Gladiator]]'', un autre film à succès{{Sfn|Teyssier|2018|p=11}}.
 
Dans les années 2000, trois monographies d'historiens anglophones sont consacrées à cet empereur{{Sfn|Teyssier|2018|p=15}} — Hesker (2002){{Sfn|Hekster|2002}}, Adams (2013){{Sfn|Adams|2013}} et McHugh (2015){{Sfn|McHugh|2015}} —, les deux premières s'attachant à des aspects plus particuliers du sujet et la troisième constituant la première biographie d'approche plus holistique{{Sfn|McHugh|2015|p=VII}}. Enfin, deux monographies paraissent consécutivement en français, en 2018 par [[Éric Teyssier]], chez [[Éditions Perrin|Perrin]]{{Sfn|Teyssier|2018}}, et en 2019 par Philippe Tarel chez [[Éditions Ellipses|Ellipses]]{{Sfn|Tarel|2019}}, chacune proposant, peu ou prou, de réévaluer les nombreux clichés auxquels sont associés la Rome de Commode et l'empereur lui-même{{Sfn|Teyssier|2018|p=15}}.
 
== Le règne de Commode ==
Il est le fils de l'[[Empereur romain|empereur]] [[Marc Aurèle]] et de [[Faustine la Jeune]] (descendante de l'empereur [[Antonin le Pieux]]) qui lui donne treize enfants : six filles et sept garçons dont le frère jumeau de Commode, mort en 165. Il est le seul empereur [[porphyrogénète]] de cette dynastie, c'est-à-dire né dans la pourpre impériale et non adopté<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Edward Gibbon]]|titre=History of the Decline and Fall of the Roman Empire|éditeur=Palm Digital Media Group|année=2002|passage=93|isbn=}}.</ref>. Son père, Marc Aurèle, est aussi souvent à tort considéré ainsi, bien qu'il ait été adopté par Antonin le Pieux — à un très jeune âge cependant. Des rumeurs prétendent que Commode ne serait pas le fils de Marc Aurèle mais de l'[[adultère]] de Faustine avec un de ses amants gladiateur<ref>Le scénario du film ''[[La Chute de l'empire romain]]'' exploite cette rumeur.</ref>. En effet, sa mère est décrite par les sources sous un jour peu flatteur ; infidèle, elle trompe son mari à Gaète ([[station balnéaire]] et centre de villégiature pour les Romains fortunés) avec des marins, des acteurs de pantomimes et des gladiateurs. Elle semble avoir beaucoup d'attirance pour ce dernier genre d'hommes et lorsqu'elle assiste aux jeux dans le [[Colisée]], les médisants racontent que les combats sont plus sanglants qu'en temps normal. Ces rumeurs publiques sont nées dès le règne de Commode, probablement en raison de la mauvaise réputation de celui-ci et de la passion du couple impérial pour les jeux de l'amphithéâtre, mais il est impossible de déterminer la part d'authenticité de ces textes apocryphes<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Barbara|nom1=Levick|titre={{nobr romains|Faustina I}} {{nobr romains|and II}}|sous-titre=Imperial Women of the Golden Age|éditeur=Oxford University Press|année=2014|passage=81|isbn=}}.</ref>.
 
<gallery mode="packed" heights="200" caption="Ses parents">
Son règne termine l'ère des « cinq bons empereurs », de la dynastie des [[Antonins (Rome)|Antonins]]. Il est le fils de [[Marc Aurèle]] et de [[Faustine la Jeune]], descendante directe de l'empereur [[Antonin le Pieux]]. Il est le premier empereur [[ porphyrogénète]], c'est-à-dire né dans la pourpre impériale et non adopté. Son père, Marc-Aurèle, est souvent à tort considéré à ce titre bien qu'il fût adopté par Antonin le Pieux. Des rumeurs prétendent qu'il ne serait pas le fils de celui-ci mais d'un gladiateur ayant eu des relations avec sa femme<ref>Le scénario du film ''[[La Chute de l'empire romain]]'' exploite cette rumeur.</ref> ; en effet sa mère est décrite par les sources romaines (essentiellement [[Dion Cassius]] et l'''[[Histoire Auguste]]'') sous un jour peu flatteur ; infidèle, elle trompe son mari avec des gladiateurs. Elle semble avoir beaucoup d'attirance pour ce genre d'hommes et lorsqu'elle assiste aux jeux dans le [[Colisée]], on dit que les combats sont plus sanglants qu'en temps normal.
DSC04500l Istanbul - Museo archeol. - Marco Aurelio - Foto G. Dall'Orto 28-5-2006.jpg|Buste de Marc Aurèle - musée d'Istanbul.
P1230276 Louvre Faustine jeune Ma1144 rwk.jpg|Faustine la Jeune vers 202 - [[musée du Louvre]], Ma1144.
</gallery>
 
[[Fichier:P1230281 Louvre Crispina detail Ma1138 rwk.jpg|vignette|gauche|redresse=0.8|[[Bruttia Crispina|Crispine]] vers 178 - [[musée du Louvre]].]]
Commode est associé au pouvoir dès [[166]] en tant que César. Les événements précipitent toutefois son élévation au pouvoir : c'est à la suite de la révolte d'[[Avidius Cassius]] qu'il reçoit en [[177]] le titre d'[[Auguste (titre)|Auguste]] qui lui donne les pleins pouvoirs impériaux aux côtés de son père. C'est donc logiquement qu'il est acclamé par l'armée et reconnu par le Sénat lorsque [[Marc Aurèle]] meurt en [[180]] sur la frontière danubienne de l'empire.
 
Commode est associé au pouvoir dès [[166]] en tant que César, avec son frère cadet, [[Marcus Annius Verus Caesar|Annius Verus]]. Ce dernier décède trois ans plus tard, laissant Commode comme seul héritier de l'Empire. Les événements précipitent toutefois son élévation au pouvoir : c'est à la suite de la révolte d'[[Avidius Cassius]] qu'il reçoit le {{Date|1|janvier|177}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Robert S.|nom1=Nelson|prénom2=Margaret|nom2=Olin|titre=Monuments and Memory, Made and Unmade|éditeur=University of Chicago Press|année=2004|pages totales=353|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books/about/Monuments_and_Memory_Made_and_Unmade.html?hl=fr&id=oO_ar3TiKAoC}}.</ref> le titre d'[[Auguste (titre)|Auguste]] qui lui donne les pleins pouvoirs impériaux aux côtés de son père. C'est donc logiquement qu'il est acclamé par l'armée et reconnu par le [[Sénat romain|Sénat]] lorsque Marc Aurèle meurt en [[180]], à la frontière danubienne de l'empire. Entre-temps en 177, il avait épousé [[Bruttia Crispina|Crispina]] répudiée et bannie en [[188]] à [[Capri]], où elle sera plus tard (en [[191]]) assassinée sur son ordre personnel.
Après quelques mois de campagnes militaires pour achever les opérations en cours, Commode décide de rentrer à Rome pour se présenter à la plèbe et assurer son pouvoir. Cette décision est souvent présentée comme irréfléchie par l'historiographie romaine : Commode attiré par Rome et ses plaisirs aurait bâclé la paix, déshonorant l'empire et préparant des déconvenues aux frontières. Un tel jugement, présent dans [[Hérodien]] comme dans l'''[[Histoire Auguste]]'' est cependant exagéré. En effet, les recherches historiques contemporaines montrent que les frontières n'ont pas été abandonnées, ni négligées. En revanche, Commode, jeune empereur en manque de légitimité, ressentait peut-être le besoin de consolider son pouvoir dans le lieu le plus prestigieux de l'empire : sa capitale.
 
Son règne met un terme à l'ère des « [[cinq bons empereurs]] », de la dynastie des [[Antonins (Rome)|Antonins]].
Après plusieurs mois de bonne entente apparente avec le [[sénat de l'Empire romain|Sénat]] et les plus grands personnages de l'empire, une crise bouleverse la situation. Commode est la cible d'une tentative d'assassinat résultant d'un complot sénatorial, mené avec la complicité de sa sœur, [[Lucille (impératrice)|Lucilla]], et peut-être d'un [[préfet du prétoire]]. Après une importante purge politique destinée à punir cet attentat et à en prévenir d'autres, un climat de méfiance réciproque s'installe entre l'empereur et les sénateurs ; il s'exacerbe tout au long du règne, atteignant son paroxysme dans les trois dernières années. En conséquence, Commode s'appuie sur un nombre restreint de proches et de favoris, renforçant l'amertume du Sénat et s'exposant à de sévères critiques : empereur isolé, coupé de l'aristocratie la plus prestigieuse, il est présenté par l'historiographie sénatoriale comme un tyran irresponsable, cruel et débauché, vices qui lui sont attribués dès l'enfance, par l'''[[Histoire Auguste]]''.
 
Après quelques mois de campagnes militaires pour achever les opérations en cours, Commode décide de rentrer à Rome pour se présenter à la plèbe et assurer son pouvoir. Cette décision est souvent présentée comme irréfléchie par l'historiographie romaine : Commode attiré par Rome et ses plaisirs aurait bâclé la paix, déshonorant l'empire et préparant des déconvenues aux frontières. Un tel jugement, présent dans [[Hérodien]] comme dans l’''[[Histoire Auguste]]'', est cependant exagéré. En effet, les recherches historiques contemporaines montrent que les frontières n'ont pas été abandonnées, ni négligées. En revanche, Commode, jeune empereur en manque de légitimité, ressentait peut-être le besoin de consolider son pouvoir dans le lieu le plus prestigieux de l'empire : sa capitale.
Commode se repose d'abord sur le préfet du prétoire [[Perennis]], jusqu'à ce qu'un complot mette fin à la puissance de ce dernier, qui a peut-être cherché à éliminer l'empereur. De 185 à 189, Commode est influencé par l’affranchi Cléandre en qui il a plus confiance qu'en ses préfets du prétoire. Face à un règne jugé tyrannique et sanguinaire, l’aristocratie sénatoriale, décimée et bafouée, a recours à des conspirations qui toutes échouent mais exacerbent le conflit.
 
[[Fichier:Commode pièce.jpg|vignette|Commode.]]
Commode favorise la plèbe et l’armée et dépense des sommes considérables en donations et en distributions frumentaires. En 189, lorsque le blé vient à manquer, peut-être à la suite d'un complot, il laisse massacrer par la foule le [[préfet de l'annone]] Papirius Dionysius et le préfet du prétoire Cléandre. Il institue un édit du maximum pour stabiliser les prix, et cherche également à augmenter l’afflux de blé africain en complément du blé égyptien. À la même époque, Rome est touchée par une maladie pestilentielle, peut-être un retour de la [[peste antonine]]. Sur le plan extérieur, il signe en 180 un traité de paix avec les [[Marcomans]], selon lesquels ces derniers doivent régulièrement céréales, armes et recrues, afin d'alimenter les [[troupes auxiliaires]] de l'armée <ref> [[Alessandro Barbero]], ''Barbares. Immigrés, réfugiés et déportés dans l'Empire romain'' (éd. Tallandier, 2009 et 2011 pour la version française, {{p.}}57) </ref>. Il met ainsi progressivement fin aux [[guerres marcomanes]].
 
Après plusieurs mois de bonne entente apparente avec le [[Sénat de l'Empire romain|Sénat]] et les plus grands personnages de l'empire, une crise bouleverse la situation. En [[182]], Commode est la cible d'une tentative d'assassinat résultant d'un complot sénatorial, mené avec la complicité de sa sœur, [[Lucilla]], et peut-être de [[Publius Tarrutenius Paternus|Tarrutenius Paternus]], [[préfet du prétoire]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Éric|nom1=Teyssier|lien auteur1=Éric Teyssier|titre=Commode|sous-titre=L'Empereur gladiateur|passage=355|éditeur=Perrin|date=2018|isbn=978-2-262-07740-2|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=yaBqDwAAQBAJ&pg=PT355|consulté le=2020-04-13}}.</ref>. Après une importante purge politique destinée à punir cet attentat et à en prévenir d'autres, un climat de méfiance réciproque s'installe entre l'empereur et les sénateurs ; il s'exacerbe tout au long du règne, atteignant son paroxysme dans les trois dernières années. En conséquence, Commode s'appuie sur un nombre restreint de proches et de favoris, renforçant l'amertume du Sénat et s'exposant à de sévères critiques : empereur isolé, coupé de l'aristocratie la plus prestigieuse, il est présenté par l'historiographie sénatoriale comme un tyran irresponsable, cruel et débauché (cette historiographie exagère notamment lorsqu'elle raconte qu'il entretient un harem de six cents filles et mignons pris dans la bonne société, tout en fréquentant les bordels<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Robert Turcan]]|titre=Vivre à la cour des Césars : d'Auguste à Dioclétien ({{sp-|I|-|III|s}} {{ap JC}})|éditeur=Belles Lettres|année=1987|passage=86|isbn=}}.</ref>), vices qui lui sont attribués dès l'enfance, par l{{'}}''[[Histoire Auguste]]''<ref>{{Ouvrage|auteur1=Yves Perrin|auteur2=Thomas Bauzou|titre=De la cité à l'empire|sous-titre=histoire de Rome|éditeur=Éd. Marketing|année=1997|passage=229|isbn=}}.</ref>.
Les dernières années du règne voient Commode innover et exalter exagérément son pouvoir : il renomme peu à peu toutes les institutions, et change le nom des mois et renomme même Rome ''Colonia Lucia Annia Commodiana''. De telles nouveautés doivent être jugées très sévèrement par les sénateurs. Sa mégalomanie lui a pourtant attiré les faveurs de la plèbe, lorsque, organisant en de nombreuses occasions des jeux, il descend dans l'arène pour y vaincre des [[gladiateur]]s et des fauves. Ce goût pour les jeux morbides de l'amphithéâtre explique la thèse avancée par certains historiens romains, hostiles à sa mémoire, selon lesquels il a été fils de gladiateur (de la même manière que certains textes disent de [[Dioclétien]] qu'il a été le fils d'un greffier à cause de ses réformes administratives).
 
Commode se repose d'abord sur le successeur de Tarrutenius, le nouveau préfet du prétoire {{Lien|langue=en|fr=Tigidius Perennis}}, jusqu'à ce qu'un complot mette fin à la puissance de ce dernier, qui a peut-être cherché à éliminer l'empereur<ref>{{Ouvrage|auteur1=Christian Bonnet|auteur2=Bertrand Lançon|titre=L'Empire romain de 192 à 325|sous-titre=du Haut-Empire à l'Antiquité tardive|éditeur=Ophrys|année=1997|passage=55|isbn=}}.</ref>. De [[185]] à [[189]], Commode est influencé par l’affranchi [[Marcus Aurelius Cléandre|Cléandre]] en qui il a plus confiance qu'en ses préfets du prétoire. Face à un règne jugé tyrannique et sanguinaire, l’aristocratie sénatoriale, décimée et bafouée, a recours à des conspirations qui toutes échouent mais exacerbent le conflit<ref>{{Ouvrage|auteur1=Michel Christol|titre=Rome et son empire|éditeur=Hachette Éducation|année=2011|passage=163|isbn=}}.</ref>.
Jamais il ne connut la défaite, et s'identifia à [[Héraclès|Hercule]] en se faisant représenter sur les monnaies portant des peaux de [[lion]]s et une massue.
 
Commode favorise la plèbe et l’armée et dépense des sommes considérables en donations et en distributions frumentaires. En 189, lorsque le blé vient à manquer, peut-être à la suite d'un complot, il laisse massacrer par la foule le [[préfet de l'annone]] [[Papirius Dionysius]] et [[Marcus Aurelius Cléandre|Cléandre]], devenu entre temps préfet du prétoire<ref>''Historia Augusta'', La vie de Commode 6.12 <small>[archive]</small></ref>. Il institue un édit du maximum pour stabiliser les prix, et cherche également à augmenter l’afflux de blé africain en complément du blé égyptien. À la même époque, Rome est touchée par une maladie pestilentielle, peut-être un retour de la [[peste antonine]]. Sur le plan extérieur, il signe dès son arrivée au pouvoir en 180 un traité de paix avec les [[Marcomans]], selon lequel ces derniers doivent régulièrement livrer céréales, armes et recrues, afin d'alimenter les [[troupes auxiliaires]] de l'armée<ref>[[Alessandro Barbero]], ''Barbares. Immigrés, réfugiés et déportés dans l'Empire romain'' (éd. Tallandier, 2009 et 2011 pour la version française, {{p.|57}}).</ref>. Il met ainsi progressivement fin aux [[guerres marcomanes]].
[[Fichier:Empereur commode en hercule.jpg|thumb|250px|Commode représenté en Hercule]]
 
[[Fichier:Zegelring in goud met intaglio met portret van Commodus in nicolo, 180 tot 200 NC, vindplaats- Tongeren, de Schaetzengaarde 22, 1998, losse vondst (mogelijk goudschat), collectie Gallo-Romeins Museum Tongeren, GRM 1892.jpg|vignette|gauche|Anneau sigillaire en or avec portrait de Commode, trouvé à Tongres (Belgique), [[musée gallo-romain de Tongres]].]]
Les dernières années du règne sont encore marquées par des purges, en particulier à l'encontre de ses proches, Commode craignant peut-être qu'ils ne soient des candidats à l'empire et qu'ils cherchent à le renverser. Inversement, d'autres personnages profitent de la situation, à l'image de [[Pertinax]] qui devient préfet de la Ville, atteignant le poste le plus prestigieux d'une carrière sénatoriale et qui semblait alors très apprécié de Commode. Nos sources parlent de nombreux attentats à sa vie qui échouèrent, mais le [[31 décembre]] [[192]], l'esclave [[Narcisse (athlète)|Narcisse]], l'entraînant au maniement des armes, l'étrangle dans son bain alors qu'il avait résisté à une tentative d'empoisonnement, conséquence d'un complot mené par son préfet du prétoire, Laetus, son chambellan, Eclectus, et sa concubine Marcia. Ces derniers étaient en effet menacés de tomber en disgrâce et auraient donc décidé de prendre les devants.
 
Les dernières années du règne voient Commode innover et exalter exagérément son pouvoir : il rebaptise peu à peu toutes les institutions, change le nom des mois et même celui de Rome, devenue « Colonia Lucia Annia Commodiana ». De telles nouveautés doivent être jugées très sévèrement par les sénateurs. Sa mégalomanie<ref name="Gibbon">Edward Gibbon, ''Histoire du déclin et de la chute de l'Empire romain '' (Rome) Robert Leffont 1983, rééd. 1987 {{p.|63-76}}.</ref> lui a pourtant attiré les faveurs de la plèbe lorsque, organisant en de nombreuses occasions des jeux, il descend dans l'arène pour y vaincre des [[gladiateur]]s et des fauves. Ce goût pour les jeux macabres de l'amphithéâtre explique la thèse avancée par certains historiens romains, hostiles à sa mémoire, selon lesquels il a été fils de gladiateur (de la même manière que certains textes disent de [[Dioclétien]] qu'il a été le fils d'un greffier à cause de ses réformes administratives).
 
Jamais il ne connut la défaite, et s'identifia à [[Héraclès|Hercule]] en se faisant représenter sur les monnaies portant des peaux de [[lion]]s et une massue.
 
Les dernières années du règne sont encore marquées par des purges, en particulier à l'encontre de ses proches, Commode craignant peut-être qu'ils ne soient des candidats à l'empire et qu'ils ne cherchent à le renverser. Inversement, d'autres personnages profitent de la situation, à l'image de [[Pertinax (empereur)|Pertinax]] qui devient préfet de la Ville, atteignant le poste le plus prestigieux d'une carrière sénatoriale, et qui semblait alors très apprécié de Commode. Les sources<ref name="Gibbon" /> parlent de nombreux attentats à sa vie qui échouèrent, mais le {{date|31 décembre 192}}, l'esclave [[Narcisse (athlète)|Narcisse]], l'entraînant au maniement des armes, l'étrangle dans son bain alors qu'il avait résisté à une tentative d'empoisonnement, conséquence d'un complot mené par son préfet du prétoire, [[Quintus Aemilius Laetus|Laetus]], son chambellan, Eclectus, et sa concubine [[Marcia (maîtresse de Commode)|Marcia]]. Ces derniers étaient en effet menacés de tomber en disgrâce et auraient donc décidé de prendre les devants.
 
Empereur considéré comme cruel et arbitraire, il n'est pas divinisé à sa mort par le Sénat, mais reçoit à l'instar de [[Néron]] ou de [[Domitien]] la ''[[damnatio memoriae]]'' (condamnation de la mémoire). [[Septime Sévère]] tente une réhabilitation limitée puisque sur certaines inscriptions il est qualifié de « frère de Commode » afin de se rattacher, en fait, à l'ancienne dynastie des [[Antonins (Rome)|Antonins]] et asseoir sa légitimité. Pour plaire au peuple et à l'armée qui aimaient Commode, [[Septime Sévère]] force le [[Sénat de l'Empire romain|Sénat]] à diviniser Commode.
 
C'est [[Pertinax]], le [[préfet de la Ville]], personnage âgé et prestigieux, qui prend le pouvoir immédiatement après la mort de Commode, peut-être en application d'un plan prémédité. Son assassinat quelques mois plus tard précipite l'empire dans la [[Guerres civiles romaines|guerre civile]] : [[Didius Julianus]] contrôle Rome, après avoir « acheté » le vote des prétoriens, tandis que [[Pescennius Niger]] prétend au pouvoir en Orient, [[Clodius Albinus]] en [[Bretagne (province romaine)|Bretagne]] et [[Septime Sévère]] (qui l'emporteemportera finalement) en [[Pannonie]].
 
== Arbre généalogique ==
{{Boîte déroulante/début|titre=Ascendance de Commode<ref>{{Ouvrage|prénom1=Christian|nom1=Settipani|titre=Continuité gentilice et continuité familiale dans les familles sénatoriales romaines à l'époque impériale : mythe et realité|éditeur=Unit for Prosopographical Research, Linacre College, University of Oxford|date=2000|isbn=1-900934-02-7|isbn2=978-1-900934-02-2|oclc=47053462|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/47053462|consulté le=2022-10-09}}</ref>{{,}}<ref>{{Chapitre|prénom1=François|nom1=Chausson|titre chapitre=Deuil dynastique et topographie urbaine dans la Rome antonine. II. Temples des Diui et des Diuae de la dynastie antonine|titre ouvrage=Rome, les Césars et la ville|éditeur=Presses universitaires de Rennes|date=2001|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.4000/books.pur.19288|consulté le=2022-10-09|passage=343–380}}</ref>|alignT=center}}
{{Ancêtres-compact5|1. Commode<br>(31/08/161 à [[Lanuvium]] – 31/12/192 à [[Rome]])|2. [[Marc-Aurèle]]<br>(26/04/121 à [[Rome]] – 17/03/180 à [[Vindobona]]) ''[[empereur romain|Augustus]]'' en [[161]]|3. [[Faustine la Jeune]]<br>(v.127 – 175 à [[Faustinopolis]])|4. [[Marcus Annius Verus (préteur)|Marcus Annius Verus]]<br>(v.94 – 124)|5. [[Domitia Lucilla Minor]]<br>(v.100 – v.159)|6. [[Antonin le Pieux]]<br>(19/09/86 à [[Lanuvium]] – 7/03/161 à [[Lorium]]) ''[[empereur romain|Augustus]]'' en [[138]]|7. [[Faustine l'Ancienne]]<br>(v.100 – v.140)|8. [[Marcus Annius Verus]]<br>(v.63 – v.138) consul III en [[126]], [[Préfet de Rome]]|9. [[Rupilia Faustina]]<br>(v.75 – ?)|10. [[Publius Calvisius Tullus Ruso]]<br>(vers 75 – après 120) consul en [[109]]|11. [[Domitia Lucilla Maior]]<br>(v.80 – vers 119)|12. [[Titus Aurelius Fulvus (consul en 89)|Titus Aurelius Fulvus]]<br>(vers 55 – vers 93) consul en [[89]]|13. [[Arria Fadilla]]<br>(vers 65 – ?)
| 14 = 14=8. [[Marcus Annius Verus]]<br>(v.63 – vers 138 à [[Rome]]) consul III en [[126]], [[Préfet de Rome]]
| 15 = 15=9. [[Rupilia Faustina]]<br>(v.75 – ?)
| 16 = 16. [[Marcus Annius Verus (sénateur)|Marcus Annius Verus]]<br>(v.30 – ap.73)
| 18 = 18. [[Libo Rupilius Frugi]]<br>(v.45 – ap.101) consul ''suffect'' en [[88]]
| 20 = 20. [[Publius Calvisius Ruso Iulius Frontinus]]<br>(vers 50 – après 84) consul ''suffect'' en [[84]]
| 22 = 22. [[Cnaeus Domitius Curvius Lucanus]]<br>(v.45 – v.94 à [[Rome]]) consul ''suffect''
| 23 = 23. [[Curtilia Mancia]]<br>(vers 45 – ?)
| 24 = 24. [[Titus Aurelius Fulvus (consul en 85)|Titus Aurelius Fulvus]]<br>(vers 25 – après 86) consul II en [[85]], [[Préfet de Rome]]
| 25 = 25. [[Boionia Procilla]]<br>(vers 30 – ?)
| 26 = 26. [[Cnaeus Arrius Antoninus]]<br>(vers 30 – après 106 à [[Rome]]) consul ''suffect'' en [[69]]
| 27 = 27. [[Servilia Plotia Isaurica]]<br>(vers 30 à [[Rome]] – ?)
| 28 = 28=16. [[Marcus Annius Verus (sénateur)|Marcus Annius Verus]]<br>(v.30 – ap.73)
| 30 = 30=18. [[Libo Rupilius Frugi]]<br>(v.55 – ap.101) consul ''suffect'' en [[88]]
| border = 1
| boxstyle = padding-top: 0; padding-bottom: 0;
| boxstyle_1 = background-color: #fcc;
| boxstyle_2 = background-color: #fb9;
| boxstyle_3 = background-color: #ffc;
| boxstyle_4 = background-color: #bfc;
| boxstyle_5 = background-color: #9fe;
| style = font-size: 90%; line-height: 110%;
| 19 = 19. (Vitellia Galeria)<br>(v.60 - ap.70/9)
}}</center>{{Boîte déroulante/fin|21=21. Eggia Ambibula<br>(v.55 - ?)|31=31=19. (Vitellia Galeria)<br>(v.60 - ap.70/9)}}
 
== Noms et titres ==
=== Noms successifs ===
* [[161]], naît <small>LVCIVS•AVRELIVS•COMMODVS</small>
* [[166]], reçoit le titre de « ''CésarCesar'' » (héritier du trône) : <small>LVCIVS•AVRELIVS•COMMODVS•CAESAR</small>
* [[172]], prend avec son père le titre de « ''Germanicus'' » : <small>LVCIVS•AVRELIVS•COMMODVS•CAESAR•GERMANICVS</small>
* [[175]], prend avec son père le titre de « ''Sarmaticus'' » : <small>LVCIVS•AVRELIVS•COMMODVS•CAESAR•GERMANICVS•SARMATICVS</small>
* [[176]], reçoit le titre ded'« ''Imperator'' »
* [[177]], associé à l'Empire par son père : <small>IMPERATOR•CAESAR•LVCIVS•AVRELIVS•COMMODVS•AVGVSTVS•GERMANICVS•SARMATICVS</small>
* [[180]], accède à l'Empire : <small>IMPERATOR•CAESAR•MARCVS•AVRELIVS•COMMODVS•AVGVSTVS•GERMANICVS•SARMATICVS</small>
* [[182]], prend le titre de « ''Pius'' » et celui de « ''Germanicus maximus'' » : <small>IMPERATOR•CAESAR•MARCVS•AVRELIVS•COMMODVS•AVGVSTVS•PIVS•SARMATICVS•GERMANICVS•MAXIMVS</small>
* [[184]], prend le titre de « ''Britannicus'' » : <small>IMPERATOR•CAESAR•MARCVS•AVRELIVS•COMMODVS•AVGVSTVS•PIVS•SARMATICVS•GERMANICVS•MAXIMVS•BRITANNICVS</small>
* [[185]], prend le titre de « ''Felix'' » : <smalL>IMPERATOR•CAESAR•MARCVS•AVRELIVS•COMMODVS•AVGVSTVS•PIVS•FELIX•SARMATICVS•GERMANICVS•MAXIMVS•BRITANNICVS</small>
* [[191]], change son nom :en <small>IMPERATOR•CAESAR•LVCIVS•ÆLIVS•AVRELIVS•COMMODVS•AVGVSTVS•PIVS•FELIX•SARMATICVS•GERMANICVS•MAXIMVS•BRITANNICVS</small>
 
=== Titres et magistratures ===
* ''[[Consul (Rome antique)|Consul]]'' en [[177]], [[179]], [[181]], [[183]], [[186]], [[190]], [[192]]
* ''[[Pater patriae]]'' en [[180]]
* ''[[Pontifex maximus]]'' en [[180]]
* Acclamé ''[[Imperator (titre)|Imperator]]'' en [[176]], [[177]], [[179]], [[180]], [[182]], [[183]], [[184]], [[186]]
* Détient la ''[[tribun de la plèbe|puissance tribunicienne]]'' de [[176]], renouvelée annuellement le [[{{date-|10 décembre]]}} jusqu'en [[192]]
 
=== Titulature à sa mort ===
Lors de son assassinat en [[192]] sa titulature était : IMPERATOR•CAESAR•LVCIVS•ÆLIVS•AVRELIVS•COMMODVS•AVGVSTVS•PIVS•FELIX•SARMATICVS•GERMANICVS•MAXIMVS•BRITANNICVS, HERCVLES•ROMANVS, PONTIFEX•MAXIMVS, TRIBVNICIAE•POTESTATIS•{{XVIII}}, IMPERATOR•{{VIII}}, CONSVL•{{VII}}, PATER•PATRIAE
Lors de son assassinat en [[192]] sa titulature était :
:<small>IMPERATOR•CAESAR•LVCIVS•ÆLIVS•AVRELIVS•COMMODVS•AVGVSTVS•PIVS•FELIX•SARMATICVS•GERMANICVS•MAXIMVS•BRITANNICVS, HERCVLES•ROMANVS, PONTIFEX•MAXIMVS, TRIBVNICIAE•POTESTATIS•XVIII, IMPERATOR•VIII, CONSVL•VII, PATER•PATRIAE</small>
'''Note''' : Commode a été [[apothéose|divinisé]] par le [[Sénat de l'Empire romain|Sénat]], bien après sa mort.
 
== Notes et références ==
{{références|colonnes=2}}
<references/>
 
== Bibliographie ==
 
=== Ouvrages ===
* {{Ouvrage|prénom1=Philippe|nom1=Tarel|titre=Commode|éditeur=Ellipses|date=2019|isbn=978-2-340-03769-4}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=|prénom1=Patrice|nom1=Faure|prénom2=Nicolas|nom2=Tran|prénom3=Catherine|nom3=Virlouvet|lien auteur3=Catherine Virlouvet|titre=Rome, Cité universelle|sous-titre=De César à Caracalla à Théodoric, 70 av. J.-C.-212 apr. J.-C.|éditeur=Belin|collection=Mondes anciens|date=2018|isbn=978-2-7011-6496-0}}.
*{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Éric|nom1=Teyssier|lien auteur1=Éric Teyssier|titre=Commode|sous-titre=L'Empereur gladiateur|éditeur=Perrin|année=2018|pages totales=277|isbn=978-2-262-07740-2|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=yaBqDwAAQBAJ|consulté le=2019-07-20}}.
*{{Ouvrage|langue=en|prénom1=John S.|nom1=McHugh|titre=The Emperor Commodus|sous-titre=God and Gladiator|éditeur=Pen & Sword Military|date=2015|isbn=978-1-47382-755-4}}
*{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Geoff W.|nom1=Adams|titre=The Emperor Commodus|sous-titre=Gladiator, Hercules Or a Tyrant ?|lieu=Boca Raton|éditeur=Brown Walker Press|date=2013|isbn=978-1-61233-722-7}}.
*{{Ouvrage|langue=de|prénom1=Steve|nom1=Pasek|lien auteur1=Steve Pasek|titre=''Coniuratio ad principem occidendum faciendumque''|sous-titre=Der erfolgreiche Staatsstreich gegen Commodus und die Regentschaft des Helvius Pertinax (192/193 n. Chr.)|lieu=Munich|éditeur=Akademische Verlagsgemeinschaft München|date=2013|isbn=978-3-86924-405-1}}.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Oliver Hekster|titre=Commodus|sous-titre=An Emperor at the Crossroads|éditeur=J. C. Gieben|lieu=Amsterdam|année=2002|pages totales=250|isbn=90-5063-238-6}}.
* {{Ouvrage|langue=de|prénom1=Maria|nom1=Gherardini|titre=Studen zur Geschichte des Kaisers Commodus|éditeur=Verband der wissenschaftlichen gesellschaften|date=1974}}.
*{{Ouvrage|langue=it|prénom1=Fulvio|nom1=Grosso|titre=La Lotta politica al tempo di Commodo|éditeur=Accademia delle Scienze di Torino|date=1964}}.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=John Traupman|titre=The Life and Reign of Commodus|éditeur=Princeton University|année=1956}}.
 
=== Articles ===
* {{Chapitre|langue=en |auteur1=Eleonora Cavallini |titre chapitre=Was Commodus Really That Bad ? |auteurs ouvrage=Martin M. Winkler (éd.) |titre ouvrage=The Fall of the Roman Empire |sous-titre ouvrage=Film and History |éditeur=Wiley-Blackwell |année=2009 |isbn=978-1-405-18223-2 |lire en ligne= |passage=102-116}}.
* {{Article|langue=en |auteur1=Barry Baldwin |titre=Commodus the Good Poet and Good Emperor |sous-titre=Explaining the Inexplicable |périodique=Gymnasium |numéro=87 |date=3/1990 |lire en ligne= |pages=224–231}}.
 
=== Littérature ===
* Dans la série ''[[Les Travaux d'Apollon]]'', de [[Rick Riordan]] et publiée aux [[éditions Albin Michel]] Jeunesse, Commode est l'antagoniste principal du deuxième tome et fait partie du Triumvirate Holdings, le groupe d’antagoniste principal de la série.
 
== Filmographie ==
* ''[[La Chute de l'empire romain|La Chute de l'Empire romain]]'', film d'[[Anthony Mann]] de 1964 qui montre la fin de règne de [[Marc Aurèle]] et celui de Commode.
* ''[[Gladiator (film, 2000)|Gladiator]]'', film de [[Ridley Scott]] sorti en 2000, dans lequel Commode tueest soninterprété père,par vole[[Joaquin Phoenix]]. L'image de Commode dans le titrefilm d'empereurest àassez unéloignée généralde la réalité et descendne dansrespecte pas les faits historiques. Dans le film, Commode assassine son père car ce dernier l'arèneécarte contredu celui-cipouvoir pourafin justifierde sarétablir prisela République ce qui est entièrement faux dans la mesure où Commode est nommé successeur de pouvoirMarc Aurèle dès ses cinq ans. Par ailleurs, Commode n'est pas mort dans l'arène mais sedans faitson palais après douze ans de tuerrègne.
* ''[[Roman Empire (série télévisée)|{{lang|en|Roman Empire}} : Le Règne du sang]]'' est une série-documentaire [[Netflix]] de 2016 réalisée autour de la passation de pouvoir entre Marc Aurèle et Commode.
 
== Article connexeAnnexes ==
{{autres projets|commons=Category:Commodus}}
* [[Antonins (Rome)|Antonins]]
=== Article connexe ===
* [[Antonins (Rome)]]
* [[Marcia (maîtresse de Commode)]]
 
=== Liens externes ===
{{Liens}}
* [http://www.empereurs-romains.net/emp19.htm L. Aelius Aurelius Commodus]
* [http://www.empereurs-romains.net/emp19.htm L. Aelius Aurelius Commodus] - Empereurs-romains.net
* [http://www.historia-nostra.com/index.php?option=com_content&task=view&id=490&Itemid=37 Commode, l’empereur méconnu] - Par Constance Cousin, historia-nostra.com
* [http://fr.historia-nostra.com/index.php/2016/05/04/commode-lempereur-meconnu/ Commode, l'empereur méconnu] - Constance Cousin, Historia-nostra.com
 
{{Palette|Empereurs romains}}
{{clr}}
<br />
{{Magistrat romain
| Fonction = [[Empereur romain]]
| étatboîte = uncollapsed
| Liste = Liste des empereurs romains
| Dynastie = [[Antonins (Rome)|Antonins]]
| Avant1 = [[Marc Aurèle]] ([[161]] - [[180]])
| Actuel1 = Commode ([[180]] - [[192]])
| Après1 = [[Pertinax]] (jan.-mars [[193]])
}}
{{Empereurs romains}}
{{Portail|Empire romain}}
 
[[Catégorie:PersonnalitéEmpereur romain du IIe siècle]]
[[Catégorie:Empereur romainGladiateur]]
[[Catégorie:Empereur romain assassiné]]
[[Catégorie:Mort assassiné en Italie]]
[[Catégorie:Souverain assassiné]]
[[Catégorie:Naissance en 161]]
[[Catégorie:Décès en 192]]
[[Catégorie:Portail:Biographie/ArticlesDécès liésà 31 ans]]
[[Catégorie:Empereur de la dynastie des Antonins]]
 
[[Catégorie:Aurelii]]
{{Lien BA|es}}
[[Catégorie:Damnatio memoriae]]
 
[[Catégorie:Enfant de Marc Aurèle]]
[[an:Comodo]]
[[Catégorie:Naissance à Lanuvium]]
[[ar:كومودوس]]
[[Catégorie:Mort assassiné au IIe siècle]]
[[az:Kommod]]
[[Catégorie:Personnalité divinisée]]
[[bg:Комод]]
[[ca:Còmmode]]
[[cs:Commodus]]
[[cy:Commodus]]
[[da:Commodus]]
[[de:Commodus]]
[[en:Commodus]]
[[eo:Komodo (imperiestro)]]
[[es:Cómodo]]
[[et:Commodus]]
[[eu:Komodo]]
[[fa:کومودوس]]
[[fi:Commodus]]
[[fy:Kommodus]]
[[gl:Cómodo]]
[[he:קומודוס]]
[[hr:Komod]]
[[hu:Commodus római császár]]
[[hy:Կոմմոդոս]]
[[is:Commodus]]
[[it:Commodo]]
[[ja:コンモドゥス]]
[[ka:კომოდუსი]]
[[ko:콤모두스]]
[[la:Commodus]]
[[lt:Komodas]]
[[mk:Комод]]
[[mr:कोमॉडस]]
[[nap:Commodo]]
[[nl:Commodus]]
[[no:Commodus]]
[[pl:Kommodus]]
[[pt:Cómodo]]
[[ro:Commodus]]
[[ru:Коммод]]
[[scn:Còmmudu]]
[[sh:Komod]]
[[simple:Commodus]]
[[sk:Commodus]]
[[sr:Комод]]
[[sv:Commodus]]
[[sw:Commodus]]
[[th:คอมโมดัส]]
[[tl:Commodus]]
[[tr:Commodus]]
[[uk:Коммод]]
[[vi:Commodus]]
[[yo:Commodus]]
[[zh:康茂德]]