« Femmes de réconfort » : différence entre les versions

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== La reconnaissance ==
Le premier témoignage public sur le sort des esclaves sexuelles du régime [[Shōwa]] fut publié en 1971 par une Japonaise écrivant sous le pseudonyme de Suzuko Shirota. Accueilli dans l'indifférence générale, cet ouvrage racontait l'expérience de cette femme, orpheline de mère à 14 ans, et vendue par son père à 18 ans à un tenancier de maison de confort faisant affaire à Taïwan avec l'[[armée impériale japonaise]]<ref>Memoir of comfort woman tells "hell for women" http://www.chinadaily.com.cn/world/2007-07/06/content_911759.htm</ref>.
 
En [[1982]], un Japonais, Yoshida Seiji, a raconté dans une conférence son expérience de l'enlèvement des femmes. L'année suivante, il a publié son ouvrage ''Watashi no sensō hanzai (Mon crime de guerre)''. C'est cet ouvrage qui a popularisé le problème des femmes de réconfort avec l'aide du journal [[Asahi Shimbun]]. Pourtant, en [[1996]], Yoshida a avoué que l'enlèvement raconté était une fiction, sans renier sa participation aux razzias de femmes coréennes.
 
C'est en [[1991]] que le scandale éclata véritablement, avec la demande d'une procédure judiciaire contre le [[Japon]] par une ancienne femme de réconfort, [[Kim Hak Sun]]. Depuis, de nombreuses autres femmes ont porté plainte (ainsi que certains pays comme la [[Corée du Sud]]). Cependant, comme indiqué dans la rubrique '' l'enlèvement des femmes'', il y a beaucoup de contradictions dans leurs témoignages.
 
La publication en [[1992]] des travaux de l'historien [[Yoshiaki Yoshimi]] portant sur des documents saisis par les alliés en [[1946]] et entreposés à la bibliothèque du ''National Institute for Defense studies'' de [[Tokyo]] établit finalement un lien tangible entre l'armée de l'ère [[Shōwa]] et les ''maisons de confort''.
 
Le contenu de ces travaux fut rapporté par certains médias japonais le {{Date|12|janvier|1993}}. En réaction, le gouvernement japonais reconnut le jour même, par l'entremise de [[Kato Koichi]], l'implication de l'armée impériale japonaise dans l'implantation des maisons de confort. Le [[17 janvier|17]], ce fut au tour du premier ministre [[Ki'ichi Miyazawa]] de s'excuser lors d'un voyage en [[Corée du Sud]]. Le gouvernement procéda ensuite à certaines auditions et émit le {{date|4|août|1993}} une déclaration par laquelle il reconnaissait entre autres que l'armée impériale était {{citation|directement ou indirectement impliquée}} dans l'implantation et la gestion des maisons de confort et que les femmes étaient recrutées {{citation|dans bien des cas contre leur gré}}<ref>(Yoshiaki Yoshimi, infra, p.36</ref>.
 
Le {{date|1|mars|2007}}, le premier ministre [[Shinzo Abe]], se prononçant sur le projet de résolution d'appui aux victimes présenté au Congrès américain, a nié l'implication de l'armée impériale dans l'enlèvement physique des femmes en déclarant : « Le fait est qu'il n'y a pas de preuve qu'il y avait eu usage de contrainte »<ref> ''Japan's Abe, no proof of WWII sex-slaves'', ''supra'' note 12, Journal quotidien Asahi, le 5 mars [[2007]], édition du soir</ref>. Le député [[Nariaki Nakayama]] a quant à lui fait valoir qu'on {{citation|peut comparer ces bordels à des cafétérias dirigées par des compagnies privées qui recrutent leurs propres employés, offrent la nourriture et fixent leurs prix. Mais affirmer que les femmes ont été contraintes par les militaires japonais en service est à côté de la coche. Ce dossier doit être reconsidéré, pour le bien de l'honneur du Japon.}}<ref> Abe rejects Japan's files on war sex, http://www.nytimes.com/2007/03/02/world/asia/02japan.html; Growing chorus slams war http://www.nytimes.com/aponline/world/AP-Japan-Sex-Slaves.html?ref=world</ref>. Certains intellectuels ou journalistes japonais comme [[Yoshiko Sakurai]] relativisent également l'implication de l'armée impériale japonaise.
 
Le {{date|17|avril|2007}}, les historiens [[Hirofumi]] Hayashi et [[Yoshiaki Yoshimi]] déclarèrent avoir trouvé dans les archives du [[Tribunal militaire international pour l'Extrême-Orient|Tribunal de Tokyo]] sept documents relatifs à des témoignages de membres de la marine Shōwa confessant avoir arrêté des civiles [[indonésie]]nnes sous de faux prétextes ou se référant à des membres de la [[Tokeitai]] ayant enlevé des Chinoises et des Indonésiennes.
 
Le {{date|26|juin|2007}}, le Comité des Affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-unis a adopté une résolution demandant entre autres au Japon de « reconnaître formellement, de s'excuser et d'accepter sa responsabilité historique d'une façon claire et sans équivoque pour la contrainte employée par ses militaires afin de forcer des femmes à l'esclavage sexuel pendant la guerre. »<ref>''U.S. panel OKs sex slave resolution'', http://search.japantimes.co.jp/cgi-bin/nn20070628a1.html</ref>. Cette résolution a été adoptée par la Chambre des Représentants le 30 juillet [[2007]], au grand dam de [[Shinzo Abe]], trouvant « regrettable » cette décision<ref>[http://search.japantimes.co.jp/cgi-bin/nn20070801a1.html U.S. House passes sex slave resolution, The Japan Times Online]</ref>.
 
=== Les deux rapports ===
En [[1996]], une juriste [[Sri Lanka|sri lankaise]], Radhika Coomaraswamy, a présenté son rapport sur l'esclavage militaire pendant la guerre à la [[Commission des droits de l'homme des Nations Unies]]. Deux

En ans après[[1998]], une rapporteuse spéciale américaine, Gay McDougal, a présenté son rapport à propos des femmes de réconfort (étant l'annexe et son rapport principal est sur le viol en Yougoslavie) qui recommande au Japon de :
 
* reconnaîtreReconnaître pleinement sa responsabilité dans l'instauration du ''système de réconfort'' et reconnaître que ce système violait le droit international ;
* présenterPrésenter des excuses complètes et honnêtes, en assumant sa responsabilité légale et en offrant des garanties pour que ces crimes ne se répètent jamais ;
* Indemniser, par l'entremise du gouvernement, les victimes et les survivantes et celles qui ont droit à une indemnisation par suite des violations déclarées aux présentes, avec des montants suffisants pour réparer le tort causé et empêcher qu'il se reproduise ;
* mettreMettre en place un mécanisme d'enquête rigoureux sur le système d'esclavage sexuel militaire, rendre ce mécanisme accessible à la population et assurer la préservation historique de la documentation ;
* envisagerEnvisager, en consultation avec les survivantes, l'établissement d'une Commission de la vérité et de la réconciliation qui créera un dossier historique des crimes sexospécifiques commis pendant la guerre, la période de transition et l'occupation ;
* reconnaître les victimes et les survivantes et leur rendre hommage par la création de monuments commémoratifs, d'un musée et d'une bibliothèque consacrés à leur mémoire et par la promesse que de tels crimes ne se produiront ''jamais plus'' ;
* créerCréer des projets éducatifs, tant formels qu'informels, comme l'inclusion de ce chapitre de l'histoire dans des manuels à tous les niveaux et l'appui aux universitaires et aux écrivains pour leur permettre d'informer la population, en particulier les jeunes et les générations futures, sur les violations commises et les souffrances subies ;
* appuyerAppuyer des initiatives de formation en matière de relation entre le système d'esclavage militaire et l'inégalité des sexes, et des préalables nécessaires pour assurer l'égalité des sexes et le respect de l'égalité pour les peuples de la région ;
* rapatrierRapatrier les survivantes qui souhaitent l'être ;
* rendreRendre publics tous les documents et autre matériel en sa possession au sujet des ''postes de réconfort'' ;
* identifierIdentifier et juger les principaux responsables de l'établissement et du recrutement des ''postes de réconfort'' ;
* retrouverRetrouver et rendre aux familles ou aux personnes proches qui le souhaitent les restes des femmes mortes pendant cette période.
 
Ces deux rapports n'ont pas été adoptés par l'[[Organisation des Nations unies|ONU]].
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=== La polémique ===
Un ex-officier sud-coréen et commentateur de droite, Ji Man-Won, a provoqué des controverses en Corée en faisant l’éloge du Japon pour avoir modernisé la Corée et a déclaré, au sujet des femmes réduites en esclavage sexuel : {{citation|la plupart des vieilles femmes qui prétendent avoir été des femmes de réconfort ou des esclaves sexuelles des soldats japonais au cours de la Seconde Guerre mondiale sont des imposteurs}}<ref>http://rokdrop.com/2012/07/14/should-the-comfort-women-be-called-enforced-sex-slaves/</ref>.
 
En [[1982]], un Japonais, nommé Yoshida Seiji, a racontéraconte dans une conférence son expérience dedans l'enlèvement des femmes pendant la Seconde guerre mondiale. L'annéePuis en suivante1983, ilYoshida aSeiji publiépublie son ouvrage ''Watashi no sensō hanzai'' (Mon crime de guerre)''. C'est cet ouvrage qui a popularisé le problème des femmes de réconfort avec l'aide du journalquotidien [[Asahi Shimbun]]. Pourtant, en [[1996]], Yoshida Seiji a avoué que l'enlèvement raconté était une pure fiction, sans renier sa participation aux razzias de femmes coréennes.
 
== Voir aussi ==