« Gerboise bleue » : différence entre les versions

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{{Titre en italique}}
{{voir homonymes| Gerboise bleue (film)| Gerboise (homonymie){{!}}Gerboise}}
 
{{Infobox Essai nucléaire
| nom = ''Gerboise bleue''
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}}
 
'''''Gerboise bleue''''' est le nom de code de l'[[Essais nucléaires français|essai nucléaire français]] destiné à tester la première [[arme nucléaire]] de la [[France]]. Il a lieu le {{date|13 février 1960}} à {{heure|7|04}} (heure locale) dans la région de [[Reggane]], à l'époque des [[départementdépartements français du Sahara]], durant la [[guerre d'Algérie]], au lieu-dit d'Hammoudia.
 
Cette opération s'inscrivait dans le cadre de la politique de [[Force de dissuasion nucléaire française|dissuasion nucléaire]] voulue par le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]].
 
Son nom de code fait référence à la [[gerboise]], un petit rongeur des steppes, et à la [[Bleu|couleur bleue]], qui symbolise généralement la Francepremière couleur du [[drapeau français]] sur un àaxe l'étrangergauche-droite.
 
== Histoire ==
{{article détaillé|Histoire du programme nucléaire militaire de la France|}}
 
Le général de Gaulle est le premier stratège<ref name=PG/> de la bombe atomique de la France, se souvenant des conséquences des trois récents conflits impliquant la France ([[Guerre franco-allemande de 1870|Guerreguerre de 1870]], [[Première Guerre mondiale|Première]] et [[Seconde Guerre mondiale]]). En [[1945]], il crée le [[Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives|CEA]],. quiSi celui-ci a, dèsà le départl'origine, une finalité militaire non avouée, il faudra attendre les années 1950 pour que se développe en son sein un réel programme militaire<ref name="Po">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Jean-Damien Pô |titre=Les moyens de la puissance |sous-titre=Les activités militaires du CEA, 1945-2000 |éditeur=Fondation pour la recherche stratégique et [[Éditions Ellipses|Ellipses]] |collection=Perspectives stratégiques |lieu=Paris |année=2001 |pages totales=268 |isbn=2-7298-0554-0}}.</ref>.
 
De brillantsnombreux scientifiques français {{Incise|[[Frédéric Joliot-Curie]],dont [[Bertrand Goldschmidt]], et [[Yves Rocard]]{{etc.}}}} se sont consacrés à la fabrication de la bombe. Les travaux se sont déroulés dans le plus grand secret pendant uneplusieurs dizaine d'années, de 1954 à 1960. Les militaires ne furent associés au projet quque vers la fin du projet, lorsque le CEA peine à réaliser le détonateur de la bombe et apprend que la Direction des études et des fabrications d'auarmements dernier(DEFA) avait déjà résolu la question de son momentcôté<ref name="PG" />. Le CEA mit au point la première bombe sur le site [[Centre CEA de Bruyères-le-Châtel|CEA de Bruyères-le-Châtel]] (Essonne), et son détonateur au [[fort de Vaujours]] (Seine-et-Marne), tandis que le plutonium provenait de l'[[usine d'extraction du plutonium de Marcoule]], après avoir été traité sur le site de [[Valduc]], où a été réalisée la métallurgie de la première bombe - et des suivantes.
Le général [[Pierre Marie Gallois]] est un des créateurs de la bombe. Il reçoit le surnom de « père » français de la [[bombe A]]. [[Pierre Guillaumat]] est chargé du projet ''Gerboise bleue''.
 
De brillants scientifiques français {{Incise|[[Frédéric Joliot-Curie]], [[Bertrand Goldschmidt]], [[Yves Rocard]]{{etc.}}}} se sont consacrés à la fabrication de la bombe. Les travaux se sont déroulés dans le plus grand secret pendant une dizaine d'années. Les militaires ne furent associés au projet qu'au dernier moment<ref name=PG/>. Le CEA mit au point la première bombe sur le site [[CEA de Bruyères-le-Châtel]] (Essonne), et son détonateur au [[fort de Vaujours]] (Seine-et-Marne), tandis que le plutonium provenait de l'[[usine d'extraction du plutonium de Marcoule]].
 
[[Félix Gaillard]] décide la date et le lieu de l'explosion quelques mois auparavant<ref name=PG/>. [[Pierre Billaud (physicien)|Pierre Billaud]] est chargé de diriger la préparation de celle-ci.
 
=== Construction de la bombe ===
Le projet M1 de construction de la première arme nucléaire française débute en {{date-|septembre 1955}} au [[Fortfort de Châtillon]]. En 1957, la masse de [[Isotope fissile|matière fissile]] nécessaire est définie. La même année, l'[[Générateur de Van de Graaff|accélérateur Van de Graaf]] du [[Centre CEA de Saclay|centre de Saclay]] permet de déterminer le matériau [[réflecteur de neutrons]] le plus approprié. L'implosoir, qui va permettre de comprimer le plutonium en une [[Masse critique (réaction nucléaire)|masse supercritique]], est mis au point au [[Fortfort de Vaujours]] mais l'amorce neutronique fait alors encore défaut{{Sfn|Billaud|2017|p=50}}.
 
Une visite chez un fournisseur américain, fin 1958, fait changer la masse de [[Plutonium 239|plutonium]] prévue pour ne pas dépasser une certaine puissance et risquer une forte [[contamination radioactive]] du site de test{{Sfn|Billaud|2017|p=52-54}}. La structure de la bombe reste cependant la même. Le plutonium économisé permet la réalisation d'une autre bombe plus petite et plus simple : l'engin P1 (''[[Gerboise blanche]]''){{Sfn|Billaud|2017|p=58}}.
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Quelques journalistes, triés sur le volet, assistent à l'explosion. Ils sont installés à proximité immédiate (à seulement {{nobr|20 km}}) de l'[[hypocentre]] (le « [[point zéro (topographie)|point zéro]] »). Des consignes leur demandent de s'asseoir au sol, de tourner le dos à l'hypocentre, de replier les bras devant les yeux et de porter des lunettes de protection<ref name=PG>[[Patrice Gélinet]], invité [[Jean Guisnel]], [http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/2000ansdhistoire/index.php?id=49345 « 1960, La première bombe atomique française »], émission ''[[Deux mille ans d'Histoire]]'' sur [[France Inter]], {{date-|20 novembre 2006}}, rediffusée le 12 février 2010.</ref>.
 
Une fusée rouge est tirée une minute avant l'explosion<ref>{{Ouvrage |auteur1=Ben Cramer |titre=Le nucléaire dans tous ses états |sous-titre=Les enjeux nucléaires de la mondialisation|lieu=Paris|éditeur=ALiAS|collection=Éthique & Enquêtes|année=2002 |pages totales= 182|passage=78 |isbn=2-84726-020-X}}.</ref>. Le {{date-|13 février 1960}}<ref>[[Christian Bataille]], « L'évaluation de la recherche sur la gestion des déchets nucléaires à haute activité », {{nobr rom|tome II}} : « Les déchets militaires », rapport de l'[[Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques|OPECST]] {{n°|541}} à l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] (15 décembre 1997) et {{n°}}179 au [[Sénat (France)|Sénat]] (17 décembre 1997), {{2e|partie}}, {{chap.}}{{II}}, {{§}}1 : [http://www.senat.fr/rap/o97-179/o97-179_mono.html#toc42 « Les essais aériens à Reggane »], sur le site du Sénat.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.bou-saada.net/reggane.htm|titre=Les premiers essais français au Sahara (1960-1966)|site=bou-saada.net}}.</ref> à {{heure|7|4}} (heure locale)<ref>[[Henri Revol]] et [[Jean-Paul Bataille]], « Les incidences environnementales et sanitaires des essais nucléaires effectués par la France entre 1960 et 1996 et les éléments de comparaison avec les essais des autres puissances nucléaires », rapport de l'[[Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques|OPECST]] {{n°|3571}} à l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] ({{date-|5 février 2001}}) et {{n°|207}} au [[Sénat (France)|Sénat]] ({{date-|6 février 2002}}), {{§}}I-3.1 [http://www.senat.fr/rap/r01-207/r01-207_mono.html#P358_35486 « L'ensemble des faits »], sur le site du Sénat.</ref>, la [[Bombe A|bombe atomique]] est mise à feu sur le site d'essai nucléaire d'Hammoudia, rattaché au Centre saharien d'expérimentations militaires de Reggane dans le [[Tanezrouft]] au centre du [[Sahara]], alors territoire français rattaché à l'[[Algérie française|Algérie]], au point {{coord|26|18|42|N|0|03|26|W|region:DZ}}<ref>{{ouvrage|langue=en|passage=7|chapitre=Table 1: Atmospheric nuclear tests conducted at Reggane|titre=Radiological Conditions at the Former French Nuclear Test Sites in Algeria|sous-titre=Preliminary Assessment and Recommendations|collection=Radiological Assessment Reports Series|numéro dans collection=STI/PUB/1215|année=2005|lieu=Vienne|éditeur=[[Agence internationale de l'énergie atomique]]|pages totales=60|isbn=92-0-113304-9|présentation en ligne=https://www.iaea.org/publications/7174/radiological-conditions-at-the-former-french-nuclear-test-sites-in-algeria-preliminary-assessment-and-recommendations}}.</ref>{{,}}{{Note|groupe=alpha|Les publications du [[Natural Resources Defense Council]]<ref>{{ouvrage|langue=en|titre=French Nuclear Testing, 1960-1988|auteur1=Andrew S. Burrows|auteur2=Robert S. Norris|auteur3=William M. Arkin|auteur4=Thomas B. Cochran|éditeur=[[Natural Resources Defense Council]]|lieu=Washington|année=1989|collection=Nuclear Weapons Databook Project Working Paper|numéro dans collection=NWD 89-1|chapitre=Table 1: Known French nuclear tests, 13 February 1960-31 December 1988|passage=25|url=https://fas.org/nuke/cochran/nuc_89020001a_87.pdf}}. Version française : {{ouvrage|traducteur=[[Bruno BarillotBarrillot]]|titre=Les essais nucléaires français, 1960-1988|lieu=Paris et Lyon|éditeur=[[Greenpeace]] et [[Observatoire des armements|Damoclès]]|url=https://fas.org/nuke/norris/nuc_89020101a_n17.pdf|chapitre=Tableau 1 : Essais nucléaires français connus, {{date-|13 février 1960}}-{{date-|31 décembre 1988}}|passage=17}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Robert S. Norris |auteur2=Andrew S. Burrows |auteur3=Richard Fieldhouse |titre=Nuclear Weapons Databook |volume=V |titre volume=British, French and Chinese Nuclear Weapons|auteur institutionnel=[[Natural Resources Defense Council]] |éditeur=Westview Press |lieu=Boulder |année=1994 |pages totales=437 |passage=405–419 |isbn=0-8133-1612-X |isbn2=0-8133-1611-1|id=NRDC1994}}.</ref> donnent les coordonnées approximatives {{coord|26|19|N|0|4|W|region:DZ}}. Elles sont citées, semble-t-il avec une coquille, dans plusieurs publications de l'[[Observatoire des armements]] (ex-Centre de documentation et de recherche sur la paix et les conflits)<ref>{{lien web|url=http://www.obsarm.org/obsnuc/essais-nucleaires/sahara-atmospherique.htm |titre=Essais nucléaires atmosphériques effectués au Sahara|éditeur=sur le site de l'[[Observatoire des armements]]}}. Cite {{harvsp|NRDC|1994}}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|titre=Les essais nucléaires français 1960-1996|sous-titre=Conséquences sur l'environnement et la santé|collection=Études du CDRPC|auteur1=[[Bruno Barrillot]]|éditeur=[[Observatoire des armements|Centre de documentation et de recherche sur la paix et les conflits]]|lieu=Lyon|année=1996|isbn=2-9508291-2-0|passage=367|chapitre=Liste des essais nucléaires français|pages totales=383}}.</ref>, sous la forme {{coord|23|19|N|0|04|W|region:DZ}}.}}.
 
Cette bombe, perchée sur une tour métallique haute de {{nobr|100 mètres}}, développe une puissance de {{nobr|70 [[Trinitrotoluène#Unité de puissance explosive|kilotonnes]]}}. L'explosion est trois ou quatre fois plus puissante que celle de d'[[Bombardements atomiques de d'Hiroshima et de Nagasaki|Hiroshima]]<ref>{{article |auteur1=Louis N. Panel |titre=Un enjeu méconnu de présence militaire française en Algérie |sous-titre=Le programme atomique saharien (1957-1966) |périodique=Indochine-Algérie |numéro=22 |année=2010 |pages=42–49 }}.</ref>. Alors que les habitations les plus proches se trouvent à seulement {{unité|70 km}}, ''Gerboise bleue'' entraîne la projection de [[Retombée radioactive|retombées radioactives]] dans une zone de {{unité|200 km}} de large et de {{unité|100 km}} de long. Les journalistes ont certainement été très exposés aux radiations générées par l'explosion aérienne de la bombe<ref name="PG" />.
 
L'[[Forces armées françaises|Armée française]] avait prévu une puissance située entre 60 et {{unité|70 kt}}. L'opération ''Gerboise bleue'' a donc été un succès total sur le plan scientifique et militaire.
 
== Le plus puissant premier essai de bombe A ==
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Avec ''Gerboise bleue'', la France est devenue la quatrième puissance nucléaire, après les [[États-Unis]], l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] et le [[Royaume-Uni]]. Ce test demeure, en 2020, le plus puissant premier essai nucléaire. Plus puissant que l'américain « [[Trinity (essai atomique)|''Trinity'']] » ({{unité|19 kt}}), le soviétique « ''[[RDS-1]]'' » ({{unité|22 kt}}), le britannique « [[Opération Hurricane|''Hurricane'']] » ({{unité|25 kt}}) ou le pakistanais « [[Chagai-I]] » ({{unité|40 kt}}).
 
D’une masse totale semblable à celle de la bombe [[Fat Man]] larguée sur [[Bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki|Nagasaki]], ''Gerboise bleue'' a libéré une puissance trois fois supérieure. Ce [[Rendement (physique)|rendement]] largement supérieur aux premières bombes A (presque 50 % contre environ 17 % pour ''Trinity'') s'explique par le savoir accumulé dont ont bénéficié les scientifiques français via l’observation de mesures américaines réelles et la publication de données secrètes ([[Atoms for Peace]]){{Sfn|Billaud|2017|p=41-44}}.
 
Seules deux bombes A plus puissantes ont été testées dans le Sahara : ''Rubis'' (< {{unité|100 kt}}, {{Date-|20 octobre 1963}}), et ''Saphir'' (< {{unité|150 kt}}, {{Date-|25 fevrier 1965}}). Toutes deux cependant dans des installations souterraines percées dans le massif montagneux du [[Hoggar]], à [[In Ecker]].
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Selon un document déclassifié le {{date-|4 avril 2013}} mais rendu public dix mois plus tard le {{date-|14 février 2014}}, les retombées radioactives sont plus longues que prévu. Elles durent treize jours, la durée qui était prévue n'est pas communiquée<ref>{{article|url=http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20140214125159/algerie-france-colonisation-sahara-cartographie-nucleaire-revelations-sur-les-retombees-radioactives-de-la-bombe-a-francaise-en-afrique.html|titre=Nucléaire : révélations sur les retombées radioactives de la bombe A française en Afrique|auteur1=Mathieu Olivier|périodique=[[Jeune Afrique]]|date=14 février 2014}}, citant {{article|url=http://www.leparisien.fr/faits-divers/le-document-choc-sur-la-bombe-a-en-algerie-14-02-2014-3590523.php|titre=Le document choc sur la bombe A en Algérie|auteur1=Sébastien Ramnoux|date=14 février 2014|périodique=[[Le Parisien]]}}.</ref>.
 
Un jour après l'explosion, le nuage radioactif atteint [[Tamanrasset]] dans le sud de l'Algérie, ainsi que [[NdjamenaN'Djaména]] et [[Bangui]] en [[Afrique centrale]]. Puis le nuage remonte vers l'[[Afrique de l'Ouest]] pour atteindre [[Bamako]] quatre jours après l'explosion. Deux semaines après, toujours chargé de radioactivité, il atteint les côtes méditerranéennes de l'[[Espagne]] et la [[Sicile]]<ref>{{lien web|url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/franche-comte/2014/09/04/tribunal-administratif-les-consequences-des-essais-nucleaires-en-algerie-543898.html|auteur1=Fabienne Le Moing|titre=Tribunal administratif : les conséquences des essais nucléaires en Algérie|éditeur=[[France 3 Bourgogne-Franche-Comté]]|date=4 septembre 2014}}.</ref>.
 
=== Autres essais ===
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À cause des critiques croissantes et anticipant la signature future du [[traité d'interdiction partielle des essais nucléaires]], la France a cessé ses essais atmosphériques dans le désert et a mené des essais souterrains quelques mois après l'indépendance de l'[[Algérie]] en 1962 selon les [[accords d'Évian]] avec le [[Front de libération nationale (Algérie)|FLN]]<ref name="Po"/>. Ces accords prévoyaient que la France utiliserait pour une durée de cinq ans les sites comprenant les installations [[In Ecker]], [[Reggane]] et de l'ensemble de [[Béchar|Colomb-Béchar-Hammaguir]] pour des essais en vol nécessaires à la mise au point des premiers missiles balistiques et du [[Diamant (fusée)|lanceur spatial Diamant]]. Les discussions franco-algériennes de [[1962]] sont assorties d'accords secrets : jusqu'en [[1978]], les militaires français pourront ainsi continuer à faire des essais d'[[armes chimiques]] et [[Arme biologique|bactériologiques]] à [[B2-Namous]], dans la région nord du Sahara. Cette région, qui peut être assimilée à un polygone d'essai de {{nobr|100 kilomètres}} de long sur 60 de large, a été le plus vaste centre d'expérimentation d'armes chimiques au monde, [[Russie]] exceptée.
 
Avec les essais souterrains, la séquence a été modifiée avec la désignation de noms de bijoux, à partir de {{date-|novembre 1961}}, avec ''Agate'' (< {{unité|20 kt}}). Le {{date-|1 mai 1962}}, au cours du deuxième essai, l'« [[Béryl (essai nucléaire)|accident de Béryl]] » contamine plusieurs personnes. L'épisode fut déclassifié de nombreuses années plus tard.
 
Le général de Gaulle voulait que la France soit à la pointe de la technologie nucléaire.
 
En [[1968]], la France fit exploser sa première arme [[Fusion nucléaire|thermonucléaire]], [[Canopus (essaisessai nucléairesnucléaire)|''Canopus'']] ({{unité|2,6 Mt}}), dans le [[Océan Pacifique|Pacifique]], au-dessus de [[Fangataufa]], un atoll désert, en Polynésie française.
 
=== 2004 : première enquête judiciaire ===
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=== 2008 : première condamnation ===
Après qu'un tribunal français eut accordé (le {{date-|7 juin 2008}}) une [[pension d'invalidité]] à vie à un ancien militaire âgé de 65 ans, victime d'une [[polymyosite]] pouvant avoir pour origine sa participation à des essais nucléaires en Algérie, la France a annoncé un [[Projet de loi en France|projet de loi]] d'indemnisation des victimes de ses 210 essais nucléaires, appuyé sur un fonds prévu de {{nobr|10 millions}} d'euros.
 
En Algérie, les médecins et les [[Organisation non gouvernementale|ONG]] locales estiment que le nombre d'anomalies et problèmes de [[santé]] est encore anormalement élevé dans cette zone. On admet aujourd'hui que différentes pathologies, dont les [[cancer]]s ([[cancer de la thyroïde]], [[cancer du poumon]], [[cancer du sein]], [[leucémie]], certaines [[Maladie congénitale|anomalies congénitales]], etc.) peuvent avoir été induites par l'[[irradiation]] ainsi subie.
 
== Culture populaire ==
L'événement est évoqué dans l'{{nobr|épisode 7}} de la {{nobr|saison 1}} de la série ''[[Au service de la France]]''<ref>{{article|url=https://www.telerama.fr/television/au-service-de-la-france-dezingue-les-annees-de-gaulle,132895.php|titre=“Au service de la France” dézingue les années de Gaulle|auteur1=Isabelle Poitte|date=29 octobre 2015|périodique=[[Télérama]]}}.</ref>. Toutefois, au lieu du 13 février 1960, la série place l'évènementévénement à la date du 19 février.
 
Dans le film franco-marocain ''[[Djinns]]'', sorti en 2010, la mallette estampillée « secret défense » contient l'ordre de mise à feu de la bombe ''Gerboise Bleue''.
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=== Documentaire ===
{{Article détaillé|Gerboise bleue (film)}}
''Gerboise bleue'', racontedocumentaire sorti en {{date-|février 2009}}, présente les l'histoiretémoignages des vétérans français et des [[TouaregTouaregs]]s algériens victimes des premiers essais atomiques français dans le Sahara de 1960 à 1966. Pour; laceux-ci premièrerévèlent fois,dans quelles conditions les dernierstirs survivantsse témoignentsont devéritablement leursdéroulés{{commentaire combatsbiblio|{{Lien pourweb la|langue=fr reconnaissance|titre="Gerboise debleue" leurs: maladies,un etdocument révèlentà danscharge quellessur conditionsles essais nucléaires français en Algérie |url=https://www.lemonde.fr/cinema/article/2009/02/10/gerboise-bleue-un-document-a-charge-sur-les-essais-nucleaires-francais-en-algerie_1153329_3476.html tirs|site=www.lemonde.fr se|date=10 sontfévrier véritablement2009 déroulés|consulté le=01 janvier 2022}}.}}.
 
=== Lien externe ===
* [{{Lien web |langue=fr |titre=Rapport n° 207 de l'OPECST au sénat - Les essais nucléaires français et les éventuelles incidences au Sahara |url=http://www.senat.fr/rap/r01-207/r01-2073.html Dossier du Sénat français].}}
 
{{Palette|Missiles nucléaires français|Région de la Saoura}}
{{Portail|Armée française|nucléaire|Algérie|années 1960}}
 
[[Catégorie:Essai nucléaire de la France en Algérie]]
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