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{{voir homonymes| Gerboise bleue (film)| Gerboise (homonymie){{!}}Gerboise}}
 
{{Infobox Essai nucléaire
| nom = ''Gerboise bleue''
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Cette opération s'inscrivait dans le cadre de la politique de [[Force de dissuasion nucléaire française|dissuasion nucléaire]] voulue par le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]].
 
Son nom de code fait référence à la [[gerboise]], un petit rongeur des steppes, et à la [[Bleu|couleur bleue]], qui symbolise généralement la Francepremière couleur du [[drapeau français]] sur un àaxe l'étrangergauche-droite.
 
== Histoire ==
{{article détaillé|Histoire du programme nucléaire militaire de la France|}}
 
Le général de Gaulle est le premier stratège<ref name=PG/> de la bombe atomique de la France, se souvenant des conséquences des trois récents conflits impliquant la France ([[Guerre franco-allemande de 1870|Guerreguerre de 1870]], [[Première Guerre mondiale|Première]] et [[Seconde Guerre mondiale]]). En [[1945]], il crée le [[Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives|CEA]]. Si celui -ci a, à l'origine, une finalité militaire non avouée, il faudra attendre les années 1950 pour que se développe en son sein un réel programme militaire<ref name="Po">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Jean-Damien Pô |titre=Les moyens de la puissance |sous-titre=Les activités militaires du CEA, 1945-2000 |éditeur=Fondation pour la recherche stratégique et [[Éditions Ellipses|Ellipses]] |collection=Perspectives stratégiques |lieu=Paris |année=2001 |pages totales=268 |isbn=2-7298-0554-0}}.</ref>.
 
De brillantsnombreux scientifiques français {{Incise|dont [[Bertrand Goldschmidt]], et [[Yves Rocard]]{{etc.}}}} se sont consacrés à la fabrication de la bombe. Les travaux se sont déroulés dans le plus grand secret pendant plusieurs années, de 1954 à 1960. Les militaires ne furent associés au projet que vers la fin du projet, lorsque le CEA peine à réaliser le détonateur de la bombe et apprend que la Direction des études et des fabrications d'armements (DEFA) avait déjà résolu la question de son côté<ref name="PG" />. Le CEA mit au point la première bombe sur le site [[Centre CEA de Bruyères-le-Châtel|CEA de Bruyères-le-Châtel]] (Essonne), et son détonateur au [[fort de Vaujours]] (Seine-et-Marne), tandis que le plutonium provenait de l'[[usine d'extraction du plutonium de Marcoule]], après avoir été traité sur le site de [[Valduc]], où a été réaliséréalisée la métallurgie de la première bombe - et des suivantes.
 
[[Félix Gaillard]] décide la date et le lieu de l'explosion quelques mois auparavant<ref name=PG/>. [[Pierre Billaud (physicien)|Pierre Billaud]] est chargé de diriger la préparation de celle-ci.
 
=== Construction de la bombe ===
Le projet M1 de construction de la première arme nucléaire française débute en {{date-|septembre 1955}} au [[Fortfort de Châtillon]]. En 1957, la masse de [[Isotope fissile|matière fissile]] nécessaire est définie. La même année, l'[[Générateur de Van de Graaff|accélérateur Van de Graaf]] du [[Centre CEA de Saclay|centre de Saclay]] permet de déterminer le matériau [[réflecteur de neutrons]] le plus approprié. L'implosoir, qui va permettre de comprimer le plutonium en une [[Masse critique (réaction nucléaire)|masse supercritique]], est mis au point au [[Fortfort de Vaujours]] mais l'amorce neutronique fait alors encore défaut{{Sfn|Billaud|2017|p=50}}.
 
Une visite chez un fournisseur américain, fin 1958, fait changer la masse de [[Plutonium 239|plutonium]] prévue pour ne pas dépasser une certaine puissance et risquer une forte [[contamination radioactive]] du site de test{{Sfn|Billaud|2017|p=52-54}}. La structure de la bombe reste cependant la même. Le plutonium économisé permet la réalisation d'une autre bombe plus petite et plus simple : l'engin P1 (''[[Gerboise blanche]]''){{Sfn|Billaud|2017|p=58}}.
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Une fusée rouge est tirée une minute avant l'explosion<ref>{{Ouvrage |auteur1=Ben Cramer |titre=Le nucléaire dans tous ses états |sous-titre=Les enjeux nucléaires de la mondialisation|lieu=Paris|éditeur=ALiAS|collection=Éthique & Enquêtes|année=2002 |pages totales= 182|passage=78 |isbn=2-84726-020-X}}.</ref>. Le {{date-|13 février 1960}}<ref>[[Christian Bataille]], « L'évaluation de la recherche sur la gestion des déchets nucléaires à haute activité », {{nobr rom|tome II}} : « Les déchets militaires », rapport de l'[[Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques|OPECST]] {{n°|541}} à l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] (15 décembre 1997) et {{n°}}179 au [[Sénat (France)|Sénat]] (17 décembre 1997), {{2e|partie}}, {{chap.}}{{II}}, {{§}}1 : [http://www.senat.fr/rap/o97-179/o97-179_mono.html#toc42 « Les essais aériens à Reggane »], sur le site du Sénat.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.bou-saada.net/reggane.htm|titre=Les premiers essais français au Sahara (1960-1966)|site=bou-saada.net}}.</ref> à {{heure|7|4}} (heure locale)<ref>[[Henri Revol]] et [[Jean-Paul Bataille]], « Les incidences environnementales et sanitaires des essais nucléaires effectués par la France entre 1960 et 1996 et les éléments de comparaison avec les essais des autres puissances nucléaires », rapport de l'[[Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques|OPECST]] {{n°|3571}} à l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] ({{date-|5 février 2001}}) et {{n°|207}} au [[Sénat (France)|Sénat]] ({{date-|6 février 2002}}), {{§}}I-3.1 [http://www.senat.fr/rap/r01-207/r01-207_mono.html#P358_35486 « L'ensemble des faits »], sur le site du Sénat.</ref>, la [[Bombe A|bombe atomique]] est mise à feu sur le site d'essai nucléaire d'Hammoudia, rattaché au Centre saharien d'expérimentations militaires de Reggane dans le [[Tanezrouft]] au centre du [[Sahara]], alors territoire français rattaché à l'[[Algérie française|Algérie]], au point {{coord|26|18|42|N|0|03|26|W|region:DZ}}<ref>{{ouvrage|langue=en|passage=7|chapitre=Table 1: Atmospheric nuclear tests conducted at Reggane|titre=Radiological Conditions at the Former French Nuclear Test Sites in Algeria|sous-titre=Preliminary Assessment and Recommendations|collection=Radiological Assessment Reports Series|numéro dans collection=STI/PUB/1215|année=2005|lieu=Vienne|éditeur=[[Agence internationale de l'énergie atomique]]|pages totales=60|isbn=92-0-113304-9|présentation en ligne=https://www.iaea.org/publications/7174/radiological-conditions-at-the-former-french-nuclear-test-sites-in-algeria-preliminary-assessment-and-recommendations}}.</ref>{{,}}{{Note|groupe=alpha|Les publications du [[Natural Resources Defense Council]]<ref>{{ouvrage|langue=en|titre=French Nuclear Testing, 1960-1988|auteur1=Andrew S. Burrows|auteur2=Robert S. Norris|auteur3=William M. Arkin|auteur4=Thomas B. Cochran|éditeur=[[Natural Resources Defense Council]]|lieu=Washington|année=1989|collection=Nuclear Weapons Databook Project Working Paper|numéro dans collection=NWD 89-1|chapitre=Table 1: Known French nuclear tests, 13 February 1960-31 December 1988|passage=25|url=https://fas.org/nuke/cochran/nuc_89020001a_87.pdf}}. Version française : {{ouvrage|traducteur=[[Bruno Barrillot]]|titre=Les essais nucléaires français, 1960-1988|lieu=Paris et Lyon|éditeur=[[Greenpeace]] et [[Observatoire des armements|Damoclès]]|url=https://fas.org/nuke/norris/nuc_89020101a_n17.pdf|chapitre=Tableau 1 : Essais nucléaires français connus, {{date-|13 février 1960}}-{{date-|31 décembre 1988}}|passage=17}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Robert S. Norris |auteur2=Andrew S. Burrows |auteur3=Richard Fieldhouse |titre=Nuclear Weapons Databook |volume=V |titre volume=British, French and Chinese Nuclear Weapons|auteur institutionnel=[[Natural Resources Defense Council]] |éditeur=Westview Press |lieu=Boulder |année=1994 |pages totales=437 |passage=405–419 |isbn=0-8133-1612-X |isbn2=0-8133-1611-1|id=NRDC1994}}.</ref> donnent les coordonnées approximatives {{coord|26|19|N|0|4|W|region:DZ}}. Elles sont citées, semble-t-il avec une coquille, dans plusieurs publications de l'[[Observatoire des armements]] (ex-Centre de documentation et de recherche sur la paix et les conflits)<ref>{{lien web|url=http://www.obsarm.org/obsnuc/essais-nucleaires/sahara-atmospherique.htm |titre=Essais nucléaires atmosphériques effectués au Sahara|éditeur=sur le site de l'[[Observatoire des armements]]}}. Cite {{harvsp|NRDC|1994}}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|titre=Les essais nucléaires français 1960-1996|sous-titre=Conséquences sur l'environnement et la santé|collection=Études du CDRPC|auteur1=[[Bruno Barrillot]]|éditeur=[[Observatoire des armements|Centre de documentation et de recherche sur la paix et les conflits]]|lieu=Lyon|année=1996|isbn=2-9508291-2-0|passage=367|chapitre=Liste des essais nucléaires français|pages totales=383}}.</ref>, sous la forme {{coord|23|19|N|0|04|W|region:DZ}}.}}.
 
Cette bombe, perchée sur une tour métallique haute de {{nobr|100 mètres}}, développe une puissance de {{nobr|70 [[Trinitrotoluène#Unité de puissance explosive|kilotonnes]]}}. L'explosion est trois ou quatre fois plus puissante que celle de d'[[Bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki|Hiroshima]]<ref>{{article |auteur1=Louis N. Panel |titre=Un enjeu méconnu de présence militaire française en Algérie |sous-titre=Le programme atomique saharien (1957-1966) |périodique=Indochine-Algérie |numéro=22 |année=2010 |pages=42–49 }}.</ref>. Alors que les habitations les plus proches se trouvent à seulement {{unité|70 km}}, ''Gerboise bleue'' entraîne la projection de [[Retombée radioactive|retombées radioactives]] dans une zone de {{unité|200 km}} de large et de {{unité|100 km}} de long. Les journalistes ont certainement été très exposés aux radiations générées par l'explosion aérienne de la bombe<ref name="PG" />.
 
L'[[Forces armées françaises|Armée française]] avait prévu une puissance située entre 60 et {{unité|70 kt}}. L'opération ''Gerboise bleue'' a donc été un succès total sur le plan scientifique et militaire.
 
== Le plus puissant premier essai de bombe A ==
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== Culture populaire ==
L'événement est évoqué dans l'{{nobr|épisode 7}} de la {{nobr|saison 1}} de la série ''[[Au service de la France]]''<ref>{{article|url=https://www.telerama.fr/television/au-service-de-la-france-dezingue-les-annees-de-gaulle,132895.php|titre=“Au service de la France” dézingue les années de Gaulle|auteur1=Isabelle Poitte|date=29 octobre 2015|périodique=[[Télérama]]}}.</ref>. Toutefois, au lieu du 13 février 1960, la série place l'évènementévénement à la date du 19 février.
 
Dans le film franco-marocain ''[[Djinns]]'', sorti en 2010, la mallette estampillée « secret défense » contient l'ordre de mise à feu de la bombe ''Gerboise Bleue''.
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