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→‎Box-office : Sortie en Suisse un mois après ,en novembre 1992, mais interdit aux moins de 18 ans.
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→‎Potentielle contamination lors des rapports sexuels non protégés et communication avec les partenaires : Aspect juridique dans différents États au cours des années 90, Situation juridique en France sur la transmission du Sida après l'an 2000
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C'est le premier long métrage à cumuler le César du meilleur film et du meilleur premier film. Le cinéaste est décédé des suites du [[Syndrome d'immunodéficience acquise|sida]] trois jours avant la cérémonie mais après la clôture des votes, le 28 février. C'est le seul vainqueur posthume du meilleur film. C'est sa productrice Nella Banfi et son attaché de presse Claude Davy qui viendront chercher ses prix. La cérémonie lui fut dédiée et son décès avait ému l'assistance<ref>{{Lien web|url= https://www.lemonde.fr/archives/article/1993/03/10/nuit-des-cesars-la-vie-des-morts-disparu-trois-jours-plus-tot-cyril-collard-a-ete-plebiscite-pour-les-nuits-fauves_3916952_1819218.html|titre= Nuit des Césars : la vie des morts Disparu trois jours plus tôt, Cyril Collard a été plébiscité pour ''les Nuits fauves''|site= Le Monde|date= 10 mars 1993}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url= https://www.lesechos.fr/1993/03/cyril-collard-le-triomphe-et-les-larmes-900822|titre= Cyril Collard, le triomphe et les larmes|site= Les Echos|date= 10 mars 1993}}</ref>. Selon le critique [[Jean-Michel Frodon]], la dramatisation propre à cette cérémonie télévisuelle et sa proximité avec le décès {{Citation|engendre une tempête émotionnelle complaisamment relayée par les médias, pour devenir non plus un événement cinématographique, mais un « fait de société »<ref>{{ouvrage|auteur=[[Jean-Michel Frodon]]|titre=L'âge moderne du cinéma français|éditeur=Flammarion|date=1995|passage=800}}</ref>}}.
 
== Potentielle contamination lors des rapports sexuels non protégés et communication avec les partenaires ==
 
Le film et le livre auparavant, suscitent des interrogations au sujet du comportement de Jean vis à vis des ses partenaires, en ne leur communiquant pas dans un premier temps qu'il est séropositif et de ses rapports sexuels non protégés avec un préservatif.
 
Le 18 octobre 1992, dans l'émission ''[[Bouillon de culture (émission de télévision)|Bouillon de culture]]'', [[Bernard Pivot]] aborde avec Cyril Collard, sur le silence de Jean, qui ne dit pas à Laura, la première fois qu'ils ont des rapports sexuels, qu'il est séropositif, et qu'il ne prend aucune précaution par rapport à Laura, et Cyril Collard déclare : {{Citation|Ce n'est évidement pas l'attitude [[Civisme|civique]] que j'ai, je ne dis pas, faîte l'amour sans préservatif. Par contre, j'ai situé ce film en 1986 pour cette raison. La conscience de cette maladie n'était pas vraiment rentré profondément dans les gens, et ce personnage de Jean a une incapacité à reconnaître que cela fait partie de lui. Il y a une espèce de panique, il y a aussi une non reconnaissance de Laura en face de lui}}<ref>[https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i12243828/cyril-collard-a-propos-du-film-les-nuits-fauves Cyril Collard à propos du film "Les Nuits fauves"], [[Bouillon de culture (émission de télévision)|Bouillon de culture]], 18 octobre 1992, [[Institut national de l'audiovisuel|INA]]</ref>. Le 7 octobre 1989, dans l'émission ''[[Lunettes noires pour nuits blanches]]'', [[Thierry Ardisson]] discute du livre de Cyril Collard, avant que le film se fasse, sur la sexualité débridée de Jean. Ardisson aborde le sujet au cours de l'entretien et le dialogue s'ensuit : Ardisson : {{Citation|il y a une fille au milieu de tout cela}}. Cyril : {{Citation|c'est une fille qui a 17 ans et elle est complétement romantique, elle n'est pas dans cet univers, dans l'accélération, de la multiplication. C'est quelque chose qui est important dans le livre, c'est la confusion, que ce soit le narrateur, Sami, Jamel, se sont des gens divisés, un peu coupé en morceau, qui ont une confusion à la fois affective et idéologique}}. Ardisson : {{Citation|tu expliques leurs mentalités, c'est des petits bouts d'idéologie les uns collé aux autres}}. Cyril : {{Citation|elle au contraire, elle est amoureuse de ce mec, et elle ne veut que lui, et elle accepte le risque de la contamination}}. Ardisson : {{Citation|elle n'accepte pas vraiment, car au départ, la première fois, le personnage ne le lui dit pas, c'est une forme d'assassinat en quelque sorte, non, de faire l'amour avec quelqu'un quand on est séropositif sans le lui dire}}. Cyril : {{Citation|il se trouve que dans le livre, je crois que c'est clairement dit, que cela se termine bien, car la fille n'est pas séropositive}}. Ardisson : {{Citation|mais cela aurait pu mal se terminer}}. Cyril : {{Citation|cela aurait pu mal se terminer. Mais pourquoi il ne lui dit pas, mais parce que dans cette accélération, sa vie est complètement morcelée, tout d'un coup, il a l'impression qu'avec cette fille, c'est une histoire d'amour, il y croit, et il n'ose pas le lui dire tout simplement}}<ref>[https://www.youtube.com/watch?v=SnzL3X61HOM Cyril Collard : la folle histoire des "Nuits Fauves"], Ina Arditube, [[Thierry Ardisson]], archive 7 octobre 1989. [[Youtube]]</ref>.
 
=== Aspect juridique dans différents États au cours des années 90 ===
 
En [[Suisse]], le magazine ''[[L'Hebdo]]'' consacre un dossier le 23 décembre 1992 avec pour titre : Transmettre sciemment le Sida : Un crime ? avec une photo du film représentant Jean et Laura. Dans l'article est mentionné le cadre légal en Suisse par ces termes : {{Citation|le [[Code pénal suisse]] prévoit le délit de contamination volontaire : son article 231 réprime "celui qui, intentionnellement, aura propagé une maladie de l'homme dangereuse et transmissible". Cet article a été invoqué dans un jugement tombé à [[Lausanne]] le 6 avril 1989, jugement qui fait jurisprudence puisqu'il a été confirmé - et aggravé - par la cour de cassation du [[Tribunal cantonal (Vaud)|Tribunal cantonal vaudois]] puis par le [[Tribunal fédéral (Suisse)|Tribunal fédéral]]. Un homme avait été reconnu coupable de propagation intentionnelle d'une maladie de l'homme, le sida en l'occurrence, et de lésion corporelles graves, et avait été condamné à quatre ans d'emprisonnement}}. Un autre cas est présenté, un dénommé Kurt, dans le [[canton d'Argovie]], qui se trouve devant le tribunal pour avoir infecté au moins trois femmes au cours de neuf années d'activité sexuelle délibérément non protégé. En 1984 déjà, sa première amie et la fille qu'ils ont eue ensemble sont mortes du sida qu'il leur avait transmis, et en 1991, une autre de ses amies est également morte du sida. C'est la mère de cette dernière qui a déposé plainte. L'article mentionne d'autres cas dans d'autres pays. En 1992, en [[Angleterre]], à [[Birmingham]], Roy Cornes, 24 ans, hémophile séropositif, qui a contaminé au minimum quatre femmes, mais n'a pas été condamné. Le [[Secrétaire d'État à l'Intérieur]] [[Kenneth Clarke]] ayant fait savoir aux [[Chambre des communes du Royaume-Uni|Communes]] qu'il renonçait à proposer une nouvelle norme pénale relative à la transmission volontaire du virus HIV. Au [[États-Unis]], en [[Louisiane]], Salvatore Gambarella, 28 ans, a été reconnu coupable de violation d'une loi de l'État de Louisiane, en exposant sa précédente amie et leur enfant au virus du sida. L'[[Union américaine pour les libertés civiles|American Civil Liberties Union]] a contesté le jugement, déclarant que c'était anticonstitutionnelle<ref>[https://scriptorium.bcu-lausanne.ch/zoom/195145/view?page=42&p=separate&search=les%20nuits%20fauves&tool=search&view=0,804,2548,2550 Contamination, Transmettre sciemment le Sida : Un crime ?], [[L'Hebdo]], (pages 42,43, 44), 23 décembre 1992</ref>.
 
=== Situation juridique en France sur la transmission du Sida après l'an 2000 ===
 
En France, en 2015, le [[Conseil national du sida et des hépatites virales]] a procédé à une analyse juridique approfondie des 23 procédures pénales pour transmission et/ou exposition au risque de transmission du VIH jugées en France, du risque pénal encouru pas les personnes vivant avec le VIH du fait de relations sexuelles non protégée et conclu qu'à la différence de certains pays, il n’existe pas en France de législation visant spécifiquement la transmission du VIH ou des pathologies transmissibles. Selon une jurisprudence extrêmement stable depuis 1999, les poursuites pour transmission et/ou exposition au risque de transmission du VIH se fondent sur le délit d’«administration de substances nuisibles ayant entrainé une atteinte à l’intégrité physique ou psychique d’autrui» (ASN), défini par l’art. 222-15 du [[Code pénal (France)|Code pénal]]. Les peines encourues peuvent aller jusqu'à plusieurs années de prison<ref>[https://cns.sante.fr/wp-content/uploads/2015/10/SFLS2015_Poster-CNS_penalisation1.pdf Risque de transmission du VIH jugées en France, du risque pénal encouru pas les personnes vivant avec le VIH du fait de relations sexuelles non protégée], [[Conseil national du sida et des hépatites virales]], 2015</ref>{{,}}<ref>[https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000006417651/2018-08-06 Article 222-15], [[Code pénal (France)]], [[Légifrance]]</ref>
 
== Notes et références ==
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