Outremeuse

quartier de la ville de Liège, Belgique
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Outremeuse est un quartier de la ville de Liège en Belgique. Il est dénommé en wallon Dju d'la Mouse (au delà de la Meuse), ou plus simplement Djud'la.

Tcnantchès & Nanesse, personnages d'Outremeuse

À l'origine, le terme désignait le faubourg situé en rive droite de la Meuse, face au centre historique de Saint-Lambert situé en rive gauche, au delà du pont des Arches. Actuellement, il désigne l'ensemble du quartier situé entre le fleuve et la Dérivation depuis les réaménagement fluviaux du XIXe siècle.

Le quartier a également abrité durant plusieurs siècles, l'hôpital de Bavière, aujourd'hui démoli, sur le site duquel un projet immobilier va peut-être enfin voir le jour.

C'est un des plus anciens et des plus populaires quartiers de la ville.

Origines

Entre Ourthe et Meuse

 
Le quartier entre Urte et Meuse vers 1649[1]: de haut en bas le long de la chaussée d'Aix, le Pont-des-Arques, Saint-Folien, Saint-Nicolas, Saint-Julien et la Porte d'Amercœur; à gauche les "Terres de Bèches" et la Tour de Bèche, à droite l'Abbaye du Val-des-Ecolier et plus bas le Couvent des Récolets et "Les Prés".
 
Maisons et pêcheurs le long du Barbou

Entre Ourthe et Meuse[2], était autrefois un immense marécage habitée par quelques pêcheurs, cette île fut rattachée à la Cité au XIe siècle. Le prince-évêque Réginard ordonna la construction d'une chaussée reliant Liège à Aix-la-Chapelle dans le but de faciliter les contacts avec l'empire. Outremeuse eut d'abord une enceinte assez restreinte qui passait par la Rue Large[3], le long du vieux Saint-Pholien, pour rejoindre la Meuse le long du boulevard Saucy où coulait le Barbou[4]. Une deuxième enceinte est construite en 1537 sous la conduite de Paul de Richelle[5]. Un balloir de 18 mètres de hauteur prévu pour tris canonniers est prévu de part et d'autre de la Rue Curtius. Les murs était de 3,60 mètres d'épaisseur et de 8,40 mètres de hauteurs. Il reste un vestige de ce mur parés de petit corbeaux sous les maisons faisant le coin du quai des tanneurs et de la rue Sainte Barbe. Un biez se trouvait actuellement rue Curtius, reliant la Meuse au Barbou, il faisait mouvoir deux engins, des moulins à poudres, du marchand Curtius, fournisseur à la fin du XVIe siècle, des armées du roi d'Espagne.

La chaussée d'Aix-la-Chapelle

Le long de cet axe, prolongement du pont des arches, et qui englobait la Chaussée-des-Prés, Puits-en-Sock et Entre-Deux-Ponts séparé par le Pont-Saint-Nicolas, s'élevèrent dès le XIIe siècle des propriétés cossues épargnées par les crues des nombreux biez que comptaient l'île et qui inondaient régulièrement les habitats modestes répartis dans les autres artères.

Le Barbou

Déjà au XIIIe siècle, le biez du Barbou séparait l'actuel Outremeuse en deux. Primitivement seul le quartier entre le Pont-des-Arches et le Barbou s'appelait Outremeuse. Au delà de Saint-Nicolas, on trouvait à gauche les Terres-de-Bèche, Roture et Le-Chok et à droite Les-Oies et Les-Prés. Comblés, le Barbou va donner le Boulevard Saucy et le Boulevard de la Constitution.

Les tanneurs

 

Du fait de la présence abondante de l'eau, les tanneurs, présents à Liège depuis sa fondation, s'implantèrent rapidement en Outremeuse, le long du Lulay[6], un des nombreux bras de l'Ourthe qui parcouraient autrefois le quartier. Devant les dangers et l'insalubrité liés à cette profession, des règlements très stricts furent édictés par la corporation dès le XVe siècle délimitant un périmètre pour l'exercice de leur industrie. Exception faite de la rue Lulay des Fèvres, les tanneurs durent s'installer dans la paroisse de Saint-Pholien, le long de la Meuse.

L'obligation de résidence et d'activité engendra des unions entre parents, tant et si bien qu'au XVIIIe siècle, les habitants de Saint-Pholien se considéraient tous cousins.

L'épidémie de choléra fqsèug

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, certains biez d'Outremeuse qui avaient actionné les moulins remplacés par la force motrice, notamment le Barbou et Rivelettes, n'étaient plus que des égouts à ciel ouvert.

Célébrités

C'est en Outremeuse que Georges Simenon, a vécu les premières années de sa vie. Son roman Le pendu de Saint-Pholien fait notamment référence à l'une des deux paroisses du quartier.

Tchantchès est l'autre figure populaire du quartier, au cœur des festivités annuelles en l'honneur de Sainte Marie le 15 août.

Le 15 août en Outremeuse

 
Enterrement de l'os de la fête Matî l'Ohê le lendemain des fêtes de la Sainte Marie
 
Une potale, représentation populaire de Sainte-Marie, nombreuses en Outremeuse

Le 15 août est un moments forts avec des festivités mêlant événements profanes et sacrés :

Voir aussi

Bibliographie

  • J.D. BOUSSART, in La Vie Liégeoise, t.4, Echevinat du Commerce et des Classes Moyennes, Liège, 1974.
  • Th. Gobert, Liège à travers les âges, Les rues de Liège, 12 vol, 1975-1978

Articles connexes

Liens externes

Références

  1. Carte publiée par Blaeu en 1649
  2. Les Van Eyck, peintres de Liège et de sa cathédrale, Jean Lejeune, G. Thone, 1956 - 213 pages, p. 108: peut-être à l'origine du nom, vide: entre Urte et Mouse,
  3. toujours visible en 1800
  4. A. Naguelmakers, Vieux murs d'Outre-Meuse (sic) à Liège, , Vieux Liège, T. VIII n° 191, 1975, p. 502.
  5. Gobert, Liège a travers les ages, T. II 1925, p. 488
  6. Références nécessaires, la carte de la ville de Liège au XIIIe siècle ne place pas le Lulay en Outre-Meuse