« Pedro Castillo » : différence entre les versions

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Lors de l'[[Élections générales péruviennes de 2021|élection présidentielle de 2021]], il se présente comme candidat de [[Pérou libre]], un parti [[Marxisme-léninisme|marxiste-léniniste]] qu'il rejoint sept mois avant le scrutin. Il affiche des positions de [[Gauche (politique)|gauche radicale]] sur l'économie et la [[politique étrangère]], tout en se montrant [[Conservatisme sociétal|conservateur]] sur les sujets sociétaux. Novice en politique, il est d'abord donné très bas dans les sondages, avant de voir sa candidature décoller à quelques semaines du scrutin et de sortir en tête du premier tour. Affrontant au second tour la candidate de droite radicale [[Keiko Fujimori]], il est élu avec 50,1 % des suffrages exprimés à l'issue de six semaines de recomptage des bulletins de vote.
 
ConfrontéEn butte à l'hostilité du [[Congrès de la République (Pérou)|Parlement]], d’une majorité des médias et des élites économiques, il se montre incapable de diriger un gouvernement stable et de mettre en place les réformes annoncées pendant sa campagne, telles que le changement de Constitution et la réforme agraire.
 
Fin 2022, en réaction au vote à venir d'une procédure de destitution à son encontre, il tente en vain un [[Tentative d'auto-coup d'État de 2022 au Pérou|tente en vain un auto-coup d'État]]. Il est aussitôt destitué par le Parlement pour {{citation|incapacité morale}} et arrêté par l'armée. Sa vice-présidente, [[Dina Boluarte]], lui succède.
 
== Situation personnelle ==
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[[Fichier:Transmisión de mando de Pedro Castillo.png|vignette|alt=|Pedro Castillo et [[Dina Boluarte]], président et vice-présidente élus, avec [[Francisco Sagasti]], chef de l’État sortant, et [[Violeta Bermúdez]], présidente du Conseil des ministres sortante (Lima, {{date-|21 juillet 2021}}).]]
À l’issue de dix jours d’incertitudes, l’Organe national du processus électoral (ONPE) proclame Pedro Castillo vainqueur avec seulement 50,12 % des suffrages exprimés, soit {{unité|44000|voix}} d’avance sur près de {{nobr|19 millions}} de votants<ref>{{Lien web |langue=es |titre=Presentación de resultados - segunda elección presidencial 2021 |url=https://www.resultadossep.eleccionesgenerales2021.pe/SEP2021/EleccionesPresidenciales/RePres/T |site=resultadossep.eleccionesgenerales2021.pe |date= |consulté le=15 juin 2021}}.</ref>. Des allégations de fraudes portées par son adversaire de droite, qui réclame l’invalidation du scrutin, conduisent le Jury national électoral (JNE) à examiner les résultats. Les semaines qui suivent sont particulièrement tendues, alors que plusieurs centaines d'officiers à la retraite, parmi lesquels l'ancien dictateur [[Francisco Morales Bermúdez]], appellent l'armée à empêcher l'investiture de Castillo et qu’ont lieu des manifestations anticommunistes parfois émaillées de violence<ref name=":52">{{Lien web |titre=Les immenses défis de Pedro Castillo, officiellement élu président du Pérou |url=https://www.lemonde.fr/international/article/2021/07/21/les-immenses-defis-de-pedro-castillo-president-elu-du-perou_6089095_3210.html |site=lemonde.fr |date=2021-07-21 |consulté le=1 août 2021}}.</ref> ; cependant, aucun militaire actif ne prend position, la Constitution péruvienne l'interdisant. Le chef de l'armée présente toutefois sa démission trois jours après la proclamation de la victoire de Pedro Castillo<ref>{{Lien web |titre=Pérou: démission du chef des forces armées après la victoire présidentielle de Castillo |url=https://www.lefigaro.fr/flash-actu/perou-demission-du-chef-des-forces-armees-apres-la-victoire-presidentielle-de-castillo-20210726 |site=lefigaro.fr |date=26 juillet 2021 |consulté le=29 juillet 2021}}.</ref>. Les origines rurales « [[cholo]] » - c’est-à-dire métis d’Européen et d’Amérindien, ce qui au Pérou est stigmatisant – du président élu provoquent une vague de rejet raciste d'une partie de la population, surtout à Lima, contre les paysans amérindiens<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Pérou : Haine raciste au lendemain de la présidentielle qui a porté Pedro Castillo au pouvoir |url=https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/les-histoires-du-monde/histoires-du-monde-du-lundi-21-juin-2021-7514700 |site=France Inter |date=2021-06-21 |consulté le=2022-09-17}}</ref>. Un partisan de Castillo est tué<ref>{{Lien web |langue=es-ES |titre=Fujimoristas atacan y asesinan a simpatizante de Castillo en Perú |url=https://www.telesurtv.net/news/peru-fallece-militante-peru-libre-agredido-fujumoristas-20210630-0002.html |site=www.telesurtv.net |consulté le=}}.</ref>.
 
Le {{date-|19 juillet 2021}}, six semaines après le second tour et neuf jours avant l’investiture prévue du nouveau président, l'instance confirme les résultats et Keiko Fujimori reconnaît sa défaite<ref>{{Lien web |titre=Au Pérou, Pedro Castillo proclamé vainqueur de la présidentielle |url=https://www.france24.com/fr/amériques/20210720-au-pérou-pedro-castillo-proclamé-vainqueur-de-la-présidentielle |date=20 juillet 2021 |site=france24.com |consulté le=20 juillet 2021}}.</ref>. Jorge Luis Salas Arenas, président du JNE, remet les [[lettres de créance]] à Pedro Castillo le {{date-|23 juillet 2021-}} suivant<ref>{{Lien web |langue=es |titre=Castillo recibe sus credenciales presidenciales luego de más de un mes de incertidumbre en Perú |url=https://www.france24.com/es/am%C3%A9rica-latina/20210724-peru-castillo-recibe-credenciales-presidenciales |site=france24.com |date=2021-07-24 |consulté le=2021-07-29}}.</ref>.
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[[Fichier:Presidente Pedro Castillo jura de manera simbólica en histórica Pampa de Ayacucho 14-9 screenshot.png|vignette|gauche|alt=|Pedro Castillo avec le président du Conseil, [[Guido Bellido]], le {{date-|29 juillet 2021}}.]]Le nouveau président doit composer avec un Congrès, pour lequel les [[Élections générales péruviennes de 2021#%C3%89lections l%C3%A9gislatives|élections législatives d’{{date-|avril 2021}}]] ont accordé une confortable majorité aux partis centristes, de droite et d’extrême droite<ref name=":52" />.
 
Au lendemain de son investiture, il nomme à la [[Liste des présidents du Conseil des ministres du Pérou|présidence du Conseil des ministres]] [[Guido Bellido]], un nouveau député de Pérou libre sans expérience politique, au positionnement marxiste revendiqué et à l'origine de déclarations sur le [[Sentier lumineux]] ayant conduit à l'ouverture d’une enquête judiciaire à son encontre pour [[apologie du terrorisme]]<ref name="New PM" />{{,}}<ref name="Rassurer marchés2">{{Lien web |titre=Pérou : Un modéré aux Finances pour rassurer les marchés |url=https://www.challenges.fr/monde/perou-un-modere-aux-finances-pour-rassurer-les-marches_775446 |site=challenges.fr |date=31 juillet 2021 |consulté le=2 août 2021}}.</ref>. Le même jour, [[Gouvernement Castillo I|un gouvernement]] de dix-huit membres est formé, avec une majorité relative d'indépendants, des membres de Pérou libre, d’[[Ensemble pour le Pérou]], du [[Front large pour la justice, la vie et la liberté|Front large]] et [[:es:Nuevo Perú|Nouveau Pérou]]. Dans un pays conservateur et alors que seulement deux femmes sont nommées, avec un président du Conseil ayant tenu des propos homophobes et sexistes<ref>{{Lien web |langue=es |titre=Guido Bellido y el largo historial de sus expresiones homofóbicas y machistas |url=https://larepublica.pe/politica/2021/07/29/guido-bellido-y-el-largo-historial-de-comentarios-homofobicos-y-machistas-atmp/ |site=larepublica.pe |date=30 juillet 2021 |consulté le=1 août 2021}}.</ref>, [[Anahí Durand]], une féministe pro-droit à l'avortement et LGBT, devient ministre de la Femme et des Populations vulnérables<ref>{{Lien web |langue=es |titre=Perú: Nueva ministra de la Mujer apoya despenalización del aborto y agenda LGBT |url=https://www.aciprensa.com/noticias/peru-nueva-ministra-de-la-mujer-apoya-despenalizacion-del-aborto-y-agenda-lgbt-97810 |site=aciprensa.com |date=30 juillet 2021 |consulté le=1 août 2021}}.</ref>. Au [[Ministère des Affaires étrangères (Pérou)|ministère des Affaires étrangères]], le choix d’{{lien|Héctor Béjar}} fait polémique en raison de son passé de guérillero dans les années 1960<ref name="RFI gvt2">{{Lien web |titre=Pérou : Pedro Castillo commence à mettre en place son gouvernement |url=https://www.rfi.fr/fr/amériques/20210730-erou-gouvernement-pedro-castillo-guido-bellido-hector-bejar-polemique-sentier-lumineux |site=rfi.fr |date=30 juillet 2021 |consulté le=1 août 2021}}.</ref> et d'une vidéo où il explique que « le terrorisme au Pérou a été lancé par la [[Marine péruvienne|marine]] […], formée pour cela par la [[Central Intelligence Agency|CIA]] »<ref>{{Lien web |langue=es |titre=Pedro Castillo se reunió con canciller Héctor Béjar tras sus declaraciones sobre la Marina |url=https://diariocorreo.pe/politica/presidente-castillo-se-reune-en-palacio-de-gobierno-con-canciller-hector-bejar-tras-sus-declaraciones-sobre-la-marina-nndc-noticia/?ref=dcr |site=diariocorreo.pe |date=16 août 2021 |consulté le=18 août 2021}}.</ref>, ce qui le contraint à la démission le {{date-|17 août 2021-}}<ref>{{Lien web |langue=es |titre=Canciller Héctor Béjar presenta su renuncia tras rechazo generalizado a sus expresiones |url=https://elcomercio.pe/politica/hector-bejar-renuncio-al-cargo-de-canciller-tras-expresiones-que-ofenden-a-la-marina-ffaa-marina-de-guerra-nndc-noticia/ |site=gob.pe |date=17 août 2021 |consulté le=18 août 2021}}.</ref>.
 
D'une façon générale, ce gouvernement n'est pas jugé par la presse péruvienne de nature à rassembler après des élections particulièrement disputées et suscite la déception des centristes perçus comme de potentiels alliés de Castillo<ref name="New PM" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=es |titre=Así fue la juramentación del gabinete de Pedro Castillo |url=https://elcomercio.pe/politica/gabinete-de-pedro-castillo-en-vivo-sigue-en-directo-la-juramentacion-de-ministros-guido-bellido-via-tv-peru-lbposting-noticia/ |site=elcomercio.pe |date=2021-07-29 |consulté le=2021-07-30}}.</ref>. Alors que les cours boursiers chutent après ces annonces, Pedro Castillo procède à la nomination d’autres membres du gouvernement, dont un économiste de gauche modérée, Pedro Francke, comme ministre des Finances<ref name="Rassurer marchés2" />. Le nouveau gouvernement obtient finalement le [[vote de confiance]] du Congrès le {{date-|27 août}}, par {{unité|73|voix}} pour et {{unité|50|contre}}<ref>{{Lien web |auteur=François-Xavier Gomez |titre=Au Pérou, Pedro Castillo débute son mandat dans l’embarras |url=https://www.liberation.fr/international/amerique/au-perou-pedro-castillo-debute-son-mandat-dans-lembarras-20210829_OCYUKQA7TRCEXEC3AIWHMZSQZ4/ |site=liberation.fr |date=29 août 2021 |consulté le=31 août 2021}}.</ref>.
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[[Fichier:Juramentación de nuevo Gabinete Ministerial 12-51 screenshot.png|vignette|alt=|Le [[Gouvernement Castillo II|deuxième cabinet Castillo]] au [[palais du gouvernement du Pérou]] ({{date-|6 octobre 2021}}).]]
 
Affaibli par des tensions avec le [[Congrès de la République (Pérou)|Congrès]], des confrontations avec ses ministres et le président ainsi que par trois affaires judiciaires, Guido Bellido démissionne le {{date-|6 octobre 2021}}, deux mois seulement après sa nomination. Le même jour, Pedro Castillo le remplace par [[Mirtha Vásquez]], ancienne présidente du Congrès par intérim et figure d’une gauche modérée. Sept nouveaux ministres sont nommés et le nombre de femmes présentes passe de deux à cinq. Avec ce nouveau gouvernement, la presse relève que le chef de l'État s'affranchit de son aile la plus à gauche, incarnée par Bellido et [[Vladimir Cerrón]]<ref>{{Lien web |auteur=Amanda Chaparro |titre=Au Pérou, le président, Pedro Castillo, s'émancipe de son aile gauche la plus radicale |url=https://www.lemonde.fr/international/article/2021/10/08/au-perou-le-president-pedro-castillo-rompt-avec-la-gauche-radicale_6097599_3210.html |date=8 octobre 2021 |site=lemonde.fr |consulté le=16 octobre 2021}}.</ref>. Cette dernière retire son appui au gouvernement, « sans toutefois passer dans l’opposition », et le groupe parlementaire de Pérou libre se divise entre les députés favorables au nouveau gouvernement et les « dissidents »<ref name=":6">{{Article|titre=L’Age d’or et la fin de cycle ne sont plus ce qu’ils étaient|périodique=América Latina en Movimiento|date=02/02/2022|lire en ligne=https://www.alainet.org/fr/articulo/214850}}.</ref>. Le président lance à l'occasion de ce remaniement un appel « à l'unité la plus large pour atteindre des objectifs communs », faisant notamment référence à la relance économique. « Il est temps de placer le Pérou au-dessus de toute idéologie et des positions de partis isolés », ajoute-t-il<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Pérou : le Premier ministre remplacé par une environnementaliste |url=https://www.lesechos.fr/monde/ameriques/perou-le-president-castillo-annonce-la-demission-du-premier-ministre-1352750 |site=Les Echos |date=2021-10-07 |consulté le=2022-09-17}}.</ref>.
 
Le site ''El Foco'' divulgue en {{date-|octobre 2021}} des enregistrements révélant que les dirigeants de l'organisation patronale [[:es:Sociedad_Nacional_de_Industrias_(Perú)|Société nationale des industries]] et des responsables politiques ont envisagé diverses actions, dont la paralysie du secteur des transports pour le mois de {{date-|novembre 2021}}, afin de déstabiliser le gouvernement et favoriser le départ du président Pedro Castillo<ref>{{Lien web |langue=es-PE |auteur=María Elena Castillo |titre=Empresarios tranzan acciones contra Pedro Castillo |url=https://larepublica.pe/politica/2021/10/20/sociedad-nacional-de-industrias-empresarios-coordinan-acciones-contra-pedro-castillo-vacancia-presidencial/ |site=larepublica.pe |date=2021-10-21 |consulté le=22 octobre 2021}}.</ref>.
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}}
Finalement, Héctor Valer présente sa démission le {{date-|5 février 2022-}}<ref>{{Lien web |langue= espagnol |titre= Héctor Valer presentó su renuncia a la Presidencia del Consejo de Ministros|site=infobae.com|date=5 février 2022|lire en ligne=https://larepublica.pe/politica/2022/02/05/hector-valer-presento-su-renuncia-a-la-presidencia-del-consejo-de-ministros-de-pedro-castillo-pcm/}}.</ref>. Après trois jours de suspens et différentes consultations, Pedro Castillo annonce son gouvernement le {{date-|7 février 2022-}}. [[Aníbal Torres]], ministre de la Justice depuis {{date-|juillet 2021}} et avocat de Castillo durant la crise postélectorale, est nommé président du Conseil<ref>{{Lien web |langue= espagnol |titre= Aníbal Torres sería el nuevo primer ministro|site=larepublica.pe|date=8 février 2022|lire en ligne=https://larepublica.pe/politica/2022/02/08/anibal-torres-seria-el-nuevo-primer-ministro-pedro-castillo-pcm/}}.</ref>. Aníbal Torres est un avocat de centre gauche qui forme un gouvernement modéré comprenant la plupart des ministres de la précédente administration. Parmi les nouvelles nominations apparaissent la militante féministe [[Diana Miloslavich]] au ministère de la Femme et le scientifique nucléaire [[Modesto Montoya]] à l'Environnement<ref>{{Lien web|langue=es|auteur=|titre=Perú: un cuarto Gabinete para buscar aplacar a la derecha|date=|url=https://www.bolpress.com/2022/02/23/peru-un-cuarto-gabinete-para-buscar-aplacar-a-la-derecha/|site=www.bolpress.com|consulté le= 2 décembre 2022}}.</ref>. Aníbal Torres présente sa démission le 4 aout 2022 pour raisons personnelles<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Tanya Wadhwa|titre=Peruvian Prime Minister Aníbal Torres resigns : Peoples Dispatch|jour=04|mois=août|année=2022|url=https://peoplesdispatch.org/2022/08/04/peruvian-prime-minister-anibal-torres-resigns/|site=Peoples Dispatch|éditeur=http:www.facebook.compeoplesdispatch|consulté le= 2 décembre 2022}}.</ref>.
 
En février 2022, sur les conseils du {{citation|coach}} en leadership et en développement personnel, Saul Alanya, Castillo cesse de porter son chapeau de paille<ref name=chapeau/>.
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=== Mesures économiques ===
Lors de l'entrée en fonction de Castillo, le Pérou estdoit confrontéfaire face à une importante crise économique et apparaît comme l'un des pays les plus touchés par la [[Pandémie de Covid-19 au Pérou|pandémie de Covid-19]].
 
[[Fichier:Jefe de Estado, Pedro Castillo, preside el lanzamiento de la Segunda Reforma Agraria 0-1 screenshot.png|vignette|gauche|alt=|Pedro Castillo annonçant le lancement de sa réforme agraire ([[Cuzco]], {{date-|3 octobre 2021}}).]]
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=== Manifestations de 2022 ===
{{Article détaillé|Manifestations de mars-avril 2022 au Pérou}}
Une série de [[Manifestation|manifestations]] se déroulent dans tout le [[Pérou]] à partir du 28 mars 2022 pour dénoncer l'inflation et protester contre le gouvernement du [[Président du Pérou|président]] Pedro Castillo. Les manifestations interviennent directement après l'échec de la tentative de destitution du président Castillo, dans un contexte de hausse de l'inflation et des prix du gaz résultant des [[Sanctions contre la Russie|sanctions internationales contre la Russie]] à la suite de l'[[invasion russe de l'Ukraine en 2022]].
 
Pedro Castillo annonce des mesures sociales, dont une réduction de la TVA pour la vente d’aliments de base et une augmentation de 10 % du salaire minimum. Mais face au caractère non immédiat et limité de ces mesures – la plupart des travailleurs au Pérou exercent dans le [[secteur informel]] –, les grévistes décident de poursuivre le mouvement. Les violences policières et les affrontements font six morts et des dizaines de blessés. Les médias nationaux demandent la démission du président<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Pérou  : un conflit social ébranle le gouvernement de Pedro Castillo|jour=08|mois=avril|année=2022|url=https://www.lemonde.fr/international/article/2022/04/08/perou-un-conflit-social-ebranle-le-gouvernement-de-pedro-castillo_6121181_3210.html|site=Le Monde.fr|éditeur=Le Monde|issn=1950-6244|consulté le= 2 décembre 2022}}.</ref>.
 
=== Tentative d'auto-coup d'État de décembre 2022 et destitution ===
{{Article détaillé|Tentative d'auto-coup d'État de 2022 au Pérou}}
 
L'ouverture d'une troisième procédure de destitution est approuvée par le Congrès le 2 décembre 2022<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Pérou – Nouvelle tentative du Parlement pour destituer le président Castillo|date=|url=https://www.tdg.ch/nouvelle-tentative-du-parlement-pour-destituer-le-president-castillo-846256411565|site=Tribune de Genève|consulté le= 2 décembre 2022}}.</ref>. La procédure est admise avec 73 voix pour, 32 contre et 6 abstentions. Sur les voix pour, toutes viennent de la droite hormis 4 voix de députés de [[Pérou libre]], dont un autre député s'abstient<ref>{{Lien web|langue=es|titre=Moción de vacancia: cuatro congresistas de Perú Libre votaron a favor de que se admita a trámite|date=2 décembre 2022|url=https://www.infobae.com/america/peru/2022/12/02/mocion-de-vacancia-cuatro-congresistas-de-peru-libre-votaron-a-favor-de-que-se-admita-a-tramite/|site=infobae}}.</ref>.
 
Le 7 décembre 2022, la matinée avant l'examen par le Congrès de cette motion de destitution, Pedro Castillo annonce la dissolution du Congrès, la création d'un gouvernement d'urgence exceptionnel, prévoit des élections anticipées et la création d'une assemblée constituante pour définir une nouvelle constitution, promesse phare de sa campagne présidentielle de 2021<ref>{{Lien web |langue=es |titre=Urgente: Presidente anuncia gobierno de emergencia excepcional y disolución del Congreso |url=https://andina.pe/agencia/noticia-urgente-presidente-anuncia-gobierno-emergencia-excepcional-y-disolucion-del-congreso-920732.aspx |série=andina.pe |consulté le=2022-12-07}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=es |titre=Presidente Pedro Castillo disuelve temporalmente el Congreso de Perú |url=https://cnnespanol.cnn.com/2022/12/07/presidente-pedro-castillo-cierra-temporalmente-el-congreso-de-peru/ |série=CNN |date=2022-12-07 |consulté le=2022-12-07}}.</ref>. La constitution péruvienne permet au président de la République {{Citation|de dissoudre le Congrès s'il a censuré ou refusé sa confiance}} par deux fois. Or, au 7 décembre 2022, une seule motion de confiance avait été refusée, le 11 novembre précédent, et la constitutionnalité de sa procédure était remise en cause. La décision de Castillo de dissoudre le Congrès est par conséquent jugée inconstitutionnelle<ref>{{Lien web |langue=pt-br |titre=Peru tem sistema político singular que 'permite' dissolver o Congresso; veja perguntas e respostas |url=https://g1.globo.com/mundo/noticia/2022/12/07/peru-tem-sistema-politico-singular-veja-perguntas-e-respostas.ghtml |série=G1 |consulté le=2022-12-07}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=es|auteur=|titre=¿Qué dice la Constitución de Perú sobre la disolución del Congreso?|jour=07|mois=décembre|année=2022|url=https://cnnespanol.cnn.com/2022/12/07/que-dice-la-constitucion-de-peru-sobre-la-disolucion-del-congreso/|site=CNN|éditeur=CNNee|consulté le=24 décembre 2022}}.</ref>. La Constitution ne permet pas non plus au président de convoquer une assemblée constituante, de « suspendre et réorganiser » le pouvoir judiciaire, ou de gouverner par décrets-lois.
 
Dans l'heure suivant la déclaration du président de la République, douze ministres de son [[Gouvernement Castillo V|gouvernement]] puis la présidente du Conseil, [[Betssy Chávez]], annoncent leur démission<ref>{{Lien web |langue=es |titre=Ministros renuncian a sus cargos y califican de autogolpe lo hecho por Pedro Castillo |url=https://www.infobae.com/america/peru/2022/12/07/ministros-de-estado-renuncian-tras-anuncio-de-disolucion-del-congreso/ |série=infobae.com |date=2022-12-07 |consulté le=2022-12-07}}.</ref>. La vice-présidente de la République, [[Dina Boluarte]], se prononce peu après contre l'« auto-coup d'État »<ref name=":0_bis2">{{Lien web |titre=Pedro Castillo disuelve el Congreso a pocas horas del debate de la moción de vacancia presidencial |url=https://elcomercio.pe/politica/vacancia-en-vivo-pedro-castillo-hoy-congreso-vota-en-directo-destitucion-del-presidente-a-que-hora-es-la-vacancia-presidencial-cuantos-votos-se-necesitan-abogados-benji-espinoza-jose-palomino-ministros-dini-peru-lbposting-noticia/ |série=[[El Comercio (Pérou)|El Comercio]] |date=2022-12-07 |consulté le=2022-12-07}}.</ref>.
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La politologue péruvienne Patricia Zarate raconte : {{Citation|Il avait tous les moyens d'échapper à la destitution par le Parlement. Finalement, il s'est trouvé obligé de fuir par une porte dérobée du palais présidentiel avec son épouse et ses enfants, sans même pouvoir obtenir une escorte policière. Il a été arrêté alors qu'il était bloqué dans sa voiture au milieu des embouteillages des rues de Lima}}<ref name="Le Figaro">{{article|auteur=Patrick Bèle|url=https://www.lefigaro.fr/flash-actu/perou-le-president-castillo-annonce-la-dissolution-du-parlement-et-un-gouvernement-d-exception-20221207 |titre=Pérou : le président Pedro Castillo destitué |périodique=[[Le Figaro]] |date=9 décembre 2022|pages=8}}.</ref>.
 
Au niveau international, les [[États-Unis]] reconnaissent immédiatement la destitution de Pedro Castillo : « Nous saluons les institutions péruviennes et les autorités civiles pour avoir garanti la stabilité démocratique et nous continuerons de soutenir le Pérou et son gouvernement d'union que la présidente Boluarte a promis de former »<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Au Pérou, une nouvelle présidente pour surmonter la crise politique |url=https://www.lesechos.fr/monde/ameriques/perou-le-president-pedro-castillo-destitue-et-emprisonne-la-vice-presidente-dina-boluarte-investie-1887075 |site=Les Echos |date=2022-12-08 |consulté le=2022-12-11}}.</ref>. La nouvelle présidente est également soutenue par l'[[Union européenne]], qui salue son désir de « renforcer l'État de droit et les institutions démocratiques au Pérou »<ref name=figaro20221209>{{Article |langue=fr |titre=Qui est Dina Boluarte, la nouvelle présidente du Pérou ? |url=https://www.lefigaro.fr/international/qui-est-dina-boluarte-la-nouvelle-presidente-du-perou-20221209 |périodique=Le Figaro |date=2022-12-09 |consulté le=2022-12-11}}.</ref>. Au contraire, l’ex-président bolivien [[Evo Morales]], lui-même renversé en 2019, dénonce une « [[guerre hybride]] menée en Amérique ­latine (…) pour persécuter, accuser et évincer les dirigeants qui défendent le peuple et affrontent les politiques néolibérales (qui génèrent) la faim ». Le président élu du Brésil, [[Luiz Inácio Lula da Silva|Luiz Inacio Lula da Silva]], trouve pour sa part « toujours regrettable qu’un président démocratiquement élu subisse un tel sort », tout en indiquant que sa destitution a été « menée dans le cadre constitutionnel »<ref name=":5">{{Lien web |langue=fr |titre=Pérou. Les dessous de la destitution de Pedro Castillo |url=https://www.humanite.fr/monde/perou/perou-les-dessous-de-la-destitution-de-pedro-castillo-774145 |site=L'Humanité |date=2022-12-08 |consulté le=2022-12-11}}.</ref>. Le président du Mexique, [[Andrés Manuel López Obrador]], estime que Pedro Castillo a été victime des « élites économiques et politiques » du Pérou<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le Mexique défend l’asile accordé au président péruvien déchu Pedro Castillo |url=https://www.lapresse.ca/international/amerique-latine/2022-12-10/le-mexique-defend-l-asile-accorde-au-president-peruvien-dechu-pedro-castillo.php |site=La Presse |date=2022-12-10 |consulté le=2022-12-11}}.</ref>.
 
== Incarcération après la présidence ==
Aussitôt après sa destitution, le parquet péruvien annonce l'arrestation de Pedro Castillo<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=R. T. L. |nom=Newmedia |titre=Pérou: l'ex-président Pedro Castillo en état d'arrestation |url=https://www.rtl.be/info/belgique/faits-divers/perou-l-ex-president-pedro-castillo-en-etat-d-arrestation-1419935.aspx |site=RTL Info |date=2022-12-08 |consulté le=2022-12-08}}.</ref>. Il est inculpé pour {{citation|rébellion}} et {{citation|conspiration}}. Il demande alors l'[[Droit d'asile|asile politique]] au Mexique<ref>[https://www.france24.com/fr/am%C3%A9riques/20221209-l-ex-pr%C3%A9sident-du-p%C3%A9rou-pedro-castillo-demande-l-asile-au-mexique L'ex-président du Pérou Pedro Castillo, en détention provisoire, demande l'asile au Mexique].</ref>. Invoquant un risque de fuite, la Cour suprême prolonge sa détention de 18 mois le 15 décembre<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Pérou: l'ex-président Castillo restera détenu pendant 18 mois|jour=16|mois=décembre|année=2022|url=https://www.lefigaro.fr/flash-actu/perou-l-ex-president-castillo-restera-detenu-pendant-18-mois-20221216|site=Le Figaro.fr|éditeur=Le Figaro|issn=0182-5852|consulté le=16 décembre 2022}}.</ref>.
 
=== Arrestation et inculpation ===
De [[Manifestations de 2022-2023 au Pérou|nombreuses manifestations]] éclatent ensuite, réclamant sa libération<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Pérou : le mécontentement enfle, la nouvelle présidente s'apprête à annoncer son gouvernement |url=https://www.france24.com/fr/am%C3%A9riques/20221210-p%C3%A9rou-le-m%C3%A9contentement-enfle-la-nouvelle-pr%C3%A9sidente-s-appr%C3%AAte-%C3%A0-annoncer-son-gouvernement |site=France 24 |date=2022-12-10 |consulté le=2022-12-11}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=VIDÉO : Crise politique au Pérou : la nouvelle présidente Dina Boluarte conspuée dans la rue |url=https://fr.euronews.com/video/2022/12/10/crise-politique-au-perou-la-nouvelle-presidente-dina-boluarte-conspuee-dans-la-rue |site=euronews |consulté le=2022-12-11}}.</ref>. Dans un climat de forte polarisation, le présentateur d'un journal télévisé va jusqu'à demander à un chef de la police pourquoi ne pas « mettre une balle dans la tête des manifestants »<ref>{{Lien web |langue=es |nom=Jiménez |titre=Crisis en Perú: región de Apurímac en insurgencia popular |url=https://fusernews.com/crisis-en-peru-region-de-apurimac-en-insurgencia-popular/ |site=Fuser News |date=2022-12-10 |consulté le=2022-12-11}}.</ref>. Selon un sondage cité par ''[[La República (Pérou)|La Republica]]'', 60 % des Péruviens justifient les manifestations<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Au Pérou, des manifestants qualifiés d’ennemis de l’État |url=https://www.rfi.fr/fr/am%C3%A9riques/20230116-%C3%A0-la-une-au-p%C3%A9rou-des-manifestants-qualifi%C3%A9s-d-ennemis-de-l-%C3%A9tat |site=RFI |date=2023-01-16 |consulté le=2023-01-21}}</ref>.
Aussitôt après sa destitution, le parquet péruvien annonce l'arrestation de Pedro Castillo<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=R. T. L. |nom=Newmedia |titre=Pérou: l'ex-président Pedro Castillo en état d'arrestation |url=https://www.rtl.be/info/belgique/faits-divers/perou-l-ex-president-pedro-castillo-en-etat-d-arrestation-1419935.aspx |site=RTL Info |date=2022-12-08 |consulté le=2022-12-08}}.</ref>. Il est inculpé pour {{citation|rébellion}} et {{citation|conspiration}}. Il demande alors l'[[Droit d'asile|asile politique]] au Mexique<ref>[https://www.france24.com/fr/am%C3%A9riques/20221209-l-ex-pr%C3%A9sident-du-p%C3%A9rou-pedro-castillo-demande-l-asile-au-mexique L'ex-président du Pérou Pedro Castillo, en détention provisoire, demande l'asile au Mexique].</ref>. Invoquant un risque de fuite, la Cour suprême prolonge sa détention de 18 mois le 15 décembre<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Pérou: l'ex-président Castillo restera détenu pendant 18 mois|jour=16|mois=décembre|année=2022|url=https://www.lefigaro.fr/flash-actu/perou-l-ex-president-castillo-restera-detenu-pendant-18-mois-20221216|site=Le Figaro.fr|éditeur=Le Figaro|issn=0182-5852|consulté le=16 décembre 2022}}.</ref>.
 
Alors que le Pérou traverse une grave crise politique et sociale, la justice péruvienne annonce, le 9 mars 2023, porter à 36 mois la durée de sa détention préventive<ref>https://www.letemps.ch/monde/perou-detention-provisoire-lexpresident-pedro-castillo-portee-36-mois</ref>.
 
=== Manifestations meurtrières ===
De [[Manifestations de 2022-2023 au Pérou|nombreuses manifestations]] éclatent ensuiteaprès sa destitution, des manifestants réclamant sa libération<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Pérou : le mécontentement enfle, la nouvelle présidente s'apprête à annoncer son gouvernement |url=https://www.france24.com/fr/am%C3%A9riques/20221210-p%C3%A9rou-le-m%C3%A9contentement-enfle-la-nouvelle-pr%C3%A9sidente-s-appr%C3%AAte-%C3%A0-annoncer-son-gouvernement |site=France 24 |date=2022-12-10 |consulté le=2022-12-11}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=VIDÉO : Crise politique au Pérou : la nouvelle présidente Dina Boluarte conspuée dans la rue |url=https://fr.euronews.com/video/2022/12/10/crise-politique-au-perou-la-nouvelle-presidente-dina-boluarte-conspuee-dans-la-rue |site=euronews |consulté le=2022-12-11}}.</ref>. Dans un climat de forte polarisation, le présentateur d'un journal télévisé va jusqu'à demander à un chef de la police pourquoi ne pas « mettre une balle dans la tête des manifestants »<ref>{{Lien web |langue=es |nom=Jiménez |titre=Crisis en Perú: región de Apurímac en insurgencia popular |url=https://fusernews.com/crisis-en-peru-region-de-apurimac-en-insurgencia-popular/ |site=Fuser News |date=2022-12-10 |consulté le=2022-12-11}}.</ref>. Selon un sondage cité par ''[[La República (Pérou)|La Republica]]'', 60 % des Péruviens justifient les manifestations<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Au Pérou, des manifestants qualifiés d’ennemis de l’État |url=https://www.rfi.fr/fr/am%C3%A9riques/20230116-%C3%A0-la-une-au-p%C3%A9rou-des-manifestants-qualifi%C3%A9s-d-ennemis-de-l-%C3%A9tat |site=RFI |date=2023-01-16 |consulté le=2023-01-21}}</ref>.
 
Pour Patricia Zárate, « c’est une triste fin » pour un président ayant incarné, lors de son élection, « un espoir de changement pour des millions de Péruviens qui avaient le sentiment qu’il allait mettre fin à leur sentiment d’abandon par l’État dans un pays très centraliste » et aux inégalités sociales très marquées<ref name=":7">{{Article|langue=fr|titre=Au Pérou, la nouvelle présidente cherche le dialogue avec l’opposition|périodique=Le Monde.fr|date=2022-12-09|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2022/12/09/au-perou-la-nouvelle-presidente-cherche-le-dialogue-avec-l-opposition_6153660_3210.html|consulté le=2022-12-11}}.</ref>. Cependant, d'après l'universitaire Jorge Aragón « en réalité, le gouvernement Castillo s'est caractérisé par un manque de politiques. Aucun progrès significatif n'a été fait pour améliorer les conditions des plus pauvres, ou mieux répartir les richesses dans le pays. Comment pouvait-on mettre en œuvre des politiques gouvernementales si les ministres changeaient tous les trois jours ? »<ref name=figaro20221209/>.
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Pour certains observateurs de la vie politique péruvienne, la chute de Pedro Castillo avant le terme de son mandat en 2026 semblait inéluctable tant le Congrès se montrait déterminé à obtenir sa destitution. En moyenne, l’opposition parlementaire a proposé des motions de censure tous les quatre mois, dont trois ont été soumises à un vote du Parlement<ref name=":7" />. Ainsi, souligne Lissell Quiroz, professeure d’études latino-américaines à l’université de Cergy-Paris, « c’est presque une surprise qu’il ait tenu aussi longtemps face au front permanent emmené à la fois par les médias et la bourgeoisie. Au Parlement, les conservateurs ont déployé pendant dix-sept mois tous les outils législatifs et administratifs, dont déjà deux autres tentatives de destitution, pour faire entrave et empêcher Pedro Castillo d’appliquer son programme »<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Journal d'Haïti et des Amériques - Pérou: Pedro Castillo «victime d’un contexte de racisme évident» |url=https://www.rfi.fr/fr/podcasts/journal-d-ha%C3%AFti-et-des-am%C3%A9riques/20221208-p%C3%A9rou-pedro-castillo-victime-d-une-contexte-de-racisme-%C3%A9vident |site=RFI |date=2022-12-08 |consulté le=2022-12-11}}.</ref>{{,}}<ref name=":7" />.
 
En janvier 2024, le ministère public requiert à l'encontre de Pedro Castillo une peine de 34 ans de prison pour les délits de « rébellion, abus d'autorité et grave perturbation de la tranquillité publique »<ref>{{Lien web |langue=fr |titre= Amériques
Cependant, début décembre 2022, il accumulait déjà six enquêtes de corruption, ouvertes par la procureure {{lien|Patricia Benavides}}. Elle déclarait le mois précédent : {{Citation|Il existe des preuves sérieuses de l'existence présumée d'une organisation criminelle au sein du palais présidentiel ayant pour objectif de capter, contrôler et diriger des processus de marchés afin d'obtenir des gains illicites}}. Le 8 décembre, s'y ajoute une enquête pour rébellion<ref name="Le Figaro"/>.
Pérou: le parquet requiert 34 ans de prison contre l'ex-président Castillo |url=https://www.rfi.fr/fr/am%C3%A9riques/20240113-p%C3%A9rou-le-parquet-requiert-34-ans-de-prison-contre-l-ex-pr%C3%A9sident-castillo |site=RFI |date2024-01-13 |consulté le=2024-01-13}}.</ref>.
 
=== Autres enquêtes le visant ===
Cependant, débutDébut décembre 2022, ilPedro accumulaitCastillo déjàest visé par six enquêtes depour corruption, ouvertes par la procureure {{lien|Patricia Benavides}}. ElleCelle-ci déclarait le mois précédent : {{Citation|Il existe des preuves sérieuses de l'existence présumée d'une organisation criminelle au sein du palais présidentiel ayant pour objectif de capter, contrôler et diriger des processus de marchés afin d'obtenir des gains illicites}}. Le 8 décembre 2022, s'y ajoute une enquête pour rébellion<ref name="Le Figaro"/>.
 
Les accusations de corruption visant Pedro Castillo sont affaiblies avec la destitution de la procureure Patricia Benavides en décembre 2023. Celle-ci est suspectée d’être à la tête d’une organisation criminelle et d’un réseau de trafic d’influence, notamment au sein du Congrès, d'avoir diligenté des enquêtes à des fins politiques et démis des magistrats chargés d’enquêter sur des affaires de corruption<ref>{{Article|langue=fr|titre=Au Pérou, un réseau de corruption présumé au sommet de l’Etat|périodique=Le Monde.fr|date=2023-12-09|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/09/au-perou-un-reseau-de-corruption-presume-au-sommet-de-l-etat_6204724_3210.html|consulté le=2023-12-09}}</ref>.
 
== Prises de position ==
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Il propose de faire élire une [[Assemblée constituante]] pour remplacer la [[Constitution]] de 1993, héritée du régime d'[[Alberto Fujimori]], le texte étant selon lui excessivement favorable à l'[[économie de marché]]<ref name="2dtour 2021" />{{,}}<ref name="Pagina12 2021">{{Lien web |langue=es |titre=¿Quién es Pedro Castillo? La gran sorpresa de la elección en Perú |url=https://www.pagina12.com.ar/335130-quien-es-pedro-castillo-la-gran-sorpresa-de-la-eleccion-en-p |site=pagina12.com.ar |date=2021-04-12 |consulté le=13 avril 2021}}.</ref>. Il indique qu'il dissoudra la Cour constitutionnelle si celle-ci s’oppose à son projet de changement de Constitution<ref name="FC 2021">{{Lien web |titre=Le Pérou se lamente sur les résultats du premier tour de la présidentielle |url=https://www.franceculture.fr/emissions/revue-de-presse-internationale/la-revue-de-presse-internationale-emission-du-mercredi-14-avril-2021 |date=14 avril 2021 |site=franceculture.fr |consulté le=17 avril 2021}}.</ref>.
 
=== Politique étrangère ===
[[Fichier:Presidente Piñera en Perú 28 07 2021.jpg|vignette|alt=|Pedro Castillo rencontrant le président de la république du Chili, [[Sebastián Piñera]], le jour de son investiture à la tête du Pérou.]]
Les analystes comparent parfois Pedro Castillo à [[Evo Morales]], ancien président de la [[Bolivie]]<ref>{{Lien web |langue=es |titre=Evo Morales es el padrino del candidato Pedro Castillo |url=https://www.expreso.com.pe/elecciones-2021/evo-morales-es-el-padrino-del-candidato-pedro-castillo/ |site=expreso.com.pe |date=2021-04-13 |consulté le=2021-04-13}}.</ref>. Il considère que le régime dirigé par [[Nicolás Maduro]] au [[Venezuela]] constitue un gouvernement démocratique et non une [[dictature]], et estime qu'il revient aux Vénézuéliens eux-mêmes de résoudre les problèmes de leur pays, sans ingérence étrangère ; ce soutien au régime de Maduro est minoritaire au sein de la gauche péruvienne<ref name="2dtour 2021" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=es |titre=Pedro Castillo: "Venezuela no es una dictadura" |url=https://peruhoy.pe/pedro-castillo-venezuela-es-una-democracia/ |date=7 avril 2021 |site=peruhoy.pe |consulté le=2021-04-12}}.</ref>.
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=== Liens externes ===
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