« Pedro Castillo » : différence entre les versions

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Lors de l'[[Élections générales péruviennes de 2021|élection présidentielle de 2021]], il se présente comme candidat de [[Pérou libre]], un parti [[Marxisme-léninisme|marxiste-léniniste]] qu'il rejoint sept mois avant le scrutin. Il affiche des positions de [[Gauche (politique)|gauche radicale]] sur l'économie et la [[politique étrangère]], tout en se montrant [[Conservatisme sociétal|conservateur]] sur les sujets sociétaux. Novice en politique, il est d'abord donné très bas dans les sondages, avant de voir sa candidature décoller à quelques semaines du scrutin et de sortir en tête du premier tour. Affrontant au second tour la candidate de droite radicale [[Keiko Fujimori]], il est élu avec 50,1 % des suffrages exprimés à l'issue de six semaines de recomptage des bulletins de vote.
 
ConfrontéEn butte à l'hostilité du [[Congrès de la République (Pérou)|Parlement]], d’une majorité des médias et des élites économiques, il se montre incapable de diriger un gouvernement stable et de mettre en place les réformes annoncées pendant sa campagne, telles que le changement de Constitution et la réforme agraire.
 
Fin 2022, en réaction au vote à venir d'une procédure de destitution à son encontre, il [[Tentative d'auto-coup d'État de 2022 au Pérou|tente en vain un auto-coup d'État]]. Il est aussitôt destitué par le Parlement pour {{citation|incapacité morale}} et arrêté par l'armée. Sa vice-présidente, [[Dina Boluarte]], lui succède.
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[[Fichier:Transmisión de mando de Pedro Castillo.png|vignette|alt=|Pedro Castillo et [[Dina Boluarte]], président et vice-présidente élus, avec [[Francisco Sagasti]], chef de l’État sortant, et [[Violeta Bermúdez]], présidente du Conseil des ministres sortante (Lima, {{date-|21 juillet 2021}}).]]
À l’issue de dix jours d’incertitudes, l’Organe national du processus électoral (ONPE) proclame Pedro Castillo vainqueur avec seulement 50,12 % des suffrages exprimés, soit {{unité|44000|voix}} d’avance sur près de {{nobr|19 millions}} de votants<ref>{{Lien web |langue=es |titre=Presentación de resultados - segunda elección presidencial 2021 |url=https://www.resultadossep.eleccionesgenerales2021.pe/SEP2021/EleccionesPresidenciales/RePres/T |site=resultadossep.eleccionesgenerales2021.pe |date= |consulté le=15 juin 2021}}.</ref>. Des allégations de fraudes portées par son adversaire de droite, qui réclame l’invalidation du scrutin, conduisent le Jury national électoral (JNE) à examiner les résultats. Les semaines qui suivent sont particulièrement tendues, alors que plusieurs centaines d'officiers à la retraite, parmi lesquels l'ancien dictateur [[Francisco Morales Bermúdez]], appellent l'armée à empêcher l'investiture de Castillo et qu’ont lieu des manifestations anticommunistes parfois émaillées de violence<ref name=":52">{{Lien web |titre=Les immenses défis de Pedro Castillo, officiellement élu président du Pérou |url=https://www.lemonde.fr/international/article/2021/07/21/les-immenses-defis-de-pedro-castillo-president-elu-du-perou_6089095_3210.html |site=lemonde.fr |date=2021-07-21 |consulté le=1 août 2021}}.</ref> ; cependant, aucun militaire actif ne prend position, la Constitution péruvienne l'interdisant. Le chef de l'armée présente toutefois sa démission trois jours après la proclamation de la victoire de Pedro Castillo<ref>{{Lien web |titre=Pérou: démission du chef des forces armées après la victoire présidentielle de Castillo |url=https://www.lefigaro.fr/flash-actu/perou-demission-du-chef-des-forces-armees-apres-la-victoire-presidentielle-de-castillo-20210726 |site=lefigaro.fr |date=26 juillet 2021 |consulté le=29 juillet 2021}}.</ref>. Les origines rurales « [[cholo]] » - c’est-à-dire métis d’Européen et d’Amérindien, ce qui au Pérou est stigmatisant – du président élu provoquent une vague de rejet raciste d'une partie de la population, surtout à Lima, contre les paysans amérindiens<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Pérou : Haine raciste au lendemain de la présidentielle qui a porté Pedro Castillo au pouvoir |url=https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/les-histoires-du-monde/histoires-du-monde-du-lundi-21-juin-2021-7514700 |site=France Inter |date=2021-06-21 |consulté le=2022-09-17}}</ref>. Un partisan de Castillo est tué<ref>{{Lien web |langue=es-ES |titre=Fujimoristas atacan y asesinan a simpatizante de Castillo en Perú |url=https://www.telesurtv.net/news/peru-fallece-militante-peru-libre-agredido-fujumoristas-20210630-0002.html |site=www.telesurtv.net }}.</ref>.
 
Le {{date-|19 juillet 2021}}, six semaines après le second tour et neuf jours avant l’investiture prévue du nouveau président, l'instance confirme les résultats et Keiko Fujimori reconnaît sa défaite<ref>{{Lien web |titre=Au Pérou, Pedro Castillo proclamé vainqueur de la présidentielle |url=https://www.france24.com/fr/amériques/20210720-au-pérou-pedro-castillo-proclamé-vainqueur-de-la-présidentielle |date=20 juillet 2021 |site=france24.com |consulté le=20 juillet 2021}}.</ref>. Jorge Luis Salas Arenas, président du JNE, remet les [[lettres de créance]] à Pedro Castillo le {{date-|23 juillet 2021-}} suivant<ref>{{Lien web |langue=es |titre=Castillo recibe sus credenciales presidenciales luego de más de un mes de incertidumbre en Perú |url=https://www.france24.com/es/am%C3%A9rica-latina/20210724-peru-castillo-recibe-credenciales-presidenciales |site=france24.com |date=2021-07-24 |consulté le=2021-07-29}}.</ref>.
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[[Fichier:Presidente Pedro Castillo jura de manera simbólica en histórica Pampa de Ayacucho 14-9 screenshot.png|vignette|gauche|alt=|Pedro Castillo avec le président du Conseil, [[Guido Bellido]], le {{date-|29 juillet 2021}}.]]Le nouveau président doit composer avec un Congrès, pour lequel les [[Élections générales péruviennes de 2021#%C3%89lections l%C3%A9gislatives|élections législatives d’{{date-|avril 2021}}]] ont accordé une confortable majorité aux partis centristes, de droite et d’extrême droite<ref name=":52" />.
 
Au lendemain de son investiture, il nomme à la [[Liste des présidents du Conseil des ministres du Pérou|présidence du Conseil des ministres]] [[Guido Bellido]], un nouveau député de Pérou libre sans expérience politique, au positionnement marxiste revendiqué et à l'origine de déclarations sur le [[Sentier lumineux]] ayant conduit à l'ouverture d’une enquête judiciaire à son encontre pour [[apologie du terrorisme]]<ref name="New PM" />{{,}}<ref name="Rassurer marchés2">{{Lien web |titre=Pérou : Un modéré aux Finances pour rassurer les marchés |url=https://www.challenges.fr/monde/perou-un-modere-aux-finances-pour-rassurer-les-marches_775446 |site=challenges.fr |date=31 juillet 2021 |consulté le=2 août 2021}}.</ref>. Le même jour, [[Gouvernement Castillo I|un gouvernement]] de dix-huit membres est formé, avec une majorité relative d'indépendants, des membres de Pérou libre, d’[[Ensemble pour le Pérou]], du [[Front large pour la justice, la vie et la liberté|Front large]] et [[:es:Nuevo Perú|Nouveau Pérou]]. Dans un pays conservateur et alors que seulement deux femmes sont nommées, avec un président du Conseil ayant tenu des propos homophobes et sexistes<ref>{{Lien web |langue=es |titre=Guido Bellido y el largo historial de sus expresiones homofóbicas y machistas |url=https://larepublica.pe/politica/2021/07/29/guido-bellido-y-el-largo-historial-de-comentarios-homofobicos-y-machistas-atmp/ |site=larepublica.pe |date=30 juillet 2021 |consulté le=1 août 2021}}.</ref>, [[Anahí Durand]], une féministe pro-droit à l'avortement et LGBT, devient ministre de la Femme et des Populations vulnérables<ref>{{Lien web |langue=es |titre=Perú: Nueva ministra de la Mujer apoya despenalización del aborto y agenda LGBT |url=https://www.aciprensa.com/noticias/peru-nueva-ministra-de-la-mujer-apoya-despenalizacion-del-aborto-y-agenda-lgbt-97810 |site=aciprensa.com |date=30 juillet 2021 |consulté le=1 août 2021}}.</ref>. Au [[Ministère des Affaires étrangères (Pérou)|ministère des Affaires étrangères]], le choix d’{{lien|Héctor Béjar}} fait polémique en raison de son passé de guérillero dans les années 1960<ref name="RFI gvt2">{{Lien web |titre=Pérou : Pedro Castillo commence à mettre en place son gouvernement |url=https://www.rfi.fr/fr/amériques/20210730-erou-gouvernement-pedro-castillo-guido-bellido-hector-bejar-polemique-sentier-lumineux |site=rfi.fr |date=30 juillet 2021 |consulté le=1 août 2021}}.</ref> et d'une vidéo où il explique que « le terrorisme au Pérou a été lancé par la [[Marine péruvienne|marine]] […], formée pour cela par la [[Central Intelligence Agency|CIA]] »<ref>{{Lien web |langue=es |titre=Pedro Castillo se reunió con canciller Héctor Béjar tras sus declaraciones sobre la Marina |url=https://diariocorreo.pe/politica/presidente-castillo-se-reune-en-palacio-de-gobierno-con-canciller-hector-bejar-tras-sus-declaraciones-sobre-la-marina-nndc-noticia/?ref=dcr |site=diariocorreo.pe |date=16 août 2021 |consulté le=18 août 2021}}.</ref>, ce qui le contraint à la démission le {{date-|17 août 2021-}}<ref>{{Lien web |langue=es |titre=Canciller Héctor Béjar presenta su renuncia tras rechazo generalizado a sus expresiones |url=https://elcomercio.pe/politica/hector-bejar-renuncio-al-cargo-de-canciller-tras-expresiones-que-ofenden-a-la-marina-ffaa-marina-de-guerra-nndc-noticia/ |site=gob.pe |date=17 août 2021 |consulté le=18 août 2021}}.</ref>.
 
D'une façon générale, ce gouvernement n'est pas jugé par la presse péruvienne de nature à rassembler après des élections particulièrement disputées et suscite la déception des centristes perçus comme de potentiels alliés de Castillo<ref name="New PM" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=es |titre=Así fue la juramentación del gabinete de Pedro Castillo |url=https://elcomercio.pe/politica/gabinete-de-pedro-castillo-en-vivo-sigue-en-directo-la-juramentacion-de-ministros-guido-bellido-via-tv-peru-lbposting-noticia/ |site=elcomercio.pe |date=2021-07-29 |consulté le=2021-07-30}}.</ref>. Alors que les cours boursiers chutent après ces annonces, Pedro Castillo procède à la nomination d’autres membres du gouvernement, dont un économiste de gauche modérée, Pedro Francke, comme ministre des Finances<ref name="Rassurer marchés2" />. Le nouveau gouvernement obtient finalement le [[vote de confiance]] du Congrès le {{date-|27 août}}, par {{unité|73|voix}} pour et {{unité|50|contre}}<ref>{{Lien web |auteur=François-Xavier Gomez |titre=Au Pérou, Pedro Castillo débute son mandat dans l’embarras |url=https://www.liberation.fr/international/amerique/au-perou-pedro-castillo-debute-son-mandat-dans-lembarras-20210829_OCYUKQA7TRCEXEC3AIWHMZSQZ4/ |site=liberation.fr |date=29 août 2021 |consulté le=31 août 2021}}.</ref>.
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=== Mesures économiques ===
Lors de l'entrée en fonction de Castillo, le Pérou estdoit confrontéfaire face à une importante crise économique et apparaît comme l'un des pays les plus touchés par la [[Pandémie de Covid-19 au Pérou|pandémie de Covid-19]].
 
[[Fichier:Jefe de Estado, Pedro Castillo, preside el lanzamiento de la Segunda Reforma Agraria 0-1 screenshot.png|vignette|gauche|alt=|Pedro Castillo annonçant le lancement de sa réforme agraire ([[Cuzco]], {{date-|3 octobre 2021}}).]]
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=== Manifestations de 2022 ===
{{Article détaillé|Manifestations de mars-avril 2022 au Pérou}}
Une série de [[Manifestation|manifestations]] se déroulent dans tout le [[Pérou]] à partir du 28 mars 2022 pour dénoncer l'inflation et protester contre le gouvernement du [[Président du Pérou|président]] Pedro Castillo. Les manifestations interviennent directement après l'échec de la tentative de destitution du président Castillo, dans un contexte de hausse de l'inflation et des prix du gaz résultant des [[Sanctions contre la Russie|sanctions internationales contre la Russie]] à la suite de l'[[invasion russe de l'Ukraine en 2022]].
 
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Pour certains observateurs de la vie politique péruvienne, la chute de Pedro Castillo avant le terme de son mandat en 2026 semblait inéluctable tant le Congrès se montrait déterminé à obtenir sa destitution. En moyenne, l’opposition parlementaire a proposé des motions de censure tous les quatre mois, dont trois ont été soumises à un vote du Parlement<ref name=":7" />. Ainsi, souligne Lissell Quiroz, professeure d’études latino-américaines à l’université de Cergy-Paris, « c’est presque une surprise qu’il ait tenu aussi longtemps face au front permanent emmené à la fois par les médias et la bourgeoisie. Au Parlement, les conservateurs ont déployé pendant dix-sept mois tous les outils législatifs et administratifs, dont déjà deux autres tentatives de destitution, pour faire entrave et empêcher Pedro Castillo d’appliquer son programme »<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Journal d'Haïti et des Amériques - Pérou: Pedro Castillo «victime d’un contexte de racisme évident» |url=https://www.rfi.fr/fr/podcasts/journal-d-ha%C3%AFti-et-des-am%C3%A9riques/20221208-p%C3%A9rou-pedro-castillo-victime-d-une-contexte-de-racisme-%C3%A9vident |site=RFI |date=2022-12-08 |consulté le=2022-12-11}}.</ref>{{,}}<ref name=":7" />.
 
En janvier 2024, le ministère public requiert à l'encontre de Pedro Castillo une peine de 34 ans de prison pour les délits de « rébellion, abus d'autorité et grave perturbation de la tranquillité publique »<ref>{{Lien web |langue=fr |titre= Amériques
Pérou: le parquet requiert 34 ans de prison contre l'ex-président Castillo |url=https://www.rfi.fr/fr/am%C3%A9riques/20240113-p%C3%A9rou-le-parquet-requiert-34-ans-de-prison-contre-l-ex-pr%C3%A9sident-castillo |site=RFI |date2024-01-13 |consulté le=2024-01-13}}.</ref>.
 
=== Autres enquêtes le visant ===
Début décembre 2022, Pedro Castillo est visé par six enquêtes pour corruption, ouvertes par la procureure {{lien|Patricia Benavides}}. Celle-ci déclarait le mois précédent : {{Citation|Il existe des preuves sérieuses de l'existence présumée d'une organisation criminelle au sein du palais présidentiel ayant pour objectif de capter, contrôler et diriger des processus de marchés afin d'obtenir des gains illicites}}. Le 8 décembre 2022, s'y ajoute une enquête pour rébellion<ref name="Le Figaro"/>.
 
Les accusations de corruption visant Pedro Castillo sont affaiblies avec la destitution de la procureure Patricia Benavides en décembre 2023. Celle-ci est suspectée d’être à la tête d’une organisation criminelle et d’un réseau de trafic d’influence, notamment au sein du Congrès, d'avoir diligenté des enquêtes à des fins politiques et démis des magistrats chargés d’enquêter sur des affaires de corruption<ref>{{Article|langue=fr|titre=Au Pérou, un réseau de corruption présumé au sommet de l’Etat|périodique=Le Monde.fr|date=2023-12-09|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/09/au-perou-un-reseau-de-corruption-presume-au-sommet-de-l-etat_6204724_3210.html|consulté le=2023-12-09}}</ref>.
 
== Prises de position ==
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