Pedro Castillo

enseignant, syndicaliste et homme politique péruvien
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José Pedro Castillo Terrones, né le à Puña, est un instituteur, syndicaliste et homme politique péruvien.

Pedro Castillo
Illustration.
Pedro Castillo en 2020.
Biographie
Nom de naissance José Pedro Castillo Terrones
Date de naissance (54 ans)
Lieu de naissance Puña (district de Tacabamba, province de Chota, Pérou)
Nationalité Péruvienne
Parti politique PP (2005-2017)
PL (depuis 2020)
Diplômé de Université César Vallejo
Profession Instituteur

Signature de Pedro Castillo

En 2017, il est l’un des meneurs d'une grève nationale d’enseignants qui dure près de trois mois. Candidat du parti de gauche radicale Pérou libre (PL) à l’élection présidentielle de 2021, il se qualifie pour le second tour face à la populiste de droite Keiko Fujimori.

Biographie

Pendant son adolescence, José Pedro Castillo Terrones milite au sein d’une organisation paysanne du village de Puña (province de Chota), d'où il est originaire. À partir de 1995, il travaille comme instituteur dans ce même village. Il est titulaire d'une maîtrise en psychopédagogie de l'université César Vallejo[1].

Il acquiert une notoriété nationale en 2017, lorsqu'il conduit une grève d’enseignants de près de trois mois, à la tête d'une fraction considérée comme radicale de l'Union unitaire des travailleurs de l'éducation. Le mouvement fragilise le président de la République, Pedro Pablo Kuczynski, et obtient gain de cause, avec notamment des hausses de salaire[2],[3].

De 2005 à 2017, il est membre du parti de centre gauche Pérou possible (PP). En 2020, il rejoint la formation de gauche radicale Pérou libre (PL).

Candidat à l’élection présidentielle de 2021, il fait campagne pour une réforme constitutionnelle, une restructuration du système des retraites et la nationalisation de l'industrie du gaz[4],[5]. Son programme s’appuie sur trois thématiques principales : la santé, l’éducation et l’agriculture, qu’il compte renforcer pour stimuler le développement du pays[6].

À la surprise générale, il arrive en tête du premier tour, avec 18,9 % des suffrages exprimés, réalisant ses meilleurs scores dans les régions rurales et pauvres[7],[8]. Outre ses performances lors des débats télévisés et son discours sur les inégalités sociales, il pourrait avoir bénéficié d’une image de probité puisqu’il fait partie des huit candidats (sur dix-huit) à n’être cité dans aucune affaire dans un pays où la corruption politique est importante[2],[9]. Sa candidature rencontre en revanche l'hostilité des milieux d'affaires et des médias[10]'[11]. Au second tour, il affrontera la populiste de droite Keiko Fujimori, fille de l’ancien président autoritaire Alberto Fujimori[12].

Prises de position

Pedro Castillo est classé à gauche ou à l’extrême gauche sur l'économie et la politique étrangère. Il tient un discours socialiste et populiste, réclamant en particulier de fortes hausses des budgets de l'éducation et de la santé. Cependant, il s'engage à défendre les intérêts des entreprises privées péruviennes[9].

Catholique conservateur[13], il est situé plus à droite sur les questions sociétales. Il exprime son opposition à la légalisation de l'avortement, au mariage homosexuel, à l'euthanasie ainsi qu'à « l'approche de l'égalité des sexes » dans l’éducation[14]. Il se prononce également pour le rétablissement de la peine de mort[2].

Au niveau institutionnel, il propose de faire élire une Assemblée constituante pour remplacer la Constitution de 1993, héritée du régime d'Alberto Fujimori, le texte étant selon lui excessivement favorable à l'économie de marché[2],[15]. Il indique qu'il n’hésitera pas à dissoudre la Cour constitutionnelle si celle-ci s’oppose à son projet de changement de Constitution[12].

Hostile à l’immigration, il promet en 2021 d'expulser sans délai les migrants illégaux qui commettraient des crimes au Pérou[2],[12]. Il propose également de transformer les prisons en ateliers dans lesquels les détenus travailleraient pour assumer leur entretien[16].

Pendant la grève des enseignants de 2017, il a été accusé par le ministre de l'Intérieur Carlos Basombrio d'être lié au Movadef (Mouvement pour l'amnistie et les droits fondamentaux), une organisation interdite considérée par le gouvernement comme la branche politique du Sentier lumineux[17],[18]. Il participe en 2020 à des réunions virtuelles avec des membres de l'organisation pour évoquer son expérience syndicale[19]. Lui-même dément avoir des liens avec le Movadef[15] et rappelle avoir appartenu dans sa jeunesse à une Ronda campesina visant à empêcher les incursions de la guérilla dans les villages[13].

Les analystes comparent parfois Pedro Castillo à Evo Morales, ancien président de la Bolivie[20]. Il considère que le régime dirigé par Nicolás Maduro au Venezuela constitue un gouvernement démocratique et non une dictature, et estime qu'il revient aux Vénézuéliens eux-mêmes de résoudre les problèmes de leur pays, sans ingérence étrangère ; ce soutien au régime de Maduro est minoritaire au sein de la gauche péruvienne[2],[21].

Notes et références

  1. (es) « Quién es Pedro Castillo, el candidato de izquierda y maestro de escuela que fue la sorpresa en las elecciones en Perú », sur infobae.com, (consulté le ).
  2. a b c d e et f « Présidentielle au Pérou: le novice Pedro Castillo et l'expérimentée Keiko Fujimori », sur lexpress.fr, (consulté le ).
  3. (es) « Maestro rural Pedro Castillo, candidato sorpresa en Perú », sur prensa-latina.cu, (consulté le ).
  4. (es) « Maestro rural Pedro Castillo, candidato sorpresa en Perú », sur prensa-latina.cu, (consulté le ).
  5. (de) « Linksgerichteter Kandidat Pedro Castillo liegt überraschend vorn », sur tagesspiegel.de, (consulté le ).
  6. « Programme radical et débutant en politique: Pedro Castillo sera-t-il le futur président du Pérou ? », sur lalibre.be, (consulté le ).
  7. (es) Inés Santaeulalia, Jacqueline Fowks, « Perú se encamina a una lucha por la presidencia entre el radical Pedro Castillo y Keiko Fujimori », sur elpais.com, (consulté le ).
  8. (es) « Elecciones Generales y Parlamento Andino 2021 », sur eleccionesgenerales2021.pe (consulté le ).
  9. a et b (es) « Pedro Castillo: perfil del candidato presidencial de Perú Libre », sur larepublica.pe, (consulté le ).
  10. « Au Pérou, la droite fait bloc pour contrer le « communiste » Castillo », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  11. « Pedro Castillo, un marxiste-léniniste aux portes du pouvoir au Pérou », sur LExpress.fr,
  12. a b et c « Le Pérou se lamente sur les résultats du premier tour de la présidentielle », sur franceculture.fr, (consulté le ).
  13. a et b (es) « Quién es Pedro Castillo, el líder de izquierda que puede llegar a la presidencia de Perú », sur Semana.com,
  14. (es) « Pedro Castillo está en contra del enfoque de género en el currículo escolar », sur gestion.pe, (consulté le ).
  15. a et b (es) « ¿Quién es Pedro Castillo? La gran sorpresa de la elección en Perú », sur pagina12.com.ar, (consulté le ).
  16. (es) « Pedro Castillo plantea convertir las cárceles en talleres donde los reos trabajen por su alimentación », sur gestion.pe, (consulté le ).
  17. (es) « Pedro era el lobo (y casi nadie lo cree), por Carlos Basombrío », sur elcomercio.pe, (consulté le ).
  18. (es) « Castillo and Fujimori, rivals vying for Peru's presidency », sur batimes.com.ar, (consulté le ).
  19. (es) « Sendero organiza reuniones virtuales durante pandemia », sur peru21.pe, (consulté le ).
  20. (es) « Evo Morales es el padrino del candidato Pedro Castillo », sur expreso.com.pe, (consulté le ).
  21. (es) « Pedro Castillo: "Venezuela no es una dictadura" », sur peruhoy.pe, (consulté le ).

Voir aussi

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