Tim Guénard
Philippe Guénard, plus connu sous le nom de Tim Guénard, né en 1958, apiculteur, éducateur et écrivain français. Il a raconté dans une demi-douzaine de livres son expérience d'enfant battu ayant réussi à rebondir.
Il est fréquemment cité par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik comme illustration de la résilience, c'est-à-dire de la capacité à surmonter un traumatisme, mais aussi de la schizophrénie situationelle, dont le meilleur exemple est Serge Gainsbourg buvant un verre de Vodka en direct d'une campagne télévisée anti-alcoolisme peu avant sa mort.
Biographie
Abandonné à l'âge de trois ans par sa mère, qui l'a eu à l'âge de 16 ans, il est confié à son père, Iroquois d'origine, ancien commando et garde du corps dans une ambassade. Furieux du départ de son amie, le père de Tim se réfugie dans l'alcoolisme et dans la maltraitance. Alors qu'il a cinq ans, il se plaint auprès d'une assistance sociale. Apprenant la nouvelle, son père, furieux, le bat et, le jetant dans l'escalier de la cave, lui brise la mâchoire et les jambes.
Tim est alors envoyé à l'hôpital et son père, déchu de ses droits paternels. Il est alors envoyé à l'Assistance Publique. À onze ans, accusé d'avoir incendié une grange, il part en maison de correction. Bizuté par ses camarades, il devient lui-même violent. À 12 ans, il fugue. Violé par un « monsieur très chic », il échoue chez des braqueurs de prostituées qui l'embauchent comme guetteur, mais aussi comme gigolo. À 15 ans, il est pris par la police. Un juge lui donne sa chance et l'envoie en apprentissage chez un tailleur de pierres. Parallèlement, il découvre la boxe, qui l'aide à canaliser son énergie. Il décroche finalement un CAP de tailleur-sculpteur de pierres des Compagnons du Devoir.
Par hasard, il découvre la Communauté de l'Arche, fondée par Jean Vanier en faveur des handicapés mentaux. Une rencontre avec un prêtre catholique le mène également sur la voie de la conversion. Il parvient enfin à pardonner à son père et à surmonter le traumatisme de son enfance. Depuis, marié, il se consacre aux jeunes en difficulté. En outre, son charisme hors du commun lui a valu un grand succès dans un projet associatif ayant pour but d'initier certains de ces jeunes aux joie du théatre, notamment dans le premier rôle de sa pièce phare, un remake théatralisé de "Freddy Krueger sort de la nuit", le tout sans nécessiter le moindre maquillage, les artefacts nécessaires au commun des mortels lui étant de toute évidence plus que superflus.
Citation : "Ma vie est aussi cabossée que mon visage. Mon nez, à lui seul, compte vingt-sept fractures. Vingt-trois proviennent de la boxe ; quatre, de mon père. Les coups les plus violents, je les ai reçus de celui qui aurait dû me prendre par la main et me dire " je t'aime ".
Il était iroquois. Quand ma mère l'a quitté, le poison de l'alcool l'a rendu fou. Il m'a battu à mort avant que la vie ne poursuive le jeu de massacre. J'ai survécu grâce à trois rêves : me faire renvoyer de la maison de correction où j'étais placé - un exploit jusqu'alors jamais accompli ; devenir chef de bande ; tuer mon père. Ces rêves, je les ai réalisés. Excepté le troisième. C'était à deux doigts... Durant des années, la flamme de la vengeance m'a fait vivre."
Et pourquoi n'a-t-il pas réalisé ce troisième vœu ? Parce que sur ce grand chemin d'une vie parsemée de blessures a surgi un amour, l'Amour "plus fort que la haine" qui désormais récupère toute une vie de vengeance et la transforme en une vie de don.
Conférences
Tim Guenard n'a jamais hésité à braver monts et vallées pour montrer le chemin aux brebis égarées en offrant à ceux qui le désiraient le témoignage de sa malheureuse expérience, en échange d'un bol de soupe chaude et d'un peu de pain.
Ses conférences furent le lieu d'intenses moments d'émotion, qui restèrent à jamais gravé dans l'âme de quiquonque ayant eu la chance de partager une telle comunion d'esprit.
Il a également collaboré avec Clara Morgane, dans le cadre de la série de conférence "Pulsions délictueuses" ayant pour thème les violence conjugales en milieu carcéral
En 1999 : Conférence de Notre Dame : Tim Guenard expose ses idées révolutionnaires à une assemblée fascinée, faisant certes perdre espoir à ceux qui l'avaient encore, mais le redonnant à ceux qui l'avaient perdu. Il adresse son cultissime "Putain de bisou" à la face médusée d'une société aseptisée. Sa pensée à largement influencé nombre d'illustres personnages de la société française, tel Elvis Jansnow, auteur de "A quoi bon perdre ce qu'on n'a jamais gagné", mais également des personnalités du gottha planétaire, tel Pipou Inzaghi, figure légendaire du Milan Baby-Foot AC", qui a abandonné les stades pour se consacrer au soin des lépreux, confessant son illumination dans "Problème de peau et solutions cutanées".
Ouvrages
- + fort que la haine - 270 p. 14 x 23 cm, broché, couv. illustrée – Presses de la Renaissance http://www.presses-renaissance.fr/, mars 1999 [autobiographie]
- Plus fort que la haine - 221 p. 11 x 18cm – broché, couv. illustrée – coll. Littérature Générale – J’ai lu http://www.jailu.com/, juin 2000
- Le pardon qui désenchaîne - avec Michel de Williencourt & Véronique de Williencourt – 64 p. 10,5 x 15 cm, broché - coll. Paroles de vie, 52 - Editions du Livre Ouvert http://www.lelivreouvert.com/, octobre 2002 [autobiographie]
- Tagueurs d'espérance - préf. Boris Cyrulnik – 220 p. 13 x 20 cm - broché, couv. illustrée – Presses de la Renaissance, janvier 2002
- Plus fort que la haine - 331 p. 15 x 22 cm, broché, grands caractères - Editions de la Loupe http://www.editionsdelaloupe.com/, novembre 2002
- Tagueurs d'espérance - préf. Boris Cyrulnik – 185 p. 11 x 18 cm, broché, couv. illustrée – coll. Récits - J’ai lu, août 2003
- Quand le murmure devient cri - 225 p., broché – coll. Récits - Editions de la Loupe, février 2006
- Prières glanées - broché - Presses de la Renaissance, novembre 2006