« Transport maritime » : différence entre les versions

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[[File:Shipping routes red black.png|thumb|Carte des ''« routes »'' commerciales dans l'[[océan mondial]], montrant notamment la concentration du trafic maritime dans l'hémisphère nord.|349x349px]]
[[Fichier:Main maritime shipping routes.png|vignette|redresse=1.5|Carte des principales [[Route maritime|routes maritimes]], des principaux {{Langue|en|texte=choke points}} ([[détroit]]s, [[Canal (voie d'eau)|canaux]] transocéaniques)<ref>Au niveau [[géopolitique]], les principales routes maritimes comportent des points de passage stratégiques (détroits, canaux transocéaniques) qui sont des [[Goulotgoulet d'étranglement (route)|goulets d'étranglement]] ({{Langue|en|texte=choke points}}) dont l'occlusion pose des problèmes soulevant des enjeux de [[sécurité maritime]].</ref>, et des [[Liste des plus grands ports à conteneurs|plus grands ports à conteneurs]] (en 2018)<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=Philipp Cerny, Martin Keim|titre=EUROPEAN MOBILITY ATLAS 2021. Facts and Figures about Transport and Mobility in Europe|éditeur=Heinrich-Böll-Stiftung European Union|date=2021|passage=23|url texte=https://eu.boell.org/sites/default/files/2021-02/EUMobilityatlas2021_FINAL_WEB.pdf?dimension1=euma2021}}.</ref>.]]
[[Fichier:Répartition du tonnage mondial par catégories de navires.png|vignette|redresse=1.5|Répartition du tonnage mondial par catégories de [[Navire de charge|navires de charge]] : navires à unités de charge 25 % ({{lien|fr=cargo de fret|lang=en|trad=Breakbulk cargo}}<ref>Transport de [[Fût (récipient)|fûts]], sacs, palettes, boxes.</ref>, {{lien|fr=néo-vrac|lang=en|trad=Neo-bulk cargo}}<ref>Transport de [[Bois (matériau de construction)|bois]], papier, acier, véhicules.</ref>, [[porte-conteneurs]]), navires de [[vrac]] 75 % ([[vraquier]] [[Navire-citerne|liquide]]<ref>Transport [[Pétrolier|de pétrole]], [[Gaz naturel liquéfié|GNL]], [[Chimiquier|produits chimiques]] à vocation multiple, huiles végétales.</ref>, vraquier sec<ref>Transport de charbon, minerai de fer, granulats, bauxite, sable.</ref>)<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=Philipp Cerny, Martin Keim|titre=EUROPEAN MOBILITY ATLAS 2021. Facts and Figures about Transport and Mobility in Europe|éditeur=Heinrich-Böll-Stiftung European Union|date=2021|passage=22}}.</ref>.]]
[[Fichier:Eugen Maersk and Maersk Palermo (6953649940).jpg|vignette|Dans un porte-conteneurs, les « boîtes » sont empilées à la fois en cale et sur le pont.]]
[[File:Danielle_Casanova_-_Corsica_Linea.jpg|thumb|Le [[Danielle Casanova (cruise-ferry)|Danielle Casanova]], un [[Ferry (bateau)|cruise-ferry]] de [[Corsica Linea]].]]
[[File:Astor cruiseship.JPG|thumb|L'Astor, un navire de croisière.]]
 
Le '''transport maritime''' est la circulation par [[mer]] de [[marchandise]]s ([[cargo]]s), de [[Passager (transport)|passagers]] ([[Ferry (bateau)|ferries]] et [[Navire de croisière|navires de croisières]]) et l'activité liée aux [[Port de plaisance|ports de plaisance]]. Les moyens de circulation sont assurés essentiellement par la [[marine marchande]].
 
Il s'agit du [[mode de transport]] le plus important pour la circulation de marchandises (90 % des échanges mondiaux au début du {{s-|XXI}}).
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== Présentation générale ==
Le transport maritime consiste à déplacer des marchandises ou des personnes pour l'essentiel par voie maritime, le long de [[route maritime|routes maritimes]] et occasionnellement des canaux ([[Canal de Panama]], [[Canal de Suez]] et les estuaires portuaires notamment). Le transport maritime comprend également la prise en charge du pré-acheminement et du post-acheminement (positionnement d'un conteneur chez le chargeur et son acheminement au port, par exemple). Un tel déplacement sera couvert par un [[connaissement]] dans le cadre de la ligne régulière ou d'un [[contrat d'affrètement]] dans le cadre d'un service de [[tramping]] (lorsque les tonnages sont importants, par exemple).
 
Selon la [[Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement]], en 2020 la flotte mondiale de transport maritime commercial atteignait 99.800{{nombre|99800 navires}} de plus de {{nobr|100 tonneaux}} de [[jauge brute]], qui en janvier 2021 pouvaient transporter {{nobr|2,1 milliards}} de tonnes de port en lourd, assurant 90 % du trafic mondial<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=UNCTAD |titre=Review of maritime transport 2021 |url=https://unctad.org/webflyer/review-maritime-transport-2021 |site=UNCTAD.org |consulté le=21 août 2022}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement|2012|id=UNCTAD20122 |p=<!-- Quelle page ? -->}}.</ref>. En 2012, le transport maritime mondial représente un marché de {{unité|1500 milliards}} d'euros<ref name="atlantico.fr">{{lien web |titre=Transport maritime : ce marché insoupçonné qui pèse plus lourd que l'aéronautique et les télécoms |url=http://www.atlantico.fr/decryptage/transport-maritime-marche-insoupconne-qui-pese-plus-lourd-que-aeronautique-et-telecoms-florent-detroy-725479.html |site=Atlantico.fr |consulté le=06-08-2020}}.</ref>. En 2015, il représente 80 % du commerce mondial en volume et 70 % en valeur<ref>{{Ouvrage |langue=en |titre=Review of maritime transport |éditeur=[[Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement]] |année=2012 |pages totales=xvi+179 |passage=xii |isbn=978-92-1-112860-4 |lire en ligne=https://unctad.org/system/files/official-document/rmt2012_en.pdf |format=pdf |consulté le=4 août 202 |id=UNCTAD20122 }}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=|titre=ITF Transport Outlook 2015|éditeur=OECD Publishing|date=2015|passage=22}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Les ports maritimes au cœur de la mondialisation|url=http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/d000553-les-ports-maritimes-au-caeur-de-la-mondialisation/introduction |date=6 février 2015 |site=[[La Documentation française]] |consulté le=17 octobre 2016}}.</ref>. Malgré un ralentissement dû à la [[Crise économique mondiale de 2008|crise de 2008]], ce marché devrait continuer de croître pour atteindre {{unité|2000 milliards}} d'euros en 2020<ref name="atlantico.fr"/>.
 
<center>'''Évolution du transport maritime mondial (marchandises) de 1950 à 2020'''<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=Jean-Marie Miossec|responsabilité1=Professeur à l’université Paul Valéry-Montpellier|titre=Le transport maritime et les rivages de la mer|url=https://visionscarto.net/transport-maritime-rivages-de-la-mer|site=https://visionscarto.net|date=1 septembre 2014|consulté le=9 juin 2019}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=United Nations Conference on Trade and Development|titre=Review of Maritime Transport 2018|passage=2-5|lieu=New-York|éditeur=United Nations|date=03 Octobre 2018|pages totales=116|isbn=978-92-1-112928-1|lire en ligne=https://unctad.org/en/PublicationsLibrary/rmt2018_en.pdf}}</ref>
 
{{Graph:Chart
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}}</center>
 
Ce mode de transport couvre l'essentiel des matières premières ([[pétrole]] et [[Produit pétrolier|produits pétroliers]], [[Houille|charbon]], [[minerai de fer]], [[céréale]]s, [[bauxite]], [[alumine]], [[phosphate]]s, etc.). À côté de ce transport en vrac, il couvre également le transport de produits préalablement conditionnés se présentant sous forme de cartons, caisses, [[palette de manutention|palette]]s, fûts, ce que l'on a coutume d'appeler de la marchandise diverse ou « divers » (''general cargo'' en anglais).
 
== Historique ==
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Le transport maritime remonte de très loin, ainsi dès que l’être humain a su creuser dans les troncs d’arbres, assembler les morceaux de bois ; il a compris que la voie d’eau pourrait servir pour transporter les personnes et les marchandises. Très tôt la [[navigation]] naquit, les rames (qui caractérisent l’époque primitive) et les [[Caravelle (navire)|caravelles]] des navires du {{s|XV}} et {{s|XVI}} furent les premiers instruments de navigation utilisés ensuite les [[navires à voile]] furent leur apparition pour enfin aboutir à un moyen mécanique vers le {{s|XVIII}} qui par ailleurs est considéré comme le siècle des [[grandes découvertes]].
 
En effet, la construction en [[acier]] a remplacé les constructions des navires en bois. La découverteL'invention de la [[machine à vapeur]] et son amélioration par [[James Watt]], la découvertel'invention de l’[[hélice]] et de la turbine ont permis d’avoir des bâtiments (navires) rapides et robustes.
 
À cette évolution, il faut ajouter une étape importante caractérisée par l’apparition de la [[boussole]] et du [[gouvernail]]. Après la découverte des bâtiments jugés nouveaux, le transport maritime est devenu de plus en plus l’auxiliaire indispensable du commerce et de l’industrie naissante compte tenu du volume énorme des marchandises à transporter.
 
=== Les conteneurs maritimes ===
Depuis le milieu des années soixante, un nouveau marché de transport par mer s'est développé : celui des [[conteneur]]s maritimes. D'un format standardisé : {{nobr|20 ou 40 [[Pied (unité)|pieds]]}}, ces « boîtes » ont connu un essor fulgurant, révolutionnant à la fois le mode de transport mais également toute la chaîne logistique depuis le fournisseur jusqu'au client final. Transport routier, ferroviaire ou même aérien se sont adaptés pour faire de ces boîtes une « unité de transport intermodal ». La marchandise, une fois [[wikt:empoter|empotée]] en conteneur, ne subit plus d'autre manutention jusqu'à son destinataire final. Ce qui est manutentionné est ainsi le conteneur uniquement, minimisant ainsi les ruptures de charges.
 
Le conteneur, spécialement conçu pour être facilement manutentionné, stocké, transporté, va rapidement présenter un certain nombre d'avantages :
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Le transport maritime de conteneurs se fait, de plus en plus, au moyen de [[porte-conteneurs]] intégraux, spécialisés. Les cales sont aménagées en cellules, véritables alvéoles, et un système de rails permet d'y guider par glissement les conteneurs.
 
Une véritable course au gigantisme s'est déclenchée pour atteindre aujourd'hui des navires pouvant charger 20 000{{nombre|20000 [[équivalent vingt pieds]]}}.
 
Cependant, cette course au gigantisme risque de s'essouffler, ces navires devenant difficiles à rentabiliser et exclus de beaucoup de ports européens ou autres par suite de faiblesse de profondeur de ces derniers ou d'insuffisance d'aliments.{{Référence souhaitée}}
 
== Flotte marchande mondiale ==
[[File:Merchant marine by country.PNG|thumb|Enregistrement des navires de marine marchande dans le monde (source : CIA) ({{GT|1,000|disp=long}} and over) per country.<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/rankorder/2108rank.html |titre=Rank Order - Merchant marine |consulté le=2007-05-21 |sériesite=CIA.gov }}. Il n'y a pas de liens entre la taille du pays, son nombre de ports ou son linéaire côtier. Quelques petits pays sont des [[pavillons de complaisance]]</ref>.|406x406px]]
{{article connexe|Liste des flottes de marine marchande}}
 
La flotte marchande mondiale est constituée de différents types de vaisseaux. Le tableau ci-dessous présente la répartition de cette flotte entre ces différents types<ref>Base de données de l'UNCTAD ([http://www.unctad.org/en/docs/rmt2005_en.pdf site Web])</ref>. Au début de 2007, la flotte mondiale a, en comptabilisant les navires de plus de {{nombre|1000 tpl}}, pour la première fois, dépassé 1un milliard de tonnes de [[port en lourd]] (tpl) pour atteindre {{nobr|1,04 milliard}} de tpl<ref>{{fr}} [http://www.unctad.org/Templates/WebFlyer.asp?intItemID=4398&lang=2 Étude sur les transports maritimes 2007], Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement</ref>.
 
Au {{date-|1 janvier 2010}}, le tonnage global est de {{formatnum:nombre|1276 millions}} millions de tonnes de [[port en lourd]] qui en 2009 ont transporté {{nobr|7,84 milliards}} de tonnes de fret<ref>{{Lien web |url=http://www.unctad.org/templates/webflyer.asp?docid=14175&intItemID=1528&lang=2 |titre=Transports maritimes : une reprise encore freinée par une offre excédentaire de navires et des taux de fret déprimés |annéedate=20 décembre 2010 |éditeur=[[Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement]] |consulté le=17 juillet 2011}}</ref>.
 
<center>
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===== La durée du contrat du transport maritime =====
Elle est valable depuis le chargement de la marchandise à bord du navire jusqu’au déchargement. Cette convention établit une séparation juridique du transport. Ainsi, le pré et post acheminement terrestre sont exclus de son champ d’application.
 
On ne peut donc engager la responsabilité du [[transporteur maritime]] que pendant la phase purement maritime.
 
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== Impact environnemental ==
{{article détaillé|Impact écologiqueenvironnemental du transport maritime}}
Le transport maritime représente 13 % de la consommation d'énergie du secteur des transports en 2019, contre 42 % pour les camions, 35 % pour les voitures individuelles et 7 % pour les avions<ref name="Échos250821"/>.
 
En 2022, Les [[porte-conteneurs]], [[vraquiers]], [[pétroliers]], [[chimiquier]]s et [[Méthanier|gaziers]] sont à l’origine de plus de trois quarts des émissions du transport maritime, ils utilisent l’un des carburants les plus sales au monde, un résidu visqueux du pétrole, lourd et difficile à brûler. Ce pétrole « bunker » est un résidu de raffinage des autres produits pétroliers<ref name="LM 20221111"/>.
 
En 2022, la pollution du transport maritime représente 3 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde et tarde à changer de cap. Si le secteur n’entame pas de changements, les émissions s’élèveraient à 17 % d’ici à 2050<ref name="LM 20221111">{{Lien web|auteur=Mathilde Damgé|titre=COP27 : le fret maritime est l’un des plus grands émetteurs de CO2, et il tarde à changer de cap|url=https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/11/11/cop27-le-transport-maritime-un-secteur-polluant-qui-tarde-a-changer-de-cap_6149485_4355770.html|site=LeMonde.fr|date=2022/11/11 |consulté le=2023-09-14}}.</ref>.
 
De plus, les navires émettent dans l’atmosphère des particules de soufre. Les particules fines et l’oxyde d’azote touchent particulièrement les populations vivant à proximité des ports et des côtes. Ces pollutions sont dangereuses pour la santé humaine et l’environnement<ref name="LM 20221111"/>.
 
=== Début de prisePrise de conscience par les organisations internationales ===
Le {{date-|13 avril 2018}}, à l’occasion du {{72e}} Comité de protection de l’environnement du milieu marin (MEPC), les 173 pays membres de l’[[Organisation maritime internationale]] (OMI) se sont engagés sur une réduction des émissions des gaz à effets de serre dans le transport maritime<ref>{{Lien web|langue=en-GB|titre=UN body adopts climate change strategy for shipping|url=http://www.imo.org/en/MediaCentre/PressBriefings/Pages/06GHGinitialstrategy.aspx|site=imo.org|date=2018-04-13|consulté le=2018-10-29}}</ref>.
 
La stratégie vise d’une part à baisser de 40 % les émissions à la tonne-kilomètre des navires d'ici 2030, d’autre part à réduire le volume global des émissions d’au moins 50 % en 2050 par rapport à l’année de référence de 2008. Enfin, dès 2030, les bateaux neufs devront ne plus émettre de {{CO2}}.
 
L’OMI est régulièrement critiquée pour traîner les pieds sur la question de la réduction des gaz à effets de serre. L’ONG [[Transparency International]] explique cette réticence par l’influence considérable des armateurs sur le fonctionnement de l’organisation ainsi que celle des paradis fiscaux ; 52 % de la flotte mondiale est enregistrée dans les Bahamas, à Malte, au Panama, au Liberia et dans les îles Marshall. Ces cinq pays contribuent par ailleurs à 43,5 % du financement de l'organisation<ref>{{Article|langue=en|auteur1=|prénom1=Transparency International|nom1=e.V.|titre=Weak governance at UN shipping agency delaying action on climate change|périodique=https://www.transparency.org/news/pressrelease/weak_governance_at_un_shipping_agency_delaying_action_on_climate_change|date=2018-04-03|lire en ligne=https://www.transparency.org/news/pressrelease/weak_governance_at_un_shipping_agency_delaying_action_on_climate_change|consulté le=2018-10-29|pages=}}</ref>.
 
Le changement de position des [[îles Marshall]] a eu une influence majeure sur la ratification de l’accord. L’archipel du Pacifique, troisième pavillon de la marine marchande internationale, est directement menacé par la montée du niveau des mers. Les îles Marshall, à l’instar de l’Australie et de l’Union européenne, poussait à un accord contraignant, alors que les États-Unis, L’Arabie Saoudite et le Brésil plaidaient pour des objectifs moins ambitieux<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Loïc Chauveau|titre=La marine marchande s’engage enfin à limiter ses émissions de gaz à effet de serre|périodique=https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/la-marine-marchande-va-enfin-limiter-ses-emissions-de-gaz-a-effet-de-serre_123120|date=2018-04-17|lire en ligne=https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/la-marine-marchande-va-enfin-limiter-ses-emissions-de-gaz-a-effet-de-serre_123120|consulté le=2018-10-29|pages=}}</ref>.
 
Les enjeux sont importants ; le transport par navires [[porte-conteneur]]s représente 90 % des échanges commerciaux mondiaux, soit 11 milliards de tonnes. Selon l’ISEMAR, les échanges maritimes ont été multipliés par deux en vingt ans<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Paul Tourret|titre=20 ans de transport maritime. Analyse des grandes mutations|périodique=ISEMAR|date=2017-02-01|lire en ligne=https://www.isemar.fr/wp-content/uploads/2017/02/note-de-synth%C3%A8se-isemar-187.pdf|pages=}}</ref>. Le secteur pourrait représenter 17 % des émissions mondiales de {{CO2}} en 2050 contre 2,7 % actuellement. Un rapport de l'OCDE estime que grâce aux technologies existantes, le transport maritime pourrait être décarboné d'ici 2035<ref>{{Article|langue=en|auteur1=International Transport Forum|titre=Decarbonising Maritime Transport - Pathways to zero-carbon shipping by 2035|périodique=OCDE|date=2018|lire en ligne=https://www.itf-oecd.org/sites/default/files/docs/decarbonising-maritime-transport.pdf|pages=}}</ref>.
 
Lors de la conférence mondiale pour le climat à [[Charm el-Cheikh]] ([[COP27]]), plusieurs pays ont demandé à l’Organisation maritime internationale d’être plus ambitieuse et de viser le « zéro carbone » d’ici à 2050<ref name="LM 20221111"/>.
 
=== Émissions de gaz à effet de serre ===
Selon l’[[ONU]]<ref>Rapport ONU, publié mi-février 2008 au Royaume-uniUni, faisant état d’un calcul affiné, tenant compte de la quantité et qualité de carburants vendus aux cargos dans le monde, du type de moteur et temps passé à naviguer.</ref>{{refinc|date=décembre 2019}}, la flotte mondiale marchande a émis 1,12 milliard de tonnes de [[dioxyde de carbone]] en 2007<ref>{{Lien web |titre=Statistiques : Emissions de CO2 par le trafic maritime mondial |url=http://www.planetoscope.com/co2/680-emissions-de-co2-par-le-trafic-maritime-mondial.html |site=planetoscope.com |consulté le=2017-03-17}}.</ref>, soit 4,5 % des [[Gaz à effet de serre|émissions]] globales (hors flottes [[militaire]]s, de [[Pêche (halieutique)|pêche]] et de [[Plaisance (loisir)|plaisance]]), soit, à titre de comparaison, l'équivalent des émissions totales de deux pays comme la France en 2006<ref>541 Mteq{{CO2}} ont été émises au total en France en 2006, selon l'inventaire [[Citepa]] fait pour la [[MIES]] ([http://www.effet-de-serre.gouv.fr/dernier_inventaire_national_ Lien] {{Lien archive|url=http://www.effet-de-serre.gouv.fr/dernier_inventaire_national_ |horodatage archive=20080507124506 |titre=Copie archivée }})</ref>. Selon l’[[Organisation maritime internationale]], le secteur maritime pèse 2,8 % des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle globale. Ceci fait de la marine marchande le {{5e|émetteur}} en quantité (bien que loin derrière l’[[aviation]]<ref>L’aviation émet 650 millions de t/an d'équivalent {{CO2}} ([http://www.marine-marchande.com/info-en-direct-1538.htm source] (consulté le 23 avril 2008).</ref> autre source de {{CO2}} en forte augmentation). Cette estimation double ou triple les estimations précédentes. Début {{date-|avril 2008}}, l’[[Organisation maritime internationale]] (OMI) a mis en révision [[MARPOL Annexe VI|Marpol VI]] qui règlemente certaines pollutions des navires (Marpol VI date de 1997, mais n’est entrée en vigueur qu’en 2005).
 
Le [[protoxyde d'azote]] (N<sub>2</sub>O) émis par les [[Moteur Diesel|diesels]] marins est un puissant gaz à effet de serre, au même titre que le [[dioxyde de carbone]] (CO<sub>2</sub>) et le [[méthane]] (CH<sub>4</sub>) ; son pouvoir réchauffant est de 265 fois celui du CO<sub>2</sub>.
 
L’ICS (''International Chamber of Shipping'') reconnaît que les 60 000 navires qu’elle représente sont responsables d’environ 10 % des émissions de soufre et d’azote. Alors que les émissions terrestres ont fortement diminué depuis 1990, les émissions du transport maritime ont tant augmenté, qu'à ce rythme en 2015, les seuls navires croisant au large de l'UE 25 émettront plus de SO<sub>2</sub> que toutes les sources terrestres réunies de l'UE-25<ref>[http://www.acidrain.org/pages/publications/acidnews/2005/AN1-05.asp source : AcidRain] consultée le 8 mai 2008</ref>.
 
Des recherches portent sur des modèles ou prototypes de caboteurs ou navires de grande plaisance et de [[marine marchande]] dits {{Citation|bateaux zéro carbone}} (en termes d'émission)<ref>CleanTech (2015) [http://www.cleantechrepublic.com/2015/10/12/construction-navale-vers-des-bateaux-zero-carbone/ Construction navale : vers des bateaux zéro carbone ?] mis en ligne 2015-09-23, consulté 2015-10-24 </ref>{{,}}<ref>[https://www.maritimenews.ma/marine-marchande-2/7471-les-discussions-informelles-se-concentrent-sur-la-reduction-de-l-intensite-carbone-du-transport-maritime Les discussions informelles se concentrent sur la réduction de l'intensité carbone du transport maritime], maritimenews.ma, 14 juillet 2020.</ref>
 
=== Particules ultrafines ===
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Une campagne de mesures à Bastia en 2018 a révélé lors des départs ou arrivées de ferries {{nombre|75000|particules}} ultrafines par centimètre cube, soit 37,5 fois plus de pollution qu'en période normale, et à bord du ferry entre Livourne et Bastia, lors d'une accélération, un pic à {{nombre|230000|particules}} ultrafines par centimètre cube a été observé<ref>[https://www.fne.asso.fr/node/491002 En Corse, habitants et touristes victimes de la pollution de l'air des navires], [[France Nature Environnement]], 25 juillet 2018.</ref>.
 
== Évolution du choix des carburants ==
En septembre 2023, Maersk et CMA CGM, respectivement numéros deux et trois mondiaux du transport maritime, annoncent leur décision de partager certains investissements et une partie de leurs efforts de R&D, pour sortir plus vite des motorisations au fioul. Maersk vise la [[neutralité carbone]] pour 2040, et CMA CGM d'ici 2050. Ils souhaitent {{citation|accélérer la capacité d'avitaillement et d'approvisionnement en bio/e-[[méthanol]] des principaux ports à travers le monde}} et poursuivre les travaux conjoints de R&D {{citation|sur d'autres composantes de la solution « Net Zéro », en particulier les nouveaux carburants alternatifs tels que l'[[ammoniac]]}}<ref name="Échos19092023">[https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/cma-cgm-et-maersk-font-alliance-dans-la-decarbonation-des-navires-1979447 CMA CGM et Maersk font alliance dans la décarbonation des navires], [[Les Échos]], 19 septembre 2023.</ref>.
 
=== Propulsion au gaz naturel liquéfié ===
L’utilisation du [[gaz naturel liquéfié]] (GNL) comme carburant, au lieu du fioul lourd, permet de réduire considérablement les émissions de particules fines, d'oxydes de soufre, d'oxydes d'azote et de {{CO2}}. Mais elle représente un surcoût très important au niveau de l'investissement initial. Le {{date-|27 novembre 2018}}, l'« Aida Nova », du groupe [[Costa Croisières]], sera le premier paquebot de croisière au monde propulsé au GNL à prendre la mer ; il sera destiné au marché allemand. Fin {{date-|octobre 2019}}, un autre navire propulsé au GNL, le « Costa Smeralda » sera livré, destiné à des voyages en Méditerranée. Au total, huit paquebots de croisière au GNL seront lancés de 2018 à 2021 sur {{nobr|66 paquebots}} en construction. [[CMA CGM]] a également adopté le GNL pour ses futurs porte-conteneurs géants : à l'été 2017, il a passé commande de neuf bateaux de {{unité|22000|[[Équivalent vingt pieds|EVP]]}} chacun, équipés de moteurs fonctionnant au GNL et livrables à partir de fin 2019<ref>[https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/0302250115478-les-premiers-navires-de-croisiere-propulses-au-gnl-bientot-sur-les-mers-2204880.php Les premiers navires de croisière propulsés au GNL bientôt sur les mers], [[Les Échos]], 13 septembre 2018.</ref>. Selon Jean-Marc Roué, président de [[Brittany Ferries]], pour la même quantité d'énergie consommée, le GNL émet jusqu'à 20 % de moins de gaz à effet de serre que le carburant utilisé actuellement ; de plus, les navires équipés en GNL étant neufs, ils permettent une réduction de 40 %<ref name="Échos12112019">[https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/les-marins-se-mettent-au-vert-1147056 Les marins se mettent au vert], [[Les Échos]], 12 novembre 2019.</ref>.
 
Le carburant GNL réduit de 90 % les émissions de particules fines<ref>{{lien web|auteur=Julia Toussaint|titre=Transport maritime. À quoi carbureront les navires zéro émission en 2050 ?|url=https://www.ouest-france.fr/economie/transports/transport-maritime/transport-maritime-a-quoi-carbureront-les-navires-zero-emission-en-2050-3a39ceb2-8a60-11ec-b1a4-b42f8ae3c7af|site=Ouest-France.fr|date=11 février 2022|consulté le=14 septembre 2023}}</ref>.
 
=== Propulsion au méthanol vert ===
Le choix du méthanol de synthèse ou « e-méthanol » apparaît comme une solution de plus long terme que celui du GNL : produit à partir d'[[hydrogène vert]] et de {{CO2}} issu de déchets agricoles, il n'émet pratiquement pas de gaz à effet de serre (GES), alors que la propulsion au GNL réduit seulement de 25 % de {{CO2}} les émissions de GES par rapport aux carburants actuels. Le méthanol est en 2021 beaucoup plus cher que le GNL, mais son coût devrait fortement baisser dans les années 2030, lorsque le prix de l'hydrogène vert baissera lui aussi. L'armateur danois Maersk a décidé d'opter pour le méthanol vert<ref name="Échos250821">[https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/la-course-aux-carburants-maritimes-verts-est-lancee-1340769 La course aux carburants maritimes verts est lancée], [[Les Échos]], 25 août 2021.</ref>.
 
En 2023, dans le but d'œuvrer à la décarbonation de ses opérations maritime, l’armateur danois [[Maersk]], géant du transport maritime, numéro deux du [[Porte-conteneurs|transport de conteneurs]], a inauguré au [[Danemark]] le premier navire d'une série de 25 fonctionnant au bio-méthanol, le ''[[Laura-Mærsk]]''. Ces navires permettront à Maersk de réduire ses émissions annuelles de {{CO2}} d’environ 2,3 millions de tonnes en 2025. Selon l’[[Institut supérieur d’économie maritime]] (Isemar), le transport maritime pèse près de 3 % des émissions {{CO2}} mondiales<ref>{{Lien web|titre=Décarbonation du transport maritime : le premier navire fonctionnant au bio-méthanol inauguré au Danemark|url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/09/14/decarbonation-du-transport-maritime-le-premier-navire-fonctionnant-au-bio-methanol-inaugure-au-danemark_6189380_3244.html|site=LeMonde.fr|date=2023/09/14 |consulté le=2023/09/15}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=Thibaud Teillard|titre=Maersk baptise le « Laura Maersk », premier porte-conteneurs au méthanol|url=https://lemarin.ouest-france.fr/secteurs-activites/shipping/maersk-baptise-le-laura-maersk-premier-porte-conteneurs-au-methanol-48729|site=Ouest-France.fr|date=2023/09/14|consulté le=2023/09/15}}</ref>. Maersk va créer deux sites de production d'e-méthanol en Espagne, sous le nouveau label C2X, et prévoit 5 ou 6 implantations dans le monde, dont une en Égypte<ref name="Échos19092023"/>.
 
== Autres évolutions ==
=== Alimentation électrique dans les ports ===
{{article détaillé|alimentation à quai}}
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Selon [[Philippe Louis-Dreyfus]], président de [[Louis Dreyfus Armateurs]], réduire la vitesse d'un navire « [[capesize]] » à {{unité|12 nœuds}} au lieu de {{unité|14 nœuds}} suffit à réduire sa consommation de 55 %. La France a soumis cette idée à l'Organisation maritime internationale en {{date-|avril 2019}}. L'organisation maritime internationale « Baltic and International Maritime Council » (Bimco), dont les 2000 membres représentent 65 % du tonnage mondial, a soumis une solution équivalente à l'OMI : réduire la puissance des navires. Les armateurs grecs, qui représentent 40 % de la flotte mondiale, ont apporté leur soutien<ref name="Échos12112019"/>.
 
=== Bateaux à faibles émissions de gaz à effet de serre ===
=== Début de prise de conscience par les organisations internationales ===
Des recherches portent sur des modèles ou prototypes de caboteurs ou navires de grande plaisance et de [[marine marchande]] dits {{Citation|bateaux zéro carbone}} (en termesdisposant d'émission)<ref>CleanTech (2015)un [http://www.cleantechrepublic.com/2015/10/12/construction-navale-vers-des-bateaux-zero-carbone/ Construction navale : vers des bateaux zéro[bilan carbone ?]] mis en ligne 2015-09-23, consulté 2015-10-24moins </ref>{{,}}important<ref>[https://www.maritimenews.ma/marine-marchande-2/7471-les-discussions-informelles-se-concentrent-sur-la-reduction-de-l-intensite-carbone-du-transport-maritime Les discussions informelles se concentrent sur la réduction de l'intensité carbone du transport maritime], maritimenews.ma, 14 juillet 2020.</ref>.
Le {{date-|13 avril 2018}}, à l’occasion du {{72e}} Comité de protection de l’environnement du milieu marin (MEPC), les 173 pays membres de l’[[Organisation maritime internationale]] (OMI) se sont engagés sur une réduction des émissions des gaz à effets de serre dans le transport maritime<ref>{{Lien web|langue=en-GB|titre=UN body adopts climate change strategy for shipping|url=http://www.imo.org/en/MediaCentre/PressBriefings/Pages/06GHGinitialstrategy.aspx|site=imo.org|date=2018-04-13|consulté le=2018-10-29}}</ref>.
 
La stratégie vise d’une part à baisser de 40 % les émissions à la tonne-kilomètre des navires d'ici 2030, d’autre part à réduire le volume global des émissions d’au moins 50 % en 2050 par rapport à l’année de référence de 2008. Enfin, dès 2030, les bateaux neufs devront ne plus émettre de {{CO2}}.
 
L’OMI est régulièrement critiquée pour traîner les pieds sur la question de la réduction des gaz à effets de serre. L’ONG [[Transparency International]] explique cette réticence par l’influence considérable des armateurs sur le fonctionnement de l’organisation ainsi que celle des paradis fiscaux ; 52 % de la flotte mondiale est enregistrée dans les Bahamas, à Malte, au Panama, au Liberia et dans les îles Marshall. Ces cinq pays contribuent par ailleurs à 43,5 % du financement de l'organisation<ref>{{Article|langue=en|auteur1=|prénom1=Transparency International|nom1=e.V.|titre=Weak governance at UN shipping agency delaying action on climate change|périodique=https://www.transparency.org/news/pressrelease/weak_governance_at_un_shipping_agency_delaying_action_on_climate_change|date=2018-04-03|lire en ligne=https://www.transparency.org/news/pressrelease/weak_governance_at_un_shipping_agency_delaying_action_on_climate_change|consulté le=2018-10-29|pages=}}</ref>.
 
Le changement de position des [[îles Marshall]] a eu une influence majeure sur la ratification de l’accord. L’archipel du Pacifique, troisième pavillon de la marine marchande internationale, est directement menacé par la montée du niveau des mers. Les îles Marshall, à l’instar de l’Australie et de l’Union européenne, poussait à un accord contraignant, alors que les États-Unis, L’Arabie Saoudite et le Brésil plaidaient pour des objectifs moins ambitieux<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Loïc Chauveau|titre=La marine marchande s’engage enfin à limiter ses émissions de gaz à effet de serre|périodique=https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/la-marine-marchande-va-enfin-limiter-ses-emissions-de-gaz-a-effet-de-serre_123120|date=2018-04-17|lire en ligne=https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/la-marine-marchande-va-enfin-limiter-ses-emissions-de-gaz-a-effet-de-serre_123120|consulté le=2018-10-29|pages=}}</ref>.
 
Les enjeux sont importants ; le transport par navires [[porte-conteneur]]s représente 90 % des échanges commerciaux mondiaux, soit 11 milliards de tonnes. Selon l’ISEMAR, les échanges maritimes ont été multipliés par deux en vingt ans<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Paul Tourret|titre=20 ans de transport maritime. Analyse des grandes mutations|périodique=ISEMAR|date=2017-02-01|lire en ligne=https://www.isemar.fr/wp-content/uploads/2017/02/note-de-synth%C3%A8se-isemar-187.pdf|pages=}}</ref>. Le secteur pourrait représenter 17 % des émissions mondiales de {{CO2}} en 2050 contre 2,7 % actuellement. Un rapport de l'OCDE estime que grâce aux technologies existantes, le transport maritime pourrait être décarboné d'ici 2035<ref>{{Article|langue=en|auteur1=International Transport Forum|titre=Decarbonising Maritime Transport - Pathways to zero-carbon shipping by 2035|périodique=OCDE|date=2018|lire en ligne=https://www.itf-oecd.org/sites/default/files/docs/decarbonising-maritime-transport.pdf|pages=}}</ref>.
 
=== Bruit sous marin ===
{{article détaillé|Bruit sous marin}}
Le transport maritime cause une élévation notable du [[bruit sous marin]]. La directive de l'[[Union européenne]] « stratégie pour le milieu marin » inclut l'évaluation obligatoire pour les états membres de l'état et de l'évolution des pressions et impacts des bruits sous-marins dus à l'activité humaine<ref>{{ouvrage|prénom1=Yann |nom1=Stéphan |prénom2=Jean-Michel |nom2=Boutonnier |prénom3=Christine |nom3=Pistre |titre=Bilan des activités anthropiques génératrices de bruit sous-marin et de leur récente évolution en France métropolitaine|lieu=France |éditeur=Service hydrographique et oceanographique de la Marine |année=2012 |lire en ligne=https://www.researchgate.net/profile/Yann-Stephan/publication/277326496_Bilan_des_activites_anthopiques_generatrices_de_bruit_sous-marin_et_de_leur_recente_evolution_en_France_metropolitaine/links/55682e8b08aeab77721ebce2/Bilan-des-activites-anthopiques-generatrices-de-bruit-sous-marin-et-de-leur-recente-evolution-en-France-metropolitaine.pdf}}.</ref>.
 
== Vers une nouvelle réglementation (2020) ==
Contexte : Au milieu des années [[2010]], environ 200 millions de tonnes (Mt) de fioul lourd (= 45 % de la consommation mondiale annuelle) et environ {{unité|30 |Mt}} de gazole bon marché (5 % du total annuel vendu) étaient consommés par environ 50 000 navires marchands. La flotte marchande est ainsi devenue un émetteur majeur d’oxydes de soufre, d’azote et de particules fines ; et sans forte diminution des émissions de SOx, selon une étude de l'OMI (2016) cette flotte pourrait entre 2020 et 2025 causer plus de 570 000 [[mortalité évitable|décès prématurés]] dans le monde<ref>OMI (2016) [http://www.imo.org/en/MediaCentre/HotTopics/Documents/Finland%20study%20on%20health%20benefits.pdf ''Air pollution and energy efficiency ; Study on effects of the entry into force of the global 0.5% fuel oil sulphur content limit on human health''] ; Submitted by Finland</ref>{{,}}<ref> cette étude de 2016 a été soumise au Comité de la protection du milieu marin (MEPC) de l'OM : source : http://www.imo.org/fr/MediaCentre/PressBriefings/Pages/19-Implementation-of-sulphur-2020-limit-.aspx ''Limite de la teneur en soufre – l’OMI interdit le transport de fuel-oil non conforme''] : Briefing 19 26/10/2016</ref>.
 
Le moteur diesel marin pollue, émettant des particules complexes, dont particules carbonées de quelques nanomètres à moins d’un micron, et particules inorganiques d'environ un micron surtout constituées de [[cendre]]s et de [[sulfate]]s<ref>Streibel, T., Schnelle-Kreis, J., Czech, H., Harndorf, H., Jakobi, G., Jokiniemi, J., … & Müller, L. (2017). ''Aerosol emissions of a ship diesel engine operated with diesel fuel or heavy fuel oil''. Environmental Science and Pollution Research, 24(12), 10976-10991 ([https://link.springer.com/article/10.1007/s11356-016-6724-z résumé].</ref>{{,}}<ref>Sippula, O., Stengel, B., Sklorz, M., Streibel, T., Rabe, R., Orasche, J., … & Groger, T. (2014). [https://www.researchgate.net/profile/Olli_Sippula/publication/281236818_Supporting_information_Particle_Emissions_from_a_Marine_Engine_-_Chemical_Composition_and_Aromatic_Emission_Profiles_under_Various_Operating_Conditions/links/55dc407608ae9d6594938eb8/Supporting-information-Particle-Emissions-from-a-Marine-Engine-Chemical-Composition-and-Aromatic-Emission-Profiles-under-Various-Operating-Conditions.pdf ''Particle emissions from a marine engine: chemical composition and aromatic emission profiles under various operating conditions'']. Environmental science & technology, 48(19), 11721-11729.</ref>, et selon une étude allemande en 2015, dans les zones côtières et portuaires européennes 50 % de la pollution particulaire de l'air vient des fumées de navires, y causant 60 000 morts/an, et un coût sanitaire estimé à 58 milliards d’euros/an<ref>Oeder, S., Kanashova, T., Sippula, O., Sapcariu, S. C., Streibel, T., Arteaga-Salas, J. M., … & Mülhopt, S. (2015). ''[https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0126536 Particulate matter from both heavy fuel oil and diesel fuel shipping emissions show strong biological effects on human lung cells at realistic and comparable in vitro exposure conditions]''. PLoS One, 10(6), e0126536.</ref>{{,}}<ref>Diabaté, S., Weiss, C., Stengel, B., Rabe, R., Hamdorf, H., Torvela, T., … & BéruBé, K. A. (2015). ''[https://www.researchgate.net/profile/Hanns-Rudolf_Paur/publication/278000038_Particulate_Matter_from_Both_Heavy_Fuel_Oil_and_Diesel_Fuel_Shipping_Emissions_Show_Strong_Biological_Effects_on_Human_Lung_Cells_at_Realistic_and_Comparable_In_Vitro_Exposure_Conditions/links/55781a9708ae7521586e7a58/Particulate-Matter-from-Both-Heavy-Fuel-Oil-and-Diesel-Fuel-Shipping-Emissions-Show-Strong-Biological-Effects-on-Human-Lung-Cells-at-Realistic-and-Comparable-In-Vitro-Exposure-Conditions.pdf Particulate Matter from Both Heavy Fuel Oil and Diesel Fuel Shipping Emissions Show Strong Biological Effects on Human Lung Cells at Realistic and Comparable In Vitro Exposure Conditions]''.</ref>. Les populations portuaires et littorales y sont chroniquement exposées<ref name=natale2015>Di Natale, F., & Carotenuto C. (2015) ''Particulate matter in marine diesel engines exhausts: Emissions and control strategies.'' Transportation Research Part D: Transport and Environment, 40, 166-191.([https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1361920915001169 résumé])</ref>.
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'''Émissions de soufre :''' En [[2008]] l’OMI a fini par adopter<ref> Décision prise dans le cadre la Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires (MARPOL)</ref> (et confirmer en {{date-|octobre 2016}}) une future norme pour le soufre dans les carburants marins (plus basse pour toute la marine marchands à partir du {{date-|1 janvier 2020}})<ref>. La date butoir de 2020 plutôt que 2025, a été retenue lors de la 70e réunion du Comité de protection du milieu marin de l’OMI au vu de ses effets positifs pour l'air et la santé</ref>.
 
Tout fioul marin devra contenir moins de 0,5 % de soufre (contre 3,5 % en 2019 depuis {{date-|juillet 2012}}, à comparer à la limite de 0,001 % imposée au diesel automobile), bien que certaines zones dites « d’émissions contrôlées » ou « ECA » imposent déjà un maximum de 0,1 %<ref name=ConnEnerg>[https://www.connaissancedesenergies.org/transport-maritime-la-nouvelle-reglementation-de-2020-en-questions-190404-0 Une nouvelle réglementation de l’Organisation maritime internationale (OMI) va entrer en vigueur en 2020 pour réduire significativement les émissions d’oxydes de soufre (SOx) des navires. État des lieux.] , connaissance des énergies 05 avril 2019</ref>.
 
En 2019, la France souhaite l'instauration d'une ECA en Méditerranée, comme il en existe en Manche, Mer du Nord et Baltique, et dans une ''"zone USA/Canada"'' avec des effets très positifs démontrés<ref>Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (2019) [https://omi.delegfrance.org/Vers-une-zone-de-controle-d-emissions-par-les-navires-en-Mediterranee ''Vers une zone de contrôle d’émissions par les navires en Méditerranée'' ], Représentation Permanente de la France auprès de l'[[Organisation Maritime Internationale]]</ref>{{,}}<ref>Agathe Perrier [https://www.go-met.com/zone-eca-emission-controle-mediterranee/ Zone ECA en Méditerranée : l’étude qui confirme la nécessité de vite lutter contre la pollution maritime] Publié le 25 janvier 2019 par Go-Met</ref>.
 
'''Émissions de CO2{{fchim|CO|2}}''' : elles sont faibles par kg/km transportés, mais la flotte mondiale en émet néanmoins beaucoup, avec un carburant non écotaxé<ref>Les émissions du transport maritime : questions économiques et technologiques, Note de synthèse de l’ISEMAR, novembre 2018</ref>. L'OMI a donc signé ({{date-|avril 2018}}) un accord de réduction de 50 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre du transport maritime avant 2050 (par rapport aux émissions de 2008)<ref name=ConnEnerg/>. En termes de tendance elles pourraient passer de 3 % environ des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2015 à jusqu'à 17 % en 2050 (car d'autres acteurs auront réduit leurs émissions).
 
''' pour la motorisation ''' : l’armateur choisira, selon le type et âge du bateau, selon ses ports d’approvisionnement, selon qu’il doive ou non circuler dans les « ECA » parmi 4 grandes solutions : une motorisation multi-carburants, un moteur au fioul lourd « peu soufré » (« LSFO » en anglais) ; l’utilisation de gazole marin (« MDO » ou « MGO ») moins riche en soufre ou encore (très rare à ce jour) du GNL (gaz naturel liquéfié) ; ou en dernier recours il continuera à brûler du fioul à haute teneur en soufre (« HSFO ») mais après avoir équipé le navire d’un système de désoufrage des fumées, dits « scrubbers » (« à boucle ouverte » rejetant en mer les eaux acidifiées utilisées par le dispositif, qui sont déjà localement interdits en Chine et à Singapour et posant problème en cas de marée noire, car le fioul reste alors plus polluant, … ou à boucle fermée, à ce jour plus rare et coûteux [5 à 10 millions de dollars par navire], et ne traitent pas les oxydes d’azote ni le CO2{{fchim|CO|2}} qui est un gaz à effet de serre). L’évolution des prix du pétrole et des carburants qui en dépendent pourrait aussi orienter certains choix (en 2019 selon Paul Touret<ref>source : Paul Tourret, directeur de l’Institut supérieur d’économie maritime (ISEMAR) [https://www.connaissancedesenergies.org/transport-maritime-la-nouvelle-reglementation-de-2020-en-questions-190404-0 interviewé] par « connaissance des énergies » </ref>, le fioul désoufré et le gazole sont 35 % plus chers que le fioul lourd bien plus polluant<ref name=ConnEnerg/>.
 
L’association « ''[[Armateurs de France]]'' » espère qu'un carburant conforme sera bien disponible en 2020 dans le monde entier, et affirme que « de nombreux armateurs français ont fait le choix du fioul à très faible teneur en soufre pour leurs navires existants »<ref name=ConnEnerg/>.
 
'''Conséquences pour l'industrie pétrolière''' : Les raffineries ne pourront plus utiliser la marine pour se débarrasser des fonds colonnes de raffinage. Elles devront s'équiper d'unités de désulfuration dès 2019. S’y sont-elles préparées ? Que faire du soufre qu'elles produiront ? Fin {{date-|mars 2019}} d’après l'[[Energy Information Administration|EIA]] américaine, seuls 3 % des fiouls utilisés par la flotte transitant par les États-Unis seront à haute teneur en soufre en 2020 (à comparer aux 58 % de 2019), mais très vite (dès 2022) cette part devrait remonter à 24 % car de nombreux navires se seront équipés de « [[scrubber]]s »<ref> EIA (2019) ''[https://www.eia.gov/outlooks/studies/imo/pdf/IMO.pdf The Effects of Changes to Marine Fuel Sulfur Limits in 2020 on Energy Markets (Independent Statistics & Analysis)]'', mars | U.S. Department of Energy |Washington DC ([https://www.eia.gov/outlooks/studies/imo/ résumé])</ref>.
 
'''Autres moyens d'atténuer la pollution maritime''' :
Quand le prix du carburant augmente, certains armateurs choisissent de faire ralentir leur flotte (« ''slow steaming'' ») ce qui s’est montré efficace pour économiser le carburant lors des chocs pétroliers des années 1970. Ralentir un pétrolier en le faisant passer de 12 nœuds à 11 lui fait économiser 18 % de carburant (et 30 % à 10 nœuds) mais comme le gain n'est pas linéaire (plus la vitesse diminue et moins la réduction des émissions est importante), Armateurs de France souhaite une régulation de la vitesse différenciée par types de navires. Pierre Cariou & al. ont estimé en 2019 qu'environ 70 % de la consommation d'un navire est lié à sa vitesse alors que le vent, le tirant d’eau, le fooling, le courant contraire, etc. comptent pour 30 % <ref>Pierre, C., Francesco, P., & Theo, N. (2019). ''Towards low carbon global supply chains: A multi-trade analysis of CO2{{fchim|CO|2}} emission reductions in container shipping''. International Journal of Production Economics, 208, 17-28.</ref>. Des logiciels permettent aussi d’établir des trajets profitant mieux des vents.
 
Le {{date-|4 avril 2019}}, la France via son ministère chargé de l’énergie a proposé à l'OMI que la vitesse des navires soit également réglementée<ref>Ministère de la Transition écologique et solidaire (2019) « ''Réduction des émissions de {{CO2}} du transport maritime : la France souhaite réguler la vitesse des navires'' » ; Communiqué du 4 avril 2019</ref>{{,}}<ref>Philippe Collet (2019) [https://www.actu-environnement.com/ae/news/emissions-ges-transport-maritime-reduction-vitesse-navire-france-omi-33227.php4 Émissions du transport maritime : la France propose de réduire la vitesse des navires] ; actu environnement : Gouvernance / 05 avril 2019 </ref>. Selon Di Natale & al. (2015) en combinant plusieurs stratégies (dont les technologies de réduction des particules ultrafines déjà commercialisées) sur les navires neufs, il serait possible de diminuer la pollution de 99 % tout en économisant du carburant <ref name=natale2015/>. <br>Selon l’ISEMAR, en avril 2019, dans le monde, seuls 121 navires fonctionnent au [[gaz naturel liquéfié|GNL]] ou étaient ''gaz ready'' (hybrides GNL), sur environ 50 000 navires marchands naviguant en 2018{{refsou}}. Mais les commandes affluent{{refnec}} (doublement attendu avant 2025, mais probablement plutôt pour les [[ferries]] et [[paquebot]]s dont les trajets réguliers et l'avitaillement sont plus faciles à prévoir.
 
On{{qui}} évoque aussi le [[méthanol]] et divers agrocarburants ou biocarburants, la voile, les cerfs-volants, des [[piles à combustible]] et quelques navires 100 % électriques existent. Un prototype autonome 120 km est prévu pour 2020 en Norvège (Yara Birkeland)<ref name=ConnEnerg/>.
 
== Surveillance des navires et du trafic maritime ==
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C'est une composante essentielle de la [[sécurité maritime]] car les navires sont souvent isolés et l'envoi de secours peut prendre des heures voire des jours si les conditions météo sont très mauvaises. La tendance est un système d'information côtier et marin intégré utilisant les radars littoraux, [[Sémaphore (signalisation maritime)|sémaphores]] et l'[[imagerie satellitaire]] pour identifier en temps réel les risques d'[[accidents maritimes]] ou d'autres menaces<ref>MOREL M., LITTAYE A., SAUREL C., PROUTIERE MAULION G., NAPOLI A.,VALLES S. (2009) ''Sécurité et sûreté maritime : traitement et authentification des menaces et des risques en mer.'' Gestion de la complexité et de l’information dans lesgrands systèmes critiques, Editions SEE/CNRS, 11 p</ref>.
 
Un projet SisMaris (lancé en {{date-|octobre 2009}}) détecte en temps quasi réel, de manière automatisée<ref>MOREL M., GEORGE J.-P., LITTAYE A. , JANGAL F., NAPOLI A., GIRAUD M.- A., LEBREVELEC J. (2008). ScanMaris : Automatic Detection of Abnormal Vessel Behaviours. Colloque international 3AF : L’Europe et la transformation de ses forces, 5-7 février 2008, Paris.</ref>, et sur une grande zone maritime des ''{{Citation|comportements suspects de navires}}''<ref>LITTAYE A., MOREL M., BONNOT A., NAPOLI A., GEORGE J.-P., GIRAUD M.- A., JANGAL F., BOTALLA A.M. (2008). ''Trafic Maritime : détection des comportements anormaux des navires.'' 7èmes{{7es}} journées scientifiques et techniques du CETMEF, 8-10 décembre 2008, Paris.</ref> pour identifier au plus tôt des menaces ou risques humains, économiques ou environnementaux<ref>Morel M (2009) ''SisMaris: Système d’Information et de Surveillance MARitime pour l'Identification des comportements Suspects de navire.'' In première Conférence Méditerranéenne Côtière et Maritime CM (Vol. 2, pp. 261-264)</ref>.
 
La surveillance concerne aussi les [[marées noires]], les [[Dégazage (marine)|dégazage]]s ou autres rejets de [[déchet]]s en mer, et des [[drone]]s pourraient bientôt contrôler les émissions (au port ou en mer) « avec des sanctions exemplaires » suggère en 2019 le directeur de l’ISEMAR en cas de non-respect des normes<ref name=ConnEnerg/>.
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* [[Soute (énergie dans les transports)]]
* [[Pollution marine]]
* [[Impact écologiqueenvironnemental du transport maritime]]
* [[EcoPort]] (Démarche volontaire visant un développement portuaire « ''[[Développement durable|durable]]'' »)
* [[Alimentation à quai]]
* [[Marpol]]
* [[Centre de documentation de recherche et d'expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux]]
}}
 
=== Liens externes ===
* {{AutoritéLiens}}
* {{Bases}}
* {{Dictionnaires}}
* ''Marine Traffic'' [http://www.marinetraffic.com/en/ais/home/centerx:-1/centery:51/zoom:8 Cartographie interactive] (visualisation des grands navires géopositionnés en temps quasi-réel) et exemple de [http://www.frenchkpi.com/visualizing-maritime-traffic-using-ais-data/ donnée open data : Visualizing maritime traffic using AIS data] ({{date-|22 juin 2016}} )
* [https://www.youtube.com/watch?v=gtffmxJmehs Vue satellitaire du transport maritime mondial]
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