En anatomie, les valves cardiaques sont des structures du cœur, séparant les différentes cavités et empêchant le sang de refluer dans le mauvais sens.

La valve tricuspide, anciennement appelée valvule tricuspide, est la valve cardiaque qui sépare l'atrium droit du ventricule droit. La valve tricuspide est également appelée valve atrio-ventriculaire droite ou dans l'ancienne nomenclature, valve auriculo-ventriculaire droite.

  1. Atrium droit
  2. Atrium gauche
  3. Veine cave supérieure
  4. Aorte
  5. Artère pulmonaire
  6. Veine pulmonaire
  7. Valve mitrale
  8. Valve aortique
  9. Ventricule gauche
  10. Ventricule droit
  11. Veine cave inférieure
  12. Valve tricuspide
  13. Valve sigmoïde (pulmonaire)
Base des ventricules exposés par l'ablation de l'atrium. Valve tricuspide visible en bas à droite. Gray's Anatomy.

Anatomie

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Elle est composée de trois feuillets (des valvules), insérées sur un anneau (l'anneau tricuspidien) séparant l'atrium droit du ventricule droit. Ces trois feuillets sont dits septal, antérieur et postérieur (ou inférieur). Chaque feuillet est relié à son propre pilier par des cordages mais il existe de nombreuses variations anatomiques[1]. Le feuillet le plus large est le feuillet antérieur, le plus petit, le feuillet septal.

L'anneau tricuspide n'est pas plan et a une forme d'ovale aplati.

Physiologie

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Fermée pendant la systole ventriculaire, elle s’oppose au reflux du sang dans l’atrium. Pendant la diastole, elle s’ouvre et s’abaisse pour laisser passer le sang de l’atrium dans le ventricule.

Mécaniquement, on peut dire qu'elle joue le rôle de soupape anti-retour ; elle règle le cours du sang dans la partie droite du cœur pendant la révolution cardiaque.

Rôles de la valve tricuspide

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La valve tricuspide empêche le reflux du sang entre le ventricule droit et l'atrium droit.

Techniques d'exploration

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La valve tricuspide est une structure fine et mobile et demandant par conséquent une définition spatio-temporelle importante pour bien être analysée.

  • La radiographie du thorax ne permet pas de visualiser les valves sauf si elles sont calcifiées. Elle permet de voir le retentissement d'une atteinte valvulaire sur la taille des cavités cardiaques (modification de la taille du cœur ou de ses contours).
  • L'angiographie, par injection d'un produit de contraste directement dans le ventricule droite, est un examen invasif. Il ne permet pas de visualiser directement la valve mais permet de détecter et de quantifier une fuite sur cette dernière. Elle n'est que très peu employée dans cette indication. L'angiographie peut être couplée à une exploration hémodynamique: mesure des pressions dans les cavités et mesure du débit.
  • L'examen clé reste l'échocardiographie. Il s'agit d'une technique simple d'imagerie par ultrasons. Cet examen permet de visualiser les valves et d'en analyser l'aspect et la mobilité. Le doppler cardiaque, en analysant la vitesse du sang à travers l'orifice valvulaire, permet d'en évaluer la surface de son orifice, de visualiser une fuite, d'en analyser son mécanisme et d'en obtenir une quantification approximative. L'examen peut être complété par une échographie transœsophagienne.
  • L'imagerie par résonance magnétique ou le scanner cardiaque peuvent apporter un complément en termes d'imagerie.

Maladies

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La valve tricuspide est à l'origine de certaines maladies (les valvulopathies) lorsqu'elle n'assure plus ses différentes fonctions.

L'atteinte de la valve tricuspide est la plus rare des valvulopathies cardiaques. Elle est souvent associée à une atteinte valvulaire ou myocardique gauche. Il s'agit majoritairement d'insuffisance tricuspide (ou fuite), le rétrécissement tricuspide étant actuellement exceptionnel. L'insuffisance tricuspide fonctionnelle est secondaire à la dilatation de l'anneau tricuspide par dilatation du ventricule droit sans lésion organique des feuillets valvulaires. L'insuffisance tricuspide organique est en général séquelle d'un rhumatisme articulaire aigu.

Il existe très fréquemment une fuite tricuspidienne minime chez le sujet normal. Celle-ci permet d'évaluer la différence de pression entre l'atrium droit et le ventricule droit à l'échocardiographie et de calculer ainsi la pression systolique de l'artère pulmonaire, indice important de la fonction cardiaque.

Les techniques chirurgicales incluent plastie et remplacement valvulaire.

Articles connexes

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Notes et références

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  1. Tretter JT, Sarwark AE, Anderson RH, Spicer DE, Assessment of the anatomical variation to be found in the normal tricuspid valve, Clin Anat, 2016;29:399-407 ,