Chapitre de Saint-Lambert

Le chapitre de Saint-Materne de la cathédrale Saint-Lambert de Liège est le seigneur tréfoncier des biens et le chapitre cathédral procède à l'élection de l'évêque de Liège dont le siège est à la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert de Liège.

Chapiteau roman (vers 1180) provenant de la cathédrale Saint-Lambert à Liège (au Grand Curtius)

Chapitres de Saint-Lambert

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La cathédrale a eu deux chapitres spécialisés, celui de la Petite Table avant 1234 et celui de Saint-Materne qui avait été fondé par le doyen Gauthier de Chauvency dès le premier quart du XIIIe siècle, pour chanter les offices et psalmodier les heures.

Chanoines

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Les chanoines du chapitre de Saint-Lambert en sont les seigneurs tréfonciers[1], dès lors biens, droits et privilèges sont la propriété de l'église et non celle de l'évêque: l'évêque n'en est que l'usufruitier[2]. Ils disposent chacun d'une stalle dans le chœur de la cathédrale, du droit de vote au chapitre et perçoivent une prébende.

Le chapitre cathédral

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Ils sont au nombre de soixante, 59 prébendes capitulaires et la dernière destinée à l'évêque, mais le pape et l'empereur peuvent également conférer quelques canonicats[3]. À Liège, issus pour la plupart de lignages locaux, on est d'abord chanoine d'une des collégiales avant d'arriver à une sorte de consécration. D'autres sont nommés par l'évêque et sont à son service[4].

Conformément à plusieurs actes pontificaux, le chapitre cathédral procède à l'élection de l'évêque et désigne un mambour en cas de vacance du siège épiscopal[5]. Après son élection, l'évêque fait un serment au chapitre qui est retranscrit dans les chartes de la cathédrale. Lors de ce serment, appelé capitulation, l'élu promet « d'être fidèle à l'Église et à la patrie, de respecter les lois du pays, de ne rien aliéner des possessions de l'évêché et de ne pas les inféoder de nouveau sans l'assentiment du chapitre, de poursuivre aussi la revendication des possessions perdues, de respecter les privilèges et coutumes de l'église de saint Lambert et, explicitement, d'observer la Paix de Fexhe[6]. »

Ce serment est apparu probablement en 1281 à l'avènement de Jean de Flandre[6].

Organisation

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Le chapitre de Saint Lambert est dirigé, lorsqu'il eut acquis son organisation définitive, par les fonctionnaires suivants[7] :

  1. Le prince-évêque de Liège
  2. Le Prévôt de Saint Lambert ou Grand Prévôt qui était en même temps Archidiacre de Liège
  3. Le Grand Doyen
  4. L'Evêque suffragant
  5. Le Grand Vicaire
  6. L'Archidiacre de la Hesbaye
  7. L'Archidiacre de la Campine
  8. L'Archidiacre du Brabant
  9. L'Archidiacre du Condroz
  10. L'Archidiacre des Ardennes
  11. L'Archidiacre de Famenne
  12. L'Archidiacre du Hainaut
  13. Le Grand Chantre
  14. L'Écolâtre
  15. Le Trésorier
  16. Le Chancelier du Prince
  17. L'Official du prince-évêque
  18. L'Official du chapitre
  19. Les quatorze Prévôts des églises collégiales de la ville et pays de Liège[8]
  20. Vingt quatre abbés séculiers de la ville et de la principauté

Patrimoine

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Le chapitre possède des villages en alleu offerts par des monarques. Cela contraste avec les biens du prince-évêché, qui sont généralement entrés en possession du prince-évêque à la suite d'un conflit ou d'un héritage. Les villages libres jouissent d'une plus grande indépendance que les villages du prince-évêché, même s'ils étaient généralement également inclus dans la principauté[9].

Autres documents

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En 1288, le chapitre de Saint-Lambert échange le domaine des Pépinides de Jupille contre la terre d'Amay appartenant au prince-évêque de Liège Gui de Dampierre, Jean II de Dampierre lui ayant confié sa charge.

Notes et références

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  1. Joseph de Theux de Montjardin (4 tomes), Le chapitre de Saint-Lambert, Bruxelles, Gobbaerts, 1871-1872 (lire en ligne)
  2. Jean Lejeune, Liège et son pays : naissance d'une patrie (XIIIe – XIVe siècle), Liège, Faculté de philosophie et lettres de l'Université de Liège, coll. « Bibliothèque de la Faculté de philosophie et lettres de l'Université de Liège » (no 112), , 559 p., p. 227-236
  3. Jean-Louis Kupper, Liège et l'église impériale aux XIe-XIIe, vol. in-8#, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres de L'Université de Liège » (no 228), , 568 p. (ISBN 2-251-66228-6 et 9782251662282, lire en ligne), p. 109
  4. Geneviève Xhayet, Réseaux de pouvoir et solidarités de parti à Liège au Moyen Âge (1250-1468), Liège, Droz, coll. « Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres de l'université de Liège » (no 269), , 531 p. (ISBN 978-2-87019-269-6, lire en ligne), p. 69-70
  5. Jean Lejeune, Liège et son pays : naissance d'une patrie (XIIIe – XIVe siècle), Liège, Faculté de philosophie et lettres de l'Université de Liège, coll. « Bibliothèque de la Faculté de philosophie et lettres de l'Université de Liège » (no 112), , 559 p., p. 235-236
  6. a et b Paul Bruyère, « Aux sources du droit public liégeois (XIIe – XVIIIe siècles) », dans Sébastien Dubois, Bruno Demoulin et Jean-Louis Kupper (dir.), Les institutions publiques de la principauté de Liège (980-1794), t. I, Bruxelles, Archives générales du Royaume, coll. « Studia » (no 133), (ISBN 9057464624 et 9789057464621, lire en ligne), p. 57
  7. A. Perreau, « Recherches historiques sur les grands prévôts du Chapitre de Saint-Lambert à Liège », Bulletin de la Société Scientifique et Littéraire du Limbourg, Tongres, Collée, t. V,‎ , p. 237-238 (lire en ligne, consulté le )
  8. A savoir : Saint-Barthélémy, Sainte-Croix, Saint-Denis, Saint-Jacques, Saint-Jean, Saint-Martin, Saint-Paul et Saint-Pierre, toutes établies à Liège ; Saint-Feuillen à Fosses, Notre-Dame à Huy, Notre-Dame à Maastricht, Notre-Dame à Tongres, de Saint-Théodard à Thuin et celui de Maeseyck et d'Hilvarenbeek.
  9. Joseph Ruwet, La principauté de Liège en 1789. Carte de géographie historique., Bruxelles, Académie royale de Belgique, (lire en ligne), p. 13 et 66

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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