Dytique

famille d'insectes

Dytiscidae

Dytiscidae
Description de cette image, également commentée ci-après
Illustration des dytiques d'Allemagne
par Edmund Reitter en 1909 dans
Fauna Germanica: Die Käfer des deutschen Reiches.
Classification
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Sous-embr. Hexapoda
Classe Insecta
Ordre Coleoptera
Sous-ordre Adephaga
Super-famille Dytiscoidea

Famille

Dytiscidae
Leach, 1815
Dytiscus latissimus - femelle

Les dytiques Écouter (Dytiscidae ou Dytiscidés) sont une famille de coléoptères aquatiques regroupant dans le monde près de 4 000 espèces connues. On les retrouve sur tous les continents, dans toutes les régions sauf celles très arides[1]. La majorité d'entre eux sont des prédateurs dulçaquicoles. On les consomme dans certains pays comme la Chine, le Viêtnam et le Mexique.

Le nom vernaculaire de ces insectes dérive de leur nom scientifique Dytiscidae. Ce terme est issu du grec ancien dytikos (δυτικός), ce qui signifie « qui aime à plonger »[2]. Les larves sont généralement connues sous le nom de tigres d'eau.

La plus grande des espèces de dytiques est le Dytiscus latissimus dont la taille peut atteindre 44 mm, alors que les plus petites espèces approchent les 1,5 mm. Le Dytique bordé est une espèce de grande taille commune en France métropolitaine. Certaines des espèces sont menacées d'extinction, d'autres en revanche restent très fréquentes.

Morphologie

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Larves de deux genres de dytiques: Cybister (en haut) et Dytiscus (en bas).

Stade larvaire

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Le stade larvaire des dytiques est divisé en trois étapes. En fonction de la température et de la disponibilité de la nourriture, il peut durer de quelques semaines à quelques mois. Les larves de dytiques peuvent être de grande taille, dépassant parfois celle des adultes. Elles sont dotées de grandes mandibules creusées d'un sillon servant à leur alimentation. À l'extrémité de leur abdomen se trouvent un ou deux spiracles, dont ils se servent pour respirer en remontant à la surface.

Stade adulte

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Les dytiques adultes sont des insectes larges et aplatis dorsoventralement, quoique plus bombés que les Hydrophilidae. Leur tête est enchâssée dans le thorax. Le corps entier forme un ovale. Les pattes arrière sont aplaties et portent une frange de soies natatoires, et servent à la propulsion dans l'eau. Les dytiques possèdent des couleurs dont les teintes varient du jaune au noir, avec ou sans motif, parfois avec des reflets métalliques. Chez certaines espèces, les mâles se reconnaissent à leurs élytres lisses et les femelles à leurs élytres cannelés.

Les dytiques ne possèdent pas de branchies, mais respirent par des trachées comme les autres insectes. Ils remontent régulièrement à la surface pour renouveler leur réserve d'air située sous leurs élytres, le long de leur abdomen. Une fois l'insecte remonté à la surface, l'extrémité postérieure du dytique relie sa réserve d'air avec l'air ambiant. Lors des plongées, cet air capturé exerce une forte pression qui augmente avec la profondeur. Les dytiques la compensent en s'accrochant aux plantes aquatiques.

La plupart des dytiques sont aptes au vol. Ils parcourent le plus souvent de petites distances, mais certaines espèces peuvent néanmoins parcourir plusieurs dizaines, voire une centaine de kilomètres.

Écologie

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Alimentation

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Une larve de Dytiscus dégustant un têtard.

Les dytiques sont carnivores, au stade adulte comme larvaire, et consomment notamment des têtards, des vers de vase, des grenouilles et même des petits poissons[3]. Les larves chassent à l'affût, repérant leurs proies par vibration et chémoréception. Elles disposent d'un venin contenant des enzymes digestives qu'elles injectent dans le corps de leurs proies à l'aide de leurs mandibules, dont la taille imposante permet aussi l'immobilisation des victimes. La proie voit alors ses organes internes se liquéfier sous l'action des enzymes. La larve de dytique peut ensuite en aspirer le contenu, ne laissant qu'une cuticule vide.

Les larves voraces s'adonnent parfois au cannibalisme et dévorent d'autres larves de leur propre espèce. Elles peuvent aussi adopter une alimentation détritivore.

Reproduction

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Ventouses de Colymbetes sculptilis sur les pattes antérieures et médianes.

C'est tout au début du printemps que commence la période de reproduction des dytiques, et elle s'étend jusqu'à l'automne. Le mâle cherche une femelle sur laquelle il va s'accrocher grâce à des ventouses qui se trouvent sur ses pattes antérieures. Une fois fécondée, la femelle dépose ses œufs dans un endroit où l'oxygénation est adéquate, à l'aide de son ovipositeur. La plupart des espèces insèrent leurs œufs à l'intérieur des tissus vivants de plantes, mais d'autres les déposent sur les plantes, ou encore dans des endroits humides près de la berge[4].

La larve sort de l'œuf au bout de deux semaines. Une fois arrivée à sa taille maximale (qui dépasse celle des adultes), elle s'enterre dans le sol près de la rive et se transforme en nymphe ; la métamorphose se fait dans une loge. L'adulte en émerge dans un délai qui dépend de la température extérieure, mais qui est d'environ trois semaines (voir Degré jour de croissance).

Répartition

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L'aire de répartition couvre l'ensemble de la planète à l'exception des zones les plus arides[1]. On en a observé de 30 m sous le niveau de la mer jusqu'à 4 700 m d'altitude[5]. Certains dytiques peuvent vivre sous la glace.

Habitat et environnement

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On retrouve des dytiques dans une multitude d'habitats d'eau douce : eaux stagnantes, eaux courantes, eaux souterraines, phytotelmes...

Systématique

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Il existe près de 4 000 espèces de dytiques, réparties dans 175 genres[6]. De ce nombre, plus de 375 espèces sont dénombrées en Europe[1] dont environ 185 en France. L'Amérique du Nord en compte quant à elle 500 espèces[4].

Nilsson A.N. & Fery H. 2006: World Catalogue of Dytiscidae; Koleopterologische Rundschau 76: 55-74

Voir aussi

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Liens externes

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Notes et références

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Références taxonomiques

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Références

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  1. a b et c « Dytiscidae », sur Fauna Europaea,
  2. Informations lexicographiques et étymologiques de « Dytique » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  3. Léopold Dethier, « LES PRÉDATEURS DE LA MARE ! », Clin d'oeil,‎ , p. 20-21 (lire en ligne)
  4. a et b R.W. Merritt, K.W. Cummins et M.B. Berg (eds). Introduction to the Aquatic Insects of North America, 4e éd. 2008. Kendall/Hunt Publishing Company, Dubuque, Iowa, États-Unis. 1158 p., (ISBN 978-0-7575-4128-5)
  5. Viktor Nilsson-Örtman et Anders N. Nilsson. 2010. Using taxonomic revision data to estimate the global species richness and characteristics of undescribed species of diving beetles (Coleoptera: Dytiscidae). Biodiversity Informatics 7: 1-16.
  6. M. A. Jäch et M. Balke. 2008. Global diversity of water beetles (Coleoptera) in freshwater. Hydrobiologia 595:419–442.