Journée nationale des mémoires de la traite et de l'esclavage et de leurs abolitions

journée commémorative

La Journée nationale des mémoires de la traite et de l'esclavage et de leurs abolitions (anciennement dite journée commémorative du souvenir de l'esclavage et de son abolition) est une journée nationale consacrée en France au souvenir des souffrances infligées par l'esclavage et à ses abolitions, en 1794 et en 1848 en France.

Commémoration organisée en 2013 à Pierrefitte-sur-Seine en présence du maire, Michel Fourcade.
L'Esclavage, statue de Jean-François Etcheto (1880) au parc Beaumont de Pau. Sur le socle est inscrit : «  journée nationale de commémoration de l'abolition de l'esclavage ».

Instaurée en 2006, elle est célébrée le en mémoire du jour de l'adoption le , par le Sénat en deuxième lecture[α], de la loi reconnaissant l'esclavage comme un crime contre l'humanité, dite loi Taubira.

Choix de la date du

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La proposition de loi initiale de Christiane Taubira avançait le en référence à la condamnation par le congrès de Vienne, le , de la traite négrière transatlantique, « répugnant au principe d'humanité et de morale universelle ». Faute de consensus, le choix de cette date est renvoyé à un comité[1].

La date de commémoration est l'objet de dix-huit mois de débats. L'historien Marcel Dorigny rappelle les raisons du choix de ne pas retenir le , ni le , dates respectives de la première (décret du ) et de la seconde (décret du ) abolition de l'esclavage en France[2].

Sur proposition de Maryse Condé, présidente du Comité pour la mémoire de l'esclavage, le président de la République, Jacques Chirac, fixe cette date au , jour de l'adoption en 2001 de la loi Taubira. En vertu du décret du [a] la « journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leur abolition » est célébrée pour la première fois le [3].

Autres dates

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Outre-mer

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Toutefois, cette mémoire est aussi célébrée à d'autres dates dans les départements d'outre-mer[3] :

Ces journées de commémoration, qui sont fériées outre-mer, sont instaurées par la loi du [b] et par son décret d'application du [c],[4],[5]. Ce décret est modifié par le décret du [d],[6] qui ajoute :

Dans une circulaire du relative à la traite négrière, l'esclavage et l'abolition[e], le Premier ministre, François Fillon, officialise également la date du comme la journée du souvenir des victimes de l'esclavage colonial, alors organisée depuis dix ans ce jour-là par des associations ultramarines en mémoire de l'abolition de l'esclavage le et de la marche silencieuse du qui a contribué à la mobilisation en faveur de la loi Taubira[7].

La loi sur l'égalité réelle outre-mer de instaure officiellement le comme « journée nationale en hommage aux victimes de l'esclavage colonial »[5]. L'historienne Myriam Cottias, qui a présidé, de 2013 à 2016, le Comité national pour la mémoire et l'histoire de l'esclavage, déplore cette seconde date, estimant que cette double commémoration officielle porte en elle des mémoires « racialisées », avec un pour les Blancs abolitionnistes et un pour les Noirs victimes : « Avec le , on installe du particularisme, tandis qu'avec le on montre vraiment que toute la nation française est capable de se réunir autour de la mémoire de l'esclavage, qui comprend celle des abolitionnistes et des esclaves[5] ».

Journées internationales

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L'ONU fixe elle la « Journée internationale pour l'abolition de l'esclavage » au , alors que l'UNESCO retient le en souvenir de la nuit du au où éclata en Haïti une révolte d'esclaves, prélude à l'indépendance du pays[4]. Le , l'Assemblée générale des Nations unies a proclamé par sa résolution 62/122 qu'à partir de 2008, le serait chaque année la Journée internationale de célébration du bicentenaire de l'abolition de la traite transatlantique des esclaves[8].

Annonce d'un musée

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Lors de cette journée le , le président de la République François Hollande annonce avoir décidé la création d'une « institution qui lui manque encore, une Fondation pour la mémoire des traites, de l'esclavage et de leurs abolitions ». Cette « source de promotion des valeurs de liberté, d'égalité, de tolérance », cette fondation doit diffuser « la connaissance de l'esclavage, de la traite, mais aussi tout le combat des abolitionnistes » et rassembler « toutes les mémoires et tous les Français ». Cette fondation doit réfléchir avec la mairie de Paris à l'édification d'un « mémorial aux esclaves et d'un lieu muséographique ». L'économiste franco-béninois Lionel Zinsou préside la mission de préfiguration de cette fondation[9].

Notes et références

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  1. Après son adoption définitive le , la loi no 2001-434 tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité est promulguée par le président de la République le et publiée au Journal officiel de la République française le .

Références

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  1. « Rapport no 1378 », Assemblée nationale, (consulté le ).
  2. Marcel Dorigny et Josyane Savigneau, « "L'esclavage, une histoire qui concerne la nation entière" », Le Monde, (consulté le ).
  3. a et b « Mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions », sur Éduscol (consulté le ).
  4. a et b Hélène Ferrarini, « Pourquoi la France compte sept dates de commémoration de l'abolition de l'esclavage », sur Slate, (consulté le ).
  5. a b et c Pascal Charrier, « Le , l'autre date de la mémoire de l'esclavage », La Croix, (consulté le ).
  6. « Et le devint officiellement jour férié dans l'île antillaise de Saint-Barthélemy… », sur memoirestbarth.com, (consulté le ).
  7. « Abolition de l'esclavage et devoir de mémoire », sur vie-publique.fr, .
  8. « Traite transatlantique des esclaves », sur un.org (consulté le ).
  9. AFP, « François Hollande souhaite une fondation pour la mémoire de l'esclavage », Le Point, (consulté le ).

Dans le Journal officiel de la République française (JORF), sur Légifrance :

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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