Lucette Destouches

danseuse française, épouse de Louis-Ferdinand Céline

Lucette Destouches, née Lucie Almansor le [1] à Paris et morte le à Meudon[2],[3],[4], est une danseuse française. Elle est la seconde épouse de Louis-Ferdinand Céline de 1943 jusqu'à la mort de l'écrivain en 1961.

Lucette Destouches
Lucette Destouches avec François Gibault et Maroussia Klimova en 1995.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Lucie Georgette AlmansorVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Lucile AlcanteVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Conjoint
Louis-Ferdinand Céline (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Prononciation
Sépulture de Louis-Ferdinand Céline au cimetière des Longs-Réages à Meudon avec l'inscription par anticipation pour Lucette Destouches.

Biographie

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Fille de Joseph Almansor (1882-1952) et d'une Flamande, Gabrielle Donas, Lucie Georgette[5] Almansor naît en 1912 dans le 5e arrondissement[6] de Paris. Elle grandit dans un appartement rue Monge avec un singe pour animal de compagnie[7]. À l'âge de dix ans, elle déménage rue de la Banque, dans le quartier de la Bourse, où elle habite jusqu'à l'âge de vingt ans. À quatorze ans, elle est admise au conservatoire de danse.

Elle devient la compagne de Louis-Ferdinand Céline, en 1935, et l'épouse le dans le 18e arrondissement, leurs témoins étant Victor Carré et Gen Paul [8].

 
Maison de Lucette et Louis-Ferdinand Destouches à Meudon en 2012.

Après leur exode à La Rochelle, ils s'installent en chez la mère de Céline, puis au 4, rue Girardon à Paris, dans un appartement déniché par leur ami Gen Paul[9]. En , elle suit Céline dans sa fuite à Sigmaringen (avec son chat Bébert)[10], où elle sympathise avec Maud de Belleroche[11]. Se souvenant de cette époque, Abel Bonnard écrit d'elle : « la vaillante madame Céline, dont le courage, comme il arrive pour les meilleures des femmes, prenait la forme de la bonne humeur »[12]. Ils partent ensuite en exil au Danemark, où ils vivent dans une petite maison à Klarskovgaard, à côté de Korsør, près de la mer Baltique[13],[14],[15].

De retour en France en juillet 1951, ils s’installent à Menton chez la mère et le beau-père de Lucette, Gabrielle et Ercole Pirazzoli. Ils sont ensuite logés à Neuilly-sur-Seine chez Paul Marteau. Finalement, ils achètent une maison à Meudon, la Villa Maïtou, no 25 ter, route des Gardes. Lucette Destouches sympathise avec le mari de Françoise Sagan, Bob Westhoff, et reçoit chez elle de très nombreuses personnalités, dont Arletty, Marcel Aymé, Michel Simon, Charles Aznavour et Angelo Rinaldi, Roger Nimier et Albert Paraz.

Dans ses romans, Céline campe Lucette Destouches sous les traits du personnage de Lili. Celle-ci apparaît dans D'un château l'autre, Nord, et Rigodon, trois ouvrages qui content l'exil du couple pendant et après la guerre.

Louis-Ferdinand Céline meurt le vers dix-huit heures, après avoir déclaré à Lucette Destouches qu'il « [allait] crever ». Elle fait en sorte que la nouvelle reste aussi secrète que possible. L'enterrement n'a lieu qu'en présence d'une trentaine de personnes, dont Marcel Aymé, Claude Gallimard, Roger Nimier, Robert Poulet, Jean-Roger Caussimon et Lucien Rebatet[16]. Elle fait alors graver sur leur tombe, outre le nom de son mari, et par anticipation, ses prénom, nom et dates :

« LUCIE DESTOUCHES
NÉE ALMANSOR
1912-19.. »

ignorant qu'elle dépassera allègrement le siècle[17].

En 1965, dans un entretien accordé à Colette Gouvion, elle affirme « [être] perdue »[18].

Elle enseigne alors la danse classique et fait notamment profiter de ses cours Judith Magre, Françoise et Isabelle Gallimard et Ludmila Tcherina[19], ainsi que les membres des 2Be3 à leurs débuts[20].

Elle écarte la correctrice et transcriptrice de Céline, Marie Canavaggia, de la préparation des textes posthumes comme Rigodon. Après la mort de Céline, et selon la volonté de l'écrivain, elle s'oppose fermement à la réédition de ses pamphlets antisémites (Bagatelles pour un massacre, L'École des cadavres et Les Beaux Draps) en France[21] ; elle y consent finalement en 2017[22] ; mais le projet, porté par Gallimard, est finalement reporté sine die[23].

En 2012, à l'occasion de son centième anniversaire, sort un recueil de textes sur Lucette Destouches dirigé par David Alliot, Madame Céline[24],[25],[1].

Jusqu'à son décès, survenu le à l'âge de 107 ans, elle vit dans la maison familiale de Meudon[17],[26], vendue en viager avec droit d'usage pour payer ses dettes et entretenir les trois personnes qui se relayaient auprès d'elle[27].

A la mort de Céline en 1961, Lucette Destouches avait hérité de l'ensemble de ses biens, car Colette Destouches (fille unique de Céline et de sa première épouse Édith Follet) avait renoncé à la succession. Lucette Destouches étant décédée sans enfants, elle a fait de son avocat François Gibault et d'une amie danseuse Véronique Chovin ses héritiers[28].

Ouvrage

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Notes et références

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  1. a et b Jérôme Garcin, « Céline, la femme », bibliobs.nouvelobs.com, 20 juillet 2012.
  2. Relevé des fichiers de l'Insee
  3. Jérôme Béglé, « Lucette Destouches, la veuve de Louis-Ferdinand Céline, est morte », sur Le Point, (consulté le ).
  4. « Lucette Destouches, la veuve de Louis-Ferdinand Céline, est morte », sur Le Figaro, (consulté le ).
  5. Gaël Richard, Dictionnaire des personnages, des noms de personnes, figures et référents culturels dans l'œuvre romanesque de Louis-Ferdinand Céline, préface d'Henri Godard, éditions du Lérot, 2008.
  6. « Acte de naissance de Lucie Georgette Almansor no 1208 de l'année 1912 du 5e arrondissement de Paris, cote du registre 5N 243, page 2/31 », sur Archives de Paris (consulté le ) - Note. Acte rédigé le 23 juillet 1912 et née le 20 au domicile de ses parents situé au no 12 rue Monge.
  7. Nabe 1995, p. 420.
  8. Archives de Paris, « État-civil du 18e arrondissement, registre des mariages du 2 janvier au 27 mars 1943, vue 15/32, 18M 629 »  , sur www.archives.paris.fr (consulté le )
  9. « Le Paris de Céline (III) : 11 rue Marsollier Paris (2e) », lepetitcelinien.com, 11 mai 2012.
  10. « Lucette à Sigmaringen - Le fond et la forme - 1971 », lepetitcelinien.com, 7 février 2012.
  11. Maud de Belleroche, Le Ballet des crabes, Filipacchi, 1975.
  12. Olivier Mathieu (postface Léon Degrelle), Abel Bonnard, une aventure inachevée, Paris, Avalon, , 429 p. (ISBN 2-906316-16-4, BNF 35002210, lire en ligne), p. 337.
  13. « Sur les traces de Louis-Ferdinand Céline au Danemark », sur www.lepetitcelinien.com.
  14. Claude Duneton, Bal à Korsör : sur les traces de Louis-Ferdinand Céline, Paris, Grasset, , ?.
  15. Éric Mazet et Pierre Pécastaing (préf. Claude Duneton), Images d'exil. Louis-Ferdinand Céline 1945-1951 (Copenhague-Korsor), Du Lérot, , 432 p..
  16. Lucien Rebatet, Journal, cité in Gilles de Beaupte, Études rebatiennes, 2013.
  17. a et b Juliette Demey, « Lucette, ombre et lumière de Céline », Le Journal du dimanche, 29 avril 2012.
  18. « Lucette Destouches : "Maintenant, je suis perdue…" (1965) », lepetitcelinien.com, 7 décembre 2014.
  19. Étienne de Montety, « Madame veuve Céline », Le Figaro, 27 juin 2011, sur lepetitcelinien.com, 27 juin 2011.
  20. « On va s'gêner » du 24 mai 2012, europe1.fr.
  21. Pierre Assouline, « Lettres de Céline », Le Magazine littéraire, 26 novembre 2009.
  22. « Exclusivité : les pamphlets de Céline réédités courant 2018 », sur lincorrect.org, .
  23. Voir sur europe1.fr..
  24. Jérôme Dupuis, « Le grand amour de Louis-Ferdinand Céline », lexpress.fr, 12 mai 2012.
  25. Philippe Vallet, « "Madame Céline" de David Alliot », franceinfo.fr, 31 mai 2012.
  26. « Lucette Destouches, gardienne fidèle de l'oeuvre de Céline, est morte », sur France Culture, (consulté le )
  27. « La maison de Céline à Meudon a été vendue à un particulier », FRANCE INFO:CULTURE,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  28. Laurent Valdiguié, « Louis-Ferdinand Céline : la famille déclare la guerre à Gallimard », Marianne,‎

Annexes

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Bibliographie

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Ouvrages

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Presse et revues

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Filmographie

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Liens externes

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