Aller au contenu

« Charles De Coster » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Francis Vergne (discuter | contributions)
→‎Bibliographie : Organisation. Ordre chronologique des publications.
Balises : Modification par mobile Modification par le web mobile
Bibo le magicien (discuter | contributions)
 
(24 versions intermédiaires par 21 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{homon|De Coster}}
{{voir homonymes|De Coster}}
{{Infobox Écrivain
{{Infobox Écrivain
| nom = Charles De Coster
| nom = Charles De Coster
| image = Charles de Coster.jpg
| image = Charles De Coster portrait avec nom.jpg
| légende =
| légende =
| nom de naissance =
| nom de naissance =
Ligne 9 : Ligne 9 :
| date de naissance = {{date de naissance|27|août|1827|en littérature}}
| date de naissance = {{date de naissance|27|août|1827|en littérature}}
| lieu de naissance = [[Munich]]
| lieu de naissance = [[Munich]]
| date de décès = {{date de décès|7|mai|1879|27|août|1827|en littérature|age=oui}}
| date de décès = {{date de décès|7|mai|1879|27|août|1827|en littérature}}
| lieu de décès = [[Ixelles]]
| lieu de décès = [[Ixelles]]
| langue = [[Français]]
| langue = [[Français]]
Ligne 16 : Ligne 16 :
| distinctions =
| distinctions =
| adjectifs dérivés =
| adjectifs dérivés =
| œuvres principales = * ''La Légende et les aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d’Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au Pays de Flandres et ailleurs'' (Roman, 1867).
| œuvres principales = * ''[[La Légende d'Ulenspiegel|La Légende et les aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d’Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au Pays de Flandres et ailleurs]]'' (Roman, 1867).
| complément =
| complément =
| signature =
| signature =
Ligne 24 : Ligne 24 :


== Biographie ==
== Biographie ==
Né à Munich d'un père flamand et d'une mère wallonne, Charles De Coster étudie à l'[[université libre de Bruxelles]] où, formé à l'esprit du [[libre examen]], il acquiert des convictions démocrates et [[anticléricalisme|anti-cléricales]]. [[Franc-maçon]], il est membre de la loge [[Les Vrais Amis de l'union et du progrès réunis]].
Né à Munich d'un père flamand et d'une mère wallonne, Charles De Coster étudie à l'[[université libre de Bruxelles]] où, formé à l'esprit du [[libre examen]], il acquiert des convictions démocrates et [[anticléricalisme|anti-cléricales]]. [[Franc-maçon]], il est membre de la loge [[Les Vrais Amis de l'union et du progrès réunis]].


Le 16 septembre 1847, alors qu'il est âgé d'à peine vingt ans, De Coster participe avec des amis à la fondation de la société littéraire ''[[Les Joyeux]]''.
Le {{date-|16 septembre 1847}}, alors qu'il est âgé d'à peine vingt ans, De Coster participe avec des amis à la fondation de la société littéraire ''[[Les Joyeux]]''.


D'abord journaliste, il est ensuite employé aux [[Archives générales du Royaume]] et occupe notamment de 1860 à 1864 le poste de secrétaire à la Commission royale pour la publication des anciennes lois et ordonnances. Il en tire une large connaissance des procès de sorcellerie, mise à profit dans certaines de ses œuvres romanesques (et également à disposition d'[[Auguste Blanqui]] qui, par l'intermédiaire de son lieutenant, le docteur Louis Watteau, lui demande vers 1864 des notes relatives aux diverses manifestations du fanatisme religieux dans l'histoire<ref>Bartier, J., « Le docteur Watteau, Charles De Coster et quelques autres » in ''Libéralisme et socialisme au {{s-|XIX|e}}'', Bruxelles, éditions de l'[[université libre de Bruxelles]], 1981, pp. 389-398.</ref>).
D'abord journaliste, il est ensuite employé aux [[Archives générales du Royaume]] et occupe notamment de 1860 à 1864 le poste d'employé au secrétariat de la Commission royale pour la publication des anciennes lois et ordonnances. Il en tire une large connaissance des procès de sorcellerie, mise à profit dans certaines de ses œuvres romanesques (et également à disposition d'[[Auguste Blanqui]] qui, par l'intermédiaire de son lieutenant, le docteur Louis Watteau, lui demande vers 1864 des notes relatives aux diverses manifestations du fanatisme religieux dans l'histoire<ref>Bartier, J., « Le docteur Watteau, Charles De Coster et quelques autres » in ''Libéralisme et socialisme au {{s-|XIX|e}}'', Bruxelles, éditions de l'[[université libre de Bruxelles]], 1981, pp. 389-398.</ref>).


En 1870, il devient répétiteur à l'[[École royale militaire (Belgique)|École royale militaire]], poste pour lequel il avait déjà postulé une douzaine d'années auparavant.
En 1870, il devient répétiteur à l'[[École royale militaire (Belgique)|École royale militaire]], poste pour lequel il avait déjà postulé une douzaine d'années auparavant.
Ligne 38 : Ligne 38 :
Fichier:Charles De Coster 02.JPG|''Monument à Charles De Coster'', aux étangs d'[[Ixelles]], par le sculpteur [[Charles Samuel]], et l'architecte [[Franz De Vestel]], [[1894]].
Fichier:Charles De Coster 02.JPG|''Monument à Charles De Coster'', aux étangs d'[[Ixelles]], par le sculpteur [[Charles Samuel]], et l'architecte [[Franz De Vestel]], [[1894]].
</gallery>
</gallery>
{{message galerie}}


Charles De Coster est inhumé au [[cimetière d'Ixelles]], à Bruxelles.
Charles De Coster est inhumé au [[cimetière d'Ixelles]], à Bruxelles.


=== Famille ===
=== Famille ===
Entre 1857 et 1864, De Coster doit, côté privé, défendre l'honneur de sa famille contre les entreprises de André Van Sprang, officier militaire et escroc au mariage ayant pris pour cible sa sœur Caroline, de quatre ans sa cadette. L'affaire faillit se régler par un [[Duel (combat)|duel]] (De Coster avait, pour lui servir de témoins, fait appel au peintre danois [[Paul Hagelstein]] et au journaliste de ''L'Indépendance'' [[Camille Berru]] — par la suite remplacé par le peintre {{Lien|Edmond De Schampheleer|lang=nl}}, ami de De Coster qui contribuera, quelques années plus tard à l'illustration de son ''Ulenspiegel''), qui fut cependant annulé à la suite d'un désaccord sur le choix des armes (les témoins de Van Sprang proposaient le sabre d'infanterie tandis que la préférence de De Coster allait au pistolet, arme convenant davantage à sa condition de bourgeois et de civil) et à l'espoir d'un dénouement à l'amiable.
Entre 1857 et 1864, De Coster doit, côté privé, défendre l'honneur de sa famille contre les entreprises d'André Van Sprang, officier militaire et escroc au mariage ayant pris pour cible sa sœur Caroline, de quatre ans sa cadette. L'affaire faillit se régler par un [[duel]] (De Coster avait, pour lui servir de témoins, fait appel au peintre danois {{Lien|langue=de|trad=Poul Hagelstein}} et au journaliste de ''L'Indépendance'' [[Camille Berru]] — par la suite remplacé par le peintre {{Lien|Edmond De Schampheleer|lang=nl}}, ami de De Coster qui contribuera, quelques années plus tard à l'illustration de son ''Ulenspiegel''), qui fut cependant annulé à la suite d'un désaccord sur le choix des armes (les témoins de Van Sprang proposaient le sabre d'infanterie tandis que la préférence de De Coster allait au pistolet, arme convenant davantage à sa condition de bourgeois et de civil) et à l'espoir d'un dénouement à l'amiable.


Une commission militaire se saisit finalement de l'affaire : son verdict étant favorable aux De Coster, le capitaine Van Sprang est écarté de l'armée<ref>Au sujet de cette affaire, lire ''L'Affaire De Coster - Van Sprang'' de [[Raymond Trousson]] ([[Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique]], coll. « Histoire littéraire », 1990) qui reproduit l'intégralité du procès verbal de la commission d'enquête ainsi que de nombreuses lettres relatives à celle-ci.</ref>.
Une commission militaire se saisit finalement de l'affaire : son verdict étant favorable aux De Coster, le capitaine Van Sprang est écarté de l'armée<ref>Au sujet de cette affaire, lire ''L'Affaire De Coster - Van Sprang'' de [[Raymond Trousson]] ([[Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique]], coll. « Histoire littéraire », 1990) qui reproduit l'intégralité du procès-verbal de la commission d'enquête ainsi que de nombreuses lettres relatives à celle-ci.</ref>.


== Postérité ==
== Postérité ==
''Les Légendes flamandes'', publiées dans la revue ''[[Uylenspiegel]]'' à laquelle il collabore, connaissent un certain succès mais le reste de son œuvre a dû attendre la génération de [[La Jeune Belgique]], celle de [[Camille Lemonnier]], de [[Georges Eekhoud]] par exemple, pour être reconnu.
''Les Légendes flamandes'', publiées dans la revue ''[[Uylenspiegel]]'' à laquelle il collabore, connaissent un certain succès mais le reste de son œuvre a dû attendre la génération de [[La Jeune Belgique]], celle de [[Camille Lemonnier]], de [[Georges Eekhoud]] par exemple, pour être reconnu.


Le chef-d'œuvre de De Coster, ''La Légende et les Aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d'Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au pays de Flandres et ailleurs'', déplut aux milieux conformistes belges. Connu dans le monde entier, traduit dans toutes les langues européennes, il est pendant longtemps ignoré dans son propre pays mais connaîtra un succès universel.
Le chef-d'œuvre de De Coster, ''[[La Légende d'Ulenspiegel|La Légende et les Aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d'Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au pays de Flandres et ailleurs]]'', déplut aux milieux conformistes belges. Connu dans le monde entier, traduit dans toutes les langues européennes, il est pendant longtemps ignoré dans son propre pays mais connaîtra un succès universel.


''La Légende d'Ulenspiegel'' incarne le cœur et l'esprit de la [[Flandre (Belgique)|Flandre]] dont elle évoque le folklore, le climat et les traditions. Elle mêle l'histoire et le mythe, l'aventure d'une famille à celle d'un peuple. De Coster, écrivain francophone, reconstitue une époque en poète visionnaire et crée une langue nouvelle dans la grande tradition [[François Rabelais|rabelaisienne]]. [[Till l'espiègle|Till Ulenspiegel]] est surtout le défenseur de la liberté, celui qui a lutté contre l'oppression de [[Philippe II d'Espagne]] et du [[Ferdinand Alvare de Tolède, duc d'Albe|duc d'Albe]], le héros qui s'est dressé contre toutes les formes d'oppression.
''La Légende d'Ulenspiegel'' incarne le cœur et l'esprit de la [[Flandre (Belgique)|Flandre]] dont elle évoque le folklore, le climat et les traditions. Elle mêle l'histoire et le mythe, l'aventure d'une famille à celle d'un peuple. De Coster, écrivain francophone, reconstitue une époque en poète visionnaire et crée une langue nouvelle dans la grande tradition [[François Rabelais|rabelaisienne]]. [[Till l'espiègle|Till Ulenspiegel]], avec son compagnon [[Lamme Goedzak]], est surtout le défenseur de la liberté, celui qui a lutté contre l'oppression de [[Philippe II d'Espagne]] et du [[Ferdinand Alvare de Tolède, duc d'Albe|duc d'Albe]], le héros qui s'est dressé contre toutes les formes d'oppression.


[[Abel Lefranc]] (1863-1952), du [[Collège de France]], demandait {{citation|que la France, en particulier, songe qu'Ulenspiegel honore sa langue » et qu'elle se décide enfin à l'installer « fraternellement dans son Panthéon littéraire}}.
[[Abel Lefranc]] (1863-1952), du [[Collège de France]], demandait {{citation|que la France, en particulier, songeât qu'Ulenspiegel honore sa langue » et qu'elle se décidât enfin à l'installer « fraternellement dans son Panthéon littéraire}}.


=== Adaptations cinématographiques ===
=== Adaptations cinématographiques ===
Ligne 60 : Ligne 59 :


== Œuvres ==
== Œuvres ==
[[File:Hippolyte Boulenger 033.JPG|thumb|Frontispice de ''La Légende et les Aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d’Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au Pays de Flandres et ailleurs'' par le dessinateur belge [[Hippolyte Boulenger]] (1837-1874).]]
[[File:Hippolyte Boulenger 033.JPG|thumb|Frontispice de ''[[La Légende d'Ulenspiegel|La Légende et les Aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d’Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au Pays de Flandres et ailleurs]]'' par le dessinateur belge [[Hippolyte Boulenger]] (1837-1874).]]
* ''Légendes flamandes'', précédées d’une préface par [[Émile Deschanel]], coll. « Hetzel », Paris, Michel Lévy frères, Bruxelles, Méline, Cans et comp., ([[1858]]). Deuxième édition : Bruxelles, Ve Parent et fils, Paris, Michel Lévy frères, Leipzig, Ch. Mucquardt, ([[1861]]).
* ''Légendes flamandes'', précédées d’une préface par [[Émile Deschanel]], coll. « Hetzel », Paris, Michel Lévy frères, Bruxelles, Méline, Cans et comp., ([[1858]]). Deuxième édition : Bruxelles, Ve Parent et fils, Paris, Michel Lévy frères, Leipzig, Ch. Mucquardt, ([[1861]]).
** Édition moderne : édition critique établie et présentée par [[Joseph Hanse]], Bruxelles, Labor, coll. « Archives du futur », [[1990]] (réédité [[2017]] dans la coll. « Espace Nord », Bruxelles, Les Impressions nouvelles, avec une postface de [[Jean-Marie Klinkenberg]]).
** Édition moderne : édition critique établie et présentée par [[Joseph Hanse]], Bruxelles, Labor, coll. « Archives du futur », [[1990]] (réédité [[2017]] dans la coll. « Espace Nord », Bruxelles, Les Impressions nouvelles, avec une postface de [[Jean-Marie Klinkenberg]]).
* ''Contes brabançons'' ([[1861]]). Édition moderne : ''Contes Brabançons'' suivi de ''Le voyage de noce'', édition présentée par [[Raymond Trousson]], Bruxelles, Labor, coll. « Archives du futur », ([[1997]]).
* ''Contes brabançons'' ([[1861]]). Édition moderne : ''Contes Brabançons'' suivi de ''Le voyage de noce'', édition présentée par [[Raymond Trousson]], Bruxelles, Labor, coll. « Archives du futur », ([[1997]]).
* ''La Légende et les Aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d’Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au Pays de Flandres et ailleurs'' ([[1867]]). Éditions modernes : édition définitive établie et présentée par [[Joseph Hanse]], Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1959 ; deuxième édition, revue, avec de nouvelles notes et variantes, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1966 ; nouvelle édition définitive par [[Jean-Marie Klinkenberg]], Bruxelles, collection « Espace Nord », 1983 et 1984 (réunis en un seul volume en 1996), 2017.
* ''[[La Légende d'Ulenspiegel|La Légende et les Aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d’Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au Pays de Flandres et ailleurs]]'' ([[1867]]). Éditions modernes : édition définitive établie et présentée par [[Joseph Hanse]], Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1959 ; deuxième édition, revue, avec de nouvelles notes et variantes, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1966 ; version de poche de cette édition : Bruxelles, collection « Espace Nord », 1983 et 1984 (réunis en un seul volume en 1996, avec une lecture de [[Jean-Marie Klinkenberg]]) ; nouvelle édition définitive établie et présentée par [[Jean-Marie Klinkenberg]], Bruxelles, collection « Espace Nord », 2017.
** Nombreuses rééditions : texte établi, commenté et préfacé par [[Hubert Juin]], illustrations de [[Frans Masereel]], volume présenté par [[Alexandre Chem]], [[Éditeurs français réunis|Club des amis du livre progressiste]], 1962 ; Éditions [[La Différence]], coll. « Minos » (préface de [[Patrick Roegiers]]), 2003.
** Nombreuses rééditions : texte établi, commenté et préfacé par [[Hubert Juin]], illustrations de [[Frans Masereel]], volume présenté par [[Alexandre Chem]], [[Éditeurs français réunis|Club des amis du livre progressiste]], 1962 ; [[Éditions de la Différence]], coll. « Minos » (préface de [[Patrick Roegiers]]), 2003.
** Nombreuses adaptations : ''[[Tyl Ulenspiegel]]'', avec des illustrations de [[Nicolas Eekman]], 1946 ; ''[[Till Eulenspiegel]]'', adapté par [[Jean Sadyn]] d'après Charles De Coster, Steenvoorde : Houtland éd., 1998, 78-9 p.
** Nombreuses adaptations : ''[[Till l'Espiègle|Tyl Ulenspiegel]]'', avec des illustrations de [[Nicolas Eekman]], 1946 ; ''[[Till Eulenspiegel]]'', adapté par [[Jean Sadyn]] d'après Charles De Coster, Steenvoorde : Houtland éd., 1998, 78-9 p.
* ''Le Voyage de noce'' (publié en [[1870]], daté [[1872]]).
* ''[[Le Voyage de noce (roman)|Le Voyage de noce]]'' (publié en [[1870]], daté [[1872]]).
* ''Lettres à Élisa'', texte établi, présenté et annoté par [[Raymond Trousson]], Bruxelles, Labor, coll. « Archives du futur », 1994.
* ''Lettres à Élisa'', texte établi, présenté et annoté par [[Raymond Trousson]], Bruxelles, Labor, coll. « Archives du futur », 1994.
<!--== Citations ==
<!--== Citations ==
Laissons la parole au Hibou, ''Bubulus Bubb'', qui au début de l'œuvre, s'adresse à l'auteur en ces termes :
Laissons la parole au Hibou, ''Bubulus Bubb'', qui au début de l'œuvre, s'adresse à l'auteur en ces termes :


{{citation_bloc|1=Sais-tu s'il n'existe plus de Charles-Quint et de Philippe II en ce monde ? Ne crains-tu pas qu'une censure attentive n'aille chercher dans le ventre de ton éléphant des allusions à d'illustres contemporains ? Que ne laissais-tu dormir dans leur tombe cet empereur et ce roi ? Pourquoi viens-tu aboyer à tant de majesté ? Qui cherche les coups périra sous les coups. Il est des gens qui ne te pardonneront point, je ne te pardonne pas non plus, tu troubles ma digestion bourgeoise. [...] Tes personnages principaux sont des imbéciles ou des fous, sans en excepter un : ton polisson d'Ulenspiegel prend les armes pour la liberté de conscience ; son père Claes meurt brûlé vif pour affirmer ses convictions religieuses, [...] Où voit-on encore ces choses ? Je te plaindrais si tu ne me faisais pas rire.}}
{{citation_bloc|1=Sais-tu s'il n'existe plus de Charles-Quint et de Philippe II en ce monde ? Ne crains-tu pas qu'une censure attentive n'aille chercher dans le ventre de ton éléphant des allusions à d'illustres contemporains ? Que ne laissais-tu dormir dans leur tombe cet empereur et ce roi ? Pourquoi viens-tu aboyer à tant de majesté ? Qui cherche les coups périra sous les coups. Il est des gens qui ne te pardonneront point, je ne te pardonne pas non plus, tu troubles ma digestion bourgeoise. [...] Tes personnages principaux sont des imbéciles ou des fous, sans en excepter un : ton polisson d'Ulenspiegel prend les armes pour la liberté de conscience ; son père Claes meurt brûlé vif pour affirmer ses convictions religieuses, [...] Où voit-on encore ces choses ? Je te plaindrais si tu ne me faisais pas rire.}}


[[Camille Lemonnier]], ''La Vie belge'' :
[[Camille Lemonnier]], ''La Vie belge'' :
Ligne 89 : Ligne 88 :
* [[Joseph Hanse]], ''Charles De Coster'', Bruxelles, Palais des Académies, 1928 ; réédité en 1990, avec une préface inédite de [[Raymond Trousson]]
* [[Joseph Hanse]], ''Charles De Coster'', Bruxelles, Palais des Académies, 1928 ; réédité en 1990, avec une préface inédite de [[Raymond Trousson]]
* [[Jean-Marie Klinkenberg]], ''Style et archaïsme dans 'La Légende d'Ulenspiegel' de Charles De Coster'', Bruxelles, Académie royale de langue et de littérature française de Belgique, 1973 ; réédité en 2017, Académie royale de langue et de littérature française de Belgique et Éditions SAMSA, avec deux études inédites et une préface inédite de [[Rainier Grutman]]
* [[Jean-Marie Klinkenberg]], ''Style et archaïsme dans 'La Légende d'Ulenspiegel' de Charles De Coster'', Bruxelles, Académie royale de langue et de littérature française de Belgique, 1973 ; réédité en 2017, Académie royale de langue et de littérature française de Belgique et Éditions SAMSA, avec deux études inédites et une préface inédite de [[Rainier Grutman]]
* Jean-Marie Klinkenberg, ''Charles De Coster'', Bruxelles, Labor, coll « Un livre, une œuvre », 1985
* Jean-Marie Klinkenberg, ''Charles De Coster'', Bruxelles, Labor, coll « Un livre, une œuvre », 1985
* [[Raymond Trousson]], ''Charles De Coster ou la vie est un songe'', Bruxelles, Labor, 1990
* [[Raymond Trousson]], ''Charles De Coster ou la vie est un songe'', Bruxelles, Labor, 1990
* ''La Légende de Thyl Ulenspiegel de Charles De Coster'', actes du troisième séminaire international du Centre d’études sur la littérature belge de langue française, publiés par Ana Soncini Fratta, Bologne, CLUEB, 1991
* ''La Légende de Thyl Ulenspiegel de Charles De Coster'', actes du troisième séminaire international du Centre d’études sur la littérature belge de langue française, publiés par Ana Soncini Fratta, Bologne, CLUEB, 1991
* [[Michel Draguet]] (dir.), ''Rops-De Coster : une jeunesse à l’université libre de Bruxelles'', université libre de Bruxelles, Cahiers du GRAM, 1996
* [[Michel Draguet]] (dir.), ''Rops-De Coster : une jeunesse à l’université libre de Bruxelles'', université libre de Bruxelles, Cahiers du GRAM, 1996
* Éric Lysøe, « Sacralisation et profanation dans ''La Légende d’Ulenspiegel'' », ''in'' Licia Reggiani (éd.),'' Massoneria e cultura'', Bologne, Clueb, 2000, p. 201-225
* Éric Lysøe, « Sacralisation et profanation dans ''La Légende d’Ulenspiegel'' », ''in'' Licia Reggiani (éd.),'' Massoneria e cultura'', Bologne, Clueb, 2000, p.&nbsp;201-225
* [[Raymond Trousson]], ''Charles De Coster, journaliste à l'« Uylenspiegel »'', Bruxelles, Espace de Libertés, coll. « Laïcité », 2007, 335 p. {{ISBN|2-930001-76-3}}
* [[Raymond Trousson]], ''Charles De Coster, journaliste à l'« Uylenspiegel »'', Bruxelles, Espace de Libertés, coll. « Laïcité », 2007, 335 p. {{ISBN|2-930001-76-3}}


=== Article connexe ===
=== Articles connexes ===
* [[Les Vrais Amis de l'union et du progrès réunis]]
* [[Les Vrais Amis de l'union et du progrès réunis]]
* [[Le Vieux Cornet]]
* [[Colonie d'Anseremme]]


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
* {{Autorité}}
* {{Dictionnaires}}
* {{Bases}}
* [http://abu.cnam.fr/BIB/auteurs/costerc.html ''La Légende et les aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d'Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au pays de Flandres et ailleurs''] : texte intégral et recherche d'occurrences sur ABU
* [http://abu.cnam.fr/BIB/auteurs/costerc.html ''La Légende et les aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d'Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au pays de Flandres et ailleurs''] : texte intégral et recherche d'occurrences sur ABU
* {{Find a Grave|id=0006463}}
* {{Find a Grave|id=6463}}
* [http://histoire.bnpparibas/document/lauteur-de-till-lespiegle-a-la-banque/ L’auteur de Till l’espiègle à la banque - Biographie sur Source d'histoire de BNP Paribas]
* [http://histoire.bnpparibas/document/lauteur-de-till-lespiegle-a-la-banque/ L’auteur de Till l’espiègle à la banque - Biographie sur Source d'histoire de BNP Paribas]
* [http://anet.be/record/opaccoloiehc/co:ehc:90 La collection-Ulenspiegel de la bibliothèque patrimoniale Hendrik Conscience], qui détient le plus grand nombre d'oeuvres de Charles De Coster en Belgique.


{{Portail|Belgique|littérature francophone non française}}
{{Portail|littérature francophone|Contes|Belgique}}


{{DEFAULTSORT:DeCoster, Charles}}
{{DEFAULTSORT:DeCoster, Charles}}
[[Catégorie:Écrivain belge du XIXe siècle]]

[[Catégorie:Écrivain belge francophone]]
[[Catégorie:Écrivain belge francophone]]
[[Catégorie:Romancier belge du XIXe siècle]]
[[Catégorie:Auteur de contes]]
[[Catégorie:Épistolier belge]]
[[Catégorie:Épistolier du XIXe siècle]]
[[Catégorie:Personnalité du règne de Léopold Ier de Belgique]]
[[Catégorie:Personnalité du règne de Léopold Ier de Belgique]]
[[Catégorie:Personnalité francophone de Flandre]]
[[Catégorie:Personnalité de la franc-maçonnerie belge]]
[[Catégorie:Personnalité de la franc-maçonnerie belge]]
[[Catégorie:Société des agathopèdes]]
[[Catégorie:Société des agathopèdes]]
Ligne 118 : Ligne 127 :
[[Catégorie:Personnalité bruxelloise]]
[[Catégorie:Personnalité bruxelloise]]
[[Catégorie:Décès à Ixelles]]
[[Catégorie:Décès à Ixelles]]
[[Catégorie:Personnalité enterrée au cimetière d'Ixelles]]
[[Catégorie:Personnalité inhumée au cimetière d'Ixelles]]
[[Catégorie:Décès à 51 ans]]
[[Catégorie:Décès à 51 ans]]

Dernière version du 12 mars 2024 à 11:51

Charles De Coster
Description de l'image Charles De Coster portrait avec nom.jpg.
Naissance
Munich
Décès (à 51 ans)
Ixelles
Activité principale
Écrivain, journaliste
Auteur
Langue d’écriture Français

Œuvres principales

Charles De Coster (, Munich - , Ixelles) est un écrivain belge francophone.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né à Munich d'un père flamand et d'une mère wallonne, Charles De Coster étudie à l'université libre de Bruxelles où, formé à l'esprit du libre examen, il acquiert des convictions démocrates et anti-cléricales. Franc-maçon, il est membre de la loge Les Vrais Amis de l'union et du progrès réunis.

Le , alors qu'il est âgé d'à peine vingt ans, De Coster participe avec des amis à la fondation de la société littéraire Les Joyeux.

D'abord journaliste, il est ensuite employé aux Archives générales du Royaume et occupe notamment de 1860 à 1864 le poste d'employé au secrétariat de la Commission royale pour la publication des anciennes lois et ordonnances. Il en tire une large connaissance des procès de sorcellerie, mise à profit dans certaines de ses œuvres romanesques (et également à disposition d'Auguste Blanqui qui, par l'intermédiaire de son lieutenant, le docteur Louis Watteau, lui demande vers 1864 des notes relatives aux diverses manifestations du fanatisme religieux dans l'histoire[1]).

En 1870, il devient répétiteur à l'École royale militaire, poste pour lequel il avait déjà postulé une douzaine d'années auparavant.

En 1878, il demande à Xavier Mellery de réaliser des illustrations de l'île de Marken pour le magazine Tour du Monde.

Charles De Coster est inhumé au cimetière d'Ixelles, à Bruxelles.

Famille[modifier | modifier le code]

Entre 1857 et 1864, De Coster doit, côté privé, défendre l'honneur de sa famille contre les entreprises d'André Van Sprang, officier militaire et escroc au mariage ayant pris pour cible sa sœur Caroline, de quatre ans sa cadette. L'affaire faillit se régler par un duel (De Coster avait, pour lui servir de témoins, fait appel au peintre danois Poul Hagelstein (de) et au journaliste de L'Indépendance Camille Berru — par la suite remplacé par le peintre Edmond De Schampheleer (nl), ami de De Coster qui contribuera, quelques années plus tard à l'illustration de son Ulenspiegel), qui fut cependant annulé à la suite d'un désaccord sur le choix des armes (les témoins de Van Sprang proposaient le sabre d'infanterie tandis que la préférence de De Coster allait au pistolet, arme convenant davantage à sa condition de bourgeois et de civil) et à l'espoir d'un dénouement à l'amiable.

Une commission militaire se saisit finalement de l'affaire : son verdict étant favorable aux De Coster, le capitaine Van Sprang est écarté de l'armée[2].

Postérité[modifier | modifier le code]

Les Légendes flamandes, publiées dans la revue Uylenspiegel à laquelle il collabore, connaissent un certain succès mais le reste de son œuvre a dû attendre la génération de La Jeune Belgique, celle de Camille Lemonnier, de Georges Eekhoud par exemple, pour être reconnu.

Le chef-d'œuvre de De Coster, La Légende et les Aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d'Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au pays de Flandres et ailleurs, déplut aux milieux conformistes belges. Connu dans le monde entier, traduit dans toutes les langues européennes, il est pendant longtemps ignoré dans son propre pays mais connaîtra un succès universel.

La Légende d'Ulenspiegel incarne le cœur et l'esprit de la Flandre dont elle évoque le folklore, le climat et les traditions. Elle mêle l'histoire et le mythe, l'aventure d'une famille à celle d'un peuple. De Coster, écrivain francophone, reconstitue une époque en poète visionnaire et crée une langue nouvelle dans la grande tradition rabelaisienne. Till Ulenspiegel, avec son compagnon Lamme Goedzak, est surtout le défenseur de la liberté, celui qui a lutté contre l'oppression de Philippe II d'Espagne et du duc d'Albe, le héros qui s'est dressé contre toutes les formes d'oppression.

Abel Lefranc (1863-1952), du Collège de France, demandait « que la France, en particulier, songeât qu'Ulenspiegel honore sa langue » et qu'elle se décidât enfin à l'installer « fraternellement dans son Panthéon littéraire ».

Adaptations cinématographiques[modifier | modifier le code]

Gérard Philipe adapta l’œuvre à l’écran avec Joris Ivens en 1956, ainsi que les réalisateurs soviétiques Alexandre Alov et Vladimir Naoumov en 1976.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Frontispice de La Légende et les Aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d’Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au Pays de Flandres et ailleurs par le dessinateur belge Hippolyte Boulenger (1837-1874).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Bartier, J., « Le docteur Watteau, Charles De Coster et quelques autres » in Libéralisme et socialisme au XIXe siècle, Bruxelles, éditions de l'université libre de Bruxelles, 1981, pp. 389-398.
  2. Au sujet de cette affaire, lire L'Affaire De Coster - Van Sprang de Raymond Trousson (Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, coll. « Histoire littéraire », 1990) qui reproduit l'intégralité du procès-verbal de la commission d'enquête ainsi que de nombreuses lettres relatives à celle-ci.

Annexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Joseph Hanse, Charles De Coster, Bruxelles, Palais des Académies, 1928 ; réédité en 1990, avec une préface inédite de Raymond Trousson
  • Jean-Marie Klinkenberg, Style et archaïsme dans 'La Légende d'Ulenspiegel' de Charles De Coster, Bruxelles, Académie royale de langue et de littérature française de Belgique, 1973 ; réédité en 2017, Académie royale de langue et de littérature française de Belgique et Éditions SAMSA, avec deux études inédites et une préface inédite de Rainier Grutman
  • Jean-Marie Klinkenberg, Charles De Coster, Bruxelles, Labor, coll « Un livre, une œuvre », 1985
  • Raymond Trousson, Charles De Coster ou la vie est un songe, Bruxelles, Labor, 1990
  • La Légende de Thyl Ulenspiegel de Charles De Coster, actes du troisième séminaire international du Centre d’études sur la littérature belge de langue française, publiés par Ana Soncini Fratta, Bologne, CLUEB, 1991
  • Michel Draguet (dir.), Rops-De Coster : une jeunesse à l’université libre de Bruxelles, université libre de Bruxelles, Cahiers du GRAM, 1996
  • Éric Lysøe, « Sacralisation et profanation dans La Légende d’Ulenspiegel », in Licia Reggiani (éd.), Massoneria e cultura, Bologne, Clueb, 2000, p. 201-225
  • Raymond Trousson, Charles De Coster, journaliste à l'« Uylenspiegel », Bruxelles, Espace de Libertés, coll. « Laïcité », 2007, 335 p. (ISBN 2-930001-76-3)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]