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« Combat de Scrignac » : différence entre les versions

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== Le combat ==
== Le combat ==
Le 3 mars 1792, Etienne Bernard, curé réfractaire de Scrignac est arrêté et conduit au [[château de Brest]]. Quelques jours plus tard en {{Date||mars|1792}}, Scrignac est l'objet d'une bataille entre les paysans et les républicains venus de [[Morlaix]].
Le 3 mars 1792, Étienne Bernard, curé réfractaire de Scrignac est arrêté et conduit au [[château de Brest]]. Quelques jours plus tard en {{Date||mars|1792}}, Scrignac est l'objet d'une bataille entre les paysans et les républicains venus de [[Morlaix]].
Le 23 avril 1792, un mouvement de contestation contre la République élit le dénommé Pierre-Marie Coroller, ancien noble, comme nouveau maire. Le 29 avril, un détachement de la [[garde nationale (France)|garde nationale]] est envoyé à Scrignac. Le 3 mai, le patriote Jean Péron reprend possession de la mairie, et la commune est contrainte de payer une amende de 16 931 livres. Le 29 juillet de la même année, un curé [[Constitution civile du clergé|constitutionnel]], Le Coant, s'installe à l'église de Scrignac. Il est considéré comme un intrus, et la troupe venue de [[Carhaix]] et de [[Morlaix]] ainsi que la garde nationale de la mine interviennent<ref name=Topos>[http://fr.topic-topos.com/scrignac Scrignac sur Topic Topos] </ref>. Ils se heurtent à {{formatnum:3000}} paysans qu'ils chargent à la baïonnette et mettent en fuite après un combat opiniâtre<ref name="Cadic">[[#Cadic|François Cadic, ''Histoire populaire de la chouannerie'', t. I]], {{p.}}264.</ref>.
Le 23 avril 1792, un mouvement de contestation contre la République élit le dénommé Pierre-Marie Coroller, ancien noble, comme nouveau maire. Le 29 avril, un détachement de la [[garde nationale (France)|garde nationale]] est envoyé à Scrignac. Le 3 mai, le patriote Jean Péron reprend possession de la mairie, et la commune est contrainte de payer une amende de {{nombre|16931|livres}}. Le 29 juillet de la même année, un curé [[Constitution civile du clergé|constitutionnel]], Le Coant, s'installe à l'église de Scrignac. Il est considéré comme un intrus, et la troupe venue de [[Carhaix]] et de [[Morlaix]] ainsi que la garde nationale de la mine interviennent<ref name=Topos>{{lien web|langue=|auteur1=
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François Guyomarc'h, originaire de Berrien, qui s'était rétracté après avoir prêté le serment de fidélité dans un premier temps est également arrêté et conduit à Brest.
François Guyomarc'h, originaire de Berrien, qui s'était rétracté après avoir prêté le serment de fidélité dans un premier temps est également arrêté et conduit à Brest.
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Les révoltés, venus aussi de [[Plourac'h]] et autres communes avoisinantes sont au nombre de 3 000 à 4 000, mais 300 seulement armés de fusils. Selon la version des bleus (républicains), 70 soldats et 42 gardes nationaux venus de [[Carhaix]] et [[Poullaouen]] se portent à leur rencontre : « Nous entrâmes dans le bourg de Scrignac et nous prîmes place dans le cimetière, dans l'église et au presbytère, que nous trouvâmes sans portes ni fenêtres, tout pillé et tout ravagé par les rebelles. Nous crûmes le curé assassiné, ce qui n'était cependant pas. (...) Vers les trois heures de l'après-midi, les sentinelles postées sur les tours nous firent remarquer un rassemblement d'environ 500 hommes qui se formait sur une hauteur. (...) Nous les débusquâmes à coups de fusils, et ils prirent la fuite vers la montagne. (...) Vers les six heures du soir, nous vîmes descendre du côté du sud une colonne d'environ 2 000 hommes. (...) Nous décidâmes de les attaquer. (...) Dès que nous parûmes dans la plaine, les rebelles se jetèrent à plat ventre dans les bruyères. (...) Nous estimons qu'ils ont perdu 25 hommes tués et qu'il y en a eu un plus grand nombre de blessés. Nous retournâmes au bourg avec quelques prisonniers et plusieurs fusils car dans cette colonne il y en avait au moins trois cents<ref name=Gallica/>.}}
Les révoltés, venus aussi de [[Plourac'h]] et autres communes avoisinantes sont au nombre de 3 000 à 4 000, mais 300 seulement armés de fusils. Selon la version des bleus (républicains), 70 soldats et 42 gardes nationaux venus de [[Carhaix]] et [[Poullaouen]] se portent à leur rencontre : « Nous entrâmes dans le bourg de Scrignac et nous prîmes place dans le cimetière, dans l'église et au presbytère, que nous trouvâmes sans portes ni fenêtres, tout pillé et tout ravagé par les rebelles. Nous crûmes le curé assassiné, ce qui n'était cependant pas. (...) Vers les trois heures de l'après-midi, les sentinelles postées sur les tours nous firent remarquer un rassemblement d'environ 500 hommes qui se formait sur une hauteur. (...) Nous les débusquâmes à coups de fusils, et ils prirent la fuite vers la montagne. (...) Vers les six heures du soir, nous vîmes descendre du côté du sud une colonne d'environ 2 000 hommes. (...) Nous décidâmes de les attaquer. (...) Dès que nous parûmes dans la plaine, les rebelles se jetèrent à plat ventre dans les bruyères. (...) Nous estimons qu'ils ont perdu 25 hommes tués et qu'il y en a eu un plus grand nombre de blessés. Nous retournâmes au bourg avec quelques prisonniers et plusieurs fusils car dans cette colonne il y en avait au moins trois cents<ref name=Gallica/>.}}


Ainsi une bonne centaine de soldats et gendarmes auraient dispersé une troupe de {{formatnum:3000}} ou {{formatnum:4000}} rebelles et les "[[chouan]]s" auraient été mis en fuite. Cette version de l'histoire locale est contestée par certains<ref>''Le Courrier du Finistère'' 3096 – 4 février 1939 et 3097 du 11 février 1939</ref>. Des renforts venus de Morlaix arrivent (150 le jour même, 250 le lendemain matin), ce qui permet aux forces de l'ordre de poursuivre les rebelles à Berrien. « Tous les habitants de Berrien avaient fui... » dit le même rapport.
Ainsi une bonne centaine de soldats et gendarmes auraient dispersé une troupe de {{unité|3000|ou=4000|rebelles}} et les "[[chouans]]" auraient été mis en fuite. Cette version de l'histoire locale est contestée par certains<ref>''Le Courrier du Finistère'' {{Numéro avec majuscule|3096}} – 4 février 1939 et {{Numéro avec majuscule|3097}} du 11 février 1939</ref>. Des renforts venus de Morlaix arrivent (150 le jour même, 250 le lendemain matin), ce qui permet aux forces de l'ordre de poursuivre les rebelles à Berrien. « Tous les habitants de Berrien avaient fui... » dit le même rapport.


== Bibliographie ==
== Bibliographie ==

Dernière version du 30 janvier 2021 à 22:27

Combat de Scrignac
Description de cette image, également commentée ci-après
Vue de Scrignac, depuis la route de Bolazec.
Informations générales
Date 22 -
Lieu Scrignac
Issue Victoire des républicains
Belligérants
Patriotes Paysans contre-révolutionnaires
Forces en présence
112 hommes 3 000 hommes
Pertes
~ 25 morts

Chouannerie

Batailles

Révoltes paysannes (1792-1793)
Coordonnées 48° 26′ 00″ nord, 3° 41′ 00″ ouest
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Combat de Scrignac
Géolocalisation sur la carte : Bretagne (région administrative)
(Voir situation sur carte : Bretagne (région administrative))
Combat de Scrignac
Géolocalisation sur la carte : Finistère
(Voir situation sur carte : Finistère)
Combat de Scrignac

Le combat de Scrignac se déroula à la suite d'une révolte paysanne lors de la Pré-Chouannerie.

Le 3 mars 1792, Étienne Bernard, curé réfractaire de Scrignac est arrêté et conduit au château de Brest. Quelques jours plus tard en , Scrignac est l'objet d'une bataille entre les paysans et les républicains venus de Morlaix.

Le 23 avril 1792, un mouvement de contestation contre la République élit le dénommé Pierre-Marie Coroller, ancien noble, comme nouveau maire. Le 29 avril, un détachement de la garde nationale est envoyé à Scrignac. Le 3 mai, le patriote Jean Péron reprend possession de la mairie, et la commune est contrainte de payer une amende de 16 931 livres. Le 29 juillet de la même année, un curé constitutionnel, Le Coant, s'installe à l'église de Scrignac. Il est considéré comme un intrus, et la troupe venue de Carhaix et de Morlaix ainsi que la garde nationale de la mine interviennent[1]. Ils se heurtent à 3 000 paysans qu'ils chargent à la baïonnette et mettent en fuite après un combat opiniâtre[2].

François Guyomarc'h, originaire de Berrien, qui s'était rétracté après avoir prêté le serment de fidélité dans un premier temps est également arrêté et conduit à Brest.

« Dans la nuit du 22 au , des particuliers, tant de Scrignac que de Bolazec, se rendirent au district de Carhaix ; ils rapportèrent qu'un attroupement considérable de gens de Berrien se grossissait de tout ce qu'ils rencontraient dans les paroisses voisines et notamment à Scrignac, où ils forçaient les particuliers à les suivre ; que ces hommes, rassemblés en armes, menaçaient les propriétés, qu'ils avaient déjà commis des atrocités en pillant, volant et maltraitant des particuliers, qu'ils menaçaient de brûler la commune de Poullaouen, la ville de Carhaix et même de se porter à Quimper pour brûler le département »[3]. Les révoltés, venus aussi de Plourac'h et autres communes avoisinantes sont au nombre de 3 000 à 4 000, mais 300 seulement armés de fusils. Selon la version des bleus (républicains), 70 soldats et 42 gardes nationaux venus de Carhaix et Poullaouen se portent à leur rencontre : « Nous entrâmes dans le bourg de Scrignac et nous prîmes place dans le cimetière, dans l'église et au presbytère, que nous trouvâmes sans portes ni fenêtres, tout pillé et tout ravagé par les rebelles. Nous crûmes le curé assassiné, ce qui n'était cependant pas. (...) Vers les trois heures de l'après-midi, les sentinelles postées sur les tours nous firent remarquer un rassemblement d'environ 500 hommes qui se formait sur une hauteur. (...) Nous les débusquâmes à coups de fusils, et ils prirent la fuite vers la montagne. (...) Vers les six heures du soir, nous vîmes descendre du côté du sud une colonne d'environ 2 000 hommes. (...) Nous décidâmes de les attaquer. (...) Dès que nous parûmes dans la plaine, les rebelles se jetèrent à plat ventre dans les bruyères. (...) Nous estimons qu'ils ont perdu 25 hommes tués et qu'il y en a eu un plus grand nombre de blessés. Nous retournâmes au bourg avec quelques prisonniers et plusieurs fusils car dans cette colonne il y en avait au moins trois cents[3]. »

Ainsi une bonne centaine de soldats et gendarmes auraient dispersé une troupe de 3 000 ou 4 000 rebelles et les "chouans" auraient été mis en fuite. Cette version de l'histoire locale est contestée par certains[4]. Des renforts venus de Morlaix arrivent (150 le jour même, 250 le lendemain matin), ce qui permet aux forces de l'ordre de poursuivre les rebelles à Berrien. « Tous les habitants de Berrien avaient fui... » dit le même rapport.

Bibliographie

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  1. « Scrignac », sur Topic Topos
  2. François Cadic, Histoire populaire de la chouannerie, t. I, p. 264.
  3. a et b Extrait du procès-verbal des commissaires du district de Carhaix, Archives départementales du Finistère, consultable sur Gallica
  4. Le Courrier du Finistère No 3096 – 4 février 1939 et No 3097 du 11 février 1939