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« Crimes de guerre des Alliés » : différence entre les versions

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Les '''crimes de guerre des Alliés''' ont été des violations des [[lois de la guerre]] commis par les forces militaires des [[Alliés de la Seconde Guerre mondiale|Alliés]] au cours de la [[Seconde Guerre mondiale]].
Les '''crimes de guerre des Alliés''' ont été des violations des [[lois de la guerre]] commis par les forces militaires des [[Alliés de la Seconde Guerre mondiale|Alliés]] au cours de la [[Seconde Guerre mondiale]].


Un crime de guerre ne peut être commis que par un militaire en période de guerre et dans le cadre d'opérations de guerre. Le même crime commis par des civils, ou par des militaires en dehors d'une situation de guerre, sont qualifiés des crimes terroristes, voire de crimes de droit commun. La victime du crime de guerre peut être un civil ou un militaire, en particulier un [[prisonnier de guerre]].
Un [[crime de guerre]] ne peut être commis que par un [[militaire]] en période de [[guerre]] et dans le cadre d'opérations de guerre. Le même crime commis par des [[civil]]s, ou par des militaires en dehors d'une situation de guerre, est qualifié de crime terroriste, voire de crime de droit commun. La victime d'un crime de guerre peut être soit un civil, soit un militaire désarmé qui s'est rendu et bénéficie de ce fait du statut de [[prisonnier de guerre]].


Le [[travail forcé des Allemands après la Seconde Guerre mondiale|travail forcé des prisonniers de guerre]] peut aussi être un crime de guerre dans la mesure où il ne respecte pas la [[Conventions de Genève|Convention de Genève]].
== En Europe ==
=== Allemagne ===
* Bombardement le 3 mai 1945 des navires de transport ''[[Cap Arcona]]'', ''[[Thielbek]]'' et ''[[Deutschland IV|Deutschland]]'' par la [[Royal Air Force|RAF]] dans la [[Mer Baltique]], tuant environ 12 000 déportées que l'armée allemande faisait transiter vers des refuges en Suède.
* Après la capitulation de l'Allemagne en mai 1945, la plus grande partie des militaires Allemands valides restent prisonniers pendant des années au Royaume-Uni et en France où ils sont contraints au travail forcé, ce qui est contraire au statut de [[prisonnier de guerre]]. En 1946, le Royaume-Uni détient plus de 400 000 prisonniers allemands. En 1947, le Ministère de l'Agriculture s'oppose à la libération des Allemands prisonniers car ils représentent 25 pour cent de la main-d'œuvre agricole.


== En Europe ==
=== Canada ===
=== Canada ===
[[Fichier:12SSHJPOW.jpg|vignette|Soldat de la [[12e division SS Hitlerjugend|{{12e}} division SS Hitlerjugend]] « passé à tabac » après sa capture dans le secteur de [[Carpiquet]] à l'été 1944.]]
Lors de la [[Opération Husky|bataille de Sicile]], des soldats canadiens ont exécuté des prisonniers de guerre allemands<ref>{{Ouvrage|langue=en|titre=The battle of Sicily|prénom1=Samuel W|nom1=Mitcham Jr|prénom2=Friedrich|nom2=von Stauffenberg|lieu=New York|éditeur=Orion Books|année=1991|pages totales=367|isbn=978-0-517-57525-3|isbn10=0-517-57525-6}}.</ref>.

Durant la [[bataille de Caen]], en conséquence de l’exécution de soldats de la [[3e Division d'infanterie canadienne (1940-1945)|{{3e}} D.I canadienne]] à l'[[abbaye d'Ardenne]] en juin 1944, les soldats canadiens décidèrent de ne plus épargner les soldats allemands de la [[Waffen-SS]] faits prisonniers : soit par des exécutions sommaires, soit par des « passages à tabac » (cf. illustration).


En {{Date|avril 1945}}, des troupes canadiennes rasent plusieurs villes et villages allemands en représailles à des actes de résistance (réels ou présumés) de civils. La [[4e Division du Canada|4e division blindée]] du major-général [[Christopher Vokes]] [[Destruction de Friesoythe|détruit notamment la ville de Friesoythe]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Mark|nom1=Zuehlke|titre=On to victory: the Canadian liberation of the Netherlands, March 23 - May 5, 1945|passage=309|éditeur=Douglas & McIntyre|collection=Canadian battle series|date=2010|isbn=978-1-55365-430-8|isbn2=978-1-55365-548-0|consulté le=2023-09-12}}</ref>.
Lors de la bataille de Sicile, des soldats canadiens ont exécuté des prisonniers de guerre allemands<ref>{{en}} Samuel W. Mithcham et Stephen Von Stauffenberg, ''The Battle of Sicily'', Orion Books, 1991 {{ISBN|978-0-5175-7525-3}}</ref>.


=== France ===
=== France ===
Le [[massacre d'Abbeville]] survenu le {{date-|20|mai|1940}} est une [[exécution sommaire]] perpétrée par des soldats français. Vingt-et-un civils parmi les 79 arrêtés administrativement par le [[Gouvernement Pierlot III|gouvernement belge]] et livrés dans la débâcle aux autorités françaises sont fusillés sans jugement. Mis sous pression par l'avancée allemande, le commandant de la compagnie qui a la charge des prisonniers, [[Marcel Dingeon]], donne l'ordre à [[René Caron (militaire)|René Caron]] et [[Émile Molet]] de les {{Citation|bousiller<ref>Alain de Benoist, ''Trentième année'', Éditions du Labyrinthe, 1998, 158{{nb p.}}), {{p.|64}}.</ref>}} tous. Le [[lieutenant (grade militaire)#France|lieutenant]] Jean Leclabart<ref>cf Archives de la Somme, Fonds Pierre Vasselle, 2 J 66 La {{5e}} compagnie du {{28e}} régiment régional, rapport de Leclabart (s.d.). Témoignages du capitaine Chazot et de civils anonymes, correspondance de M. Petit (1967, 1973), compte-rendu du lieutenant Crespy (s.d.) https://archives.somme.fr/document/022j</ref> du [[28e régiment régional|{{28e}} Régiment]], plus respectueux du règlement militaire, demande à voir l’ordre d’exécution. Comme cet ordre est inexistant, il fait arrêter le massacre. Vingt et un prisonniers, dont une femme, ont déjà été exécutés<ref>{{Lien web|url=http://www.francaislibres.net/pages/page.php?id=268|titre=Quelques points d'histoire "oubliés"|sous-titre=Le kiosque d'Abbeville|site=francaislibres.net|citation=Le lieutenant Jean Leclabart du {{28e}} RR qui lui aussi passait par là et qui connaissait le règlement militaire s'exclame : {{Citation|Mais enfin, êtes-vous devenu fou ?}} et demande l'ordre d'exécution. Comme personne ne peut montrer un tel ordre, il fait arrêter le massacre.|consulté le=2024-01-14}}.</ref>. Quelques mois plus tard cependant, René Caron et Émile Molet sont capturés par les Allemands. Ils sont tous deux fusillés au [[Mont Valérien]] en {{Date||avril|1942}} (Marcel Dingeon s'était donné la mort en 1941)<ref name="de Wilde">Maurice de Wilde, [http://www.dbnl.org/tekst/wild022belg02_01/wild022belg02_01.pdf ''België in de Tweede Wereldoorlog. Deel 5: De kollaboratie'']. DNB/Uitgeverij Peckmans, Kapellen 1985, {{pp.|20-23}}.</ref>{{,}}<ref>[http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/client/mdh/militaires_decedes_seconde_guerre_mondiale/detail_fiche.php?ref=1709508&debut=0 Mémoire des hommes].</ref>.


Appelés en Italie les « ''marocchinate'' », des [[crimes de 1944 en Ciociarie|crimes sont commis en 1944 en Ciociarie]], par l'[[Armée d'Afrique (France)|armée d'Afrique]] du corps expéditionnaire français en [[Italie]], accusée de violences et de pillages. Selon des sources italiennes, plus de {{unité|12000|civils}}, surtout des femmes, des enfants, et des vieillards, ont été enlevés, violés (de {{unité|11|ans}} pour la plus jeune, à {{unité|86|ans}}), ou tués<ref>''After the Battle'' Magazine, Issue 143</ref>.
Appelés en Italie les « ''marocchinate'' », des [[crimes de 1944 en Ciociarie|crimes sont commis en 1944 en Ciociaria]], par l'[[Armée d'Afrique (France)|armée d'Afrique]] du corps expéditionnaire français en [[Italie]], à l'encontre des populations civiles italiennes. Selon l'historiographie, plusieurs milliers de personnes ont été victimes de violences (homicides, viols, pillages)<ref>{{Article|auteur=Tommaso Baris|titre=Le corps expéditionnaire français en Italie. Violences des « libérateurs » durant l'été 1944|périodique=Vingtième Siècle. Revue d'histoire|date=2007|volume=93|numéro=1|pages=47-61|doi=10.3917/ving.093.0047}}.</ref>.


Suite au [[débarquement de Provence]] dans le sud de la France et à l'effondrement allemand en août 1944, un grand nombre d'Allemands ne pouvant pas s'échapper de la France se sont rendus aux [[Forces françaises de l'intérieur]]. Des prisonniers allemands de la [[Wehrmacht]], de la [[Gestapo]] ou des SS sont exécutés par la Résistance française<ref>Beevor, Antony, ''D-Day'', Viking, 2009 {{p.|447}}</ref>. Des représailles frappent également les [[Collaboration en France|collaborationnistes]], les [[Régime de Vichy|vichystes]] et les [[Milice française|miliciens]], {{formatnum:10000}} à {{formatnum:11000}} d'entre eux sont exécutés par les [[Forces françaises de l'intérieur|FFI]] et les soldats de l'[[Armée française de la Libération]] lors de l'[[Épuration à la Libération en France]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Stéphane Simonnet|titre=Atlas de la Libération de la France. Des débarquements aux villes libérées.|id=Simonnet|éditeur=[[Autrement]]|année=2004}}, {{p.}}68</ref>.
Après le [[débarquement de Provence]] dans le sud de la France et l'effondrement allemand en août 1944, un grand nombre d'Allemands ne pouvant pas s'échapper de France se sont rendus aux [[Forces françaises de l'intérieur]]. Des prisonniers allemands de la [[Wehrmacht]], de la [[Gestapo]] ou des [[Waffen-SS|SS]] sont exécutés par la Résistance française<ref>Beevor, Antony, ''D-Day'', Viking, 2009 {{p.|447}}.</ref>. Des actions de représailles et de vengeance frappent également les personnes considérées comme [[Collaboration en France|collaborationnistes]], les [[Régime de Vichy|vichystes]] et les [[Milice française|miliciens]], {{unité|10000|à=11000|}} d'entre eux sont sommairement exécutés par les [[Forces françaises de l'intérieur|FFI]] et les soldats de l'[[Armée française de la Libération]] lors de l'[[Épuration à la Libération en France|épuration]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Stéphane Simonnet|titre=Atlas de la Libération de la France. Des débarquements aux villes libérées.|éditeur=[[Autrement]]|année=2004|isbn=|id=Simonnet}}, {{p.}}68.</ref>.


Il est difficile de considérer explicitement toutes les exécutions sommaires par des maquisards comme des crimes de guerre étant donné la situation confuse de l'époque. Toutefois la mise à mort d'un soldat ou d'un combattant qui a rendu les armes et qui s'est constitué prisonnier est un crime de guerre caractérisé.
Il est difficile de considérer explicitement toutes les exécutions sommaires par des maquisards comme des crimes de guerre, étant donné la situation confuse de l'époque. Toutefois, la mise à mort d'un soldat ou d'un combattant qui a rendu les armes et qui s'est constitué prisonnier est un crime de guerre caractérisé.



* À [[Cahors]], le 20 août : 15 collaborateurs sont fusillés par les [[Forces françaises de l'intérieur|FFI]]<ref>[http://www.arkheia-revue.org/Cahors-les-15-fusilles-du-20-aout.html arkheia - Cahors : les 15 fusillés du 20 août 1944]</ref>.
* À [[Meymac]], le 12 juin 1944 : 47 soldats de la [[Wehrmacht]] et une femme française membre de la [[Gestapo]] capturés lors de la [[bataille de Tulle]] sont fusillés par les [[Francs-tireurs et partisans|FTP]]<ref name="BFM160523">Glenn Gillet, [https://www.bfmtv.com/societe/un-resistant-de-correze-revele-l-execution-de-47-prisonniers-de-guerre-allemands-en-1944_AN-202305160373.html UN RÉSISTANT DE CORRÈZE RÉVÈLE L'EXÉCUTION DE 47 PRISONNIERS DE GUERRE ALLEMANDS EN 1944], ''BFM TV'', 16 mai 2023.</ref>{{,}}<ref name="Parisien150523">Franck Lagier, [https://www.leparisien.fr/correze-19/cetait-une-faute-les-atroces-revelations-dun-resistant-correzien-sur-lexecution-de-soldats-allemands-15-05-2023-VEPLBK24Z5ANBJMAVYLPVPPAZE.php?ts=1684218196109 « On leur a fait creuser leur propre tombe » : les atroces révélations d’un résistant corrézien sur l’exécution de soldats allemands], ''Le Parisien'', 15 mai 2023.</ref>.
* Le 12 juillet 1944, exécution par les maquis FFI de [[Jeanne Coroller-Danio|Jeanne Coroller]], avec le capitaine de corvette Christian Le Mintier, sa femme, sa fille et sa bonne alsacienne, avec viols et tortures.
* À [[Cahors]], le 20 août : 15 collaborateurs sont fusillés sans jugement par les [[Forces françaises de l'intérieur|FFI]]<ref>
* Le 24 août 1944, au [[Le Grand-Bornand|Grand-Bornand]] : 77 [[Milice française|miliciens]], sur 97 jugés, sont fusillés par les [[Francs-tireurs et partisans|FTP]] et l'[[Armée secrète (France)|AS]]<ref>[http://www.le-balcon.fr/joom/index.php?option=com_content&task=view&id=166&Itemid=44 Le procès du Grand-Bornand]</ref>{{,}}<ref>[http://lecheminsouslesbuis.wordpress.com/2011/08/24/les-fusilles-du-grand-bornand/ Le chemin sous les buis - Les fusillés du Grand Bornand]</ref>.
{{lien web
* Le 28, à [[Vieugy]] : 44 prisonniers allemands, dont des hommes de la [[SS Polizei Regiment 19]], sont fusillés par les [[Forces françaises de l'intérieur|FFI]] en représailles du massacre de Saint-Genis-Laval<ref name="Michel Germain"/>.
|url=http://www.arkheia-revue.org/Cahors-les-15-fusilles-du-20-aout.html
* Le 2 septembre 1944, à [[Habère-Lullin]] : 40 prisonniers allemands sont fusillés dans le château par les FFI en représailles du massacre de Saint-Genis-Laval et de celui du 25 décembre 1943<ref name="Michel Germain">[http://books.google.fr/books?id=o1-ArK3IsosC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false Michel Germain, ''Chronique de la Haute-Savoie pendant la Deuxième Guerre mondiale'' tome IV, p.336-337]</ref>. Le même jour, à [[Grenoble]] : six [[Milice française|miliciens]], sur douze jugés, sont condamnés à mort et fusillés<ref>[http://www.histoire-en-questions.fr/deuxieme%20guerre%20mondiale/epuration%20miliciensgrenobles.html Les miliciens de Grenoble]</ref>.
|titre=arkheia - Cahors : les 15 fusillés du 20 août 1944
* Le 9 septembre, à [[Coussay-les-Bois]] : 22 soldats allemands sont fusillés par les maquisards<ref>[http://www.liberation.fr/societe/0101632824-prisonniers-du-maquis-et-fusilles Libération - Prisonniers du maquis et fusillés]</ref>. Le même jour, dix prisonniers allemands sont exécutés à [[Landévant]]<ref>Bénédicte Vergez-Chaignon, ''Histoire de l'épuration'', 2010 {{lire en ligne|lien=http://books.google.fr/books?id=IP4LdrnMc-wC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false}}</ref>.
|date=
* En septembre 1944, à [[Saint-Cyr (Vienne)|Saint-Cyr]], en représailles du massacre de six habitants, plusieurs auxiliaires féminines de l'armée allemande sont fusillées dans le cimetière du village, par des [[Forces françaises de l'intérieur|FFI]] ou par des parachutistes [[Special Air Service|SAS]] français<ref>http://historien-sans-frontiere.com/?page_id=513</ref>{{,}}<ref>http://www.rue89.com/2010/09/03/ma-douloureuse-enquete-sur-les-allemandes-fusillees-a-saint-cyr-165195</ref>.
|brisé le = 2023-10-30}}.</ref>. Parmi les fusillés figurait [[Florent Schroetter]], qui sera déclaré par le ministère de la Défense « [[mort pour la France]] » plus de soixante ans après les faits, en [[2009]]<ref>{{Lien web | langue = fr | auteur = Jean-Michel Fabre | titre = Cahors. « Mort pour la France » : le fils a obtenu gain de cause - Le ministère de la Défense a reconsidéré le cas de Florent Schroetter, fusillé à la Libération.| date = 3 février 2009 | url = https://www.ladepeche.fr/article/2009/02/03/534046-cahors-mort-france-fils-obtenu-gain-cause.html | site = ladepeche.fr | consulté le = 20 août 2017}}.</ref>.
* Le 29 septembre, à [[Saint-Julien-de-Crempse]] : 17 soldats allemands sont fusillés par les maquisards de la Dordogne en représailles du massacre de 17 habitants un mois plus tôt<ref>[http://www.liberation.fr/evenement/0101461592-17-fusilles-allemands-reposent-en-paix Libération - 17 fusillés allemands reposent en paix]</ref>.
* À [[Merdrignac]], le 12 juillet 1944, exécution par les maquis FFI de [[Jeanne Coroller-Danio|Jeanne Coroller]], avec le capitaine de corvette Christian Le Mintier, sa femme, sa fille et sa bonne alsacienne, avec viols et tortures.
* Le 24 août 1944, au [[Le Grand-Bornand|Grand-Bornand]] : 77 [[Milice française|miliciens]], sur 97 jugés, sont fusillés par les [[Francs-tireurs et partisans|FTP]] et l'[[Armée secrète (France)|AS]]<ref>{{lien web|url=http://www.le-balcon.fr/joom/index.php?option=com_content&task=view&id=166&Itemid=44|titre=Le procès du Grand-Bornand|date=}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://lecheminsouslesbuis.wordpress.com/2011/08/24/les-fusilles-du-grand-bornand/|titre=Le chemin sous les buis - Les fusillés du Grand Bornand|date=}}.</ref>.
* Le 28 août 1944, à [[Seynod|Vieugy]] : 44 prisonniers allemands, dont des hommes de la [[SS Polizei Regiment 19]], sont fusillés par les [[Forces françaises de l'intérieur|FFI]] en représailles du [[massacre de Saint-Genis-Laval]]<ref name="Michel Germain"/>.
* Le 2 septembre 1944, à [[Habère-Lullin]] : 40 prisonniers allemands sont fusillés dans le château par les FFI en représailles du [[massacre de Saint-Genis-Laval]] et de [[Massacre d'Habère-Lullin|celui du 25 décembre 1943]]<ref name="Michel Germain">[https://books.google.fr/books?id=o1-ArK3IsosC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false Michel Germain, ''Chronique de la Haute-Savoie pendant la Seconde Guerre mondiale'' tome IV, {{p.|336-337}}].</ref>. Le même jour, à [[Grenoble]] : six [[Milice française|miliciens]], sur douze jugés, sont condamnés à mort et fusillés<ref>{{lien web|url=http://www.histoire-en-questions.fr/deuxieme%20guerre%20mondiale/epuration%20miliciensgrenobles.html|titre=Les miliciens de Grenoble|date=}}.</ref>.
* Le 9 septembre 1944, à [[Coussay-les-Bois]] : 22 soldats allemands sont fusillés par les maquisards<ref>
{{lien web |titre=Prisonniers du maquis et fusillés |url=https://www.liberation.fr/societe/2010/04/30/prisonniers-du-maquis-et-fusilles_623486/ |périodique=Libération |date= }}.</ref>. Le même jour, dix prisonniers allemands sont exécutés à [[Landévant]]<ref>[[Bénédicte Vergez-Chaignon]], ''Histoire de l'épuration'', 2010 {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=IP4LdrnMc-wC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false}}.</ref>.
* Le 13 août 1944, à [[Saint-Cyr (Vienne)|Saint-Cyr]], en représailles du massacre de six habitants, plusieurs auxiliaires féminines de l'armée allemande sont fusillées dans le cimetière du village, par des [[Forces françaises de l'intérieur|FFI]] ou par des parachutistes [[Special Air Service|SAS]] [[français]]<ref>Busseau, {{Lien web |langue=fr |nom=Laurent |titre=Poitou 1944 : « qu’un sang impur abreuve nos sillons… » {{!}} Historien sans Frontière |url=http://www.historien-sans-frontiere.com/2017/02/28/381/ |consulté le=2021-02-17}}.

Busseau, Laurent Auxiliaires féminines et prisonniers de guerre allemands fusillés en Poitou 1944-1945, Paris, Les Indes Savantes, 2023, {{nb p.|220}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Ma douloureuse enquête sur les Allemandes fusillées à Saint-Cyr |url=https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-nos-vies-connectees/20100905.RUE8300/ma-douloureuse-enquete-sur-les-allemandes-fusillees-a-saint-cyr.html |site=L'Obs |consulté le=2021-02-17}}.</ref>.
* Le 29 septembre 1944, à [[Saint-Julien-de-Crempse]] : 17 soldats allemands sont fusillés par les maquisards de la Dordogne en représailles du massacre de 17 habitants un mois plus tôt<ref>{{lien web |titre=17 fusillés allemands reposent en paix |url=http://www.liberation.fr/evenement/0101461592-17-fusilles-allemands-reposent-en-paix |périodique=Libération |date= |brisé le=17/02/2021}}.</ref>.

=== Royaume-Uni ===
* Dans ses carnets, présentés et annotés par le célèbre critique militaire anglais Basil [[Basil Henry Liddell Hart|Lidell-Hart]]<ref>tome II pages 28-29.</ref>, [[Erwin Rommel]] fait état de massacres de prisonniers germano-italiens par la {{2e|division}} [[nouvelle-Zélande|néo-zélandaise]]. Or, il advint que le général [[George Herbert Clifton]] commandant la {{6e|brigade}} néo-zélandaise (partie intégrante de la {{2e|division}}), tomba entre les mains des Italiens. Rommel se le fit amener à son PC et lui demanda sèchement des explications sur ces crimes de guerre. Le général Clifton reporta la responsabilité de ces crimes sur les Maoris, qu'il présenta comme des sauvages incontrôlables. Rommel ne crut pas un seul instant ces accusations. Il faut préciser que les Maoris, recrutés de force par les Britanniques, ne constituaient qu'une petite partie de la division, une infime partie des sous-officiers et aucun officier. Il leur aurait été difficile de commettre seuls ces crimes.
* En juin 1944, durant la [[bataille de Normandie]], les soldats de la [[49e division d'infanterie (Royaume-Uni)|{{49e}} division d'infanterie]] britanniques traitèrent les prisonniers allemands, notamment de la [[Waffen-SS|SS]], avec une grande sévérité à la suite des massacres de Canadiens à l'[[abbaye d'Ardenne]]. Des exécutions sommaires furent relevées. Cela prit une telle ampleur que la division prit le surnom d'{{Citation|ours égorgeur}}, en considérant le blason de l'unité, qui était un ours polaire.
* L'historien allemand [[Jörg Friedrich]] affirme, malgré la controverse que cela suscite, que la décision de [[Winston Churchill]] de bombarder l'Allemagne entre janvier et mai 1945 a été un crime de guerre.
* L'historien [[Donald Bloxham]] affirme que le [[bombardement de Dresde]], les 13 et 14 février 1945 a été un crime de guerre<ref name="Addison-180">
{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Paul|nom1=Addison|directeur1=oui|auteur2=Jeremy A. Crang|directeur2=oui|titre=Firestorm : the bombing of Dresden 1945|lieu=London|éditeur=Pimlico|année=2006|pages totales=384|isbn=978-1-844-13928-6|ISBN10=1-844-13928-X}}, Chapter 9 {{p.|180}}.</ref>. Les forces alliées ont conclu qu'une attaque aérienne sur la ville allemande de [[Dresde]] était militairement justifiée par le principal motif que la ville était défendue<ref>USAF Historical Division.</ref>.
* Bombardement le 3 mai 1945 des navires de transport ''[[Cap Arcona]]'', ''[[Thielbek]]'' et ''[[Deutschland IV|Deutschland]]'' par la [[Royal Air Force|RAF]] dans la [[mer Baltique]], tuant environ {{unité|12000 déportés}} que l'armée allemande faisait transiter vers des refuges en [[Suède]].
* Après la capitulation de l'Allemagne en mai 1945, la plus grande partie des militaires allemands valides restent prisonniers pendant des années au Royaume-Uni et en France où ils sont contraints au travail forcé, ce qui est contraire au statut de [[prisonnier de guerre]]. En 1946, le Royaume-Uni détient plus de {{unité|400000 prisonniers}} allemands. En 1947, le ministère de l'Agriculture s'oppose à la libération des Allemands prisonniers car ils représentent 25 % de la main-d'œuvre agricole.

=== États-Unis ===
[[Fichier:Dachau execution coalyard 1945-04-29.jpg|thumb|300px|Photo montrant l'exécution de troupes [[Schutzstaffel|SS]] dans un dépôt de charbon lors de la libération du [[camp de Dachau|camp de concentration de Dachau]] par les troupes américaines le 29 avril 1945 (photo de l'armée américaine).]]
* Les principaux crimes de guerre américains étaient les [[bombardement stratégique|bombardements massifs et répétés]] par l'{{lang|en|US Army}} de centres de villes historiques ne comportant que des populations civiles, y compris des villes ouvertes, l'exécution de prisonniers de guerre allemands, les sévices et les humiliations contre les populations civiles allemandes, les travaux forcés imposés aux prisonniers de guerre.
* Les très nombreux [[Viols durant la libération de la France|viols commis par les soldats américains pendant la libération de la France]], en particulier en Normandie<ref name=bbcNormandy>{{lien web|langue=en|titre=Revisionists challenge D-Day story | url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/8084210.stm | date=5 juin 2009 |éditeur=[[BBC News]] | auteur=Hugh Schofield}}.</ref>, puis les [[Viols durant l'occupation de l'Allemagne|viols de femmes allemandes pendant l'occupation de l'Allemagne]]. Un dossier, secret pendant la guerre, rendu public en 2006 révèle que les soldats américains ont commis 400 crimes d'ordre sexuel en Europe, dont 126 [[viol]]s en Grande-Bretagne, entre 1942 et 1945<ref>{{article|langue=en|auteur=David Wilson|titre=The secret war|périodique=The Guardian |lieu=Londres |date=27 mars 2007|url=http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2007/mar/27/thesecretwar|consulté le=22 novembre 2008 }}.</ref>. Une étude réalisée par Robert J. Lilly estime qu'un total de {{nombre|14000|femmes}} civiles en Grande-Bretagne, en [[France]] et en [[Allemagne]], dont {{formatnum:11040}} pendant l'[[Viols durant l'occupation de l'Allemagne|occupation de l’Allemagne]], {{unité|3620|[[Viol durant la libération de la France|pendant la libération de la France]]}}, et {{formatnum:2040}} en Grande-Bretagne, ont été violées par des soldats américains pendant toute la Seconde Guerre mondiale<ref>{{Ouvrage|prénom1=Robert J.|nom1=Lilly|titre=Taken by Force : Rape and American GIs in Europe During World War II|éditeur=[[Macmillan Publishers|Palgrave Macmillan]]|année=2007|pages totales=256|isbn=978-0-230-50647-3|isbn2=0-230-50647-X}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en|prénom=John H.|nom=Morrow|titre=''Taken by Force: Rape and American GIs in Europe during World War II'' By J. Robert Lilly|journal=The Journal of Military History|volume=72|numéro=4|date=octobre 2008|doi=10.1353/jmh.0.0151|page=1324}}.</ref>.
* En représailles contre le [[massacre de Baugnez]], où 80 prisonniers de guerre américains sont tués dans la [[bataille des Ardennes]], une [[massacre de Chenogne|trentaine de soldats allemands prisonniers sont assassinés]] près de [[Chenogne]] en Belgique le {{date-|1|janvier|1945}}.
* Le [[massacre de Dachau]] est un crime de guerre commis par des soldats américains contre des membres de la SS lors de la libération du camp de concentration de Dachau le 29 avril 1945.
* Le [[massacre de Biscari]], commis par des soldats américains contre {{nobr|74 prisonniers}} italiens et allemands, la plupart italiens<ref>{{Ouvrage|langue=en|titre=A peculiar crusade : Willis M. Everett and the Malmedy massacre|prénom1=James J.|nom1=Weingartner|lieu=New York|éditeur=New York University Press|année=2000|réimpression=257|isbn=978-0-814-79366-4|isbn10=0-814-79366-5|url=https://books.google.com/books?id=7HhkSGLdMpAC&pg=PA118|passage=118}}.</ref>{{,}}<ref>{{article |langue=en|pages=24–39 |doi=10.1111/j.1540-6563.1989.tb00772.x |titre=Massacre at Biscari: Patton and an American War Crime |année=1989 |nom1=Weingartner |prénom1=James J. |journal=The Historian |volume=52}}.</ref>.
* le massacre de Canicattì, commis contre des civils italiens par le lieutenant-colonel McCaffrey. Une enquête confidentielle a été faite, mais McCaffrey n'a jamais été accusé. Il est mort en 1954. Cet incident est resté pratiquement inconnu jusqu'à sa révélation par Joseph S., dont le père a été témoin<ref>{{lien web|langue=it|auteur1=Giovanni Bartolone|url=http://www.canicatti-centrodoc.it/nuovocentro/sezI/storia/BartoloneGiovanni1/AltreStragi/index.html|titre=''Le altre stragi: Le stragi alleate e tedesche nella Sicilia del 1943–1944''|date=}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|auteur1= George Duncan|url=http://members.iinet.net.au/~gduncan/massacres_axis.html#Italy|titre=Massacres and Atrocities of World War II in the Axis Countries|date=}}.</ref>.
* Lors de l'[[Opération Husky]] en juillet 1943, huit civils italiens non armés ont été tués par les troupes américaines.
* [[Opération Teardrop]] : huit des survivants, membres de l'équipage du sous-marin allemand [[Unterseeboot 546|U-546]] coulé par les Américains, ont été torturés par des militaires américains. L'historien Philip K. Lundeberg a écrit que le passage à tabac et la torture des survivants était une atrocité singulière motivée par le besoin des interrogateurs d'obtenir rapidement des informations sur ce que les États-Unis pensaient être une future attaque allemande. En effet, les Américains croyaient que le sous-marin se rapprochait de la côte américaine armé de bombes volantes [[V1 (missile)|V1]]. Après la guerre, les Alliés ont reconnu que les sous-marins n'étaient cependant pas porteurs de ces missiles<ref>{{Chapitre|nom=Lundeberg |prénom=Philip K. |titre ouvrage=To Die Gallantly : The Battle of the Atlantic |auteurs ouvrage=Timothy J. Runyan, Jan M Copes |éditeur=Westview Press |lieu=Boulder |année=1994 |titre chapitre=Operation Teardrop Revisited |isbn=0-8133-8815-5 |passage=221–6}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |prénom1=Clay |nom1=Blair |titre=Hitler's U-Boat War. The Hunted, 1942–1945 |éditeur=Random House |collection=Modern Library |lieu=New York |année=1998 |passage=687 |isbn=0-679-64033-9}}.</ref>.
* Dans son autobiographie, l'aviateur américain [[Chuck Yeager]] a évoqué les atrocités qu'il avait ordre de commettre contre les civils allemands : « Des atrocités furent commises par les deux camps. (…) Une zone de cinquante miles sur cinquante à l'intérieur de l'Allemagne fut assignée à nos soixante-quinze Mustangs et ils reçurent l'ordre de mitrailler tout ce qui bougeait. Le but était de démoraliser la population allemande. (…) Si quelqu'un avait refusé de participer (et, autant que je me souvienne, personne ne refusa), il aurait probablement été traîné en cour martiale. » Yeager ajoute que, lors d'un briefing, il murmura à son voisin : « Si nous faisons des choses pareilles, nous devrons vraiment nous efforcer d'être dans le camp des vainqueurs. » Il conjecture que, pour faire commettre ces atrocités, le haut commandement se donnait pour excuse l'imbrication entre armée et population civile dans l'Allemagne du temps de guerre : « Le fermier qui labourait son champ de pommes de terre nourrissait peut-être des troupes allemandes. Et parce que l'industrie allemande était détruite par les bombardements incessants, la fabrication de munitions était devenue une industrie artisanale, dispersée à travers le pays dans des centaines de maisons et de fabriques locales, ce qui était l'excuse des Britanniques pour les tapis de bombes et les bombes incendiaires sur cibles civiles. En guerre, les militaires hésiteront rarement à frapper des civils qui sont dans le chemin ou à prendre des civils pour cible pour diverses raisons stratégiques »<ref>{{Ouvrage|langue=en|titre=Yeager : an autobiography|prénom1=Chuck|nom1=Yeager|lien auteur1=Chuck Yeager|prénom2=Leo|nom2=Janus|lieu=Toronto New York|éditeur=Bantam Books|lien éditeur=Bantam Books|année=1985|pages totales=435|isbn=978-0-553-25674-1|isbn10=0-553-25674-2|passage=79-80}}.</ref>.
* Près du village français d'[[Audouville-la-Hubert]], trente prisonniers allemands (probablement de la Wehrmacht) ont été massacrés par des parachutistes américains<ref name="spiegel.de">{{lien web|langue=en|url=http://www.spiegel.de/international/world/the-horror-of-d-day-a-new-openness-to-discussing-allied-war-crimes-in-wwii-a-692037.html|titre=The Horror of D-Day : A New Openness to Discussing Allied War Crimes in WWII|périodique=[[Der Spiegel]]|date= 4 mai 2010}} (part 1).</ref>.
* L'historien Pierre Lieb a constaté que de nombreuses unités américaines et canadiennes ont reçu l'ordre de ne pas faire de [[Prisonniers de guerre allemands de la Seconde Guerre mondiale en France|prisonniers]] lors du [[débarquement de Normandie]]. Si ce point de vue est correct, il peut expliquer le sort des 64 prisonniers allemands (sur 130 capturés) massacrés<ref name="D-Day 2010">{{lien web|langue=en|url=http://www.spiegel.de/international/world/the-horror-of-d-day-a-new-openness-to-discussing-allied-war-crimes-in-wwii-a-692037-2.html|titre=The Horror of D-Day: A New Openness to Discussing Allied War Crimes in WWII|périodique=[[Der Spiegel]]|date=4 mai 2010}} (part 2).</ref>.

=== Pologne ===
Il fut relevé dans les témoignages<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Didier Lodieu|titre=La Massue|passage=« les soldats polonais dans la bataille de Normandie »|éditeur=Ysec Editions|date=2004|pages totales=269|isbn=9782846730358|lire en ligne=}}.</ref> de vétérans américains, canadiens et anglais relatant les combats dans le secteur de [[Chambois (Orne)|Chambois]] durant la fermeture de la [[Poche de Falaise|poche de Falaise-Argentan]] que les soldats polonais, lorsqu'ils faisaient prisonniers des [[Waffen-SS]], les exécutaient à coup de pelle ou de baïonnette car {{citation|ils ne méritaient pas de gaspiller des balles<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Didier Lodieu|titre=Objectif : Chambois !|éditeur=Ysec Editions|date=|isbn=978-2846730273|lire en ligne=}}.</ref>}}.


=== Union soviétique ===
=== Union soviétique ===
{{Article détaillé|Crimes de guerre de l'Armée rouge pendant la Seconde Guerre mondiale}}
{{Article détaillé|Invasion soviétique de la Pologne|Occupation des pays baltes|Occupation soviétique de la Bessarabie et de la Bucovine du Nord|Crimes de guerre de l'Armée rouge pendant la Seconde Guerre mondiale}}
[[Image:Trzy krzyze.jpg|thumb|[[Mémorial]] du massacre de Katyń.]]
[[Fichier:Trzy krzyze.jpg|thumb|[[Mémorial]] du massacre de Katyń.]]
L'Union soviétique n'avait pas signé la [[conventions de Genève de 1949|convention de Genève]] (1929) relative au traitement des prisonniers de guerre.
L'Union soviétique n'avait pas signé la [[conventions de Genève de 1949|convention de Genève]] (1929) relative au traitement des prisonniers de guerre.
Après l'occupation par l'Union soviétique des divers territoires conformément aux protocoles secrets du [[pacte germano-soviétique]], l'Armée rouge et le NKVD se livrèrent à de nombreux crimes de guerre dans ces régions<ref>Voir [http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,762664,00.html Moscow's Week] dans ''[[Time (magazine)]]'' du lundi 9 octobre 1939, {{Ouvrage|langue=en|auteur1=David J. Smith|titre=The Baltic States|sous-titre=Estonia, Latvia and Lithuania|éditeur=|année=2002|pages totales=704|passage=24|isbn=978-0-415-28580-3|isbn2=0-415-28580-1|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=YaYbzQQN97EC&printsec=frontcover}}, {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Tarvel Tannberg|titre=Documents on the Soviet Military Occupation of Estonia|éditeur=Trames|année=2006|isbn=}}, {{Ouvrage|langue=en|auteur institutionnel=Federal Research Division|titre=Romania a Country Study|sous-titre=A Country Study|éditeur=Kessinger Publishing|année=2004|passage=79|isbn=1-4191-4531-2|lire en ligne={{Google Livres|wNqOpxCrXTQC|page=79|surligne=Soviet%20threat%20invade%20Romania%201939%20Bessarabia}}}} et {{lien web|langue=ru|url=http://dacoromania.org/en/articles/59-documente/125-istoria-moldavii-documenty#42|titre=Ультимативная нота советского правительства румынскому правительству 26 июня 1940 г.|brisé le = 2023-10-30}}.</ref>. Un de ces protocoles disposait que les deux parties avaient l'obligation de prendre des mesures coordonnées pour prévenir et empêcher toute action de résistance à l'occupation. Ainsi, concernant la [[Histoire de la Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale|Pologne]] :


{{Début citation bloc}}Aucune des deux parties ne tolèrera sur son territoire d'agitation polonaise quelconque qui menacerait le territoire de l'autre partie. Chacune écrasera sur son propre territoire tout embryon d'une telle agitation, et les deux s'informeront mutuellement de tous les moyens adéquats pouvant être utilisés à cette fin.{{Fin citation bloc}}
Un des massacres les plus marquants commis par l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] est le [[massacre de Katyń]] en 1940 où des milliers d'officiers polonais furent massacrés par le [[NKVD]] (police politique stalinienne).


Dans ce contexte, l'un des massacres les plus marquants commis par le [[NKVD]] ([[police politique]] soviétique) est le [[massacre de Katyń]] en 1940 où des milliers d'officiers polonais prisonniers furent tués d'une balle dans la nuque.
Dans les villes passées sous occupation soviétique à la fin de la guerre, les militaires de l'Armée rouge ont commis des viols massifs de femmes allemandes, souvent d'une grande brutalité<ref>Livre témoignage : ''[[Une femme à Berlin]]'', réédité en 2006.</ref>. Environ dix pour cent des deux millions de victimes sont mortes de leurs blessures, ont été assassinées ou ont commis des suicides. Jamais dans un seul pays et en une période si courte, autant de femmes et de filles n'ont été abusées par des soldats étrangers<ref>{{de}}Ingo von Münch, {{lang|de|''Frau, komm! Die Massenvergewaltigungen deutscher Frauen und Mädchen 1944/45''}}, éditions Ares, 2009 {{ISBN|978-3-9024-7578-7}}.</ref>.


À la fin de la guerre, des villes et villages ont été laissés au pillage par les soldats de l'Armée rouge. La ville de [[Demmin]] sur la côte baltique allemande fut livrée le 30 avril 1945 sans combat à l'[[Armée rouge]]. Néanmoins les soldats soviétiques se montraient d'une grande brutalité envers la population. Suite aux viols et autres atrocités commis à l'occasion du {{1er}} mai, il y eut un grand nombre de suicides<ref>{{de}} [http://www.mdr.de/fakt/aktuell/949223.html M.D.R. {{lang|de|''Fakt vom 22. September 2003''}}].</ref>. Au cours de deux jours, il y eut environ un millier de victimes civiles, sur une population de dix mille habitants<ref>{{de}} Norbert Buske, {{lang|de|''Das Kriegsende in Demmin 1945. Berichte Erinnerungen Dokumente''}} ({{lang|de|Landeszentrale für politische Bildung Mecklenburg-Vorpommern. Landeskundliche Hefte}}), Schwerin 1995 et Helms 2007 {{ISBN|3-9357-4995-3}}.</ref>. Des faits similaires se sont produits en Hongrie.
À la fin de la guerre, dans les villes passées ou repassées sous occupation soviétique, les militaires de l'Armée rouge ont commis des [[viol]]s en masse de femmes, souvent d'une grande brutalité, notamment en Allemagne<ref>Livre témoignage : ''[[Une femme à Berlin]]'', réédité en 2006.</ref>. Environ dix pour cent des deux millions (estimation) de victimes sont mortes de leurs blessures, ont été assassinées ou se sont suicidées. D'autres ont pratiqué des [[avortement]]s dans des conditions précaires et un certain nombre en est mort. Il y a eu aussi en 1946 dans tous ces territoires des naissances de « petits Russes » dont beaucoup furent abandonnés ; d'autres ont été élevés mais, n'ayant pas été désirés, ont rarement eu une éducation équilibrée et de qualité<ref>{{de}} Ingo von Münch, {{lang|de|''Frau, komm! Die Massenvergewaltigungen deutscher Frauen und Mädchen 1944/45''}}, éditions Ares, 2009 {{ISBN|978-3-9024-7578-7}}.</ref>. À titre d'exemple, la ville de [[Demmin]] sur la côte baltique allemande se livra le 30 avril 1945 sans combat à l'[[Armée rouge]]. Cela ne lui épargna pas les atrocités des soldats soviétiques qui se montrèrent d'une grande brutalité envers la population. À la suite des viols, meurtres et pillages commis à l'occasion du {{1er}} mai, il y eut un grand nombre de suicides<ref>{{de}} [http://www.mdr.de/fakt/aktuell/949223.html M.D.R. {{lang|de|''Fakt vom 22. September 2003''}}].</ref>. Au cours de deux jours, il y eut environ un millier de victimes civiles, sur une population de dix mille habitants<ref>{{de}} Norbert Buske, {{lang|de|''Das Kriegsende in Demmin 1945. Berichte Erinnerungen Dokumente''}} ({{lang|de|Landeszentrale für politische Bildung Mecklenburg-Vorpommern. Landeskundliche Hefte}}), Schwerin 1995 et Helms 2007 {{ISBN|3-9357-4995-3}}.</ref>.


L'Armée rouge se livra également au pillage, sans attendre que des réparations de guerre soient chiffrées (par exemple au [[Traité de Paris (1947)|traité de Paris de 1947]]). Elle a procédé à deux types de pillages, aussi bien en territoire ennemi (Allemagne, Hongrie, Slovaquie, Roumanie, Bulgarie…) qu'en territoire allié (Pologne, Yougoslavie, Roumanie et Bulgarie après leur retournement…)<ref>{{de}} Richard Overy, ''Russlands Krieg'', Reinbek 2003.</ref> :
=== Royaume-Uni ===
* le pillage organisé, portant sur les infrastructures du pays conquis et nécessitant une mise en œuvre par des ingénieurs et des techniciens capables de démonter usines et machines, par des marins et pilotes capables de diriger navires et avions, par des officiers du renseignement polyglottes capables de trouver les ressources et documents recherchés, par des scientifiques capables de déménager des instituts de recherche, et bien sûr par des logisticiens capables d'organiser le transport du [[Butin (glossaire militaire)|butin]] vers l'URSS par rail, route ou mer ;
* le pillage informel et improvisé, portant sur les biens meubles des populations civiles et sur les commerces du pays conquis, exercé par les hommes de troupe et leur hiérarchie immédiate, et utilisant la [[logistique militaire]] pour envoyer à leurs familles leurs butins, sauf pour les objets en métaux ou pierres précieuses dont la détention par des particuliers était interdite et qui devaient obligatoirement être remis aux officiers d'intendance, chargés de les collecter pour l'Armée rouge, mais qui récompensaient les soldats selon les quantités apportées, en numéraire, alcools ou jours de permission<ref>Catherine Merridale : {{de}} ''Iwans Krieg : die Rote Armee 1939–1945'' S. Fischer Verlag, Frankfurt-am-Main 2006, {{ISBN|3-10-048450-9}}.</ref>.


Enfin, les réquisitions brutales et répétées dans ces territoires déjà exsangues ont provoqué la [[Famine soviétique de 1946-1947|famine d'après-guerre]]<ref>Camb. J. Econ. (2000) 24 (5): 603-630. doi: 10.1093/cje/24.5.603 ; [http://www.paulbogdanor.com/left/soviet/famine/ellman1947.pdf] {{pdf}} et [http://cje.oxfordjournals.org/content/24/5/603.abstract].</ref> qui fut à l'origine de nombreux cas de [[cannibalisme]] ou plus exactement d'[[anthropophagie]]<ref>{{ro}} M.P. Colț, ''Foametea în Moldova, 1946–1947'' (« La famine en Moldavie »), coll. ''Documente'', ed. Știința, Chișinău 1993 et {{ru}} M.P. Kolts, ''Golod v zapadnii Ukrainii 1946–1947'' (« La famine en Ukraine occidentale »), à compte d'auteur, Kyiv et New York 1996.</ref> et qui explique pourquoi le [[bloc de l'Est]] n'a pas connu le [[baby boom]] d'[[après-guerre]], caractéristique de l'Europe et de l'Amérique du Nord. Ultérieurement, dans les rares cas où les [[État communiste|autorités communistes]] reconnurent l'existence de cette famine (généralement [[Négationnisme|niée]]), elles l'attribuèrent à une sécheresse.
Durant la [[Bataille de Normandie]] l'armée britannique viole et exécute des prisonniers de guerre allemands pendant toute la bataille<ref>{{ouvrage|langue=en|prénom=Robert|nom=Kershaw|titre=It Never Snows In September|éditeur=Ian Allan Publishing|année=1990|isbn=0-7110-2167-8}}</ref>.


Cette attitude dure était couverte et officiellement encouragée par la hiérarchie, pour « venger » les [[Crimes de guerre nazis en Union soviétique|crimes nazis en territoire soviétique]] ([[Ilya Ehrenbourg]]). Cette violence s'est aussi exercée à l'encontre des « collaborateurs » : terme qui, pour le [[NKVD]], pouvait englober tout citoyen soviétique n'ayant pas activement résisté à l'occupant<ref>{{Ouvrage|langue=en|titre=Berlin : the downfall, 1945|prénom1=Antony|nom1=Beevor|lien auteur1=Antony Beevor|lieu=London New York|éditeur=Viking|lien éditeur=Viking Press|année=2002|pages totales=489|isbn=978-0-670-88695-1|oclc=492074342}}.</ref>.
L'historien allemand [[Jörg Friedrich]] affirme que la décision de [[Winston Churchill]] de bombarder l'Allemagne entre janvier et mai 1945 a été un crime de guerre.
Les forces alliées ont conclu qu'une attaque aérienne sur la ville allemande de [[Dresde]] était militairement justifiée par le principal motif que la ville était défendue<ref>USAF Historical Division</ref>. L'historien Donald Bloxham affirme que le [[bombardement de Dresde]], les 13 et 14 février 1945 a été un crime de guerre<ref name=Addison-180>Addison, Paul & Crang, Jeremy A. (eds.). ''Firestorm: The Bombing of Dresden.'' Pimlico, 2006. ISBN 1-84413-928-X. Chapter 9 {{p.|180}}</ref>.


Si la [[Devoir de mémoire|mémoire]] des exactions de l'Armée rouge et du NKVD reste une plaie ouverte dans certains des pays concernés ([[Finlande]], [[Pays baltes]], [[Pologne]], [[Roumanie]], [[Hongrie]]…), l'[[Amnésie sélective de guerre|opinion occidentale ne s'y est guère intéressée]] et seulement dans certains cercles universitaires ou bien d'orientation politique de droite<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Le malheur du siècle : communisme, nazisme, Shoah|prénom1=Alain|nom1=Besançon|lien auteur1=Alain Besançon|lieu=Paris|éditeur=Perrin|lien éditeur=Éditions Perrin|collection=Tempus|numéro dans collection=96|année=2005|pages totales=165|isbn=978-2-262-02296-9|oclc=59353412}}.</ref>.
=== États-Unis ===
[[File:Dachau execution coalyard 1945-04-29.jpg|thumb|300px|Photo montrant l'exécution de troupes [[Schutzstaffel|SS]] dans un dépôt de charbon lors de la libération du [[camp de Dachau|camp de concentration de Dachau]] par les troupes américaines le 29 avril 1945 (photo de l'armée américaine)]]
Les principaux crimes de guerre américains étaient l'exécution de prisonniers de guerre allemands. D'autres crimes de guerres commis par l'{{lang|en|US Army}} sont les bombardements de villes ouvertes.
* Le [[massacre de Dachau]] est un crime de guerre commis par des soldats américains contre des membres de la SS lors de la libération du camp de concentration de Dachau le 29 avril 1945.
* Le [[massacre de Biscari]] commis par des soldats américains contre {{nombre|74|prisonniers}} italiens et allemands, la plupart italiens<ref>{{en}} James J. Weingartner, ''A Peculiar Crusadee: Willis M. Everett and the Malmedy massacre''], NYU Press, 2000 {{ISBN|0-8147-9366-5}}, {{p.|118}} {{lire en ligne|lien=http://books.google.com/books?id=7HhkSGLdMpAC&pg=PA118}}</ref>{{,}}<ref> {{article |langue=en|pages=24–39 |doi=10.1111/j.1540-6563.1989.tb00772.x |titre=Massacre at Biscari: Patton and an American War Crime |année=1989 |nom1=Weingartner |prénom1=James J. |journal=The Historian |volume=52}}</ref>.
* le massacre de Canicattì, commis contre des civils italiens par le lieutenant-colonel McCaffrey. Une enquête confidentielle a été faite, mais McCaffrey n'a jamais été accusé d'une infraction liée à l'incident. Il est mort en 1954. Cet incident est resté pratiquement inconnu jusqu'à ce que Joseph S. , dont le père a été témoin, l'ait publié<ref>{{it}} Giovanni Bartolone, [http://www.canicatti-centrodoc.it/nuovocentro/sezI/storia/BartoloneGiovanni1/AltreStragi/index.html ''Le altre stragi: Le stragi alleate e tedesche nella Sicilia del 1943–1944'']</ref>{{,}}<ref>{{en}} George Duncan, [http://members.iinet.net.au/~gduncan/massacres_axis.html#Italy Massacres and Atrocities of World War II in the Axis Countries]</ref>.
* Lors de [[Opération Husky]] en juillet 1943, huit civils non armés italiens ont été tués par les troupes américaines.
* [[Opération Teardrop]] : huit des survivants, membres de l'équipage du sous-marin allemand U-546 coulé par les Américains ont été torturés par des militaires américains. L'historien Philip K. Lundeberg a écrit que le passage à tabac et la torture des survivants était une atrocité singulière motivée par le besoin des interrogateurs d'obtenir rapidement des informations sur ce que les États-Unis avaient cru à une future attaque allemande. En effet, les Américains croyaient que le sous-marin se rapprochait de la côte américaine armé de bombes volantes [[V1 (missile)|V1]]. Après la guerre, les Alliés ont déterminé que les sous-marins n'étaient cependant pas porteurs de ces missiles<ref>{{Chapitre|nom=Lundeberg |prénom=Philip K. |titre ouvrage=To Die Gallantly : The Battle of the Atlantic |auteurs ouvrage=Timothy J. Runyan, Jan M Copes |éditeur=Westview Press |lieu=Boulder |année=1994 |titre chapitre=Operation Teardrop Revisited |isbn=0-8133-8815-5 |passage=221–6}}</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage |nom=Blair |prénom=Clay |titre=Hitler's U-Boat War. The Hunted, 1942–1945 |éditeur=Random House |lieu=New York |année=1998|collection=Modern Library |isbn=0-679-64033-9 |passage=687}}</ref>.
* Dans son autobiographie, l'aviateur américain [[Chuck Yeager]] a évoqué les atrocités qu'il avait ordre de commettre contre les civils allemands : « Des atrocités furent commises par les deux camps. (…) Une zone de cinquante miles sur cinquante à l'intérieur de l'Allemagne fut assignée à nos soixante-quinze Mustangs et ils reçurent l'ordre de mitrailler tout ce qui bougeait. Le but était de démoraliser la population allemande. (…) Si quelqu'un avait refusé de participer (et, autant que je me souvienne, personne ne refusa), il aurait probablement été traîné en cour martiale. » Yeager ajoute que, lors d'un briefing, il murmura à son voisin : « Si nous faisons des choses pareilles, nous devrons vraiment nous efforcer d'être dans le camp des vainqueurs. » Il conjecture que, pour faire commettre ces atrocités, le haut commandement se donnait pour excuse l'imbrication entre armée et population civile dans l'Allemagne du temps de guerre : « Le fermier qui labourait son champ de pommes de terre nourrissait peut-être des troupes allemandes. Et parce que l'industrie allemande était détruite par les bombardements incessants, la fabrication de munitions était devenue une industrie artisanale, dispersée à travers le pays dans des centaines de maisons et de fabriques locales, ce qui était l'excuse des Britanniques pour les tapis de bombes et les bombes incendiaires sur cibles civiles. En guerre, les militaires hésiteront rarement à frapper des civils qui sont dans le chemin ou à prendre des civils pour cible pour diverses raisons stratégiques<ref>Chuck Yeager et Leo Janos: ''Yeager. An Autobiography'', Bantam Books, Paperback edition, 1986, {{p.|79-80}}. ISBN 0-553-25674-2.</ref>. »


=== Renvoi forcé de prisonniers soviétiques ===
Près du village français de [[Audouville-la-Hubert]], trente prisonniers allemands (probablement de la Wehrmacht) ont été massacrés par des parachutistes américains<ref name="spiegel.de">{{en}} [http://www.spiegel.de/international/world/the-horror-of-d-day-a-new-openness-to-discussing-allied-war-crimes-in-wwii-a-692037.html The Horror of D-Day : A New Openness to Discussing Allied War Crimes in WWII] - ''[[Der Spiegel]]'', 4 mai 2010 (part 1)</ref>.
Les prisonniers de guerre soviétiques ayant survécu à la captivité allemande étaient accusés par les autorités soviétiques de [[Collaboration dans l'Europe occupée par les nazis|collaboration avec les nazis]] et ainsi assimilés aux citoyens soviétiques ayant combattu avec les Allemands contre Staline ([[Armée Vlassov]] et [[1re armée russe (Wehrmacht)|Armée russe anticommuniste]])<ref>{{lien web |langue=en |titre=Forced Labor : Soviet POWs January 1942 through May 1945 |url=http://www.ushmm.org/wlc/en/article.php?ModuleId=10007184 |site=ushmm.org |consulté le=14-10-2020}}.</ref>.
[[Fichier:The Mass Extermination of Jews in German Occupied.pdf|thumb|« [[L'extermination en masse des Juifs en Pologne occupée par les Allemands]] », note du gouvernement en exil de la [[République de Pologne]] adressée aux Gouvernements des [[Organisation des Nations unies|Nations unies]] le 10 décembre [[1942]].]]
Les Alliés occidentaux livrèrent de gré ou de force à l'URSS près de {{unité|1600000|citoyens}} soviétiques, alors que [[Joseph Staline|Staline]] considérait publiquement et officiellement la capture ou la capitulation de ses soldats ainsi que le travail forcé de ses civils en Allemagne comme un acte de trahison de leur part et qu'à leur retour, la [[déportation]] au [[Goulag]] attendait plus de 80 % d'entre eux<ref>{{article|langue= fr|titre=Le Grand retour, URSS 1945-1946 |périodique=Histoire@Politique |numéro= 3|année=2007 |pages= |url texte= http://www.cairn.info/revue-histoire-politique-2007-3-page-4.htm|consulté le=10 décembre 2011 }}.</ref>. Ainsi, de nombreux anciens prisonniers de guerre ou travailleurs forcés furent traités en coupables à leur retour, souvent forcé, au pays, et allèrent former la génération d'après-guerre des captifs du Goulag. Ce sort ne concernait pas seulement les prisonniers soviétiques, mais aussi des prisonniers roumains, qui combattaient contre l'Allemagne nazie depuis août 1944 et y furent capturés<ref>Alors que les [[Forces armées roumaines]] combattaient avec l'Armée rouge contre l'Allemagne nazie, une sévère [[Épuration (politique)|épuration]] menée par le [[NKVD]] décime les officiers roumains, emmenés en captivité en URSS où ils sont jugés selon leur comportement sous les ordres du régime Antonescu dans la guerre anti-soviétique : plus d'un finit au [[Goulag]] pour ne jamais revenir. Parmi les {{nombre|140000|militaires}} roumains faits prisonniers (souvent par unités entières), la plupart des simples soldats furent libérés après le {{date|12|septembre|1944}} (certaines unités furent prisonnières pour quelques heures seulement) et regagnèrent le front anti-allemand, mais la majorité des gradés ne revinrent pas de captivité. Dans ses ''Mémoires'' (revue ''Discobolul'', oct.-déc. 2009, sur [http://cornel.nistea.com/scrieri/interviuri/interviu-titus-barbulescu-paris.htm]) le capitaine Titus Bărbulescu (ultérieurement professeur à la [[Sorbonne]]) raconte avoir échappé à cette « épuration déguisée » en revêtant un uniforme de simple soldat. Plus tard, fait prisonnier par les Allemands en Hongrie, détenu à Linz et libéré par les Américains, il échappe une seconde fois au [[Goulag]] grâce à son français parfait, en se faisant passer pour Jean Bescon, un prisonnier français qui, ayant trouvé l'amour en Autriche, lui laissa son paquetage et sa carte : ainsi, Bărbulescu fut envoyé en France au lieu d'être livré aux Soviétiques, comme l'étaient ses compatriotes.</ref>.


=== Non-bombardement des voies ferrées menant aux camps d'extermination ===
L'historien Pierre Lieb a constaté que de nombreuses unités américaines et canadiennes ont reçu l'ordre de ne pas faire de [[prisonniers]] lors du [[débarquement de Normandie]]. Si ce point de vue est correct, il peut expliquer le sort des 64 prisonniers allemands (sur 130 capturés) massacrés<ref name="D-Day 2010">{{en}} [http://www.spiegel.de/international/world/the-horror-of-d-day-a-new-openness-to-discussing-allied-war-crimes-in-wwii-a-692037-2.html The Horror of D-Day: A New Openness to Discussing Allied War Crimes in WWII] - ''[[Der Spiegel]]'', 4 mai 2010 (part 2)</ref>.
À partir de [[1942]] et de la mise en œuvre de la « ''[[solution finale]]'' », malgré les alertes
* de [[Jan Karski]] (officier polonais qui a échappé au [[massacre de Katyń]]<ref>E.T. Wood et S.M. Jankowski, ''Karski'', éd. Texas Tech University Press et Gihon River Press 2014, {{p.|18-19}}.</ref>, membre du [[Bureau de l'information et de la propagande|service de renseignement de la Résistance polonaise]], il apporte à Londres en novembre 1942 des preuves de l'extermination massive des Juifs par les nazis, que le gouvernement polonais en exil rend aussitôt publiques),
* du [[gouvernement polonais en exil]] qui publie une Note officielle (''Mass extermination of Jews in German occupied Poland'') adressée aux Gouvernements des [[Organisation des Nations unies|Nations unies]] le 10 décembre 1942,
* des déportés évadés [[Rudolf Vrba]] et [[Alfred Wetzler|Alfred Wetlzer]] ([[Rapport Vrba-Wetzler]] en avril 1944)<ref>Miroslav Karny, ''The Vrba and Wetzler report'' in Michael Berenbaum & Yisrael Gutman (eds), ''Anatomy of the Auschwitz Death Camp'', {{p.|564}}, Indiana University Press and the United States Holocaust Memorial Museum, 1994.</ref>,
* et des organisations juives<ref>Organisation juive de combat et Union combattante juive : voir [http://www.ushmm.org/wlc/en/article.php?ModuleId=10005188 Holocaust Encyclopedia].</ref> qui insistèrent sur la nécessité de détruire les voies ferrées servant à amener les [[Déportation|déportés]] aux [[Camp d'extermination|camps d'extermination]] nazis<ref>{{Ouvrage|langue=en|titre=Karski : how one man tried to stop the Holocaust|prénom1=E. Thomas|nom1=Wood|prénom2=Stanisław M.|nom2=Jankowski|prénom3=Michael|nom3=Berenbaum|responsabilité3=introduction|lieu=Lubbock, Texas East Stroudsburg, PA|éditeur=Texas Tech University Press Gihon River Press|année=2014|année première édition=1994|pages totales=304|isbn=978-0-896-72882-0|isbn2=978-0-896-72884-4|isbn3=978-0-471-01856-8}}.</ref>,


de telles opérations ne furent pas jugées prioritaires par les Alliés<ref>{{Ouvrage|langue=en|titre=Anatomy of the Auschwitz death camp|prénom1=Israel|nom1=Gutman|prénom2=Michael|nom2=Berenbaum|lieu=Bloomington|éditeur=Published in association with the United States Holocaust Memorial Museum, Washington, D.C. by Indiana University Press|année=1994|pages totales=638|isbn=978-0-253-20884-2|oclc=816529870|url=https://books.google.fr/books?id=mub823JQrdUC&lpg=PP1&hl=fr&pg=PP1#v=onepage&q&f=false}}.</ref>.
Un dossier, secret pendant la guerre, rendu public seulement en 2006 révèle que les soldats américains ont réalisé 400 infractions d'ordre sexuel en Europe, dont 126 [[Viol|viols]] en Angleterre, entre 1942 et 1945<ref>{{article|langue=en|auteur=David Wilson|titre=The secret war|périodique=The Guardian |lieu=Londres |date=27 mars 2007|url=http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2007/mar/27/thesecretwar|consulté le=22 novembre 2008 }}</ref>. Une étude réalisée par Robert J. Lilly estime qu'un total de {{formatnum:14000}}{{formatnum:}} femmes civiles en [[Angleterre]], en [[France]] et en [[Allemagne]] dont {{formatnum:11040}} pendant l'[[Viol durant l'occupation de l'Allemagne|occupation de l’Allemagne]], {{formatnum:3620}} [[Viol durant la libération de la France|pendant la libération de la France]] et {{formatnum:2040}} en Angleterre ont été violées par les G.I américains pendant toute la Seconde Guerre mondiale<ref>{{ouvrage|titre=Taken by Force: Rape and American GIs in Europe During World War II|prénom=Robert J.|nom=Lilly|éditeur=[[Macmillan Publishers|Palgrave Macmillan]]|année=2007|isbn=0-230-50647-X}}</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en|prénom=John H.|nom=Morrow|titre=''Taken by Force: Rape and American GIs in Europe during World War II'' By J. Robert Lilly|journal=The Journal of Military History|volume=72|numéro=4|date=octobre 2008|doi=10.1353/jmh.0.0151|page=1324}}</ref>. On estime qu'il y aurait eu environ {{formatnum:3500}} viols par des militaires américains en France entre juin 1944 et la fin de la guerre et un historien a affirmé que les violences sexuelles contre les femmes en France libérée étaient communes<ref name=bbcNormandy> {{lien web|langue=en|titre=Revisionists challenge D-Day story | url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/8084210.stm | date=5 juin 2009 |éditeur=[[BBC News]] | auteur=Hugh Schofield}}</ref>.

Les Alliés ne crurent d'abord pas à de telles monstruosités et pensèrent que les propos étaient exagérés, déformés par le [[gouvernement polonais en exil]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Thomas Wood and Stanislaw M. Jankowski|titre=Believing the Unbelievable,|date=1994}}.</ref> puis ils protestèrent par la ''[[Déclaration interalliée du 17 décembre 1942]]'', publiée simultanément par les gouvernements américain, britannique et soviétique au nom des [[Alliés de la Seconde Guerre mondiale|puissances alliées]]. Dans cette déclaration, ils décrivaient les événements en cours, notamment la [[Shoah]] en [[Allemagne nazie]] et dans l'Europe occupée. C'est un acte précurseur à la fondation de l'[[ONU]]. La déclaration fut lue aux [[Parlement du Royaume-Uni|Communes]] dans un discours solennel d'[[Anthony Eden]], Secrétaire au [[Foreign Office]], et publiée à la une du ''[[New York Times]]'' et de bien d'autres journaux.

Mais la [[Shoah]] put se poursuivre : [[Débat sur le bombardement d'Auschwitz|ce choix]] de ne pas bombarder fut parfois rétrospectivement qualifié de « complicité de [[crime contre l'humanité]] »<ref>{{Ouvrage|langue=en|titre=Auschwitz and the Allies|prénom1=Martin|nom1=Gilbert|lien auteur1=Martin Gilbert|lieu=New York|éditeur=Holt, Rinehart, and Winston|année=1981|pages totales=368|isbn=978-0-030-59284-3|isbn2=978-0-805-01462-4}}.</ref>. Voir page [[Débat sur le bombardement d'Auschwitz]].


== Dans le Pacifique ==
== Dans le Pacifique ==

=== Chine ===
=== Chine ===
R.J. Rummel indique qu'il existe peu d'informations concernant le traitement général des prisonniers japonais capturés par les forces nationalistes chinoises au cours de la [[seconde guerre sino-japonaise]] (1937-1945).


Quelques exemples de crimes de guerre commis par les forces chinoises :
R.J Rummel indique qu'il existe peu d'informations concernant le traitement général des prisonniers japonais capturés par les forces nationalistes chinoises au cours de la [[seconde guerre sino-japonaise]] (1937-1945).
* En 1937, près de [[Shanghai]], des meurtres, des tortures et des agressions ont eu lieu contre les prisonniers de guerre japonais et les civils chinois accusés de collaboration (en 1996, des photos montrant des soldats nationalistes chinois impliqués dans des exécutions arbitraires par décapitation ainsi que des actes de torture sont publiées)<ref>{{en}} [http://www.cnn.com/WORLD/9609/23/rare.photos/index.html Photos document brutality in Shanghai] - Tom Mintier, [[Cable News Network|CNN]], 23 septembre 1996.</ref>.

Quelques exemples de crimes de guerre commis par les forces chinoises.

* En 1937, près de [[Shanghai]], des meurtres, des tortures et des agressions ont eu lieu contre les prisonniers de guerre japonais et les civils chinois accusés de collaboration (en 1996, des photos montrant des soldats nationalistes chinois impliqués dans des exécutions arbitraires par décapitation ainsi que des actes de torture sont publiées)<ref>{{en}} [http://www.cnn.com/WORLD/9609/23/rare.photos/index.html Photos document brutality in Shanghai] - Tom Mintier, [[Cable News Network|CNN]], 23 septembre 1996</ref>.
* La mutinerie de Tung-chow en août 1937 : des soldats chinois recrutés par le [[Japon]] se sont mutinés et ont changé de camp à [[Tongzhou]], [[Pékin]], avant d'attaquer et de tuer 280 civils japonais.
* La mutinerie de Tung-chow en août 1937 : des soldats chinois recrutés par le [[Japon]] se sont mutinés et ont changé de camp à [[Tongzhou]], [[Pékin]], avant d'attaquer et de tuer 280 civils japonais.
* Les Troupes nationalistes dans la province de [[Hubei]], en mai 1943, ont ordonné l'évacuation de villes entières, puis le "pillage" de celles-ci. Tous les civils qui ont refusé et/ou n'ont pas pu quitter la ville, ont été tués.
* Les Troupes nationalistes dans la province de [[Hubei]], en mai 1943, ont ordonné l'évacuation de villes entières, puis le « pillage » de celles-ci. Tous les civils qui ont refusé et/ou n'ont pas pu quitter la ville, ont été tués.


=== Australie ===
=== Australie ===
Selon Mark Johnston, {{citation|le meurtre de Japonais non armés était commun}}. Le commandement [[australie]]n a tenté de faire pression sur les soldats australiens pour qu'ils fassent effectivement des prisonniers [[japonais]], mais les troupes se sont montrées réticentes<ref>Mark Johnston, ''Fighting the enemy: Australian soldiers and their adversaries in World War II'' {{p.|80–81}}.</ref>. Lorsque les prisonniers étaient capturés {{citation|il a souvent été difficile d'éviter de les tuer avant qu'ils aient pu être interrogés}}<ref name=Johnston81>Mark Johnston, ''Fighting the enemy: Australian soldiers and their adversaries in World War II'' {{p.|81}}.</ref>. Selon Johnston, ce comportement dissuada très vraisemblablement certains soldats japonais de se rendre aux Australiens<ref name=Johnston81/>.


Le major-général Paul Cullen a indiqué que le meurtre de prisonniers japonais dans la [[campagne de la piste Kokoda]] {{citation|n'était pas rare}}<ref>Kevin Baker, ''Paul Cullen, citizen and soldier: the life and times of Major-General Paul Cullen AC, CBE, DSC and Bar, ED, FCA'' {{p.|146}}.</ref>. Il a également déclaré qu'il pensait que les meurtres étaient compréhensibles, mais qu'ils lui avaient laissé un sentiment de culpabilité.
Selon Mark Johnston, {{citation|le meurtre de japonais non armés était commun}} et le commandement [[australien]] a tenté de faire pression sur les soldats australiens pour tuer des prisonniers [[japonais]], mais les troupes se sont montrées réticentes<ref>Mark Johnston, ''Fighting the enemy: Australian soldiers and their adversaries in World War II'' {{p.|80–81}}</ref>. Lorsque les prisonniers ont été capturés {{citation|il a souvent été difficile d'éviter de les tuer avant qu'ils aient pu être interrogés<ref name=Johnston81>Mark Johnston, ''Fighting the enemy: Australian soldiers and their adversaries in World War II'' {{p.|81}}</ref>}}. Selon Johnston, comme conséquence de ce type de comportement, certains soldats japonais étaient presque certainement dissuadés de se rendre aux Australiens<ref name=Johnston81/>.


=== Américains au Japon - Viols ===
Le major-général Paul Cullen a indiqué que le meurtre de prisonniers japonais dans la campagne [[Kokoda Track]] {{citation|n'était pas rare}}<ref>Kevin Baker, ''Paul Cullen, citizen and soldier: the life and times of Major-General Paul Cullen AC, CBE, DSC and Bar, ED, FCA'' {{p.|146}}</ref>. Il a également déclaré qu'il pensait que les meurtres étaient compréhensibles, mais qu'il lui avaient laissés un sentiment de culpabilité.
[[Fichier:AWM 072837.jpg|thumb|right|200px|Un lieutenant de l'US Navy avec un crâne japonais.]]


Il a été affirmé que des soldats américains ont violé des femmes d'Okinawa au cours de la [[bataille d'Okinawa]] en 1945<ref name="Schrijvers_212">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Peter|nom1=Schrijvers|titre=The GI War Against Japan|sous-titre=American soldiers in Asia and the Pacific during World War II|éditeur=New York University Press|lieu=New York City|année=2002|pages totales=320|passage=212|isbn=0-8147-9816-0}}.</ref>.
=== Viols et mutilations ===
[[Image:AWM 072837.jpg|thumb|right|200px|Un lieutenant de l'US Navy avec un crâne japonais]]

Il a été affirmé que des soldats américains ont violé des femmes d'Okinawa au cours de la [[bataille d'Okinawa]] en 1945<ref name="Schrijvers_212">{{ouvrage|nom=Schrijvers|prénom=Peter|titre=The GI War Against Japan|éditeur=New York University Press|lieu=New York City|année=2002|isbn=0-8147-9816-0|passage=212}}</ref>.


L'historien Oshiro Masayasu (ancien directeur des Archives historiques de préfecture d'Okinawa) écrit, sur la base de plusieurs années de recherches :
L'historien Oshiro Masayasu (ancien directeur des Archives historiques de préfecture d'Okinawa) écrit, sur la base de plusieurs années de recherches :
{{Citation|Peu de temps après le débarquement des [[Corps des Marines des États-Unis|Marines américains]], toutes les femmes d'un village, sur la péninsule de Motobu, sont tombées entre les mains des soldats américains. À l'époque, il n'y avait que des femmes, des enfants et des personnes âgées dans le village. En effet, tous les jeunes hommes avaient été mobilisés pour la guerre. Peu de temps après l'atterrissage, les Marines ont « nettoyé » le village tout entier, mais n'ont trouvé aucun signe de forces japonaises. Profitant de la situation, ils ont commencé {{Citation|la chasse aux femmes}} en plein jour et celles qui se cachaient dans des abris de village ou à proximité des raids aériens étaient regroupées une par une<ref>Tanaka, Toshiyuki. [http://books.google.com/books?id=qrxdE2sheOUC&pg=PA111 ''Japan's Comfort Women: Sexual Slavery and Prostitution During World War II''], Routledge, 2003 {{ISBN|0-203-30275-3}}, {{p.|111}}</ref>}}.
{{Citation|Peu de temps après le débarquement des [[Corps des Marines des États-Unis|Marines américains]], toutes les femmes d'un village, sur la [[péninsule de Motobu]], sont tombées entre les mains des soldats américains. À l'époque, il n'y avait que des femmes, des enfants et des personnes âgées dans le village. En effet, tous les jeunes hommes avaient été mobilisés pour la guerre. Peu de temps après l'atterrissage, les Marines ont « nettoyé » le village tout entier, mais n'ont trouvé aucun signe de forces japonaises. Profitant de la situation, ils ont commencé {{Citation|la chasse aux femmes}} en plein jour et celles qui se cachaient dans des abris de village ou à proximité des raids aériens étaient regroupées une par une}}<ref>Tanaka, Toshiyuki. [https://books.google.com/books?id=qrxdE2sheOUC&pg=PA111 ''Japan's Comfort Women: Sexual Slavery and Prostitution During World War II''], Routledge, 2003 {{ISBN|0-203-30275-3}}, {{p.|111}}.</ref>.


Toutefois, les civils japonais {{Citation|étaient souvent surpris par le traitement humain qu'ils recevaient de l'ennemi américain}} en comparaison des atrocités japonaise<ref>{{ouvrage| url = http://books.google.com/?id=RMDt86cokDUC&pg=PA16 | titre = The American Occupation of Japan and Okinawa: Literature and Memory | prénom = Michael S. | nom = Molasky | passage = 16 | isbn = 978-0-415-19194-4 | année = 1999}}</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage| url = http://books.google.com/?id=6xMuWmEsAcMC&pg=PA21 | titre = Southern Exposure: Modern Japanese Literature from Okinawa | prénom = Michael S. | nom = Molasky | prénom2 = Steve | nom2 = Rabson | lien auteur = Steve Rabson | passage = 22 | isbn = 978-0-8248-2300-9 | année = 2000}}</ref>.
Toutefois, les civils japonais insulaires qui se rendaient {{Citation|étaient souvent surpris par le traitement humain qu'ils recevaient de l'ennemi américain}} en comparaison des atrocités commises à leur encontre par les troupes japonaises métropolitaines<ref>{{Ouvrage|langue=en| prénom1=Michael S.| nom1=Molasky| titre=The American Occupation of Japan and Okinawa| sous-titre=Literature and Memory| éditeur=| année=1999| pages totales=244| passage=16| isbn=978-0-415-19194-4| lire en ligne=https://books.google.com/books?id=RMDt86cokDUC&pg=PA16}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en| prénom1=Michael S.| nom1=Molasky| lien auteur1=Steve Rabson| prénom2=Steve| nom2=Rabson| titre=Southern Exposure| sous-titre=Modern Japanese Literature from Okinawa| éditeur=| année=2000| pages totales=362| passage=22| isbn=978-0-8248-2300-9| lire en ligne=https://books.google.com/books?id=6xMuWmEsAcMC&pg=PA21}}.</ref>.


Il y eut aussi {{formatnum:1336}} viols signalés au cours des dix premiers jours de l'occupation de la préfecture de [[Kanagawa]], après la [[reddition du Japon]]<ref name="Schrijvers_212"/>.
Il y eut aussi {{unité|1336|viols}} signalés au cours des dix premiers jours de l'occupation de la préfecture de [[Kanagawa]], après la [[reddition du Japon]]<ref name="Schrijvers_212"/>.


Un nombre assez important de membres des [[forces armées des États-Unis]] se sont livrés à des [[Mutilation de morts de guerre japonais par des Américains|
Un nombre assez important de membres des [[forces armées des États-Unis]] se sont livrés à des [[Mutilation de morts de guerre japonais par des Américains|mutilations de morts de guerre japonai]]s sur le [[Guerre du Pacifique|théâtre du Pacifique]]. La mutilation de cadavres de soldats japonais inclut la prise de parties de corps comme « souvenirs de guerre » et « [[Trophée de guerre|trophées de guerre]] ». Dents et [[Crâne humain|crânes]] étaient les « trophées » les plus communément pris, bien que d'autres parties du corps ont également été collectées<ref>James J. Weingartner, « Trophies of War: U.S. Troops and the Mutilation of Japanese War Dead, 1941-1945 », ''Pacific Historical Review'', vol. 61, no 1, février 1992, {{p.|53–67}}.</ref>.

mutilation de morts de guerre japonai]]s sur le [[Guerre du Pacifique|théâtre du Pacifique]].
=== États-Unis ===
La mutilation de soldats japonais inclut la prise de parties de corps comme « souvenirs de guerre » et « [[Trophée de guerre|trophées de guerre]] ». Dents et [[Crâne humain|crânes]] étaient les « trophées » les plus communément pris, bien que d'autres parties du corps ont également été collectées<ref>James J. Weingartner, « Trophies of War: U.S. Troops and the Mutilation of Japanese War Dead, 1941-1945 », Pacific Historical Review, vol. 61, no 1, février 1992, p. 53–67.</ref>.
Les [[bombardements stratégiques sur le Japon]], sur le front pacifique, qui firent entre {{formatnum:300000}} et 1 million de morts, notamment via l'usage d'armes incendiaires sur les centres-villes civils japonais, sont souvent cités comme crime de guerre des États-Unis. Ils se concluront par les bombardements atomiques de Nagasaki et Hiroshima (voir ci-dessous).


=== Nagasaki et Hiroshima ===
=== Nagasaki et Hiroshima ===
{{Article détaillé|Bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki}}
{{Article détaillé|Débat sur les bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki}}


Les bombardements atomiques de [[Hiroshima]] et de [[Nagasaki]], du fait qu'ils ont tué majoritairement des civils japonais, ont été considérés comme des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, par leurs détracteurs.
Les bombardements atomiques de [[Hiroshima]] et de [[Nagasaki]], du fait qu'ils portaient volontairement sur le centre de villes ne comprenant aucun objectif ni défense militaire, et qu'ils ont tué presque exclusivement des civils, ont été considérés comme des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, mais aucune information n'a été ouverte.

=== Articles connexes ===

* [[Viol durant l'occupation de l'Allemagne]]
* [[Viol durant la libération de la France]]
* [[Mutilation de morts de guerre japonais par des Américains]]
* [[Crime de guerre]]
* [[Crimes de guerre de la Wehrmacht]]
* [[Crimes de guerre du Japon Shōwa]]


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Traduction/Référence|en|Allied war crimes during World War II|299525077|type=note}}
{{Traduction/Référence|en|Allied war crimes during World War II|299525077|type=note}}
{{Références|colonnes=2}}
{{Références nombreuses}}

== Bibliographie ==


== Annexes ==
=== Bibliographie ===
* {{en}} [[John W. Dower]], {{lang|en|''War Without Mercy: Race and Power in the Pacific War''}}, ({{lang|en|London and Boston}}, 1987 {{ISBN|0-3947-5172-8}}
* {{en}} [[John W. Dower]], {{lang|en|''War Without Mercy: Race and Power in the Pacific War''}}, ({{lang|en|London and Boston}}, 1987 {{ISBN|0-3947-5172-8}}
* {{en}} J. Robert Lilly, {{lang|en|''Taken by force: rape and American GIs in Europe during {{nobr|World War {{II}}}}''}}, [[Palgrave Macmillan]], 2007 {{ISBN|978-0-2305-0647-3|0-2305-0647-X}}
* {{en}} J. Robert Lilly, {{lang|en|''Taken by force: rape and American GIs in Europe during {{nobr|World War {{II}}}}''}}, [[Palgrave Macmillan]], 2007 {{ISBN|978-0-2305-0647-3|0-2305-0647-X}}
* {{en}} Niall Ferguson, ''Prisoner Taking and Prisoner Killing in the Age of Total War: Towards a Political Economy of Military Defeat'', {{lang|en|War in History}}, {{Vol.|11}}, {{Numéro|2}}, {{pp.|148-192}}, 2004
* {{en}} Niall Ferguson, ''Prisoner Taking and Prisoner Killing in the Age of Total War: Towards a Political Economy of Military Defeat'', {{lang|en|War in History}}, {{Vol.|11}}, {{Numéro|2}}, {{pp.|148-192}}, 2004
* {{en}} Frederick John Partington Veale, {{lang|en|''Advance to Barbarism''}}, {{lang|en|Appleton Wisconsin: C.C. Nelson Publishing Co.}}, 1953
* {{en}} Frederick John Partington Veale, {{lang|en|''Advance to Barbarism''}}, {{lang|en|Appleton Wisconsin: C.C. Nelson Publishing Co.}}, 1953
* {{Ouvrage |auteur1=Alcante |lien auteur1=Alcante |responsabilité1=scénario |auteur2=Bollée |lien auteur2=Laurent-Frédéric Bollée |responsabilité2=scénario |auteur3=Rodier |lien auteur3=Denis Rodier |responsabilité3=dessin |titre=[[La Bombe (bande dessinée)|La Bombe]] |lieu=Grenoble|éditeur=Glénat|date=2020 |pages totales=472 |isbn=978-2-344-02063-0|isbn2=2-344-02063-2|oclc=1149551082 |consulté le=2020-07-11 |présentation en ligne=https://www.bedetheque.com/BD-Bombe-Alcante-Bollee-Rodier-La-bombe-385597.html }}{{commentaire biblio|Bande dessinée historique}}


== Annexes ==
=== Articles connexes ===
* [[Viols durant l'occupation de l'Allemagne|Viol durant l'occupation de l'Allemagne]]
=== Lien externe ===
* [[Viols durant la libération de la France|Viol durant la libération de la France]]
* [http://www.courtois.cc/blogeclectique/index.php?post/2009/01/05/Ce-que-savaient-les-Allies-de-Christian-Destremau-6-%3A-Le-bombardement-de-lAllemagne Les bombardements massifs sur le Reich]
* [[Mutilation de morts de guerre japonais par des Américains]]
* [[Crimes de guerre des États-Unis]]
* [[Crimes de guerre de la Wehrmacht]]
* [[Crimes de guerre du Japon Shōwa]]
* [[Travail forcé des Allemands après la Seconde Guerre mondiale]]
* [[Trahison de l'Ouest]]
* [[Bombardement de Dresde]]

=== Liens externes ===
* {{lien web|url=http://www.courtois.cc/blogeclectique/index.php?post/2009/01/05/Ce-que-savaient-les-Allies-de-Christian-Destremau-6-%3A-Le-bombardement-de-lAllemagne|titre=Les bombardements massifs sur le Reich|date=}}


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Dernière version du 11 juillet 2024 à 14:13

Les crimes de guerre des Alliés ont été des violations des lois de la guerre commis par les forces militaires des Alliés au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Un crime de guerre ne peut être commis que par un militaire en période de guerre et dans le cadre d'opérations de guerre. Le même crime commis par des civils, ou par des militaires en dehors d'une situation de guerre, est qualifié de crime terroriste, voire de crime de droit commun. La victime d'un crime de guerre peut être soit un civil, soit un militaire désarmé qui s'est rendu et bénéficie de ce fait du statut de prisonnier de guerre.

Le travail forcé des prisonniers de guerre peut aussi être un crime de guerre dans la mesure où il ne respecte pas la Convention de Genève.

En Europe[modifier | modifier le code]

Canada[modifier | modifier le code]

Soldat de la 12e division SS Hitlerjugend « passé à tabac » après sa capture dans le secteur de Carpiquet à l'été 1944.

Lors de la bataille de Sicile, des soldats canadiens ont exécuté des prisonniers de guerre allemands[1].

Durant la bataille de Caen, en conséquence de l’exécution de soldats de la 3e D.I canadienne à l'abbaye d'Ardenne en juin 1944, les soldats canadiens décidèrent de ne plus épargner les soldats allemands de la Waffen-SS faits prisonniers : soit par des exécutions sommaires, soit par des « passages à tabac » (cf. illustration).

En , des troupes canadiennes rasent plusieurs villes et villages allemands en représailles à des actes de résistance (réels ou présumés) de civils. La 4e division blindée du major-général Christopher Vokes détruit notamment la ville de Friesoythe[2].

France[modifier | modifier le code]

Le massacre d'Abbeville survenu le est une exécution sommaire perpétrée par des soldats français. Vingt-et-un civils parmi les 79 arrêtés administrativement par le gouvernement belge et livrés dans la débâcle aux autorités françaises sont fusillés sans jugement. Mis sous pression par l'avancée allemande, le commandant de la compagnie qui a la charge des prisonniers, Marcel Dingeon, donne l'ordre à René Caron et Émile Molet de les « bousiller[3] » tous. Le lieutenant Jean Leclabart[4] du 28e Régiment, plus respectueux du règlement militaire, demande à voir l’ordre d’exécution. Comme cet ordre est inexistant, il fait arrêter le massacre. Vingt et un prisonniers, dont une femme, ont déjà été exécutés[5]. Quelques mois plus tard cependant, René Caron et Émile Molet sont capturés par les Allemands. Ils sont tous deux fusillés au Mont Valérien en (Marcel Dingeon s'était donné la mort en 1941)[6],[7].

Appelés en Italie les « marocchinate », des crimes sont commis en 1944 en Ciociaria, par l'armée d'Afrique du corps expéditionnaire français en Italie, à l'encontre des populations civiles italiennes. Selon l'historiographie, plusieurs milliers de personnes ont été victimes de violences (homicides, viols, pillages)[8].

Après le débarquement de Provence dans le sud de la France et l'effondrement allemand en août 1944, un grand nombre d'Allemands ne pouvant pas s'échapper de France se sont rendus aux Forces françaises de l'intérieur. Des prisonniers allemands de la Wehrmacht, de la Gestapo ou des SS sont exécutés par la Résistance française[9]. Des actions de représailles et de vengeance frappent également les personnes considérées comme collaborationnistes, les vichystes et les miliciens, 10 000 à 11 000 d'entre eux sont sommairement exécutés par les FFI et les soldats de l'Armée française de la Libération lors de l'épuration[10].

Il est difficile de considérer explicitement toutes les exécutions sommaires par des maquisards comme des crimes de guerre, étant donné la situation confuse de l'époque. Toutefois, la mise à mort d'un soldat ou d'un combattant qui a rendu les armes et qui s'est constitué prisonnier est un crime de guerre caractérisé.


Royaume-Uni[modifier | modifier le code]

  • Dans ses carnets, présentés et annotés par le célèbre critique militaire anglais Basil Lidell-Hart[24], Erwin Rommel fait état de massacres de prisonniers germano-italiens par la 2e division néo-zélandaise. Or, il advint que le général George Herbert Clifton commandant la 6e brigade néo-zélandaise (partie intégrante de la 2e division), tomba entre les mains des Italiens. Rommel se le fit amener à son PC et lui demanda sèchement des explications sur ces crimes de guerre. Le général Clifton reporta la responsabilité de ces crimes sur les Maoris, qu'il présenta comme des sauvages incontrôlables. Rommel ne crut pas un seul instant ces accusations. Il faut préciser que les Maoris, recrutés de force par les Britanniques, ne constituaient qu'une petite partie de la division, une infime partie des sous-officiers et aucun officier. Il leur aurait été difficile de commettre seuls ces crimes.
  • En juin 1944, durant la bataille de Normandie, les soldats de la 49e division d'infanterie britanniques traitèrent les prisonniers allemands, notamment de la SS, avec une grande sévérité à la suite des massacres de Canadiens à l'abbaye d'Ardenne. Des exécutions sommaires furent relevées. Cela prit une telle ampleur que la division prit le surnom d'« ours égorgeur », en considérant le blason de l'unité, qui était un ours polaire.
  • L'historien allemand Jörg Friedrich affirme, malgré la controverse que cela suscite, que la décision de Winston Churchill de bombarder l'Allemagne entre janvier et mai 1945 a été un crime de guerre.
  • L'historien Donald Bloxham affirme que le bombardement de Dresde, les 13 et 14 février 1945 a été un crime de guerre[25]. Les forces alliées ont conclu qu'une attaque aérienne sur la ville allemande de Dresde était militairement justifiée par le principal motif que la ville était défendue[26].
  • Bombardement le 3 mai 1945 des navires de transport Cap Arcona, Thielbek et Deutschland par la RAF dans la mer Baltique, tuant environ 12 000 déportés que l'armée allemande faisait transiter vers des refuges en Suède.
  • Après la capitulation de l'Allemagne en mai 1945, la plus grande partie des militaires allemands valides restent prisonniers pendant des années au Royaume-Uni et en France où ils sont contraints au travail forcé, ce qui est contraire au statut de prisonnier de guerre. En 1946, le Royaume-Uni détient plus de 400 000 prisonniers allemands. En 1947, le ministère de l'Agriculture s'oppose à la libération des Allemands prisonniers car ils représentent 25 % de la main-d'œuvre agricole.

États-Unis[modifier | modifier le code]

Photo montrant l'exécution de troupes SS dans un dépôt de charbon lors de la libération du camp de concentration de Dachau par les troupes américaines le 29 avril 1945 (photo de l'armée américaine).
  • Les principaux crimes de guerre américains étaient les bombardements massifs et répétés par l'US Army de centres de villes historiques ne comportant que des populations civiles, y compris des villes ouvertes, l'exécution de prisonniers de guerre allemands, les sévices et les humiliations contre les populations civiles allemandes, les travaux forcés imposés aux prisonniers de guerre.
  • Les très nombreux viols commis par les soldats américains pendant la libération de la France, en particulier en Normandie[27], puis les viols de femmes allemandes pendant l'occupation de l'Allemagne. Un dossier, secret pendant la guerre, rendu public en 2006 révèle que les soldats américains ont commis 400 crimes d'ordre sexuel en Europe, dont 126 viols en Grande-Bretagne, entre 1942 et 1945[28]. Une étude réalisée par Robert J. Lilly estime qu'un total de 14 000 femmes civiles en Grande-Bretagne, en France et en Allemagne, dont 11 040 pendant l'occupation de l’Allemagne, 3 620 pendant la libération de la France, et 2 040 en Grande-Bretagne, ont été violées par des soldats américains pendant toute la Seconde Guerre mondiale[29],[30].
  • En représailles contre le massacre de Baugnez, où 80 prisonniers de guerre américains sont tués dans la bataille des Ardennes, une trentaine de soldats allemands prisonniers sont assassinés près de Chenogne en Belgique le .
  • Le massacre de Dachau est un crime de guerre commis par des soldats américains contre des membres de la SS lors de la libération du camp de concentration de Dachau le 29 avril 1945.
  • Le massacre de Biscari, commis par des soldats américains contre 74 prisonniers italiens et allemands, la plupart italiens[31],[32].
  • le massacre de Canicattì, commis contre des civils italiens par le lieutenant-colonel McCaffrey. Une enquête confidentielle a été faite, mais McCaffrey n'a jamais été accusé. Il est mort en 1954. Cet incident est resté pratiquement inconnu jusqu'à sa révélation par Joseph S., dont le père a été témoin[33],[34].
  • Lors de l'Opération Husky en juillet 1943, huit civils italiens non armés ont été tués par les troupes américaines.
  • Opération Teardrop : huit des survivants, membres de l'équipage du sous-marin allemand U-546 coulé par les Américains, ont été torturés par des militaires américains. L'historien Philip K. Lundeberg a écrit que le passage à tabac et la torture des survivants était une atrocité singulière motivée par le besoin des interrogateurs d'obtenir rapidement des informations sur ce que les États-Unis pensaient être une future attaque allemande. En effet, les Américains croyaient que le sous-marin se rapprochait de la côte américaine armé de bombes volantes V1. Après la guerre, les Alliés ont reconnu que les sous-marins n'étaient cependant pas porteurs de ces missiles[35],[36].
  • Dans son autobiographie, l'aviateur américain Chuck Yeager a évoqué les atrocités qu'il avait ordre de commettre contre les civils allemands : « Des atrocités furent commises par les deux camps. (…) Une zone de cinquante miles sur cinquante à l'intérieur de l'Allemagne fut assignée à nos soixante-quinze Mustangs et ils reçurent l'ordre de mitrailler tout ce qui bougeait. Le but était de démoraliser la population allemande. (…) Si quelqu'un avait refusé de participer (et, autant que je me souvienne, personne ne refusa), il aurait probablement été traîné en cour martiale. » Yeager ajoute que, lors d'un briefing, il murmura à son voisin : « Si nous faisons des choses pareilles, nous devrons vraiment nous efforcer d'être dans le camp des vainqueurs. » Il conjecture que, pour faire commettre ces atrocités, le haut commandement se donnait pour excuse l'imbrication entre armée et population civile dans l'Allemagne du temps de guerre : « Le fermier qui labourait son champ de pommes de terre nourrissait peut-être des troupes allemandes. Et parce que l'industrie allemande était détruite par les bombardements incessants, la fabrication de munitions était devenue une industrie artisanale, dispersée à travers le pays dans des centaines de maisons et de fabriques locales, ce qui était l'excuse des Britanniques pour les tapis de bombes et les bombes incendiaires sur cibles civiles. En guerre, les militaires hésiteront rarement à frapper des civils qui sont dans le chemin ou à prendre des civils pour cible pour diverses raisons stratégiques »[37].
  • Près du village français d'Audouville-la-Hubert, trente prisonniers allemands (probablement de la Wehrmacht) ont été massacrés par des parachutistes américains[38].
  • L'historien Pierre Lieb a constaté que de nombreuses unités américaines et canadiennes ont reçu l'ordre de ne pas faire de prisonniers lors du débarquement de Normandie. Si ce point de vue est correct, il peut expliquer le sort des 64 prisonniers allemands (sur 130 capturés) massacrés[39].

Pologne[modifier | modifier le code]

Il fut relevé dans les témoignages[40] de vétérans américains, canadiens et anglais relatant les combats dans le secteur de Chambois durant la fermeture de la poche de Falaise-Argentan que les soldats polonais, lorsqu'ils faisaient prisonniers des Waffen-SS, les exécutaient à coup de pelle ou de baïonnette car « ils ne méritaient pas de gaspiller des balles[41] ».

Union soviétique[modifier | modifier le code]

Mémorial du massacre de Katyń.

L'Union soviétique n'avait pas signé la convention de Genève (1929) relative au traitement des prisonniers de guerre. Après l'occupation par l'Union soviétique des divers territoires conformément aux protocoles secrets du pacte germano-soviétique, l'Armée rouge et le NKVD se livrèrent à de nombreux crimes de guerre dans ces régions[42]. Un de ces protocoles disposait que les deux parties avaient l'obligation de prendre des mesures coordonnées pour prévenir et empêcher toute action de résistance à l'occupation. Ainsi, concernant la Pologne :

« Aucune des deux parties ne tolèrera sur son territoire d'agitation polonaise quelconque qui menacerait le territoire de l'autre partie. Chacune écrasera sur son propre territoire tout embryon d'une telle agitation, et les deux s'informeront mutuellement de tous les moyens adéquats pouvant être utilisés à cette fin. »

Dans ce contexte, l'un des massacres les plus marquants commis par le NKVD (police politique soviétique) est le massacre de Katyń en 1940 où des milliers d'officiers polonais prisonniers furent tués d'une balle dans la nuque.

À la fin de la guerre, dans les villes passées ou repassées sous occupation soviétique, les militaires de l'Armée rouge ont commis des viols en masse de femmes, souvent d'une grande brutalité, notamment en Allemagne[43]. Environ dix pour cent des deux millions (estimation) de victimes sont mortes de leurs blessures, ont été assassinées ou se sont suicidées. D'autres ont pratiqué des avortements dans des conditions précaires et un certain nombre en est mort. Il y a eu aussi en 1946 dans tous ces territoires des naissances de « petits Russes » dont beaucoup furent abandonnés ; d'autres ont été élevés mais, n'ayant pas été désirés, ont rarement eu une éducation équilibrée et de qualité[44]. À titre d'exemple, la ville de Demmin sur la côte baltique allemande se livra le 30 avril 1945 sans combat à l'Armée rouge. Cela ne lui épargna pas les atrocités des soldats soviétiques qui se montrèrent d'une grande brutalité envers la population. À la suite des viols, meurtres et pillages commis à l'occasion du 1er mai, il y eut un grand nombre de suicides[45]. Au cours de deux jours, il y eut environ un millier de victimes civiles, sur une population de dix mille habitants[46].

L'Armée rouge se livra également au pillage, sans attendre que des réparations de guerre soient chiffrées (par exemple au traité de Paris de 1947). Elle a procédé à deux types de pillages, aussi bien en territoire ennemi (Allemagne, Hongrie, Slovaquie, Roumanie, Bulgarie…) qu'en territoire allié (Pologne, Yougoslavie, Roumanie et Bulgarie après leur retournement…)[47] :

  • le pillage organisé, portant sur les infrastructures du pays conquis et nécessitant une mise en œuvre par des ingénieurs et des techniciens capables de démonter usines et machines, par des marins et pilotes capables de diriger navires et avions, par des officiers du renseignement polyglottes capables de trouver les ressources et documents recherchés, par des scientifiques capables de déménager des instituts de recherche, et bien sûr par des logisticiens capables d'organiser le transport du butin vers l'URSS par rail, route ou mer ;
  • le pillage informel et improvisé, portant sur les biens meubles des populations civiles et sur les commerces du pays conquis, exercé par les hommes de troupe et leur hiérarchie immédiate, et utilisant la logistique militaire pour envoyer à leurs familles leurs butins, sauf pour les objets en métaux ou pierres précieuses dont la détention par des particuliers était interdite et qui devaient obligatoirement être remis aux officiers d'intendance, chargés de les collecter pour l'Armée rouge, mais qui récompensaient les soldats selon les quantités apportées, en numéraire, alcools ou jours de permission[48].

Enfin, les réquisitions brutales et répétées dans ces territoires déjà exsangues ont provoqué la famine d'après-guerre[49] qui fut à l'origine de nombreux cas de cannibalisme ou plus exactement d'anthropophagie[50] et qui explique pourquoi le bloc de l'Est n'a pas connu le baby boom d'après-guerre, caractéristique de l'Europe et de l'Amérique du Nord. Ultérieurement, dans les rares cas où les autorités communistes reconnurent l'existence de cette famine (généralement niée), elles l'attribuèrent à une sécheresse.

Cette attitude dure était couverte et officiellement encouragée par la hiérarchie, pour « venger » les crimes nazis en territoire soviétique (Ilya Ehrenbourg). Cette violence s'est aussi exercée à l'encontre des « collaborateurs » : terme qui, pour le NKVD, pouvait englober tout citoyen soviétique n'ayant pas activement résisté à l'occupant[51].

Si la mémoire des exactions de l'Armée rouge et du NKVD reste une plaie ouverte dans certains des pays concernés (Finlande, Pays baltes, Pologne, Roumanie, Hongrie…), l'opinion occidentale ne s'y est guère intéressée et seulement dans certains cercles universitaires ou bien d'orientation politique de droite[52].

Renvoi forcé de prisonniers soviétiques[modifier | modifier le code]

Les prisonniers de guerre soviétiques ayant survécu à la captivité allemande étaient accusés par les autorités soviétiques de collaboration avec les nazis et ainsi assimilés aux citoyens soviétiques ayant combattu avec les Allemands contre Staline (Armée Vlassov et Armée russe anticommuniste)[53].

« L'extermination en masse des Juifs en Pologne occupée par les Allemands », note du gouvernement en exil de la République de Pologne adressée aux Gouvernements des Nations unies le 10 décembre 1942.

Les Alliés occidentaux livrèrent de gré ou de force à l'URSS près de 1 600 000 citoyens soviétiques, alors que Staline considérait publiquement et officiellement la capture ou la capitulation de ses soldats ainsi que le travail forcé de ses civils en Allemagne comme un acte de trahison de leur part et qu'à leur retour, la déportation au Goulag attendait plus de 80 % d'entre eux[54]. Ainsi, de nombreux anciens prisonniers de guerre ou travailleurs forcés furent traités en coupables à leur retour, souvent forcé, au pays, et allèrent former la génération d'après-guerre des captifs du Goulag. Ce sort ne concernait pas seulement les prisonniers soviétiques, mais aussi des prisonniers roumains, qui combattaient contre l'Allemagne nazie depuis août 1944 et y furent capturés[55].

Non-bombardement des voies ferrées menant aux camps d'extermination[modifier | modifier le code]

À partir de 1942 et de la mise en œuvre de la « solution finale », malgré les alertes

de telles opérations ne furent pas jugées prioritaires par les Alliés[60].

Les Alliés ne crurent d'abord pas à de telles monstruosités et pensèrent que les propos étaient exagérés, déformés par le gouvernement polonais en exil[61] puis ils protestèrent par la Déclaration interalliée du 17 décembre 1942, publiée simultanément par les gouvernements américain, britannique et soviétique au nom des puissances alliées. Dans cette déclaration, ils décrivaient les événements en cours, notamment la Shoah en Allemagne nazie et dans l'Europe occupée. C'est un acte précurseur à la fondation de l'ONU. La déclaration fut lue aux Communes dans un discours solennel d'Anthony Eden, Secrétaire au Foreign Office, et publiée à la une du New York Times et de bien d'autres journaux.

Mais la Shoah put se poursuivre : ce choix de ne pas bombarder fut parfois rétrospectivement qualifié de « complicité de crime contre l'humanité »[62]. Voir page Débat sur le bombardement d'Auschwitz.

Dans le Pacifique[modifier | modifier le code]

Chine[modifier | modifier le code]

R.J. Rummel indique qu'il existe peu d'informations concernant le traitement général des prisonniers japonais capturés par les forces nationalistes chinoises au cours de la seconde guerre sino-japonaise (1937-1945).

Quelques exemples de crimes de guerre commis par les forces chinoises :

  • En 1937, près de Shanghai, des meurtres, des tortures et des agressions ont eu lieu contre les prisonniers de guerre japonais et les civils chinois accusés de collaboration (en 1996, des photos montrant des soldats nationalistes chinois impliqués dans des exécutions arbitraires par décapitation ainsi que des actes de torture sont publiées)[63].
  • La mutinerie de Tung-chow en août 1937 : des soldats chinois recrutés par le Japon se sont mutinés et ont changé de camp à Tongzhou, Pékin, avant d'attaquer et de tuer 280 civils japonais.
  • Les Troupes nationalistes dans la province de Hubei, en mai 1943, ont ordonné l'évacuation de villes entières, puis le « pillage » de celles-ci. Tous les civils qui ont refusé et/ou n'ont pas pu quitter la ville, ont été tués.

Australie[modifier | modifier le code]

Selon Mark Johnston, « le meurtre de Japonais non armés était commun ». Le commandement australien a tenté de faire pression sur les soldats australiens pour qu'ils fassent effectivement des prisonniers japonais, mais les troupes se sont montrées réticentes[64]. Lorsque les prisonniers étaient capturés « il a souvent été difficile d'éviter de les tuer avant qu'ils aient pu être interrogés »[65]. Selon Johnston, ce comportement dissuada très vraisemblablement certains soldats japonais de se rendre aux Australiens[65].

Le major-général Paul Cullen a indiqué que le meurtre de prisonniers japonais dans la campagne de la piste Kokoda « n'était pas rare »[66]. Il a également déclaré qu'il pensait que les meurtres étaient compréhensibles, mais qu'ils lui avaient laissé un sentiment de culpabilité.

Américains au Japon - Viols[modifier | modifier le code]

Un lieutenant de l'US Navy avec un crâne japonais.

Il a été affirmé que des soldats américains ont violé des femmes d'Okinawa au cours de la bataille d'Okinawa en 1945[67].

L'historien Oshiro Masayasu (ancien directeur des Archives historiques de préfecture d'Okinawa) écrit, sur la base de plusieurs années de recherches : « Peu de temps après le débarquement des Marines américains, toutes les femmes d'un village, sur la péninsule de Motobu, sont tombées entre les mains des soldats américains. À l'époque, il n'y avait que des femmes, des enfants et des personnes âgées dans le village. En effet, tous les jeunes hommes avaient été mobilisés pour la guerre. Peu de temps après l'atterrissage, les Marines ont « nettoyé » le village tout entier, mais n'ont trouvé aucun signe de forces japonaises. Profitant de la situation, ils ont commencé « la chasse aux femmes » en plein jour et celles qui se cachaient dans des abris de village ou à proximité des raids aériens étaient regroupées une par une »[68].

Toutefois, les civils japonais insulaires qui se rendaient « étaient souvent surpris par le traitement humain qu'ils recevaient de l'ennemi américain » en comparaison des atrocités commises à leur encontre par les troupes japonaises métropolitaines[69],[70].

Il y eut aussi 1 336 viols signalés au cours des dix premiers jours de l'occupation de la préfecture de Kanagawa, après la reddition du Japon[67].

Un nombre assez important de membres des forces armées des États-Unis se sont livrés à des mutilations de morts de guerre japonais sur le théâtre du Pacifique. La mutilation de cadavres de soldats japonais inclut la prise de parties de corps comme « souvenirs de guerre » et « trophées de guerre ». Dents et crânes étaient les « trophées » les plus communément pris, bien que d'autres parties du corps ont également été collectées[71].

États-Unis[modifier | modifier le code]

Les bombardements stratégiques sur le Japon, sur le front pacifique, qui firent entre 300 000 et 1 million de morts, notamment via l'usage d'armes incendiaires sur les centres-villes civils japonais, sont souvent cités comme crime de guerre des États-Unis. Ils se concluront par les bombardements atomiques de Nagasaki et Hiroshima (voir ci-dessous).

Nagasaki et Hiroshima[modifier | modifier le code]

Les bombardements atomiques de Hiroshima et de Nagasaki, du fait qu'ils portaient volontairement sur le centre de villes ne comprenant aucun objectif ni défense militaire, et qu'ils ont tué presque exclusivement des civils, ont été considérés comme des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, mais aucune information n'a été ouverte.

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Allied war crimes during World War II » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) Samuel W Mitcham Jr et Friedrich von Stauffenberg, The battle of Sicily, New York, Orion Books, , 367 p. (ISBN 978-0-517-57525-3).
  2. (en) Mark Zuehlke, On to victory: the Canadian liberation of the Netherlands, March 23 - May 5, 1945, Douglas & McIntyre, coll. « Canadian battle series », (ISBN 978-1-55365-430-8 et 978-1-55365-548-0), p. 309
  3. Alain de Benoist, Trentième année, Éditions du Labyrinthe, 1998, 158 p.), p. 64.
  4. cf Archives de la Somme, Fonds Pierre Vasselle, 2 J 66 La 5e compagnie du 28e régiment régional, rapport de Leclabart (s.d.). Témoignages du capitaine Chazot et de civils anonymes, correspondance de M. Petit (1967, 1973), compte-rendu du lieutenant Crespy (s.d.) https://archives.somme.fr/document/022j
  5. « Quelques points d'histoire "oubliés" : Le kiosque d'Abbeville », sur francaislibres.net (consulté le ) : « Le lieutenant Jean Leclabart du 28e RR qui lui aussi passait par là et qui connaissait le règlement militaire s'exclame : « Mais enfin, êtes-vous devenu fou ? » et demande l'ordre d'exécution. Comme personne ne peut montrer un tel ordre, il fait arrêter le massacre. ».
  6. Maurice de Wilde, België in de Tweede Wereldoorlog. Deel 5: De kollaboratie. DNB/Uitgeverij Peckmans, Kapellen 1985, pp. 20-23.
  7. Mémoire des hommes.
  8. Tommaso Baris, « Le corps expéditionnaire français en Italie. Violences des « libérateurs » durant l'été 1944 », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, vol. 93, no 1,‎ , p. 47-61 (DOI 10.3917/ving.093.0047).
  9. Beevor, Antony, D-Day, Viking, 2009 p. 447.
  10. Stéphane Simonnet, Atlas de la Libération de la France. Des débarquements aux villes libérées., Autrement, , p. 68.
  11. Glenn Gillet, UN RÉSISTANT DE CORRÈZE RÉVÈLE L'EXÉCUTION DE 47 PRISONNIERS DE GUERRE ALLEMANDS EN 1944, BFM TV, 16 mai 2023.
  12. Franck Lagier, « On leur a fait creuser leur propre tombe » : les atroces révélations d’un résistant corrézien sur l’exécution de soldats allemands, Le Parisien, 15 mai 2023.
  13. « arkheia - Cahors : les 15 fusillés du 20 août 1944 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  14. Jean-Michel Fabre, « Cahors. « Mort pour la France » : le fils a obtenu gain de cause - Le ministère de la Défense a reconsidéré le cas de Florent Schroetter, fusillé à la Libération. », sur ladepeche.fr, (consulté le ).
  15. « Le procès du Grand-Bornand ».
  16. « Le chemin sous les buis - Les fusillés du Grand Bornand ».
  17. a et b Michel Germain, Chronique de la Haute-Savoie pendant la Seconde Guerre mondiale tome IV, p. 336-337.
  18. « Les miliciens de Grenoble ».
  19. « Prisonniers du maquis et fusillés », Libération.
  20. Bénédicte Vergez-Chaignon, Histoire de l'épuration, 2010 [lire en ligne].
  21. Busseau, Laurent, « Poitou 1944 : « qu’un sang impur abreuve nos sillons… » | Historien sans Frontière » (consulté le ). Busseau, Laurent Auxiliaires féminines et prisonniers de guerre allemands fusillés en Poitou 1944-1945, Paris, Les Indes Savantes, 2023, 220 p.
  22. « Ma douloureuse enquête sur les Allemandes fusillées à Saint-Cyr », sur L'Obs (consulté le ).
  23. « 17 fusillés allemands reposent en paix »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Libération.
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  55. Alors que les Forces armées roumaines combattaient avec l'Armée rouge contre l'Allemagne nazie, une sévère épuration menée par le NKVD décime les officiers roumains, emmenés en captivité en URSS où ils sont jugés selon leur comportement sous les ordres du régime Antonescu dans la guerre anti-soviétique : plus d'un finit au Goulag pour ne jamais revenir. Parmi les 140 000 militaires roumains faits prisonniers (souvent par unités entières), la plupart des simples soldats furent libérés après le (certaines unités furent prisonnières pour quelques heures seulement) et regagnèrent le front anti-allemand, mais la majorité des gradés ne revinrent pas de captivité. Dans ses Mémoires (revue Discobolul, oct.-déc. 2009, sur [3]) le capitaine Titus Bărbulescu (ultérieurement professeur à la Sorbonne) raconte avoir échappé à cette « épuration déguisée » en revêtant un uniforme de simple soldat. Plus tard, fait prisonnier par les Allemands en Hongrie, détenu à Linz et libéré par les Américains, il échappe une seconde fois au Goulag grâce à son français parfait, en se faisant passer pour Jean Bescon, un prisonnier français qui, ayant trouvé l'amour en Autriche, lui laissa son paquetage et sa carte : ainsi, Bărbulescu fut envoyé en France au lieu d'être livré aux Soviétiques, comme l'étaient ses compatriotes.
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Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]