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'''Dionysius''' (en [[cyrillique]] : Дионисий), aussi connu sous les traductions de '''Dionisy''', '''Dionissi''' ou '''Dionisius le Sage''', '''Maître Denis''' (vers [[1440]] - [[1502]] ou vers [[1510]], voire [[1520]]), est un [[Artiste peintre|peintre]] [[Russie|russe]] [[iconographie|iconographe]], figure majeure de l'école de [[Moscou]] et connu pour ses nombreuses peintures d'[[Icône (religion)|icônes]] à la fin du {{XVe siècle}} et au début du {{XVIe siècle}}. Son style est quelquefois qualifié de « [[maniérisme]] moscovite ».
== Biographie==
Malgré sa réputation de grand artiste, on sait peu de chose concernant l'homme. Contrairement à nombre de peintres d'icônes qui étaient des [[Moine|moines]] ou des membres du [[clergé]], Dionisius était un [[laïc]], qui travaillait avec ses fils Théodose et Vladimir. Sa réputation semble avoir été acquise de son vivant déjà<ref name=":0">{{Lien web |auteur=Jean Blankoff |titre=Dionisii ou Dionysos (1440 env.-env. 1510) |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/dionisii-dionysos/ |accès url=payant |site=universalis.fr |consulté le=28 mai 2024}}</ref>. Son activité artistique se place entre 1465 et 1502, période cruciale de l'histoire de la Moscovie et de la formation d'un état centralisé<ref>Jean Blankoff, op. cit. {{p.|59}}</ref>.


Après la construction de la cathédrale de l'Assomption du [[monastère Saint-Joseph de Volokolamsk]] en 1486, Dionisius, en compagnie de ses fils Théodose et Vladimir, est convoqué pour embellir les murs de cette église de fresques. Ces œuvres sont aujourd'hui perdues ou dissimulées sous des repeints<ref>Jean Blankoff, ''L'art de la Russie ancienne,'' Centre national pour l'étude des pays de l'Est, ULB Bruxelles 1963, {{p.|59}}</ref>.
'''Dionysius''' (en [[cyrillique]] : Дионисий), aussi connu sous les traductions de '''Dionisy''', '''Dionissi''' ou '''Dionisius le Sage''' (vers [[1440]] - [[1502]] ou [[1520]]), est un [[Artiste peintre|peintre]] [[Russie|russe]] [[iconographie|iconographe]], figure majeure de l'école de [[Moscou]] et connu pour ses nombreuses peintures d'[[Icône (religion)|icônes]] à la fin du {{XVe siècle}} et au début du {{XVIe siècle}}. Son style est quelquefois qualifié de « [[maniérisme]] moscovite ».
== Histoire==
La première commande importante de Dionysius est une série d'icônes exécutées pour la [[Cathédrale de la Dormition de Moscou|cathédrale de la Dormition]] du [[Kremlin de Moscou]] exécutée en 1481. Les figures de ses icônes sont extrêmement allongées, les mains et les pieds sont petits tandis que les visages sont sereins et paisibles.
Les fresques qui tapissent les murs de l'église principale du [[monastère de Ferapontov]] sont datées de 1500 et signées par Dionisius et un de ses fils.
Comme cette église est consacrée à la Nativité de la Vierge beaucoup de fresques se réfèrent à la mère de Dieu.
Les renseignements sur la personne de ce peintre d'icônes sont très incomplets. Ses contemporains le plaçaient sur le même pied qu'[[Andreï Roublev]]<ref>[[Louis Réau]] L'art russe des origines à Pierre le Grand, Henri Laurens éditeur à Paris, {{p.|176}} et {{p.|177}} </ref>.
Ses compositions conservent le schématisme byzantin, sa monumentalité, son absence de mouvement. La couleur est fine et légère. Des décors d'un rose hortensia ou d'un corail pâle se détachent sur des cieux bleu turquoise. Les harmonies entre les couleurs, les dégradés rappellent les fresques de [[Mistra]]<ref>[[Louis Réau]] Op. cit. {{p.|179}} et {{p.|180}} </ref>.


La première commande importante de Dionysius est une série d'icônes pour la [[Cathédrale de la Dormition de Moscou|cathédrale de la Dormition]] du [[Kremlin de Moscou]], et exécutées en 481 : '' la [[Déisis]]'', les rangéesdes ''Fêtes ''et des ''Prophètes''<ref name=":0" />. Les proportions des figures de ses icônes tendent souvent à s'allonger<ref name=":0" />, les mains et les pieds sont petits tandis que les visages sont sereins et paisibles. Les fresques qui tapissent les murs de l'église principale de l'église de la Nativité de la Vierge au [[monastère de Ferapontov]] sont datées de 1500 et signées par Dionisius et un de ses fils. Comme cette église est consacrée à la Nativité de la Vierge, nombre de fresques se réfèrent à la [[Théotokos|mère de Dieu]].
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Comme l'année de sa naissance, celle de la mort de Dionisius n'est pas connue avec certitude.
Image:Descent into Hell by Dionisius and workshop (Ferapontov monastery).jpg|Icône représentant la « descente du Christ aux enfers », du [[Ensemble du monastère de Ferapontov|monastère de Ferapontov]]<br>Tempera sur bois, 312x105x4, [[Musée Russe]], [[Saint-Pétersbourg]].
File:Ferapontov.jpg|Ferapontov. Fresque de Saint Nicolas au [[monastère de Ferapontov]]
Image:Dionisij Nikita.jpg|Fresque de Dionisius au [[monastère de Ferapontov]] représentant saint [[Nicétas le Goth]]
File:Crucifixion of Jesus, Russian icon by Dionisius, 1500.jpg|Crucifixion de Jesus, Dionisius, 1500, [[Monastère Saint-Paul de l’Obnora]], actuellement à la [[Galerie Tretiakov]].


== Œuvre ==
Dionisi a laissé de très belles icônes des [[Métropolite|métropolites]] Pierre et Alexis, l'une dans la cathédrale de la Dormition, l'autre étant aujourd'hui à la [[galerie Tretiakov]]. On trouve dans le [[monastère de Ferapontov]] {{Citation|une étonnante composition sur le sujet de ''[[Acathiste|L'Hymne acathiste]]''}}<ref name=":1">{{Lien web |auteur=Michel Alpatov et al. |titre=Russie (art et culture). L'art russe |description=voir La Moscovie à la fin du XVe siècle et au début du XVIe siècle |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/russie-arts-et-culture-l-art-russe/ |site=universalis.fr |consulté le=28 mai 2024}}</ref>. Il s'agit là de son œuvre la plus remarquable, selon Jean Blankoff, et elle relève de la [[Peinture murale|peinture monumentale]]. De la peinture de Dionissi se dégage une spiritualité comparable à celle de [[Andreï Roublev]] (d'ailleurs, les contemporains de Dionissi le plaçaient sur le même pied que Roublev<ref name=":2">[[Louis Réau]] ''L'art russe des origines à Pierre le Grand'', Paris, Henri Laurens éditeur, 1922, {{p.|176-179}}. {{Lire en ligne|lien=https://archive.org/details/lartrussedesorig00ra/page/176/mode/2up?view=theater|consulté le=28 mai 2024}}</ref>) même si son art est plus réservé et solennel. Il utilise des couleurs dont la fraîcheur et la limpidité rappellent l'aquarelle<ref name=":1" />.

Ses compositions conservent le schématisme byzantin, sa monumentalité, son absence de mouvement. La couleur est fine et légère. Des décors d'un rose hortensia ou d'un corail pâle se détachent sur des cieux bleu turquoise. Les harmonies entre les couleurs, les dégradés rappellent les fresques de [[Mistra]]<ref name=":2" />.

=== Le monastère de Ferapontov ===
L'œuvre la plus remarquable que nous avons de Dionissi est grand ensemble de [[Fresque|fresques]] dans l'église de la Nativité de la Vierge du [[monastère de Ferapontov]]. On est là devant de la [[Peinture murale|peinture monumentale]], qui veut rendre gloire à la Vierge (en illustrant les épisodes de l'''[[Acathiste|Hymne acathiste]]''), tout en intégrant quelques thèmes venant de l'art russe ancien traditionnel. Dans le ''diakonikon'' (une [[abside]] qui s'ouvre sur le côté sud l'abside principale), on a une très belle représentation de [[Nicolas de Myre|Nicolas]] et de scènes de sa vie. Ce décor est divisé en quatre niveaux: motifs ornementaux, [[Concile œcuménique|conciles œcuméniques]] et saints, acathiste, scènes de l'[[Évangile]]. À l'extérieur, au-dessus du portail d'entrée, des scènes parfaitement exécutées et maîtrisées de la [[Nativité|nativité de Jésus]] et de l'enfance de la Vierge<ref name=":0" />{{,}}<ref name=":2" />.

== Galerie ==
<gallery perrow=4 widths="200px" heights="200px">
Image:Descent into Hell by Dionisius and workshop (Ferapontov monastery).jpg|Icône représentant la « remontée du Christ des Enfers » ([[Anastasis]]), [[Ensemble du monastère de Ferapontov|monastère de Ferapontov]], [[tempera]] sur bois, [[Musée russe]], [[Saint-Pétersbourg]].
File:Ferapontov.jpg|Fresque de Saint Nicolas au [[monastère de Ferapontov]].
Image:Dionisij Nikita.jpg|Fresque de Dionisius au [[monastère de Ferapontov]] représentant saint [[Nicétas le Goth]].
File:Crucifixion of Jesus, Russian icon by Dionisius, 1500.jpg|[[Crucifixion de Pavlovo-Obnorski]], Dionisius, 1500, [[monastère Saint-Paul de l’Obnora]], actuellement à la [[galerie Tretiakov]].
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== Notes et références==
== Références==
{{Traduction/Référence|ru|Дионисий (иконописец)|79308457}}
{{Références}}
{{Références}}
== Bibliographie ==
* Valentin A. Boulkine, « Dionisi et son temps », dans: ''Sainte Russie. L'art russe des origines à Pierre le Grand'', catalogue d'exposition, Musée du Louvre Éditions et Somogy Éditions d'Art, 2010, pp. 390-395.


== Liens externes ==
== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
{{Autres projets|commons=Category: Dionisius}}
* Valentin A. Boulkine, « Dionisi et son temps », dans ''Sainte Russie. L'art russe des origines à Pierre le Grand'', catalogue d'exposition, Musée du Louvre Éditions et Somogy Éditions d'Art, 2010, pp.&nbsp;390–395.
*[http://www.dionisy.com/ dionisy.com]
* {{Lien web |auteur=Jean Blankoff |titre=Dionisii ou Dionysos (1440 env.-env. 1510) |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/dionisii-dionysos/ |accès url=payant |site=universalis.fr |consulté le=28 mai 2024}}


== Notes ==
=== Liens externes ===
{{Autres projets|commons=Category: Dionisius}}
{{Crédit d'auteurs|interne|Dionissi}}
{{Liens}}
* {{ru}} [http://www.dionisy.com/ Site consacré à Dionisius ], dionisy.com
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[[Catégorie:Date de décès non renseignée (XVIe siècle)]]
[[Catégorie:Date de décès non renseignée (XVIe siècle)]]
[[Catégorie:Peintre russe d'icône]]
[[Catégorie:Peintre russe du XVe siècle]]
[[Catégorie:Peintre russe du XVIe siècle]]

Dernière version du 28 mai 2024 à 21:12

Dionisius
Biographie
Naissance
Vers Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Activités
Iconographe, peintreVoir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Феодосий (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Genre artistique
Peintre d'icônes (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Our Lady of Guide of Wayfarers (Odigitria) (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Dionysius (en cyrillique : Дионисий), aussi connu sous les traductions de Dionisy, Dionissi ou Dionisius le Sage, Maître Denis (vers 1440 - 1502 ou vers 1510, voire 1520), est un peintre russe iconographe, figure majeure de l'école de Moscou et connu pour ses nombreuses peintures d'icônes à la fin du XVe siècle et au début du XVIe siècle. Son style est quelquefois qualifié de « maniérisme moscovite ».

Malgré sa réputation de grand artiste, on sait peu de chose concernant l'homme. Contrairement à nombre de peintres d'icônes qui étaient des moines ou des membres du clergé, Dionisius était un laïc, qui travaillait avec ses fils Théodose et Vladimir. Sa réputation semble avoir été acquise de son vivant déjà[1]. Son activité artistique se place entre 1465 et 1502, période cruciale de l'histoire de la Moscovie et de la formation d'un état centralisé[2].

Après la construction de la cathédrale de l'Assomption du monastère Saint-Joseph de Volokolamsk en 1486, Dionisius, en compagnie de ses fils Théodose et Vladimir, est convoqué pour embellir les murs de cette église de fresques. Ces œuvres sont aujourd'hui perdues ou dissimulées sous des repeints[3].

La première commande importante de Dionysius est une série d'icônes pour la cathédrale de la Dormition du Kremlin de Moscou, et exécutées en 481 : la Déisis, les rangéesdes Fêtes et des Prophètes[1]. Les proportions des figures de ses icônes tendent souvent à s'allonger[1], les mains et les pieds sont petits tandis que les visages sont sereins et paisibles. Les fresques qui tapissent les murs de l'église principale de l'église de la Nativité de la Vierge au monastère de Ferapontov sont datées de 1500 et signées par Dionisius et un de ses fils. Comme cette église est consacrée à la Nativité de la Vierge, nombre de fresques se réfèrent à la mère de Dieu.

Comme l'année de sa naissance, celle de la mort de Dionisius n'est pas connue avec certitude.

Dionisi a laissé de très belles icônes des métropolites Pierre et Alexis, l'une dans la cathédrale de la Dormition, l'autre étant aujourd'hui à la galerie Tretiakov. On trouve dans le monastère de Ferapontov « une étonnante composition sur le sujet de L'Hymne acathiste »[4]. Il s'agit là de son œuvre la plus remarquable, selon Jean Blankoff, et elle relève de la peinture monumentale. De la peinture de Dionissi se dégage une spiritualité comparable à celle de Andreï Roublev (d'ailleurs, les contemporains de Dionissi le plaçaient sur le même pied que Roublev[5]) même si son art est plus réservé et solennel. Il utilise des couleurs dont la fraîcheur et la limpidité rappellent l'aquarelle[4].

Ses compositions conservent le schématisme byzantin, sa monumentalité, son absence de mouvement. La couleur est fine et légère. Des décors d'un rose hortensia ou d'un corail pâle se détachent sur des cieux bleu turquoise. Les harmonies entre les couleurs, les dégradés rappellent les fresques de Mistra[5].

Le monastère de Ferapontov

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L'œuvre la plus remarquable que nous avons de Dionissi est grand ensemble de fresques dans l'église de la Nativité de la Vierge du monastère de Ferapontov. On est là devant de la peinture monumentale, qui veut rendre gloire à la Vierge (en illustrant les épisodes de l'Hymne acathiste), tout en intégrant quelques thèmes venant de l'art russe ancien traditionnel. Dans le diakonikon (une abside qui s'ouvre sur le côté sud l'abside principale), on a une très belle représentation de Nicolas et de scènes de sa vie. Ce décor est divisé en quatre niveaux: motifs ornementaux, conciles œcuméniques et saints, acathiste, scènes de l'Évangile. À l'extérieur, au-dessus du portail d'entrée, des scènes parfaitement exécutées et maîtrisées de la nativité de Jésus et de l'enfance de la Vierge[1],[5].

Notes et références

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  1. a b c et d Jean Blankoff, « Dionisii ou Dionysos (1440 env.-env. 1510) » Accès payant, sur universalis.fr (consulté le )
  2. Jean Blankoff, op. cit. p. 59
  3. Jean Blankoff, L'art de la Russie ancienne, Centre national pour l'étude des pays de l'Est, ULB Bruxelles 1963, p. 59
  4. a et b Michel Alpatov et al., « Russie (art et culture). L'art russe », voir La Moscovie à la fin du XVe siècle et au début du XVIe siècle, sur universalis.fr (consulté le )
  5. a b et c Louis Réau L'art russe des origines à Pierre le Grand, Paris, Henri Laurens éditeur, 1922, p. 176-179. [lire en ligne (page consultée le 28 mai 2024)]

Bibliographie

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  • Valentin A. Boulkine, « Dionisi et son temps », dans Sainte Russie. L'art russe des origines à Pierre le Grand, catalogue d'exposition, Musée du Louvre Éditions et Somogy Éditions d'Art, 2010, pp. 390–395.
  • Jean Blankoff, « Dionisii ou Dionysos (1440 env.-env. 1510) » Accès payant, sur universalis.fr (consulté le )

Liens externes

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