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« Erwin Lahousen » : différence entre les versions

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'''Erwin Lahousen von Vivremont''', de son nom complet Erwin Heinrich René Lahousen Edler von Vivremont, est un ''[[Generalmajor]]'' allemand, d’origine autrichienne, né le {{date de naissance-|25|octobre|1897}} à [[Vienne (Autriche)|Vienne]] et mort le {{date de décès-|24|février|1955}} à [[Innsbruck]].
Le [[Generalmajor]] '''Erwin von Lahousen''' ({{date|25|octobre|1897}} à [[Vienne (Autriche)|Vienne]] - {{date|24|février|1955}} à [[Innsbruck]]) était un officier supérieur de l’[[Abwehr]] au cours de la [[Seconde Guerre mondiale]] et un membre de la [[résistance allemande au nazisme]]. Il a joué un rôle clé dans les tentatives d’attentat contre [[Adolf Hitler]], le [[résistance allemande au nazisme#Les attentats du groupe de Tresckow (1942-1943)|13 mars 1943]] et le [[Complot du 20 juillet|20 juillet 1944]]. Il fut également un important témoin de l’accusation, lors du [[procès de Nuremberg]].

Au cours de la [[Seconde Guerre mondiale]], il est membre de l’[[Abwehr]] et un [[résistance allemande au nazisme|résistant au nazisme]] : il joue notamment un rôle clé dans les tentatives d’attentat contre [[Adolf Hitler]], le [[résistance allemande au nazisme#Les attentats du groupe de Tresckow (1942-1943)|{{date-|13 mars 1943}}]] et le [[Complot du 20 juillet 1944|{{date-|20 juillet 1944}}]]. Après la guerre, il est un important témoin de l’accusation au [[procès de Nuremberg]] et sera libéré grâce à l'entremise de son amie [[Madeleine Richou]].


== Biographie ==
== Biographie ==
Issu d’une famille de l’aristocratie autrichienne, Lahousen prend part à la [[Première Guerre mondiale]] au sein de l’armée austro-hongroise. Après la fin du conflit, il devient le chef du contre-espionnage autrichien. Après l’[[Anschluss]], les services secrets autrichiens sont absorbés par l’Allemagne et Lahousen rejoint l’Abwehr, dirigé par l’amiral [[Wilhelm Canaris]].
Issu d’une famille noble autrichienne, Lahousen prend part à la [[Première Guerre mondiale]] au sein de l’armée austro-hongroise. Après la fin du conflit, il devient le chef du contre-espionnage autrichien.


En 1933, Lahousen fait la connaissance de [[Madeleine Richou]], et lui transmet peu à peu des informations cruciales, notamment sur les nombreux projets d’[[Adolf Hitler|Hitler]], qu'elle transmet de son côté au [[Deuxième Bureau (France)|Deuxième bureau]] tout au long de la guerre<ref>{{article|lire en ligne=https://www.franceinter.fr/emissions/la-chronique-de-thomas-chauvineau/la-chronique-de-thomas-chauvineau-15-janvier-2017|auteur=Thomas Chauvineau|titre=Madeleine Richou-Bihet, une française de l’ombre|périodique=France Inter|jour=15|mois=janvier|année=2017}}.</ref>.
Partageant des sentiments anti-nazis, les deux hommes sympathisent ; Lahousen fait partie d’un cercle d’officiers triés sur le volet, qui s’opposent à la manière selon laquelle Hitler dirige l’agence de renseignement. Canaris le nomme à la tête de la section II de l’[[Abwehr]], qui s’occupe principalement de [[sabotage]]. À ce poste, Lahousen s’acquitte avec succès des opérations de sabotage lors de l’invasion de la Pologne ; par la suite, Canaris donnant la priorité à l’espionnage sur le sabotage, c’est à l’espionnage que sont essentiellement formés les agents envoyés au Royaume-Uni, avec des résultats désastreux, nombre d’entre eux étant [[Agent double|retournés]]. [[Opération Pastorius|Les opérations de l’Abwehr aux États-Unis]], lancées en juin 1942, se soldent aussi par un échec : livrés au [[FBI]] par l’un d’entre eux, six des huit hommes de Canaris sont arrêtés, jugés par un tribunal militaire, condamnés à mort et exécutés.


Après l’[[Anschluss]] (1938), les services secrets autrichiens sont absorbés par l’Allemagne et Lahousen rejoint l’Abwehr, dirigé par l’amiral [[Wilhelm Canaris]]. Partageant des sentiments anti-nazis, les deux hommes sympathisent ; Lahousen fait partie d’un cercle d’officiers triés sur le volet, qui s’opposent à la manière dont Hitler dirige l’agence de renseignement. Canaris le nomme à la tête de la section II de l’[[Abwehr]], qui s’occupe principalement de [[sabotage]].
En 1943, Lahousen est envoyé sur le front de l’Est. En mars 1943, le général Lahousen participe au [[Attentats contre Adolf Hitler|complot]] visant à éliminer Hitler à Smolensk<ref name="geh">Claude Paul Pajard :''La bouteille de Cognac qui faillit tuer Hitler'', dans ''Les grandes énigmes de la Seconde Guerre mondiale'', éd. de Saint-Clair, Paris, 1965 (p.28-32).</ref>. Cette affectation lui permet ensuite d’échapper à la disgrâce de l’Abwehr, en février 1944, et à celle de l’amiral Canaris, déporté puis exécuté après l’échec de l' [[Complot du 20 juillet|attentat du 20 juillet 1944]], attentat pour lequel Lahousen affirma plus tard qu’il était l’un de ceux qui fournirent les explosifs aux conjurés. Bien qu’il ait été établi que la bombe utilisée, de fabrication britannique, était du type des engins saisis par l’Abwehr, Lahousen n’éveille aucun soupçon.

À ce poste, Lahousen s’acquitte avec succès des opérations de sabotage lors de l’invasion de la Pologne ; par la suite, Canaris donnant la priorité à l’espionnage sur le sabotage, c’est à l’espionnage que sont essentiellement formés les agents envoyés au Royaume-Uni, avec des résultats désastreux, nombre d’entre eux étant [[Agent double|retournés]]. Les [[Opération Pastorius|opérations de l’Abwehr aux États-Unis]], lancées en {{date|juin 1942|guerre mondiale}}, se soldent aussi par un échec : livrés au [[FBI]] par l’un d’entre eux, six des huit hommes de Canaris sont arrêtés, jugés par un tribunal militaire, condamnés à mort et exécutés.

En {{date|mars 1943|guerre mondiale}}, le général Lahousen participe au [[Attentats contre Adolf Hitler|complot]] visant à éliminer Hitler à Smolensk<ref name="geh">Claude Paul Pajard :''La bouteille de Cognac qui faillit tuer Hitler'', dans ''Les grandes énigmes de la Seconde Guerre mondiale'', éd. de Saint-Clair, Paris, 1965 ({{p.|28-32}}).</ref>. Affecté la même année sur le front de l'Est, il échappe ainsi à la disgrâce de l’Abwehr, en {{date|février 1944|guerre mondiale}}, et à celle de l’amiral Canaris, déporté puis exécuté après l’échec de l'[[Complot du 20 juillet|attentat du 20 juillet 1944]], attentat pour lequel Lahousen affirma plus tard qu’il était l’un de ceux qui fournirent les explosifs aux conjurés. Bien qu’il ait été établi que la bombe utilisée, de fabrication britannique, était du type des engins saisis par l’Abwehr, Lahousen n’éveille aucun soupçon.


Après la guerre, Lahousen témoigne volontairement, comme premier témoin de l’accusation, lors du [[procès de Nuremberg]], ce rôle prééminent lui étant confié en tant que seul survivant de la résistance à Hitler au sein de l’Abwehr. Son témoignage permet notamment de donner des preuves de l’assassinat de centaines de milliers de prisonniers de guerre soviétiques et du massacre de plus d’un million de Juifs perpétré par les [[Einsatzgruppen]] en [[Pologne]] et en [[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]].
Après la guerre, Lahousen témoigne volontairement, comme premier témoin de l’accusation, lors du [[procès de Nuremberg]], ce rôle prééminent lui étant confié en tant que seul survivant de la résistance à Hitler au sein de l’Abwehr. Son témoignage permet notamment de donner des preuves de l’assassinat de centaines de milliers de prisonniers de guerre soviétiques et du massacre de plus d’un million de Juifs perpétré par les [[Einsatzgruppen]] en [[Pologne]] et en [[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]].


== Notes et références ==
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== Annexes ==
=== Bibliographie ===
* Marie Gatard, ''La source MAD'', Michalon, 2017, 287 pages.

=== Article connexe ===
* [[Madeleine Richou]]

=== Liens externes ===
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[[Catégorie:Militaire austro-hongrois de la Première Guerre mondiale]]
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[[Catégorie:Naissance en octobre 1897]]
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[[Catégorie:Décès en février 1955]]
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[[Catégorie:Décès à Innsbruck]]
[[Catégorie:Décès à Innsbruck]]
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[[Catégorie:Militaire autrichien de la Seconde Guerre mondiale]]

Dernière version du 11 octobre 2022 à 23:12

Erwin Lahousen
Erwin Lahousen
Erwin Lahousen témoignant au procès de Nuremberg

Nom de naissance Erwin Heinrich René Lahousen Edler von Vivremont
Naissance
Vienne
Décès (à 57 ans)
Innsbruck
Arme Armée austro-hongroise, Abwehr
Grade Generalmajor
Années de service 1915 – 1945
Conflits Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale

Erwin Lahousen von Vivremont, de son nom complet Erwin Heinrich René Lahousen Edler von Vivremont, est un Generalmajor allemand, d’origine autrichienne, né le à Vienne et mort le à Innsbruck.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il est membre de l’Abwehr et un résistant au nazisme : il joue notamment un rôle clé dans les tentatives d’attentat contre Adolf Hitler, le et le . Après la guerre, il est un important témoin de l’accusation au procès de Nuremberg et sera libéré grâce à l'entremise de son amie Madeleine Richou.

Biographie[modifier | modifier le code]

Issu d’une famille noble autrichienne, Lahousen prend part à la Première Guerre mondiale au sein de l’armée austro-hongroise. Après la fin du conflit, il devient le chef du contre-espionnage autrichien.

En 1933, Lahousen fait la connaissance de Madeleine Richou, et lui transmet peu à peu des informations cruciales, notamment sur les nombreux projets d’Hitler, qu'elle transmet de son côté au Deuxième bureau tout au long de la guerre[1].

Après l’Anschluss (1938), les services secrets autrichiens sont absorbés par l’Allemagne et Lahousen rejoint l’Abwehr, dirigé par l’amiral Wilhelm Canaris. Partageant des sentiments anti-nazis, les deux hommes sympathisent ; Lahousen fait partie d’un cercle d’officiers triés sur le volet, qui s’opposent à la manière dont Hitler dirige l’agence de renseignement. Canaris le nomme à la tête de la section II de l’Abwehr, qui s’occupe principalement de sabotage.

À ce poste, Lahousen s’acquitte avec succès des opérations de sabotage lors de l’invasion de la Pologne ; par la suite, Canaris donnant la priorité à l’espionnage sur le sabotage, c’est à l’espionnage que sont essentiellement formés les agents envoyés au Royaume-Uni, avec des résultats désastreux, nombre d’entre eux étant retournés. Les opérations de l’Abwehr aux États-Unis, lancées en , se soldent aussi par un échec : livrés au FBI par l’un d’entre eux, six des huit hommes de Canaris sont arrêtés, jugés par un tribunal militaire, condamnés à mort et exécutés.

En , le général Lahousen participe au complot visant à éliminer Hitler à Smolensk[2]. Affecté la même année sur le front de l'Est, il échappe ainsi à la disgrâce de l’Abwehr, en , et à celle de l’amiral Canaris, déporté puis exécuté après l’échec de l'attentat du 20 juillet 1944, attentat pour lequel Lahousen affirma plus tard qu’il était l’un de ceux qui fournirent les explosifs aux conjurés. Bien qu’il ait été établi que la bombe utilisée, de fabrication britannique, était du type des engins saisis par l’Abwehr, Lahousen n’éveille aucun soupçon.

Après la guerre, Lahousen témoigne volontairement, comme premier témoin de l’accusation, lors du procès de Nuremberg, ce rôle prééminent lui étant confié en tant que seul survivant de la résistance à Hitler au sein de l’Abwehr. Son témoignage permet notamment de donner des preuves de l’assassinat de centaines de milliers de prisonniers de guerre soviétiques et du massacre de plus d’un million de Juifs perpétré par les Einsatzgruppen en Pologne et en Union soviétique.

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Erwin von Lahousen » (voir la liste des auteurs).
  1. Thomas Chauvineau, « Madeleine Richou-Bihet, une française de l’ombre », France Inter,‎ (lire en ligne).
  2. Claude Paul Pajard :La bouteille de Cognac qui faillit tuer Hitler, dans Les grandes énigmes de la Seconde Guerre mondiale, éd. de Saint-Clair, Paris, 1965 (p. 28-32).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Marie Gatard, La source MAD, Michalon, 2017, 287 pages.

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]