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« Escadron de chasse 1/4 Gascogne » : différence entre les versions

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{{Infobox Unité militaire
{{Infobox Unité militaire
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L''''escadron de chasse 1/91 Gascogne''' est une unité de combat de l'[[Armée de l'air (France)|armée de l'air]] française. Basée sur la [[base aérienne 113 Saint-Dizier-Robinson]], elle est équipée de [[Dassault Rafale|Rafale]] et est la seconde unité de l'armée de l'air à en avoir reçus. Les avions de cet escadron portent un code de '''113-IA''' à '''113-IZ'''.
L''''escadron de chasse 1/4 Gascogne''' est une unité de combat de l'[[Armée de l'air (France)|armée de l'air]] française. Basée sur la [[base aérienne 113 Saint-Dizier-Robinson]], elle est équipée de [[Dassault Rafale|Rafale]] et est la seconde unité de l'armée de l'air à en avoir reçus. Les avions de cet escadron portent les codes '''4-XX'''.


Le 1/4 est également l’escadron parrain de la promotion 69 des Classes de l’Air de l’EPA749 à Grenoble.
[[File:Air-Sol Moyenne Portée-Amélioré (ASMP-A) French air-launched nuclear missile Dassault Rafale French twin-engine delta-wing fighter aircraft (2).jpg|thumb|Rafale armé du missile nucléaire ASMPA.]]

[[Image:DN-ST-87-02586.JPEG|vignette|Un Mirage IV A de l'escadron de bombardement EB 1/91 "Gascogne" (immatriculation 31-BD) basé a la [[base aérienne 118 Mont-de-Marsan]] en décembre 1986.]]
Le 1/91 Gascogne est rattaché depuis le {{date|26|août|2015}} à la [[4e escadre de chasse|{{4e|escadre}} de chasse]] qui a été reformée le même jour sur la base de Saint Dizier<ref>https://www.defense.gouv.fr/air/actus-air/nouvelles-escadres-aeriennes-une-coherence-operationnelle-accrue-des-valeurs-renforcees.</ref>.
[[Fichier:Mirage IVP - CI.jpg|vignette|Mirage IV P de l'escadron de bombardement 1/91 Gascogne sur le [[tarmac]].]]

[[Image:Mirage IV A, Escadron de bombardement EB 1-91 "Gascogne" (serial 31-BD), Base aérienne 118 Mont-de-Marsan, 1986.jpg|vignette|Un Mirage IV A de l'escadron de bombardement EB 1/91 "Gascogne" (immatriculation 31-BD) basé a la [[base aérienne 118 Mont-de-Marsan]] en décembre 1986.]]
[[Fichier:Mirage IVP - CI.jpg|vignette|Mirage IV P de l'escadron de bombardement 1/91 Gascogne sur le [[tarmac]]. Le Mirage IV n°62 Codé CI est pris en compte par l'Armée de l'Air en janvier 1968, il est le dernier Mirage IV construit<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Dassault Mirage IVP n°62 Codé CI|url=http://www.pyperpote.tonsite.biz/listinmae/index.php/les-appareils-en-reserve/304-dassault-mirage-ivp-n-62-code-ci|date= |site= List'In MAE|consulté le= 17 avril 2018}}.</ref>.]]


== Le temps de paix (1918-1939) et la constitution du groupe II/19 ==
== Le temps de paix (1918-1939) et la constitution du groupe II/19 ==
Le groupe de bombardement II/19, créé le {{1er}} avril 1937, trouve ses origines dans les escadrilles de la Grande Guerre SAL 28 et SPA 79. En 1932, ces deux unités constituaient les escadrilles du [[Base aérienne 120 Cazaux|camp de Cazaux]] : {{1re}} escadrille, commandée par le Capitaine Barthe, et {{2e}} escadrille du Capitaine Perronneau équipées respectivement de [[Nieuport-Delage NiD.622|Nieuport 622]] et [[Breguet 19]] et de Breguet 19B.2. Chargées de mener des expériences de bombardement et de tir, ces formations donnèrent naissance en mars 1933 à une escadrille spécialisée dans la reconnaissance de nuit ({{1re}} escadrille) et une autre ({{2e}} escadrille), destinée à la reconnaissance de jour. Quatre mois plus tard, une note ministérielle permit à ces unités de reprendre les traditions de la SAL 28 et de la SPA 79, dont les insignes sont respectivement l’éléphant du Nil et la tête de loup en profil. Intégrées dans le groupe de grande reconnaissance de Cazaux elles furent dotées de [[Potez 25|Potez 25 TOE]] et de [[ANF Les Mureaux 115|Mureaux 113R.2]] en janvier 1935, pour être transformées à peine quelques mois plus tard, sur [[Potez 540]].
Le groupe de bombardement II/19, créé le {{date-|1 avril 1937}}, trouve ses origines dans les escadrilles de la Grande Guerre SAL 28 et SPA 79. En 1932, ces deux unités constituaient les escadrilles du [[Base aérienne 120 Cazaux|camp de Cazaux]] : {{1re|escadrille}}, commandée par le Capitaine Barthe, et {{2e|escadrille}} du Capitaine Perronneau équipées respectivement de [[Nieuport-Delage NiD.622|Nieuport 622]] et [[Breguet 19]] et de Breguet 19B.2. Chargées de mener des expériences de bombardement et de tir, ces formations donnèrent naissance en {{date-|mars 1933}} à une escadrille spécialisée dans la reconnaissance de nuit ({{1re|escadrille}}) et une autre ({{2e|escadrille}}), destinée à la reconnaissance de jour. Quatre mois plus tard, une note ministérielle permit à ces unités de reprendre les traditions de la SAL 28 et de la SPA 79, dont les insignes sont respectivement l’éléphant du Nil et la tête de loup en profil. Intégrées dans le groupe de grande reconnaissance de Cazaux elles furent dotées de [[Potez 25|Potez 25 TOE]] et de [[ANF Les Mureaux 115|Mureaux 113R.2]] en {{date-|janvier 1935}}, pour être transformées à peine quelques mois plus tard, sur [[Potez 540]].


Puis en octobre 1936, le groupe de Cazaux devint une unité de bombardement, et il rejoignit en janvier 1937, la [[Base aérienne 106 Bordeaux-Mérignac|base de Bordeaux-Mérignac]] où il fut incorporé le {{1er}} avril de la même année à la {{19e}} escadre, sous l’appellation de GB II/19. Dans le même temps, cette formation commença à passer, non sans de graves problèmes, sur [[Bloch MB.210]]. En mai 1939, elle prit le chemin de l’Afrique du Nord afin d’y effectuer des exercices de bombardement. Transitant par Tunis El Aouina, le groupe atteignit [[Oran]] le 20 de ce mois, puis partit pour [[Errachidia|Ksar Es-Souk]], au Maroc. Le 26 août suivant, le II/19 rallia [[Sétif]], en vue de faire face à toute agression italienne en Tunisie.
Puis en {{date-|octobre 1936}}, le groupe de Cazaux devint une unité de bombardement, et il rejoignit en {{date-|janvier 1937}}, la [[Base aérienne 106 Bordeaux-Mérignac|base de Bordeaux-Mérignac]] où il fut incorporé le {{1er}} avril de la même année à la {{19e|escadre}}, sous l’appellation de GB II/19. Dans le même temps, cette formation commença à passer, non sans de graves problèmes, sur [[Bloch MB.210]]. En {{date-|mai 1939}}, elle prit le chemin de l’Afrique du Nord afin d’y effectuer des exercices de bombardement. Transitant par Tunis El Aouina, le groupe atteignit [[Oran]] le 20 de ce mois, puis partit pour [[Errachidia|Ksar Es-Souk]], au Maroc. Le {{date-|26 août}} suivant, le II/19 rallia [[Sétif]], en vue de faire face à toute agression italienne en Tunisie.


Aucun état de belligérance n’étant déclaré avec ce pays, le groupe fut ramené à [[Blida]] vers le fin de septembre 1939 et se trouva cantonné le mois suivant à [[Biskra]], où il forma avec la {{61e}} escadre le groupement d’instruction n°2. En mars 1940, une escadrille du II/19 gagna le Maroc afin d’y éprouver les [[Douglas A-20 Havoc|Douglas DB-7]] sur lesquels le haut commandement comptait transformer le groupe de bombardement. Le passage sur ce nouvel appareil s’effectua en avril-mai et, au milieu de ce dernier mois, le II/19 regagna la France, où les Allemands venaient de lancer leur grande offensive.
Aucun état de belligérance n’étant déclaré avec ce pays, le groupe fut ramené à [[Blida]] vers la fin de {{date-|septembre 1939}} et se trouva cantonné le mois suivant à [[Biskra]], où il forma avec la {{61e|escadre}} le groupement d’instruction n°2. En {{date-|mars 1940}}, une escadrille du II/19 gagna le Maroc afin d’y éprouver les [[Douglas A-20 Havoc|Douglas DB-7]] sur lesquels le haut commandement comptait transformer le groupe de bombardement. Le passage sur ce nouvel appareil s’effectua en avril-mai et, au milieu de ce dernier mois, le II/19 regagna la France, où les Allemands venaient de lancer leur grande offensive.


Le 20 mai, le groupe se retrouva à [[Base aérienne 105 Évreux-Fauville|Évreux]]. Deux jours plus tard, ses missions de guerre débutèrent, en l’occurrence contre des colonnes ennemies qui empruntaient la route de [[Cambrai]] à [[Bohain]]. Les sorties se succédèrent dès lors et portèrent vers la fin de mai sur la région d’[[Abbeville]] et de la Somme, mais également sur [[Ham (Somme)|Ham]] et [[Saint-Quentin]]. Le 2 juin, le groupe fut transféré sur le terrain de [[Pithiviers]], d’où il poursuivit dès le 5 ses missions contre les forces allemandes lancées à l’attaque sur le front de la Somme et de l’Aisne. L’avancée ennemie se faisant alors menaçante, le II/19 rallia le 11 juin la base de [[Le Subdray|Subdray]], entre Bourges et Saint-Florent-sur-Cher, puis il gagna [[Agen]] (15 juin) et enfin, par [[Lézignan]], l’Afrique du Nord. Arrivé à Blida, le II/19 partit pour [[Jendouba|Souk El Arba]] le 21 juin et s’y prépara à bombarder la [[Sardaigne]], l’Italie étant entrée en guerre quelques jours auparavant. Une expédition sur [[Cagliari]] fut décommandée en raison de l’entrée en vigueur de l’armistice, le 25 juin, avec l’Allemagne et l’Italie.
Le {{date-|20 mai}}, le groupe se retrouva à [[Base aérienne 105 Évreux-Fauville|Évreux]]. Deux jours plus tard, ses missions de guerre débutèrent, en l’occurrence contre des colonnes ennemies qui empruntaient la route de [[Cambrai]] à [[Bohain]]. Les sorties se succédèrent dès lors et portèrent vers la fin de mai sur la région d’[[Abbeville]] et de la Somme, mais également sur [[Ham (Somme)|Ham]] et [[Saint-Quentin]]. Le {{date-|2 juin}}, le groupe fut transféré sur le terrain de [[Pithiviers]], d’où il poursuivit dès le 5 ses missions contre les forces allemandes lancées à l’attaque sur le front de la Somme et de l’Aisne. L’avancée ennemie se faisant alors menaçante, le II/19 rallia le {{date-|11 juin}} la base de [[Le Subdray|Subdray]], entre Bourges et Saint-Florent-sur-Cher, puis il gagna [[Agen]] ({{date-|15 juin}}) et enfin, par [[Lézignan]], l’Afrique du Nord. Arrivé à Blida, le II/19 partit pour [[Jendouba|Souk El Arba]] le {{date-|21 juin}} et s’y prépara à bombarder la [[Sardaigne]], l’Italie étant entrée en guerre quelques jours auparavant. Une expédition sur [[Cagliari]] fut décommandée en raison de l’entrée en vigueur de l’armistice, le {{date-|25 juin}}, avec l’Allemagne et l’Italie.


== De l’armistice à l’entrée en guerre avec les alliés (20/06/1940-25/05/1944) ==
== De l’armistice à l’entrée en guerre avec les alliés (20/06/1940-25/05/1944) ==


Maintenu en activité au sein de l’armée de l’air d’armistice, le GB II/19 fut placé en état d’alerte après les [[Bataille de Mers el-Kébir|attaques britanniques contre Mers el-Kébir]], en juillet 1940. En août de la même année, il gagna [[Meknès]] au Maroc, afin d’assaillir [[Gibraltar]]. Cette mission étant annulée, le groupe revint à Blida, qui devint sa base de rattachement. Ayant recomplété ses effectifs, il reçut l’appellation nouvelle de groupe de bombardement léger I/19 le {{1er}} septembre 1940, tandis que ses {{3e}} et {{4e}} escadrilles devenaient respectivement {{1re}} et {{2e}} escadrilles. Les 23 et 25 septembre il fut partie prenante des attaques menées contre Gibraltar, puis il regagna Blida. Quand survint le débarquement allié en Afrique du Nord, en novembre 1942, le groupe ne participa que très peu à la résistance qu’opposa l’[[armée de Vichy]] aux Anglo-Américains. Basé à Rovigo, il attendit son réarmement par les Alliés et fut transféré à [[Béchar|Colomb-Béchar]] au début de janvier 1943. Il y subit un long entraînement jusqu’en octobre de la même année, époque où il fut dissocié, certains de ses éléments étant expédiés à [[Constantine (Algérie)|Constantine]] ({{1re}} escadrille), les autres à Sétif ({{2e}} escadrille).
Maintenu en activité au sein de l’[[Armée de l'air de Vichy|armée de l’air d’armistice]], le GB II/19 fut placé en état d’alerte après les [[Bataille de Mers el-Kébir|attaques britanniques contre Mers el-Kébir]], en {{date-|juillet 1940}}. En août de la même année, il gagna [[Meknès]] au Maroc, afin d’assaillir [[Gibraltar]]. Cette mission étant annulée, le groupe revint à Blida, qui devint sa base de rattachement. Ayant recomplété ses effectifs, il reçut l’appellation nouvelle de groupe de bombardement léger I/19 le {{date-|1 septembre 1940}}, tandis que ses {{3e}} et {{4e|escadrilles}} devenaient respectivement {{1re}} et {{2e|escadrilles}}. Les 23 et {{date-|25 septembre}} il fut partie prenante des attaques menées contre Gibraltar, puis il regagna Blida. Quand survint le [[Opération Torch|débarquement allié en Afrique du Nord]], en {{date-|novembre 1942}}, le groupe ne participa que très peu à la résistance qu’opposa l’[[armée de Vichy]] aux Anglo-Américains. Basé à [[Bougara (Blida)|Rovigo]], il attendit son réarmement par les Alliés et fut transféré à [[Béchar|Colomb-Béchar]] au début de {{date-|janvier 1943}}. Il y subit un long entraînement jusqu’en octobre de la même année, époque où il fut dissocié, certains de ses éléments étant expédiés à [[Constantine (Algérie)|Constantine]] ({{1re|escadrille}}), les autres à Sétif ({{2e|escadrille}}).


Peu après commença un stage sur [[Martin B-26 Marauder]] et, le 21 février 1944, le I/19 prit dénomination de groupe de bombardement moyen I/19 GASCOGNE.
Peu après commença un stage sur [[Martin B-26 Marauder]] et, le {{date-|21 février 1944}}, le I/19 prit dénomination de groupe de bombardement moyen I/19 GASCOGNE.


Ayant poursuivi son entraînement sur Martin B-26 tout au long des mois de février et de mars, le groupe gagna le {{1er}} avril 1944 le terrain de Châteaudun-du-Rhumel et y forma une escadre de bombardement avec la Bretagne et le Maroc, déjà engagés en opérations.
Ayant poursuivi son entraînement sur Martin B-26 tout au long des mois de février et de mars, le groupe gagna le {{date-|1 avril 1944}} le terrain de [[Châteaudun-du-Rhumel]] et y forma une escadre de bombardement avec le [[Groupe de bombardement Bretagne|groupe Bretagne]] et le GBM 1/22 Maroc, déjà engagés en opérations.


== Campagne d’Italie ==
== Campagne d’Italie ==


Commandé par le commandant Secrétan, le GBM I/19 partit pour la Sardaigne, qui se trouvait aux mains des Alliés, le 15 mai suivant et effectua sa première mission de guerre un mois plus tard, en attaquant des voies de communication dans la région de [[La Spezia]], en Italie. Les sorties se succédèrent alors, visant des ponts, des voies de chemin de fer, des gares et des routes situées dans la péninsule italienne. Elles se poursuivirent tout au long des mois de juin et de juillet avant de s’orienter, à partir d’août, sur le midi de la France en prévision du [[débarquement de Provence]]. La première mission sur le territoire métropolitain fut accomplie le 2 de ce mois, et, au cours de la deuxième, le 4 et 15 août, les B-26 du Gascogne s’en prirent au pont routier de [[Sisteron]]. Puis l’activité du I/19 se partagea entre la France et l’Italie.
Commandé par le commandant Secrétan, le GBM I/19 partit pour la Sardaigne, qui se trouvait aux mains des Alliés, le {{date-|15 mai}} suivant et effectua sa première mission de guerre un mois plus tard, en attaquant des voies de communication dans la région de [[La Spezia]], en Italie. Les sorties se succédèrent alors, visant des ponts, des voies de chemin de fer, des gares et des routes situées dans la péninsule italienne. Elles se poursuivirent tout au long des mois de juin et de juillet avant de s’orienter, à partir d’août, sur le midi de la France en prévision du [[débarquement de Provence]]. La première mission sur le territoire métropolitain fut accomplie le 2 de ce mois, et, au cours de la deuxième, le 4 et {{date-|15 août}}, les B-26 du Gascogne s’en prirent au pont routier de [[Sisteron]]. Puis l’activité du I/19 se partagea entre la France et l’Italie.


== Campagne d’Allemagne ==
== Campagne d’Allemagne ==


Au début d’octobre, le groupe rallia le midi et s’implanta dans un premier temps à [[Base aérienne 125 Istres-Le Tubé|Istres]]. Il gagna Lyon-Bron dès la mi-novembre afin de prendre part aux opérations menées depuis dans l’est du pays. La première mission conduite sur l’Allemagne eut lieu le 17 novembre et visa le pont ferroviaire de [[Neuenburg am Rhein|Neuenburg]], sur le Rhin, entre Mulhouse et Colmar. Les objectifs qui furent désignés par la suite au I/19 furent soit des ponts, soit des gares, ou bien encore des casernes. Le mauvais temps qui régna en janvier, février et mars 1945 ralentit les sorties, et, le 19 mars, le GBM I/19 effectua sa dernière mission depuis Lyon-Bron. Il gagna alors [[Base aérienne 113 Saint-Dizier-Robinson|Saint-Dizier]] et poursuivit ses actions sur l’Allemagne jusqu’au milieu du mois d’avril, époque à laquelle il participa à des raids contre la [[poche de Royan et de la pointe de Grave]], tenues par les Allemands depuis le mois d’août 1944. La poche de Royan étant réduite, le groupe reprit ses sorties sur l’Allemagne jusqu’à la fin des hostilités.
Au début d’octobre, le groupe rallia le midi et s’implanta dans un premier temps à [[Base aérienne 125 Istres-Le Tubé|Istres]]. Il gagna Lyon-Bron dès la mi-novembre afin de prendre part aux opérations menées depuis dans l’est du pays. La première mission conduite sur l’Allemagne eut lieu le {{date-|17 novembre}} et visa le pont ferroviaire de [[Neuenburg am Rhein|Neuenburg]], sur le Rhin, entre Mulhouse et Colmar. Les objectifs qui furent désignés par la suite au I/19 furent soit des ponts, soit des gares, ou bien encore des casernes. Le mauvais temps qui régna en janvier, février et {{date-|mars 1945}} ralentit les sorties, et, le {{date-|19 mars}}, le GBM I/19 effectua sa dernière mission depuis Lyon-Bron. Il gagna alors [[Base aérienne 113 Saint-Dizier-Robinson|Saint-Dizier]] et poursuivit ses actions sur l’Allemagne jusqu’au milieu du mois d’avril, époque à laquelle il participa à des raids contre la [[poche de Royan et de la pointe de Grave]], tenues par les Allemands depuis le mois d’{{date-|août 1944}}. La poche de Royan étant réduite, le groupe reprit ses sorties sur l’Allemagne jusqu’à la fin des hostilités.


== Dissolution du groupe ==
== Dissolution du groupe ==


Stationnant en France pendant quelques mois, le I/19 s’installa à [[Mengen]], en Allemagne, en septembre 1945 et fut dissous en avril 1946, alors qu’il se trouvait sous le commandement du commandant Forget.
Stationnant en France pendant quelques mois, le I/19 s’installa à [[Mengen]], en Allemagne, en {{date-|septembre 1945}} et fut dissous en {{date-|avril 1946}}, alors qu’il se trouvait sous le commandement du commandant Forget.


== Reconstitution et guerre d’Indochine ==
== Reconstitution et guerre d’Indochine ==
Il fut reconstruit en janvier 1951 sous l’appellation de I/19 Gascogne en vue de sa participation aux [[Guerre d'Indochine|opérations d’Indochine]].
Il fut reconstruit en janvier 1951 sous l’appellation de I/19 Gascogne en vue de sa participation aux [[Guerre d'Indochine|opérations d’Indochine]].


L’unité fut officiellement reconstituée en Indochine, sous l’appellation de groupe de bombardement I/19 Gascogne, et basée à [[Đà Nẵng|Tourane]]. Équipée de [[Douglas A-26 Invader|Douglas B-26 Invader]], elle effectua de nombreuses sorties opérationnelles sur l’[[Annam]] et fut engagée au [[Tonkin]] au début de l’année 1954, participant notamment à la [[bataille de Diên Biên Phu]]. Toujours cantonné à Tourane à la fin de la guerre d’Indochine, le Gascogne continua à s’y entraîner et fut dissous le {{1er}} novembre 1955. Lors de cette campagne, plus de {{formatnum:21000}} heures de vol auront été effectuées, près de {{unité|13000|tonnes}} de bombes larguées et 9 équipages auront été perdus.
L’unité fut officiellement reconstituée en Indochine, sous l’appellation de groupe de bombardement I/19 Gascogne, et basée à [[Đà Nẵng|Tourane]]. Équipée de [[Douglas A-26 Invader|Douglas B-26 Invader]] et sous le commandement de [[René Chesnais]], elle effectua de nombreuses sorties opérationnelles sur l’[[Annam]] et fut engagée au [[Tonkin]] au début de l’année 1954, participant notamment à la [[bataille de Diên Biên Phu]]. Toujours cantonné à Tourane à la fin de la guerre d’Indochine, le Gascogne continua à s’y entraîner et fut dissous le {{date-|1 novembre 1955}}. Lors de cette campagne, plus de {{nombre|21000|heures}} de vol auront été effectuées, près de {{unité|13000|tonnes}} de bombes larguées et {{nombre|9|équipages}} auront été perdus.


== {{2e}} reconstitution et guerre d’Algérie ==
== {{2e|reconstitution}} et guerre d’Algérie ==


L’unité fut recréée le {{1er}} septembre 1956 à Oran, sous l’appellation de groupe de bombardement 1/91, et prit part au [[Guerre d'Algérie|conflit algérien]]. C’est sur la base d’Oran-les-Salines que le groupe recevra son drapeau au cours d’une cérémonie présidée par le Secrétaire d’État aux Forces armées Air, M. Laforest et le Général Bailly, le 20 juin 1957. De nombreuses opérations sont menées conjointement avec les escadrons de chasse de l’armée de l’air stationnés en Afrique du Nord et l’Aéronavale.
L’unité fut recréée le {{date-|1 septembre 1956}} à Bône, sous l’appellation de groupe de bombardement 1/91, et prit part au [[Guerre d'Algérie|conflit algérien]]. C’est sur la base de Bône-les-Salines que le groupe recevra son drapeau au cours d’une cérémonie présidée par le Secrétaire d’État aux Forces armées Air, M. Laforest et le Général Bailly, le {{date-|20 juin 1957}}. De nombreuses opérations sont menées conjointement avec les escadrons de chasse de l’armée de l’air stationnés en Afrique du Nord et l’Aéronavale.


Le 1/91 Gascogne accomplit plus de {{formatnum:9000}} missions représentant {{formatnum:24000}} sorties jusqu’en 1962 et totalisa {{formatnum:44300}} heures de vol. Rapatrié à Bordeaux lorsque les hostilités prirent fin en territoire algérien, le Gascogne fut à nouveau dissous le 17 septembre 1962.
Le 1/91 Gascogne accomplit plus de {{nombre|9000|missions}} représentant {{nombre|24000|sorties}} jusqu’en 1962 et totalisa {{nombre|44300|heures}} de vol. Rapatrié à Bordeaux lorsque les hostilités prirent fin en territoire algérien, le Gascogne fut à nouveau dissout le {{date-|17 septembre 1962}}.


== {{3e}} reconstitution et l’ère nucléaire ==
== {{3e|reconstitution}} et l’ère nucléaire ==
[[Fichier:Mirage IV Koweit 1991.jpg|vignette|gauche|Mirage IV de l'escadron de bombardement 1/91 Gascogne en mission de reconnaissance au-dessus d'un champ pétrolier en flammes en 1991 à la suite de la guerre du Golfe.]]
[[File:EB 1-91 Gascogne simple.svg|vignette|150px|Emblème du 1/91 Gascogne.]]
L’escadron de bombardement 1/91 Gascogne est reformé à [[Base aérienne 118 Mont-de-Marsan|Mont-de-Marsan]] le {{date-|1 juin 1964}}. Il est le premier escadron à capacité nucléaire, armé de [[Dassault Mirage IV|Mirage IV]], et il est déclaré opérationnel dès le {{1er}} octobre suivant. Ce fut le « Gascogne » qui eut la charge d’effectuer un tir réel de l’arme nucléaire au [[Centre d'expérimentation du Pacifique]]. En effet, le {{date-|19 juillet 1966}}, après avoir décollé de la base d’[[Hao (Polynésie française)|Hao]], l’arme fut larguée à {{heure|5|5}} heure locale, sans aucun problème. Pour en arriver à ce résultat, le Gascogne s’entraînait intensément aux missions longue distance, aux bombardements supersoniques à haute altitude. Il doit d’autre part maintenir en alerte opérationnelle les moyens fixés par le centre opérationnel des [[Forces aériennes stratégiques]] (FAS).


En {{date-|février 1965}}, une décision de l’État-Major de l'armée de l'air autorise l’escadron I/91 « GASCOGNE » à porter la fourragère attribuée à son prédécesseur, le Groupe de bombardement I/91 « GASCOGNE ».
L’escadron de bombardement 1/91 Gascogne est reformé à [[Base aérienne 118 Mont-de-Marsan|Mont-de-Marsan]] le {{1er}} juin 1964. Il est le premier escadron à capacité nucléaire, armé de [[Dassault Mirage IV|Mirage IV]], et il est déclaré opérationnel dès le {{1er}} octobre suivant. Ce fut le « Gascogne » qui eut la charge d’effectuer un tir réel de l’arme nucléaire au [[Centre d'expérimentation du Pacifique]]. En effet, le 19 juillet 1966, après avoir décollé de la base d’[[Hao (Polynésie française)|Hao]], l’arme fut larguée à {{heure|5|5}} heure locale, sans aucun problème. Pour en arriver à ce résultat, le Gascogne s’entraînait intensément aux missions longue distance, aux bombardements supersoniques à haute altitude. Il doit d’autre part maintenir en alerte opérationnelle les moyens fixés par le centre opérationnel des [[Forces aériennes stratégiques]] (FAS).


Le {{date-|10 mai 1966}}, c'est un Mirage IVA n°36 de l'escadron 1/91 "Gascogne" qui effectue la première traversée transatlantique pour un avion de combat à réaction français avec aux commandes le Commandant Dubroca et le Capitaine Caubert en 7h40, depuis Mont-de-Marsan. Il aura fallu 3 ravitaillements en vol pour rallier la ville de Boston<ref>{{Lien web |titre=10 mai 1966, première traversée transatlantique d’un avion de combat à réaction français |url=https://www.defense.gouv.fr/air/fil-d-actualite/10-mai-1966-premiere-traversee-transatlantique-d-un-avion-de-combat-a-reaction-francais |site=www.defense.gouv.fr |date=12 mai 2017 |consulté le=14 juillet 2017}}.</ref>.
En février 1965 une décision de l’État-Major de l'armée de l'air autorise l’escadron I/91 « GASCOGNE » à porter la fourragère attribuée à son prédécesseur, le Groupe de bombardement I/91 « GASCOGNE ».


En 1968 les FAS se tournent vers le bombardement basse altitude qui devient la mission principale de l’escadron, le bombardement supersonique n’étant plus retenu que comme bombardement de remplacement.
En 1968 les FAS se tournent vers le bombardement basse altitude qui devient la mission principale de l’escadron, le bombardement supersonique n’étant plus retenu que comme bombardement de remplacement.


[[Fichier:Mirage IV pic2 at Kleine Brogel Air Base, Belgium 2005.JPG|vignette|Mirage IVP du 1/91 sur la base belge de Kleine Brogel en 2005.]]
En 1986, l’EB 01.091 devient le premier escadron opérationnel sur le système d’armes Mirage IVP-[[Air-Sol Moyenne Portée|ASMP]] et comprend 7 à 8 Mirage IVP.


En 1986, l’EB 01.091 devient le premier escadron opérationnel sur le système d’armes Mirage IVP-[[Air-Sol Moyenne Portée|ASMP]] et comprend 7 à {{nombre|8|Mirage IVP}}.
En septembre 1992, suite à la dissolution de l’escadron de reconnaissance et d’instruction 01.328 de Bordeaux. Il hérite de la mission de reconnaissance stratégique.

En {{date-|septembre 1992}}, à la suite de la dissolution de l’escadron de reconnaissance et d’instruction 01.328 de Bordeaux. Il hérite de la mission de reconnaissance stratégique.


Au printemps 1994, il participe à l’opération Crécerelle de maintien de la paix en Bosnie-Herzégovine en effectuant des missions de reconnaissance photographique au-dessus de ce territoire.
Au printemps 1994, il participe à l’opération Crécerelle de maintien de la paix en Bosnie-Herzégovine en effectuant des missions de reconnaissance photographique au-dessus de ce territoire.


== Fin du Mirage IV ==
En 1996, l’État-major des FAS décide que les [[Dassault Mirage 2000|Mirage 2000N]] peuvent dorénavant assurer seuls la mission nucléaire. Les Mirages IVP n’ont maintenant qu’une seule mission : la reconnaissance stratégique lointaine qu’autorise, avec l’aide des ravitailleurs, la singulière endurance du Mirage IV. Le {{1er}} juillet 1996, l’EB 1/91 devient escadron de reconnaissance stratégique, ERS. Équipé du conteneur photographique CT 52 et des caméras OMERA, le Gascogne a effectué depuis 1968 des missions de reconnaissance importantes comme celle du Tchad en 1974. D’autres missions telles que CONDOR en 1996 et 1997 depuis Djibouti au-dessus des [[îles Hanish]] en mer Rouge, ALADIN en Irak en 1998, HÉRACLES en 2001-2002 suite aux [[attentats du 11 septembre]], enfin TARPAN en 2003 pour des missions de surveillance au-dessus du territoire irakien, ont su démontrer les fonctions primordiales de l’escadron de reconnaissance stratégique (ERS) face aux menaces internationales.
[[File:Mirage IV recon pack, Musée de l'Aviation Clément Ader, Aérodrome de Corbas-Lyon , France. (15499126180).jpg|vignette|Pod de reconnaissance CT-52.]]

En 1996, l’État-major des FAS décide que les [[Dassault Mirage 2000|Mirage 2000N]] peuvent dorénavant assurer seuls la mission nucléaire. Les Mirages IVP n’ont maintenant qu’une seule mission : la [[Avion de reconnaissance|reconnaissance stratégique lointaine]] qu’autorise, avec l’aide des ravitailleurs, la singulière endurance du Mirage IV. Le {{date-|1 juillet 1996}}, l’EB 1/91 devient escadron de reconnaissance stratégique, ERS. Équipé du [[Dassault_Mirage_IV#Nacelle_de_reconnaissance_CT-52|conteneur photographique CT-52]] et des caméras OMERA, le Gascogne a effectué depuis 1968 des missions de reconnaissance importantes comme celle du Tchad en 1974. D’autres missions telles que CONDOR en 1996 et 1997 depuis Djibouti au-dessus des [[îles Hanish]] en mer Rouge, ALADIN en Irak en 1998, HÉRACLES en 2001-2002 à la suite des [[attentats du 11 septembre]], enfin TARPAN en 2003 pour des missions de surveillance au-dessus du territoire irakien, ont su démontrer les fonctions primordiales de l’escadron de reconnaissance stratégique (ERS) face aux menaces internationales.

L’ERS est dissous le {{date-|23 juin 2005}} à Mont-de-Marsan. Ce même jour, le Mirage IV P n°59 effectue le dernier vol de Mirage IV de l'escadron et de l'armée de l'air, avec aux commandes le commandant Eric Pintat, chef des opérations du Gascogne. Cet appareil est aujourd'hui exposé sur la [[Base aérienne 110 Creil|BA110 de Creil]]<ref>https://www.defense.gouv.fr/air/actus-air/il-y-a-dix-ans-dernier-vol-du-mirage-iv.</ref>.

== Sur Rafale ==
[[File:Rafale B322 113-HU 1-91 Gascogne.jpg|thumb|Rafale B322 porteur de l'insigne du 1/91 Gascogne]]
[[File:Rafale B322 113-HU 1-91 Gascogne-2.jpg|thumb|Rafale B322 du 1/91 Gascogne porteur de l'insigne de la SPA79]]
L'escadron est reformé le {{date-|1er septembre 2008}} sur la BA113<ref>{{Lien web |url=https://www.defense.gouv.fr/air/activites/unites-aeriennes/escadrons-de-chasse/escadron-de-chasse-01.091-gascogne |titre=Escadron de chasse 01.091 « Gascogne » |date=08/11/2011 |site=www.defense.gouv.fr |consulté le=9 juin 2018}}.</ref>. Il est équipé de Rafale et est intégré aux [[forces aériennes stratégiques]].


L'escadron de chasse 1/91 Gascogne est crédité de 120 bombes larguées en 368 missions en Libye lors de l'[[opération Harmattan]]<ref>{{Lien web|url=http://lemamouth.blogspot.fr/2011/11/des-tableaux-de-chasse-eloquents.html |titre=Des tableaux de chasse éloquents |site= Le Mamouth |auteur=Jean-Marc Tanguy |année= 11 novembre 2011 |consulté le= 18 mars 2011}}.</ref>.
L’ERS a été dissous le 23 juin 2005 à Mont-de-Marsan.


Du {{date|31|août|2015}} au {{date|18|septembre|2015}}, quinze Rafale du [[Escadron de chasse 1/7 Provence|1/7 Provence]], du [[Escadron de chasse 2/30 Normandie-Niemen|2/30 Normandie-Niemen]] et du 1/91 Gascogne ont été déployés sur la [[Base aérienne 126 Solenzara|BA126 Solenzara]] pour une campagne de tir air-air<ref>{{Lien web |url=https://www.defense.gouv.fr/air/actus-air/rafale-en-campagne-sur-l-ile-de-beaute |titre=Rafale en campagne sur l'île de Beauté |date=16/09/2015 |site=www.defense.gouv.fr}}.</ref>.
L'escadron de chasse 1/91 Gascogne est crédité de 120 bombes larguées en 368 missions en Libye lors de l'[[opération Harmattan]]<ref>{{Lien web|url=http://lemamouth.blogspot.fr/2011/11/des-tableaux-de-chasse-eloquents.html |titre=Des tableaux de chasse éloquents |site= Le Mamouth |auteur=Jean-Marc Tanguy |année= 11 novembre 2011 |consulté le= 18 mars 2011}}</ref>.


=== Opération Tamouré ===
== Opération Tamouré ==


Le 10 mai 1966, à 9 heures locales, un Mirage IV et un [[Boeing KC-135 Stratotanker|C-135]] décollent de Mont-de-Marsan. Ils se posent {{heure|7|40}} après à Boston-Otis. Après escale à [[Sacramento]] et [[Honolulu]], ils rejoignent la base de Hao.
Le {{date-|10 mai 1966}}, à 9 heures locales, un Mirage IV et un [[Boeing KC-135 Stratotanker|C-135]] décollent de Mont-de-Marsan. Ils se posent {{heure|7|40}} après à Boston-Otis. Après escale à [[Sacramento]] et [[Honolulu]], ils rejoignent la base de [[Hao]].


Un deuxième Mirage IV est acheminé, par voie maritime, vers Hao. Les deux appareils sont mis en condition opérationnelle. Le premier Mirage IV est endommagé lors d’un atterrissage court.
Un deuxième Mirage IV est acheminé, par voie maritime, vers Hao. Les deux appareils sont mis en condition opérationnelle. Le premier Mirage IV est endommagé lors d’un atterrissage court.


Le 19 juillet 1966, le second Mirage IV prend l’alerte à 0 heures. L’autorisation de tir ayant été donnée, l’explosion de la première bombe atomique, [[AN-22]], tirée depuis un Mirage IV, a lieu à {{heure|5|5}} locales, soit {{heure|16|05}} à Paris.
Le {{date-|19 juillet 1966}}, le second Mirage IV prend l’alerte à 0 heure. L’autorisation de tir ayant été donnée, l’explosion de la première bombe atomique, [[AN-22]], tirée depuis un Mirage IV, a lieu à {{heure|5|5}} locales, soit {{heure|16|05}} à Paris.


Le 25 juillet, le Mirage IV et le C-135F quittaient Hao par le même itinéraire et se posaient de nuit, le 28 juillet à Mont-de-Marsan.
Le {{date-|25 juillet}}, le Mirage IV et le C-135F quittaient Hao par le même itinéraire et se posaient de nuit, le {{date-|28 juillet}} à Mont-de-Marsan.


=== Récompenses et décorations du gascogne ===
== Récompenses et décorations du gascogne ==


Pour la Grande Guerre :
Pour la Grande Guerre :
* SAL28 : une citation à l’ordre de l’armée, une citation à l’ordre de la division ;
* SAL28 : une citation à l’ordre de l’armée, une citation à l’ordre de la division ;
* SPA 79 : aucune citation.
* SPA 79 : aucune citation ;
* BR 66 : quatre citations à l'ordre de l'armée et port de la fourragère aux couleurs de la médaille militaire ;
* SPA 37 : une citation à l'ordre de l'armée.


Pour la Seconde Guerre mondiale :
Pour la Seconde Guerre mondiale :
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Pour l'[[opération Harmattan]] puis Unified protector (2011) :
Pour l'[[opération Harmattan]] puis Unified protector (2011) :
* EC 1/91 Gascogne a obtenu une [[croix de la Valeur militaire]] avec palme.
* EC 1/91 Gascogne a obtenu une citation comportant l’attribution de la Croix de la Valeur militaire avec palme bronze<ref>[http://www.legion-honneur-dplv-ls.net/component/content/article/9/51-liste-des-unites-decorees-de-la-valeur-militaire-avec-palme Attribution de Croix de la valeur militaire].</ref>.

Pour l'[[opération Serval]] (2013) :
* EC 1/91 Gascogne a obtenu une citation comportant l’attribution de la Croix de la Valeur militaire avec palme bronze.

Pour l’[[opération Chammal]] (2014) :
* EC 1/4 Gascogne a obtenu une citation comportant l’attribution de la Croix de la Valeur militaire avec palme bronze.

Au {{date-|1 janvier 2016}}, le fanion de l'escadron de chasse Gascogne est donc porteur de :
* [[Croix de guerre 1939-1945]] avec deux palmes de bronze ;
* [[Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs|Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieures]] avec une palme d’argent (reprenant 5 palmes de bronze), une palme de bronze et une étoile de bronze ;
* [[Croix de la Valeur militaire|Croix de la valeur militaire]] avec trois palmes de bronze.


== Escadrilles ==
== Escadrilles ==
[[Image:RafaleBGascogne.jpg|vignette|Rafale B escadron ''Gascogne'' équipé du missile ASMP-A.]]
[[Image:RafaleBGascogne.jpg|vignette|Rafale B escadron ''Gascogne'' équipé du missile [[Missile air-sol moyenne portée amélioré|ASMPA]].]]


=== Escadrille « Salmson 28 » ===
=== Escadrille « Salmson 28 » ===
[[File:Élephant01091.jpg|thumb|Escadrille Salmson 28]]
[[Fichier:Élephant01091.jpg|thumb|Escadrille Salmson 28]]
Cette escadrille fût officiellement créée début janvier 1915, sur [[Farman MF.11]]. Elle prend l’appellation HF 28. Elle s’équipe rapidement de Caudron et le 8 janvier 1915 elle devient la C 28.
L'escadrille 28 est créée le {{date-|1 septembre 1914}} au Camp retranché de Paris, sur [[Farman MF.11]]. Elle prend l’appellation HF 28. Engagée dans les combats de Picardie, elle est créditée d'une première victoire aérienne le {{date-|24 octobre}}. L'escadrille revient sur Saint-Cyr le {{date-|8 janvier 1915}} pour y être équipée de Caudron G3. Elle prend le nom d'escadrille C 28.


En 1917, elle commence à percevoir les [[Sopwith 1½ Strutter]] construits par la France et devient la SOP 28. Le 31 août 1917 elle est citée à l’ordre de la division pour avoir accompli, avec audace, d’importantes missions de reconnaissance, de réglage et d’accompagnement de l’infanterie.
En 1917, elle commence à percevoir les [[Sopwith 1½ Strutter]] construits par la France et devient la SOP 28. Le {{date-|31 août 1917}}, elle est citée à l’ordre de la division pour avoir accompli, avec audace, d’importantes missions de reconnaissance, de réglage et d’accompagnement de l’infanterie.


Le 26 janvier 1918, elle prend l’appellation de SAL 28, opérant alors sur [[Salmson 2]]. Elle est escadrille d’observation au {{2e}} corps d’armée. Le 31 janvier elle est à nouveau citée, à l’ordre de l’Armée cette fois, pour sa participation à la bataille de Verdun.
Le {{date-|26 janvier 1918}}, elle prend l’appellation de SAL 28, opérant alors sur [[Salmson 2]]. Elle est escadrille d’observation au {{2e|corps}} d’armée. Le {{date-|31 janvier}}, elle est à nouveau citée, à l’ordre de l’Armée cette fois, pour sa participation à la bataille de Verdun. Elle est engagée dans les combats de la Somme, de Lorraine et en Argonne.


Durant son existence, elle a acquis dix victoires aériennes sur les Allemands. Elle est dissoute en juillet 1919.
Durant son existence, elle a acquis {{nombre|7|victoires}} aériennes homologuées (et {{nombre|2|non homologuées}}) sur les Allemands. {{nombre|18|pilotes}} et observateurs ont perdu la vie en opération. Treize ont été blessés. Deux ont été faits prisonniers.
Elle est dissoute en {{date-|juillet 1919}} à Saint-Mihiel.


;Symbolique :
;Symbolique :


Fin 1917, l’escadrille 28 choisit comme insigne un éléphant qui sera peint sous 3 modèles différents dont l’un, inspiré de la publicité du papier à cigarette « le Nil » représentant un éléphant à la tête détournée, fut dessinée par le lieutenant Asnard, pilote et peintre.
Fin 1917, l’escadrille 28 choisit comme insigne un éléphant qui sera peint sous {{nombre|3|modèles}} différents dont l’un, inspiré de la publicité du papier à cigarette « le Nil » représentant un éléphant à la tête détournée, fut dessinée par le lieutenant Asnard, pilote et peintre.


;Récompenses et décorations SAL28
;Récompenses et décorations SAL28
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=== Escadrille « SPA 79 » ===
=== Escadrille « SPA 79 » ===
[[File:Loup01091.jpg|thumb|Insigne de l'escadrille SPA 79]]
[[Fichier:Loup01091.jpg|thumb|Insigne de l'escadrille SPA 79]]


Constituée au cours du mois de novembre 1916, l’escadrille {{numéro|79}} fut d’abord équipée de Nieuport biplaces et monoplaces, d’où son appellation initiale de N 79. Elle conserva ce type d’appareil pendant près de deux ans avant de percevoir des [[SPAD S.VII|SPAD 7]] et [[SPAD S.XIII|SPAD 13]], devenant la SPA 79 le 19 janvier 1918. À partir de cette date l’escadrille se déplace fréquemment. Elle effectua de nombreuses patrouilles de chasse et de protection ainsi que des missions de reconnaissance photographique et de mitraillage des tranchées, des colonnes et des convois de l’ennemi.
Constituée au cours du mois de {{date-|novembre 1916}}, l’escadrille {{numéro|79}} fut d’abord équipée de Nieuport biplaces et monoplaces, d’où son appellation initiale de N 79. Elle conserva ce type d’appareil pendant près de deux ans avant de percevoir des [[SPAD S.VII|SPAD 7]] et [[SPAD S.XIII|SPAD 13]], devenant la SPA 79 le {{date-|19 janvier 1918}}. À partir de cette date l’escadrille se déplace fréquemment. Elle effectua de nombreuses patrouilles de chasse et de protection ainsi que des missions de reconnaissance photographique et de mitraillage des tranchées, des colonnes et des convois de l’ennemi.


À l’armistice, elle aura à son palmarès 8 victoires aériennes homologuées, dont 7 contre des avions et 1 contre un ''[[Drachen]]''.
À l’armistice, elle aura à son palmarès {{nombre|8|victoires}} aériennes homologuées, dont 7 contre des avions et 1 contre un ''[[Drachen]]''.


Elle est dissoute le 12 mars 1919.
Elle est dissoute le {{date-|12 mars 1919}}.


;Symbolique :
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=== Escadrille « BR 66» ===
=== Escadrille « BR 66» ===
[[File:Aigle egyptien.jpg|thumb|Escadrille BR66]]
[[Fichier:Aigle egyptien.jpg|thumb|Escadrille BR66]]


Le choix s’est porté sur l’escadrille la plus titrée du GUYENNE, la BR 66 (faucon égyptien).
Le choix s’est porté sur l’escadrille la plus titrée du GUYENNE, la BR 66 (faucon égyptien).


Créée officiellement le 15 octobre 1915, l’escadrille C 66 utilise des [[Caudron G.4]]. À partir de 1916, l’escadrille reçoit des Sopwith et porte le nom de SOP 66. En octobre 1917, elle devient la BR 66 avec l’arrivée des [[Breguet 14]] B2.
Créée officiellement le {{date-|15 octobre 1915}}, l’escadrille C 66 utilise des [[Caudron G.4]]. À partir de 1916, l’escadrille reçoit des Sopwith et porte le nom de SOP 66. En {{date-|octobre 1917}}, elle devient la BR 66 avec l’arrivée des [[Breguet 14]] B2.


La BR 66 est une escadrille au passé prestigieux : elle est titulaire de quatre citations à l’ordre de l’armée au titre de la Grande Guerre, octroyant le port de la fourragère aux couleurs de la médaille militaire.
La BR 66 est une escadrille au passé prestigieux : elle est titulaire de quatre citations à l’ordre de l’armée au titre de la Grande Guerre, octroyant le port de la fourragère aux couleurs de la médaille militaire.
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;Symbolique :
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Un fanion tricolore est tout d’abord peint sur les fuseaux moteur des Caudron, la partie unicolore gauche de ce marquage variant en fonction des équipages. Le capitaine de Kerillis, commandant la SOP 66, choisit en mars 1916, comme insigne un faucon égyptien vu de face, ailes déployées, placé quelquefois sur un soleil, le tout dessiné par le Sergent Rapin, pilote à l’escadrille.
Un fanion tricolore est tout d’abord peint sur les fuseaux moteur des Caudron, la partie unicolore gauche de ce marquage variant en fonction des équipages. Le capitaine [[Henri de Kérillis|de Kerillis]], commandant la SOP 66, choisit en {{date-|mars 1916}}, comme insigne un faucon égyptien vu de face, ailes déployées, placé quelquefois sur un soleil, le tout dessiné par le Sergent Rapin, pilote à l’escadrille.


=== Escadrille « SPA 37 » ===
=== Escadrille « SPA 37 » ===
[[File:SPA 37.jpg|thumb|Escadrille du 01.091 Gascogne basé à Saint-Dizier.]]


Escadrille de reconnaissance constituée le 23 janvier 1915 à Châteaufort sous le commandement du Capitaine Quillien et équipée de [[Morane-Saulnier Type L|Morane-Saulnier Parasol]]. Mise à la disposition de la III{{e}} armée en février 1915, elle opère sur l’Argonne depuis [[Sainte-Menehould]]. Elle reçoit ses premiers Nieuport à partir de juillet 1915, passe de dix à douze pilotes et participe à l’offensive de Champagne.
Escadrille de reconnaissance constituée le {{date-|23 janvier 1915}} à Châteaufort sous le commandement du Capitaine Quillien et équipée de [[Morane-Saulnier Type L|Morane-Saulnier Parasol]]. Mise à la disposition de la III{{e}} armée en {{date-|février 1915}}, elle opère sur l’Argonne depuis [[Sainte-Menehould]]. Elle reçoit ses premiers Nieuport à partir de {{date-|juillet 1915}}, passe de dix à douze pilotes et participe à l’offensive de Champagne.
Rebaptisée N 37 le 20 septembre 1915, elle quitte le terrain de Pierrefitte pour Melette et à partir de 1916 participe aux opérations à Verdun. Début avril 1916 le Capitaine Quillien est abattu et remplacé par le Capitaine Feierstein, alors que les premiers [[Nieuport 11 « Bébé »]] arrivent, transformant la N 37 en escadrille de combat offensif. Le 2 juillet l’escadrille 37 est mise à la disposition de la VI{{e}} armée sur le [[Bataille de la Somme|front de la Somme]] et déménage pour [[Cachy]]. Simultanément elle est intégrée au Groupe de combat GC 12. Elle perd 13 pilotes durant cette année 1916.
Rebaptisée N 37 le {{date-|20 septembre 1915}}, elle quitte le terrain de Pierrefitte pour Melette et à partir de 1916 participe aux opérations à Verdun. Début {{date-|avril 1916}} le Capitaine Quillien est abattu et remplacé par le Capitaine Feierstein, alors que les premiers [[Nieuport 11 « Bébé »]] arrivent, transformant la N 37 en escadrille de combat offensif. Le {{date-|2 juillet}} l’escadrille 37 est mise à la disposition de la VI{{e}} armée sur le [[Bataille de la Somme|front de la Somme]] et déménage pour [[Cachy]]. Simultanément elle est intégrée au Groupe de combat GC 12. Elle perd 13 pilotes durant cette année 1916.


Repassée sous contrôle de la III{{e}} armée, elle fait mouvement sur Plessis le 25 janvier 1917, rejoignant le GC 13 qu’elle abandonne le 7 mars pour le GC 15 et le terrain de La Cheppe, mise à la disposition de la IV{{e}} armée. Elle perçoit alors ses premiers SPAD et, pour singulariser les avions de son escadrille au sein du GC 15, le capitaine Feierstein décide de remplacer les lettres individuelles blanches peintes dans un cercle blanc sur les flancs des Nieuport par un Condor en vol. Ce volatile changera plusieurs fois de forme et de couleur, mais l’escadrille devient rapidement celle des “Charognards”.
Repassée sous contrôle de la III{{e}} armée, elle fait mouvement sur Plessis le {{date-|25 janvier 1917}}, rejoignant le GC 13 qu’elle abandonne le {{date-|7 mars}} pour le GC 15 et le terrain de La Cheppe, mise à la disposition de la IV{{e}} armée. Elle perçoit alors ses premiers SPAD et, pour singulariser les avions de son escadrille au sein du GC 15, le capitaine Feierstein décide de remplacer les lettres individuelles blanches peintes dans un cercle blanc sur les flancs des Nieuport par un Condor en vol. Ce volatile changera plusieurs fois de forme et de couleur, mais l’escadrille devient rapidement celle des “Charognards”.


Après avoir participé aux opérations en Champagne, la SPA 37 (depuis mai 1917) opère sur le [[Bataille de Verdun (1917)|front de Verdun]] du 26 juillet 1917 au 10 février 1918. Le capitaine de Bonnevay, qui en a pris le commandement le 20 décembre 1917, est remplacé le 5 février 1918 par le capitaine Paumier. Quelques jours plus tard l’escadrille gagne Beauzée et est engagée dans les opérations destinées à contenir la nouvelle offensive allemande dans l’Aisne et la Somme. Le 29 mai 1918 elle fait mouvement sur Raray, où un bombardement fait trois victimes, dont le capitaine Paumier. Il est remplacé par le capitaine Poupon alors que les pilotes font la chasse au ''Drachen'' dans le secteur du Chemin des Dames.
Après avoir participé aux opérations en Champagne, l'[[escadrille SPA 37]] (depuis {{date-|mai 1917}}) opère sur le [[Bataille de Verdun (1917)|front de Verdun]] du {{date-|26 juillet 1917}} au {{date-|10 février 1918}}. Le capitaine de Bonnevay, qui en a pris le commandement le {{date-|20 décembre 1917}}, est remplacé le {{date-|5 février 1918}} par le capitaine Paumier. Quelques jours plus tard l’escadrille gagne Beauzée et est engagée dans les opérations destinées à contenir la nouvelle offensive allemande dans l’Aisne et la Somme. Le {{date-|29 mai 1918}} elle fait mouvement sur Raray, où un bombardement fait trois victimes, dont le capitaine Paumier. Il est remplacé par le capitaine Poupon alors que les pilotes font la chasse au ''Drachen'' dans le secteur du Chemin des Dames.


Repliée sur Roissy-en-France pour réorganisation, elle est à nouveau en Champagne en juin et juillet 1918 (IV{{e}} armée), puis sur la Marne et sur le front nord-est en septembre (X{{e}} armée). Stationnée à Nancy-Ochey elle soutient enfin la VI{{e}} armée américaine durant les [[Saillant de Saint-Mihiel|offensives sur Saint-Mihiel]] et la Meuse.
Repliée sur Roissy-en-France pour réorganisation, elle est à nouveau en Champagne en juin et {{date-|juillet 1918}} (IV{{e}} armée), puis sur la Marne et sur le front nord-est en septembre (X{{e}} armée). Stationnée à Nancy-Ochey elle soutient enfin la VI{{e}} armée américaine durant les [[Saillant de Saint-Mihiel|offensives sur Saint-Mihiel]] et la Meuse.
Repliée à Melette le 11 novembre 1918, la SPA 37 revendique 85 victoires, dont 50 homologuées. Durant la guerre elle a compté dans ses rangs le lieutenant [[Bernard Barny de Romanet]] (18 victoires dont 10 à l’escadrille), le sous-lieutenant [[Fernand Guyou]] (12 victoires), le [[Roger Poupon|capitaine Poupon]] (8 victoires), le sergent Coupillaud (6 victoires) et le [[Georges Lienhart|sous-lieutenant Lienhart]] (6 victoires), mais aussi un pilote de nationalité chinoise, le sergent Étienne Tsu.
Repliée à Melette le {{date-|11 novembre 1918}}, l'[[escadrille SPA 37]] revendique {{nombre|85|victoires}}, dont {{nombre|50|homologuées}}. Durant la guerre elle a compté dans ses rangs le lieutenant [[Bernard Barny de Romanet]] ({{nombre|18|victoires}} dont 10 à l’escadrille), le sous-lieutenant [[Fernand Guyou]] (12 victoires), le [[Roger Poupon|capitaine Poupon]] (8 victoires), le sergent Coupillaud (6 victoires) et le [[Georges Lienhart|sous-lieutenant Lienhart]] (6 victoires), mais aussi un pilote de nationalité chinoise, le sergent Étienne Tsu.
Le lendemain de l’Armistice la {{37e}} escadrille passe à Gondreville, puis à Azelot le 8 décembre. Le {{1er}} janvier 1920 elle devient {{2e}} escadrille du {{1er}} régiment aérien de chasse de Thionville (I{{er}} groupe). Elle est alors entièrement équipée de SPAD S.XIII.
Le lendemain de l’Armistice la {{37e|escadrille}} passe à Gondreville, puis à Azelot le {{date-|8 décembre}}. Le {{date-|1 janvier 1920}} elle devient {{2e|escadrille}} du {{1er|régiment}} aérien de chasse de Thionville (I{{er}} groupe). Elle est alors entièrement équipée de SPAD S.XIII.


Devenue {{5e}} escadrille du {{33e}} régiment aérien mixte de Mayence (II{{e}} groupe) le {{1er}} juin 1924 après rééquipement sur [[Nieuport-Delage NiD.29|Nieuport NiD.29]] puis {{8e}} escadrille (III{{e}} groupe) du {{3e}} régiment aérien de chasse de Châteauroux le {{1er}} juillet 1930, il fut rééquipé sur [[Nieuport-Delage NiD.622|Nieuport NiD.62]] avant de devenir la {{4e}} escadrille du GC II/3 le 19 septembre 1933. Son histoire se confond alors avec celle de ce groupe.
Devenue {{5e|escadrille}} du {{33e|régiment}} aérien mixte de Mayence (II{{e}} groupe) le {{date-|1 juin 1924}} après rééquipement sur [[Nieuport-Delage NiD.29|Nieuport NiD.29]] puis {{8e|escadrille}} (III{{e}} groupe) du {{3e|régiment}} aérien de chasse de Châteauroux le {{date-|1 juillet 1930}}, il fut rééquipé sur [[Nieuport-Delage NiD.622|Nieuport NiD.62]] avant de devenir la {{4e|escadrille}} du GC II/3 le {{date-|19 septembre 1933}}. Son histoire se confond alors avec celle de ce groupe.
Le {{1er}} juillet 1947 le Groupe de chasse II/3 est dissout, remplacé par le [[Escadron de chasse 1/4 Dauphiné|Groupe de chasse 1/4 Dauphiné]]. Le Dauphiné est dissout en juillet 2010.
Le {{date-|1 juillet 1947}} le Groupe de chasse II/3 est dissous, remplacé par le [[Escadron de chasse 1/4 Dauphiné|Groupe de chasse 1/4 Dauphiné]]. Le Dauphiné est dissout en {{date-|juillet 2010}}.


Le 25 juin 2012 l'escadrille renaît au 01.091 "Gascogne" sur la base aérienne 113 Saint-Dizier-Robinson.
Le {{date-|25 juin 2012}} l'escadrille renaît au 01.091 "Gascogne" sur la base aérienne 113 Saint-Dizier-Robinson.

== Appellations ==
* Groupe de Bombardement II/19 : {{date-|1 avril 1937}} - {{date-|1 septembre 1940}}
* Groupe de Bombardement Léger I/19 : {{date-|1 septembre 1940}} - {{date-|21 février 1944}}
* Groupe de Bombardement Moyen I/19 : {{date-|21 février 1944}} - {{date-|avril 1946}}
* Groupe de Bombardement I/19 Gascogne : {{date-|janvier 1951}} - {{date-|1 novembre 1955}}
* Groupe de Bombardement 1/91 Gascogne : {{date-|1 septembre 1956}} - {{date-|17 septembre 1962}}
* Escadron de Bombardement 1/91 Gascogne : {{date-|1 juin 1964}} - {{date-|1 juillet 1996}}
* Escadron de Reconnaissance Stratégique 1/91 Gascogne : {{date-|1 juillet 1996}} - {{date-|23 juin 2005}}
* Escadron de Chasse 1/91 Gascogne : {{date-|31 mars 2009}} - {{date-|1 septembre 2016}}
* Escadron de Chasse 1/4 Gascogne : Depuis le {{date-|1 septembre 2016}}


== Bases ==
== Bases ==
* [[Base aérienne 113 Saint-Dizier-Robinson]]
* [[Base aérienne 193 Tourane (Annam)|Base aérienne 193 Tourane]] (1951-1955)
* [[Base aérienne 213 Bône]] (1956-1962)
* [[Base aérienne 106 Bordeaux-Mérignac]] (1962)
* [[Base aérienne 118 Mont-de-Marsan]] (1964-2005)
* [[Base aérienne 113 Saint-Dizier-Robinson]] (Depuis 2009)


== Appareils ==
== Appareils ==
* [[Martin B-26 Marauder]] (1944-1946)
* [[Douglas A-26 Invader]] (1951-1962)
* [[Dassault Mirage IV]]A puis IVP (1964-2005)
* [[Dassault Rafale]] (Depuis 2009)


== Culture populaire ==
* [[Dassault Rafale]]
Dans l'album ''Opération Opium'' de la série de bande dessinée ''[[Les Aventures de Tanguy et Laverdure]]'', les héros sont affectés sur Mirage IVP au sein de l'escadron de Reconnaissance Stratégique 1/91 ''Gascogne'' où ils devront effectuer des missions de reconnaissance au-dessus de l'Afghanistan.

== Notes et références ==
{{Références}}


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==


===Liens externes ===
=== Bibliographie ===
* {{Article |auteur1=Henri-Pierre Grolleau |titre=Rafale F3 : la polyvalence |périodique=Air Fan |numéro=367 |date=juin 2009 |pages=37 à 40 |issn=0223-0038}}.
* [http://www.escadron-gascogne.fr/ Site officiel l'Escadron de Chasse 01.091 Gascogne]
* [http://www.cfas.air.defense.gouv.fr/index2.php?option=com_content&task=view&id=187&Itemid=249&pop=1&page=0 site Armée de l'air de L'escadron de bombardement 01/091]


===Notes et références ===
=== Liens externes ===
* [http://www.ec1-91gascogne.fr/ Site officiel l'Escadron de Chasse 01.091 Gascogne]
* {{article
* {{Lien web |url=https://archive.is/9gFd |archive-url=http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http://www.cfas.air.defense.gouv.fr/index2.php%3Foption=com_content%26task=view%26id=187%26Itemid=249%26pop=1%26page=0 |archive-date=05/12/2006 |titre=L'ESCADRON DE BOMBARDEMENT 01.091 - Mont de Marsan |date=08-02-2006 |site=www.cfas.air.defense.gouv.fr}}
| langue =
* {{Lien web |url=https://www.defense.gouv.fr/air/activites/unites-aeriennes/escadrons-de-chasse/escadron-de-chasse-01.091-gascogne |titre=Escadron de chasse 01.091 « Gascogne » |date=08/11/2011 |site=www.defense.gouv.fr |consulté le=9 juin 2018}}.
| prénom1 = Henri-Pierre
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<references />


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[[Catégorie:Unité de l'armée de l'air|CHASSE 911]]
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Dernière version du 18 août 2024 à 11:08

Escadron de chasse 1/4 Gascogne
Création 1er avril 1937
Pays Drapeau de la France France
Allégeance Armée de l'air
Branche Forces aériennes stratégiques
Type Chasse
Rôle Dissuasion nucléaire
Fait partie de 4e escadre de chasse
Composée de 4 escadrilles (BR 66, SAL 28, SPA 37, SPA 79)
Garnison BA 113 Saint-Dizier
Ancienne dénomination EC 1/91 Gascogne
Équipement Rafale

L'escadron de chasse 1/4 Gascogne est une unité de combat de l'armée de l'air française. Basée sur la base aérienne 113 Saint-Dizier-Robinson, elle est équipée de Rafale et est la seconde unité de l'armée de l'air à en avoir reçus. Les avions de cet escadron portent les codes 4-XX.

Le 1/4 est également l’escadron parrain de la promotion 69 des Classes de l’Air de l’EPA749 à Grenoble.

Le 1/91 Gascogne est rattaché depuis le à la 4e escadre de chasse qui a été reformée le même jour sur la base de Saint Dizier[1].

Un Mirage IV A de l'escadron de bombardement EB 1/91 "Gascogne" (immatriculation 31-BD) basé a la base aérienne 118 Mont-de-Marsan en décembre 1986.
Mirage IV P de l'escadron de bombardement 1/91 Gascogne sur le tarmac. Le Mirage IV n°62 Codé CI est pris en compte par l'Armée de l'Air en janvier 1968, il est le dernier Mirage IV construit[2].

Le temps de paix (1918-1939) et la constitution du groupe II/19

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Le groupe de bombardement II/19, créé le , trouve ses origines dans les escadrilles de la Grande Guerre SAL 28 et SPA 79. En 1932, ces deux unités constituaient les escadrilles du camp de Cazaux : 1re escadrille, commandée par le Capitaine Barthe, et 2e escadrille du Capitaine Perronneau équipées respectivement de Nieuport 622 et Breguet 19 et de Breguet 19B.2. Chargées de mener des expériences de bombardement et de tir, ces formations donnèrent naissance en à une escadrille spécialisée dans la reconnaissance de nuit (1re escadrille) et une autre (2e escadrille), destinée à la reconnaissance de jour. Quatre mois plus tard, une note ministérielle permit à ces unités de reprendre les traditions de la SAL 28 et de la SPA 79, dont les insignes sont respectivement l’éléphant du Nil et la tête de loup en profil. Intégrées dans le groupe de grande reconnaissance de Cazaux elles furent dotées de Potez 25 TOE et de Mureaux 113R.2 en , pour être transformées à peine quelques mois plus tard, sur Potez 540.

Puis en , le groupe de Cazaux devint une unité de bombardement, et il rejoignit en , la base de Bordeaux-Mérignac où il fut incorporé le 1er avril de la même année à la 19e escadre, sous l’appellation de GB II/19. Dans le même temps, cette formation commença à passer, non sans de graves problèmes, sur Bloch MB.210. En , elle prit le chemin de l’Afrique du Nord afin d’y effectuer des exercices de bombardement. Transitant par Tunis El Aouina, le groupe atteignit Oran le 20 de ce mois, puis partit pour Ksar Es-Souk, au Maroc. Le suivant, le II/19 rallia Sétif, en vue de faire face à toute agression italienne en Tunisie.

Aucun état de belligérance n’étant déclaré avec ce pays, le groupe fut ramené à Blida vers la fin de et se trouva cantonné le mois suivant à Biskra, où il forma avec la 61e escadre le groupement d’instruction n°2. En , une escadrille du II/19 gagna le Maroc afin d’y éprouver les Douglas DB-7 sur lesquels le haut commandement comptait transformer le groupe de bombardement. Le passage sur ce nouvel appareil s’effectua en avril-mai et, au milieu de ce dernier mois, le II/19 regagna la France, où les Allemands venaient de lancer leur grande offensive.

Le , le groupe se retrouva à Évreux. Deux jours plus tard, ses missions de guerre débutèrent, en l’occurrence contre des colonnes ennemies qui empruntaient la route de Cambrai à Bohain. Les sorties se succédèrent dès lors et portèrent vers la fin de mai sur la région d’Abbeville et de la Somme, mais également sur Ham et Saint-Quentin. Le , le groupe fut transféré sur le terrain de Pithiviers, d’où il poursuivit dès le 5 ses missions contre les forces allemandes lancées à l’attaque sur le front de la Somme et de l’Aisne. L’avancée ennemie se faisant alors menaçante, le II/19 rallia le la base de Subdray, entre Bourges et Saint-Florent-sur-Cher, puis il gagna Agen () et enfin, par Lézignan, l’Afrique du Nord. Arrivé à Blida, le II/19 partit pour Souk El Arba le et s’y prépara à bombarder la Sardaigne, l’Italie étant entrée en guerre quelques jours auparavant. Une expédition sur Cagliari fut décommandée en raison de l’entrée en vigueur de l’armistice, le , avec l’Allemagne et l’Italie.

De l’armistice à l’entrée en guerre avec les alliés (20/06/1940-25/05/1944)

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Maintenu en activité au sein de l’armée de l’air d’armistice, le GB II/19 fut placé en état d’alerte après les attaques britanniques contre Mers el-Kébir, en . En août de la même année, il gagna Meknès au Maroc, afin d’assaillir Gibraltar. Cette mission étant annulée, le groupe revint à Blida, qui devint sa base de rattachement. Ayant recomplété ses effectifs, il reçut l’appellation nouvelle de groupe de bombardement léger I/19 le , tandis que ses 3e et 4e escadrilles devenaient respectivement 1re et 2e escadrilles. Les 23 et il fut partie prenante des attaques menées contre Gibraltar, puis il regagna Blida. Quand survint le débarquement allié en Afrique du Nord, en , le groupe ne participa que très peu à la résistance qu’opposa l’armée de Vichy aux Anglo-Américains. Basé à Rovigo, il attendit son réarmement par les Alliés et fut transféré à Colomb-Béchar au début de . Il y subit un long entraînement jusqu’en octobre de la même année, époque où il fut dissocié, certains de ses éléments étant expédiés à Constantine (1re escadrille), les autres à Sétif (2e escadrille).

Peu après commença un stage sur Martin B-26 Marauder et, le , le I/19 prit dénomination de groupe de bombardement moyen I/19 GASCOGNE.

Ayant poursuivi son entraînement sur Martin B-26 tout au long des mois de février et de mars, le groupe gagna le le terrain de Châteaudun-du-Rhumel et y forma une escadre de bombardement avec le groupe Bretagne et le GBM 1/22 Maroc, déjà engagés en opérations.

Campagne d’Italie

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Commandé par le commandant Secrétan, le GBM I/19 partit pour la Sardaigne, qui se trouvait aux mains des Alliés, le suivant et effectua sa première mission de guerre un mois plus tard, en attaquant des voies de communication dans la région de La Spezia, en Italie. Les sorties se succédèrent alors, visant des ponts, des voies de chemin de fer, des gares et des routes situées dans la péninsule italienne. Elles se poursuivirent tout au long des mois de juin et de juillet avant de s’orienter, à partir d’août, sur le midi de la France en prévision du débarquement de Provence. La première mission sur le territoire métropolitain fut accomplie le 2 de ce mois, et, au cours de la deuxième, le 4 et , les B-26 du Gascogne s’en prirent au pont routier de Sisteron. Puis l’activité du I/19 se partagea entre la France et l’Italie.

Campagne d’Allemagne

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Au début d’octobre, le groupe rallia le midi et s’implanta dans un premier temps à Istres. Il gagna Lyon-Bron dès la mi-novembre afin de prendre part aux opérations menées depuis dans l’est du pays. La première mission conduite sur l’Allemagne eut lieu le et visa le pont ferroviaire de Neuenburg, sur le Rhin, entre Mulhouse et Colmar. Les objectifs qui furent désignés par la suite au I/19 furent soit des ponts, soit des gares, ou bien encore des casernes. Le mauvais temps qui régna en janvier, février et ralentit les sorties, et, le , le GBM I/19 effectua sa dernière mission depuis Lyon-Bron. Il gagna alors Saint-Dizier et poursuivit ses actions sur l’Allemagne jusqu’au milieu du mois d’avril, époque à laquelle il participa à des raids contre la poche de Royan et de la pointe de Grave, tenues par les Allemands depuis le mois d’. La poche de Royan étant réduite, le groupe reprit ses sorties sur l’Allemagne jusqu’à la fin des hostilités.

Dissolution du groupe

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Stationnant en France pendant quelques mois, le I/19 s’installa à Mengen, en Allemagne, en et fut dissous en , alors qu’il se trouvait sous le commandement du commandant Forget.

Reconstitution et guerre d’Indochine

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Il fut reconstruit en janvier 1951 sous l’appellation de I/19 Gascogne en vue de sa participation aux opérations d’Indochine.

L’unité fut officiellement reconstituée en Indochine, sous l’appellation de groupe de bombardement I/19 Gascogne, et basée à Tourane. Équipée de Douglas B-26 Invader et sous le commandement de René Chesnais, elle effectua de nombreuses sorties opérationnelles sur l’Annam et fut engagée au Tonkin au début de l’année 1954, participant notamment à la bataille de Diên Biên Phu. Toujours cantonné à Tourane à la fin de la guerre d’Indochine, le Gascogne continua à s’y entraîner et fut dissous le . Lors de cette campagne, plus de 21 000 heures de vol auront été effectuées, près de 13 000 tonnes de bombes larguées et 9 équipages auront été perdus.

2e reconstitution et guerre d’Algérie

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L’unité fut recréée le à Bône, sous l’appellation de groupe de bombardement 1/91, et prit part au conflit algérien. C’est sur la base de Bône-les-Salines que le groupe recevra son drapeau au cours d’une cérémonie présidée par le Secrétaire d’État aux Forces armées Air, M. Laforest et le Général Bailly, le . De nombreuses opérations sont menées conjointement avec les escadrons de chasse de l’armée de l’air stationnés en Afrique du Nord et l’Aéronavale.

Le 1/91 Gascogne accomplit plus de 9 000 missions représentant 24 000 sorties jusqu’en 1962 et totalisa 44 300 heures de vol. Rapatrié à Bordeaux lorsque les hostilités prirent fin en territoire algérien, le Gascogne fut à nouveau dissout le .

3e reconstitution et l’ère nucléaire

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Mirage IV de l'escadron de bombardement 1/91 Gascogne en mission de reconnaissance au-dessus d'un champ pétrolier en flammes en 1991 à la suite de la guerre du Golfe.
Emblème du 1/91 Gascogne.

L’escadron de bombardement 1/91 Gascogne est reformé à Mont-de-Marsan le . Il est le premier escadron à capacité nucléaire, armé de Mirage IV, et il est déclaré opérationnel dès le 1er octobre suivant. Ce fut le « Gascogne » qui eut la charge d’effectuer un tir réel de l’arme nucléaire au Centre d'expérimentation du Pacifique. En effet, le , après avoir décollé de la base d’Hao, l’arme fut larguée à h 5 heure locale, sans aucun problème. Pour en arriver à ce résultat, le Gascogne s’entraînait intensément aux missions longue distance, aux bombardements supersoniques à haute altitude. Il doit d’autre part maintenir en alerte opérationnelle les moyens fixés par le centre opérationnel des Forces aériennes stratégiques (FAS).

En , une décision de l’État-Major de l'armée de l'air autorise l’escadron I/91 « GASCOGNE » à porter la fourragère attribuée à son prédécesseur, le Groupe de bombardement I/91 « GASCOGNE ».

Le , c'est un Mirage IVA n°36 de l'escadron 1/91 "Gascogne" qui effectue la première traversée transatlantique pour un avion de combat à réaction français avec aux commandes le Commandant Dubroca et le Capitaine Caubert en 7h40, depuis Mont-de-Marsan. Il aura fallu 3 ravitaillements en vol pour rallier la ville de Boston[3].

En 1968 les FAS se tournent vers le bombardement basse altitude qui devient la mission principale de l’escadron, le bombardement supersonique n’étant plus retenu que comme bombardement de remplacement.

Mirage IVP du 1/91 sur la base belge de Kleine Brogel en 2005.

En 1986, l’EB 01.091 devient le premier escadron opérationnel sur le système d’armes Mirage IVP-ASMP et comprend 7 à 8 Mirage IVP.

En , à la suite de la dissolution de l’escadron de reconnaissance et d’instruction 01.328 de Bordeaux. Il hérite de la mission de reconnaissance stratégique.

Au printemps 1994, il participe à l’opération Crécerelle de maintien de la paix en Bosnie-Herzégovine en effectuant des missions de reconnaissance photographique au-dessus de ce territoire.

Fin du Mirage IV

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Pod de reconnaissance CT-52.

En 1996, l’État-major des FAS décide que les Mirage 2000N peuvent dorénavant assurer seuls la mission nucléaire. Les Mirages IVP n’ont maintenant qu’une seule mission : la reconnaissance stratégique lointaine qu’autorise, avec l’aide des ravitailleurs, la singulière endurance du Mirage IV. Le , l’EB 1/91 devient escadron de reconnaissance stratégique, ERS. Équipé du conteneur photographique CT-52 et des caméras OMERA, le Gascogne a effectué depuis 1968 des missions de reconnaissance importantes comme celle du Tchad en 1974. D’autres missions telles que CONDOR en 1996 et 1997 depuis Djibouti au-dessus des îles Hanish en mer Rouge, ALADIN en Irak en 1998, HÉRACLES en 2001-2002 à la suite des attentats du 11 septembre, enfin TARPAN en 2003 pour des missions de surveillance au-dessus du territoire irakien, ont su démontrer les fonctions primordiales de l’escadron de reconnaissance stratégique (ERS) face aux menaces internationales.

L’ERS est dissous le à Mont-de-Marsan. Ce même jour, le Mirage IV P n°59 effectue le dernier vol de Mirage IV de l'escadron et de l'armée de l'air, avec aux commandes le commandant Eric Pintat, chef des opérations du Gascogne. Cet appareil est aujourd'hui exposé sur la BA110 de Creil[4].

Rafale B322 porteur de l'insigne du 1/91 Gascogne
Rafale B322 du 1/91 Gascogne porteur de l'insigne de la SPA79

L'escadron est reformé le sur la BA113[5]. Il est équipé de Rafale et est intégré aux forces aériennes stratégiques.

L'escadron de chasse 1/91 Gascogne est crédité de 120 bombes larguées en 368 missions en Libye lors de l'opération Harmattan[6].

Du au , quinze Rafale du 1/7 Provence, du 2/30 Normandie-Niemen et du 1/91 Gascogne ont été déployés sur la BA126 Solenzara pour une campagne de tir air-air[7].

Opération Tamouré

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Le , à 9 heures locales, un Mirage IV et un C-135 décollent de Mont-de-Marsan. Ils se posent h 40 après à Boston-Otis. Après escale à Sacramento et Honolulu, ils rejoignent la base de Hao.

Un deuxième Mirage IV est acheminé, par voie maritime, vers Hao. Les deux appareils sont mis en condition opérationnelle. Le premier Mirage IV est endommagé lors d’un atterrissage court.

Le , le second Mirage IV prend l’alerte à 0 heure. L’autorisation de tir ayant été donnée, l’explosion de la première bombe atomique, AN-22, tirée depuis un Mirage IV, a lieu à h 5 locales, soit 16 h 5 à Paris.

Le , le Mirage IV et le C-135F quittaient Hao par le même itinéraire et se posaient de nuit, le à Mont-de-Marsan.

Récompenses et décorations du gascogne

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Pour la Grande Guerre :

  • SAL28 : une citation à l’ordre de l’armée, une citation à l’ordre de la division ;
  • SPA 79 : aucune citation ;
  • BR 66 : quatre citations à l'ordre de l'armée et port de la fourragère aux couleurs de la médaille militaire ;
  • SPA 37 : une citation à l'ordre de l'armée.

Pour la Seconde Guerre mondiale :

  • GBM I/19 GASCOGNE a obtenu au cours de la seconde campagne de France deux citations à l’ordre de l’armée et la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre.

Pour la Guerre d’Indochine :

Pour l’opération Trident (Balkans, 1999) :

  • ERS 1/91 GASCOGNE a obtenu une citation à l’ordre de la brigade aérienne au titre des TOE.

Pour l'opération Harmattan puis Unified protector (2011) :

  • EC 1/91 Gascogne a obtenu une citation comportant l’attribution de la Croix de la Valeur militaire avec palme bronze[8].

Pour l'opération Serval (2013) :

  • EC 1/91 Gascogne a obtenu une citation comportant l’attribution de la Croix de la Valeur militaire avec palme bronze.

Pour l’opération Chammal (2014) :

  • EC 1/4 Gascogne a obtenu une citation comportant l’attribution de la Croix de la Valeur militaire avec palme bronze.

Au , le fanion de l'escadron de chasse Gascogne est donc porteur de :

Escadrilles

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Rafale B escadron Gascogne équipé du missile ASMPA.

Escadrille « Salmson 28 »

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Escadrille Salmson 28

L'escadrille 28 est créée le au Camp retranché de Paris, sur Farman MF.11. Elle prend l’appellation HF 28. Engagée dans les combats de Picardie, elle est créditée d'une première victoire aérienne le . L'escadrille revient sur Saint-Cyr le pour y être équipée de Caudron G3. Elle prend le nom d'escadrille C 28.

En 1917, elle commence à percevoir les Sopwith 1½ Strutter construits par la France et devient la SOP 28. Le , elle est citée à l’ordre de la division pour avoir accompli, avec audace, d’importantes missions de reconnaissance, de réglage et d’accompagnement de l’infanterie.

Le , elle prend l’appellation de SAL 28, opérant alors sur Salmson 2. Elle est escadrille d’observation au 2e corps d’armée. Le , elle est à nouveau citée, à l’ordre de l’Armée cette fois, pour sa participation à la bataille de Verdun. Elle est engagée dans les combats de la Somme, de Lorraine et en Argonne.

Durant son existence, elle a acquis 7 victoires aériennes homologuées (et 2 non homologuées) sur les Allemands. 18 pilotes et observateurs ont perdu la vie en opération. Treize ont été blessés. Deux ont été faits prisonniers. Elle est dissoute en à Saint-Mihiel.

Symbolique

Fin 1917, l’escadrille 28 choisit comme insigne un éléphant qui sera peint sous 3 modèles différents dont l’un, inspiré de la publicité du papier à cigarette « le Nil » représentant un éléphant à la tête détournée, fut dessinée par le lieutenant Asnard, pilote et peintre.

Récompenses et décorations SAL28
  • 1 citation à l’ordre de l’armée
  • 1 citation à l’ordre de la division
  • Croix de guerre 1914-1918 avec une palme de bronze et une étoile d’argent

Escadrille « SPA 79 »

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Insigne de l'escadrille SPA 79

Constituée au cours du mois de , l’escadrille no 79 fut d’abord équipée de Nieuport biplaces et monoplaces, d’où son appellation initiale de N 79. Elle conserva ce type d’appareil pendant près de deux ans avant de percevoir des SPAD 7 et SPAD 13, devenant la SPA 79 le . À partir de cette date l’escadrille se déplace fréquemment. Elle effectua de nombreuses patrouilles de chasse et de protection ainsi que des missions de reconnaissance photographique et de mitraillage des tranchées, des colonnes et des convois de l’ennemi.

À l’armistice, elle aura à son palmarès 8 victoires aériennes homologuées, dont 7 contre des avions et 1 contre un Drachen.

Elle est dissoute le .

Symbolique

L’insigne de l’escadrille 79 représente une tête de loup, soit noire, soit brune.

Escadrille « BR 66»

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Escadrille BR66

Le choix s’est porté sur l’escadrille la plus titrée du GUYENNE, la BR 66 (faucon égyptien).

Créée officiellement le , l’escadrille C 66 utilise des Caudron G.4. À partir de 1916, l’escadrille reçoit des Sopwith et porte le nom de SOP 66. En , elle devient la BR 66 avec l’arrivée des Breguet 14 B2.

La BR 66 est une escadrille au passé prestigieux : elle est titulaire de quatre citations à l’ordre de l’armée au titre de la Grande Guerre, octroyant le port de la fourragère aux couleurs de la médaille militaire.

La BR 66 comptabilise 10 victoires aériennes homologuées.

Symbolique

Un fanion tricolore est tout d’abord peint sur les fuseaux moteur des Caudron, la partie unicolore gauche de ce marquage variant en fonction des équipages. Le capitaine de Kerillis, commandant la SOP 66, choisit en , comme insigne un faucon égyptien vu de face, ailes déployées, placé quelquefois sur un soleil, le tout dessiné par le Sergent Rapin, pilote à l’escadrille.

Escadrille « SPA 37 »

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Escadrille de reconnaissance constituée le à Châteaufort sous le commandement du Capitaine Quillien et équipée de Morane-Saulnier Parasol. Mise à la disposition de la IIIe armée en , elle opère sur l’Argonne depuis Sainte-Menehould. Elle reçoit ses premiers Nieuport à partir de , passe de dix à douze pilotes et participe à l’offensive de Champagne. Rebaptisée N 37 le , elle quitte le terrain de Pierrefitte pour Melette et à partir de 1916 participe aux opérations à Verdun. Début le Capitaine Quillien est abattu et remplacé par le Capitaine Feierstein, alors que les premiers Nieuport 11 « Bébé » arrivent, transformant la N 37 en escadrille de combat offensif. Le l’escadrille 37 est mise à la disposition de la VIe armée sur le front de la Somme et déménage pour Cachy. Simultanément elle est intégrée au Groupe de combat GC 12. Elle perd 13 pilotes durant cette année 1916.

Repassée sous contrôle de la IIIe armée, elle fait mouvement sur Plessis le , rejoignant le GC 13 qu’elle abandonne le pour le GC 15 et le terrain de La Cheppe, mise à la disposition de la IVe armée. Elle perçoit alors ses premiers SPAD et, pour singulariser les avions de son escadrille au sein du GC 15, le capitaine Feierstein décide de remplacer les lettres individuelles blanches peintes dans un cercle blanc sur les flancs des Nieuport par un Condor en vol. Ce volatile changera plusieurs fois de forme et de couleur, mais l’escadrille devient rapidement celle des “Charognards”.

Après avoir participé aux opérations en Champagne, l'escadrille SPA 37 (depuis ) opère sur le front de Verdun du au . Le capitaine de Bonnevay, qui en a pris le commandement le , est remplacé le par le capitaine Paumier. Quelques jours plus tard l’escadrille gagne Beauzée et est engagée dans les opérations destinées à contenir la nouvelle offensive allemande dans l’Aisne et la Somme. Le elle fait mouvement sur Raray, où un bombardement fait trois victimes, dont le capitaine Paumier. Il est remplacé par le capitaine Poupon alors que les pilotes font la chasse au Drachen dans le secteur du Chemin des Dames.

Repliée sur Roissy-en-France pour réorganisation, elle est à nouveau en Champagne en juin et (IVe armée), puis sur la Marne et sur le front nord-est en septembre (Xe armée). Stationnée à Nancy-Ochey elle soutient enfin la VIe armée américaine durant les offensives sur Saint-Mihiel et la Meuse. Repliée à Melette le , l'escadrille SPA 37 revendique 85 victoires, dont 50 homologuées. Durant la guerre elle a compté dans ses rangs le lieutenant Bernard Barny de Romanet (18 victoires dont 10 à l’escadrille), le sous-lieutenant Fernand Guyou (12 victoires), le capitaine Poupon (8 victoires), le sergent Coupillaud (6 victoires) et le sous-lieutenant Lienhart (6 victoires), mais aussi un pilote de nationalité chinoise, le sergent Étienne Tsu. Le lendemain de l’Armistice la 37e escadrille passe à Gondreville, puis à Azelot le . Le elle devient 2e escadrille du 1er régiment aérien de chasse de Thionville (Ier groupe). Elle est alors entièrement équipée de SPAD S.XIII.

Devenue 5e escadrille du 33e régiment aérien mixte de Mayence (IIe groupe) le après rééquipement sur Nieuport NiD.29 puis 8e escadrille (IIIe groupe) du 3e régiment aérien de chasse de Châteauroux le , il fut rééquipé sur Nieuport NiD.62 avant de devenir la 4e escadrille du GC II/3 le . Son histoire se confond alors avec celle de ce groupe. Le le Groupe de chasse II/3 est dissous, remplacé par le Groupe de chasse 1/4 Dauphiné. Le Dauphiné est dissout en .

Le l'escadrille renaît au 01.091 "Gascogne" sur la base aérienne 113 Saint-Dizier-Robinson.

Appellations

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  • Groupe de Bombardement II/19 : -
  • Groupe de Bombardement Léger I/19 : -
  • Groupe de Bombardement Moyen I/19 : -
  • Groupe de Bombardement I/19 Gascogne : -
  • Groupe de Bombardement 1/91 Gascogne : -
  • Escadron de Bombardement 1/91 Gascogne : -
  • Escadron de Reconnaissance Stratégique 1/91 Gascogne : -
  • Escadron de Chasse 1/91 Gascogne : -
  • Escadron de Chasse 1/4 Gascogne : Depuis le

Culture populaire

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Dans l'album Opération Opium de la série de bande dessinée Les Aventures de Tanguy et Laverdure, les héros sont affectés sur Mirage IVP au sein de l'escadron de Reconnaissance Stratégique 1/91 Gascogne où ils devront effectuer des missions de reconnaissance au-dessus de l'Afghanistan.

Notes et références

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  1. https://www.defense.gouv.fr/air/actus-air/nouvelles-escadres-aeriennes-une-coherence-operationnelle-accrue-des-valeurs-renforcees.
  2. « Dassault Mirage IVP n°62 Codé CI », sur List'In MAE (consulté le ).
  3. « 10 mai 1966, première traversée transatlantique d’un avion de combat à réaction français », sur www.defense.gouv.fr, (consulté le ).
  4. https://www.defense.gouv.fr/air/actus-air/il-y-a-dix-ans-dernier-vol-du-mirage-iv.
  5. « Escadron de chasse 01.091 «  Gascogne » », sur www.defense.gouv.fr, (consulté le ).
  6. Jean-Marc Tanguy, « Des tableaux de chasse éloquents », sur Le Mamouth, (consulté le ).
  7. « Rafale en campagne sur l'île de Beauté », sur www.defense.gouv.fr, .
  8. Attribution de Croix de la valeur militaire.

Bibliographie

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  • Henri-Pierre Grolleau, « Rafale F3 : la polyvalence », Air Fan, no 367,‎ , p. 37 à 40 (ISSN 0223-0038).

Liens externes

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