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La journaliste du ''[[Le Monde|Monde]]'', [[Raphaëlle Bacqué]] revient, dans ''Le Dernier Mort de Mitterrand''{{sfn|Bacqué}}, sur le parcours de François de Grossouvre, sa relation avec Mitterrand et sa mort. Elle dit avoir interrogé une cinquantaine de personnes (anciens ministres, collaborateurs, gardes du corps…) et affirme n'avoir trouvé aucune preuve d'un assassinat. Elle détaille aussi la façon dont l'Élysée, paniqué, songea d'abord à faire transporter le corps à l'extérieur (au point d'appeler une ambulance militaire), puis envoya les gendarmes du [[Groupe de sécurité de la présidence de la République|GSPR]] quai Branly {{incise|où François de Grossouvre vivait}} afin de le fouiller avant l'arrivée de la police judiciaire et de son directeur [[Claude Cancès]]{{sfn|Bacqué|p=27}}.
La journaliste du ''[[Le Monde|Monde]]'', [[Raphaëlle Bacqué]] revient, dans ''Le Dernier Mort de Mitterrand''{{sfn|Bacqué}}, sur le parcours de François de Grossouvre, sa relation avec Mitterrand et sa mort. Elle dit avoir interrogé une cinquantaine de personnes (anciens ministres, collaborateurs, gardes du corps…) et affirme n'avoir trouvé aucune preuve d'un assassinat. Elle détaille aussi la façon dont l'Élysée, paniqué, songea d'abord à faire transporter le corps à l'extérieur (au point d'appeler une ambulance militaire), puis envoya les gendarmes du [[Groupe de sécurité de la présidence de la République|GSPR]] quai Branly {{incise|où François de Grossouvre vivait}} afin de le fouiller avant l'arrivée de la police judiciaire et de son directeur [[Claude Cancès]]{{sfn|Bacqué|p=27}}.


Le livre de Raphaëlle Bacqué provoque une réaction de la famille de Grossouvre<ref>[http://www.boursorama.com/forum-politique-lettre-ouvere-d-henri-de-grossouvre-399238511-1 ''Lettre ouverte'' d'Henri de Grossouvre].</ref>, qui conteste son approche, ses conclusions sur le décès et s'interroge sur les raisons de la parution de cet ouvrage<ref>« [http://www.leparisien.fr/flash-actualite-politique/la-famille-grossouvre-s-interroge-sur-les-raisons-de-la-parution-d-un-livre-accreditant-la-these-du-suicide-21-05-2010-932686.php La famille Grossouvre s'interroge sur les « raisons de la parution » d'un livre accréditant la thèse du suicide] », ''[[Le Parisien]]'', 21 mai 2010.</ref>. De même Pierre d'Alançon, son ancien collaborateur à l'Élysée, réagira par une note à l'[[AFP]] et proposera avec la famille de Grossouvre un entretien groupé au [[Figaro Magazine]]<ref>[http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/06/18/01016-20100618ARTFIG00575-grossouvre-sa-famille-conteste-la-these-du-suicide.php ''Grossouvre : sa famille conteste la thèse du suicide"].</ref>
Le livre de Raphaëlle Bacqué provoque une réaction de la famille de Grossouvre<ref>[http://www.boursorama.com/forum-politique-lettre-ouvere-d-henri-de-grossouvre-399238511-1 ''Lettre ouverte'' d'Henri de Grossouvre].</ref>, qui conteste son approche, ses conclusions sur le décès et s'interroge sur les raisons de la parution de cet ouvrage<ref>« [http://www.leparisien.fr/flash-actualite-politique/la-famille-grossouvre-s-interroge-sur-les-raisons-de-la-parution-d-un-livre-accreditant-la-these-du-suicide-21-05-2010-932686.php La famille Grossouvre s'interroge sur les « raisons de la parution » d'un livre accréditant la thèse du suicide] », ''[[Le Parisien]]'', 21 mai 2010.</ref>. De même [[Famille Audemard d'Alançon|Pierre d'Alançon]], son ancien collaborateur à l'Élysée, réagira par une note à l'[[AFP]] et proposera avec la famille de Grossouvre un entretien groupé au [[Figaro Magazine]]<ref>[http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/06/18/01016-20100618ARTFIG00575-grossouvre-sa-famille-conteste-la-these-du-suicide.php ''Grossouvre : sa famille conteste la thèse du suicide"].</ref>


=== La version de l'assassinat ===
=== La version de l'assassinat ===

Version du 3 décembre 2017 à 00:00

François Durand de Grossouvre est un industriel et un conseiller de François Mitterrand, né le à Vienne (France) et mort le à Paris, dans le bureau qu'il occupait à l'Élysée.

Biographie

François de Grossouvre descend d'une ancienne famille bourgeoise du Bourbonnais (XVIe siècle) fixée à Grossouvre (Bourbonnais sous l'ancien régime bien qu'aujourd'hui dans le Cher et non dans l'Allier) comme maître de forges en 1779. Gustave Chaix d'Est-Ange écrit que la famille Durand de Grossouvre est anciennement et honorablement connue dans la haute bourgeoisie du Berry[1]. Il est un descendant de Jean-François Durand[2] (1737-1802)[3], procureur des terres et juridictions de Châteaumorand, notaire royal, bailli du Breuil puis Maître de Forges et seigneur de Grossouvre[4]. Il acquit la terre de Grossouvre le 6 septembre 1785 après avoir affermé cette seigneurie dès 1779. Le 29 septembre 1785, en compagnie du notaire Dumont, conformément au droit féodal, il porte foi et hommage à "dame Marie Marguerite Frézeau de La Frézelière, veuve du marquis de Bonneval, dame-marquise de Germigny-l’Exempt", acte entériné par des lettres royales du 17 mars 1786[a 1]. Il est issu d'une famille de juges et officiers des basses marches du Bourbonnais dont la filiation est établie dès 1596[b 1]. Anthoine Durand est cité en 1596 au Donjon, son petit-fils Barthélemy Durand[c 1], sieur de Saint-Amand, enseigne au régiment de Créquy, mort en 1684, est l'arrière grand-père de Jean-François. C'est par un décret du 28 décembre 1865 de l'empereur Napoléon III que la famille Durand de Grossouvre a été autorisée à joindre régulièrement à son nom celui de Grossouvre[1]. Par sa grand-mère paternelle née Panon du Hazier, Grossouvre est aussi apparenté à la famille Panon Desbassayns de Richemont.

En 1923, son père, le banquier Maurice Durand de Grossouvre (notamment directeur de la banque de Salonique puis de la Société Générale à Beyrouth), meurt des conséquences d'une exposition à l'ypérite pendant la Grande Guerre. François de Grossouvre gardera des attaches affectives fortes avec le Liban (Lydia Homsy, la marraine de son fils cadet Henri, était libanaise).

Élevé en France chez les jésuites au lycée Saint-Louis-de-Gonzague (Franklin) dans le 16e arrondissement de Paris, il fait ensuite des études de médecine à Lyon. Bien que n’ayant jamais exercé la médecine dans le civil, il gardera un intérêt pour le sujet et, quadragénaire, il passera un diplôme de rhumatologie. Il participera aussi à la création de la clinique Saint-Louis à Lyon (dans le quartier de Vaise) et du centre anti-migraine de Vichy.

La guerre

Quand survient la Seconde Guerre mondiale, il est affecté comme médecin auxiliaire à un régiment de tirailleurs marocains, et rejoint ensuite une équipe d'éclaireurs-skieurs dans le Vercors (où sa mère a une maison) ; il y rencontre le capitaine Bousquet, membre de l'un des premiers réseaux de l'Organisation de résistance de l'armée (ORA). François de Grossouvre revient à Lyon où il obtient son diplôme de docteur en médecine en 1942, et devient médecin du 11e cuirassiers, commandé par le colonel Lormeau[5].

Il rejoint quelque temps le Service d'ordre légionnaire (SOL), dirigé par Joseph Darnand, mais en 1943 quitte le SOL pour rejoindre le maquis de la Chartreuse (près de Grenoble) et participe aux combats du Vercors. Il avait alors le nom de guerre « Clober » de Claudette Berger, sa fiancée qui deviendra son épouse.

Pendant la guerre, il rencontre Pierre Mendès France à bord d’un bombardier. Ce dernier sera à l’origine de la première rencontre entre François de Grossouvre et François Mitterrand. Ce bombardier français appartient, semble-t-il, à un groupe de bombardement sous commandement américain. François de Grossouvre disait avoir un grade dans l'armée américaine supérieur à son grade français.

À la Libération, il sera établi qu'il était infiltré au SOL en tant qu'agent de l'ORA. Sous le nom de code de « monsieur Leduc », il devient le chef du réseau stay-behind (de l'ombre) « Arc-en-ciel », installé par l'OTAN en France, dans le cadre de l'opération Gladio. Il a fait en réalité partie d'une organisation clandestine créée fin 1947 nommée « Rose des Vents », membre du réseau stay-behind pour combattre une hypothétique invasion communiste en France. Il avait été recruté par un agent du SDECE, Louis Mouchon. Mitterrand n'ignorait rien de cette appartenance et c'est une des raisons des fonctions qui lui ont été confiées[pas clair] à l'Élysée à partir de 1981[6][source insuffisante].

L'industriel

En 1943, il se marie avec Claudette (dite Claude) Berger, fille de l'industriel Antoine Berger ; six enfants naîtront de ce mariage : Patrick, Xavier, Isabelle, Marie-France, Nathalie et Henri.

François de Grossouvre s'impose à la tête des sociétés de sa belle-famille : Le Bon sucre (1944-1963) et A. Berger et Cie (1949-1963). Il fonde ensuite la Générale sucrière. Ses liens avec les limonadiers lui permettent, avec des collaborateurs italiens, l’homme d’affaires Gilbert Beaujolin et le nord-américain Alexandre Patty, d’obtenir une licence exclusive de production de Coca-Cola. Il s'associe avec Napoléon Bullukian (le parrain de son fils Henri) pour l'embouteillage. C’est la première usine de ce type en France.

Il est parallèlement conseiller du commerce extérieur de la France (1952-1967) et vice-président de la Chambre de commerce franco-sarroise (1955-1962). En 1953, il investit dans la création du magazine L'Express. Il noue à cette occasion une amitié avec Françoise Giroud et Jean-Jacques Servan-Schreiber.

François de Grossouvre a aussi repris l’entreprise de soierie Ducharne qu’il développera en lui rattachant la production de fibre de verre (entreprise Ducharne et Verester).

Dans les années 1970, il devient actionnaire majoritaire des quotidiens Le Journal du Centre et La Montagne, deux quotidiens régionaux du Massif central, couvrant une quinzaine de départements et tirant à plus de 400.000 exemplaires.

L'orientation politique

Alors qu'il était avant-guerre proche des milieux de l'Action française (il a, jeune étudiant, rencontré Charles Maurras et milité, comme François Mitterrand, au Parti du nationalisme intégral), il se lie d'amitié avec François Mitterrand lors d'un voyage en Chine en 1959. Ses proches soulignent la fibre « sociale » profonde et sincère de François de Grossouvre. Il achète une propriété dans l'Allier (non loin de la Nièvre, fief électoral du futur président) qu'il exploite et où il peut s'adonner à ses deux grandes passions, l'équitation et la chasse[7]. En 1965, aux côtés de Charles Hernu et d'André Soulier, avocat et élu lyonnais, il fait partie du « triumvirat » de direction de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste, que préside François Mitterrand. Ce dernier, dont il finance une partie de la campagne électorale (salles de rassemblement, voyages)[8], le charge notamment de participer aux négociations avec le Parti communiste.

Il prend également un pied-à-terre à Paris et s'active dans l'ombre de François Mitterrand. En 1974, il devient le parrain de Mazarine Pingeot, la fille qu'Anne Pingeot donne à celui-ci, et veille sur les secrets de la famille Mitterrand, dont aucun ne sera révélé du vivant de Grossouvre. Il jouera un rôle clé pour le financement des campagnes électorales de François Mitterrand en 1965, 1974 et en 1981[9].

L'Élysée

Il est nommé dès juin 1981 chargé de mission auprès du président de la République, qui lui confie les problèmes de sécurité et les dossiers sensibles, notamment ceux liés au Liban, à la Syrie, à la Tunisie, au Maroc, au Gabon, aux pays du Golfe, au Pakistan et aux deux Corées.

Il est également président du Comité des chasses présidentielles, fonction qu'il conservera jusqu'à son décès, et qu'il utilise pour des rencontres informelles avec des personnalités politiques nationales ou étrangères.

Ses relations avec François Mitterrand se détériorant, il se voit refuser le titre d'ambassadeur itinérant qu'il réclame, si bien que, le 12 juin 1985, il quitte ses fonctions de chargé de mission et devient conseiller international des avions Marcel Dassault (1985-1986)[10].

Homme qui reste influent grâce à son riche carnet d'adresses, il conserve néanmoins son bureau élyséen, son appartement de fonction du quai Branly (voisin de celui d'Anne et Mazarine Pingeot), ses secrétaire et gardes du corps du GIGN, avec le budget correspondant ; surnommé par certains « l’homme de l’ombre »[11], il continue de recevoir des visiteurs importants à l'Élysée ou ailleurs. Ces activités difficilement contrôlables n'ont pas manqué de susciter des jalousies et François de Grossouvre a fait l'objet d'une surveillance constante, mais il est petit à petit écarté du pouvoir à son grand dépit. Il se confie alors à des journalistes comme Edwy Plenel, ou Jean Montaldo dans des critiques acerbes contre Mitterrand et son entourage.

Le , peu avant 20 h, son garde du corps, un gendarme du GIGN, le retrouve mort, la tête à moitié arrachée par une balle du Magnum qu'il tient encore en main, dans son bureau au premier étage de l'aile Ouest du palais de l'Élysée.

L'hommage

Les obsèques de François de Grossouvre sont célébrées le en l’église Saint-Pierre de Moulins (Allier), où parmi les quelque 400 personnes de l'assemblée, on compte le président de la République François Mitterrand, l’ex-président du Liban Amine Gemayel, des représentants consulaires du Maroc et du Pakistan et les anciens ministres socialistes Pierre Joxe, Louis Mexandeau et René Souchon[12].

L'inhumation du disparu au cimetière de Lusigny se déroule dans l'intimité familiale avec Amine Gemayel aux côtés de la famille et en présence, non souhaitée par la famille du défunt, du président de la République[13].

Les investigations sur la mort de François de Grossouvre

Le suicide présumé de François de Grossouvre a donné lieu à plusieurs versions et contestations. Aucune des thèses soutenant la version de l'assassinat ne s'est imposée à ce jour.

Circonstances

Le , comme d’ordinaire, quatre fois par semaine vers 19 h 30, entre un quart d’heure et une demi-heure, Grossouvre voit le président François Mitterrand[14],[15].

Le lendemain matin, le , Grossouvre apprend dans son bureau au premier étage de l'aile Ouest du palais de l'Élysée, l'attentat contre le président rwandais Habyarimana et s’écrie : « Les cons, ils n'ont pas fait ça ! »[16]. À l’Élysée, ceux qui étaient favorables à une solution de force au Rwanda accusaient Grossouvre d'être inféodé aux États-Unis dont il était le contact officieux[17].

Vers midi, déjeunant avec son fils Patrick, Grossouvre lui parle de ses rapports avec la présidence française : « Non seulement il m’écoutait, mais maintenant il me fait suivre »[18],[19]. Grossouvre rejoint sa maîtresse Nicole à son appartement au palais de l'Alma, au 11 quai Branly, où résident juste au-dessous Anne Pingeot et sa fille Mazarine. Grossouvre dit à Nicole avant de retourner à l’Élysée : « Je m’en vais, je ne reviendrai pas. J’espère que tu te rappelleras les bons moments et que tu garderas un bon souvenir de moi »[20].

Peu avant 16 h, il regagne son bureau à l'Élysée. Il a prévu de dîner avec sa maîtresse Nicole, chez Georges Rawiri, ancien vice-Premier ministre gabonais. En homme raffiné (on le surnomme le duc de Guise), il a fait envoyer à 18 heures un bouquet de fleurs à la maîtresse de maison avec un petit mot : « Chers amis, je me réjouis d'être avec vous ce soir[21]. » Entre 17 h 20 et 18 h 20, il reçoit son ami le docteur Jean Soubielle qui le trouve déprimé, « dans un état épouvantable », et évoquant le suicide[22].

À l'Alma, Nicole constate que le revolver de Grossouvre a disparu du tiroir où il le rangeait. Selon Jean Montaldo, elle l’appelle sur sa ligne directe à l’Élysée entre 18 h 15 et 18 h 30. Il décroche. Elle le supplie de ne pas commettre l’irréparable. Elle contacte Patrice Jaran, le chauffeur de François de Grossouvre, grâce au téléphone installé dans la voiture et le presse de monter au bureau mais Grossouvre lui assure qu'il va bientôt descendre. À 18 h 35, la secrétaire de Grossouvre, madame Trevelin quitte son bureau[23].

Vers 19 h 30[24],[25], alors que Patrice Jaran et Daniel Cerdan, son garde du corps, l'attendent pour l'emmener à son dîner, l'un des deux hommes (les versions divergent à ce propos)[26],[27] entend une détonation. Les deux hommes entrent dans son bureau et le découvrent mort, assis dans son fauteuil, tenant dans sa main droite un Manurhin MR-73 de calibre .357 Magnum offert par François Mitterrand[28],[29] à son bureau à l’Élysée (son corps est découvert à 19 h 50) [30]. Le haut de son crâne est emporté, il y a « du sang partout, des éclats de cerveau, sur le bureau, sur les murs et jusqu'au plafond »[22].

Peu après 23 heures, un communiqué de la présidence de la République annonce la mort de François de Grossouvre. C'est la première fois dans l'histoire de la République qu'un collaborateur du chef de l'État se donne la mort dans le palais présidentiel[31].

Avant minuit, Cerdan et les hommes du GSPR, chargés de sécuriser l’appartement à l’Alma, y trouvent Nicole en pleurs. Ils déménagent Nicole et ses affaires à son appartement[32],[33],[34].

L'enquête judiciaire

L'enquête judiciaire, écourtée (il n'y a notamment pas eu d'expertise balistique), conclut au suicide, François de Grossouvre s'étant tiré une balle de bas en haut, après avoir placé le canon sous son menton.

Le rapport d'autopsie précise que le corps présentait « une luxation avant de l'épaule gauche et une ecchymose à la face », mais est compatible avec le suicide. Il peut s'expliquer par le recul provoqué par le tir du 357 Magnum qui a projeté son corps contre la console téléphonique installée derrière son fauteuil[35].

Un suicide

Des proches du pouvoir ont soutenu que François de Grossouvre était dépressif, ne supportant pas le fait de vieillir et vivant mal sa progressive mise à l'écart… C'est la thèse que soutiendront notamment le docteur Claude Gubler, médecin du président, dans son livre Le Grand Secret et Pierre Favier et Michel Martin-Roland dans La Décennie Mitterrand, tome 4. Mais cela a été démenti par le médecin traitant, le docteur Claude Loisy, la famille et des amis de François de Grossouvre[réf. nécessaire].

Dans Dernières volontés, derniers combats, dernières souffrances, Pierre Péan indique que le responsable des chasses faisait tout pour diffamer le président Mitterrand. François de Grossouvre était dégoûté par l'affairisme du président et de nombreux socialistes arrivés au pouvoir. Il serait allé, indique l'enquêteur, jusqu'à proposer ses services à Jacques Chirac en 1988 via Omar Bongo. Ce dernier, outré d'une pareille trahison, n'aurait pas donné suite.

Le suicide de François de Grossouvre fait l'objet d'une polémique médiatique[36]. Certains tentent de minimiser l'événement en le ramenant au rang de simple fait divers, alors que d'autres font le lien entre l'acte tragique et les affaires de l'État que François de Grossouvre a eu à connaître lors de son passage à l'Élysée, voire les affaires d'État qu'il aurait pu révéler, ou encore les affaires de famille et les secrets par lesquels il était lié (l'existence de Mazarine Pingeot ne sera révélée au grand public que quelques mois plus tard).

La journaliste du Monde, Raphaëlle Bacqué revient, dans Le Dernier Mort de Mitterrand[37], sur le parcours de François de Grossouvre, sa relation avec Mitterrand et sa mort. Elle dit avoir interrogé une cinquantaine de personnes (anciens ministres, collaborateurs, gardes du corps…) et affirme n'avoir trouvé aucune preuve d'un assassinat. Elle détaille aussi la façon dont l'Élysée, paniqué, songea d'abord à faire transporter le corps à l'extérieur (au point d'appeler une ambulance militaire), puis envoya les gendarmes du GSPR quai Branly — où François de Grossouvre vivait — afin de le fouiller avant l'arrivée de la police judiciaire et de son directeur Claude Cancès[38].

Le livre de Raphaëlle Bacqué provoque une réaction de la famille de Grossouvre[39], qui conteste son approche, ses conclusions sur le décès et s'interroge sur les raisons de la parution de cet ouvrage[40]. De même Pierre d'Alançon, son ancien collaborateur à l'Élysée, réagira par une note à l'AFP et proposera avec la famille de Grossouvre un entretien groupé au Figaro Magazine[41]

La version de l'assassinat

Le pamphlétaire Jean Montaldo, qui se dit ami de Grossouvre et virulent anti-mitterandien, tente dans la presse, puis dans son livre Mitterrand et les 40 voleurs, d'accréditer l'idée d'un assassinat de François de Grossouvre. Ainsi que le capitaine Paul Barril, dans son livre Guerres secrètes à l'Élysée[42], ce qui lui vaut d'être condamné le par le tribunal correctionnel de Paris pour diffamation envers Gilles Ménage, ancien directeur de cabinet du président François Mitterrand[43], et Michel Charasse.

Des éléments étayent cette version :

  • l'absence d'enquête sérieuse, notamment auprès des personnes présentes ce soir-là à l'Élysée ;
  • la disparition de la totalité de ses notes au président de la République, de nombreuses autres archives et surtout du manuscrit de « souvenirs » que François de Grossouvre rédigeait ;
  • la luxation de l'épaule gauche de la victime, découverte lors de l'autopsie, qui pourrait être due au fait qu'il aurait été maintenu de force lors du « suicide » ;
  • la dégradation continue des relations entre la victime et François Mitterrand rapportée par des familiers ;
  • des remarques de François de Grossouvre vers la fin de sa vie affirmant qu'il se sentait menacé : « ils vont me tuer... » ;
  • les suicides en série : Pierre Bérégovoy, le capitaine Pierre-Yves Guézou[44].

Plusieurs des enfants de François de Grossouvre, ayant commencé des recherches sur la mort de leur père, ont reçu des menaces anonymes et deux ont même été mis en garde directement par François Mitterrand qui les a, peu après la mort de leur père, en avril 1994, découragés d'entreprendre des « recherches inutiles ».

Les derniers mois de sa vie, François de Grossouvre invitait régulièrement des journalistes pour leur faire des confidences sur les dérives du pouvoir mitterrandien et il rédigeait des mémoires. Selon Frédéric Laurent, Dominique Venner et François d'Orcival, après avoir quitté ses fonctions officielles en 1985, il continuait à être chargé par le président de la République française de missions de diplomatie parallèle dans des pays sensibles (Golfe, Maroc, Liban, deux Corée, Pakistan) et continuait aussi à être un personnage clé du système stay-behind, et cela jusqu'à la fin de sa vie. Selon Jean Lacouture, Pierre Favier et Michel Martin-Roland, François de Grossouvre n'occupait plus aucune fonction et n'avait d'ailleurs joué qu'un rôle marginal entre 1981 et 1985 alors que François de Grossouvre a joué un rôle important de coordination des services de renseignements et de missions de diplomatie secrètes confiées par François Mitterrand. François de Grossouvre était jusqu'à la fin de sa vie officiellement président du comité des chasses présidentielles où étaient régulièrement invités des chefs d'États, des diplomates et des responsables gouvernementaux.

L’attentat au Rwanda

Un autre mobile est sa connaissance des relations entre la France et de nombreux pays africains, particulièrement le Rwanda, en raison de la coïncidence de sa mort le lendemain de l'attentat du 6 avril 1994 contre le président rwandais Habyarimana.

En 1989, Grossouvre dénonce les pressions de la cellule africaine sur la CIEEMG (Commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériel de guerre) pour la vente de missiles Mistral à l’Afrique du Sud par Jean-Christophe Mitterrand (fils du président) qui l’a présenté comme un achat du Congo-Brazzaville au mépris de l’embargo contre le régime d’apartheid[45] : « Tout cela est malsain. Il ne faudrait pas que certains connaissent ici le sort du prince de Broglie »[46].

Dans les années 1990, Grossouvre avait recommandé Paul Barril auprès de chefs d’État africains[47] dont Habyarimana : Barril devait infiltrer et contrôler les structures militaires et politiques du FPR « jusqu’à la racine », et remettre des fiches à Grossouvre, qui les transmettait en moins de 24 heures à François Mitterrand[48],[49]. Grossouvre est autant l’ami que le patron de Barril[50].

Mais au début du mois d'avril 1994, Habyarimana décide de faire une déclaration pour autoriser le FPR, se mettant à dos ceux qui y sont opposés. Jean Kambanda, dans ses confessions au TPIR, a déclaré que François de Grossouvre avait informé Mobutu de la menace pesant sur Habyarimana[51].

Le rapport sur le génocide au Rwanda, Aucun témoin ne doit survivre, réalisé conjointement par La Fédération internationale des droits de l'homme et Human Rights Watch (dont la branche africaine est qualifiée par Filip Reyntjens, Bernard Lugan et Pierre Péan d'officine FPR), évoque dès 1998 dans sa version anglaise, le rôle de François de Grossouvre à deux reprises, et souligne cette coïncidence de dates. De mars 2004 à 2011 la version de l'enquête du juge Jean-Louis Bruguière, celle du journaliste Pierre Péan et celle de l'ancien lieutenant de la branche armée du FPR A. J. Ruzibiza concluaient que c'est le FPR qui aurait commandité cet assassinat. Depuis 2012, l'enquête approfondie par le juge Marc Trévidic, successeur du juge Bruguière, après notamment son déplacement à la tête d'une équipe d'enquêteurs au Rwanda et une enquête balistique, a remis en cause cette version française en désignant le camp militaire des Forces armées rwandaises, soutenues par la France, comme lieu de tir le plus probable. Des questions sur une implication française ont également été relancée à partir d'un faux certificat de « genre de mort » d'origine militaire de deux gendarmes français au Rwanda juste après l'attentat et d'une perquisition effectuée au domicile de Paul Barril dans le cadre de l'enquête française[52].

Le journaliste Éric Reynaud, dans Suicide d'État à l'Élysée, la mort incroyable de François de Grossouvre[53], est convaincu que François de Grossouvre a été assassiné.

Décorations et distinctions

Il était aussi décoré de très nombreux ordres étrangers. Il ne portait que la Croix de guerre et la Légion d'honneur qui lui avaient été décernées à titre militaire.

Notes et références

Lettres royales conservées dans les archives du château de Grossouvre

  1. Louis, par la grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre: A tous ceux qui qui ces présentes lettres verront, Salut: Jean François Durand, Maître de Forges, demeurant en la ville de Lapalisse paroisse de Lubier, Nous a fait exposer que par contrat reçu Meyer et Nausé Conseillers du Roi notaires de la province d'Alsace à la résidence de Colmar le six septembre mil sept cent quatre vingt cinq expédié signé Meyer Notaire avec paraphe collationné par Dumont et son confrère notaires à Sancoins le vingt trois dudit mois de Septembre controlé et jusinné audit lieu le même jour , il a acquis d’Alexandre Auguste de Grivel Chevalier marquis d’Auroy Seigneur de Grossouvre et autres lieux résidant à Colmar en Alsace, les terres , fiefset Seigneurerie, justice et juridiction de Grossouvre de Trézy et des Bordes situé en Berry et Bourbonnais, avec les forges, fourneaux, fendrie, domaines, louageries, Bois, Cens, rentes et redevances, ensemble le magasin pour le dépot des fers scitué dans le bourg d’Apremont et généralement tout ce qui dépend des dittes terres et Seigneureries terriers de Grossouvre Trézy et des Bordes ainsi que le tout se contient et comporte avec tous les droits utiles et honorifiques rescindans et rescidoirs sans en rien réserver ni retenir aux charges clauses et conditions y exprimés et encore pour et moyenant la Somme de deux cent mille Livres, pour en jouir entoute propriété ses hoirs et ayans cause comme de chose leur appartenant à compter du jour de la ditte acquisition lesquelles terres, fiefs Seigneurerie justice juridiction de Grossouvre de Trezy et des Bordes et dependances appartenoient au vendeur ainsi qu’il est plus au loin ennoncé en l’acte dudit jour six septembre mil sept cent quatrevingt cinq. & pour par l’exposant jouir des dittes terres, fiefs Seigneureries justices et juridictions de Grossouvre H s’en mettre en possession, & en purger les privilèges & hypothéques, suivant & conformément à l’Edit du mois de juin 1771; nous à très humblement fait supplier de vouloir bien lui accorder nos Lettres sur ce nécessaires. A ces causes, de l’avis de notre Conseil qui a vu ledit contract et autres pièces ci-attachées sous le contre scel de notre Chancellerie, nous avons ratifié laditte acquisition voulons qu’elle soit exécuté selon sa teneur; ce faisant que ledit Exposant Ses hoirs & ayant cause, soient & demeurent propriétaires incommutables des dittes terres fiefs et Seigneurerie justice et juridiction de Grossouvre Trezy et des Bordes circonstances & dépendances, en jouissent & disposent comme de chose à eux appartenant, purgée de tous privilèges & hypothèques, suivant et conformément à notre Edit du mois de Juin 1771. Mandons à nos amés Conseillers en notre Sénéchaussée de Bourbonnois, qu’ils aient à faire jouir ledit Exposant de l’effet des Présentes. Car tel est notre plaisir; en témoin de quoi, nous avons fait mettre notre scel à ces Présentes Données à Moulins le dix septième jour de Mars l’an de grace mil sept cent quatre vingt six & de notre regne le Douzième

Registres paroissiaux du Donjon

  1. Anthoine Durand, notaire royal au Donjon, cité le au Donjon et mort le au Donjon.

Registres paroissiaux de Saint-Martin d'Estreaux

  1. Barthélemy Durand, sieur de Saint-Amand, né vers 1635, enterré le 11 janvier 1684 à Saint-Martin d’Estreaux, enseigne au régiment de Créquy; puis procureur des terres et juridictions de Châteaumorand et de Chaugy, résidant au château de Chaugy

Autres références

  1. a et b Durand de Grossouvre.
  2. Bulletin des lois décret 12829 du 2 novembre 1864 changement de nom.
  3. Généalogie disponible à cette adresse.
  4. René Gordon, Grossouvre, son château, ses seigneurs, Éditions de la revue du centre, (lire en ligne).
  5. Cet épisode controversé de la vie de François de Grossouvre au début de la Seconde Guerre mondiale est relaté dans le livre de Paul Barril.
  6. (en) « François de Grossouvre », The Economist,‎
  7. Des trophées de François de Grossouvre sont exposés dans une salle du musée international de la chasse (au château de Gien) portant son nom. [1]
  8. Bacqué, p. 238.
  9. Dominique Labarrière, Quand la politique tue, Éditions de la Table Ronde, , p. 101.
  10. Laurent, p. 234.
  11. Suicide de François de Grossouvre - L'Humanité, .
  12. Philippe Broussard, « Les obsèques de François de Grossouvre », Le Monde,‎ , p. 12.
  13. Krop 2001, p. 61.
  14. François Mitterrand confie à Édouard Balladur le [8, p. 220].
  15. Commissariat de Police, quartier de la Madeleine, Paris 8e, procès-verbal No 811/J/94, à la suite de l'audition de Cerdan Daniel, garde du corps de M. de Grossouvre (Cf. Patrice de Méritens, p. 26).
  16. Citation relatée à Colette Braeckman par un enquêteur belge qui avait été en contact avec ses homologues des services français. Cf. Colette Braeckman, Rwanda : un autre avion dans la cible, Le Soir, 29 mars 1996.
  17. Note d’information du réseau Voltaire No 185-186, 2 décembre 1998, p. 6.
  18. Raynaud, p. 97-98.
  19. Bacqué, p. 224.
  20. Cerdan, p. 160.
  21. Barril, p. 175.
  22. a et b Bacqué, p. 15.
  23. Jean Montaldo, Mitterrand et les 40 voleurs. Albin Michel, juin 1994. [45, p. 28].
  24. François-Xavier Verschave, La Françafrique, Le plus long scandale de la République. Stock, 1998, [69, p. 315].
  25. Gabon. Georges Rawiri et François de Grossouvre, La Lettre du Continent, 2 juillet 1994.
  26. Cerdan, p. 71.
  27. Gamba, p. 107.
  28. Olivier de Rincquesen, « Portrait du jour », France Inter, mardi 15 juin 2004, 7 h 46.
  29. C. Prouteau [51, p. 216–217].
  30. Patrick Jarreau, « François Mitterrand assistera aux obsèques de François de Grossouvre », Le Monde, 10 avril 1994, p. 8.
  31. Krop 2001, p. 18.
  32. Barril, p. 121.
  33. Raynaud, p. 130-131.
  34. English et Thibaud 2003.
  35. Christophe Deloire, Cadavres sous influence : Les morts mystérieuses de la Ve république, JC Lattès, , p. 37.
  36. Bertrand Pirat, Suicide à l'Élysée. Une controverse journalistique autour d'un impossible fait divers, Médias & Culture, .
  37. Bacqué.
  38. Bacqué, p. 27.
  39. Lettre ouverte d'Henri de Grossouvre.
  40. « La famille Grossouvre s'interroge sur les « raisons de la parution » d'un livre accréditant la thèse du suicide », Le Parisien, 21 mai 2010.
  41. Grossouvre : sa famille conteste la thèse du suicide".
  42. Barril.
  43. « Paul Barril condamné pour diffamation envers Gilles Ménage », Le Monde, 29 mai 1997 ; Publication judiciaire, L'Express, 10 juillet 1997.
  44. Pierre-Yves Guézou, ancien membre de la cellule antiterroriste de l'Élysée, retrouvé pendu à son domicile de Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) [2].
  45. Pascal Krop, Le génocide franco-africain - Faut-il juger les Mitterrand ?, J.-C. Lattès, octobre 1994 [33, p. 50].
  46. Jean-Christophe Mitterrand, Mémoire meurtrie. Plon, 2001. [44, pp. 142, 144].
  47. Stephen Smith, « Habyarimana », retour sur un attentat non élucidé, Libération, 29 juillet 1994.
  48. Entretien de Raphaël Glucksmann avec Paul Barril, 2004. Épreuve de tournage du film « Tuez-les tous ».
  49. Audition de Paul Barril par le juge Bruguière, 29 septembre 1999, cote 58 (Cf. Patrick de Saint-Exupéry [61, p. 24]).
  50. Barril, p. 173, 176, 183, 193.
  51. Linda Melvern, Rwanda : International Genocide Expert Refutes Judge Bruguière ; Linda Melvern, L'attentat, La Nuit rwandaise, no 1, p. 23.
  52. Commission d'enquête citoyenne, page d'actualité de janvier 2013.
  53. Raynaud, p. 231.

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Voir aussi

Bibliographie

Ouvrages

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Presse

  • Le Point du 5 avril 2002, no 1542, page 15 (l'auteur a récusé depuis toute idée d'assassinat)
  • VSD, 09-15 août 2001, pages 86–89
  • Historia, février 2002, no 662, pages 62–63
  • Who's Who in France, 24e édition 1992-1993

Roman

  • Jean-Paul Bourre, L'Élu du serpent rouge, éditions Les belles lettres, 2004. L'un des héros de ce roman, Patrice Villard, grand maître secret du Prieuré de Sion, n'est autre que François de Grossouvre.

Filmographie

  • Documentaire inédit diffusé sur la chaîne 13e rue le 13 avril 2007 et réalisé par Emmanuel Besnier : « Suicide à l’Élysée » sur la mort suspecte de François de Grossouvre.
  • Reportage diffusé le 28 novembre 2010 sur France 2 et présenté par Laurent Delahousse, intitulé : 13 h 15, le dimanche « L'ombre d'un doute », de Marie-Pierre Farkas, Jean-Marie Lequertier et Ghislain Delaval.
  • Documentaire diffusé sur France 3 le 11 février 2013 et réalisé par Jean-Louis Pérez : « Un mort à l'Élysée : François de Grossouvre ».

Articles connexes

Liens externes