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« Appel des 58 » : différence entre les versions

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L''''''Appel des 58''''' est un manifeste signé le {{date|30 novembre 2015}} par cinquante-huit personnalités, pour défendre la [[Liberté de réunion|liberté de manifester]] pendant l'[[État d'urgence en France|état d'urgence]], décrété en France après les [[attentats du 13 novembre 2015 en France|attentats de Paris]].
L''''''Appel des 58''''' est un [[manifeste]] signé le {{date|30 novembre 2015}} par cinquante-huit personnalités, pour défendre la [[Liberté de réunion|liberté de manifester]] pendant l'[[État d'urgence en France|état d'urgence]], décrété en France après les [[attentats du 13 novembre 2015 en France|attentats de Paris]].


Cet appel, publié par [[Mediapart]], fait référence au nombre de personnes signalées au parquet après avoir participé à une manifestation de soutien aux migrants le {{date-|22 novembre}} malgré l'interdiction émise par la préfecture de police de Paris. Les signataires y affirment : {{citation|Voilà ce que [[État islamique (organisation)|Daesh]] et d'autres veulent interdire. Voilà ce que nous défendons. Nous déclarons que nous manifesterons pendant l'état d'urgence.}}
Cet appel, publié par [[Mediapart]], fait référence au nombre de personnes signalées au [[Ministère public (France)|parquet]] après avoir participé à une manifestation de soutien aux migrants le {{date-|22 novembre 2015-}} malgré l'interdiction émise par la [[Préfecture de police (Paris)|préfecture de police de Paris]]. Les signataires y affirment : {{citation|Voilà ce que [[État islamique (organisation)|Daesh]] et d'autres veulent interdire. Voilà ce que nous défendons. Nous déclarons que nous manifesterons pendant l'état d'urgence.}}


== Contexte ==
== Contexte ==
Le {{date|14|novembre|2015}}, après les [[attentats du 13 novembre 2015 en France]], l'[[État d'urgence en France|état d'urgence]] est décrété sur l'ensemble du territoire métropolitain et la Corse par le Président de la République, à la suite d'un Conseil extraordinaire des ministres<ref>[http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000031473404 Décret {{n°}}2015-1475 du 14 novembre 2015 portant application de la loi {{n°}}55-385 du 3 avril 1955], [[Journal officiel de la République française|JORF]] {{n°}}264 du 14 novembre 2015, {{p.}}21297, texte {{n°}}44, [[Système NOR|NOR]] INTD1527633D.</ref>{{,}}<ref>[http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000031473413 Décret {{n°}}2015-1476 du 14 novembre 2015 portant application de la loi {{n°}}55-385 du 3 avril 1955], [[Journal officiel de la République française|JORF]] {{n°}}264 du 14 novembre 2015, {{p.}}21297, texte {{n°}}45, [[Système NOR|NOR]] INTD1527634D.</ref>{{,}}<ref>[http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000031474548 Décret {{n°}}2015-1478 du 14 novembre 2015 modifiant le décret {{n°}}2015-1476 du 14 novembre 2015 portant application de la loi {{n°}}55-385 du 3 avril 1955], [[Journal officiel de la République française|JORF]] {{n°}}265 du 15 novembre 2015, {{p.}}21382, texte {{n°}}9, [[Système NOR|NOR]] INTD1527643D.</ref>.
Le {{date|14 novembre 2015}}, après les [[attentats du 13 novembre 2015 en France|attentats du {{date-|13 novembre 2015-}} en France]], l'[[État d'urgence en France|état d'urgence]] est décrété sur l'ensemble du territoire métropolitain et la Corse par le [[Président de la République française|président de la République]], à la suite d'un [[Conseil des ministres (France)|Conseil extraordinaire des ministres]]<ref>[https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000031473404 Décret {{n°}}2015-1475 du {{date-|14 novembre 2015}} portant application de la loi {{n°}}55-385 du {{date-|3 avril 1955}}], [[Journal officiel de la République française|JORF]], {{n°}}264, {{date-|14 novembre 2015}}, {{p.}}21297, texte {{n°}}44, [[Système NOR|NOR]] INTD1527633D.</ref>{{,}}<ref>[https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000031473413 Décret {{n°}}2015-1476 du {{date-|14 novembre 2015}} portant application de la loi {{n°}}55-385 du {{date-|3 avril 1955}}], [[Journal officiel de la République française|JORF]], {{n°}}264, {{date-|14 novembre 2015}}, {{p.}}21297, texte {{n°}}45, [[Système NOR|NOR]] INTD1527634D.</ref>{{,}}<ref>[https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000031474548 Décret {{n°}}2015-1478 du {{date-|14 novembre 2015}} modifiant le décret {{n°}}2015-1476 du {{date-|14 novembre 2015}} portant application de la loi {{n°}}55-385 du {{date-|3 avril 1955}}], [[Journal officiel de la République française|JORF]], {{n°}}265, {{date-|15 novembre 2015}}, {{p.}}21382, texte {{n°}}9, [[Système NOR|NOR]] INTD1527643D.</ref>.


Le {{date-|18 novembre}}, le gouvernement interdit la grande manifestation qui devait se tenir à Paris le {{date-|29 novembre}}, veille de l’ouverture de la [[Conférence de Paris de 2015 sur le climat|Conférence sur le climat]] (COP21), de même que les événements prévus le {{date-|12 décembre}}, au lendemain de la clôture de la conférence<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Rémi|nom1=Barroux|titre=COP21 : le gouvernement interdit les manifestations sur la voie publique|périodique=Le Monde.fr|date=18-11-2015|ISSN=1950-6244|url texte=https://www.lemonde.fr/cop21/article/2015/11/18/le-gouvernement-annule-les-manifestation-sur-le-climat-du-29-novembre-et-du-12-decembre_4812854_4527432.html}}.</ref>.
Le {{date-|18 novembre 2015-}}, le [[Gouvernement de la République française|gouvernement]] interdit la grande manifestation qui devait se tenir à Paris le {{date-|29 novembre 2015-}}, veille de l’ouverture de la [[Conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques|Conférence sur le climat]] (COP21), de même que les événements prévus le {{date-|12 décembre 2015-}}, au lendemain de la clôture de la conférence<ref>{{lien web|auteur1=Rémi Barroux|titre=COP21 : le gouvernement interdit les manifestations sur la voie publique|périodique=[[Le Monde]]|date=18-11-2015|url=https://www.lemonde.fr/cop21/article/2015/11/18/le-gouvernement-annule-les-manifestation-sur-le-climat-du-29-novembre-et-du-12-decembre_4812854_4527432.html}}.</ref>.


Le {{date-|21 novembre}}, dans le cadre de l'état d'urgence, le [[préfet de police de Paris]] interdit toute manifestation sur la voie publique en [[Île-de-France]] jusqu’au {{date-|30 novembre}} à minuit. Les personnes qui enfreignent cet arrêté d’interdiction encourent jusqu’à six mois d’emprisonnement et une amende de 7500 euros<ref>[http://legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000006418472&cidTexte=LEGITEXT000006070719 Article 431-9] du Code pénal, modifié par Ordonnance n°2000-916 du 19 septembre 2000 - art. 3 (V) JORF 22 septembre 2000 en vigueur le {{1er}} janvier 2002.</ref>. Cette interdiction concerne, après cette date, la manifestation prévue le {{date-|12 décembre}} et liée à la COP21<ref>{{Article|langue=fr|titre=Les manifestations interdites en Île-de-France jusque fin novembre|périodique=RTL.fr|date=21-11-2015|url texte=http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/attentats-a-paris-les-manifestations-interdites-en-le-de-france-jusque-fin-novembre-7780590352}}.</ref>.
Le {{date-|21 novembre 2015-}}, dans le cadre de l'état d'urgence, le [[Préfecture de police (Paris)|préfet de police de Paris]] interdit toute manifestation sur la voie publique en [[Île-de-France]] jusqu'au {{date-|30 novembre 2015-}} à minuit. Les personnes qui enfreignent cet arrêté d’interdiction encourent jusqu’à six mois d’[[Emprisonnement en droit français|emprisonnement]] et une [[Amende en droit pénal français|amende]] de {{unité|7500 euros}}<ref>[https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000006418472 Article 431-9] du [[Code pénal (France)|Code pénal]].</ref>. Cette interdiction concerne, après cette date, la manifestation prévue le {{date-|12 décembre 2015-}} et liée à la COP21<ref>{{lien web|titre=Les manifestations interdites en Île-de-France jusque fin novembre|éditeur=[[RTL]]|date=21-11-2015|url=https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/attentats-a-paris-les-manifestations-interdites-en-le-de-france-jusque-fin-novembre-7780590352}}.</ref>.


Pour [[Pierre Tartakowsky]], président d’honneur de la [[Ligue française pour la défense des droits de l'homme et du citoyen|Ligue des droits de l’homme]] : {{citation|Mettre la démocratie en hibernation n’est pas le meilleur moyen de la défendre. Je ressens autour de moi une volonté de débattre et de faire collectif. Il ne faut pas que le gouvernement se coupe de cette attente.}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Ondine Millot|auteur2=Renaud Lecadr|auteur3=Sylvain Mouillard|titre=État d’urgence, mode d’emploi|périodique=Libération.fr|date=16-11-2015|url texte=http://www.liberation.fr/france/2015/11/16/etat-d-urgence-mode-d-emploi_1413942}}.</ref>
Pour [[Pierre Tartakowsky]], président d’honneur de la [[Ligue française pour la défense des droits de l'homme et du citoyen|Ligue des droits de l’homme]] : {{citation|Mettre la démocratie en hibernation n’est pas le meilleur moyen de la défendre. Je ressens autour de moi une volonté de débattre et de faire collectif. Il ne faut pas que le gouvernement se coupe de cette attente.}}<ref>{{lien web|auteur1=Ondine Millot|auteur2=[[Renaud Lecadre]]|auteur3=Sylvain Mouillard|titre=État d’urgence, mode d’emploi|périodique=[[Libération (journal)|Libération]]|date=16-11-2015|url=https://www.liberation.fr/france/2015/11/16/etat-d-urgence-mode-d-emploi_1413942}}.</ref>


=== 58 personnes signalées pour avoir bravé l'interdiction de manifester ===
=== 58 personnes signalées pour avoir bravé l'interdiction de manifester ===
Le dimanche {{date-|22 novembre}} à Paris, doit se tenir une manifestation, prévue avant les attentats du {{date-|13 novembre}}, « Migrant-e-s : Bienvenue », à l’appel de plusieurs organisations syndicales, associatives et politiques. Le rassemblement, interdit, réunit cependant plusieurs centaines de personnes<ref>{{Article|langue=fr|titre=Des centaines de manifestants en soutien aux réfugiés et contre l’état d’urgence|périodique=Libération.fr|date=22-11-2015|url texte=http://www.liberation.fr/societe/2015/11/22/des-centaines-de-manifestants-en-soutien-aux-refugies-et-contre-l-etat-d-urgence_1415338}}.</ref>.
Le dimanche {{date-|22 novembre 2015-}} à Paris, doit se tenir une manifestation, prévue avant les attentats du {{date-|13 novembre 2015-}}, « Migrant-e-s : Bienvenue », à l’appel de plusieurs organisations syndicales, associatives et politiques. Le rassemblement, interdit, réunit cependant plusieurs centaines de personnes<ref>{{lien web|titre=Des centaines de manifestants en soutien aux réfugiés et contre l’état d’urgence|périodique=[[L'Express]]|date=22-11-2015|url=https://www.lexpress.fr/societe/des-centaines-de-manifestants-en-soutien-aux-refugies-et-contre-l-etat-d-urgence_1738372.html}}.</ref>.


Durant le rassemblement la police relève l'identité de 58 d'entre elles, qu'elle transmet au [[procureur de la République de Paris]] {{citation|pour application des suites judiciaires prévues par la loi}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=État d'urgence : la police dénonce 58 manifestants à Paris|périodique=RTL.fr|date=23-11-2015|url texte=http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/etat-d-urgence-la-police-denonce-58-manifestants-a-paris-7780603859}}.</ref>.
Durant le rassemblement la police relève l'identité de 58 d'entre elles, qu'elle transmet au [[procureur de la République de Paris]] {{citation|pour application des suites judiciaires prévues par la loi}}<ref>{{lien web|titre=État d'urgence : la police dénonce {{nobr|58 manifestants}} à Paris|éditeur=[[RTL]]|date=23-11-2015|url=https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/etat-d-urgence-la-police-denonce-58-manifestants-a-paris-7780603859}}.</ref>.


Selon la préfecture de police de Paris, elles ont {{citation|commis ou tenté de commettre l’infraction de violation d’une interdiction de manifestation prise en vertu de l’état d’urgence}}<ref name="Politis1" />.
Selon la préfecture de police de Paris, elles ont {{citation|commis ou tenté de commettre l’infraction de violation d’une interdiction de manifestation prise en vertu de l’état d’urgence}}<ref name="Politis1" />.


Ces 58 personnes, dont certaines affirment ne pas avoir été présentes lors du rassemblement, dénoncent {{citation|une volonté de museler le mouvement social}}<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Sylvain|nom1=Mouillard|titre=Manifestants poursuivis : «Une volonté de museler le mouvement social»|périodique=Libération.fr|date=26-11-2015|url texte=http://www.liberation.fr/france/2015/11/26/une-volonte-de-museler-le-mouvement-social_1416302}}.</ref>.
Ces 58 personnes, dont certaines affirment ne pas avoir été présentes lors du rassemblement, dénoncent {{citation|une volonté de museler le mouvement social}}<ref>{{lien web|auteur1=Sylvain Mouillard|titre=Manifestants poursuivis : «Une volonté de museler le mouvement social»|périodique=[[Libération (journal)|Libération]]|date=26-11-2015|url=https://www.liberation.fr/france/2015/11/26/une-volonte-de-museler-le-mouvement-social_1416302}}.</ref>.


=== « Le gouvernement manipule la peur pour nous interdire de manifester » ===
=== « Le gouvernement manipule la peur pour nous interdire de manifester » ===
Le {{date-|24 novembre}}, plusieurs intellectuels français publient dans ''[[Libération (journal)|Libération]]'' une tribune appelant à manifester malgré l'interdiction le {{date-|29 novembre}} à Paris. Ils notent que {{citation|C’est une victoire pour Daesh que d’avoir provoqué la mise sous tutelle sécuritaire de la population tout entière}}, dénoncent la {{citation|mise sous tutelle sécuritaire de la population tout entière […] S’il existe quelque chose comme une valeur française, c’est d’avoir refusé depuis au moins deux siècles de laisser la rue à l’armée ou à la police […] nous n’acceptons pas que le gouvernement manipule la peur pour nous interdire de manifester}}. Parmi les signataires : [[Frédéric Lordon]], [[Pierre Alféri]], [[Hugues Jallon]], [[Éric Hazan]], [[Jacques Fradin (économiste)|Jacques Fradin]], [[Ivan Segré]], [[Nathalie Quintane]], [[Serge Quadruppani]], [[François Cusset]]<ref>{{Article|langue=fr|titre=Bravons l'état d'urgence, manifestons le 29 novembre|périodique=[[Libération (journal)|Libération]]|date=24-11-2015|url texte=http://www.liberation.fr/debats/2015/11/24/bravons-l-etat-d-urgence-manifestons-le-29-novembre_1415769}}.</ref>.
Le {{date-|24 novembre 2015-}}, plusieurs intellectuels français publient dans ''[[Libération (journal)|Libération]]'' une tribune appelant à manifester malgré l'interdiction le {{date-|29 novembre 2015-}} à Paris. Ils notent que {{citation|C’est une victoire pour Daesh que d’avoir provoqué la mise sous tutelle sécuritaire de la population tout entière}}, dénoncent la {{citation|mise sous tutelle sécuritaire de la population tout entière […] S’il existe quelque chose comme une valeur française, c’est d’avoir refusé depuis au moins deux siècles de laisser la rue à l’armée ou à la police […] nous n’acceptons pas que le gouvernement manipule la peur pour nous interdire de manifester}}. Parmi les signataires : [[Frédéric Lordon]], [[Pierre Alferi]], [[Hugues Jallon]], [[Éric Hazan]], [[Jacques Fradin (économiste)|Jacques Fradin]], [[Ivan Segré]], [[Nathalie Quintane]], [[Serge Quadruppani]], [[François Cusset]]<ref>{{lien web|titre=Bravons l'état d'urgence, manifestons le 29 novembre|périodique=[[Libération (journal)|Libération]]|date=24-11-2015|url=https://www.liberation.fr/debats/2015/11/24/bravons-l-etat-d-urgence-manifestons-le-29-novembre_1415769/}}.</ref>.


Le dimanche {{date-|29 novembre}}, un rassemblement est dispersé [[Place de la République (Paris)|place de la République]]<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Barnabé|nom1=Binctin|titre=La police a parqué et brutalisé des manifestants non-violents à Paris|périodique=Reporterre|date=30-11-2015|url texte=http://www.reporterre.net/La-police-a-parque-et-brutalise-des-manifestants-non-violents-a-Paris}}.</ref>. À la suite de violences, d'affrontements avec les forces de l'ordre et du saccage du mémorial aux victimes des attentats<ref>[http://www.lefigaro.fr/sciences/2015/11/29/01008-20151129LIVWWW00030-COP21-climat-paris.php COP21 : 289 interpellations après les heurts à Paris] - ''[[Le Figaro]]'', 29 novembre 2015</ref>{{,}}<ref>[http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2015/11/29/25002-20151129ARTFIG00094-cop21-les-violences-a-paris-provoquent-la-colere-de-l-opposition.php COP21 : les violences à Paris provoquent la colère de l'opposition] - Marc de Boni, ''[[Le Figaro]]'', 29 novembre 2015</ref>, 339 personnes sont interpellées et dont 317 mises en [[Garde à vue en droit français|garde à vue]]. Quatre passent en [[comparution immédiate]] devant le tribunal correctionnel de Paris les {{1er}} et {{date-|2 décembre}}<ref>{{lien web|langue=fr|prénom1=Lucie|nom1=Soullier|titre=« Ce n’est pas le procès de la manifestation, ni celui des black blocs »|url=https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/12/02/ce-n-est-pas-le-proces-de-la-manifestation-ni-celui-des-blacks-blocs_4821881_1653578.html|site=[[Le Monde]]|date=2 décembre 2015}}</ref>. Trois d'entre elles sont condamnées à des peines de prison<ref>{{lien web|langue=fr|prénom1=Sylvain|nom1=Mouillard|titre=Manifestation à République : jet de canette et « trouble majeur » à l'ordre public|site=[[Libération (journal)|Libération]]|date=03-12-2015|url=http://www.liberation.fr/france/2015/12/03/manifestation-a-republique-jet-de-canette-et-trouble-majeur-a-l-ordre-public_1417926}}</ref>. Quatre autres personnes sont envoyées dans un [[Centre de rétention administrative en France|centre de rétention]], dont une Belge et un Suisse<ref>{{lien web|langue=fr|prénom1=Amandine|nom1=Cailhol|url=http://www.liberation.fr/france/2015/12/11/coalition-climat-21-nous-aurons-le-dernier-mot-demain-nous-serons-dans-la-rue_1420194|titre=Coalition climat 21 : « Nous aurons le dernier mot. Demain nous serons dans la rue »|site=[[Libération (journal)|Libération]]|date=11-12-2015}}</ref>.
Le dimanche {{date-|29 novembre 2015-}}, un rassemblement est dispersé [[Place de la République (Paris)|place de la République]]<ref>{{lien web|auteur1=Barnabé Binctin|titre=La police a parqué et brutalisé des manifestants non-violents à Paris|site=[[Reporterre]]|date=30-11-2015|url=https://reporterre.net/La-police-a-parque-et-brutalise-des-manifestants-non-violents-a-Paris}}.</ref>. À la suite de violences, d'affrontements avec les forces de l'ordre et du saccage du mémorial aux victimes des attentats<ref>{{lien web|url=https://www.lefigaro.fr/sciences/2015/11/29/01008-20151129LIVWWW00030-COP21-climat-paris.php|titre=COP21 : 289 interpellations après les heurts à Paris|périodique=[[Le Figaro]]|date=29 novembre 2015}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2015/11/29/25002-20151129ARTFIG00094-cop21-les-violences-a-paris-provoquent-la-colere-de-l-opposition.php|auteur1=Marc de Boni|titre=COP21 : les violences à Paris provoquent la colère de l'opposition|périodique=[[Le Figaro]]|date=29 novembre 2015}}.</ref>, {{nobr|339 personnes}} sont interpellées et dont 317 mises en [[Garde à vue en droit français|garde à vue]]. Quatre passent en [[comparution immédiate]] devant le [[tribunal correctionnel]] de Paris les {{date-|1er décembre- 2015-}} et {{date-|2 décembre 2015-}}<ref>{{lien web|auteur1=Lucie Soullier|titre=« Ce n’est pas le procès de la manifestation, ni celui des black blocs »|url=https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/12/02/ce-n-est-pas-le-proces-de-la-manifestation-ni-celui-des-blacks-blocs_4821881_1653578.html|périodique=[[Le Monde]]|date=2 décembre 2015}}.</ref>. Trois d'entre elles sont condamnées à des peines de prison<ref>{{lien web|auteur1=Sylvain Mouillard|titre=Manifestation à République : jet de canette et « trouble majeur » à l'ordre public|périodique=[[Libération (journal)|Libération]]|date=03-12-2015|url=https://www.liberation.fr/france/2015/12/03/manifestation-a-republique-jet-de-canette-et-trouble-majeur-a-l-ordre-public_1417926/}}.</ref>. Quatre autres personnes sont envoyées dans un [[Centre de rétention administrative en France|centre de rétention]], dont une Belge et un Suisse<ref>{{lien web|auteur1=Amandine Cailhol|url=https://www.liberation.fr/france/2015/12/11/coalition-climat-21-nous-aurons-le-dernier-mot-demain-nous-serons-dans-la-rue_1420194/|titre=Coalition climat 21 : « Nous aurons le dernier mot. Demain nous serons dans la rue »|périodique=[[Libération (journal)|Libération]]|date=11-12-2015}}.</ref>.


Le jour même, des [[Hacktivisme|hacktivistes]], se réclamant des [[Anonymous (collectif)|Anonymous]] piratent deux sites internet de la [[Conférence de Paris de 2015 sur le climat|Conférence sur le climat]] « pour protester contre la brutalité policière française »<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Catalin Cimpanu|titre=Anonymous Hacks UN Climate Change Summit Website to Protest French Police Brutality|date=29-11-2015|url=http://news.softpedia.com/news/anonymous-hacks-un-climate-change-summit-website-to-protest-french-police-brutality-496924.shtml|site=softpedia}}.</ref>.
Le jour même, des [[Hacktivisme|hacktivistes]], se réclamant des [[Anonymous (collectif)|Anonymous]] piratent deux sites internet de la [[Conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques|Conférence sur le climat]] {{citation|pour protester contre la brutalité policière française}}<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Catalin Cimpanu|titre=Anonymous Hacks UN Climate Change Summit Website to Protest French Police Brutality|date=29-11-2015|url=https://news.softpedia.com/news/anonymous-hacks-un-climate-change-summit-website-to-protest-french-police-brutality-496924.shtml|site=[[Softpedia]]}}.</ref>.


Dans une motion votée lors de son congrès les 28 et {{date-|29 novembre}}, le [[Syndicat de la magistrature]] estime que {{citation|la lutte contre le terrorisme est détournée : les interdictions de manifestations, perquisitions et assignations à domicile visent jusqu’aux militants. En mettant en place une répression aveugle et incontrôlée, ces mesures dispersent inutilement des forces de police qui seraient bien mieux employées à la détection et la prévention des projets criminels avérés}}<ref name=Politis1>{{Article|langue=fr|prénom1=Christine|nom1=Tréguier|titre=L’urgence laisse place à l’arbitraire|périodique=[[Politis]]|date=03-12-2015|url texte=http://www.politis.fr/L-urgence-laisse-place-a-l,33283.html}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Syndicat de la magistrature|titre=Non à l’état d’urgence permanent. Motion adoptée à l’unanimité par le 49e Congrès du Syndicat de la magistrature à Toulouse le 29 novembre 2015|périodique=[[Fédération des travailleurs des industries du livre, du papier et de la communication CGT]]|date=29-11-2015|url texte=http://www.filpac.cgt.fr/spip.php?article10588}}.</ref>.
Dans une motion votée lors de son congrès les {{date-|28 novembre- 2015-}} et {{date-|29 novembre 2015-}}, le [[Syndicat de la magistrature]] estime que {{citation|la lutte contre le terrorisme est détournée : les interdictions de manifestations, perquisitions et assignations à domicile visent jusqu’aux militants. En mettant en place une répression aveugle et incontrôlée, ces mesures dispersent inutilement des forces de police qui seraient bien mieux employées à la détection et la prévention des projets criminels avérés}}<ref name=Politis1>{{lien web|auteur1=Christine Tréguier|titre=L’urgence laisse place à l’arbitraire|périodique=[[Politis]]|date=03-12-2015|url=https://www.politis.fr/articles/2015/12/lurgence-laisse-place-a-larbitraire-33283}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien archive|horodatage archive=20151208094112|auteur1=Syndicat de la magistrature|titre=Non à l’état d’urgence permanent. Motion adoptée à l’unanimité par le {{49e|Congrès}} du Syndicat de la magistrature à Toulouse le {{date-|29 novembre 2015}}|éditeur=[[Fédération des travailleurs des industries du livre, du papier et de la communication CGT]]|date=29-11-2015|url=http://www.filpac.cgt.fr/spip.php?article10588|site=filpac.cgt.fr}}.</ref>.


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Le {{date-|30 novembre 2015-}}, à l'initiative de [[Noël Mamère]], [[Jean-Baptiste Eyraud]] et [[Olivier Besancenot]]<ref>{{ouvrage|auteur1=[[Antoine Peillon]]|titre=Résistance !|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]]|année=2016|pages totales=317|isbn=978-2-02-128864-3|isbn2=978-2-02-128866-7|url={{Google Livres|OWXlCwAAQBAJ|page autre=PT120}}}}.</ref>, le texte de l'Appel est publié sur [[Mediapart]].


Le {{date-|2 décembre}}, 333 personnes lancent un ''Appel pour la levée de l'état d'urgence'' : {{citation|Menace contre les libertés individuelles, l’état d’urgence aboutit à un renforcement considérable du caractère autoritaire de la Ve République. […] ce sont […] les moyens d’action, d’organisation, d’expression, sur le terrain social et politique - qui concernent syndicats, partis, associations - qui sont remis en question. […] Le pouvoir se réserve le droit d’interdire tout rassemblement sur la voie publique, ou toute manifestation pour « raison de sécurité ». […] Sous couvert de combattre « le terrorisme », l’état d’urgence fait peser un danger sérieux sur nos libertés démocratiques, individuelles, sociales et politiques et sur la démocratie}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=Appel des 333 pour la levée de l'état d'urgence|périodique=Libération.fr|date=03-12-2015|url texte=http://www.liberation.fr/debats/2015/12/03/appel-des-333-pour-la-levee-de-l-etat-d-urgence_1418095}}.</ref>.
Le {{date-|2 décembre 2015-}}, {{nobr|333 personnes}} lancent un ''Appel pour la levée de l'état d'urgence'' : {{citation|Menace contre les libertés individuelles, l’état d’urgence aboutit à un renforcement considérable du caractère autoritaire de la {{Ve|République}}. […] ce sont […] les moyens d’action, d’organisation, d’expression, sur le terrain social et politique - qui concernent syndicats, partis, associations - qui sont remis en question. […] Le pouvoir se réserve le droit d’interdire tout rassemblement sur la voie publique, ou toute manifestation pour « raison de sécurité ». […] Sous couvert de combattre « le terrorisme », l’état d’urgence fait peser un danger sérieux sur nos libertés démocratiques, individuelles, sociales et politiques et sur la démocratie}}<ref>{{lien web|titre=Appel des 333 pour la levée de l'état d'urgence|périodique=[[Libération (journal)|Libération]]|date=03-12-2015|url=https://www.liberation.fr/debats/2015/12/03/appel-des-333-pour-la-levee-de-l-etat-d-urgence_1418095/}}.</ref>.


Le {{date-|3 décembre}} sur [[RTL]], [[Nathalie Arthaud]], porte-parole de [[Lutte ouvrière]] : {{citation|La prolongation de l'état d'urgence nous a été vendue pour lutter contre le terrorisme et on voit qu'elle sert à interdire des manifestations, des rassemblements. Il a servi dimanche (29 novembre) à multiplier les arrestations contre des manifestants dont je tiens à dire qu'ils étaient pacifiques. Voilà la réalité. Cet état d'urgence sert à faire taire les voix dissidentes}}<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Julien|nom1=Quelen|titre=Arthaud : l'état d'urgence "sert à faire taire les voix dissidentes"|périodique=RTL.fr|date=03-12-2015|url texte=http://www.rtl.fr/actu/politique/l-etat-d-urgence-sert-a-faire-taire-les-voix-dissidentes-denonce-nathalie-arthaud-porte-parole-de-lutte-ouvriere-7780719223}}.</ref>.
Le {{date-|3 décembre 2015-}} sur [[RTL]], [[Nathalie Arthaud]], porte-parole de [[Lutte ouvrière]] : {{citation|La prolongation de l'état d'urgence nous a été vendue pour lutter contre le terrorisme et on voit qu'elle sert à interdire des manifestations, des rassemblements. Il a servi dimanche [{{date-|29 novembre 2015-}}] à multiplier les arrestations contre des manifestants dont je tiens à dire qu'ils étaient pacifiques. Voilà la réalité. Cet état d'urgence sert à faire taire les voix dissidentes}}<ref>{{lien web|auteur1=Julien Quelen|titre=Arthaud : l'état d'urgence "sert à faire taire les voix dissidentes"|éditeur=[[RTL]]|date=03-12-2015|url=https://www.rtl.fr/actu/politique/l-etat-d-urgence-sert-a-faire-taire-les-voix-dissidentes-denonce-nathalie-arthaud-porte-parole-de-lutte-ouvriere-7780719223}}.</ref>.


== L'Appel ==
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* [[Francine Bavay]]
* [[Francine Bavay]]
* Amal Bentounsi, militante, sœur d'[[Amine Bentounsi]]
* Amal Bentounsi, militante, sœur d'[[Amine Bentounsi]]
* [[Olivier Besancenot]]<ref name=Monde1>{{Article|langue=fr|prénom1=Rémi|nom1=Barroux|prénom2=Adrien|nom2=Pécout|prénom3=Violaine|nom3=Morin|titre=Enquête sur la manifestation polémique du 29 novembre|périodique=[[Le Monde]]|date=03-12-2015|ISSN=1950-6244|url texte=https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/12/03/enquete-sur-la-manifestation-polemique-du-29-novembre_4823104_1653578.html?xtmc=appel_des_58&xtcr=1}}.</ref>
* [[Olivier Besancenot]]<ref name=Monde1>{{lien web|auteur1=Violaine Morin|auteur2=Laurent Borredon|auteur3=Rémi Barroux|auteur4=Adrien Pécout|titre=Enquête sur la manifestation polémique du {{date-|29 novembre 2015-}}|périodique=[[Le Monde]]|date=03-12-2015|url=https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/12/03/enquete-sur-la-manifestation-polemique-du-29-novembre_4823104_1653578.html}}.</ref>
* [[Saïd Bouamama]]
* [[Saïd Bouamama]]
* [[Rony Brauman]]
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* [[Henri Maler]]
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* [[Noël Mamère]]<ref name="Monde1" />
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* Christiane Marty, militante [[Association pour la taxation des transactions financières et pour l'action citoyenne|Attac]]
* [[Christiane Marty]]
* Xavier Matthieu
* Xavier Matthieu, scénariste
* [[Saïmir Mile]], fondateur de La voix des Rroms
* [[Saïmir Mile]], fondateur de La voix des Rroms
* [[Marie-José Mondzain]]
* [[Marie-José Mondzain]]
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== Réactions ==
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L'appel est prolongé par une pétition sur [[Change.org]] qui réunit plusieurs milliers de signatures<ref>[https://www.change.org/p/françois-hollande-nous-manifesterons-pendant-l-état-d-urgence Adressée à François Hollande : Nous manifesterons pendant l'état d'urgence] - Appel des 58, [[Change.org]]</ref>.
L'appel est prolongé par une pétition sur [[Change.org]] qui réunit plusieurs milliers de signatures<ref>{{lien web|url=https://www.change.org/p/fran%C3%A7ois-hollande-nous-manifesterons-pendant-l-%C3%A9tat-d-urgence|titre=Adressée à François Hollande : Nous manifesterons pendant l'état d'urgence|auteur1=Appel des 58|site=[[Change.org]]|date=30 novembre 2015}}.</ref>.


== Notes et références ==
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== Voir aussi ==
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=== Liens externes ===
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* [https://www.youtube.com/watch?v=uEhHBhdfTFg « C'est parce que c'est la France, qu'il nous faut ces voix ! » : Fatima Ait Bounoua] - ''[[Les Grandes Gueules (émission)|Les Grandes Gueules]]'', [[RMC]]/[[YouTube]], {{date-|1 décembre 2015}}
* [https://www.youtube.com/watch?v=uEhHBhdfTFg « C'est parce que c'est la France, qu'il nous faut ces voix ! » : Fatima Ait Bounoua] - ''[[Les Grandes Gueules (émission)|Les Grandes Gueules]]'', [[RMC]]/[[YouTube]], {{date-|1 décembre 2015}}.
* [http://yonnelautre.fr/spip.php?article8117 Agir pour la liberté de Manifester en France : L'appel des 58 : « Nous manifesterons pendant l’état d’urgence »] - YonneLautre.fr, {{date-|30 novembre 2015}}
* {{lien web|url=https://yonnelautre.fr/spip.php?article8117|titre=Agir pour la liberté de Manifester en France : L'appel des 58 : « Nous manifesterons pendant l’état d’urgence »|site=YonneLautre.fr|date=30 novembre 2015}}.
* {{Article|langue=fr|titre=L'appel des 58 : « Nous manifesterons pendant l'état d'urgence »|périodique=Club de Mediapart|date=30-11-2015|url texte=https://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/301115/lappel-des-58-nous-manifesterons-pendant-letat-durgence}}
* {{lien web|titre=L'appel des 58 : « Nous manifesterons pendant l'état d'urgence »|périodique=Club de Mediapart|date=30-11-2015|url=https://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/301115/lappel-des-58-nous-manifesterons-pendant-letat-durgence}}.
* {{Article|langue=fr|titre=État d'urgence : 58 personnalités revendiquent la liberté de manifester|périodique=Le Point|date=30-11-2015|url texte=http://www.lepoint.fr/societe/etat-d-urgence-58-personnalites-revendiquent-la-liberte-de-manifester-30-11-2015-1986060_23.php}}
* {{lien web|titre=État d'urgence : 58 personnalités revendiquent la liberté de manifester|périodique=[[Le Point]]|date=30-11-2015|url=http://www.lepoint.fr/societe/etat-d-urgence-58-personnalites-revendiquent-la-liberte-de-manifester-30-11-2015-1986060_23.php}}.
* {{Article|langue=fr|titre=58 personnalités revendiquent la liberté de manifester pendant l'état d'urgence|périodique=Europe 1|date=30-11-2015|url texte=http://www.europe1.fr/societe/58-personnalites-revendiquent-la-liberte-de-manifester-pendant-letat-durgence-2628499}}
* {{lien web|titre=58 personnalités revendiquent la liberté de manifester pendant l'état d'urgence|éditeur={{lnobr|Europe 1}}|date=30-11-2015|url=http://www.europe1.fr/societe/58-personnalites-revendiquent-la-liberte-de-manifester-pendant-letat-durgence-2628499}}.
* [https://www.youtube.com/watch?v=mrK4TFjoOiY État d'urgence: des voix s'élèvent pour y mettre fin] - [[BFM TV]]/[[YouTube]], {{date-|1 décembre 2015}} {{vid}}
* [https://www.youtube.com/watch?v=mrK4TFjoOiY État d'urgence: des voix s'élèvent pour y mettre fin] - [[BFM TV]]/[[YouTube]], {{date-|1 décembre 2015}} {{vid}}.


{{Portail|droits de l’homme|politique française|années 2010}}
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L'Appel des 58 est un manifeste signé le par cinquante-huit personnalités, pour défendre la liberté de manifester pendant l'état d'urgence, décrété en France après les attentats de Paris.

Cet appel, publié par Mediapart, fait référence au nombre de personnes signalées au parquet après avoir participé à une manifestation de soutien aux migrants le malgré l'interdiction émise par la préfecture de police de Paris. Les signataires y affirment : « Voilà ce que Daesh et d'autres veulent interdire. Voilà ce que nous défendons. Nous déclarons que nous manifesterons pendant l'état d'urgence. »

Contexte[modifier | modifier le code]

Le , après les attentats du en France, l'état d'urgence est décrété sur l'ensemble du territoire métropolitain et la Corse par le président de la République, à la suite d'un Conseil extraordinaire des ministres[1],[2],[3].

Le , le gouvernement interdit la grande manifestation qui devait se tenir à Paris le , veille de l’ouverture de la Conférence sur le climat (COP21), de même que les événements prévus le , au lendemain de la clôture de la conférence[4].

Le , dans le cadre de l'état d'urgence, le préfet de police de Paris interdit toute manifestation sur la voie publique en Île-de-France jusqu'au à minuit. Les personnes qui enfreignent cet arrêté d’interdiction encourent jusqu’à six mois d’emprisonnement et une amende de 7 500 euros[5]. Cette interdiction concerne, après cette date, la manifestation prévue le et liée à la COP21[6].

Pour Pierre Tartakowsky, président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme : « Mettre la démocratie en hibernation n’est pas le meilleur moyen de la défendre. Je ressens autour de moi une volonté de débattre et de faire collectif. Il ne faut pas que le gouvernement se coupe de cette attente. »[7]

58 personnes signalées pour avoir bravé l'interdiction de manifester[modifier | modifier le code]

Le dimanche à Paris, doit se tenir une manifestation, prévue avant les attentats du , « Migrant-e-s : Bienvenue », à l’appel de plusieurs organisations syndicales, associatives et politiques. Le rassemblement, interdit, réunit cependant plusieurs centaines de personnes[8].

Durant le rassemblement la police relève l'identité de 58 d'entre elles, qu'elle transmet au procureur de la République de Paris « pour application des suites judiciaires prévues par la loi »[9].

Selon la préfecture de police de Paris, elles ont « commis ou tenté de commettre l’infraction de violation d’une interdiction de manifestation prise en vertu de l’état d’urgence »[10].

Ces 58 personnes, dont certaines affirment ne pas avoir été présentes lors du rassemblement, dénoncent « une volonté de museler le mouvement social »[11].

« Le gouvernement manipule la peur pour nous interdire de manifester »[modifier | modifier le code]

Le , plusieurs intellectuels français publient dans Libération une tribune appelant à manifester malgré l'interdiction le à Paris. Ils notent que « C’est une victoire pour Daesh que d’avoir provoqué la mise sous tutelle sécuritaire de la population tout entière », dénoncent la « mise sous tutelle sécuritaire de la population tout entière […] S’il existe quelque chose comme une valeur française, c’est d’avoir refusé depuis au moins deux siècles de laisser la rue à l’armée ou à la police […] nous n’acceptons pas que le gouvernement manipule la peur pour nous interdire de manifester ». Parmi les signataires : Frédéric Lordon, Pierre Alferi, Hugues Jallon, Éric Hazan, Jacques Fradin, Ivan Segré, Nathalie Quintane, Serge Quadruppani, François Cusset[12].

Le dimanche , un rassemblement est dispersé place de la République[13]. À la suite de violences, d'affrontements avec les forces de l'ordre et du saccage du mémorial aux victimes des attentats[14],[15], 339 personnes sont interpellées et dont 317 mises en garde à vue. Quatre passent en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Paris les et [16]. Trois d'entre elles sont condamnées à des peines de prison[17]. Quatre autres personnes sont envoyées dans un centre de rétention, dont une Belge et un Suisse[18].

Le jour même, des hacktivistes, se réclamant des Anonymous piratent deux sites internet de la Conférence sur le climat « pour protester contre la brutalité policière française »[19].

Dans une motion votée lors de son congrès les et , le Syndicat de la magistrature estime que « la lutte contre le terrorisme est détournée : les interdictions de manifestations, perquisitions et assignations à domicile visent jusqu’aux militants. En mettant en place une répression aveugle et incontrôlée, ces mesures dispersent inutilement des forces de police qui seraient bien mieux employées à la détection et la prévention des projets criminels avérés »[10],[20].

Le , à l'initiative de Noël Mamère, Jean-Baptiste Eyraud et Olivier Besancenot[21], le texte de l'Appel est publié sur Mediapart.

Le , 333 personnes lancent un Appel pour la levée de l'état d'urgence : « Menace contre les libertés individuelles, l’état d’urgence aboutit à un renforcement considérable du caractère autoritaire de la Ve République. […] ce sont […] les moyens d’action, d’organisation, d’expression, sur le terrain social et politique - qui concernent syndicats, partis, associations - qui sont remis en question. […] Le pouvoir se réserve le droit d’interdire tout rassemblement sur la voie publique, ou toute manifestation pour « raison de sécurité ». […] Sous couvert de combattre « le terrorisme », l’état d’urgence fait peser un danger sérieux sur nos libertés démocratiques, individuelles, sociales et politiques et sur la démocratie »[22].

Le sur RTL, Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte ouvrière : « La prolongation de l'état d'urgence nous a été vendue pour lutter contre le terrorisme et on voit qu'elle sert à interdire des manifestations, des rassemblements. Il a servi dimanche [] à multiplier les arrestations contre des manifestants dont je tiens à dire qu'ils étaient pacifiques. Voilà la réalité. Cet état d'urgence sert à faire taire les voix dissidentes »[23].

L'Appel[modifier | modifier le code]

Contenu[modifier | modifier le code]

Le titre complet est L'appel des 58 : « Nous manifesterons pendant l'état d'urgence ».

Le texte aborde, notamment, les points suivants :

Signataires[modifier | modifier le code]

Réactions[modifier | modifier le code]

L'appel est prolongé par une pétition sur Change.org qui réunit plusieurs milliers de signatures[25].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Décret no 2015-1475 du portant application de la loi no 55-385 du , JORF, no 264, , p. 21297, texte no 44, NOR INTD1527633D.
  2. Décret no 2015-1476 du portant application de la loi no 55-385 du , JORF, no 264, , p. 21297, texte no 45, NOR INTD1527634D.
  3. Décret no 2015-1478 du modifiant le décret no 2015-1476 du portant application de la loi no 55-385 du , JORF, no 265, , p. 21382, texte no 9, NOR INTD1527643D.
  4. Rémi Barroux, « COP21 : le gouvernement interdit les manifestations sur la voie publique », Le Monde, .
  5. Article 431-9 du Code pénal.
  6. « Les manifestations interdites en Île-de-France jusque fin novembre », RTL, .
  7. Ondine Millot, Renaud Lecadre et Sylvain Mouillard, « État d’urgence, mode d’emploi », Libération, .
  8. « Des centaines de manifestants en soutien aux réfugiés et contre l’état d’urgence », L'Express, .
  9. « État d'urgence : la police dénonce 58 manifestants à Paris », RTL, .
  10. a et b Christine Tréguier, « L’urgence laisse place à l’arbitraire », Politis, .
  11. Sylvain Mouillard, « Manifestants poursuivis : «Une volonté de museler le mouvement social» », Libération, .
  12. « Bravons l'état d'urgence, manifestons le 29 novembre », Libération, .
  13. Barnabé Binctin, « La police a parqué et brutalisé des manifestants non-violents à Paris », sur Reporterre, .
  14. « COP21 : 289 interpellations après les heurts à Paris », Le Figaro, .
  15. Marc de Boni, « COP21 : les violences à Paris provoquent la colère de l'opposition », Le Figaro, .
  16. Lucie Soullier, « Ce n’est pas le procès de la manifestation, ni celui des black blocs », Le Monde, .
  17. Sylvain Mouillard, « Manifestation à République : jet de canette et « trouble majeur » à l'ordre public », Libération, .
  18. Amandine Cailhol, « Coalition climat 21 : « Nous aurons le dernier mot. Demain nous serons dans la rue » », Libération, .
  19. (en) Catalin Cimpanu, « Anonymous Hacks UN Climate Change Summit Website to Protest French Police Brutality », sur Softpedia, .
  20. Syndicat de la magistrature, « Non à l’état d’urgence permanent. Motion adoptée à l’unanimité par le 49e Congrès du Syndicat de la magistrature à Toulouse le  », sur filpac.cgt.fr, Fédération des travailleurs des industries du livre, du papier et de la communication CGT, (version du sur Internet Archive).
  21. Antoine Peillon, Résistance !, Paris, Seuil, , 317 p. (ISBN 978-2-02-128864-3 et 978-2-02-128866-7, lire en ligne).
  22. « Appel des 333 pour la levée de l'état d'urgence », Libération, .
  23. Julien Quelen, « Arthaud : l'état d'urgence "sert à faire taire les voix dissidentes" », RTL, .
  24. a et b Violaine Morin, Laurent Borredon, Rémi Barroux et Adrien Pécout, « Enquête sur la manifestation polémique du  », Le Monde, .
  25. Appel des 58, « Adressée à François Hollande : Nous manifesterons pendant l'état d'urgence », sur Change.org, .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]