Aller au contenu

« Armée d'Espagne (Premier Empire) » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
m v2.02 - Correction syntaxique (Orthographe et typographie)
FDo64 (discuter | contributions)
m Maintenance lien
Ligne 27 : Ligne 27 :
== Raison de l’intervention dans la péninsule ibérique ==
== Raison de l’intervention dans la péninsule ibérique ==


L'Espagne était, après le [[Traité de San Ildefonso (1796)|traité de San Ildefonso]] signé par le prince [[Manuel Godoy]] en [[1795]], une fidèle alliée de la France, et c'est avec elle qu'elle subit la [[Bataille de Trafalgar|défaite de Trafalgar]], en [[1805]]. La perte de toutes communications avec ses colonies d'outre-mer lui fit rechercher des compensations territoriales sur le royaume voisin du [[Portugal]], dont la monarchie était favorable au [[Royaume-Uni]] : ce fut la [[guerre des Oranges|guerre dite des Oranges]], qui se conclut le {{date|27 avril 1807}} par le [[Traité de Fontainebleau (1807)|traité de Fontainebleau]].
L'Espagne était, après le [[Traité de San Ildefonso (1796)|traité de San Ildefonso]] signé par le prince [[Manuel Godoy]] en [[1795]], une fidèle alliée de la France, et c'est avec elle qu'elle subit la [[Bataille de Trafalgar|défaite de Trafalgar]], en [[1805]]. La perte de toutes communications avec ses colonies d'outre-mer lui fit rechercher des compensations territoriales sur le royaume voisin du [[Portugal]], dont la monarchie était favorable au [[Royaume-Uni]] : ce fut la [[guerre des Oranges|guerre dite des Oranges]], qui se conclut le {{date|27 avril 1807}} par le [[Traité de Fontainebleau (1807)|traité de Fontainebleau]].


De son côté, [[Napoléon Ier|Napoléon]] désirait envoyer ses troupes dans la péninsule, officiellement pour envahir le Portugal, qui constituait une faille notable dans son dispositif de [[Blocus continental]]. Le faible et impopulaire roi d’Espagne [[Charles IV (roi d'Espagne)|Charles IV]] accepta que le général français [[Jean-Andoche Junot|Junot]] traversât son royaume pour châtier les Portugais. Napoléon commença alors à se mêler des affaires espagnoles. Sous prétexte d’envoyer des renforts à Junot, il fit entrer en Espagne une armée commandée par le maréchal [[Joachim Murat|Murat]].
De son côté, [[Napoléon Ier|Napoléon]] désirait envoyer ses troupes dans la péninsule, officiellement pour envahir le Portugal, qui constituait une faille notable dans son dispositif de [[Blocus continental]]. Le faible et impopulaire roi d’Espagne [[Charles IV (roi d'Espagne)|Charles IV]] accepta que le général français [[Jean-Andoche Junot|Junot]] traversât son royaume pour châtier les Portugais. Napoléon commença alors à se mêler des affaires espagnoles. Sous prétexte d’envoyer des renforts à Junot, il fit entrer en Espagne une armée commandée par le maréchal [[Joachim Murat|Murat]].


Au même moment, un coup d'État, dirigé en sous-main par l'infant [[Ferdinand VII|Ferdinand]], renversa le roi [[Charles IV (roi d'Espagne)|Charles IV]]. Ferdinand, devenu [[Ferdinand VII]], prit le pouvoir. Le roi déchu en appela à l'arbitrage de [[Napoléon Ier|Napoléon]]. Celui-ci convoqua le père et le fils à la conférence de [[Bayonne]] (avril-mai [[1808]]).
Au même moment, un coup d'État, dirigé en sous-main par l'infant [[Ferdinand VII|Ferdinand]], renversa le roi [[Charles IV (roi d'Espagne)|Charles IV]]. Ferdinand, devenu [[Ferdinand VII]], prit le pouvoir. Le roi déchu en appela à l'arbitrage de [[Napoléon Ier|Napoléon]]. Celui-ci convoqua le père et le fils à la conférence de [[Bayonne]] (avril-mai [[1808]]).


Voyant l'état de décrépitude de la monarchie espagnole, l’empereur tenta de profiter de la situation pour mettre la main sur l’Espagne. Ses conseillers le poussaient : le ministre [[Jean-Baptiste Nompère de Champagny|Champagny]] écrivait par exemple : {{citation|il est nécessaire qu’une main ferme vienne rétablir l’ordre dans son administration [celle de l’Espagne] et prévienne la ruine vers laquelle elle [l’Espagne] marche à grands pas}}<ref>{{citation|Il faut qu’un prince ami de la France règne en Espagne ; c’est l’ouvrage de Louis XIV qu‘il faut recommencer. Ce que la politique conseille, la justice l’autorise !}}</ref>. Selon [[Charles Mullié]], Napoléon, habitué à sa popularité et à la docilité de l’Italie et des Polonais, croyait que les ''afrancesados'' (les partisans des Français) constituaient la majorité des Espagnols, ce en quoi il se trompait<ref>[[Référence:Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850 (Mullié)|Mullié]] affirme : {{citation|cette nation fière, qui était comme assoupie depuis assez longtemps, indignée de ce que des étrangers se permettaient de régler ses destinées, de changer la dynastie de ses rois sans la consulter, oubliant l’extrême faiblesse de ses moyens, jura l’extermination de tous les Français ; toutes les classes, tous les sexes, les prêtres, les moines, les religieuses, les mendiants feront tout ce qui dépendra d’eux pour repousser les armées du conquérant usurpateur de leurs droits. Les Espagnols se battent rarement en bataille rangée, mais ils parviendront à lasser, à détruire leurs ennemis par une guerre d’embuscade, de partisans, d’assassins. Pour atteindre ce but, le poignard, le poison, tous les genres de destruction, de vengeance, leur sembleront légitimes ; le sol de la péninsule deviendra pour les Français un véritable cimetière, où ils trouveront la mort sans profit et sans gloire.}}.</ref>.
Voyant l'état de décrépitude de la monarchie espagnole, l’empereur tenta de profiter de la situation pour mettre la main sur l’Espagne. Ses conseillers le poussaient : le ministre [[Jean-Baptiste Nompère de Champagny|Champagny]] écrivait par exemple : {{citation|il est nécessaire qu’une main ferme vienne rétablir l’ordre dans son administration [celle de l’Espagne] et prévienne la ruine vers laquelle elle [l’Espagne] marche à grands pas}}<ref>{{citation|Il faut qu’un prince ami de la France règne en Espagne ; c’est l’ouvrage de Louis XIV qu‘il faut recommencer. Ce que la politique conseille, la justice l’autorise !}}</ref>. Selon [[Charles Mullié]], Napoléon, habitué à sa popularité et à la docilité de l’Italie et des Polonais, croyait que les ''afrancesados'' (les partisans des Français) constituaient la majorité des Espagnols, ce en quoi il se trompait<ref>[[Référence:Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850 (Mullié)|Mullié]] affirme : {{citation|cette nation fière, qui était comme assoupie depuis assez longtemps, indignée de ce que des étrangers se permettaient de régler ses destinées, de changer la dynastie de ses rois sans la consulter, oubliant l’extrême faiblesse de ses moyens, jura l’extermination de tous les Français ; toutes les classes, tous les sexes, les prêtres, les moines, les religieuses, les mendiants feront tout ce qui dépendra d’eux pour repousser les armées du conquérant usurpateur de leurs droits. Les Espagnols se battent rarement en bataille rangée, mais ils parviendront à lasser, à détruire leurs ennemis par une guerre d’embuscade, de partisans, d’assassins. Pour atteindre ce but, le poignard, le poison, tous les genres de destruction, de vengeance, leur sembleront légitimes ; le sol de la péninsule deviendra pour les Français un véritable cimetière, où ils trouveront la mort sans profit et sans gloire.}}.</ref>.


Ce qui fut appelé la [[guerre d'indépendance espagnole]] et les trois [[invasions françaises au Portugal]] furent des conflits d'une extrême violence qui vit apparaître le terme de [[guérilla]].
Ce qui fut appelé la [[guerre d'indépendance espagnole]] et les trois [[invasions françaises au Portugal]] furent des conflits d'une extrême violence qui vit apparaître le terme de [[guérilla]].
Ligne 41 : Ligne 41 :
== Composition ==
== Composition ==


* {{1er|corps}} sous le commandement du maréchal [[Claude-Victor Perrin|Victor]] qui deviendra l'[[armée de Madrid]] puis l'[[Armée du Centre (Guerre d'indépendance espagnole)|armée du Centre]]<ref>Le {{1er|corps}} vient de l'[[armée du Rhin (1791-1801)|]]</ref>.
* {{1er|corps}} sous le commandement du maréchal [[Claude-Victor Perrin|Victor]] qui deviendra l'[[armée de Madrid]] puis l'[[Armée du Centre (Guerre d'indépendance espagnole)|armée du Centre]]<ref>Le {{1er|corps}} vient de l'[[armée du Rhin (1791-1801)|armée du Rhin]]</ref>.
* {{2e|corps}} du maréchal [[Jean-Baptiste Bessières]]
* {{2e|corps}} du maréchal [[Jean-Baptiste Bessières]]
* {{3e|corps}} sous le commandement du maréchal [[Bon-Adrien Jeannot de Moncey|Bon Adrien Jeannot de Moncey]] puis sous le commandement du général [[Louis-Gabriel Suchet]] qui deviendra l'[[armée d'Aragon]].
* {{3e|corps}} sous le commandement du maréchal [[Bon-Adrien Jeannot de Moncey|Bon Adrien Jeannot de Moncey]] puis sous le commandement du général [[Louis-Gabriel Suchet]] qui deviendra l'[[armée d'Aragon]].
Ligne 50 : Ligne 50 :


== Notes et références ==
== Notes et références ==

{{Références}}
{{Références}}



Version du 19 mars 2020 à 14:03

Armée d'Espagne
Image illustrative de l’article Armée d'Espagne (Premier Empire)
Soldat du régiment du Prince-Primat luttant contre la guérilla en Espagne. Peinture d'Anton Hoffmann, 1914.

Création 1807
Dissolution 1814
Pays Drapeau de la France France
Allégeance Drapeau de l'Empire français Empire français
Type Armée
Fait partie de Armée napoléonienne
Guerres Guerre d'indépendance espagnole

L’armée d’Espagne est le nom de l'armée que Napoléon avait envoyée en Espagne, à l'origine pour envahir le Portugal, en 1807, et qui envahit en fait l'Espagne et mit sur le trône ibérique Joseph Bonaparte, frère de Napoléon.

Raison de l’intervention dans la péninsule ibérique

L'Espagne était, après le traité de San Ildefonso signé par le prince Manuel Godoy en 1795, une fidèle alliée de la France, et c'est avec elle qu'elle subit la défaite de Trafalgar, en 1805. La perte de toutes communications avec ses colonies d'outre-mer lui fit rechercher des compensations territoriales sur le royaume voisin du Portugal, dont la monarchie était favorable au Royaume-Uni : ce fut la guerre dite des Oranges, qui se conclut le par le traité de Fontainebleau.

De son côté, Napoléon désirait envoyer ses troupes dans la péninsule, officiellement pour envahir le Portugal, qui constituait une faille notable dans son dispositif de Blocus continental. Le faible et impopulaire roi d’Espagne Charles IV accepta que le général français Junot traversât son royaume pour châtier les Portugais. Napoléon commença alors à se mêler des affaires espagnoles. Sous prétexte d’envoyer des renforts à Junot, il fit entrer en Espagne une armée commandée par le maréchal Murat.

Au même moment, un coup d'État, dirigé en sous-main par l'infant Ferdinand, renversa le roi Charles IV. Ferdinand, devenu Ferdinand VII, prit le pouvoir. Le roi déchu en appela à l'arbitrage de Napoléon. Celui-ci convoqua le père et le fils à la conférence de Bayonne (avril-mai 1808).

Voyant l'état de décrépitude de la monarchie espagnole, l’empereur tenta de profiter de la situation pour mettre la main sur l’Espagne. Ses conseillers le poussaient : le ministre Champagny écrivait par exemple : « il est nécessaire qu’une main ferme vienne rétablir l’ordre dans son administration [celle de l’Espagne] et prévienne la ruine vers laquelle elle [l’Espagne] marche à grands pas »[1]. Selon Charles Mullié, Napoléon, habitué à sa popularité et à la docilité de l’Italie et des Polonais, croyait que les afrancesados (les partisans des Français) constituaient la majorité des Espagnols, ce en quoi il se trompait[2].

Ce qui fut appelé la guerre d'indépendance espagnole et les trois invasions françaises au Portugal furent des conflits d'une extrême violence qui vit apparaître le terme de guérilla.

Les forces françaises comptèrent jusqu’à 300 000 soldats.

Composition

Notes et références

  1. « Il faut qu’un prince ami de la France règne en Espagne ; c’est l’ouvrage de Louis XIV qu‘il faut recommencer. Ce que la politique conseille, la justice l’autorise ! »
  2. Mullié affirme : « cette nation fière, qui était comme assoupie depuis assez longtemps, indignée de ce que des étrangers se permettaient de régler ses destinées, de changer la dynastie de ses rois sans la consulter, oubliant l’extrême faiblesse de ses moyens, jura l’extermination de tous les Français ; toutes les classes, tous les sexes, les prêtres, les moines, les religieuses, les mendiants feront tout ce qui dépendra d’eux pour repousser les armées du conquérant usurpateur de leurs droits. Les Espagnols se battent rarement en bataille rangée, mais ils parviendront à lasser, à détruire leurs ennemis par une guerre d’embuscade, de partisans, d’assassins. Pour atteindre ce but, le poignard, le poison, tous les genres de destruction, de vengeance, leur sembleront légitimes ; le sol de la péninsule deviendra pour les Français un véritable cimetière, où ils trouveront la mort sans profit et sans gloire. ».
  3. Le 1er corps vient de l'armée du Rhin